et les prothèses externes
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et les prothèses externes
Fiche 6 amputation 11/03/04 15:44 Page 3 L’amputation et les prothèses externes Le déroulement d’une amputation Cette fiche complète le guide SOR SAVOIR PATIENT Comprendre l’ostéosarcome Le rôle du psychiatre et du psychologue Le syndrome du membre fantôme La rééducation et les prothèses externes après une amputation La réalisation d'une prothèse externe Le choix de la prothèse Lorsqu’il n’est pas possible de faire une chirurgie conservatrice au niveau d’un bras ou d’une jambe, le chirurgien est amené à enlever tout ou partie du membre malade. On parle alors d’amputation. Le déroulement d’une amputation L'intervention se passe sous anesthésie générale*. Elle peut durer plusieurs heures. Après avoir coupé le membre, le chirurgien utilise les muscles* et la peau pour recouvrir l'extrémité de l’os amputé. C’est cette extrémité que l’on appelle le moignon*. La qualité du moignon est très importante : c’est ce qui permettra par la suite d’adapter de façon confortable une prothèse externe. Après l'intervention, le moignon est recouvert d'un pansement. Celui-ci doit être changé et désinfecté régulièrement afin d'éviter toute infection* et de favoriser une bonne cicatrisation. Les fils sont retirés une quinzaine de jours après l'intervention. Dès que possible, le médecin propose de mettre en place une prothèse externe (d’abord provisoire, puis définitive) qui sera fabriquée par un orthoprothésiste*. Fiche 6 amputation 11/03/04 15:44 Page 4 Le rôle du psychiatre et du psychologue Lorsque le médecin a annoncé le risque ou la nécessité d’avoir recours à l’amputation du membre malade, une rencontre avec un psychologue* est proposée systématiquement au patient et aux parents. Le psychologue est disponible pour une écoute attentive et respectueuse des émotions autour de cet événement bouleversant. Il entend les attentes de chacun (parents, enfants) et leurs besoins. Il est également possible de rencontrer d’autres patients qui ont déjà été confrontés à une telle situation. Ce moment singulier où le psychologue peut servir de médiateur entre les familles contribue à faciliter le projet de réintégration sociale, scolaire ou professionnelle et participe à la mise en route du travail de reconstruction de l’image et de l’estime de soi. Dans tous les cas, le psychologue reste attentif à tous les signes d’anxiété* et de dépression* qui doivent faire l’objet d’une aide adaptée. Le psychiatre* peut proposer un traitement antidépresseur ou anxiolytique si cela s’avère nécessaire. Le syndrome du membre fantôme Lors d’une amputation, des nerfs* sont coupés. Il arrive que le cerveau perçoive des messages erronés, comme des sensations de chaud, de froid, de picotements, de fourmillements, de crampes, de douleur au niveau du membre disparu. C’est ce qu’on appelle le syndrome du membre fantôme. Un traitement est donné aux patients afin de prévenir et traiter ce syndrome. Le traitement peut associer plusieurs types de médicaments. Il commence quelques jours avant l'intervention chirurgicale et se poursuit ensuite pendant plusieurs mois. Les sensations du membre fantôme ne sont pas systématiques et leur intensité est variable d'un patient à l'autre. Ces sensations sont plus rares chez l’enfant que chez l’adulte. Les douleurs du membre fantôme peuvent être aussi considérablement atténuées par : - le bandage du moignon* ; - le massage du moignon par le patient lui-même ou par une autre personne ; - les mouvements et la marche avec la prothèse. Il ne faut pas hésiter à parler au médecin des sensations ressenties afin qu'il puisse adapter un traitement à la situation. Fiche 6 amputation 11/03/04 15:44 Page 5 La rééducation et les prothèses externes après une amputation La perte d’un membre altère la mobilité du patient et modifie l’image corporelle. Ceci a forcément un retentissement important au niveau psychologique, familial, professionnel et social. Une prothèse* externe peut aider le patient à retrouver son identité. Cette prothèse est fabriquée à la dimension du moignon après quelques semaines. Elle est moulée sur le moignon. C’est la raison pour laquelle elle ne peut être installée que lorsque le volume du moignon s’est stabilisé et que la peau est totalement cicatrisée. Cela prend généralement au moins 5 semaines. Avant de pouvoir installer une prothèse, il faut préparer le moignon. Une rééducation va permettre cette préparation. Cette rééducation débute dans les jours qui suivent l’amputation. Après l’intervention chirurgicale, le moignon peut présenter un œdème*. Des bandages compressifs et des massages sont alors nécessaires pour retrouver un volume normal. Le bandage se fait à l’aide d’une bande élastique qui recouvre entièrement le moignon. Il doit être porté jour et nuit et à chaque fois que la prothèse est enlevée. De nombreuses emboîtures* seront réalisées pour suivre l’évolution du moignon. Très rapidement, le patient apprend à bander son moignon tout seul. Pendant cette période, le masseur-kinésithérapeute* fait travailler les articulations et les muscles afin de préparer le patient à mieux utiliser sa prothèse. La réalisation d'une prothèse externe Lorsque le moignon est prêt, il est moulé avec des bandes plâtrées. Ce moulage permet à l’appareilleur de fabriquer une emboîture parfaitement adaptée au moignon. Il faudra des essayages pour que l’emboîture et les différents éléments de la prothèse conviennent parfaitement. Entre les essayages, la prothèse est travaillée à l’atelier. Il faut environ 8 jours pour obtenir une prothèse provisoire. Celle-ci sera essayée une semaine à domicile avant d’être « habillée » pour prendre son aspect définitif proche d’un membre normal. Fiche 6 amputation 11/03/04 15:44 Page 6 Le savoir faire n°1 : apprendre à mettre sa prothèse. Lorsque le patient a une prothèse de la jambe, le masseur-kinésithérapeute doit apprendre au patient à chausser et à utiliser au mieux sa prothèse. Le masseur-kinésithérapeute effectue un travail qui va permettre au patient de s’appuyer progressivement sur la prothèse, de trouver son équilibre et de marcher. Lorsque le patient a une prothèse du bras, il est souvent malhabile au départ. Mais il deviendra de plus en plus à l’aise avec sa prothèse et grâce à l’aide du masseur-kinésithérapeute. Ces prothèses ont surtout un rôle esthétique car elles ne permettent jamais de retrouver une fonction normale du bras. Le choix de la prothèse Le choix de la prothèse se fait en collaboration entre le patient, le chirurgien, le masseur-kinésithérapeute et l’appareilleur en fonction des objectifs fixés. La prothèse ne sera jamais aussi esthétique et fonctionnelle que le membre perdu. Il faut réfléchir aux objectifs de cette prothèse pour définir le type de prothèse et les matériaux utilisés. La sécurité sociale prend totalement en charge le coût des prothèses classiques et des prothèses plus sophistiquées si elles sont bien adaptées à la demande (par exemple chez un sportif). L’équipe soignante doit transmettre les coordonnées de centres de rééducation et d’appareillages spécialisés où des prothésistes* aideront le patient à choisir la prothèse la mieux adaptée à sa situation. Une prothèse externe habillée d'un bas Une prothèse externe Une prothèse Fiche 6 amputation 11/03/04 15:44 Page 1 Une prothèse de l’avant-bras chez l’enfant Une prothèse externe de jambe Certaines prothèses sont équipées de mécanisme interne qui améliore les performances à la marche et à la course. * Voir Les mots et leur sens Fiche 6 amputation 11/03/04 15:44 Page 2 Membres du groupe de travail Coordonnateurs : P. Marec-Bérard, pédiatre oncologue, Centre Léon Bérard, Lyon ; T. Philip, pédiatre oncologue, Centre Léon Bérard, Lyon ; F. Chotel, chirurgien orthopédiste, Hôpital Debrousse, Lyon. Méthodologiste SOR SAVOIR PATIENT : S. Brusco, FNCLCC, Paris (chargée de mission en santé). B. Bové, masseur-kinésithérapeute, Centre Thérapeutique Pédiatrique, Croix Rouge Française, Margency ; J. Carretier, FNCLCC, Paris (chargé de mission en santé) ; L. Claude, radiothérapeute, Centre Léon Bérard, Lyon ; V. Delavigne, FNCLCC, Paris (linguiste) ; I. Hodgkinson, médecin rééducateur, Centre Hospitalier Lyon-Sud l’Escale, Lyon ; L. LeichtnamDugarin, FNCLCC, Paris (chargée de mission en santé) ; S. Rochatte, masseur-kinésithérapeute, Centre Léon Bérard, Lyon. Nous remercions toutes les personnes qui nous ont aidés à réaliser ces fiches. Nous tenons à remercier tout particulièrement les personnes malades, anciens malades et parents qui, par leur participation active et leurs commentaires, ont contribué considérablement à l'élaboration de ces fiches. AL B EC ASSOCIATION RÉGIONALE LÉON BÉRARD POUR LES ENFANTS CANCÉREUX HAPPY DOC Copyright © FNCLCC 2003 - Tous droits réservés Fédération Nationale des Centres de Lutte Contre le Cancer (FNCLCC) 101, rue de Tolbiac 75013 Paris - Tél : 01 44 23 04 68 - Fax : 01 45 82 07 59 e-mail : [email protected] - Internet : www.fnclcc.fr La Ligue Nationale Contre le Cancer - Tél : 01 53 55 24 00 - Fax : 01 43 36 91 10 Internet : www.ligue-cancer.asso.fr - Écoute Cancer 0 810 810 821 N° ISBN 2-913495-09-5 Validation juin 2003