et les prothèses externes

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et les prothèses externes
Fiche 6 amputation
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L’amputation
et les prothèses externes
Le déroulement d’une amputation
Cette fiche complète le guide SOR SAVOIR PATIENT Comprendre l’ostéosarcome
Le rôle du psychiatre et du psychologue
Le syndrome du membre fantôme
La rééducation et les prothèses externes
après une amputation
La réalisation d'une prothèse externe
Le choix de la prothèse
Lorsqu’il n’est pas possible de faire une chirurgie conservatrice au niveau d’un bras ou d’une jambe, le chirurgien
est amené à enlever tout ou partie du membre malade.
On parle alors d’amputation.
Le déroulement d’une amputation
L'intervention se passe sous anesthésie générale*. Elle
peut durer plusieurs heures. Après avoir coupé le membre,
le chirurgien utilise les muscles* et la peau pour recouvrir
l'extrémité de l’os amputé. C’est cette extrémité que l’on
appelle le moignon*.
La qualité du moignon est très importante : c’est ce qui
permettra par la suite d’adapter de façon confortable une
prothèse externe.
Après l'intervention, le moignon est recouvert d'un pansement. Celui-ci doit être changé et désinfecté régulièrement
afin d'éviter toute infection* et de favoriser une bonne
cicatrisation. Les fils sont retirés une quinzaine de jours
après l'intervention.
Dès que possible, le médecin propose de mettre en place
une prothèse externe (d’abord provisoire, puis définitive)
qui sera fabriquée par un orthoprothésiste*.
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Le rôle du psychiatre et du psychologue
Lorsque le médecin a annoncé le risque ou la nécessité d’avoir
recours à l’amputation du membre malade, une rencontre avec un
psychologue* est proposée systématiquement au patient et aux parents.
Le psychologue est disponible pour une écoute attentive et respectueuse
des émotions autour de cet événement bouleversant. Il entend les attentes
de chacun (parents, enfants) et leurs besoins. Il est également possible de
rencontrer d’autres patients qui ont déjà été confrontés à une telle situation.
Ce moment singulier où le psychologue peut servir de médiateur entre
les familles contribue à faciliter le projet de réintégration sociale,
scolaire ou professionnelle et participe à la mise en route du travail
de reconstruction de l’image et de l’estime de soi.
Dans tous les cas, le psychologue reste attentif à tous les signes
d’anxiété* et de dépression* qui doivent faire l’objet d’une aide
adaptée. Le psychiatre* peut proposer un traitement antidépresseur
ou anxiolytique si cela s’avère nécessaire.
Le syndrome du membre fantôme
Lors d’une amputation, des nerfs* sont coupés. Il arrive que le cerveau
perçoive des messages erronés, comme des sensations de chaud, de
froid, de picotements, de fourmillements, de crampes, de douleur au
niveau du membre disparu. C’est ce qu’on appelle le syndrome du
membre fantôme.
Un traitement est donné aux patients afin de prévenir et traiter ce
syndrome. Le traitement peut associer plusieurs types de médicaments.
Il commence quelques jours avant l'intervention chirurgicale et se poursuit ensuite pendant plusieurs mois. Les sensations du membre fantôme
ne sont pas systématiques et leur intensité est variable d'un patient à
l'autre. Ces sensations sont plus rares chez l’enfant que chez l’adulte.
Les douleurs du membre fantôme peuvent être aussi considérablement
atténuées par :
- le bandage du moignon* ;
- le massage du moignon par le patient lui-même ou par une autre personne ;
- les mouvements et la marche avec la prothèse.
Il ne faut pas hésiter à parler au médecin des sensations ressenties afin
qu'il puisse adapter un traitement à la situation.
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La rééducation et les prothèses externes après une
amputation
La perte d’un membre altère la mobilité du patient et modifie l’image
corporelle. Ceci a forcément un retentissement important au niveau
psychologique, familial, professionnel et social. Une prothèse* externe
peut aider le patient à retrouver son identité.
Cette prothèse est fabriquée à la dimension du moignon après quelques
semaines. Elle est moulée sur le moignon. C’est la raison pour laquelle
elle ne peut être installée que lorsque le volume du moignon s’est stabilisé et que la peau est totalement cicatrisée. Cela prend généralement
au moins 5 semaines.
Avant de pouvoir installer une prothèse, il faut préparer le moignon.
Une rééducation va permettre cette préparation. Cette rééducation
débute dans les jours qui suivent l’amputation. Après l’intervention
chirurgicale, le moignon peut présenter un œdème*. Des bandages
compressifs et des massages sont alors nécessaires pour retrouver un
volume normal. Le bandage se fait à l’aide d’une bande élastique qui
recouvre entièrement le moignon. Il doit être porté jour et nuit et à
chaque fois que la prothèse est enlevée. De nombreuses emboîtures*
seront réalisées pour suivre l’évolution du moignon.
Très rapidement, le patient apprend à bander son moignon tout seul.
Pendant cette période, le masseur-kinésithérapeute* fait travailler les
articulations et les muscles afin de préparer le patient à mieux utiliser
sa prothèse.
La réalisation d'une prothèse externe
Lorsque le moignon est prêt, il est moulé avec des bandes plâtrées.
Ce moulage permet à l’appareilleur de fabriquer une emboîture parfaitement adaptée au moignon. Il faudra des essayages pour que l’emboîture et les différents éléments de la prothèse conviennent parfaitement.
Entre les essayages, la prothèse est travaillée à l’atelier. Il faut environ
8 jours pour obtenir une prothèse provisoire. Celle-ci sera essayée une
semaine à domicile avant d’être « habillée » pour prendre son aspect
définitif proche d’un membre normal.
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Le savoir faire n°1 : apprendre à mettre sa prothèse.
Lorsque le patient a une prothèse de la jambe, le masseur-kinésithérapeute doit apprendre au patient à chausser et à utiliser au mieux sa
prothèse. Le masseur-kinésithérapeute effectue un travail qui va permettre
au patient de s’appuyer progressivement sur la prothèse, de trouver
son équilibre et de marcher.
Lorsque le patient a une prothèse du bras, il est souvent malhabile au
départ. Mais il deviendra de plus en plus à l’aise avec sa prothèse et
grâce à l’aide du masseur-kinésithérapeute. Ces prothèses ont surtout
un rôle esthétique car elles ne permettent jamais de retrouver une fonction normale du bras.
Le choix de la prothèse
Le choix de la prothèse se fait en collaboration entre le patient, le
chirurgien, le masseur-kinésithérapeute et l’appareilleur en fonction
des objectifs fixés. La prothèse ne sera jamais aussi esthétique et
fonctionnelle que le membre perdu. Il faut réfléchir aux objectifs de
cette prothèse pour définir le type de prothèse et les matériaux utilisés.
La sécurité sociale prend totalement en charge le coût des prothèses
classiques et des prothèses plus sophistiquées si elles sont bien adaptées à la demande (par exemple chez un sportif).
L’équipe soignante doit transmettre les coordonnées de centres de
rééducation et d’appareillages spécialisés où des prothésistes* aideront
le patient à choisir la prothèse la mieux adaptée à sa situation.
Une prothèse externe
habillée d'un bas
Une prothèse externe
Une prothèse
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Une prothèse de l’avant-bras chez l’enfant
Une prothèse externe de jambe
Certaines prothèses sont équipées de mécanisme interne
qui améliore les performances à la marche et à la course.
* Voir Les mots et leur sens
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Membres du groupe de travail
Coordonnateurs :
P. Marec-Bérard, pédiatre oncologue, Centre Léon Bérard, Lyon ;
T. Philip, pédiatre oncologue, Centre Léon Bérard, Lyon ; F. Chotel,
chirurgien orthopédiste, Hôpital Debrousse, Lyon.
Méthodologiste SOR SAVOIR PATIENT :
S. Brusco, FNCLCC, Paris (chargée de mission en santé).
B. Bové, masseur-kinésithérapeute, Centre Thérapeutique Pédiatrique,
Croix Rouge Française, Margency ; J. Carretier, FNCLCC, Paris (chargé
de mission en santé) ; L. Claude, radiothérapeute, Centre Léon Bérard,
Lyon ; V. Delavigne, FNCLCC, Paris (linguiste) ; I. Hodgkinson, médecin
rééducateur, Centre Hospitalier Lyon-Sud l’Escale, Lyon ; L. LeichtnamDugarin, FNCLCC, Paris (chargée de mission en santé) ; S. Rochatte,
masseur-kinésithérapeute, Centre Léon Bérard, Lyon.
Nous remercions toutes les personnes qui nous ont aidés
à réaliser ces fiches.
Nous tenons à remercier tout particulièrement
les personnes malades, anciens malades et parents qui,
par leur participation active et leurs commentaires,
ont contribué considérablement
à l'élaboration de ces fiches.
AL
B
EC
ASSOCIATION
RÉGIONALE
LÉON BÉRARD
POUR LES ENFANTS
CANCÉREUX
HAPPY DOC
Copyright © FNCLCC 2003 - Tous droits réservés
Fédération Nationale des Centres de Lutte Contre le Cancer (FNCLCC)
101, rue de Tolbiac 75013 Paris - Tél : 01 44 23 04 68 - Fax : 01 45 82 07 59
e-mail : [email protected] - Internet : www.fnclcc.fr
La Ligue Nationale Contre le Cancer - Tél : 01 53 55 24 00 - Fax : 01 43 36 91 10
Internet : www.ligue-cancer.asso.fr - Écoute Cancer 0 810 810 821
N° ISBN 2-913495-09-5
Validation juin 2003