Le maire face à l`accroissement des besoins sociaux : endettement

Transcription

Le maire face à l`accroissement des besoins sociaux : endettement
COMPTE-RENDU
Le maire face à l’accroissement des
besoins sociaux : endettement,
dépendance et aide alimentaire.
Animateur : Robert Lafore
Conférenciers :
Christophe Bergouignan, Observatoire Girondin de la Précarité et de la Pauvreté
Georges Viala, Président de la Banque alimentaire Aquitaine
Pierre-Yves Pacifico, directeur adjoint de la CAF Gironde
Mme Jouve, responsable des Points Passerelles du Crédit Agricole
Souhaitant apporter un peu de profondeur historique, Robert Lafore a rappelé qu’à la fin
du 19ème siècle, c’était l’échelon communal qui était tenu de prendre en charge les lois
d’assistance publique.
L’évolution du modèle social et la mise en place d’un système de sécurité sociale au
lendemain de la seconde guerre mondiale ont déplacé la gestion des questions sociales
aux départements et les communes ont gardé les anciens bureaux d’assistance. Sur une
longue période, les communes ont été déchargées de ces questions mais aujourd'hui
retrouvent une place centrale car bien souivent, les communes doivent trouver des
solutions concrètes face au retour de la pauvreté et de l’indigence.
Christophe Bergougnian, a présenté les travaux de l’Observatoire Girondin de la Précarité
et de la Pauvreté (OGPP) en prenant soin de préciser que la démarche de l’observatoire
était tout à la fois prudente notamment sur l’utilisation des indicateurs de pauvreté et
concrète car portée par l’idée d’avoir un terrain d’action et un outil qui puisse proposer
des solutions à court, moyen et long terme. Ainsi en parallèle des travaux de recensement
de l’observatoire, une approche qualitative a permis de comparer des territoires et aboutir
à des indicateurs (le sous emploi des femmes avec le nombre croissant de familles
monoparentales, les foyers de pauvreté…).
Ces échanges et comparaisons ont permis à l’OGPP de déterminer quatre types de
territoires en Gironde comme en atteste l’encadré ci-après.
Georges Viala, le Président de la Banque alimentaire Aquitaine, a commencé son
intervention en indiquant : « Notre slogan c’est que nous espérons fermer un jour, ce qui
signifierait que la banque alimentaire ne serait plus nécessaire. Mais malheureusement,
aujourd'hui, c’est loin d’être le cas ».
Les banques alimentaires sont des organismes récents et sont devenus aujourd’hui
incontournables. L’aide alimentaire est présente dans les pays industrialisés mais sont
aussi présents dans les pays sous développés et en voie de développement. Le sujet de
précarité s’est installé paradoxalement lorsque l’on pensait que tout le monde pouvait
accéder à l’alimentation et suite aux gaspillages alimentaires que l’on a observé aux
Etats-Unis, où il existe environ 200 banques alimentaires. L’aide alimentaire s’est alors
développée notamment grâce au phénomène de solidarité.
Il faut savoir que :
-
14 % de la pop vit de manière isolée (qui sont ces 14% ??)
-
40 % de la production agricole mondiale est gaspillée
La question qui se pose au sein des banques alimentaires est : qu’est-ce qui pousse les
gens à recourir à l’aide alimentaire ?
Les personnes dans le besoin n’ont souvent pas le choix. Et le rapport à l’alimentation
s’est dégradé depuis 50 ans. Aujourd’hui, les français consacrent en moyenne 13 à 15 %
de leur budget à l’alimentation, 17 % pour les classes les plus aisées.
Parallèlement, les dépenses contraintes augmentent et représentent 75 % du budget.
Une des solutions serait alors est de faire baisser le coût du logement, qui représente un
budget assez conséquent.
Cette baisse du pouvoir d’achat entraîne la malnutrition. Les populations concernées par
l’aide alimentaire ont évolué depuis la création des banques, on a vu alors récemment
recourir à l’aide alimentaire :
-
les personnes âgées
-
les familles monoparentales
les étudiants pauvres. Ils représentent 10 % des personnes ayant recours à l’aide
alimentaire sur Bordeaux.
On observe une paupérisation des territoires ruraux (Médoc, Sud Gironde, Contras…) qui
pose de nouveaux problèmes. Cette population est méconnue et loin de Bordeaux donc il
est difficile de les toucher pour la banque alim. Le CCAS joue alors un rôle informationnel
important et alerte la banque sur ces situations de précarité. 150 associations sont
actuellement en convention avec la banque. En 2011, 9 millions de repas ont été
distribués. L’observatoire de la précarité est utile également, il permet d’adapter les
moyens aux solutions.

Documents pareils