Notre civilisation touche à sa fin, assure la Nasa
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Notre civilisation touche à sa fin, assure la Nasa
Le Point, le 19 mars 2014 Notre civilisation touche à sa fin, assure la Nasa L'étude parrainée par le Goddard Space Flight Center de l'agence spatiale américaine dénonce notamment la surexploitation des ressources. Et si notre civilisation s'effondrait d'ici quelques décennies? C'est en tout cas ce qu'assure une étude parrainée par le Goddard Space Flight Center de la NASA et relayée par le journal britannique The Guardian. Les chercheurs ne manquent pas d'argument pour justifier la fin de la civilisation industrielle. Selon l'agence spatiale américaine, la surexploitation des ressources et la répartition des richesses de plus en plus inégale seraient à l'origine de cet effondrement. Les scientifiques se sont appuyés sur l'histoire d'anciennes civilisations, et notamment les empires romain, mésopotamien, gupta, pour bâtir leur raisonnement. À l'aide du modèle inventé par le mathématicien Safa Motesharrei et des chercheurs en sciences sociales, les scientifiques se sont penchés sur la population, le climat, l'agriculture, l'énergie, la répartition des richesses des différents empires. Et les chercheurs de conclure que, depuis 5 000 ans, les civilisations craquent lorsque les hommes surexploitent les ressources et organisent la société entre un petit nombre de riches et une masse de pauvres. Différentes hypothèses Deux scénarios ont par ailleurs été envisagés par les chercheurs dans le cadre l'étude. Mauvaise nouvelle : ils conduisent tous deux à l'effondrement de notre civilisation d'ici quelques décennies. Pour commencer, les experts ont imaginé le cas dans lequel les plus riches, de moins en moins nombreux, mais toujours plus aisés, s'accapareraient les richesses, laissant les plus pauvres dépérir, et surtout entrainant la disparition de la masse des travailleurs, et donc la fin de notre civilisation industrielle. Deuxième scénario : une trop grande exploitation des ressources entraînerait la disparition des plus pauvres, et par la suite, la fin des élites. Pour éviter ces scénarios catastrophes, l'étude souligne donc l'importance de réduire les inégalités économiques afin que les ressources soient mieux réparties, mais aussi l'enjeu crucial d'une baisse de la consommation des ressources non renouvelables et de la croissance de la population. Au contraire, les progrès technologiques, souvent mis en avant pour contrer de tels scénarios catastrophes, sont balayés par les chercheurs de cette étude. Ces derniers estiment que les avancées technologiques auront des conséquences négatives, et notamment une plus forte consommation et une exploitation croissante des ressources. Radio-Canada, le 19 mars 2014 Notre civilisation pourrait disparaître, prévient la NASA Notre civilisation telle que nous la connaissons aujourd'hui pourrait disparaître dans les prochaines décennies, à cause de la mauvaise gestion des ressources et de la mauvaise répartition des richesses mondiales, selon un projet de recherche de la Goddard Space Flight Center, affilié à la NASA. Mais si cela peut vous rassurer, de nombreuses civilisations ont connu le même sort. Le concept de « l'effondrement » d'une civilisation est certes controversé, mais le phénomène n'en demeure pas moins récurrent dans l'histoire. « Les cas de perturbation d'une civilisation à cause d'une chute précipitée - qui dure souvent plusieurs siècles - sont plutôt communs », indique la recherche. « La chute de l'Empire romain, et des empires Han, Maurya et Gupta qui étaient tout aussi avancés (si ce n'est plus), sont des témoignages qui montrent que des civilisations avancées, sophistiquées, complexes et créatives sont non seulement fragiles, mais aussi transitoires », constate l'étude. Le projet de recherche se base sur un modèle mathématique qui prend en compte plusieurs disciplines appelées « Human And Nature Dynamical ». L'équipe de scientifiques comprend des spécialistes des sciences sociales, mais aussi naturelles. Elle est affiliée la Fondation nationale des sciences aux États-Unis. Le projet s'est penché sur les faits saillants entourant la chute des empires à travers l'histoire afin de comprendre si notre civilisation est à risque. Les scientifiques ont relevé cinq facteurs récurrents : la population, l'eau, le climat, l'agriculture et l'énergie. La convergence de ces facteurs peut créer deux phénomènes sociaux : la « stratification » de la société entre les « élites » et les « masses », et une mauvaise gestion des ressources mondiales. Présentement, la stratification économique est directement liée à une surconsommation des ressources naturelles. Les « élites » accumulent les richesses mondiales. La « masse » produit les richesses, mais ne reçoit qu'une faible rétribution. Les gains de productivité en agriculture et dans le domaine industriel n'ont pas fait diminuer l'utilisation des ressources, indique l'étude, cité par The Guardian. La chute n'est pas inévitable Les chercheurs estiment que la chute de la civilisation actuelle est difficile à éviter. Un des scénarios envisagés serait celui d'une famine qui toucherait les « travailleurs », qui serait généré par une surconsommation de la part des « élites ». L'autre scénario serait celui d'une surconsommation des ressources jusqu'à épuisement de celles-ci. Toutefois, la chute de la civilisation actuelle n'est pas inévitable, assurent les chercheurs. Une meilleure répartition des richesses mondiales et une meilleure gestion des ressources pourraient même faire en sorte que la civilisation actuelle serait plus stable. L'étude est toutefois largement théorique, estime Nafeez Ahmed, le directeur de l'Institute for Policy Research & Development au Royaume-Uni, sur le site web du Guardian. Mais d'autres études plus empiriques rédigées par la firme KPGM ou l'Office of Science au Royaume-Uni expliquent que la convergence d'une crise alimentaire et énergétique ainsi que les problèmes d'accès à l'eau pourraient créer une « tempête parfaite » d'ici 15 ans, écrit M. Ahmed.