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Jean Ducourneau
Ostéopathe DO.
1 rue d’enghien
Place des quinconces
33000 Bordeaux
Tel 06.86.90.62.63
Bebé, Plagiocéphalies et
Torticolis:
Point de vue d’un ostéopathe
J’ai écrit ce document pour les professionnels mais aussi pour les patients.
Les parents seront peut être les premiers à se rendre compte que leurs bébés ont toujours la
tête sur un côté. Mais cela peut être l’entourage ou un professionnel. On parle de torticolis
alors que l’on devrait parler d’attitude en torticolis ou de confort (explication détaillé cidessous). Le diagnostic de torticolis est matière à angoisser les parents inutilement. Un
torticolis ça fait mal et ça bloque le cou et il est très rare. Il est provoqué par une lésion du
SCOM ou du scalène lors de l’extraction.
Autre idée reçu la tête toujours du même côté déforme la tête. Je vous expliquerai dans
l’exposé qui suit que ce n’est absolument vrai. Cette croyance solidement ancrée ajoute une
angoisse supplémentaire.
L’ostéopathie est la solution et dés la naissance, nous posons un diagnostic ostéopathique.
Certes de plus en plus de pédiatres nous orientent les bébés.
Mais la plupart du temps ils les dirigent vers les kinés qui ne sont pas formés pour ce type de
soin. C’est pour cela que j’ai crée la formation kiné-périnatalité. Cette formation offre aux
kinés un panel de techniques et une bonne compréhension des mécanismes
physiopathologiques des pathologies de bébé.
Ainsi kinés et ostéopathes travailleront en bonne harmonie.
J’ai crée un dispensaire à Bordeaux spécialisé en périnatalité ou nous voyons de nombreux
bébés. Des ostéopathes et des kinés formés à la périnatalité travaillent ensemble.
Enfin la bonne compréhension des asymétries du crâne du bébé permet de se projeter sur la
posture générale (position de l’occiput, colonne vertébrale, bassin appui podal mais aussi
articulation temporo-mandibulaire, position des dents, asymétrie orbitale et vue) chez
l’enfant, l’adolescent et l’adulte.
Ainsi kinés et ostéopathes pourront travailler de concert et dés la naissance pour limiter la
fixation des adaptations et limités les déformations.
Les Plagiocéphalies
I Définitions
1. Définition du dictionnaire des termes techniques de médecine (Garnier Delamare)
Du grec plagio signifant oblique et céphalie tête
Malformation du crâne dont l’aspect dissymétrique est dû à la soudure prématuré d’ un seul
côté, surtout de la suture coronale. C’est une variété de craniosténose.
Déf selon Parrot: Déformation générale de la tête des athrepsiques. Elle consiste à un
aplatissement latéral du crâne qui paraît allongé d’avant en arrière. La raréfaction du liquide
céphalo-rachidien entraîne le chevauchement des os du crâne.
2. Définition ostéopathique:
Déformation d’un ou plusieurs os résultant d’une pression longtemps exercée sur une partie
du crâne
Il y aura deux types de plagiocéphalie :
Les plagiocéphalies intra-utérines ,les plagiocéphalies d’accouchement et celles qui
surviennent secondairement après quelques semaines que l’on appelle secondaires.
Les plagiocéphalies utérines sont plus résistantes au travail ostéopathique car plus anciennes.
Généralement à point de départ occipital, elles intéresseront la base1 de l’os ou la voûte2 ou
les deux. Puis elles pourront s’étendre à tous les os voisins.
Elles concernent aussi les pariétaux dont l’origine est membraneuse donc très déformable et le
frontal aussi d’origine membraneuse à l’exception de l’épine nasale.
Si les plagiocéphalies concernent la base, elles sont plus graves car leur influence pourra
s’étendre aux os voisins (temporaux, sphénoïde, pariétaux)
La plagiocéphalie intéressant la voûte est souvent plus spectaculaire (du fait de son origine
membraneuse et donc moins résistante aux soins ostéopathiques) et se limite souvent à l’os
concerné.
Cette définition est une possibilité d’explication. Elle considère que la déformation
proviendrait des contraintes extérieures au fœtus (contractions, malposition). Mais on doit
considérer les capacités d’adaptation du fœtus qui évitera par sa mobilité que les contraintes
se retrouvent sur la même partie du corps.
Donc si telle partie du crâne cède à la pression, c’est qu’il est fragilisé. Il est alors possible de
concevoir qu’il y a déjà un programme c'est-à-dire un mouvement du crâne transmis par le
père ou la mère qui façonne déjà la forme, nous parlerons alors de reproduction morphique.
3. Ma définition.
La plagiocéphalie est une déformation d’un ou plusieurs os du crâne. La résultante donne au
crâne une asymétrie que nous devrons inspecter dans tous les plans de l’espace.
L’origine de ces déformations nous renvoie à faire plusieurs hypothèses.
La première est certainement la plus répandue. Elle concerne les contraintes intra-utérines sur
le corps et forcément sur le crâne (venant de l’extérieur) ainsi que les déformations à
1
2
Os de la base.l’origine de l’os de la base est cartilagineuse donc plus résistant à la pression
Os de la vôute dont l’origine est membraneuse donc moins résitant à la pression donc plus déformable
l’accouchement, auquel on ajoutera les déformations secondaires à l’accouchement. C’est
l’hypothèse développée plus haut.
La deuxième sera source de controverse. Elle implique la notion de résonance morphique ou
reproduction morphique. C’est un concept qui est relayé par Rupert Sheldrake. C’est une
transmission des informations grâce à l’énergie des champs morphiques. C’est une influence
transgénérationnelle puissante que l’on conçoit lorsqu’on voit les asymétries comparées du
nouveau-né, du père ou de la mère voir des grands-parents si on a la chance de les avoir sous
les yeux.
Donc la définition idéale de la plagiocéphalie serait l’influence des deux. Il existe un
mouvement crâne et corps prédestiné, embryologique tissulaire et un facteur accidentel
aggravant intra-utérin et ou accouchement. Quoiqu’un accouchement compliqué est
forcément la conséquence des deux précédentes influences.
Percevoir l’origine de la problématique est fondamental pour une bonne prise en charge du
nouveau-né ou du bébé. Comme nous le verrons plus loin, l’énergie du traitement tient bien
sur dans la technique ostéopathique mais aussi en grande partie dans le bon placement de la
conscience du thérapeute pendant le traitement, la conscience de l’origine de la
problématique.
Et enfin il est fondamental de traiter le bébé dans sa globalité sur la base de l’axe crânio-sacré
afin de déterminer les forces de projection autour de cet axe.
On y trouvera des vrilles, des cisaillements, des torsions autour de cet axe. Il sera essentiel de
travailler la globalité en début de traitement.
Explication de la genèse des plagiocéphalies sans programme
I Les Plagiocéphalies intra-utérines
Elles résultent d’une malposition intra-utérine due à des contraintes importantes de l’utérus
sur le fœtus. Ces contraintes pourront s’exprimer sur les différentes parties du corps, sur le
crâne par exemple, il en résultera une plagiocéphalie. Ces tensions pourront pousser le fœtus
vers le col et provoquer une ouverture prématurée ou simplement une sensation de pesanteur
dans le petit bassin ou de fœtus bas, avec des douleurs ligamentaires. Ainsi le crâne ayant peu
d’espace subira déjà des contraintes déformantes. Je pense qu’un utérus contractile modifie
l’espace alloué au fœtus et provoque des contraintes importantes. Bien évidemment
l’ensemble du corps est concerné des pieds, des jambes au bassin à la colonne et au crâne.
C’est pour cela que l’examen ostéopathique commence souvent en bas par les pieds et surtout
le bassin, la colonne vertébrale et le crâne. L’ensemble du corps est ainsi concerné décrivant
une virgule (explication plus loin), position dans laquelle le fœtus et le bébé restent figés.
Cette position est le meilleur moyen pour le fœtus de gagner de l’espace.
Souvent on retrouvera un ensemble de déséquilibres associés à la plagiocéphalie qu’il
conviendra de corriger le plus rapidement possible.
En plus des contraintes existantes pendant la grossesse, il y aura les forces de compression
pendant l’accouchement. Le fœtus rencontrera des contraintes de compression, de
cisaillement, de rotation. On retrouvera souvent des chevauchements de suture.
La contrainte ne déforme pas le crâne instantanément comme on peut se l’imaginer. Elle
crée des points de fixation et de densité tissulaire et ce n’est que secondairement lorsque
le crâne va grossir que le crâne va devenir asymétrique et il en est de la même manière
pour les contraintes intra-utérines.
Nous devinons l’importance du travail sur la maman en ostéopathie qui permettra une
diminution des contraintes sur l’utérus, de l’utérus sur le fœtus et libérera le fœtus de ces
tensions en diminuant l’influence des facteurs d’apparition des plagiocéphalies.
Les contractions tout le long de la grossesse ne sont pas anodines. Nous avons des solutions.
II. Les plagiocéphalies secondaires
A la naissance, le bébé possède un crâne parfaitement régulier.
Mais on peut deviner très vite qu’il prend des mauvaises positions. Et ce sont rarement des
torticolis.
IL se mettra souvent en virgule, c’est à dire le bassin et les jambes d’un côté et la tête tournée
de l’autre. Ce qui fera souvent dire qu’il a un torticolis car la tête est souvent du même côté.
En réalité la tête n’est pas bloquée mais elle est prisonnière de la virgule et d’un schéma
postural pathologique (torsion, cisaillement autour de l’axe) . On pourra démontrer aisément
qu’elle tourne de l’autre côté.
Souvent sur ces bébés vus trop tard, on ne voit que la déformation de la tête et le côté préféré
et on parle injustement de torticolis.
Si on ne soigne que le «torticolis» vous comprendrez qu’on passe à côté du problème.
La virgule est une position adaptative de l’ensemble du corps tête et bassin qui ont subi des
contraintes intra-utérines. Corriger ces bébés, en considérant la globalité du corps et non une
partie, est une démarche fondamentale dans la rééquilibration des points de tension et ainsi
l’harmonisation des points d’appui.
La virgule tête à gauche et bassin à droite. Si le bébé est figé dans
cette position il aura au bout de plusieurs semaines une plagiocéphalie secondaire à gauche et
un torticolis adaptatif côté gauche. Cela ne sera pas majorer par l’appui mais c’est la
potentialité de la contarinte intra-utérine ou d’accouchement qui s’exprimera.
Il y aura également des bébés prisonniers d’un schéma postérieur c’est à dire qu’on les
retrouvera toujours arcbouté en arrière. Cela fera dire aux parents qu’ils tiennent bien leurs
têtes ou la relèvent bien déjà .
Ces bébés, toujours sur le dos, s’aplatiront l’écaille de l’occiput et les pariétaux. Ils pourront
avoir l’arrière du crâne aplati. Il faudra qu’il consulte très rapidement car on ne devine pas le
méplat au début.
Dans toutes ces postures la tête appuiera toujours sur une zone du crâne qui fera dire que
c’est l’appui qui déforme. En réalité ce sont les densités et les zones de blocage qui modifie la
forme et ainsi le crâne ne grossira pas de manière régulière et uniforme. Certaines zones
auront une croissance ralentie d’où l’aspect asymétrique ou le méplat ou tête plate.
On pourrait penser au potier qui crée des points d’appui pour donner des formes.
Ce point de vue peut éviter aux parents de contraindre par divers moyens le bébé à tourner la
tête de l’autre côté. Ca ne marche jamais. Il faut savoir qu’il ne reste jamais sur les mêmes
points d’appui car ce serait oublié la peau. La peau impose le changement de position sans
quoi elle déclencherait une douleur et si cela ne suffit pas son système d’alerte dépassé, il y
aurait inflammation de la peau voire début d’eschares.
Il est donc nécessaire de consulter l’ostéopathe dés la naissance qui pourra s’associer à
un kinésithérapeute formé à la périnatalité.
Plagiocéphalie et reproduction morphique
Depuis des années, je tente d’aider ces nourrissons à avoir des crânes plus réguliers. Mais il
ne vienne pas seul et n’ont pour l’instant rien réclamé à ce sujet.
Mais quel est le problème ?
Peut être que la forme du crâne de ce bébé n’a rien d’anormale. En effet la maman a eu une
bonne grossesse et un accouchement de rêve sans contrainte et pourtant la tête est
asymétrique.
Programme et reproduction morphique
Le programme morphique, c’est la ressemblance que l’on remarque par des expressions du
visage ou des attitudes. Le programme c’est la reproduction. Une évidence qui pourtant est
parfois difficile à admettre. Lorsque le programme engage le crâne et que celui-ci présente des
asymétries remarquables, un cou d’œil sur les deux parents permet de se rendre compte ce que
le crâne du bébé sera plus tard. Mais aussi le corps qui sous l’influence du crâne va vriller et
qui plus tard fera que l’on a une épaule plus basse que l’autre, le bassin incliné d’ un côté plus
en avant, un pied plus ouvert. Cette asymétrie se retrouvera aussi sur la position des
mâchoires et des dents.
Mais qu’es ce qu’un crâne normal ?
Ce parent est asymétrique comme ces ou un de ces parents. C’est cela qui fait la
ressemblance. Si l’on avait le pouvoir de le rendre absolument symétrique, il ne ressemblera
plus à ces parents. Mon travail gommerait ainsi ces prétendus défauts.
Synthèse et point de vue personnel :
Il n’existe pas de déformations ou un nombre minime de cas sans programme au préalable.
Lorsque le programme (reproduction morphique) existe, la déformation sera majorée par les
conditions vues ci-dessus (syndrome manque de place, contraintes intra-utérines,
accouchement).
Le programme peut donner un mouvement au crâne et une position d’adaptation au corps.
Suivant les contraintes de grossesse, par exemple contractions importantes, syndrome rez de
chaussée(Bruno Conjaud), malposition utérine ou anomalie utérine (utérus bicorne)
entrainant une mauvaise position ou un mauvais appui sur le col, on aura soit une césarienne
programmée ou non , ou un accouchement compliqué avec souvent une ouverture difficile du
col. La sage-femme devra alors utilisé des moyens supplémentaires (expression utérine,
épisiotomies) ainsi que le chirurgien qui s’aidera des outils obstétriques.
C’est ainsi que dans le passage les contraintes de cisaillement sur les pariétaux ou les appuis
majorés de l’occiput sur le pubis entre autres augmenteront et pourront ainsi augmentés les
déformations existantes ou faire apparaitre les potentielles.
Il est donc fondamental de pouvoir repérer les zones de densité et de contraintes. Sans quoi le
travail sera inutile.
Le détail de ces déformations au sein du passage est bien décrit par Claudine Ageron-Marque,
Nicette Serguef ou Roselyne Lalauze-Pol.
Plagiocéphalie et conséquences orthopédiques
Ostéopathie et orthopédie maxillo-faciale
Certains mouvements crâniens affectent les maxillaires inf et sup. Et comme nous l’avons vu
plus haut, si le mouvement concerne la base de l’occiput (c’est à dire que les contraintes
mécaniques responsables des déformations affectent l’occiput), le mouvement affectera le
temporal qui est le support du max inf et le sphénoïde qui influencera le max supérieur.
Les contraintes très rapidement influenceront l’équilibre et la forme des maxillaires entre
autre. De ce fait nous trouverons des arcs maxillaires plus court ou avec des angulations
modifiées. Ces mouvements auront des conséquences inévitables sur les positions des dents et
créera un désordre qui pourra apparaître très jeune.
Ce déséquilibre des os de la face se retrouvera sur tous les os de la face, en commençant par
l’ethmoïde, partie osseuse du nez mais aussi des orbites (ostéopathie et ophtalmologie) et à
l’intérieur dans la partie osseuse du crâne, le temporal avec les rochers support de l’oreille et
passage de nombreux nerfs.
Bien sur les détails seront consignés dans mon prochain livre (ostéopathie et périnatalité).
Grâce au Docteur Devert orthodontiste et à son travail méticuleux et sa vision globaliste, nous
objectiverons par des clichés de crâne et des panoramiques dentaires tous les liens osseux,
leurs déformations et les conséquences sur les dents et l’occlusion mais aussi sur l’orl,
l’orthopédie des yeux et des appuis podaux.
Tel mouvement du crâne nous renseignera sur le placement et la forme de tous les os du crâne
ainsi que les types d’adaptation dans le squelette.
L’orthodontiste devra tenir compte de tous ces phénomènes d’adaptation et ne sera pas
focalisé par l’aspect esthétique uniquement.
Dés la naissance l’ostéopathe pourra anticiper et déjà travailler sur le crâne du nouveau-né
mais aussi dans sa globalité car comme nous le verrons plus loin, ces mouvements crâniens
affecteront les yeux ainsi que la posture globale objectivée sur le plan frontal et en position
debout par le niveau de l’occiput, la ligne des seins le niveau des crêtes iliaques.
Comme nous l’avons vu dans le chapitre reproduction morphique, il est fondamental
d’observer le parent qui possède le mouvement crânien et nous pourrons anticiper sur le futur
orthopédique du petit. La séance prend une dimension familiale et si comme dans la famille
B, il y a une formidable envie de comprendre avec une ouverture extraordinaire alors le
travail du thérapeute peut s’exprimer à fond.
Nous détaillerons l’exemple de la famille B plus loin.
Dés la naissance un bilan ostéopathique permet de comprendre le mouvement crânien, son
origine et ses conséquences sur l’orthopédie (maxillo-faciale, oculaire, appui podal,oreille
interne). On peut l’anticiper d’autant plus qu’il s’inscrit chez l’un des parents.
En ce qui concerne l’adaptation maxillo-faciale il serait bon de faire un état des lieux de tous
les os du crâne car ils auront tous une influence de prêt ou de loin dans l’articulé temporomaxillaire.
La mâchoire inférieure subira les influences de la sphère postérieure gouverné par l’occiput et
la mâchoire supérieure celle de la sphère inférieure commandée par le sphénoïde.
Les conséquences de perturbations de l’occiput se feront ressentir très rapidement sur le
mécanisme de succion soit par une mauvaise position de la mandibule soit par la langue qui
est aussi influencé par l’occiput.
Les perturbations du sphénoïde se feront très vite remarquées par la respiration, par un
ronflement permanent ou lié à la position via le frontal. Cela pourra faire dire aux parents que
leur petit est enrhumé. Souvent on l’aspire tout ce qu’on peut d’un imaginaire encombrement.
Mais l’orthodontiste est intéressé par ce ronflement qui devient une gène. Nous verrons qu’ils
pourront intervenir aussi sur ce phénomène.
Les conséquences de ce mouvement crânien sur les os :
On devine rapidement une asymétrie sur les branches maxillaires. Bouche ouverte on aperçoit
l’asymétrie du palatin, puis la différence d’ouverture des trous de nez, la déviation de
l’éthmoïde, du frontal. Sur l’arrière on aperçoit en penchant la tête du nouveau-né en arrière,
l’asymétrie des temporaux et donc l’asymétrie de position des oreilles. Bien sur on a noté
l’asymétrie des yeux, évidente par la différence d’ouverture.
Pour revenir aux branches maxillaires, l’asymétrie aura une conséquence sur la poussée
dentaire, mais aussi sur les douleurs et sur l’organisation dentaire ainsi que l’articulation
temporo-maxillaire.
Comment s’imbriquent les interventions de l’ostéopathe et de l’orthodontiste dans quel
ordre ?
L’ostéopathe bien sur dés la naissance
Le Kinésithérapeute
L’orthodontiste: Dés l’apparition des premières dents définitives autour de 8ans.
L’orthodontie par rééducation fonctionnelle intervention dés l’âge de 4 ans
Quels sont les projets de chaque spécialité ?
L’ostéopathe restaurera surtout les mobilités si celle-ci sont réduites ou perturbées. Je pense
que l’impact sur le mouvement crânien existe en redonnant les mobilités. J’émets ce doute car
à la sortie des études je n’en avais aucun. L’enseignement du crânien me donnait tous les
outils pour redonner au crâne une symétrie.
Après l’enseignement reçu et au mieux appliqué, il y a l’expérience et la recherche appliquée.
Et il y a cette notion de reproduction morphique. La forme du crâne qui en découle fait donc
partie de l’être sacré. Prétendre y toucher et le modifier présente sur le plan philosophique,
une contrainte qu’il faudra aborder avec délicatesse.
L’orthodontiste:
L’orthodontiste, loin de s’occuper que de l’esthétique buccale, restaurera les bonnes mobilités
et les bons appuis, la bonne occlusion et considérera aussi la partie ORL. Son intervention
aura de bonnes répercussions sur la mécanique nasale ou la physiologie des sinus maxillaires.
Et surtout il s’intéressera à la langue comme l’orthophoniste. Des activateurs nocturnes
replacent la langue sous le palais. Et ainsi cette bonne position rééduquera la fonction buccale
et donc la meilleure évolution de la structure maxillaire mais aussi des sinus.
Ostéopathie et posture
Dés la naissance, nous sommes focalisés sur la tête. Les parents regardent les yeux, leurs
couleurs ce qu’ils peuvent bien exprimer, une expression, un sourire, une ressemblance.
Si celle-ci présente une asymétrie, une déformation ou si le nouveau-né a toujours la tête du
même côté, nous sommes très vite affectés. Le réflexe de tout le monde sera soit de minimiser
soit de faire tout pour lui redonner une « normalité ».
Si la tête est importante, il est fondamental de regarder comment le corps adapte. Dans le
chapitre précédent nous avons parlé des positions en virgule.
La correction ne concernera pas que le crâne.
Ce mouvement du corps si il n’est pas corrigé se retrouvera des le début de la station debout
autour de 13 mois en moyenne et de manière plus évidente autour de 5 ans et encore majoré à
la puberté.
L’ostéopathe suivra donc tout le long de la maturation osseuse, tel un tuteur, accompagnera sa
maturation de manière à rééquilibrer son corps.
Le but n’est pas de corriger ni de remettre droit. Quel affreux projet de vouloir imposer à ce
nouveau-né une tendance qu’il ne pourra pas suivre. Je préfère accompagner, aider à,
redonner des mobilités.
Peut être que l’asymétrie restera visible à l’âge adulte mais ce qui semble essentiel c’est de
maintenir les mobilités autour des points d’équilibre. Cela permettra que le corps se fige dans
des mobilités réduites et asymétriques.
Ostéopathie ophtalmologie
De la même manière, la structure du crâne altérée par la plagiocéphalie et concernant la base
et dont le mouvement atteindra le sphénoïde qui influence les os de la face et donc l’orbite.
Mais l’orbite est aussi constituée des os influencés par l’occiput. En conséquence sa forme,
lors des plagiocéphalies citées plus haut, est forcément modifiée.
Il faut savoir que sept os participent à la forme de l’orbite. Ce sont le sphénoïde, le malaire,
l’unguis, le frontal, le maxillaire supérieur, le palatin et l’ethmoïde.
Dans les plagiocéphalies affectant la face, on reconnaîtra un œil plus fermé que l’autre par
exemple. Cela aura une influence sur la forme de l’orbite, modifiera les bras de levier
d’insertions musculaires. En matière d’adaptation, il pourra il y avoir des fatigues ou des
pathologies avec des défauts de convergence ou de divergence.
La détection précoce est fondamentale et l’association d’un suivi ostéopathique avec la prise
en charge de l’enfant par les spécialistes ophtalmo et rééducateurs va de fait.
Mais une conséquence très fréquente de ces mouvements crâniens affectera le canal lacrymal.
Il est le seul canal dans le corps entouré d’os. On comprendra qu’il soit ainsi perturbé dans
son fonctionnement dés la naissance. Cela pourra être un signe précoce de perturbations
mécaniques.
B. Les Torticolis
On aura aussi deux types de torticolis
I Les Torticolis vrais ou primaires
Ils sont accidentels et arrivent souvent à l’expulsion lorsque bébé reste coincé.
Ces moments sont très délicats pour les acteurs de la naissance et il faut prendre des
décisions dans l’instant pour sauver le bébé et ménager la maman et le bébé.
Malgré cela on retrouve chez la maman et le bébé des traces de ces interventions qu’il
convient de soulager. Mais en aucun cas, il nous appartiendra de juger ces actes qui
auront permis de délivrer le bébé.
L’origine des torticolis primaires est soit une lésion musculaire ou aponévrotique des scalènes
voire des sterno-cléido-mastoïdiens avec la trace d’un hématome nettement visible et
palpable. La tête n’a plus aucune possibilité de se tourner de l’autre côté.
L’origine du torticolis peut être une lésion (ostéopathique) de clavicule, de cervicales ou
d’occiput.
Ces lésions sont toutes accidentelles. On doit les repérer rapidement à la maternité ou à la
sortie. Il faudra surtout que l’ostéopathe intervienne au plus vite.
Ces torticolis sont douloureux .Ils s’accompagnent souvent de problèmes fonctionnels
digestifs comme les régurgitations ou des problèmes de tétée.
En effet si la maman donne le sein, le bébé aura du mal à prendre le sein du côté ou il ne peut
pas tourner la tête. Cela peut compromettre l’allaitement car le sein est un organe à part
entière et s’il n’est pas stimulé, sa fonction s’arrête très rapidement. On est donc face à une
urgence.
Bien sur si le torticolis n’est pas corrigé rapidement on aura une plagiocéphalie secondaire du
côté du cou bloqué
II Les Torticolis secondaires
Déjà évoqués au précédent chapitre les torticolis secondaires sont consécutifs aux positions en
virgule. Ce n’est qu’au bout de plusieurs semaines voir de mois que les muscles se rétractent
et empêchent le cou d’être libre.
C. Conclusion
Il est fondamental d’établir le plus rapidement possible un diagnostic précis de la
plagiocéphalie existante ou potentielle ainsi que de ces adaptations dans le corps. D’autre part
il faudra évaluer la part du programme influençant la forme du crâne afin que le thérapeute
puisse avoir une position claire par rapport au nouveau-né et pouvoir l’expliquer si nécessaire
aux parents.
On pourra ajouter que les plagiocéphalies intra-utérines modifient le périmètre du crâne de
bébé. En conséquence le passage sera ralenti voir bloqué et justifie l’utilisation de techniques
de dégagement.
A l’inverse le bassin de la maman avec tous les éléments qui la composent peuvent avoir
certaines difficultés à s’adapter aux contraintes liées au passage du fœtus. Par exemple un
blocage de la sacro-iliaque va coincer le bébé dans son évolution et ralentir sa progression
voir la stopper. La prise en charge de la maman en ostéopathie jusqu’au dernier moment est
justifiée.
Le torticolis est souvent associé d’une déformation du crâne. On peut prendre à titre
d’exemple, une malposition intra-utérine en virgule avec plagiocéphalie au moment de
l’expulsion, les périmètres crâniens, la mobilité du crâne, la mobilité des épaules viendront
forcément perturbés le passage avec des temps d’arrêt et des fatigues importantes, justifiant de
fait l’utilisation de techniques d’accouchement énergiques.
Enfin nous devinons l’importance de l’approche pluridisciplinaire des plagiocéphalies.
Ce chapitre est fondamental pour comprendre et agir sur la posture de l’adulte et le
pathologies de déformation et d’adaptation.