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BIOGRAPHIE DE
JACQUES MONZIES
(Fils aîné de Jean Monziès, lui-même fils aîné de Louis Monziès)
(Extrait du livre d’Or du Lycée Gouraud de Rabat)
Né le 3 juillet 1920 à Sainte Marie du Zit (Tunisie). Mort en brave le 3 juin 1944, alors qu'à
l'extrême pointe du combat il frayait la voie à l'Armée Française dans sa marche sur Rome.
Un typique représentant de cette forte et fière race de colons qui assurent en terre africaine la
pérennité de l'œuvre française.
Après avoir été élève au lycée Gouraud puis au Collège de Port Lyautey, Jacques Monziès,
fils de colon, aimant passionnément cette terre sur laquelle il voyait les siens œuvrer avec tant
de cœur et de succès, affirma très jeune sa vocation agricole. En 1939 il préparait à Paris son
concours d'admission à l'Institut agricole d'Algérie lorsque la guerre éclata. Il s'engagea
aussitôt.
Excellent cavalier (médaille de bronze en 1938 et médaille d'argent en 1939 au Concours
Hippique de Paris), Jacques Monziès, qui au surplus parlait couramment l'arabe, choisit tout
naturellement les spahis et fut versé au 3ème R.S. à Meknès. Malgré plusieurs demandes, il ne
put aller au front, son escadron n'ayant pas eu à fournir de renforts. Nommé brigadier le 1er
mai 1940, il fut libéré le 1er août.
Il suivit alors comme auditeur libre, de 1940 à 1942, les cours de l'Institut de Maison Carrée,
car il n'avait pu subir les épreuves du concours d'entrée à cause de son engagement. Il venait
de sortir de Maison Carrée et se trouvait en stage en Algérie lors du débarquement américain.
Il rejoignit aussitôt le 3ème Spahis à Meknès.
En novembre 1943, le 3ème R.S.M., parti d'Oran, débarqua à Bagnoli, près de Naples.
C'est avec le 2ème escadron que Jacques Monziès fit la campagne d'Italie. Voici en quels
termes s'exprime sur lui un de ses chefs :
"Dès son arrivée à l'Escadron, il se fit remarquer par son caractère décidé, allant,
énergique… Il appartenait à cette poignée de jeunes Français qui, venus du Maroc - ou de
France à travers l'Espagne - donnait à nos unités Nord Africaines leur flamme et leur haute
tenue morale…"
Très vite, au combat il sut mériter la réputation d'un magnifique baroudeur très "gonflé",
ardent mais calme tout à la fois.
Nommé maréchal-des-logis en avril 1944, Jacques Monziès prit brillamment part, en mai, aux
fameux combats de Garigliano et du Liri qui permirent de percer la ligne Gustav. Et ce fut
ensuite la marche sur Rome, mais l'ennemi défendait le terrain âprement.
Le 3 juin, le maréchal-des-logis Monziès reçut mission de progresser sur l'axe de Genazzano
et de sonder le dispositif ennemi. La route de Genazzano était solidement défendue par les
canons anti-chars et l'artillerie. De plus toute cette zone était "piégée". Dès le départ, sa
patrouille se heurte à une opposition très violente : tirs de "Nebel Werfer" très
impressionnants, en particulier. Sur ordre, les véhicules de la patrouille s'arrêtent pour
échapper à une destruction certaine. Mais Jacques Monziès sollicite l'autorisation de
poursuivre sa mission à pied. Il continue à fournir d'excellents renseignements et établit le
plan de la ligne d'infanterie ennemie, puis il détermine et signale l'emplacement d'un Mark IV.
Toujours à la tête de ses hommes, Jacques Monziès continue à progresser et à reconnaître les
possibilités de passage. Il arrive à un pont suspect et l'examine. Soudain quelqu'un, lui-même
peut-être, heurte un fil de fer dissimulé; une explosion formidable : Jacques Monziès vient de
sauter sur une mine.
Quelques instants plus tard, le Mark IV qu'il avait su détecter était en flammes, atteint par un
de nos "destroyers" à qui le renseignement avait été communiqué.
C'est grâce à l'audace et au sacrifice de hardis éclaireurs comme Jacques Monziès que le gros
de l'Armée Française poursuivait sa marche victorieuse.
La Médaille Militaire fur conférée à Jacques Monziès à titre posthume avec la citation
suivante, éloquente dans sa sobriété :
"Monziès Jacques, maréchal-des-logis du 3ème Régiment de Spahis : jeune sous-officier de
spahis calme et courageux.
Le 2 juin 1944, entre Valmontone et Genazzano (Italie), chef de la patrouille de tête d'un
peloton de reconnaissance, a entraîné ses hommes, par son exemple, dans le dispositif
ennemi. A trouvé la mort au cours de cette incursion hardie".