CEP Lyon

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CEP Lyon
COMMUNIQUE DE PRESSE
09 juillet 2013
Résultats du Contrat d’étude prospective (CEP) – Industries de santé
CROISSANCE, EMPLOI, VALEUR
Les industries de santé présentent un scénario volontariste
pour redresser l’emploi et la compétitivité
Le Leem (Les Entreprises du Médicament) organise à Lyon, le 9 juillet 2013, un colloque sur les mutations profondes des
industries de Santé. A cette occasion, seront révélés, pour la première fois dans leur dimension régionale, les
enseignements d’une grande enquête (1) menée dans le cadre du Contrat d’Etude Prospective (CEP) des industries de
Santé, la région Rhône-Alpes étant la deuxième région des industries de santé en termes d’effectifs. Cette étude
prospective sur les facteurs d’évolution des industries de Santé et leur impact à 10 ans sur l’emploi montre la nécessité
de réorienter le modèle de croissance de la filière et de poursuivre l’accompagnement de la mutation de ses métiers.
Appuyée par des leviers politiques, la restructuration économique et sociale engagée doit permettre de stabiliser puis
d’inverser la courbe de l’emploi à l’horizon 2020.
Un CEP porteur d’engagements
Conduit en 2012 par les partenaires sociaux (dont le Leem) et le ministère de l’Emploi (DGEFP), dans le cadre du CSIS (Conseil
Stratégique des Industries de Santé), ce Contrat d’Etude Prospective (CEP) analyse les facteurs d’évolution du secteur et les
impacts qualitatifs et quantitatifs sur l’emploi et les métiers, très différents selon les des deux scenarii possibles à venir : soit la
poursuite de la tendance existante, soit une démarche volontariste. Au travers des préconisations du CEP, Les Entreprises du
Médicament prennent des engagements qui relèvent de la responsabilité économique et sociale du secteur. Objectif : rester
compétitif et créateur de valeur en France, tout en accompagnant les restructurations et en recrutant de nouveaux talents
nécessaires aux mutations en cours. D’autres préconisations ne pourront être mises en œuvre que conjointement avec les
pouvoirs publics. Mais le secteur s’inscrit d’ores et déjà dans le scénario volontariste qui rompt avec les scénarii contraints actuels,
synonymes de désindustrialisation du territoire. A la clé, une inversion de la courbe de l’emploi direct et indirect à l’horizon 2020.
Evolution prospective des effectifs du secteur du médicament à usage humain 2010-2015-2020
- Milliers de salariés; Segmentation retraitée Arthur D. Little Scénario contraint
Scénario volontariste
Milliers de salariés
Milliers de salariés
TCAM 10-15 :
-3.1%
TCAM 15-20 :
-3.3%
TCAM 10-15 :
-0.6%
117,6
Autres fonctions Mkg
& Ventes et Support
117,6
100,6
30,3
Délégués Médicaux & DR
19,2
Production
Développement
Recherche
21,8
1,3
35,4
Délégués Médicaux & DR
19,2
Chefs de produits/gamme
et Dir. Mkg
14,9
1,1
40,8
30,3
114,2
111,5
29,4
28,6
85,1
25,9
Chefs de produits/gamme
et Dir. Mkg
Autres fonctions Mkg
& Ventes et Support
TCAM 15-20 :
-0.5%
11,3
1,0
Production
17,9
1,3
40,8
16,8
1,3
38,0
1,3
35,6
30,2
9,6
7,9
16,4
15,4
14,4
2010
2015
2020
6,4
Développement
Recherche
9,6
9,7
9,8
16,4
17,8
19,3
2010
2015
2020
Source : INSEE, SFRL, traitements BPI; analyses Arthur D. Little - Les effectifs des fonctions transverses ont été ajustés proportionnellement aux effectifs
opérationnels
DR (Directeurs Régionaux)
1Enquête
à vocation nationale. Deux territoires ont servi de pilote : Centre/Normandie dont la restitution a eu lieu le 5 juin dernier à Chartres - en
présence des tous les acteurs de la région - et Rhône-Alpes, présenté le 9 juillet 2013.
La version intégrale de l’étude ainsi qu’une synthèse sont disponibles sur www.leem.org.
Focus sur les facteurs qui pèsent sur le modèle industriel français
Avec l’un des trois appareils de production en santé parmi les plus importants d’Europe, et une main-d’œuvre hautement qualifiée,
l’activité hexagonale est bien structurée et reste génératrice d’emplois. Mais les mesures de réduction des dépenses de santé, les
renforcements constants de la réglementation et la baisse d’attractivité du pays en recherche clinique pèsent fortement sur le
marché domestique du médicament, qui a décru de 3,3% en 2012 (CA ville remboursable). Par ailleurs, le dynamisme des
marchés émergents (BRICS), dont certains exigent l’implantation de sites sur leur sol, ainsi que la recherche d’amélioration des
coûts, notamment sur la production de génériques, plaident désormais pour des investissements au plus près de ces pays. Ceci se
traduit par une rationalisation des coûts, davantage d’externalisation vers les façonniers en matière de production et, dans la
recherche, plus de partenariats public-privé ou avec les start-up et PME de biotechs ou de haute technologie.
Ce contexte explique en grande partie l’inversion de la courbe de l’emploi depuis 2008. Même si la région Rhône-Alpes,
qui concentre 17% des 102.000 emplois des laboratoires pharmaceutiques, a vu ses effectifs augmenter entre 2002 et
2009 d’environ 2.100 personnes contre une stabilité au plan national.
Changer de modèle : la transition
Des efforts d’investissements doivent être faits en R&D et production pour réorienter le modèle de croissance vers les
médicaments biologiques et innovants, sans oublier les produits associés (biomarqueurs…) car les emplois liés aux biotechs de
nouvelle génération sont, pour l’heure, plutôt créés hors de France.
La transition se fera en s’appuyant sur les domaines où la R&D hexagonale reste en pointe, notamment en Rhône-Alpes :
oncologie/onco-hématologie, anti-infectieux/virologie/vaccins, maladies rares …
Elle s’appuiera aussi sur des écosystèmes locaux favorables ; tout en s’attachant aux indispensables efforts concernant la
qualification des personnels pour accroître leur savoir-faire et leur employabilité.
Ce scénario ne donnera cependant sa pleine mesure que si l’Etat et l’ensemble des pouvoirs publics font jouer les leviers
politiques capables de porter cette mutation vers un nouveau modèle industriel : concentration des ressources destinées à la
recherche, facilitation des échanges entre chercheurs publics/privés, stabilisation de la réglementation et clarification (exemple :
pour l’accès au marché des biosimilaires), accélération et simplification de l’enregistrement des produits, encouragement de la
production en France de produits à forte croissance (exemple : un crédit-impôt production inspiré du crédit-impôt recherche),
valorisation de la production européenne dans les prix, le remboursement, les marchés hospitaliers, reconnaissance des progrès
apportés à la qualité de vie des patients (exemple : les « présentations » pour personnes âgées), adaptation de la formation initiale
et continue… L’implication locale (collectivités territoriales, universités…) sera aussi déterminante.
Mutation des métiers et émergence de nouvelles compétences : des pistes pour Rhône-Alpes
Le colloque de Lyon, bilan et perspectives
La région Rhône-Alpes est la deuxième région des industries de santé après l’Ile-de-France.
Les industries de santé représentent près de 30.000 emplois dans les établissements de la région (2009), soit 17% des emplois
nationaux.
La région est une référence pour l’industrie pharmaceutique humaine et animale de par la présence de leaders mondiaux,
principalement d’origine française : Sanofi Pasteur en vaccins humains, Merial en santé animale, bioMérieux en diagnostic,
Genzyme en biotechnologie, etc.
La région profite également du pôle de compétitivité Lyonbiopôle, centre de référence mondial en matière de diagnostic, de vaccin
et d’infectiologie. Si la région Rhône-Alpes a mieux résisté et est toujours sur une tendance positive, le territoire doit anticiper les
évolutions des métiers et des compétences afin de rester compétitif face à la concurrence des pays émergents.
Des objectifs précis
Le colloque de Lyon se veut une démarche proactive afin de pointer les défis à venir et d’y répondre sans attendre :
- Mettre au jour les atouts du territoire rhônalpin
- Anticiper les mutations et les évolutions des métiers, de la chimie aux biotechnologies
- Favoriser un maillage encore plus dense autour de Lyonbiopôle, notamment en fédérant les PME/PMI de la région
- Profiter de la présence de leaders mondiaux pour renforcer la R&D (23% des effectifs nationaux en Rhône-Alpes)
- Renforcer les synergies avec d’autres secteurs des industries de santé
- Renforcer le soutien de la production sur le territoire
- Renforcer l’avance de la région prise sur les biotechs
Concernant les salariés, un certain nombre de conditions doivent accompagner ces démarches :
- Apporter aux salariés une visibilité sur les métiers et leurs évolutions
- Développer les compétences et formation au cours de la vie professionnelle
- Sécuriser des parcours professionnels, notamment du point de vue du contrat de travail
- Renforcer le dialogue social au sein des entreprises et sur le territoire régional
Repères chiffrés
Chiffre d’affaires 2009 du médicament humain en France : 50 milliards d’€ dont 23 à l’exportation, sur un CA total des
industries de santé de 76,3 milliards d’€
450 sites pour 280 entreprises installées en France
Effectif salarié en baisse de 1,4% par an en moyenne depuis 2008 après une augmentation constante lors des décennies
précédentes : 2009 : 106.600 ; 2010 : 104.000 ; 2011 : 102.000 (60% des effectifs dans les industries de santé).
Caractéristiques de l’emploi dans le médicament humain :
Féminin à 55%, Moins de 26 ans : 8%, Plus de 50 ans : 16%, En CDI : 91% , En CDD : 4%, Intérim : 5 % (92% à temps plein)
Au total : 175.000 salariés dans les industries de Santé (dont 102.000 dans le médicament)
La version intégrale de l’étude ainsi qu’une synthèse sont disponibles sur www.leem.org
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