Passeport pour le fantastique

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Passeport pour le fantastique
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Date de mise en ligne : mardi 27 janvier 2009
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Passeport pour le fantastique
Dans la lignée de Jorge Luis Borges ...
Fils d'émigrants russes, né au Chili et installé en France depuis quelques années, Alexandro Jodorowsky est tour à
tour clown, acteur chorégraphe, tireur de tarots, cinéaste, romancier et metteur en scène,...
En 1953, il quitte le Chili, qu'avec son théâtre de marionnettes il a auparavant parcouru en tous sens, contre l'avis de
son père qui l'aurait préféré médecin. Destination Paris, où il commence par forcer la porte du Mime Marceau. Il lui
écrit quelques-unes de ses plus célèbres pantomimes. Cinq ans plus tard, il abandonne pourtant la troupe, devient
peintre en bâtiment, fréquente les surréalistes et fait la connaissance de Maurice Chevalier, qui l'engage pour
dépoussiérer son spectacle.
En 1962, avec Roland Topor et Fernando Arrabal, il créé le groupe Panique, pied de nez insolent et rigolard à
l'intransigeance du mouvement surréaliste. L'histoire en retiendra quelques happening inénarrables, où se côtoient
humour, performances sportives et pornographie
En 1965, Jodorowsky s'embarque pour le Mexique, dans les bagages du Mime Marceau, qui lui a demandé de
rempiler le temps d'une tournée sud-américaine. Il y reste dix ans. Le temps de créer le Théâtre d'avant-garde de
Mexico, d'adapter au cinéma une pièce de Fernando Arrabal, Fando et Lys, puis de tourner ses deux films les plus
célèbres, El Topo et La Montagne Sacrée. C'est également au Mexique que Jodorowsky touche pour la première fois
à la bande dessinée. Pour le dessinateur Manuel Moro, il imagine le personnage L'étranger.
Il se lance réellement dans la bande dessinée avec la création de John Difool pour Moebius dans Métal Hurlant en
1980.
Il poursuit parallèlement son oeuvre d'écrivain avec deux livres, Les Araignées sans Mémoire et Le Paradis des
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Perroquets (prix de l'Humour Noir en 1985).
Depuis, les séries se succèdent : Alef Thau avec Arno à partir de 1983, Le Dieu Jaloux avec Cadelo (1983), Le Lama
Blanc avec Georges Besse depuis 1988, Ical pour Zoran Janjetov en 1988 et Face de Lune - le dompteur de vagues
avec Boucq en 1991.
Mais "Jodo", c'est aussi le tenancier du Cabaret mystique, fabuleux "one man show" hebdomadaire au cours duquel,
devant un parterre d'inconditionnels, celui qui se surnomme lui-même le Raymond Devos du mysticisme tire le tarot,
raconte des blagues métaphysiques et commente les arbres généalogiques.
En 1996, Jodorowsky fait son entrée chez Dargaud avec le premier volume d'un thriller endiablé, "Aliot, fils des
ténèbres".
En janvier 1997, La pierre de faîte, le deuxième tome de Face de Lune, paraît chez Casterman, en collaboration
avec François Boucq. Toujours avec ce dernier, il réalise Bouncer, un western en deux tomes aux Humanoïdes
Associés dont le premier album "Un diamant pour l'au-delà" parait en juin 2001.
Résumé de l'Incal :
John Difool est un minable détective de la grande métropole. Au cours dune ridicule enquête, un incident va
bouleverser sa vie. Un monstre lui confie lIncal, objet insignifiant responsable du sort de lunivers. Cest le début
dune épopée de légende confiée au plus médiocre des individus. John Difool va, contre sa volonté et grommelant,
parcourir les terres et les planètes pour protéger lIncal. Il va croiser des peuples, saccompagner dapôtres du futur
qui serviront son dessein. Il deviendra guide spirituel, et père haï dune nouvelle civilisation. Pour comprendre au
final labsurdité des histoires, des mondes et des destins, qui ne sont que cycles infinis en dépit des haines
éternelles et des leçons du passé. Un recommencement. Une fatalité.
LIncal compose la réinvention dun monde la plus complète qui soit. Jodorowsky et Moebius se sont pris au jeu de
reprendre les caractères significatifs dune société, pour les déplacer dans un univers futuriste baroque. On voit donc
apparaître un nouveau langage. Lespace social est réorganisé, tant sur le plan idéologique quarchitectural : les plus
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pauvres habitent près du sol, quand les nantis et la noblesse sencanaillent aux derniers étages dune Babel du futur,
voire sous les nuages, pour le Roi. Les modèles politiques ou les divisions institutionnelles transposent les schémas
monarchiques absolus, avec leur lot dindépendantistes, de révolutionnaires ou danarchistes. Il serait long
dénumérer le nombre dinventions qui, des fonctions aux monnaies, sont pléthore. Mais la saga de John Difool
contée par LIncal, qui rendra un magistral hommage final à lexistentialisme kubrickien, affiche une vocation
autrement plus ambitieuse : créer le premier récit mythologique cynique de la bande dessinée.
Note sur l'Incal Noir : l'Incal est d'une richesse symbolique assez impressionante. Jodorowsky y propose une lecture
à tiroirs, où rien n'est laissé au hasard. Toute l'histoire est une allégorie de la Tradition hermétique ou alchimique et
puise sa source dans la symbolique du Tarot. D'ailleurs Moebius a complètement joué le jeu... avez vous remarqué
comment le dessin de John Difool (Difool = le Fou, l'arcane 0 du Tarot) varie au long de la BD ? Comment de
caricatural et grossier, il devient de plus en plus archétypal ...
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