FIF n°703 de 2005

- FORÊT
N°1-2005
Fiche n° 703
Mots clés
"
Cadencement
" Logistique
" Optimisation
" Réception
Améliorer le cadencement
des réceptions des camions
dans les usines
Les augmentations de tarifs liées à la nouvelle
politique de Fret SNCF et le peu de perspectives
à court terme que laisse entrevoir l’ouverture
à la concurrence du fret ferroviaire en 2006 se
traduisent par un désengagement des industriels
pour les approvisionnements de bois par rail.
La conséquence en est la redistribution de ce
volume d’approvisionnement vers les autres
modes existants. Or, pour le bois d’industrie, les
transports maritimes et fluviaux ne concernent
que quelques unités et pour des quantités
encore anecdotiques. Le transport routier reste
le mode privilégié qui est donc amené à
absorber la majorité des flux provenant de
l’abandon du fret ferroviaire.
- l’augmentation des PTRA1 dans le cadre de
l’application du décret n° 2003-4162 et
éventuellement le recours à des plates-formes
logistiques,
- la coopération entre entreprises afin
d’optimiser les tournées (réduire les kilomètres
parcourus à vide) et de réaliser des économies
d’échelle sur l’achat de divers équipements,
- la réduction des temps de présence des
camions dans les usines pour améliorer leur
rentabilité.
C’est ce dernier point que cette Fiche
Informations-Forêt propose de détailler.
Les transporteurs routiers spécialisés dans le
bois connaissent des difficultés économiques.
L’augmentation des charges (prix du gasoil
notamment) fragilise d’autant plus ce maillon.
Identifier des gains de productivité devient
aujourd’hui une nécessité.
De
nouveaux
schémas
organisationnels sont susceptibles
d’améliorer
la
rentabilité des chaînes de
mobilisation des bois et donc la
viabilité des acteurs. Parmi
ceux-ci, on peut citer :
Réguler les arrivées des camions dans les usines :
un enjeu économique d’actualité.
1
2
PTRA = Poids Total Roulant Autorisé
Décret n° 2003-416 relatif au transport de bois ronds,
JO du 08 mai 2003.
1
INFORMATIONS
AFOCEL
- FORÊT
AMÉLIORER LE CADENCEMENT DES RÉCEPTIONS DES CAMIONS DANS LES USINES
L’analyse des données de réception des
camions de bois sur différents sites industriels
montre des temps d’attente (non-productifs)
parfois non négligeables (1 ou 2 heures) pour
les conducteurs. Du fait des files d’attente de
camions, des problèmes de sécurité peuvent
se poser. En outre, les équipements de
réception du bois sont souvent sous-utilisés
sur certaines plages horaires.
Plusieurs causes peuvent expliquer ces
irrégularités :
• Une arrivée non contrôlée de camions à
un instant donné. Ce ne sont d’ailleurs pas
forcément des camions de bois ronds ou de
plaquettes, mais parfois des camions d’autres
matières consommables ou d’expédition qui
confluent sur une même bascule à l’entrée
de l’usine.
En ce qui concerne les bois (ronds ou
plaquettes), les arrivées irrégulières de camions
peuvent être relevées d’une part à l’échelle de
la journée (heures de pointes) et d’autre part
à l’échelle de la période de contingentement
des livraisons choisie par le service
approvisionnement (selon les sites cette
période peut varier de la semaine à la décade
ou la quinzaine, voire le mois).
Les irrégularités d’arrivée journalière peuvent
notamment s’expliquer par :
- les habitudes de travail des transporteurs et,
en particulier, la préférence de rouler très tôt
le matin,
- les pauses déjeuners,
- une ressource importante localisée sur une
certaine tranche kilométrique qui conduit les
transporteurs à respecter les mêmes horaires
afin d’effectuer plusieurs rotations dans la
journée,
- la valorisation du retour par des transporteurs
qui doivent respecter des contraintes horaires
de rechargement,
Les irrégularités sur une période de
contingentement peuvent quant à elles
s’expliquer par :
- FORÊT
Une solution pour réduire les temps d’attente
des camions est de doter le parc à bois de
moyens nécessaires pour absorber les arrivées
irrégulières. Dans ces conditions, un site
industriel n’impose pas de contraintes
supplémentaires à ses fournisseurs et ses
transporteurs.
Exemple d'évolution journalière du nombre de
camions par tranches horaires
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
INFORMATIONS
L’optimisation au niveau du site industriel
Des temps d’attente parfois importants à l’entrée des usines
Nombre de camoins
INFORMATIONS
Plusieurs axes de progrès peuvent être
identifiés. La liste n’est pas exhaustive et
chaque site industriel a ses particularités.
"
6 7 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0
5- 6- 7- 8- 9-1 0-1 1-1 2-1 3-1 4-1 5-1 6-1 7-1 8-1 9-2
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Tranches horaires
- l’accélération du rythme de livraison en fin
de période afin de respecter le contingent
de livraisons,
- les habitudes de travail des fournisseurs qui
livrent en priorité en début de période les
produits à meilleure valeur ajoutée (grumes)
puis les autres produits en seconde partie
de période,
- l’application de l’ARTT qui, dans certaines
organisations, conduit les chauffeurs à arrêter
plus tôt en fin de semaine.
• Un problème technique à la réception.
• L’arrivée de camions pendant une période
de pause (pour certaines usines).
• Une demande importante de bois suite à
une reprise d’activité ou une cause
conjoncturelle.
• Des contraintes météorologiques locales
(barrières de dégel, inondations, etc.).
La réduction des temps d’attente des camions
est un enjeu important à la fois pour un
transporteur et un site industriel. C’est aussi
une problématique complexe par sa
composante multi-acteurs et les spécificités
du tranport en forêt.
Fort de ce constat, deux voies d’amélioration
sont possibles selon les contraintes plus ou
moins fortes d’un site :
- l’optimisation au niveau du site industriel,
- l’optimisation en amont du site industriel.
2
Mettre en place des équipes mobiles de
renfort
Les temps d’attente seront d’autant plus faibles
que l’usine sera capable de décharger
rapidement les flux de camions. Or deux
catégories d’afflux peuvent être distinguées :
- les pics d’arrivées prévisibles, bien connus
des réceptionnaires et dont les plages
horaires peuvent être affinées par des
chronométrages ou des analyses des
données informatiques de réception. Un parc
à bois peut anticiper et planifier toutes les
semaines une ou plusieurs équipes
supplémentaires sur ces créneaux horaires.
Ce personnel doit être polyvalent sur
plusieurs postes de l’usine et a suivi une
formation adéquate.
- les pics d’arrivées aléatoires, pour lesquels
des équipes peuvent être appelées
ponctuellement en renfort.
Cette option induit des coûts supplémentaires
pour l’industriel :
- disposer de moyens de déchargement
supplémentaires.
- constituer un stock intermédiaire. En effet,
l’arrivée irrégulière de camions impose de
stocker les surplus au moment des pointes
de livraisons et de déstocker lors des temps
morts, ceci parfois dans la même journée.
Ces manutentions ont un coût qui pourrait
être évité en régulant les arrivées des
camions.
En contrepartie, le transporteur peut assurer
plus de rotation et mieux rentabiliser sa
production.
Une solution : doter le parc à bois de moyens
supplémentaires en cas de fort affluts de camions.
"
Réduire le temps des réceptions
administratives et quantitatives
Les systèmes d’information des parcs à bois
sont souvent vieillissants. Cela se traduit par
de multiples saisies et échanges entre un
conducteur et un réceptionnaire. Or, la
technologie permet aujourd’hui d’optimiser
cette étape.
Dans le secteur laitier ou de la betterave en
France, les conducteurs sont autonomes
depuis plusieurs années pour l’identification
(transporteur, tracteur et semi, origine
du produit…), la pesée et l’échantillonnage de
leurs livraisons. Sans développer une
telle autonomie, des progrès sont
envisageables.
La réception qualitative peut être optimisée en
équipant le réceptionnaire d’un ordinateur
portatif (fixé au bras) qui se synchronise avec
le système de la réception. Le réceptionnaire
peut alors être libéré de certaines contraintes
et passer plus de temps pour diriger les
camions vers une zone de déchargement ou
réaliser d’autres tâches en soutien aux équipes
du parc à bois.
L’utilisation d’un portail Internet d’échange
d’informations entre le service approvisionnement en bois et ses fournisseurs
et transporteurs permet également de
décharger le conducteur de la transmission
d’informations.
3
- FORÊT
N°1-2005
Fiche n° 703
Mots clés
"
Cadencement
" Logistique
" Optimisation
" Réception
Améliorer le cadencement
des réceptions des camions
dans les usines
Les augmentations de tarifs liées à la nouvelle
politique de Fret SNCF et le peu de perspectives
à court terme que laisse entrevoir l’ouverture
à la concurrence du fret ferroviaire en 2006 se
traduisent par un désengagement des industriels
pour les approvisionnements de bois par rail.
La conséquence en est la redistribution de ce
volume d’approvisionnement vers les autres
modes existants. Or, pour le bois d’industrie, les
transports maritimes et fluviaux ne concernent
que quelques unités et pour des quantités
encore anecdotiques. Le transport routier reste
le mode privilégié qui est donc amené à
absorber la majorité des flux provenant de
l’abandon du fret ferroviaire.
- l’augmentation des PTRA1 dans le cadre de
l’application du décret n° 2003-4162 et
éventuellement le recours à des plates-formes
logistiques,
- la coopération entre entreprises afin
d’optimiser les tournées (réduire les kilomètres
parcourus à vide) et de réaliser des économies
d’échelle sur l’achat de divers équipements,
- la réduction des temps de présence des
camions dans les usines pour améliorer leur
rentabilité.
C’est ce dernier point que cette Fiche
Informations-Forêt propose de détailler.
Les transporteurs routiers spécialisés dans le
bois connaissent des difficultés économiques.
L’augmentation des charges (prix du gasoil
notamment) fragilise d’autant plus ce maillon.
Identifier des gains de productivité devient
aujourd’hui une nécessité.
De
nouveaux
schémas
organisationnels sont susceptibles
d’améliorer
la
rentabilité des chaînes de
mobilisation des bois et donc la
viabilité des acteurs. Parmi
ceux-ci, on peut citer :
Réguler les arrivées des camions dans les usines :
un enjeu économique d’actualité.
1
2
PTRA = Poids Total Roulant Autorisé
Décret n° 2003-416 relatif au transport de bois ronds,
JO du 08 mai 2003.
1
INFORMATIONS
AFOCEL
- FORÊT
AMÉLIORER LE CADENCEMENT DES RÉCEPTIONS DES CAMIONS DANS LES USINES
L’analyse des données de réception des
camions de bois sur différents sites industriels
montre des temps d’attente (non-productifs)
parfois non négligeables (1 ou 2 heures) pour
les conducteurs. Du fait des files d’attente de
camions, des problèmes de sécurité peuvent
se poser. En outre, les équipements de
réception du bois sont souvent sous-utilisés
sur certaines plages horaires.
Plusieurs causes peuvent expliquer ces
irrégularités :
• Une arrivée non contrôlée de camions à
un instant donné. Ce ne sont d’ailleurs pas
forcément des camions de bois ronds ou de
plaquettes, mais parfois des camions d’autres
matières consommables ou d’expédition qui
confluent sur une même bascule à l’entrée
de l’usine.
En ce qui concerne les bois (ronds ou
plaquettes), les arrivées irrégulières de camions
peuvent être relevées d’une part à l’échelle de
la journée (heures de pointes) et d’autre part
à l’échelle de la période de contingentement
des livraisons choisie par le service
approvisionnement (selon les sites cette
période peut varier de la semaine à la décade
ou la quinzaine, voire le mois).
Les irrégularités d’arrivée journalière peuvent
notamment s’expliquer par :
- les habitudes de travail des transporteurs et,
en particulier, la préférence de rouler très tôt
le matin,
- les pauses déjeuners,
- une ressource importante localisée sur une
certaine tranche kilométrique qui conduit les
transporteurs à respecter les mêmes horaires
afin d’effectuer plusieurs rotations dans la
journée,
- la valorisation du retour par des transporteurs
qui doivent respecter des contraintes horaires
de rechargement,
Les irrégularités sur une période de
contingentement peuvent quant à elles
s’expliquer par :
- FORÊT
Une solution pour réduire les temps d’attente
des camions est de doter le parc à bois de
moyens nécessaires pour absorber les arrivées
irrégulières. Dans ces conditions, un site
industriel n’impose pas de contraintes
supplémentaires à ses fournisseurs et ses
transporteurs.
Exemple d'évolution journalière du nombre de
camions par tranches horaires
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
INFORMATIONS
L’optimisation au niveau du site industriel
Des temps d’attente parfois importants à l’entrée des usines
Nombre de camoins
INFORMATIONS
Plusieurs axes de progrès peuvent être
identifiés. La liste n’est pas exhaustive et
chaque site industriel a ses particularités.
"
6 7 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0
5- 6- 7- 8- 9-1 0-1 1-1 2-1 3-1 4-1 5-1 6-1 7-1 8-1 9-2
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Tranches horaires
- l’accélération du rythme de livraison en fin
de période afin de respecter le contingent
de livraisons,
- les habitudes de travail des fournisseurs qui
livrent en priorité en début de période les
produits à meilleure valeur ajoutée (grumes)
puis les autres produits en seconde partie
de période,
- l’application de l’ARTT qui, dans certaines
organisations, conduit les chauffeurs à arrêter
plus tôt en fin de semaine.
• Un problème technique à la réception.
• L’arrivée de camions pendant une période
de pause (pour certaines usines).
• Une demande importante de bois suite à
une reprise d’activité ou une cause
conjoncturelle.
• Des contraintes météorologiques locales
(barrières de dégel, inondations, etc.).
La réduction des temps d’attente des camions
est un enjeu important à la fois pour un
transporteur et un site industriel. C’est aussi
une problématique complexe par sa
composante multi-acteurs et les spécificités
du tranport en forêt.
Fort de ce constat, deux voies d’amélioration
sont possibles selon les contraintes plus ou
moins fortes d’un site :
- l’optimisation au niveau du site industriel,
- l’optimisation en amont du site industriel.
2
Mettre en place des équipes mobiles de
renfort
Les temps d’attente seront d’autant plus faibles
que l’usine sera capable de décharger
rapidement les flux de camions. Or deux
catégories d’afflux peuvent être distinguées :
- les pics d’arrivées prévisibles, bien connus
des réceptionnaires et dont les plages
horaires peuvent être affinées par des
chronométrages ou des analyses des
données informatiques de réception. Un parc
à bois peut anticiper et planifier toutes les
semaines une ou plusieurs équipes
supplémentaires sur ces créneaux horaires.
Ce personnel doit être polyvalent sur
plusieurs postes de l’usine et a suivi une
formation adéquate.
- les pics d’arrivées aléatoires, pour lesquels
des équipes peuvent être appelées
ponctuellement en renfort.
Cette option induit des coûts supplémentaires
pour l’industriel :
- disposer de moyens de déchargement
supplémentaires.
- constituer un stock intermédiaire. En effet,
l’arrivée irrégulière de camions impose de
stocker les surplus au moment des pointes
de livraisons et de déstocker lors des temps
morts, ceci parfois dans la même journée.
Ces manutentions ont un coût qui pourrait
être évité en régulant les arrivées des
camions.
En contrepartie, le transporteur peut assurer
plus de rotation et mieux rentabiliser sa
production.
Une solution : doter le parc à bois de moyens
supplémentaires en cas de fort affluts de camions.
"
Réduire le temps des réceptions
administratives et quantitatives
Les systèmes d’information des parcs à bois
sont souvent vieillissants. Cela se traduit par
de multiples saisies et échanges entre un
conducteur et un réceptionnaire. Or, la
technologie permet aujourd’hui d’optimiser
cette étape.
Dans le secteur laitier ou de la betterave en
France, les conducteurs sont autonomes
depuis plusieurs années pour l’identification
(transporteur, tracteur et semi, origine
du produit…), la pesée et l’échantillonnage de
leurs livraisons. Sans développer une
telle autonomie, des progrès sont
envisageables.
La réception qualitative peut être optimisée en
équipant le réceptionnaire d’un ordinateur
portatif (fixé au bras) qui se synchronise avec
le système de la réception. Le réceptionnaire
peut alors être libéré de certaines contraintes
et passer plus de temps pour diriger les
camions vers une zone de déchargement ou
réaliser d’autres tâches en soutien aux équipes
du parc à bois.
L’utilisation d’un portail Internet d’échange
d’informations entre le service approvisionnement en bois et ses fournisseurs
et transporteurs permet également de
décharger le conducteur de la transmission
d’informations.
3
- FORÊT
N°1-2005
Fiche n° 703
Mots clés
"
Cadencement
" Logistique
" Optimisation
" Réception
Améliorer le cadencement
des réceptions des camions
dans les usines
Les augmentations de tarifs liées à la nouvelle
politique de Fret SNCF et le peu de perspectives
à court terme que laisse entrevoir l’ouverture
à la concurrence du fret ferroviaire en 2006 se
traduisent par un désengagement des industriels
pour les approvisionnements de bois par rail.
La conséquence en est la redistribution de ce
volume d’approvisionnement vers les autres
modes existants. Or, pour le bois d’industrie, les
transports maritimes et fluviaux ne concernent
que quelques unités et pour des quantités
encore anecdotiques. Le transport routier reste
le mode privilégié qui est donc amené à
absorber la majorité des flux provenant de
l’abandon du fret ferroviaire.
- l’augmentation des PTRA1 dans le cadre de
l’application du décret n° 2003-4162 et
éventuellement le recours à des plates-formes
logistiques,
- la coopération entre entreprises afin
d’optimiser les tournées (réduire les kilomètres
parcourus à vide) et de réaliser des économies
d’échelle sur l’achat de divers équipements,
- la réduction des temps de présence des
camions dans les usines pour améliorer leur
rentabilité.
C’est ce dernier point que cette Fiche
Informations-Forêt propose de détailler.
Les transporteurs routiers spécialisés dans le
bois connaissent des difficultés économiques.
L’augmentation des charges (prix du gasoil
notamment) fragilise d’autant plus ce maillon.
Identifier des gains de productivité devient
aujourd’hui une nécessité.
De
nouveaux
schémas
organisationnels sont susceptibles
d’améliorer
la
rentabilité des chaînes de
mobilisation des bois et donc la
viabilité des acteurs. Parmi
ceux-ci, on peut citer :
Réguler les arrivées des camions dans les usines :
un enjeu économique d’actualité.
1
2
PTRA = Poids Total Roulant Autorisé
Décret n° 2003-416 relatif au transport de bois ronds,
JO du 08 mai 2003.
1
INFORMATIONS
AFOCEL
- FORÊT
AMÉLIORER LE CADENCEMENT DES RÉCEPTIONS DES CAMIONS DANS LES USINES
L’analyse des données de réception des
camions de bois sur différents sites industriels
montre des temps d’attente (non-productifs)
parfois non négligeables (1 ou 2 heures) pour
les conducteurs. Du fait des files d’attente de
camions, des problèmes de sécurité peuvent
se poser. En outre, les équipements de
réception du bois sont souvent sous-utilisés
sur certaines plages horaires.
Plusieurs causes peuvent expliquer ces
irrégularités :
• Une arrivée non contrôlée de camions à
un instant donné. Ce ne sont d’ailleurs pas
forcément des camions de bois ronds ou de
plaquettes, mais parfois des camions d’autres
matières consommables ou d’expédition qui
confluent sur une même bascule à l’entrée
de l’usine.
En ce qui concerne les bois (ronds ou
plaquettes), les arrivées irrégulières de camions
peuvent être relevées d’une part à l’échelle de
la journée (heures de pointes) et d’autre part
à l’échelle de la période de contingentement
des livraisons choisie par le service
approvisionnement (selon les sites cette
période peut varier de la semaine à la décade
ou la quinzaine, voire le mois).
Les irrégularités d’arrivée journalière peuvent
notamment s’expliquer par :
- les habitudes de travail des transporteurs et,
en particulier, la préférence de rouler très tôt
le matin,
- les pauses déjeuners,
- une ressource importante localisée sur une
certaine tranche kilométrique qui conduit les
transporteurs à respecter les mêmes horaires
afin d’effectuer plusieurs rotations dans la
journée,
- la valorisation du retour par des transporteurs
qui doivent respecter des contraintes horaires
de rechargement,
Les irrégularités sur une période de
contingentement peuvent quant à elles
s’expliquer par :
- FORÊT
Une solution pour réduire les temps d’attente
des camions est de doter le parc à bois de
moyens nécessaires pour absorber les arrivées
irrégulières. Dans ces conditions, un site
industriel n’impose pas de contraintes
supplémentaires à ses fournisseurs et ses
transporteurs.
Exemple d'évolution journalière du nombre de
camions par tranches horaires
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
INFORMATIONS
L’optimisation au niveau du site industriel
Des temps d’attente parfois importants à l’entrée des usines
Nombre de camoins
INFORMATIONS
Plusieurs axes de progrès peuvent être
identifiés. La liste n’est pas exhaustive et
chaque site industriel a ses particularités.
"
6 7 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0
5- 6- 7- 8- 9-1 0-1 1-1 2-1 3-1 4-1 5-1 6-1 7-1 8-1 9-2
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Tranches horaires
- l’accélération du rythme de livraison en fin
de période afin de respecter le contingent
de livraisons,
- les habitudes de travail des fournisseurs qui
livrent en priorité en début de période les
produits à meilleure valeur ajoutée (grumes)
puis les autres produits en seconde partie
de période,
- l’application de l’ARTT qui, dans certaines
organisations, conduit les chauffeurs à arrêter
plus tôt en fin de semaine.
• Un problème technique à la réception.
• L’arrivée de camions pendant une période
de pause (pour certaines usines).
• Une demande importante de bois suite à
une reprise d’activité ou une cause
conjoncturelle.
• Des contraintes météorologiques locales
(barrières de dégel, inondations, etc.).
La réduction des temps d’attente des camions
est un enjeu important à la fois pour un
transporteur et un site industriel. C’est aussi
une problématique complexe par sa
composante multi-acteurs et les spécificités
du tranport en forêt.
Fort de ce constat, deux voies d’amélioration
sont possibles selon les contraintes plus ou
moins fortes d’un site :
- l’optimisation au niveau du site industriel,
- l’optimisation en amont du site industriel.
2
Mettre en place des équipes mobiles de
renfort
Les temps d’attente seront d’autant plus faibles
que l’usine sera capable de décharger
rapidement les flux de camions. Or deux
catégories d’afflux peuvent être distinguées :
- les pics d’arrivées prévisibles, bien connus
des réceptionnaires et dont les plages
horaires peuvent être affinées par des
chronométrages ou des analyses des
données informatiques de réception. Un parc
à bois peut anticiper et planifier toutes les
semaines une ou plusieurs équipes
supplémentaires sur ces créneaux horaires.
Ce personnel doit être polyvalent sur
plusieurs postes de l’usine et a suivi une
formation adéquate.
- les pics d’arrivées aléatoires, pour lesquels
des équipes peuvent être appelées
ponctuellement en renfort.
Cette option induit des coûts supplémentaires
pour l’industriel :
- disposer de moyens de déchargement
supplémentaires.
- constituer un stock intermédiaire. En effet,
l’arrivée irrégulière de camions impose de
stocker les surplus au moment des pointes
de livraisons et de déstocker lors des temps
morts, ceci parfois dans la même journée.
Ces manutentions ont un coût qui pourrait
être évité en régulant les arrivées des
camions.
En contrepartie, le transporteur peut assurer
plus de rotation et mieux rentabiliser sa
production.
Une solution : doter le parc à bois de moyens
supplémentaires en cas de fort affluts de camions.
"
Réduire le temps des réceptions
administratives et quantitatives
Les systèmes d’information des parcs à bois
sont souvent vieillissants. Cela se traduit par
de multiples saisies et échanges entre un
conducteur et un réceptionnaire. Or, la
technologie permet aujourd’hui d’optimiser
cette étape.
Dans le secteur laitier ou de la betterave en
France, les conducteurs sont autonomes
depuis plusieurs années pour l’identification
(transporteur, tracteur et semi, origine
du produit…), la pesée et l’échantillonnage de
leurs livraisons. Sans développer une
telle autonomie, des progrès sont
envisageables.
La réception qualitative peut être optimisée en
équipant le réceptionnaire d’un ordinateur
portatif (fixé au bras) qui se synchronise avec
le système de la réception. Le réceptionnaire
peut alors être libéré de certaines contraintes
et passer plus de temps pour diriger les
camions vers une zone de déchargement ou
réaliser d’autres tâches en soutien aux équipes
du parc à bois.
L’utilisation d’un portail Internet d’échange
d’informations entre le service approvisionnement en bois et ses fournisseurs
et transporteurs permet également de
décharger le conducteur de la transmission
d’informations.
3
INFORMATIONS
- FORÊT
Avec le développement des étiquettes
"intelligentes" appelées également étiquettes
RFID3 , l’origine des produits et la transmission
des informations administratives peuvent être
automatisées et le conducteur peut être dégagé
de toutes saisies (et donc des erreurs
associées).
" Adapter
les plages horaires d’ouverture
du parc
Sans contraintes précises d’arrivées des
camions sur une journée, le parc à bois doit
être ouvert sur des plages horaires
suffisamment larges afin de faire face aux
imprévus. Cette organisation est mise en place
en Finlande par exemple et permet une
régulation des arrivées des camions.
Une ouverture d’un parc à bois le samedi peut
permettre à des fournisseurs de mieux
organiser leur production à la semaine.
" Réguler le nombre de camions sur le site
La mise en place d’un système de régulation
(feu bicolore ou sonnerie d’autorisation
d’entrée) du nombre de camions sur le site
permet d’assurer au transporteur une très faible
variation du temps de présence de ses
conducteurs à l’usine. En revanche, il ne régule
pas l’attente devant le site. Un parking à
l’extérieur de l’usine peut alors être aménagé
pour les pauses légales des conducteurs.
L’optimisation en amont du site
industriel
Une autre solution pour réduire les temps
d’attente des camions est d’ajouter des
contraintes supplémentaires aux fournisseurs
et aux transporteurs afin de lisser les arrivées
des camions sur la période.
Plusieurs approches sont possibles en fonction
du degré d’irrégularité des arrivées sur un site :
Radio Frequency Identification : Système d’identification
par radiofréquence qui permet d’écrire, de stocker, de
lire et de corriger des informations du produit à tracer. Il
s’agit d’étiquettes pérennes (durée de vie moyenne :
4 ans). La communication est assurée à distance et peut
se faire, en mouvement, à travers différents matériaux
(bois, plastique, résine, etc.).
3
INFORMATIONS
AFOCEL
" Appliquer
une prime sur certains
créneaux horaires
La réduction de la durée de validité des
autorisations de livraison à une demi-journée
identifiée peut être améliorée par un système
de prime (à définir entre le fournisseur/
transporteur et l’industriel) pour les créneaux
les moins actifs au niveau du parc à bois.
Cependant, cette méthode peut décaler le
problème sur les créneaux horaires les plus
avantageux.
" Gérer
- FORÊT
INFORMATIONS
AMÉLIORER LE CADENCEMENT DES RÉCEPTIONS DES CAMIONS DANS LES USINES
des rendez-vous
Cette méthode de planification est basée sur
l’inscription d’un camion à un horaire précis.
La technique des rendez-vous individuels
(camion par camion) est couramment utilisée
en logistique dans la plupart des secteurs
d’activité. Elle permet également de tenir
compte des habitudes de travail des
fournisseurs.
La gestion peut être manuelle ou informatisée.
Dans ce dernier cas, elle peut devenir très
dynamique et interactive entre les différents
acteurs (échanges par Internet).
Exemple de planning hebdomadaire des rendez-vous (F32 = fournisseur 32)
" Réduire
la période de validité des
autorisations de livraison
Il s’agit de réaliser une classification des
fournisseurs afin d’identifier leurs contraintes
respectives, leurs habitudes de travail et de
cadencer le contingent de livraison par demijournée, par exemple, au lieu de la semaine
ou décade.
- les fournisseurs piliers : ils sont prioritaires
car leur fréquence de livraison est souvent
imposée par leur contrat d’approvisionnement,
- les fournisseurs effectuant des chargements
sur le trajet retour : ils peuvent également
être prioritaires puisque des horaires leur
sont imposés,
- les fournisseurs réguliers : ils ne viennent
qu’une fois par jour ou quelques fois par
semaine mais avec des habitudes de travail
bien établies,
- les fournisseurs irréguliers : ce sont souvent
les petits fournisseurs pour qui il est
envisageable d’imposer des livraisons sur
les plages horaires peu encombrées.
Sur certains sites, cette méthode est suffisante,
le volume d’arrivée à l’échelle de la demijournée pouvant être efficacement absorbé par
le parc.
Pour d’autres, cette méthode ne résout pas les
pics d’affluence sur la demi-journée. Le
problème n’est alors que déplacé et les
créneaux horaires les plus avantageux sont
engorgés. Décider de réduire cette période de
livraison d’une demi-journée conduit
inévitablement à la prise de rendez-vous.
4
- FORÊT
- cette méthode ne peut fonctionner que si les
horaires de rendez-vous sont bien respectés.
Avantages pour un site industriel
- les arrivées de camions sont lissées sur la
journée et donc les files d’attentes sont
réduites,
- les réceptionnaires de l’usine travaillent dans
de meilleures conditions,
- en cas d’impossibilité de livraison d’un
transporteur, l’usine peut être avertie
rapidement et prévenir un autre transporteur,
- souvent les temps d’attente occultent des
dysfonctionnements internes. Cette approche
permet à l’usine d’analyser ses dysfonctionnements et de fournir un meilleur service
aux transporteurs,
- une rigueur de travail est imposée.
Inconvénients et difficultés de cette
méthode
- de nouvelles contraintes sont données aux
transporteurs.
- la mise en application de cette méthode est
difficile à faire accepter aux fournisseurs bien
qu’une fois établie, elle apporte une sécurité
à tous les acteurs. Elle doit être appuyée par
les fournisseurs et transporteurs piliers,
- elle nécessite une forte implication au départ ;
ensuite, une routine s’instaure et un certain
nombre de rendez-vous peuvent être
reportés d’une semaine sur l’autre. La
principale difficulté est la construction des
premières grilles car les transporteurs
solliciteront souvent les mêmes rendez-vous,
- les transporteurs doivent modifier leurs
habitudes de travail ; or, pour la majorité ce
sont des entreprises artisanales,
5
Utilisation d’une plate-forme pour réguler les flux
de camions aux usines
Afin de tenir compte des contraintes liées aux
chargements des bois en forêt, des adaptations
sont possibles :
# Appliquer la méthode sur les produits qui
présentent le moins de contraintes (PCS par
exemple).
# Prévoir des plages de rendez-vous vides
pour absorber d’éventuels retards.
# Autoriser un délai d’entrée.
# Autoriser des annulations la veille et gérer
une liste d’attente.
# Autoriser des permutations de rendez-vous
entre transporteurs pour autant que les
nombres de tours soient respectés en fin de
période.
Cette liste n’est pas exhaustive et bien d’autres
adaptations peuvent être envisagées.
Cependant, il faut être vigilant car cette
méthode est basée sur des contraintes strictes
et tout assouplissement est un risque de dérive
par rapport aux objectifs initiaux.
Avantages pour un transporteur
- la durée de son passage à l’usine est connue
et fiable. Le transporteur peut donc beaucoup
plus facilement organiser et planifier ses
journées,
- le temps de travail des conducteurs est
optimisé puisqu’il n’y a plus de temps
d’attente sur site.
AFOCEL
Si la méthode des rendez-vous peut paraître
difficile à mettre en œuvre étant données les
contraintes d’approvisionnement en forêt, elle
peut être d’autant plus justifiée pour un schéma
d’organisation qui se rapproche des autres
secteurs d’activité (grande distribution par
exemple). En effet, dans le cadre du décret
n° 2003-4162, il est envisageable de placer,
autour d’une usine, une ou plusieurs platesformes de regroupement.
Les bois issus de l’exploitation forestière
seraient acheminés par des ensembles de
PTRA de 40 tonnes vers ces plates-formes.
A partir de ces nœuds, des rotations optimisées
de "trains routiers" (PTRA de 57 tonnes pour
des ensembles de 6 essieux) assureraient des
rotations régulières vers l’usine. Le trajet de la
plate-forme vers l’usine étant beaucoup moins
soumis aux aléas, un cadencement des
livraisons par rendez-vous peut être facilement
mis en place.
Usine 2
Ressource forestière
Plate-forme de
regroupement
Flux réguliers depuis la plate-forme
Usine 1
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
Réduire les temps d’attente des camions est
un objectif économique d’actualité compte
tenu de l’augmentation des flux routiers de
bois. Il s’agit avant tout d’un problème de
répartition de contraintes entre acteurs des
chaînes logistiques de mobilisation. Soit ces
contraintes sont supportées entièrement par
le maillon aval (le site industriel) et le parc à
bois doit alors disposer des moyens
nécessaires pour absorber les arrivées
irrégulières des camions. Soit elles sont
réparties entre les différents acteurs de la
chaîne : le service approvisionnement planifie
et gère en temps court le cadencement (avec
de nouveaux outils) qui doit être respecté par
les fournisseurs et les transporteurs.
Christophe GINET
AFOCEL Station Nord-Est
60, route de Bonnencontre
21170 Charrey-sur-Saône
Tél. : 03.80.36.36.20
Fax : 03.80.36.36.44
E-mail : [email protected]
ISSN : 0336-0261
6
INFORMATIONS
- FORÊT
Avec le développement des étiquettes
"intelligentes" appelées également étiquettes
RFID3 , l’origine des produits et la transmission
des informations administratives peuvent être
automatisées et le conducteur peut être dégagé
de toutes saisies (et donc des erreurs
associées).
" Adapter
les plages horaires d’ouverture
du parc
Sans contraintes précises d’arrivées des
camions sur une journée, le parc à bois doit
être ouvert sur des plages horaires
suffisamment larges afin de faire face aux
imprévus. Cette organisation est mise en place
en Finlande par exemple et permet une
régulation des arrivées des camions.
Une ouverture d’un parc à bois le samedi peut
permettre à des fournisseurs de mieux
organiser leur production à la semaine.
" Réguler le nombre de camions sur le site
La mise en place d’un système de régulation
(feu bicolore ou sonnerie d’autorisation
d’entrée) du nombre de camions sur le site
permet d’assurer au transporteur une très faible
variation du temps de présence de ses
conducteurs à l’usine. En revanche, il ne régule
pas l’attente devant le site. Un parking à
l’extérieur de l’usine peut alors être aménagé
pour les pauses légales des conducteurs.
L’optimisation en amont du site
industriel
Une autre solution pour réduire les temps
d’attente des camions est d’ajouter des
contraintes supplémentaires aux fournisseurs
et aux transporteurs afin de lisser les arrivées
des camions sur la période.
Plusieurs approches sont possibles en fonction
du degré d’irrégularité des arrivées sur un site :
Radio Frequency Identification : Système d’identification
par radiofréquence qui permet d’écrire, de stocker, de
lire et de corriger des informations du produit à tracer. Il
s’agit d’étiquettes pérennes (durée de vie moyenne :
4 ans). La communication est assurée à distance et peut
se faire, en mouvement, à travers différents matériaux
(bois, plastique, résine, etc.).
3
INFORMATIONS
AFOCEL
" Appliquer
une prime sur certains
créneaux horaires
La réduction de la durée de validité des
autorisations de livraison à une demi-journée
identifiée peut être améliorée par un système
de prime (à définir entre le fournisseur/
transporteur et l’industriel) pour les créneaux
les moins actifs au niveau du parc à bois.
Cependant, cette méthode peut décaler le
problème sur les créneaux horaires les plus
avantageux.
" Gérer
- FORÊT
INFORMATIONS
AMÉLIORER LE CADENCEMENT DES RÉCEPTIONS DES CAMIONS DANS LES USINES
des rendez-vous
Cette méthode de planification est basée sur
l’inscription d’un camion à un horaire précis.
La technique des rendez-vous individuels
(camion par camion) est couramment utilisée
en logistique dans la plupart des secteurs
d’activité. Elle permet également de tenir
compte des habitudes de travail des
fournisseurs.
La gestion peut être manuelle ou informatisée.
Dans ce dernier cas, elle peut devenir très
dynamique et interactive entre les différents
acteurs (échanges par Internet).
Exemple de planning hebdomadaire des rendez-vous (F32 = fournisseur 32)
" Réduire
la période de validité des
autorisations de livraison
Il s’agit de réaliser une classification des
fournisseurs afin d’identifier leurs contraintes
respectives, leurs habitudes de travail et de
cadencer le contingent de livraison par demijournée, par exemple, au lieu de la semaine
ou décade.
- les fournisseurs piliers : ils sont prioritaires
car leur fréquence de livraison est souvent
imposée par leur contrat d’approvisionnement,
- les fournisseurs effectuant des chargements
sur le trajet retour : ils peuvent également
être prioritaires puisque des horaires leur
sont imposés,
- les fournisseurs réguliers : ils ne viennent
qu’une fois par jour ou quelques fois par
semaine mais avec des habitudes de travail
bien établies,
- les fournisseurs irréguliers : ce sont souvent
les petits fournisseurs pour qui il est
envisageable d’imposer des livraisons sur
les plages horaires peu encombrées.
Sur certains sites, cette méthode est suffisante,
le volume d’arrivée à l’échelle de la demijournée pouvant être efficacement absorbé par
le parc.
Pour d’autres, cette méthode ne résout pas les
pics d’affluence sur la demi-journée. Le
problème n’est alors que déplacé et les
créneaux horaires les plus avantageux sont
engorgés. Décider de réduire cette période de
livraison d’une demi-journée conduit
inévitablement à la prise de rendez-vous.
4
- FORÊT
- cette méthode ne peut fonctionner que si les
horaires de rendez-vous sont bien respectés.
Avantages pour un site industriel
- les arrivées de camions sont lissées sur la
journée et donc les files d’attentes sont
réduites,
- les réceptionnaires de l’usine travaillent dans
de meilleures conditions,
- en cas d’impossibilité de livraison d’un
transporteur, l’usine peut être avertie
rapidement et prévenir un autre transporteur,
- souvent les temps d’attente occultent des
dysfonctionnements internes. Cette approche
permet à l’usine d’analyser ses dysfonctionnements et de fournir un meilleur service
aux transporteurs,
- une rigueur de travail est imposée.
Inconvénients et difficultés de cette
méthode
- de nouvelles contraintes sont données aux
transporteurs.
- la mise en application de cette méthode est
difficile à faire accepter aux fournisseurs bien
qu’une fois établie, elle apporte une sécurité
à tous les acteurs. Elle doit être appuyée par
les fournisseurs et transporteurs piliers,
- elle nécessite une forte implication au départ ;
ensuite, une routine s’instaure et un certain
nombre de rendez-vous peuvent être
reportés d’une semaine sur l’autre. La
principale difficulté est la construction des
premières grilles car les transporteurs
solliciteront souvent les mêmes rendez-vous,
- les transporteurs doivent modifier leurs
habitudes de travail ; or, pour la majorité ce
sont des entreprises artisanales,
5
Utilisation d’une plate-forme pour réguler les flux
de camions aux usines
Afin de tenir compte des contraintes liées aux
chargements des bois en forêt, des adaptations
sont possibles :
# Appliquer la méthode sur les produits qui
présentent le moins de contraintes (PCS par
exemple).
# Prévoir des plages de rendez-vous vides
pour absorber d’éventuels retards.
# Autoriser un délai d’entrée.
# Autoriser des annulations la veille et gérer
une liste d’attente.
# Autoriser des permutations de rendez-vous
entre transporteurs pour autant que les
nombres de tours soient respectés en fin de
période.
Cette liste n’est pas exhaustive et bien d’autres
adaptations peuvent être envisagées.
Cependant, il faut être vigilant car cette
méthode est basée sur des contraintes strictes
et tout assouplissement est un risque de dérive
par rapport aux objectifs initiaux.
Avantages pour un transporteur
- la durée de son passage à l’usine est connue
et fiable. Le transporteur peut donc beaucoup
plus facilement organiser et planifier ses
journées,
- le temps de travail des conducteurs est
optimisé puisqu’il n’y a plus de temps
d’attente sur site.
AFOCEL
Si la méthode des rendez-vous peut paraître
difficile à mettre en œuvre étant données les
contraintes d’approvisionnement en forêt, elle
peut être d’autant plus justifiée pour un schéma
d’organisation qui se rapproche des autres
secteurs d’activité (grande distribution par
exemple). En effet, dans le cadre du décret
n° 2003-4162, il est envisageable de placer,
autour d’une usine, une ou plusieurs platesformes de regroupement.
Les bois issus de l’exploitation forestière
seraient acheminés par des ensembles de
PTRA de 40 tonnes vers ces plates-formes.
A partir de ces nœuds, des rotations optimisées
de "trains routiers" (PTRA de 57 tonnes pour
des ensembles de 6 essieux) assureraient des
rotations régulières vers l’usine. Le trajet de la
plate-forme vers l’usine étant beaucoup moins
soumis aux aléas, un cadencement des
livraisons par rendez-vous peut être facilement
mis en place.
Usine 2
Ressource forestière
Plate-forme de
regroupement
Flux réguliers depuis la plate-forme
Usine 1
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
Réduire les temps d’attente des camions est
un objectif économique d’actualité compte
tenu de l’augmentation des flux routiers de
bois. Il s’agit avant tout d’un problème de
répartition de contraintes entre acteurs des
chaînes logistiques de mobilisation. Soit ces
contraintes sont supportées entièrement par
le maillon aval (le site industriel) et le parc à
bois doit alors disposer des moyens
nécessaires pour absorber les arrivées
irrégulières des camions. Soit elles sont
réparties entre les différents acteurs de la
chaîne : le service approvisionnement planifie
et gère en temps court le cadencement (avec
de nouveaux outils) qui doit être respecté par
les fournisseurs et les transporteurs.
Christophe GINET
AFOCEL Station Nord-Est
60, route de Bonnencontre
21170 Charrey-sur-Saône
Tél. : 03.80.36.36.20
Fax : 03.80.36.36.44
E-mail : [email protected]
ISSN : 0336-0261
6
INFORMATIONS
- FORÊT
Avec le développement des étiquettes
"intelligentes" appelées également étiquettes
RFID3 , l’origine des produits et la transmission
des informations administratives peuvent être
automatisées et le conducteur peut être dégagé
de toutes saisies (et donc des erreurs
associées).
" Adapter
les plages horaires d’ouverture
du parc
Sans contraintes précises d’arrivées des
camions sur une journée, le parc à bois doit
être ouvert sur des plages horaires
suffisamment larges afin de faire face aux
imprévus. Cette organisation est mise en place
en Finlande par exemple et permet une
régulation des arrivées des camions.
Une ouverture d’un parc à bois le samedi peut
permettre à des fournisseurs de mieux
organiser leur production à la semaine.
" Réguler le nombre de camions sur le site
La mise en place d’un système de régulation
(feu bicolore ou sonnerie d’autorisation
d’entrée) du nombre de camions sur le site
permet d’assurer au transporteur une très faible
variation du temps de présence de ses
conducteurs à l’usine. En revanche, il ne régule
pas l’attente devant le site. Un parking à
l’extérieur de l’usine peut alors être aménagé
pour les pauses légales des conducteurs.
L’optimisation en amont du site
industriel
Une autre solution pour réduire les temps
d’attente des camions est d’ajouter des
contraintes supplémentaires aux fournisseurs
et aux transporteurs afin de lisser les arrivées
des camions sur la période.
Plusieurs approches sont possibles en fonction
du degré d’irrégularité des arrivées sur un site :
Radio Frequency Identification : Système d’identification
par radiofréquence qui permet d’écrire, de stocker, de
lire et de corriger des informations du produit à tracer. Il
s’agit d’étiquettes pérennes (durée de vie moyenne :
4 ans). La communication est assurée à distance et peut
se faire, en mouvement, à travers différents matériaux
(bois, plastique, résine, etc.).
3
INFORMATIONS
AFOCEL
" Appliquer
une prime sur certains
créneaux horaires
La réduction de la durée de validité des
autorisations de livraison à une demi-journée
identifiée peut être améliorée par un système
de prime (à définir entre le fournisseur/
transporteur et l’industriel) pour les créneaux
les moins actifs au niveau du parc à bois.
Cependant, cette méthode peut décaler le
problème sur les créneaux horaires les plus
avantageux.
" Gérer
- FORÊT
INFORMATIONS
AMÉLIORER LE CADENCEMENT DES RÉCEPTIONS DES CAMIONS DANS LES USINES
des rendez-vous
Cette méthode de planification est basée sur
l’inscription d’un camion à un horaire précis.
La technique des rendez-vous individuels
(camion par camion) est couramment utilisée
en logistique dans la plupart des secteurs
d’activité. Elle permet également de tenir
compte des habitudes de travail des
fournisseurs.
La gestion peut être manuelle ou informatisée.
Dans ce dernier cas, elle peut devenir très
dynamique et interactive entre les différents
acteurs (échanges par Internet).
Exemple de planning hebdomadaire des rendez-vous (F32 = fournisseur 32)
" Réduire
la période de validité des
autorisations de livraison
Il s’agit de réaliser une classification des
fournisseurs afin d’identifier leurs contraintes
respectives, leurs habitudes de travail et de
cadencer le contingent de livraison par demijournée, par exemple, au lieu de la semaine
ou décade.
- les fournisseurs piliers : ils sont prioritaires
car leur fréquence de livraison est souvent
imposée par leur contrat d’approvisionnement,
- les fournisseurs effectuant des chargements
sur le trajet retour : ils peuvent également
être prioritaires puisque des horaires leur
sont imposés,
- les fournisseurs réguliers : ils ne viennent
qu’une fois par jour ou quelques fois par
semaine mais avec des habitudes de travail
bien établies,
- les fournisseurs irréguliers : ce sont souvent
les petits fournisseurs pour qui il est
envisageable d’imposer des livraisons sur
les plages horaires peu encombrées.
Sur certains sites, cette méthode est suffisante,
le volume d’arrivée à l’échelle de la demijournée pouvant être efficacement absorbé par
le parc.
Pour d’autres, cette méthode ne résout pas les
pics d’affluence sur la demi-journée. Le
problème n’est alors que déplacé et les
créneaux horaires les plus avantageux sont
engorgés. Décider de réduire cette période de
livraison d’une demi-journée conduit
inévitablement à la prise de rendez-vous.
4
- FORÊT
- cette méthode ne peut fonctionner que si les
horaires de rendez-vous sont bien respectés.
Avantages pour un site industriel
- les arrivées de camions sont lissées sur la
journée et donc les files d’attentes sont
réduites,
- les réceptionnaires de l’usine travaillent dans
de meilleures conditions,
- en cas d’impossibilité de livraison d’un
transporteur, l’usine peut être avertie
rapidement et prévenir un autre transporteur,
- souvent les temps d’attente occultent des
dysfonctionnements internes. Cette approche
permet à l’usine d’analyser ses dysfonctionnements et de fournir un meilleur service
aux transporteurs,
- une rigueur de travail est imposée.
Inconvénients et difficultés de cette
méthode
- de nouvelles contraintes sont données aux
transporteurs.
- la mise en application de cette méthode est
difficile à faire accepter aux fournisseurs bien
qu’une fois établie, elle apporte une sécurité
à tous les acteurs. Elle doit être appuyée par
les fournisseurs et transporteurs piliers,
- elle nécessite une forte implication au départ ;
ensuite, une routine s’instaure et un certain
nombre de rendez-vous peuvent être
reportés d’une semaine sur l’autre. La
principale difficulté est la construction des
premières grilles car les transporteurs
solliciteront souvent les mêmes rendez-vous,
- les transporteurs doivent modifier leurs
habitudes de travail ; or, pour la majorité ce
sont des entreprises artisanales,
5
Utilisation d’une plate-forme pour réguler les flux
de camions aux usines
Afin de tenir compte des contraintes liées aux
chargements des bois en forêt, des adaptations
sont possibles :
# Appliquer la méthode sur les produits qui
présentent le moins de contraintes (PCS par
exemple).
# Prévoir des plages de rendez-vous vides
pour absorber d’éventuels retards.
# Autoriser un délai d’entrée.
# Autoriser des annulations la veille et gérer
une liste d’attente.
# Autoriser des permutations de rendez-vous
entre transporteurs pour autant que les
nombres de tours soient respectés en fin de
période.
Cette liste n’est pas exhaustive et bien d’autres
adaptations peuvent être envisagées.
Cependant, il faut être vigilant car cette
méthode est basée sur des contraintes strictes
et tout assouplissement est un risque de dérive
par rapport aux objectifs initiaux.
Avantages pour un transporteur
- la durée de son passage à l’usine est connue
et fiable. Le transporteur peut donc beaucoup
plus facilement organiser et planifier ses
journées,
- le temps de travail des conducteurs est
optimisé puisqu’il n’y a plus de temps
d’attente sur site.
AFOCEL
Si la méthode des rendez-vous peut paraître
difficile à mettre en œuvre étant données les
contraintes d’approvisionnement en forêt, elle
peut être d’autant plus justifiée pour un schéma
d’organisation qui se rapproche des autres
secteurs d’activité (grande distribution par
exemple). En effet, dans le cadre du décret
n° 2003-4162, il est envisageable de placer,
autour d’une usine, une ou plusieurs platesformes de regroupement.
Les bois issus de l’exploitation forestière
seraient acheminés par des ensembles de
PTRA de 40 tonnes vers ces plates-formes.
A partir de ces nœuds, des rotations optimisées
de "trains routiers" (PTRA de 57 tonnes pour
des ensembles de 6 essieux) assureraient des
rotations régulières vers l’usine. Le trajet de la
plate-forme vers l’usine étant beaucoup moins
soumis aux aléas, un cadencement des
livraisons par rendez-vous peut être facilement
mis en place.
Usine 2
Ressource forestière
Plate-forme de
regroupement
Flux réguliers depuis la plate-forme
Usine 1
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
Réduire les temps d’attente des camions est
un objectif économique d’actualité compte
tenu de l’augmentation des flux routiers de
bois. Il s’agit avant tout d’un problème de
répartition de contraintes entre acteurs des
chaînes logistiques de mobilisation. Soit ces
contraintes sont supportées entièrement par
le maillon aval (le site industriel) et le parc à
bois doit alors disposer des moyens
nécessaires pour absorber les arrivées
irrégulières des camions. Soit elles sont
réparties entre les différents acteurs de la
chaîne : le service approvisionnement planifie
et gère en temps court le cadencement (avec
de nouveaux outils) qui doit être respecté par
les fournisseurs et les transporteurs.
Christophe GINET
AFOCEL Station Nord-Est
60, route de Bonnencontre
21170 Charrey-sur-Saône
Tél. : 03.80.36.36.20
Fax : 03.80.36.36.44
E-mail : [email protected]
ISSN : 0336-0261
6