Amnesty InternAtIonAl - CASI 49 / Coordination d`Associations de
Transcription
Amnesty InternAtIonAl - CASI 49 / Coordination d`Associations de
© Rafael Amen Amnesty International « S’est alors imposée l’idée d’un groupe d’une certaine taille, qui puisse mettre à profit l’enthousiasme de tous ceux qui, dans le monde entier, désirent ardemment que les droits humains soient davantage respectés. » Peter Benenson, réflexion aux origines de la création d’Amnesty International, en mai 1961. Répondre à la violence du monde Chaque jour dans le monde, des hommes, des femmes et des enfants subissent la violence des conflits, de la répression. Certains sont jetés en prison, menacés de mort, de tortures, expulsés de chez eux… Trop de pays sont concernés, aucune couche de la société n’est épargnée. Des millions de personnes sont privées de leurs droits fondamentaux, parce que d’autres en ont décidé ainsi. Des gouvernements, des entreprises ou des individus sont responsables de ces situations. Ce n’est pas une fatalité. Des réponses existent. L’action d’Amnesty International en est une. La lumière, l’espoir Tant que des personnes ne pourront pas jouir de leurs droits, la bougie d’Amnesty International, symbole de ses combats, restera allumée. Pour faire la lumière sur des vies qui sombrent dans l’oubli et apporter de l’espoir. « Le but du tortionnaire est de vous isoler, de couper tous vos liens avec le monde extérieur. Mais Amnesty International a pu rompre cet isolement. Lorsque j’ai vu ma femme, j’ai su que mon cas avait été rendu public. J’ai Chine. Pékin, place Tienanmen. 1989 © Stuart Franklin/Magnum Photos su qu’ils ne pouvaient plus me tuer. » La première action urgente a été lancée le 19 mars 1973 pour le professeur syndicaliste brésilien Luiz Basilio Rossi qui fut ensuite libéré en octobre 1973. Des droits innés et indivisibles Toute personne a des droits du fait de sa naissance. Adoptée en 1948 par les Nations unies, la Déclaration universelle des droits de l’homme proclame : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. » Ses 30 articles couvrent les différents aspects économiques, civiques, sociaux, culturels et politiques de notre existence : l’accès à l’eau, à l’alimentation, aux soins, au logement, à l’éducation, au travail ; la protection contre la torture, les discriminations ; la liberté d’expression, d’association et de religion, sont autant de droits qui assurent une pleine participation à la société. Ces droits ne doivent pas être divisés, limités ou affaiblis. C’est l’indivisibilité de ces droits qui leur donne toute leur signification. Personne ne peut arbitrairement choisir les droits dont d’autres peuvent bénéficier. Si un droit ou un ensemble de droits est menacé, tous les autres le sont. Les droits humains sont universels. Ils s’appliquent à tous, partout dans le monde. Depuis 1948, de nombreux textes (lois, conventions ou traités) nationaux et internationaux ont été adoptés afin de protéger et promouvoir ces principes. Amnesty International a souvent participé à leur élaboration et fait campagne pour leur application. Seule la concrétisation de ces droits peut permettre aux êtres humains de vivre dans la dignité. « Je veux vivre dans un monde où la scolarité obligatoire et gratuite sera accessible partout, pour tous les enfants. Faisons en sorte que personne ne soit laissé au bord République démocratique du Congo, Sake, 2012. Des milliers de Congolais de Sake et des alentours sont déplacés à l’intérieur du pays. Ils portent leurs affaires et fuient par la route qui relie Goma à Bukavu, après avoir échappé à des affrontements entre des rebelles du M23 et des soldats de l’armée congolaise. © Dominic Nahr / Magnum Photos du chemin.» Extrait du discours du mardi 17 septembre de, Malala Yousafzai, écolière pakistanaise militant en faveur du droit à l’éducation, lauréate 2013 du prix Ambassadeur de la conscience d’Amnesty International. Militer en toute indépendance Chaque jour dans le monde, des hommes et des femmes, issus de tous horizons, se battent pour exiger le respect des droits pour tous. La solidarité et la dimension humaine sont au cœur du travail d’Amnesty International. Elles rapprochent les victimes dont les droits sont bafoués et ceux qui se mobilisent en leur faveur. Amnesty International est indépendante de toute tendance politique, de toute puissance économique et de toute croyance religieuse. Son financement repose essentiellement sur le soutien financier de ses membres et donateurs. Dans le monde Amnesty International a des bureaux dans plus de 70 pays Ses 3 millions de membres et sympathisants sont présents dans 150 pays En France Près de 250 000 personnes soutiennent ses actions. Certains le font via l’un des 400 groupes de militants présents sur l’ensemble du territoire « J’affirme sans exagération que je me suis senti libre grâce à Amnesty International. Comment ne pas avoir ce sentiment de liberté, alors que je recevais chaque semaine Buenos Aires, 26 octobre 2011. Almeyda, membre de l’organisation des Mères de la place de Mai, et une amie expriment leur soulagment suite à l’annonce du verdict dans le procès de l’ancien officier de la marine, Alfredo Astiz, condamné pour son rôle joué durant la dictature 1976-1983 en Argentine. © REUTERS / Marcos Brindicci par l’intermédiaire de l’administration pénitentiaire des dizaines de lettres de soutien provenant de partout dans le monde, grâce aux campagnes organisées par Amnesty International. » Chakib Alkhayari, défenseur des droits humains au Maroc, libéré le 14 avril 2011. Témoigner et dénoncer Enquêter Au quotidien, les équipes de recherches d’Amnesty International rassemblent, recensent et recoupent des témoignages et des informations sur les violations des droits humains commises dans le monde. Les chercheurs se rendent régulièrement sur le terrain pour enquêter, rencontrer les victimes, assister à des procès, faire pression sur les autorités… Ils produisent l’information qui permet à Amnesty International d’agir. Communiqués, rapports, tribunes, témoignages alertent, au jour le jour, médias et opinion. Alerter L’information est une arme pour agir contre ceux qui violent les droits humains. Dénoncer les violences est une des premières étapes pour lutter contre l’impunité. Faire connaitre leur situation apporte aux victimes la preuve qu’elles ne restent pas oubliées. Sensibiliser le public donne aux citoyens les moyens de s’engager pour faire pression sur les autorités et décideurs afin de faire cesser les violences. Parce qu’aucun gouvernement, aucune entreprise ne reste longtemps indifférent quand ses agissements sont connus de tous. « Les autorités connaissent l’existence de ces lettres et savent que la personne est d’une certaine manière intouchable. Et je veux demander aux membres d’Amnesty Chine, province du Guangdong, 2012. Une femme tente d’empêcher la démolition de sa maison. © Imaginechina/Corbis et aux simples citoyens de continuer à écrire ces lettres. Cela aidera d’autres personnes, c’est très important. » Igor Sutyagin, prisonnier d’opinion russe libéré en 2010. Se mobiliser sur tous les fronts Agir Amnesty International lance des campagnes et des actions de plaidoyer qui ciblent gouvernements, organisations internationales, groupes armés ou entreprises afin de faire pression et d’obtenir des changements. Les interventions se font au jour le jour pour des hommes et des femmes dont les situations requièrent une mobilisation militante et mondiale (risque d’exécution, arrestation d’un avocat, demandeur d’asile menacé…). Ces actions sont possibles parce qu’Amnesty International est présente dans le monde entier, dispose d’un réseau solide, connecté et influent, qui pèse et se fait entendre. « Après l’action urgente, les appels menaçants ont cessé […] l’attitude des autorités a semblé changer […] les pressions exercées sur nous ont diminué. » Des manifestants égyptiens anti-Moubarak crient des slogans au cours d’une manifestation sur la place Tahrir au Caire, en Égypte, le 8 février 2011. © AP Photo/Emilio Morenatti Dominga Vásquez, une femme indigène guatémaltèque menacée de mort après avoir dénoncé les répercussions de l’industrie minière dans sa région. Agir pour changer des vies Chaque jour, partout dans le monde, les actions d’Amnesty International contribuent à changer des vies. L’accusé qui bénéficie enfin d’un procès équitable, le prisonnier sauvé d’une exécution, le détenu qui n’est plus torturé. La femme battue, dont les souffrances sont reconnues par les autorités. L’enfant qui apprend qu’il a des droits. La communauté marginalisée qui décide de faire valoir ses droits. Le réfugié qui est enfin protégé de la violence qu’il a dû fuir. La mère qui retrouve le corps de son fils « disparu », et qui peut enfin entamer son travail de deuil. Le responsable de viols, de tortures, ou de violences qui se retrouve sur le banc des accusés pour répondre de ses actes. La victime de torture qui obtient justice et réparation, des années après son calvaire… Autant de preuves que le combat pour les droits humains est indispensable. Autant de preuves qu’agir et se mobiliser est efficace. Le respect des droits humains est l’affaire de tous. « Je ne peux pas dire à quel point la solidarité internationale nous a aidés. Sans elle, les communautés auraient été démolies. […] Même si vous n’êtes pas à Port Harcourt, Cambodge. Trapeang Prei (Oddar Meanchey), 2003. Enfant en classe. © John Vink/Magnum Photos mais en France, si vous faites une simple déclaration ou signez une simple lettre, cela fait la différence ». Marcus George en lutte contre les expulsions forcées à Port Harcourt avec l’organisation Concerned Citizens, Nigéria. Amnesty International c’est vous ! Qu’est-ce qui vous révolte ? Les milliers de personnes qui subissent des violences parce que trop d’États ne respectent toujours pas leurs engagements ? La violence et l’arbitraire des groupes armés ? Les entorses aux libertés et au droit commises au nom de la « sécurité » ? Qu’est-ce qui vous indigne ? La spirale de la pauvreté qui réduit durablement la moitié de la population mondiale à l’exclusion ? La montée du racisme, de l’intolérance et des discriminations ? Les répressions contre les manifestations pacifiques ? Qu’est ce qui vous touche ? Les enfants-soldats enrôlés de force ? Des blogueurs emprisonnés pour avoir osé contester l’ordre établi ? Les femmes qui continuent de subir des violences et des discriminations, en raison de leur sexe ? Des hommes et des femmes qui ne peuvent vivre librement leur sexualité ? Nous croyons au pouvoir des personnes, vous pouvez faire la différence. Vous pouvez agir avec Amnesty International. Il existe plusieurs façons de s’impliquer. De la participation à un groupe de militants, à la signature de pétitions en ligne, du soutien financier au partage d’information sur les réseaux sociaux. Vos signatures ont du pouvoir. « Merci… ! Votre mobilisation a été payante, comme le prouve ma libération ! Mais je ne suis pas sortie d’affaire. Continuez s’il vous plait de faire pression sur Yougoslavie. Serbie, Belgrade, 1996. Manifestation contre le président Milosevic. © Ian Berry/Magnum Photos mon gouvernement pour que les charges contre moi soient abandonnées. Et continuez de nous soutenir, moi, ma communauté et les autres ! On peut renverser les montagnes quand on travaille tous ensemble ! » Yorm Bopha, militante cambodgienne pour le droit au logement. © Amnesty International France - mai 2014 - réf. 150/401 Agissez, adhérez, donnez sur : amnesty.fr Plus de 50 ans de défense des droits humains Les années 1960 Les années 1970-1980 Les années 1990 Depuis les années 2000 Cette première décennie est celle de la création d’un mouvement Amnesty International poursuit son développement et forge son Cette période est marquée par des bouleversements géopolitiques Ce nouveau millénaire s’accompagne pour Amnesty International qui, très vite, se dote de principes (indépendance, impartialité, identité en affirmant sa dimension militante tout en lançant ses majeurs. Première guerre du Golfe, génocide rwandais, dislocation de l’ouverture de son champ d’action aux droits économiques, solidarité internationale) qui fondent aujourd’hui encore ses premières campagnes mondiales. Sa notoriété publique s’accroît, de l’ex-Yougoslavie… sont autant de terrains de conflits où les sociaux et culturels. Elle met aussi en place un important interventions. C’est aussi le début de la reconnaissance et de la son pouvoir d’influence se renforce. L’attribution du prix Nobel violations des droits humains concernent de plus en plus des travail en faveur des défenseurs des droits humains menacés crédibilité internationales avec les premiers ancrages d’Amnesty de la paix en 1977 signe la reconnaissance internationale du pans ou groupes entiers de population. Amnesty International en raison de leurs engagements. Ces années sont aussi celles International dans des instances internationales lui permettant mouvement. Aux côtés de ses militants, elle mobilise la rue, les réagit et adapte ses stratégies d’action tout en tentant de mieux du développement et de la maîtrise de nouveaux moyens d’user de son influence, notamment dans l’élaboration de textes artistes et divers secteurs de la société civile. Ces deux décennies déceler les foyers d’atteintes aux droits humains pour sensibiliser, d’information permettant à Amnesty International de renforcer majeurs du droit international. sont marquées par de très forts engagements contre les dérives alerter l’opinion et poursuivre ses pressions sur les autorités et sa base militante ainsi que sa capacité à mobiliser le public et des régimes autoritaires d’Amérique latine (Argentine, Chili), les décideurs. à exercer son influence. 28 mai 1961 > Création à Londres. En 1963, son secrétariat contre la torture et les « disparitions forcées » ou pour l’abolition international y est également établi. de la peine de mort et la libération des prisonniers d’opinion 1991 > Trente ans après sa création, Amnesty International 2000 > Troisième campagne mondiale contre la torture. (URSS par exemple). élargit sa mission aux exactions commises par des groupes d’opposition armés, aux prises d’otages et aux personnes incarcérées en raison de leur orientation sexuelle. 2003 > Lancement de la campagne « Contrôlez les armes » en 1962 > Première mission de recherche, effectuée au Ghana et premier rapport annuel. 1964 > Les Nations unies accordent à l’organisation un statut consultatif. 1968 > Organisation de la première « Semaine des prisonniers d’opinion ». 1972 > Première campagne internationale contre la torture. 1983 > Publication d’un rapport spécial sur les assassinats politiques perpétrés par des gouvernements. 1984 > Deuxième campagne contre la torture et adoption par les Nations unies de la convention contre la torture, texte majeur auquel Amnesty International a largement contribué. 1985 > Amnesty International ajoute à son champ d’action le travail en faveur des réfugiés. Le mouvement passe le cap des 500 000 membres et sympathisants. 1994 > Campagnes sur les droits des femmes, les disparitions faveur de l’adoption d’un traité international sur le commerce des armes. En 2013, il est adopté par les Nations unies et le travail se poursuit pour veiller à sa mise en oeuvre effective. et les assassinats politiques. 2004 > Lancement de la campagne « Halte à la violence contre 1996 > Amnesty International milite en faveur d’une Cour les femmes ». pénale internationale permanente, dont le principe sera adopté par les Nations unies deux ans plus tard. 2009 > Lancement de la campagne « Exigeons la dignité » qui met les droits humains au cœur de la lutte contre la pauvreté. 1998 > À l’occasion du cinquantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, Amnesty International recueille treize millions de signatures d’hommes et de femmes qui s’engagent à la faire respecter. 2014 > Lancement de la quatrième campagne mondiale contre la torture et de la campagne « Mon corps, mes droits ». « Je vivais dans de très mauvaises conditions en prison […] À un moment ça a changé, ils ont amené des couvertures, un médecin, de l’aide… Là j’ai compris qu’il y avait des gens qui œuvraient pour moi de l’extérieur et faisaient pression. J’ai pu parler avec ma famille, avoir de la nourriture correcte. Ils ont arrêté les tortures psychologiques et physiques. […] Ça m’a donné un espoir pour ma libération. J’ai retrouvé l’envie de vivre, de penser. » Rebiya Kadeer, défenseure des droits des Ouïghours en Chine, détenue de 1999 à 2005.