Monsieur le Directeur Général du Groupe GFI 15 rue
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Monsieur le Directeur Général du Groupe GFI 15 rue
Monsieur le Directeur Général du Groupe GFI 15 rue Beaujon 75008 PARIS Monsieur le Directeur des Ressources Humaines du Groupe GFI 15 rue Beaujon 75008 PARIS Madame le Directeur des Ressources Humaines France 199 rue Championnet 75018 PARIS A Paris le 6 avril 2009 Objet : Négociations Annuelles Obligatoires Madame, Messieurs, Nous revenons vers vous pour vous expliquer pourquoi, à notre avis, la direction de GFI aurait tort de penser qu’un petit coup de pouce symbolique suffirait pour restaurer la confiance des salariés de GFI en leur entreprise. Les dernières propositions de la direction, exposées au cours de la paritaire du 10 mars 2009 sont toujours extrêmement limitées malgré leur légère amélioration, et donc très insuffisantes : elles ne toucheraient que 20% des salariés d’après la DRH (seulement les plus bas salaires) et coûteraient environ 90 000 euros en 2009. Or nous avons appris entre-temps que les indemnités de départ du Président Tordjman, qui seront versées le 31 mai 2009, se montent à 1 360 000 euros. Quelles que soient les qualités et les réussites de M. Tordjman, qui a fait de GFI le groupe que nous connaissons aujourd’hui, la comparaison avec le budget proposé pour l’accord salarial est cruelle, et ce d’autant plus que la situation financière du groupe est bonne alors même que la situation des salariés s’est aggravée ces dernières années à cause de la hausse des prix et de la très forte modération salariale à GFI. Nous avons appris également que le Conseil d’Administration proposait de verser en 2009 le même dividende par action qu’en 2008, soit 22 centimes, pour un montant total d’environ 12 millions d’euros, soit 83% du résultat net pour 2008. Quelles que soient les qualités et l’audace de nos actionnaires, dont la plupart sont anonymes, cela n’a pas contribué à aider les salariés à travailler et à faire gagner GFI en 2008, et ça ne les aidera pas à travailler et faire gagner GFI en 2009. Pourtant l’année 2009 va être difficile. Aussi les salariés ne comprennent pas pourquoi le résultat financier de leur travail est ainsi subtilisé par ceux qui ne participent pas au travail et aux réussites de l’entreprise. Cet accaparement des bénéfices apparaît d’autant plus choquant que l’augmentation du salaire de l’ensemble de ceux qui travaillent à GFI et produisent la richesse de l’entreprise semble si difficilement admissible par la direction. De plus, M. Torjman nous a rappelé au cours de la réunion entre la direction et les organisations syndicales du 6 novembre 2008, qu’il avait promis en 1997 au moment de l’entrée en bourse de GFI de verser 25% à 27% des bénéfices nets aux actionnaires, et qu’il tient à honorer ses promesses. Il y a un gouffre, un abîme, entre ces 25% promis et les 83% proposés cette année. Or GFI, qui a un besoin non négligeable en fond de roulement et paye tous les ans des frais financiers énormes pour le financer, aurait certainement besoin d’une trésorerie plus confortable. Aussi nous pensons qu’il serait bien préférable de respecter strictement la promesse faite par M. Tordjman, dans l’intérêt de l’entreprise. Ces deux informations (montant de l’indemnité de départ de M. Tordjman, fort dividende proposé) sont ressenties comme des provocations par les salariés de GFI qui souffrent aujourd’hui notamment en raison d’une hausse des prix cumulée depuis plusieurs années, hausse que les salaires sont très loin d’avoir suivie. Il nous semble indispensable que la direction leur donne enfin la marque d’attention et de respect qu’ils méritent. A conjoncture exceptionnelle, mesure exceptionnelle ! La direction doit montrer réellement aujourd’hui que les salariés sont sa richesse, et donc sa priorité. C’est la seule solution pour désamorcer le sentiment de colère qui gagne de nombreux salariés, et pour instaurer enfin la confiance indispensable dans l’entreprise. Vous nous avez annoncé que l’augmentation prévue en 2009 de la masse salariale pour le Groupe GFI comme pour l’UES se montait à 1%, soit 2,4 millions d’euros pour le Groupe GFI France dont 1,4 millions pour l’UES GFI. Ce montant est très comparable à celui des indemnités de départ de M. Tordjman. La CGT, la CFDT et SUD Groupe GFI vous demandent de prendre comme base de négociation les propositions suivantes. Celle concernant les salaires aide en priorité les bas salaires, et ne coûte environ qu’un million d’euros pour l’UES GFI en 2009. Il nous parait donc très réaliste de penser que 400.000 euros seront suffisants pour les augmentations individuelles d’une année 2009 particulièrement exceptionnelle et qui doit être placée sous le signe de la solidarité. Salaires Augmentation annuelle à partir du 1er juillet 2008 : + 50 euros brut par mois sur 13 mois (+650 par an) pour les salaires annuels inférieurs à 30 K€ + 40 euros brut par mois sur 13 mois (+520 par an) pour les salaires annuels compris entre 30 et 35 K€ + 30 euros brut par mois sur 13 mois (+390 par an) pour les salaires annuels compris entre 35 et 40 K€, + 30 euros brut par mois sur 13 mois (+390 par an) pour tous les autres salariés non augmentés depuis 2006. + 20 euros brut par mois sur 13 mois (+260 par an) pour tous les autres salariés non augmentés depuis 2007. Pour aider à résorber l’inégalité salariale entre hommes et femmes, nous proposons que toutes les femmes dont le salaire est inférieur à la moyenne du salaire des hommes de la même catégorie reçoivent une augmentation supplémentaire. Celle-ci est destinée à réduire la différence entre leur salaire et ce salaire moyen des hommes. Enfin, il convient de sortir des usages funestes qui ont par le passé fait tant de mal aux salariés, à la confiance qu’ils ont dans leur entreprise, et au dialogue social. C’est pourquoi nous vous demandons de péréniser cette mécanique d’augmentation collective dans l’accord salarial. Le principe d’une augmentation collective étant posé, chaque année au cours des NAO la direction et les OS représentatives négocieraient le nombre et les limites des tranches, les taux ou montants fixes des augmentations, et les mesures complémentaires pour les non-augmentés et pour lutter contre les inégalités et discriminations. Journée de solidarité Au delà du débat « pourquoi seuls les salariés participent-ils à l’effort de la journée de solidarité ? », la journée de solidarité doit être travaillée par les salariés, à charge à l’employeur de collecter et verser la cotisation de 0,3 % sur les salaires. Le montant de la cotisation représente le montant d’un jour de salaire et non pas le montant d’un jour de chiffre d’affaire. Aussi nous demandons que l’effort soit partagé entre l’entreprise et les salariés afin que ceux-ci ne soient pas appelés à faire du strict bénévolat : la journée de solidarité doit se traduire par une demi-journée due aux salariés (une demi-journée est donc donnée par les salariés, et l’autre demi-journée par l’entreprise). A savoir, si le salarié ne veut (ne peut) pas travailler le lundi de pentecôte, il pose une ½ RTT ou ½ congé annuel, S’il travaille ce jour-là, il faudra compter ½ journée pour le 0,3% + ½ journée de bonus RTT. Compensation « Borloo » Pour calculer les frais de déplacement la direction a pris en compte « le surcoût engendré par le trajet domicileclient par rapport à celui domicile-agence », et quand le collaborateur signe un contrat avec GFI il est basé sur une agence. Le trajet « normal » dans l’esprit du législateur se traduit donc à GFI par le trajet domicile-agence. Il convient donc de prévoir une indemnité sinon strictement proportionnelle, en tout cas liée à la durée exceptionnelle du trajet. La proposition de la direction était de fixer à 7,5 euros l’indemnité pour un déplacement d’une durée supérieure à 1h30. Considérant que le temps de trajet habituel pour se rendre à l’agence est en général au minimum d’une demiheure, nous proposons de fixer l’indemnité à 7,5 euros pour la première heure de temps de trajet exceptionnel, puis d’augmenter ce taux horaire de 10% pour chaque heure supplémentaire. En effet, plus le déplacement est long et plus les contraintes sont pénibles pour les salariés qui les subissent. Tickets restaurant Enfin les tickets restaurant n’ont pas été augmentés depuis juillet 2005, ils étaient déjà d’un faible montant à l’époque, et sont maintenant nettement en dessous du montant des TR distribués par les entreprises du secteur. Un rapide sondage auprès de nos collègues des autres SSII nous a montré que la plupart étaient à 8 euros ou au-delà. Nous comptons sur la DRH pour que les propos de M. Rouaix annonçant un montant probable de 7,50 euros devant le CE de GFI Rhône-Alpes soient appliqués sur un plan national (avec 60% du prix à la charge de l’employeur) dès le 1er juillet, et qu’au 1er janvier prochain la valeur soit portée à 8 euros (avec 60% du prix à la charge de l’employeur). En espérant vous avoir fait comprendre l’importance vitale pour GFI de restaurer le plus vite possible la confiance des salariés, et que la méthode la plus pertinente et la plus efficace pour ce faire est de signer un accord salarial équilibré, nous vous prions d’agréer, Madame, Messieurs, nos salutations les plus respectueuses. Pour la CFDT Le Délégué Syndical central Serge ANICET Pour SUD Groupe GFI Le Délégué Syndical central Alexis Zadounaïsky Pour la CGT Le Délégué Syndical central Bruno Lefevre