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Dossier réalisé par : Morgane LAMP 1ère ES 2 Chloé WAGNER 1ère ES 2 TRAVAUX PERSONNELS ENCADRES Lycée Marcel Rudloff Années scolaire 2011/2012 1/44 Thème : Pouvoir et société : La famille Sujet : La répartition des tâches culinaires au sein des couples alsaciens TPE encadré par Mme LALEVEE (lettres) & M. CANAS (Sciences économiques et sociales) 2/44 SOMMAIRE INTRODUCTION (p.4) I. Présentation du sujet (p.6) 1.1 Les contours de l’enquête (p.6) 1.2 Définition des termes (p.8) 1.3 Des différences interculturelles entre les pays (p.8) 1.4 Nos hypothèses (p.9) II. La représentation traditionnelle de la répartition des tâches culinaires au sein d’un couple n’a pas évolué : les changements restent minimes (p.10) 2.1 Une différence entre hommes et femmes (p.10) 2.2 L’âge, un facteur de différenciation (p.20) 2.3 Professions et catégories sociaux professionnelles (PCS), une variable de différenciation pertinente (p.24) 2.4 La durée du couple ainsi que la parentalité jouent un rôle majeur dans la répartition des tâches culinaires (p.26) III. Des changements graduels au cours du temps (p.29) 3.1 Une socialisation moins différentielle dès la naissance (p.29) 3.2 Les hommes s’y mettent aussi (p.31) 3.3 Les femmes se consacrent de plus en plus aux activités dites masculines (p.33) CONCLUSION (p.35) ANNEXES (p.36) SOURCES (p.44) 3/44 INTRODUCTION Mathilde, 28 ans est commerciale pour une agence de voyage allemande. Elle vit avec Victor, 30 ans, carreleur de métier. Ils se sont rencontrés dans une boîte de nuit il y a 10 ans. A cette époque, Mathilde était étudiante en commerce internationale à la Faculté et enchainait les petits jobs rémunérés. Victor quant à lui, travaillait déjà et percevait un salaire mensuel. Au bout de trois ans de relation, ils décident de s’installer dans un appartement au centre ville. Ils quittent le logement familial et s’émancipent. Mais cela s’avère bien plus difficile qu’ils ne le pensaient. Entre les courses, le ménage, la préparation des repas ; ils n’ont presque plus de temps libre et des tensions apparaissent alors entres eux. En effet, après une journée bien remplie, Camille rentre à l’appartement épuisée. Elle révise environ 2 heures par soirée pour ses prochains examens. Lorsque son copain rentre, elle n’a plus envie de cuisiner. Ils ouvrent alors le réfrigérateur pour choisir un plat précuit, une pizza, des produits surgelés achetés la veille au supermarché. Aucun des deux ne sait cuisiner de plats élaborés et par manque de temps réchauffent des plats déjà préparés. Aujourd’hui, leur vie a évolué. Ils ont eu deux enfants : Loïc, 5 ans et Camille 2 ans. Dès sa première grossesse, Mathilde a prit conscience que son alimentation malsaine pourrait avoir des influences négatives sur la croissance de ses enfants. Elle a alors décidé de manger de la nourriture saine et équilibrée. Elle a donc apprit à cuisiner et prend désormais du plaisir à préparer des plats pour sa famille. D’ailleurs, elle regrette d’avoir mangé des plats surgelés, précuits durant toute sa jeunesse. […] Ils envisagent encore d’agrandir la famille. Quant à Mathilde, elle compte bien évoluer dans le domaine culinaire en cuisinant des plats encore plus sophistiqués. Cette histoire a été tiré du magasine « vie de famille » paru en janvier dernier. Elle a attiré toute notre attention quand à la répartition des tâches culinaires au sein d’un couple. Nous avons immédiatement remarqué que cette famille ne fonctionne pas de la même façon que les nôtres. Nous en avons donc déduit que dans chaque couple/famille, la répartition des tâches culinaires diffère selon l’éducation, l’incorporation et l’imprégnation faite au cours du processus de la socialisation. Chaque personnes prend des habitus qui lui sont propres et agit de manières différentes suivant la situation. Nous, élèves de première économiques et sociales (Morgane Lamp et Chloé Wagner) sommes posées des questions et voulons en savoir davantage à se sujet : la division sexuelle des tâches culinaires au sein des couples est-elle répartie de manière égale ? Le sociologue Emile Durkheim (1858-1917) s’est penché sur le sujet bien avant nous en écrivant : « De la division du travail sociale ». Durkheim y parle notamment des sociétés modernes, où il explique comment le travail est divisé. Il prend en compte les nouveaux phénomènes d’industrialisation et d’urbanisation. Il parle également des sociétés traditionnelles dans lesquelles il y a une certaine solidarité qui s’opère entre les individus d’un même groupe. Son travail sur la division sociale du travail amène à la division sexuelle du travail, et par conséquent la façon dont sont réparties les tâches entre hommes et femmes. Jean-Claude Kaufmann (sociologue français né en 1948) se penche également sur le sujet avec son livre « La trame conjugale » qui parait en 1992. Dans ce dernier, il analyse plusieurs couples à travers leur linge. D’après l’auteur, cette tache ménagère quotidienne permet d’étudier la vie d’un couple et son évolution historique. Il veut montrer que les mœurs ont 4/44 changé. Autrefois, les tâches ménagères étaient réservées aux femmes, mais où en sommesnous aujourd’hui ? Dans son livre, il explique que ce n’est pas un hasard si le repassage, le linge est actuellement un enjeu conjugal. De même, le port du jeans ou l’achat d’un lave-linge constituent des indicateurs de conjugalité. La piste du linge, permet d’après ce sociologue de comprendre pourquoi l’idée de partage des tâches domestiques entre les hommes et les femmes ne parvient à s’appliquer que de façon limitée. Il essayera de comprendre pourquoi les deux conjoints recomposent l’inégalité même quand ils ne le souhaitent pas. Après avoir mené une enquête, il a révélé des aspects cachés du fonctionnement social dans un couple que personne n’avait relevé encore auparavant. Le milieu culinaire est aussi abordé dans de nombreux films. Par exemple, le « Grand Restaurant » réalisé par Jacques Bernard où un grand chef de cuisine dirige son propre restaurant. Il y aura par la suite une série d’évènements tournés au comique par Louis de Funès, un des acteurs principal. Un film plus récent, « De l’autre coté du lit », ou l’on montre la place et le rôle d’un homme et d’une femme au sein d’un couple. C’est l’histoire d’Ariane et d’Hugo qui décident d'échanger leur vie pour échapper à la routine. Après 10 ans de mariage, ils ont besoin d’un changement. Elle se retrouve du jour au lendemain à la direction d'une entreprise de location de matériel de chantier. Quant à lui, il s’improvise un métier de vendeur de bijoux à domicile. Mais la vie est-elle plus belle lorsqu'on la contemple de l'autre côté du lit ? Après un enchaînement de péripéties, un retour à la vie « normale » est prévu. Là encore, les situations sont tournées au comique par Sophie Marceau et Dany Boon qui jouent le couple. « Prends moi ta place et donne moi la tienne » est un « slogan » créé spécialement pour l’affiche du film. On constate aussi une inégalité entre hommes et femmes dans de nombreux milieux de la vie quotidienne. Nous nous sommes alors demandées comment son réparties les tâches culinaires au sein des couples alsaciens, la femme est-elle plus présente au fourneau que l’homme ? Dans une première partie, nous présenterons le sujet ; puis nous montrerons que la représentation traditionnelle de la répartition des tâches culinaires au sein d’un couple n’a pas évolué, que les changements restent minimes ; enfin nous nous intéresserons aux changements graduels qui se produisent au cours du temps. Une partie conclusive clôturera ce dossier. 5/44 I. Présentation du sujet 1.1 Les contours de l’enquête Dans le cadre de notre TPE, nous avons réalisé une enquête auprès de 60 alsaciens en couples partageant le même foyer que leur partenaire. Au total, 30 hommes et 30 femmes ont été interrogés sur la répartition des tâches culinaires au sein de leur couple. Pour une question d’égalité, nous avons choisi de questionner le même nombre d’alsaciens que d’alsaciennes. Nous avons obtenu des résultats très variés. Voici un tableau récapitulatif de la sociographie de notre enquête : Catégorie Age -Moins de 25 ans -Entre 25 et 35ans -Entre 35 et 50ans -Entre 50 et 65ans -Plus de 65ans Professions, catégorie socioprofessionnelle 1. Agriculteurs exploitants 2. Artisans, commerçants, chefs d’entreprise 3. Cadres et professions intellectuelles supérieures 4. Professions intermédiaires 5. Employés 6. Ouvriers 7. Retraités 8. Autres personnes sans activité professionnelle 9. Etudiants Proportion des personnes en couple interrogées Hommes Femmes 10 % 10 % 50 % 24 % 6% 10 % 20 % 46 % 14 % 10 % 6% 2% 3% 5% 26 % 12 % 17 % 8% 20 % 14 % 6% 4% 12 % 2% 5% 0% 4% 2% 6/44 Niveau d’étude - BEP / CAP - Baccalauréat - Bac +2 - Bac +4 Autres Ne possédant aucun diplôme Domicile Ville Campagne Durée de vie en couple -moins de 1 an -moins de 5 ans -de 5 à 10 ans -de 11 à 15 ans -de 16 à 30 ans -plus de 30 ans Enfants Oui Non Activités culturelles/ sportives/ associatives en dehors du temps de travail Oui Non Proportion totale 46 % 10 % 18 % 6% 6% 14 % 50 % 22 % 12 % 3% 10 % 3% 34 % 66 % 26 % 74 % 6% 24 % 6% 20 % 30 % 14 % 6% 16 % 16 % 16 % 26 % 20 % 80 % 20 % 84 % 16 % 38 % 72 % 24 % 100 % 14 % 100 % Au départ nous avions seulement interrogé 15 hommes et 15 femmes. Mais par la suite, nous nous sommes rendu compte que cela ne représenterait pas une part suffisante de la population alsacienne. Nous avons donc poursuivi en interrogeant 15 hommes et femmes supplémentaires avant d’analyser les résultats. Comme énoncé auparavant, nous nous sommes intéressées au public alsacien uniquement. Commençons alors par présenter la région Alsace. L’Alsace est la plus petite des 22 régions françaises. Elle contient seulement deux départements : le Bas-Rhin (67) et le Haut-Rhin (68). Malgré sa petite taille, c’est l’une des régions la plus densément peuplée. Elle compte plus d’1,8 million d’habitants soit 219 habitants par km² (presque deux fois plus que dans l’ensemble de la France métropolitaine). C’est aussi une région très dynamique qui connaît un taux de chômage de 8,4% ce qui reste tout de même très élevé. 7/44 1.2 Définitions des termes Certains termes apparaissent régulièrement dans notre dossier, c’est pourquoi nous trouvons qu’il serait important de donner leur signification. Nous répétons maintes fois la notion de « couple » dans notre TPE. En sociologie, un « couple » désigne un homme et une femme réunis vivant ensemble mariés ou non. Ce mot peut avoir plusieurs définitions. Chaque personnes l’approprie à sa façon, cependant, il désigne généralement une paire, deux personnes qui ensemble constitue une entité nouvelle. Par exemple, en mathématiques, un couple est un ensemble ordonné de deux éléments identiques. En aéronautique, on relève une connotation encore différente. Dans ce domaine, le couple est une pièce de fuselage de type semi-monocoque qui permet la résistance aux efforts de torsion. Les définitions suivantes on été tirées du dictionnaire « Le Petit Robert » : Le terme de « cuisine » signifie « la préparation des aliments, l’art d’apprêter les aliments ». Lorsqu’on cuisine, on prend plus ou moins de temps selon le repas que l’on prépare. Un « plat élaboré » est un contenu alimentaire préparé mûrement par un lent travail de l’esprit dans lequel il faut combiner, construire, échafauder et former. Préparé avec plus ou moins de plaisir, sophistiqué ou un peu moins, ce contenu alimentaire est soigneusement réalisé avec raffinement. Baudelaire (1821-1867) disait : « Avant d’obtenir un plat élaboré ; un plan doit avoir été soigneusement élaboré en vue du dénouement. Une cuisine élaborée, est recherchée et sophistiquée. » Une tâche culinaire est un travail déterminé que chaque individu doit exécuter généralement plus par nécessité que par plaisir. D’après le nouveau Petit Robert 2010, le terme « faire les courses » désigne le fait de faire des achats. C’est l’action d’acheter ce qui est nécessaire à la vie quotidienne. On peut remplacer ce terme par « se rendre au supermarché ». Le mot « course » à lui seul peut avoir plusieurs sens. C’est tout d’abord une épreuve de vitesse, une compétition sur une distance, un parcours donné. On appelle aussi course, une excursion, une marche, une promenade, une randonnée avec ou sans guide. Il ne faut donc pas confondre le terme de « faire les courses » qui signifie donc faire des achats avec « faire une course » qui peut être une connotation de la compétition sportive. 1.3 Des différences interculturelles entre les pays L’idée d’égalité entre les hommes et les femmes est récente. Il existe de faibles améliorations à ne pas négliger. En France, plusieurs facteurs peuvent être à la base de l’égalité entre les hommes et les femmes, comme par exemple, le droit de vote (acquis par les femmes en 1944 en France), le travail et donc le salaire que perçoivent ces dernières. Ces améliorations peuvent être jugées de minimes mais elles ne le sont pas. Les femmes possèdent aujourd’hui bien plus de poids dans la société française. Ce qui n’est pas le cas d’autres pays, même en Europe, la femme n’est pas toujours aussi présente au sein du couple dans les décisions à prendre. Comme par exemple dans les pays de l’est en frontière avec la 8/44 Russie, la femme n’a pas une place importante dans la société et donc dans le couple. Elle n’est présente que pour faire la cuisine, le ménage, les courses pendant que l’homme travaille. Mais ce cas se retrouve bien plus souvent en dehors de l’Europe, et généralement dans les pays non développés ou en voie de développement tel que l’Inde ou l’Afrique. La femme n’a souvent aucun autre rôle dans ces sociétés que celui d’être un être vivant, souvent reléguée au fourneau et à l’éducation des enfants. Elle n’a aucune influence. Cela dépend des cultures, des religions et des traditions de chaque peuple. Il existe des inégalités partout, même au niveau du partage des tâches culinaires dans un couple. Ces inégalités se ressentent partout, que ce soit en France, en Chine, en Amérique ou au Pérou. Mais c’est souvent une question de culture, on ne peut donc pas forcément dire que c’est une inégalité, car étant ancrée dans la culture du pays, les femmes sont habitués à occuper le rôle de fée du logis. Ce sont elles qui s’occuperont le plus souvent des courses, des repas, ou encore du ménage. 1.4 Nos hypothèses Après avoir choisi un sujet et défini une problématique, nous avons formulé trois hypothèses. Ces trois phrases reflètent notre propre opinion quand à la répartition des tâches culinaires au sein d’un couple. L’enquête effectuée auprès des 60 couples alsaciens aura pour but de confirmer ou non ces hypothèses. Voici nos trois hypothèses : - on pense que ce sont les femmes qui font le plus de plats élaborés - les jeunes couples ont un mode de vie moderne donc ils cuisinent moins par manque de temps - actuellement dans un couple, la cuisine est un sujet de conflits, de tensions, de disputes 9/44 II. La représentation traditionnelle de la répartition des tâches culinaires au sein d’un couple n’a pas évolué : les changements restent minimes 2.1 Une différence entre hommes et femmes 2.1.1 Le rôle des femmes dans les ménages français des années 1900 Dans les années 1900 au sein de la société française, les femmes ne travaillaient presque pas. Elles s’occupaient de leurs enfants et plus principalement de leur éducation. Elles avaient une place minime dans la prise de décision. Durant toute la journée, elles restaient alors à la maison et réalisaient des tâches dite féminine comme la préparation des repas, le repassage, ou encore le ménage. 2.1.2 Deux conflits qui entrainent des changements Le 4 août 1914, la première guerre Mondiale éclate. Les hommes sont réquisitionnés et doivent quitter leur foyer pour aller se battre sur le front. Les femmes se retrouvent seules à la maison avec leurs enfants. Elles remplacent la main d’œuvre masculine parti à la guerre. Toute la journée, elles travaillent alors dans les champs afin de subvenir aux besoins de la famille. C’est le début d’une émancipation. Durant ces quatre années (de 1914 à 1918), l’image de la femme a changé. Source : http://didinou.canalblog.com/&docid Femmes qui travaillent dans les champs durant la période 1914-1918 Cependant, le 11 novembre 1918, lors de la signature de l’armistice et du retour à la vie d’avant guerre, les hommes reprennent leur travail dans les champs laissant à nouveau les femmes à leurs tâches initiales. Très vite elles reprennent leurs habitudes au foyer. Dans l’opinion populaire, à l’issue de la guerre on disait que la paix s’installera dans le monde (la guerre était qualifiée comme « la der des ders »). Ce qui laisse penser aux femmes que jamais elles n’évolueront au sein de la société française. Or, les techniques s’améliorent, de nouveaux processus se mettent en place, de nouveaux modes de transport apparaissent. C’est l’exemple de la montée en puissance de l’automobile avec le début de l’industrialisation. Suite à ces améliorations, la deuxième guerre mondiale est annoncée. Les hommes doivent à 10/44 nouveau repartir. Toutefois l’économie ne peut pas s’arrêter. Ainsi, les femmes reprennent la place des hommes. Durant cette période, elles ne cultiveront pas les terres du matin au soir mais iront travailler dans les usines tout en gardant une place majeure dans le foyer. En 1944, elles obtiendront le droit de vote, ce qui favorisera et accélérera leur intégration au sein de la société. Une fois le conflit achevé, elles garderont leur place en se faisant embaucher dans les différentes usines. Elles percevront donc à leur tour un salaire et se détacheront légèrement des obligations familiales. Source : http://www.collectionscanada.gc.com Travail des femmes dans une usine après la seconde guerre mondiale De plus, avec le progrès techniques notamment l’invention d’appareils ménagers, les tâches ménagères et culinaires se font plus facilement et plus rapidement. La femme consacre moins de temps pour préparer les repas, faire le ménage, le repassage […] 11/44 Source : http://www.moulinex+lib%C3%A8re+la+femme&um.com Exemple avec cette affiche de publicité pour les appareils « Moulinex ». On peut donc constater qu’il y a eu une évolution de la place de la femme dans la société. Elles s’émancipent. C’est alors que commence le début d’un nouveau mode de vie. D’après cette présentation historique, on remarque que les femmes occupent une place plus importante dans l’élaboration des repas au sein des ménages français. On peut donc en conclure que c’est de tradition, de vigueur dans les sociétés d’autrefois. Transmis de génération en génération, l’obligation pour la femme de faire la cuisine est implicite. Rares étaient les hommes qui cuisinaient, tout d’abord par leur manque de savoir dans ce domaine puis par leurs occupations professionnelles. Les pièces de théâtre d’autrefois remplacent les journaux télévisés d’aujourd’hui. Elles avaient pour but de transmettre un message précis aux spectateurs. Un message bien différent selon les auteurs et le genre de pièce. On distingue les comédies des tragédies. Dans les comédies, les situations sont tournées au ridicule. Les acteurs emploient un registre comique (comique de gestes, de mots, de situations) ce qui fait rire les spectateurs. Contrairement, dans les tragédies où les personnages déclenchent des sentiments bien différents comme la pitié, la terreur ou encore la peur. En observant les « erreurs » des personnages dans les pièces, les spectateurs comprenaient qu’il ne fallait pas reproduire ce genre de chose dans la vie de tous les jours. C’est pour ces raisons qu’en Grèce, le gouvernement rendait la fréquentation du théâtre obligatoire pour tous. On en conclut que l’on s’y instruisait. D’ailleurs, il faisait office d’école pour les plus jeunes. Le théâtre est donc un « apprentissage » ludique de la vie en société. Ce fut aussi une occasion de sortir, un lieu de rencontre où l’on pouvait échanger, rigoler mais surtout se distraire. 12/44 On retrouve la notion d’inégalité entre les hommes et les femmes dans la pièce de Marivaux, intitulé « La Colonie ». Cette pièce met en scène la « révolution des femmes » qui veulent s’affirmer en faisant des choses nouvelles, qu’elles ne connaissaient pas auparavant. Cela est tourné au comique par les hommes qui pensent qu’elles ne sont capables de rien. Mais motivées et déterminées à aller jusqu’au bout, les spectateurs s’attendent à ce que les femmes arrivent à parvenir à leurs désirs. Cependant lorsqu’elles entendent parler de conflits notamment de guerre, elles décident immédiatement d’abandonner et de revenir à la situation initiale. Nous sommes allées voir cette pièce mis en scène par Danielle Decelle. A la fin de cette dernière, les femmes ont repris leurs principales activités notamment au fourneau. La pièce se termine lorsqu’une servante appelle les hommes en disant « à table ! ». Encore une fois, on montre une image négative des femmes puisqu’elles ont échoué au moment où elles ont rencontré leur première difficulté. 2.1.3 D’hier à aujourd’hui : une tradition qui reste de vigueur, des changements minimes dans la répartition des tâches culinaires au sein des couples L’une de nos principales hypothèses est que les femmes sont plus présentes au fourneau que les hommes. Suite à notre questionnaire, nous avons obtenu diverses réponses qui confirment cette dernière. Nous avons représenté les résultats sous forme de graphique. 2.1.4 D’après les résultats de notre enquête, voici les explications de l’inégalité hommes/femmes au sein des couples alsaciens dans la préparation des repas Tout d’abord, le fait que les femmes sont plus présentes au fourneau provient peut-être du fait que les hommes n’ont pas de savoir dans ce domaine. D’après notre enquête, 84% des femmes affirment savoir cuisiner des plats élaborés contre 66% chez les hommes. Cependant, 16% des femmes ne savent pas cuisiner de plats élaborés contre 34% chez les hommes. Ce qui prouve qu’aujourd’hui encore, les grands-mères et mères transmettent leur savoir culinaire à leurs filles et petites-filles. 13/44 Diagramme en barre sur la part des hommes et des femmes sachant cuisiner des plats élaborés ou non 100% 80% 60% Sachant cuisiner 40% Ne sachant pas cuisiner 20% 0% Hommes Femmes Dans toute société, l’homme a besoin de se nourrir pour survivre. Certaines personnes prennent beaucoup de plaisir à transformer les aliments, d’autres un peu moins et certains n’en prennent pas du tout. Toutefois, même si le plaisir n’est pas forcément présent, la préparation des repas est une tâche à laquelle personne ne peut échapper. La majeure partie des femmes qui ont répondu à notre enquête, soit 66% nous disent qu’elles prennent du plaisir dans la préparation des plats. Il y a tout de même 26% d’entres elles qui cuisinent par simple nécessité. On note une abstention de 8%. Du coté des hommes, on obtient des résultats très différents puisque 66% affirment ne pas prendre de plaisir contre 30% qui s’épanouissent au fourneau. 2% d’entres eux n’ont pas donné de réponses. Diagramme en barre représentant la part d'hommes et de femmes qui prennent ou non du plaisir à cuisiner 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Hommes Prennent du plaisir Ne prennent pas de plaisir Sans réponses Femmes 14/44 Notre première hypothèse (on pense que ce sont les femmes qui font le plus de plats élaborés) s’est avérée exacte par rapport à notre enquête dans la mesure où elles sont plus présentes au fourneau que les hommes. C’est aussi elles qui s’épanouissent plus que les hommes au fourneau puisqu’elles ont un savoir faire que certains hommes ne possèdent pas encore. Nous avons ensuite cherché à comprendre laquelle des deux gentes se prend le plus de temps dans la préparation d’un repas élaboré ou non en rentrant le soir. Et tel fut notre surprise puisque les hommes et les femmes sont à un niveau d’égalité. En effet, 60% des hommes se prennent un minimum de temps dans la préparation d’un repas contre 40% qui se dépêchent de réchauffer tel ou tel produit. Il en est de même pour les femmes. Diagramme en barre représentant la part d'hommes et de femmes qui se prennent ou non le temps de cuisiner en rentrant du travail le soir 80% 60% Se prennent le temps 40% Ne se prennent pas le temps 20% 0% Femmes Hommes C’est sur cette question que nous trouvons pour la première fois un pied d’égalité entre hommes et femmes. L’investissement dans le milieu culinaire, d’après tout ce que nous avons expliqué auparavant, est majoritairement féminin. Nous avons trouvé intéressant de vérifier si les hommes sont conscients ou non de cette inégalité existence dans beaucoup de foyer alsacien. 74% des hommes confirment que c’est leur femme qui s’investisse le plus dans ce domaine. 13% confirment que c’est l’homme qui domine dans le milieu culinaire. Les femmes ont aussi répondu à cette question. Les pourcentages suivant confirment bien les chiffres donnés précédemment. 80% d’entres elles avouent être plus présentes que leur partenaire contre 20% qui estiment que leur compagnon s’investit plus. 15/44 Diagramme en barre représentant la part d'hommes et de femmes qui s'investissent dans le milieu culinaire au sein de leur couple 100% Pensent s'investir le plus au sein du couple Pensent s'investir moins que leur partenaire Sans réponses 80% 60% 40% 20% 0% Hommes Femmes Bien que les femmes s’investissent majoritairement dans ce domaine, certains couples cuisinent ensemble. Le plus souvent, ces personnes ont moins de 35 ans et sont en couple depuis moins de 5 ans. Dans d’autres couples qui ont des enfants, on constate que les parents et plus particulièrement les femmes élaborent des plats avec d’autres membres de la famille (exemple : les enfants). Certaines femmes interrogées affirment s’investir plus dans ce domaine que les hommes pour diverses raisons. Elles ont répondu que les hommes ont moins le temps du fait qu’ils ont plus d’activité à coté de leur profession. De plus, elles soulignent également que ce n’est pas dans leurs habitudes et qu’ils ne prennent pas de plaisir à préparer des plats. Le manque de motivation des hommes est l’une des raisons les plus prononcées par les femmes. La plupart d’entres elles confient qu’au fourneau elles se sentent bien puisqu’elles prennent du plaisir à préparer de bons petits plats. Pour finir, nous avons posé l’ultime question : qui cuisine le plus dans votre couple ? Et là encore, après analyse des résultats, on observe une large différence entre les hommes et les femmes. Cela nous permettra de conclure que l’inégalité homme/femme existe bien dans la répartition des tâches culinaires au sein des couples alsaciens. A la question énoncée précédemment : - 56% des hommes cuisinent le plus au sein de leur couple - 40% des hommes affirment que leur compagne passe plus de temps au fourneau - 8% des hommes n’ont pas donné de réponses A la question énoncée précédemment : - 84% des femmes avouent s’investir plus - 16% d’entre elles ne s’y collent presque pas 16/44 Vous retrouverez un graphique représentatif des chiffres que nous venons de donner : Diagramme en barre représentant la part d'hommes et de femmes qui cuisinent le plus au sein de leur couple 100% Cuisinent le plus 80% Cuisinent moins souvent que leur partenaire Sans avis 60% 40% 20% 0% Hommes Femmes D’après ce graphique, on peut en conclure que ce sont les femmes qui cuisinent le plus au sein des ménages alsaciens. Malgré que les hommes aient été plus nombreux à ne pas avoir répondu à cette question, ces chiffres sont significatifs. On retrouve bien le phénomène d’inégalité dans la division des tâches sexuelles au sein des couples interrogés. 2.1.5 D’après les résultats de notre enquête, voici des explications de l’inégalité hommes/femmes dans la répartition des achats à effectuer (les courses) au sein des couples alsaciens La notion de « tâche culinaire » signifie aussi qu’il faille se rendre au supermarché pour s’approvisionner en nourriture. Plusieurs questions portent sur ce sujet. Tout comme l’élaboration d’un repas, certaines personnes ont plaisir à se rendre dans les supermarchés afin d’y voir les nouveautés. Pour d’autres, cette tâche est synonyme de contrainte. En effet, 66% des femmes estiment que c’est une tâche contraignante qui prend trop de temps. 34% d’entres elles aiment passer du temps dans ce genre d’enseigne. Les hommes quand à eux estiment à 50% que cette tâche ne les dérange en rien. Ainsi plus de la moitié des hommes qui a répondu au questionnaire accepte volontiers de se rendre dans les supermarchés. Pour le reste des hommes interrogés, soit l’autre moitié (50%), cela est loin d’être une partie de plaisir. 17/44 Diagramme en barre représentant la part d'hommes et de femmes pour qui faire les courses est une tâche contraignante ou non 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Hommes Une tâches contraignante Une tâche pas plus contraignante qu'une autre Femmes Actuellement, il est possible de se faire livrer des produits frais, surgelés, congelés à domicile. Pour certaines personnes qui ne peuvent plus se déplacer par exemple, ce système a facilité leur quotidien. Les étudiants qui n’ont pas beaucoup de temps sont aussi de grands adeptes de ce nouveau processus. Faire les courses peut vite se transformer en un véritable calvaire. Il suffit qu’il y ait du monde, que le magasin soit grand, qu’on ne trouve pas tous les produits que l’on souhaite … De plus en plus de personnes dressent une liste avant de se rendre dans les supermarchés. Cela permet aussi de faire des économies puisqu’on achète seulement (à quelques exceptions) les produits étant inscrit sur cette dernière. Il y a toute même une minorité de personne qui n’établit pas de liste et chez qui, il y a un bon fonctionnement. Ces personnes nous affirment acheter ce dont elles ont envie une fois dans les différents rayons du magasin. Ce n’est tout de même pas un sujet de tensions, de disputes au sein du couple. Beaucoup de femmes insistent pour que leurs compagnons se rendent dans des supermarchés seuls. Cependant, certains de ces derniers refusent. Une fois de plus, ce sera à nouveau à la femme d’exercer cette tâche. Mais puisqu’elle ne veut pas que le conflit éclate, elles se retirent. Seules 16% des femmes feront de cette tâche un sujet de conflit si ce « processus » se répète trop souvent. Nous avons alors posé une autre question qui permet d’en savoir davantage quand à la répartition des tâches culinaires au sein d’un couple. « Faîtes-vous le plus souvent les courses dans votre couple ? » On relève 76 % de femmes qui dans leur couple se rendent plus régulièrement au supermarché. Pour 20% d’entres elles, c’est l’homme qui se charge généralement de cette tâche. 4% n’a pas répondu à la question. A la différence, 36% des hommes nous expliquent se rendre dans les 18/44 commerces très régulièrement contre 54% qui n’y mettent presque jamais les pieds. La encore, certaines personnes n’ont pas répondu à la question soit 10%. Diagramme en barre représentant la part d' hommes et de femmes qui se rendent dans les supermarchés 80% Se rendent le plus souvent au supermarché N'exercent pratiquement pas cette tâche Pas de réponse 60% 40% 20% 0% Hommes Femmes On note également qu’un fort nombre de couples se rendent ensemble dans les supermarchés. D’après ces données, on peut en déduire qu’actuellement au sein de la société alsacienne, les femmes occupent une place plus importante que les hommes dans le milieu culinaire. La division sexuelle au sein des couples est réparti de manière inégale puisque la femme s’investit plus dans le milieu. Tout d’abord, du fait de son savoir faire dans la confection de repas élaborés que certains hommes ne possèdent pas. Mais également du fait qu’elles prennent du plaisir en transformant les aliments. Les hommes sont conscients qu’ils ne s’investissent pas autant que la femme mais trouvent diverses explications essayant de convaincre qu’ils « n’y peuvent rien ». Puisque les hommes ne réalisent pas ces tâches quotidiennes, ce sont les femmes qui s’y collent. Certaines y mettent du cœur à l’ouvrage, d’autres un peu moins mais au final les tâches sont réalisées. Au fourneau elles occupent donc une place majeure mais c’est aussi elles qui se rendent le plus régulièrement dans les supermarchés. La plupart pense que c’est une tâche contraignante mais là encore elles doivent subvenir au besoin de la famille. D’après ces multiples exemples, on constate que les hommes et les femmes ont des rôles différents au sein d’un couple. La division sexuelle des tâches culinaire est réparti de manière inégale. 19/44 2.2 L’âge, un facteur de différenciation Notre deuxième hypothèse est la suivante : on pense que les jeunes couples ont un mode de vie moderne donc ils cuisinent moins par manque de temps. Parmi les 60 alsaciens interrogés, on retrouve 73% des personnes qui ont moins de 50 ans et 27% ayant 50 ans et plus. On relève donc deux catégories de personnes qui en fonction de leur âge se différencient dans la répartition des tâches culinaires au sein de leur couple. La première catégorie concerne les personnes âgées de moins de 50 ans. La deuxième, les personnes âgées de plus de 50 ans. On nommera cette dernière de « sénior ». Tout d’abord, les personnes âgées de moins de 50 ans avouent acheter et manger beaucoup de produits surgelés et de plats précuits. Contrairement, les personnes âgées de 50 ans et plus favorisent l’achat d’aliments frais et de boîtes de conserves. Diagramme en barre représentant la part d'hommes et de femmes achetant tels ou tels produits selon leur âge 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Achat de produits surgelés et plats précuits Achat de produits frais et boîte de conserve Personnes ayant moins de 50 ans Personnes ayant plus de 50 ans Un grand nombre de « jeunes » connaissent les conséquences d’une alimentation malsaine et déséquilibré. Ils savent que les plats précuits contiennent des conservateurs que les plats frais que l’on prépare soit même ne possèdent pas. Mais par manque de temps, de savoir et parfois d’envie, ils s’alimentent tout de même de cette façon. 20/44 D’après notre enquête, les séniors (personnes ayant plus de 50 ans) se rendent plus régulièrement dans les commerces de proximité (boulangerie, boucherie, maraicher). Nous avons une explication concrète. En général, ces personnes qui ont plus de 50 ans sont à la retraite. Par conséquent, elles ont plus le temps de se rendre dans des commerces de proximité que les étudiants ou que les travailleurs actifs. Elles ont également plus de temps dans la préparation des repas. Un autre facteur nous montre qu’il y a une différence entre les deux catégories respectives. L’époque dans laquelle ont vécu les personnes, la société dans laquelle ils ont grandit n’est pas forcément la même, ce qui se répercute aujourd’hui dans la répartition des tâches culinaires. Leurs traditions, leurs mœurs diffèrent également selon l’éducation reçue par les parents. Ainsi, chez les séniors, 92% des personnes interrogées au total expriment le fait que c’est uniquement la femme qui cuisine dans leur couple. L’homme quand à lui consacre plus de temps aux activités dites masculines (jardinage, bricolage, mécanique). Cette tendance n’est pas la même chez les personnes ayant moins de 50 ans. Dans cette dernière, 57% des femmes nous affirment qu’elles occupent une place plus importante dans leur couple au sein de la cuisine, contre 43% des hommes qui disent s’investir plus dans la préparation des repas. Diagramme en barre représentant la part d'hommes et de femmes qui cuisinent au sein de leur couple 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Femmes Hommes Personnes ayant plus de 50 ans Personnes ayant moins de 50 ans Comme nous l’avons expliqué auparavant, la femme occupait autrefois l’unique place au fourneau. Quand aux hommes, ils n’aidaient jamais leurs compagnes par manque de temps puisqu’eux avaient une activité professionnelle à coté de leur rôle de père de famille. Pour eux, cela était donc naturel de ne pas prendre part à la préparation des repas. 21/44 Aujourd’hui, ils n’ont donc pas changé leurs habitudes. Ils n’ont jamais enfilé de tablier et certains ne le feront sans doute jamais. Nous avons demandé à nos grands-mères de donner leur avis en leur posant la question suivante : est ce que le fait que votre mari ne vous aide pas dans la préparation des repas vous dérange, vous pose un problème ? Doris, 60 ans, nous explique : « Le fait que mon mari n’aide pas, ne me dérange pas, c’est vrai que si on y repense, nos mères étaient toujours toute seule pour préparer à manger ou pour faire les courses. C’était d’autant plus compliqué que nous étions 4 enfants. Il faut donc acquérir une méthode de fonctionnement pour se simplifier les choses, ainsi ma sœur et moi aidions ma mère dans la préparation des repas, dès l’âge de 12 ans. Mais actuellement, je préfère que mon mari ne m’aide pas, il ne sait rien faire, il a deux mains gauches. » Marie-Berthe, 75 ans : « Moi j’ai toujours adoré la cuisine, donc que mon mari ne m’aide pas, ça ne me dérange en rien. Je suis femme de ménage de métier, et dans les familles où j’ai travaillé, je devais aussi faire la cuisine. Même si c’était pour mon travail, j’aimais ça, et j’ai, depuis toujours, prie l’habitude de cuisiner seule. Parfois avec mes enfants, mais jamais avec mon mari, préférant partager d’autres activités avec lui que la cuisine, qui l’ennuyait profondément. Yvette, 79 nous confie : «Je n’ai pas connu mes grands-parents. Ma mère est décédée durant mon adolescence. J’ai appris à cuisiner toute seule, en essayant des recettes apprises à l’école ou par des dames du village. Aujourd’hui, je cuisine tous les jours pour mes 7 petits-enfants et pour mes enfants. Je prends plus ou moins de plaisir ! Mon mari n’a jamais appris à cuisiner. Je l’ai toujours fait, je ne vois pas pourquoi ça changerait, cela me convient bien. J’aime bien faire plaisir à toute la famille en leur préparant des plats et des desserts ! » Edith, 69 ans nous répond : « Je prends beaucoup de plaisir à préparer des plats pour mon mari, mes enfants et mes petits-enfants. Je me souviens du temps ou j’aidais ma grand-mère à préparer des repas pendant les vacances d’été. Aujourd’hui encore, je mitonne ses bons petits plats. Je préfère cuisiner toute seule car mon mari n’a pas de patience. Avec lui, il faut que tout aille vite. Il me stresse et par conséquent, je loupe donc tout ce que j’entreprends. Il faut aussi dire qu’il ne sait même pas faire des spaghettis (rires). Personnellement cela me convient très bien, au fourneau je suis épanouie ! » Ces témoignages sont très significatifs. On peut remarquer que les femmes ayant vécu à une époque similaire acceptent totalement le fait que leur partenaire ne les aide pas dans la préparation des repas. Certaines préfèrent même réaliser cette tâche toute seule et y mettent beaucoup de cœur à l’ouvrage. Les personnes ayant moins de 50 ans ont plus de mal à accepter cette inégalité entre hommes et femmes dans la répartition des tâches culinaires. Pour ces couples, la cuisine est souvent un sujet de tensions, de disputes. D’ailleurs, notre troisième hypothèse est en rapport avec ce facteur. On pense que la cuisine est un sujet de conflit, de tension dans les couples des générations actuelles. 22/44 Diagramme en barre représentant la part de disputes dûes à la répartition des tâches culinaires au sein des couples de moins de 50 ans 36% Disputes et tensions Pas de disputes ni de tensions 64% Notre hypothèse est donc confirmée d’après ce graphique puisque dans 64% des couples, il y a des tensions et des disputes qui éclatent suite au refus d’un des membres de participer à la préparation d’un repas ou de se rendre dans un commerce. Pour 36% d’entres eux, la cuisine ne pose pas de problème particulier. Les femmes (ayant moins de 50 ans) refusent donc de s’investir pleinement dans la préparation des repas, de se rendre dans les supermarchés… Etant donné qu’elles consacrent une grande partie de leur temps pour leur activité professionnelle, elles n’ont pas plus de temps libre que les hommes. Elles sollicitent alors leurs partenaires. Certains acceptent volontiers, d’autres un peu moins facilement mais au final comprennent que la femme n’a plus le même rôle qu’autrefois, qu’elle aussi peut profiter de son temps libre pour s’investir dans une activité culturelle, associative ou sportive par exemple. D’ailleurs, on remarque à travers les réponses obtenues à notre enquête que les femmes pratiquent une activité sportive, culturelle et associative presque aussi intensive que les hommes. En effet, 22 femmes des 30 interrogées dit occuper son temps libre d’une autre façon que derrière le fourneau. Nous avons posé la même question que précédemment à des personnes de notre entourage qui ont moins de 50 ans. (Est-ce que le fait que vos maris ne vous aident pas dans la préparation des repas vous pose un problème ?) Christelle, 26 ans: « Je vis avec Lucas depuis 5 ans maintenant. Au départ, il ne m’aidait pas à préparer les repas, à faire les courses, mais aujourd’hui il a changé. De lui-même il a remarqué que mes activités en dehors de mon temps de travail me prennent beaucoup de temps. Par conséquent, il s’implique de plus en plus dans le domaine culinaire en me préparant des bons petits plats. » 23/44 Marvin, 26 ans répond : « Dès mon plus jeune âge, mes parents m’ont appris qu’il fallait aider les femmes dans la préparation des repas. Je voyais mon père aider ma mère et je le recopiais. Il était mon modèle. Aujourd’hui, j’aide ma copine à préparer des plats. Je trouve qu’à deux tout va plus vite. Lorsque j’aurai des enfants, je les socialiserai de la même façon que mes parents l’on fait pour moi ». Guillaume, 35 ans nous affirme : « Si il y a bien une chose que je déteste dans la vie, c’est cuisiner. Je trouve que c’est ennuyant ! En plus, je ne suis pas patient. Je préfère déguster les plats que me prépare ma partenaire, bien que je ne suis pas un fan de la gastronomie. Je n’aide donc pas ma femme mais j’exerce d’autres activités comme le jardinage, le bricolage et je porte un intérêt particulier pour la mécanique.» En opposition à la catégorie des « séniors », les hommes sont un peu plus présents au fourneau malgré le fait que la femme y occupe toujours une place plus importante. A travers ces différentes questions, nous avons pu constater que l’âge est un facteur de différenciation. Les personnes ayant vécu à la « vielle époque » ont transmises leurs habitudes en ce qui concerne la répartition des tâches culinaires au sein des couples de la nouvelle génération. 2.3 Professions et catégories sociaux professionnelles (PCS), une variable de différenciation pertinente Les catégories sociales professionnelles ont été déterminées par l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE). Ils ont pour but de classer la population active française dans différentes classes. C'est un outil utilisé par de nombreux économistes et sociologues. Il existe 8 catégories qui sont les suivantes : 1. Agriculteur, exploitants 2. Artisans, commerçants et chefs d’entreprise 3. Cadres et professions intellectuelles supérieures 4. Professions intermédiaires 5. Employés 6. Ouvriers 7. Les retraités 8. Les autres personnes sans activité professionnelle Nous y avons ajouté les étudiants puisque nous leurs avons aussi distribué des questionnaires. Lors de notre enquête, nous avons obtenu 8% d’agriculteurs (2% sont des femmes et 6% des hommes) ; 8% d’artisans ou chefs d’entreprise (5% sont des femmes et 3% des hommes) ; 38% de cadres (dont 12% sont des femmes et 26% des hommes) ; 25% de personnes exercent une profession intermédiaire (8% des femmes et 17 % des hommes). On comptabilise 32% d’employés (20% sont des hommes et 12% des femmes), 16% sont des ouvriers (14% sont des hommes et 2% des femmes). On relève 4% de chômeurs donc aucune femme ; 11 % de retraités (5% sont des femmes et 6% des hommes) 24/44 Durée du couple Agriculteurs 6% 4% 0% 6% Artisans, chefs d'entreprise 3% 15% 27% Cadres ou professions intellectuelles supérieurs Professions intermédiaires Employés Ouvriers 21% Chômeurs 18% Retraités Etudiants D’après notre enquête, les hommes ouvriers et les employés s’investissent moins dans le milieu culinaire que les cadres et les professions intermédiaires. Tout d’abord, l’éducation est différente dans ces milieux. Les comportements et attitudes exemplaires chez les cadres ne sont pas toujours adoptés chez les ouvriers. Certains gestes, presque quotidiens ou naturels chez les uns ne sont surtout pas à reproduire chez les autres. Exemple : le cadre veut toujours montrer une meilleure image de lui aux autres. L’ouvrier quand à lui adopte plutôt pour la phrase suivante : « je suis ce que je suis et le regard des autres je m’en moque !» On remarque que les personnes venant de milieu aisé cuisinent plus de plats élaborés. Ils réchauffent moins de plats précuits et n’achètent presque pas de produits surgelés. Ils pensent que ce n’est pas sain pour la santé. Contrairement, les personnes de la classe moyennes et populaires ne sont pas de cet avis. Certes manger des produits frais est toujours meilleure pour la santé mais ils s’accordent l’achat de produits surgelés et plats précuits. On distingue donc deux catégories de personnes qui selon à laquelle ils appartiennent ne mangent pas les mêmes produits. Ici on ne parle pas de la façon de manger (exemple : la manière de se tenir lorsqu’on mange). Evidemment, cette dernière est encore différente. 25/44 2.4 La durée du couple ainsi que la parentalité jouent un rôle majeur dans la répartition des tâches culinaires Dans la sociographie de notre enquête, nous avons demandé aux personnes interrogées la durée de leur couple. Nous voulions également savoir s’ils sont parents ou non. Dans le cas où ils le seraient, nous leur avons demandé combien ils en possédaient. Ainsi, on relève 12% de personnes qui sont en couple depuis moins de 1 an (6% d’hommes et 6% de femmes), 40% depuis moins de 5 ans (24% d’hommes et 16% de femmes), 22% vivent avec leur partenaire entre 5 et 10 ans (16% d’hommes et 6% de femmes), 36%, entre 11 et 15 ans (20% d’hommes et 16% de femmes). On relève 46% de personnes qui partagent leur domicile avec leur partenaire de 16 à 30 ans (30% d’hommes et 16% de femmes). 34% des personnes vivent avec leur compagnon depuis plus de 30 ans. Diagramme circulaire représentant la durée de vie du couple des hommes et des femmes interrogés 18% Moins de 1 ans 1 à 5 ans 5 à 10 ans 10 à 15 ans 15 à 30 ans plus de 30 ans 6% 21% 24% 12% 19% 26/44 La répartition des ménages selon le type de ménage en 1999 et au 1er janvier 2008 % Type de ménage Alsace 1999 2008 France métropolitaine 1999 2008 Personnes vivant seules 27,7 30,8 31 33,5 - hommes 11,2 13,1 12,5 13,9 - femmes 16,5 17,7 18,5 19,6 Ménages composés d'une seule famille (sans isolé) 66,5 64,0 63,7 61,4 - couples sans enfant 25,1 26,6 24,8 26,1 - couples avec enfant 34,7 29,8 31,5 27,4 - familles monoparentales 6,7 7,6 7,4 7,9 Ménages complexes Ensemble des ménages 5,8 5,2 5,3 5,1 100,0 100,0 100,0 100 Source : http://www.insee.fr/fr Les personnes vivant ensemble depuis 10 ans (par exemple) connaissent mieux leur partenaire que les couples qui viennent de se former il y a tout juste 1 an. Au cours du temps, chaque couple acquiert ses habitudes, ses rituels. Chacun enseigne à son partenaire ses habitus (appris au cours du processus de la socialisation). Donc, plus un couple dure, plus il aura adopté ses propres habitudes. Si par exemple au bout de 18 ans de relation, l’homme n’a pas aidé la femme dans la préparation des repas et ne s’est jamais rendu dans un supermarché, il ne le fera sans doute plus. Par opposition, si au bout de 6 mois de relation, l’homme ne s’investit pas dans le domaine, il le fera de lui-même. D’après le résultat de notre enquête où nous avons posé la question : depuis quand êtes-vous en couple avec votre compagne/compagnon ? Nous avons pu remarquer que plus la durée du couple est longue, moins il y a de difficultés à répartir les tâches culinaires. Les femmes le font naturellement suivant l’exemple de leur mère, grand-mères elles assument donc toute seules de cuisiner ainsi que de faire les courses. Tandis que dans un couple dans lequel les partenaires sont ensemble depuis peu de temps, les tâches sont plus difficiles à répartir. Car avec l’émancipation de la femme, elles ne veulent plus être derrière les fourneaux jours après jours, elles veulent, elles aussi avoir de nouvelles activités et s’épanouir à leur tour. 27/44 « Pour bien grandir, il faut manger cinq fruits et légumes par jour » ou encore « manger varié, c’est le début du bonheur » sont des exemples de phrases très célèbres que petits et grands connaissent. On peut apercevoir ce genre de slogan à la télévision. Evidemment ils sont destinés aux parents dans un premier temps. Le message est le suivant : il faut se prendre le temps de cuisiner des plats élaborés. Avoir des enfants dans un couple a donc un rôle dans la préparation des repas. 80% des hommes interrogés ont un ou plusieurs enfants. 84% des femmes quant à elles ont un ou plusieurs enfants. Diagramme en barre représentant la part de femmes et d'hommes ayant ou non des enfants 100% 80% 60% Ont un ou plusieurs enfants 40% N'ont pas d'enfants 20% 0% Femmes Hommes On remarque également que les personnes ayant le plus enfants sont en couples depuis cinq ans au minimum. C’est ces personnes qui en général se prennent le temps de cuisiner. On note aussi que les jeunes pères de famille s’investissent plus dans le domaine culinaire que les pères ayant des enfants qui sont dans l’adolescence. La durée de vie des couples ainsi que la parentalité jouent donc un rôle dans la répartition des tâches culinaires au sein des couples alsaciens. 28/44 III. Des changements graduels au cours du temps 3.1 Une socialisation moins différentielle dès la naissance De nombreux sociologues se sont intéressés à la socialisation. En France, c’est Etienne Durkheim qui fonde la sociologie. En Allemagne, c’est Max Weber (1864-1920). 3.1.1 Définitions La socialisation est la façon dont la société forme et transforme les individus. C’est le processus par lequel l’individu apprend et intériorise les normes et les valeurs qui lui seront nécessaires pour s’adapter à un groupe social ou à une société donnée. Les parents transmettent des normes (règles de comportement en vigueur dans une société ou dans un groupe social) et des valeurs (principes d’inspiration morale appelée à orienter l’action des individus) à leurs enfants. Il existe différentes méthodes de socialisation : - l’inculcation : lorsque l’agent socialisateur cherche volontairement à transmettre certaines normes ou valeurs. Actuellement, les parents dès le plus jeune âge de l’enfant que ce soit un garçon ou une fille lui apprend des règles, des principes dont l’enfant se servira durant toute sa vie. - l’imprégnation : lorsque l’agent socialisateur constitue de façon plus implicite un modèle pour le socialiser. Les apprentissages se font alors très tôt dans l’enfance à partir d’un exemple. Par exemple admettons une famille à 2 garçons, le plus grand essuie la vaisselle après le repas. Le plus petit voudra faire de même et suivre l’exemple de son frère. Dans sa vie future, faire la vaisselle sera un geste naturel pour lui puisque durant toute son enfance il aura répété ce geste pour ressembler à son frère. - l’incorporation : d’après Pierre Bourdieu, sociologue français, la socialisation assure l’incorporation des « habitus ». Un habitus est ce que l’on a acquis et qui s’est incarné de façon durable dans le corps sous forme de disposition permanente. Par exemple, un couple apprend à son petit garçon en lui répétant maintes fois qu’il faut aider ses parents dans la préparation des repas, au supermarché […] Plus tard, au fil du temps, il répètera ses gestes de manière habituelle sans se plaindre et comprendra que c’est obligatoire pour le bon fonctionnement de la famille. Sans que le petit s’en rendre compte, les parents auront donc transmis des habitus à leur enfant. Ce garçon deviendra papa et enseignera lui aussi les règles apprises durant son enfance. Cependant, le processus de socialisation diffère selon la profession des parents, leur origine, leur culture, les traditions religieuses […] La socialisation différentielle est le fait de socialiser différemment un individu en fonction du statut particulier qu’il sera amené à occuper dans la société. Exemple : la socialisation masculine/la socialisation féminine. 29/44 3.1.2 Une évolution de la socialisation des enfants au cours du temps De nos jours, la socialisation est moins rude que celle qu’on connu nos grands-parents. De plus, on accorde moins de différence que jadis dans la socialisation des garçons et des filles. Les garçons sont forcés par nécessité d’apprendre en même temps que les filles afin de subvenir à leur propre besoin lorsqu’ils seront seuls dans la vie active et quand ils prendront leur « envol ». Cela se constate par le nombre de jeunes quittant le foyer familial afin de créer leur propre « nid ». Ces jeunes hommes ont donc besoin tout comme les jeunes femmes de différentes bases afin de savoir gérer un lieu propre à soit où l’on invite, où l’on reçoit et où l’on vit constamment. En effet, autrefois, il était de coutume d’apprendre à la fille les différentes bases de gestion d’un appartement, d’une maison étant donné que l’un des principaux rôles de la femme était de rester à la maison et de s’en occuper. Toutefois, dans notre société on apprend à l’individu d’être indépendant. Etre indépendant, c’est savoir se débrouiller tout seul, sans l’aide de quiconque. Il faut aussi souligner qu’au cours du temps il y a eu des progrès techniques que les générations d’autrefois n’ont pas connus. Internet ou les téléphones portables en sont d’excellents exemples puisqu’avec ces inventions, tout a changé. Très tôt dans l’enfance et de plus en plus tôt ces dernières années, les jeunes reçoivent ces appareils électroniques appelés portables ou encore mobiles. La possession de ces appareils facilite certaines tâches pour les parents. Par exemple, lorsque les jeunes vont chez un copain/une copine et qu’ils ne sont pas à la maison à l’horaire qu’avaient fixé les parents, ces derniers peuvent le joindre pour savoir où il se trouve. Il n’a alors pas besoin de se déplacer mais autogère tout depuis son domicile. Autrefois, cela n’existait pas. Entre parents et enfants, il y avait donc une relation de confiance plus accentuée qu’aujourd’hui. Certes, les téléphones portables n’ont pas que des avantages. Les ondes que propage l’appareil lorsqu’il est allumé sont néfastes pour la santé. A petite dose, il est tout de même pratique de posséder un téléphone portable. On nomme les générations actuelles de « digitales natives ». En effet, ils ont grandi dans un environnement numérique comme celui des ordinateurs, internet, les téléphones mobiles et des baladeurs MP3. Un migrant numérique (ou digital immigrant) est un individu ayant grandi hors d'un environnement numérique et l'ayant adopté plus tard. Nous sommes des digitales natives. Ces outils qui aujourd’hui nous paraissent indispensables à la vie quotidienne ont commencé à se développer à la fin des années 1950. Ils étaient jusqu'alors utilisés par des grandes entreprises américaines. L’application pratique des ces concepts commença à la fin des années 1960. Dès 1980, les techniques telles que nous les connaissons actuellement s’améliorent. Dans les années 1990, elles se popularisent pour créer le large réseau mondial d’ordinateurs que nous connaissons aujourd’hui. Il se répandit au travers des pays occidentaux puis arriva dans les pays en voie de développement. 30/44 Internet est aujourd’hui une fenêtre ouverte sur le monde. C’est en partie grâce à ce réseau que nous sommes informés de se qui se passe à l’autre bout du monde. (Exemples : les révolutions civiles en Lybie, Tunisie. Catastrophe naturelle à Haïti le 12 janvier 2010). C’est suite à ces progrès techniques, à la modernisation, aux changements majeurs qu’a connu notre société qu’on peut distinguer une différence entre la socialisation de jadis et celle d’aujourd’hui. 3.2 Les hommes s’y mettent progressivement On peut constater qu’il existe une évolution entre l’homme moderne et l’homme du moyenâge. On remarque aussi une différence entre les personnes vivant sous l’ancien et le nouveau régime. 3.2.1 L’invention de nouvelles techniques au cours du temps Comme nous l’avons déjà expliqué auparavant, au moyen-âge la femme restait au foyer, s’occupait de l’entretient des foyers. Comme le disait E.BOTH « La femme a un rôle expressif, l’homme a un rôle instrumental ». Il ne faut pas négliger qu’à cette époque les aliments, les produits ne sont pas les mêmes qu’aujourd’hui. Les choix étaient moins variés d’où les plats moins élaborés. Grâce aux grands explorateurs (Colomb, Vasco de Gama) les condiments sont arrivés progessivement en Europe entre les années 1300 et 1500. L’homme a ainsi pu gouter à de nouvelles saveurs qu’ils ne connaissaient pas auparavant. La pasteurisation (processus par lequel on chauffe un aliment puis on le refroidit brusquement inventé en 1856), la stérilisation (inventée en 1749), la congélation (inventée en 1923), la surgélation (procédé par lequel on fait baisser la pression dans un aliment en le refroidissant rapidement afin que l’eau sous forme de glace se transforme en vapeur et permette ainsi une plus longue conservation de l’aliment, 19ème siècle) ou encore la lyophilisation (qui est une déshydration sous vide et à basse température, c’est une méthode trouvée en 1906) sont des exemples de nouvelles techniques qui facilitent la confection de plats élaborés. Il est donc plus facile qu’autrefois d’apprêter les aliments. De plus, ces derniers ont une meilleure conservation qui durent plus longtemps. Quand aux techniques de cuissons, elles aussi se sont aussi nettement améliorées. Autrefois, on cuisait les plats grâce au charbon qu’on faisait chauffer. Puis, plus tard avec l’invention de la gazinière, les aliments cuisent plus rapidement. Durant cette période, les contenus alimentaires de nos assiettes ont été améliorés. Actuellement de nombreux ménages disposent de plaques électriques. Cette technique est encore plus rapide car on a plus besoin de faire chauffer le charbon, d’allumer la gazinière, d’attendre que ce soit chaud. Pour faire la cuisine, il est aussi nécessaire d’avoir des outils adaptés, ainsi on crée des cuillères, des louches, des écumoires… Tous ces outils appelés ustensiles sont là pour faciliter la réalisation, et permettent au cuisiner « de ne pas s’en mettre plein les doigts ». Autrefois, il existait peu d’ustensiles, ou un ustensile qui avait plusieurs usages par exemple 31/44 avec un couteau, on pouvait couper, éplucher… alors que maintenant, chaque action peutêtre accomplie par un ustensile bien précis. Donc, pour couper on peut utiliser un couteau, et pour éplucher un économe. L’adaptation des ustensiles à des besoins actuels est aussi une forme de modernisation et peut faciliter la vie. Il faut dire qu’avec la modernisation des moyens de transports, les aliments arrivent plus vite au pays. Par exemple, les bananes ou les oranges qui poussent dans les pays chauds sont transportés par voie maritime. Le bateau permet d’aller vite, loin et à un coût moindre. On peut alors consommer ces fruits ou produits tout au long de l’année. Ce qui autrefois n’était pas possible. L’évolution de la technologie est synonyme de facilité et rapidité. Avec l’invention du micro-onde qui permet de réchauffer rapidement des plats déjà précuits, les individus ne sont plus obligés de consacrer de longues heures à la préparation des repas. Le développement des commerces de proximité facilite l’achat d’aliments en « dernière minute ». Il arrive d’oublier d’acheter tel ou tel produit pour la réalisation d’un repas. Le dernier recourt est donc de se rendre au supermarché situé à proximité de notre domicile. On peut alors s’y rendre quotidiennement, ainsi acheter des produits plus frais. Cela permet d’éviter de tomber malade, d’attraper un virus. 3.2.2 La place des hommes au sein de la cuisine dans la société actuelle Il ne faut pas négliger qu’avec toutes ces nouvelles méthodes, techniques, il est plus facile de se faire « à manger ». De plus en plus d’hommes s’y mettent donc aussi ! Les cuisiniers d’un jour n’ont plus besoin d’avoir de larges connaissances dans le domaine. De plus, il est actuellement possible de trouver des recettes faciles pour débutant sur Internet ou lors des émissions télévisées. Il faut ajouter que la place et le rôle des femmes dans la société ayant évolué, les hommes sont en quelque sorte « obligés » d’aider leur partenaire. Progressivement, ils s’investissent alors dans le domaine culinaire, ce qui dans les « anciennes sociétés » n’étaient même pas envisageable. La majorité des femmes avouent consacrer un temps plus important au fourneau que leurs compagnons. On peut cependant souligner que 34% des hommes cuisinent à plein temps au sein de leur couple. Un chiffre qui ne cesse d’augmenter ces dernières années. On peut donc constater que le style de vie et que les mentalités des hommes ont évolué au cours du temps. 32/44 Diagramme circulaire représentant la part d'hommes qui cuisinent régulièrement au sein de leur couple 34% Cuisinent à plein temps Cuisinent rarement 66% Certes, seulement 34% des hommes cuisinent à plein temps au sein de leur couple mais on se rapproche de la moyenne. De bon progrès qui s’accentueront peut-être encore au cours des prochaines années. 3.3 Les femmes se consacrent de plus en plus aux activités dites masculines Nous avons précédemment parlé des hommes et plus particulièrement de leur évolution en ce qui concerne leur investissement dans le milieu culinaire. Nous pouvons également ajouter que les femmes ont, elles aussi évoluées au sein de la société. Elles débutent dans un nouveau domaine plus couramment exploité par les hommes : le bricolage, le jardinage ou encore la mécanique. Il existe aujourd’hui des ateliers de bricolage ou de jardinage consacrés aux femmes. Ces dernières veulent savoir changer un joint dans leur maison sans pour autant être dépendante de leur conjoint. Nous avons remarqué que dans les magasins de bricolage, il existe des boites à outils de couleur rose pour être plus près de leurs consommatrices et de leur renvoyer un message d’accessibilité. Ceci permettra à la femme de donner un bon exemple à son mari pour qu’il aide, quand à lui, aux tâches culinaires. Peut-être qu’en voyant la femme s’investir dans un domaine plutôt masculin, les hommes vont prendre conscience qu’eux aussi, à leur tour peuvent s’investir dans une activité dite féminine comme la cuisine par exemple. Nous avons découvert l’existence d’un livre (réservé aux femmes) intitulé : Je bricole sans mon homme par Olivier DORIATH et Christian MAURY (2007). La femme a donc moins le temps de se consacrer aux tâches culinaires puisqu’elle s’adonne à de nouvelles activités. Actuellement ce phénomène se ressent également dans le domaine sportif ou de plus en plus de sports ouvrent leurs portes aux personnes de sexe féminin. Exemple avec le football féminin qui se développe de plus en plus. Les matchs de la coupe du monde ont été retransmis sur la chaîne télévisé W9. De plus en plus régulièrement dans les DNA (Dernières Nouvelles Alsace) et plus particulièrement dans le volet « sport » on peut apercevoir des articles présentant des jeunes femmes sportives qui débutent dans leur carrière dans le domaine. (Confère ANNEXE) 33/44 Un bon exemple avec l’image de l’équipe de France féminine de football Certaines émissions télévisées montrent que les femmes sont de plus en plus nombreuses à pratiquer des métiers dits masculins. Par exemple, le métier de cuisiner qui est avant tout un métier physique. C’est aussi un métier prenant qui peut laisser de coté une vie de famille. De plus en plus de femmes s’apprêtent à devenir cuisinière. Motivées, courageuses et talentueuses, ces jeunes femmes remplaceront peut-être un jour l’un de ces grands chefs cuisinier. L’émission Master chef en est un exemple. Cette émission est un concours de cuisine pour amateurs, ouvert aux personnes n’ayant jamais travaillé dans un métier de bouche. Sur deux saisons consécutives, deux femmes ont gagné. Au début de l’aventure, 50 hommes et 50 femmes sont sélectionnés parmi les meilleurs. Ainsi on retrouve une égalité des chances car seul le talent compte. Elisabeth, gagnante de l’émission Master Chef (saison 2) Ainsi, les femmes s’adonnent à de nouvelles activités dites masculines. Cela constitue l’un des facteurs de changement des mentalités. Cependant, ce nouveau phénomène n’est pas assez présent dans les familles françaises pour en tirer de nombreux exemples. Mais peut être qu’un jour les activités dites masculines aujourd’hui se féminiseront totalement et inversement. 34/44 CONCLUSION Au cours de notre travail et grâce à notre enquête, nous avons trouvé réponse à notre question (comment sont répartis les tâches culinaires au sein des couples alsaciens, la femme est-elle plus présente au fourneau que l’homme ?) Nos trois hypothèses (on pense que ce sont les femmes qui font le plus de plats élaborés; les jeunes couples ont un mode de vie moderne, donc ils cuisinent moins par manque de temps ; actuellement dans un couple, la cuisine est un sujet de tensions, de disputes) ont donc été validées. Si aujourd’hui il existe cette inégalité entre hommes et femmes dans le partage des tâches culinaires, c’est suite aux paramètres historiques qu’a connu notre monde. Le phénomène d’émancipation de la femme se ressent dans notre société actuelle. C’est suite à cette dernière que les choses ont évolué. Les mentalités ont changé, la femme s’affirme et trouve mieux sa place dans la société. Toutefois, l’idée d’égalité dans le partage des tâches culinaires au sein d’un couple n’est pas encore présente dans tous les foyers. On trouve des variables pertinentes qui montrent que cette répartition n’est pas encore égale. Elles diffèrent selon l’âge, la parentalité, la durée du couple et la profession exercée par les individus. Généralement, on a constaté que les femmes sont plus présentes au fourneau que les hommes. C’est elles qui cuisinent le plus et s’investissent donc de manière plus régulière et autonome. Elles ont un savoir faire que certains hommes n’ont pas et y mettent du cœur à l’ouvrage. Il en est de même pour la tâche des courses. En effet, les femmes se rendent plus souvent dans les supermarchés que leur partenaire. L’homme s’investit globalement moins dans le ménage. Cependant on remarque un changement de mentalité des hommes vis-à-vis des tâches culinaires. Ainsi, les nouvelles générations transmettent de nouvelles normes et valeurs à leurs enfants au cours du processus de socialisation. De plus en plus d’hommes participent à la préparation des repas, se rendent aux supermarchés pour faire les courses…. Cela est peut être du au fait que les femmes s’adonnent aux activités dites masculines. La mécanique, le sport ou encore le bricolage sont des « activités » qu’exercent de plus en plus de femmes. Ainsi, l’homme s’adapte puisqu’il est dans l’obligation. Ce phénomène amènera t’il à l’idée d’égalité entre hommes et femmes dans la répartition des tâches culinaires au sein des couples alsaciens ? 35/44 ANNEXES Afin de pouvoir créer ce dossier, nous avons réalisé une enquête. Voici le questionnaire que nous avons établis et distribué. Enquête : la cuisine et les courses au sein d’un couple Bonjour, nous sommes actuellement en première économique et sociale au lycée Marcel Rudloff à Hautepierre. Dans le cadre de notre cursus scolaire, nous sommes amenés à réaliser un TPE, travaux personnel encadré qui est une épreuve anticipée du Baccalauréat. Nous avons choisi d’étudier la parité homme/femme dans le domaine culinaire au sein d’un couple. Cette enquête est anonyme, tout de même pour y répondre il faut être en couple et vivre avec la personne. Que vous soyez un homme ou une femme, merci de répondre à toutes les questions. Merci pour votre aide. Sociographie : -Vous êtes : □ un homme □ une femme -Vous vous situez dans la tranche d’âge : □ moins de 25 ans □ entre 25 et 35 ans □ entre 35 et 50 ans □ entre 50 et 65 ans □ plus de 65 ans -Vous habitez : □ en ville □ à la campagne -Depuis combien de temps êtes-vous en couple avec votre compagne/compagnon ? …………………………………………………………………………………………… -Avez-vous des enfants ? □ oui □ non Si oui combien ? …….. Précisez leur(s) âge(s)………………………….. -Quelle est votre profession ? ……………………………… 36/44 -Votre niveau d’étude : □ BEP / CAP □ Baccalauréat □ Bac +2 □ Bac +4 □ Autre, précisez ……………….. -Pratiquez-vous une activité culturelle/sportive/associative en dehors de votre temps de travail? □oui □non ●Si oui laquelle/lesquelles et à quelle(s) fréquence(s) et à quel moment de la journée ? ……………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… Questions 1/ Savez-vous cuisiner des plats élaborés ? □ Oui □ Non Si non, passez à la question 3. 2/ Prenez-vous du plaisir à cuisiner ? □ Oui □ Non 3/ Vous arrive t’il de réchauffer des plats surgelés ou déjà préparé par votre partenaire ? □ Oui □ Non 4/ Qui cuisine le plus dans votre couple ? □ Vous □ Votre partenaire 5/ Cuisinez-vous avec votre compagne / compagnon ? □ Oui □ Non 6/ Cuisinez-vous seul(e) ? □ Oui □ Non 7/ Préparez-vous les repas avec un autre membre de votre famille ? □ Oui □ Non 8/ Dans votre couple, la cuisine est-elle un sujet de conflits, de tensions ? □ Oui 37/44 □ Non 9/ Avez-vous le temps de cuisiner en rentrant ? (ou êtes-vous trop occupé par vos études/loisirs/enfants) : □ Oui □ Non 10/ Vous prenez-vous le temps de cuisiner en rentrant du travail le soir ? □ Oui □ Non 11/Pensez-vous que manger des plats surgelés est aussi sain, équilibré que de manger des plats réchauffer ? □ Oui □ Non 12/ Faites-vous le plus souvent les courses dans votre couple ? □ Oui □ Non 13/ Vous arrive t’il vous rendre dans un supermarché avec votre compagne/compagnon ? □ Oui □ Non 14/ Quand vous faites vos courses, prévoyez-vous d’acheter les produits pour vos repas plusieurs jours à l’avance ? □ Oui □ Non 15/ Prenez-vous le fait de faire les courses comme une contrainte ? □ Oui □ Non 16/ Vous arrive t’il de vous disputer avec votre partenaire parce qu’il refuse d’aller faire les courses ? □ Oui □ Non 17/ Quels sont les produits alimentaires que l’on trouve majoritairement dans votre cadis ? Cochez la/ les réponse(s) Produits frais / de saison Produits surgelés Plats préparés, précuit qu’il suffit juste de réchauffer Boîtes de conserves Autres (Précisez) 38/44 18/ A quelle fréquence cuisinez-vous ? Régulièrement (4 à5x /semaine) Occasionnellement (2 à 3x /semaine) Très rarement (1 à 2x /semaine) Jamais Autres à préciser 19/ Que fait votre partenaire si il ne vous aide pas à cuisiner : Loisirs Il/elle travaille Il est dans une pièce à côté et regarde la télé/ordinateur/ téléphone Il/elle s’occupe des enfants Il est à coté de vous et vous regarde Autres 20/ Quand mangez vous le plus de plats élaborés ? (une seule réponse) Le week-end A midi dans la semaine Le soir dans la semaine Pendant les vacances Lors des fêtes/ des grandes occasions 21/ Lorsque vous mangez à la maison avec votre compagne/compagnon : vous avez l’habitude : De manger des plats élaborés De réchauffer des plats que vous avez préparés à l’avance De réchauffer des plats déjà faits/ surgelés ou autres D’aller au restaurant/ fast-food Vous prenez un poulet (par exemple) déjà précuit et le mangez en rentrant Autres (précisez) 39/44 22/ A midi, vous mangez : A la maison Au restaurant, à la cantine Au bureau (un plat que vous préparer) Chez un membre de votre famille Autre, précisez 23/ Admettons que vous êtes seul à la maison ce soir : Vous mangez ce que vous trouvez dans le réfrigérateur Vous puisez dans le congélateur et mangez un plat surgelé Vous partez (au restaurant /fast-food, etc...) Vous vous cuisinez un plat élaboré Vous réchauffez un plat que votre partenaire vous a spécialement préparé Vous vous faîtes livrer des pizzas, sushis, etc…. à la maison Vous sautez le repas du soir 24/ Durant la semaine vous rendez-vous dans un commerce de proximité (boulangerie – boucherie...) pour acheter des produits frais ? A quelle fréquence ? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… 25/ Pensez-vous que consommer des produits frais au quotidien est plus sain pour la santé ? Pourquoi ? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… 26/Pensez-vous, vous investir plus dans le « monde » de la cuisine que votre partenaire ? Pourquoi ? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… 27/ Pensez-vous que dans votre couple, la femme est plus présente que l’homme dans le « monde » culinaire ? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………… 40/44 28/ Dans les ménages français en général, pensez-vous que la femme occupe une place plus importante au fourneau que l’homme ? Pourquoi ? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… 29/ Faites-vous une liste avec les produits, les aliments qu’il faut acheter où prenez-vous ce dont vous avez envie ? …………………………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………………………. 30/Pensez-vous que dans notre société les hommes passent autant de temps dans les supermarchés que les femmes ? Pourquoi ? ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… 41/44 Voici un exemple qui confirme que les femmes s’adonnent à de nouvelles activités dites masculines. A l’image de Marie-Laure Brunet qui pratique le biathlon. Source : Dernières Nouvelles d’Alsace du jeudi 8 mars 2012 42/44 Nous avons montré que les femmes s’émancipent. Voici un exemple d’émancipation : « la journée mondiale de la femme ». Source : Dernières Nouvelles d’Alsace du jeudi 8 mars 2012. 43/44 SOURCES Les ouvrages littéraires : - Jean Claude Kaufmann, « La trame conjugale » (1992) - Etienne Durkheim, « De la division sociale du travail » (1883) Les Films : - Jacques Besnard, « Le grand Restaurant » (1966) - Pascale Pouzadoux , « De l’autre coté du lit » (2008) - Philippe Le Guay, « Les femmes du sixième étage » (2011) Les sites internet : - INSEE Alsace: http://www.insee.fr/fr - Le site internet wikipédia : http://www.wikipedia.org/ - http://didinou.canalblog.com/&docid - http://www.collectionscanada.gc.com - http://www.moulinex+lib%C3%A8re+la+femme&um.com - Dictionnaire le petit Robert, 2010 - Journal les Dernières Nouvelles d’Alsace du jeudi 8 mars 2012 Nous avons également réalisé ce dossier à l’aide de nos cours d’histoire géographie et de sociologie de nos années de seconde et première. 44/44