4 pages regime local-10-2014 - CGT
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L’ENJEU DU REGIME LOCAL ET DE SON AVENIR Le taux de remboursement des prestations de santé du régime généraletdurégimelocalaujourd’hui.Leschiffressontdestaux enpourcentagedutarifconventionneldelasécuritésociale. PRESTATIONS Honoraires médecins, chirurgiens, dentistes généralistes ou, spécialistes, sages-femmes Auxiliaires médicaux REGIME GENERAL REGIME LOCAL TOTAL 70 20 90 60 30 90 70 20 90 Actes techniques Médicaments spécialités irremplaçables ou couteuses Médicaments vignette bleue 100 30 50 80 Médicaments vignette blanche 65 25 90 Médicaments vignette orange 15 Prothèses orthopédie, optique 60 30 90 Frais de transport 65 35 100 Hospitalisation 80 20 100 Cure thermale 80 20 100 Les enjeux de la protection sociale aujourd’hui et particulièrement de la branche maladie L’évolutionhistoriquedela protectionsociale Un salarié ordinaire ne peut faire face isolé ment aux risques inhé rents à l’existence humaine. Trè s tô tdansl’è reducapitalismelesrevendicationssociales ont exigé des solutions collectives pour pallier le risque maladie et la vieillesse. La CGT a é té unvecteurdecesrevendicationsjusqu’à l’instaurationdelasé curité socialeen1945.C’estgrâ ceà un rapport de forces é levé au lendemain de la deuxiè me guerre mondiale, favorable aux idé es solidairesetà uneconceptionglobaleetunitairedela protection sociale, que l’assurance maladie obligatoirepourtouslessalarié ss’estimposé e.Cefutune é tape de progrè s social immense. Mais en mê me tempscettemiseenœuvres’estheurté eà desobstaclesempê chantd’allerversl’unicité etl’universalité .C’estainsiqu’unticketmodé rateurc’est-à -dire unepartierestantà lachargedel’af1ilié à lasé curité socialefutmaintenu. 100 15 Lepanierdesoinsminimalissudel’accordnationaldu11janvier 2013 repris dans le décret en application de la loi du 14 juin2013 Lesremisesencausedepuis1945 Ceprogrè ssocialré alisé grâ ceaupoidsnotamment d’une CGT trè s forte fut progressivement stoppé parlaré actionpatronaleetlesidé eslibé rales.Les employeurstentè rentconstammentdelimiterpuis deré duirecequ’ilsappellentindumentlescharges sociales. Pour nous la CGT, les cotisations sociales sont partie inté grante de la ré muné ration de la force de travail c’est-à -dire du salaire. Les é volutions sociales, é conomiques et l’affaiblissement du syndicalismeconcomitantontpermisauxorganisations syndicales d’employeurs d’obtenir de l’Etat desallè gementssuccessifs.Ils’agitlà avecunchô magetrè sé levé del’origineetdelacausedutrou de la sé cu. Le pacte de responsabilité en rajoute unenouvellecoucheenaccordantencoresurledos de l’assurance maladie un cadeau de10 milliards aux employeurs. Ce dé remboursement organisé offreparricochetunmarché enexpansionà l’assurance santé complé mentaire. Quel que soit le type d’opé rateur (mutuelle, pré voyance, ou assureur privé ) fournissant les garanties complé mentaires l’af1ilié paye plus cher que si l’assurance maladie ♦ Priseenchargeduticketmodé rateurjusqu’à 100%dutarifconventionnel delasé curité socialedesconsultations,actestechniquesetpharmacieen villeetà l'hô pital, ♦ leforfaitjournalierhospitalier, ♦ 125%dutarifconventionneldelasé curité socialedesprothè sesdentaires ♦ unforfaitoptiquede100€paran. 10 rue Leicester – 67000 STRASBOURG – Tél. : 03.88.36.36.30. – Fax : 03.88.36.36.57.—Email : [email protected] 4 obligatoire avait pris en charge ces mê mes garanties. Lasécuritésocialeuniverselle Sur le plan strictement é conomique (coû t des garanties et prestations versé es) un systè me unique et universel (c’est-à -dire couvrant toutes les caté gories sociales) revient moins cher globalement que des systè mes multiples concurrentiels dont il faut couvrir les frais de gestions et dé gager une marge de pro1it 1inancier. L’existence de complé mentaires’abreuveà deuxsources: ♦ le refus des plus aisé s d’ê tre solidaires avec lesmoinsfortuné s, ♦ alimenterlemarché del’assuranceprivé con- formé mentaudogmedulibé ralismegé né ralisé etdurejetdelasocialisationdurisque. La CGT est aux antipodes de tels objectifs. Nous voulons que la santé ne soit pas une marchandise et que la gué rison comme la pré vention soit un droit é gal pour tous sans distinction d’aucune sorte.Ils’agitbien,commenousl’af1irmonsdansde multiplesexpressions,departirà lareconquê tede la protection sociale et de viser la sé curité sociale universelle dans l’esprit des ré dacteurs du programmeduConseilNationaldelaRé sistance. 1 LasituationenAlsaceMoselle En Alsace Moselle l’histoire de la protection sociale est diffé rente du fait de l’appartenance de ce territoire à l’empire allemand entre 1870 et 1918. Il en est ré sulté des effets dont la pertinence au regard des objectifs revendicatifs d’une sé curité sociale universelle est toujours d’actualité . L’originehistorique Sous l’è re allemande des assurances sociales furent cré ées en 1886 du fait d’un mouvement ouvrier puissant fortement organisé (SPD et freie Gewerkschaften). Elles permirent aux salarié s de l’industrie et du commerce de bé né 1icier d’une couverture maladie quasi-totale. Grâ ce à un systè me de caisses locales administré es par les repré sentants des salarié s via l’organisation syndicale. Lors du retour de l’Alsace Moselle à la France en 1918 cette conquê te sociale é tait largement en avance sur les lois sociales françaises. Le systè me d’origine allemande fut maintenu pendant l’entre deux guerres mondiales. En 1945, mê me la cré ation de la sé cu avec un reste à charge aprè s remboursement de l’ordre de 20 % donnait encore à cet hé ritage un caractè re plus favorable. Lerégimelocalaujourd’hui L’existence du ré gime local d’assurance maladie d’Alsace Moselle est due à l’exigence du maintien d’un niveau de remboursement trè s é levé par les salarié s d’Alsace Moselle en regard d’un ticket modé rateur qui n’a fait qu’augmenter depuis 1945 . Cet attachement et l’implication ré guliè re dans les mobilisations sociales a permis de surmonter les alé as auquel dû faire face la continuation de ce haut niveau de prestations depuis 1945. Aujourd’hui, et ce depuis 20 ans, le ré gime local est reconnu de maniè re dé 1initive dans le code de la sé curité sociale française. Le dé cret D325-1 du 31 mars 1995 pré cise que le ré gime local d’assurance maladie des dé partements du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la Moselle est un ré gime lé gal obligatoire et complé mentaire du ré gime gé né ral. Il assure à ses af1ilié s des prestations dé 1inies lé galement en complé ment de celles servies par le ré gime gé né ral. (voir tableau ). Le 1inancement est assuré par une cotisation dé plafonné e assise sur le salaire ou les revenus de remplacement (la pension des retraité s, l’indemnité des chô meurs, …) dont le taux uniforme est 1ixé par le conseil d’administration dans le cadre d’une fourchette variant de 0,75 à 2,5 %. Le taux actuel est de 1,5%. Les assuré s n’ayant pas les ressources suf1isantes sont exoné ré s de la cotisation de maniè re identique à l’exoné ration de la CSG. Il n’y a pas de cotisation à la charge de l’employeur. Les bé né 1iciaires sont au nombre de 2,9 millions de personnes (actifs, retraité s, ayants droits, chô meurs, invalides) pour 1,6 million de cotisants. La gestion du ré gime local appartient au conseil d’administration. Il dispose de pouvoirs nettement plus é tendus (1ixation du taux de cotisation, de la liste des prestations et de leur taux) que ceux accordé s aux CPAM et à la CNAM. Ce conseil d’administration est composé de 23 membres avec voix dé libé rative dont 21 repré sentants des assuré s par le biais des organisations syndicales repré sentatives. proté gé et l’employeur. Ce dispositif ne concerne que les seuls salarié s de l’entreprise à l’exclusion des ayants droits. La portabilité ne dé passe pas un an. Conséquencedelagénéralisationdes complémentairessanté. La gé né ralisation peut ê tre considé ré e comme bé né 1ique pour les 4 millions de salarié s qui à l’é chelle de la France é taient privé s d’une complé mentaire collective avec participation de l’employeur au coû t de celle-ci. Pour tous les autres il n’y a pas d’avancé es et on peut craindre dans le contexte où les employeurs font de la baisse de ce qu’ils appellent le coû t du travail, une remise en cause de situations plus favorables que celles que pré voient la loi. Le ré gime local est hautement appré cié par ses bé né 1iciaires. Il procure un haut niveau de prestations de maniè re solidaire tant entre malades et bien portants qu’entre les hauts et les bas revenus. Ses frais de gestion trè s faible du fait de l’adossement au ré gime gé né ral (dont il peut ê tre considé ré comme une extension) font de lui un systè me imbattable en termes de coû t. Son avenir est cependant impacté par une loi ré cente qui pré voit l’instauration obligatoire dans chaque entreprise d’une complé mentaire santé collective. En Alsace Moselle le ré gime local couvre dé jà environ 72 % des garanties pré cisé es dans le dé cret d’application mais au bé né 1ice d’une population nettement é largie (ayants droits, retraité s, chô meurs, invalides). Par contre la couverture est à la charge de l’assuré sans participation de l’employeur. Il en ré sultera donc une iné galité de traitement entre salarié s des 3 dé partements où existe le ré gime local et les autres. Le ré tablissement de l’é galité suppose le versement d’une cotisation à la charge de l’employeur au ré gime local à un taux couvrant 50% des coû ts des prestations servies aux salarié s actifs. (taux estimé aujourd’hui à 0,5%). Les employeurs par le biais de leurs organisations MEDEF, CGPME et UPA d’Alsace Moselle refusent de voir les choses de cette façon et sont opposé s au versement d’une cotisation au ré gime local. Cet immobilisme cré era une incertitude juridique pour les employeurs puisqu’ils pourront ê tre attaqué s pour non application de la loi leur imposant une prise en charge de 50 % du panier de soins minimal de la couverture complé mentaire. au ré gime gé né ral de la sé curité sociale. En effet juridiquement le ré gime local bien qu’obligatoire est dé 1ini aussi comme un ré gime complé mentaire à la sé curité sociale. Laloidu14juin2013 Elle est la traduction lé gislative de l’ANI du 11 janvier 2013 que la CGT a refusé de signer. Elle pré voit dans son article 1er la gé né ralisation d’une couverture collective à adhé sion obligatoire pour l’ensemble des salarié s en matiè re de remboursements complé mentaires de frais occasionné s par une maladie, une maternité ou un accident à compter du 1er janvier 2016. La couverture devra garantir à ses bé né 1iciaires un niveau minimal de prestations. Celles-ci 1ixé es par le dé cret du 8 septembre 2014 sont supé rieures aux prestations servies actuellement par le ré gime local (voir encadré page 4). Les organismes d’assurances complé mentaires (mutuelles pré voyances privé es) sont en concurrence pour fournir un contrat collectif d’entreprise. Le prix des garanties assuré es pourra donc varier mais devra ê tre supporté à part é gale par le salarié 2 Les revendications de la CGT Cette situation ré sultant de la loi du 14 juin 2013 offre la possibilité de permettre aux revendications anciennes de la CGT en matiè re d’amé lioration du ré gime local de trouver une issue victorieuse. La suppression du ticket modé rateur et son corollaire l’augmentation des ressources 1inanciè res par l’imposition d’une cotisation à la charge de l’employeur sont une é tape pour obtenir une protection sociale unique et universelle dans l’esprit du CNR. C’est pourquoi nous demandons qu’en application de la loi du 14 juin 2013, le ré gime local devienne l’opé rateur unique pour rembourser les prestations du panier de soins pré vu par dé cret et obtienne le versement d’une cotisation à la charge de l’employeur avec un taux couvrant les prestations versé es aux salarié s actifs. Nous constatons que l’existence de cette loi amè ne d’autres organisations syndicales en Alsace Moselle à formuler les mê mes revendications que nous la CGT. Les conditions d’un rapport de forces é levé sur cette question sont donc ré unies. Pour gagner nous avons besoin que les premiers inté ressé s les af1ilié s au ré gime local s’approprient nos explications et se mobilisent pour exiger satisfaction sur les revendications communes de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, UNSA. Une première étape de ce processus de lutte sera la réunion publique organisée par l’intersyndicalele18novembreà 15hauCentreCulturel du Neudorf, 5 place Albert Schweitzer à Strasbourg. Il s’agira aussi de relancer la pé tition intersyndicale (voir piè ce jointe) et de porter les revendications dans chaque entreprise à l’employeur en intersyndicale à chaque fois que possible. 3