Cavalleria rusticana Pagliacci

Transcription

Cavalleria rusticana Pagliacci
Dossier pédagogique
Saison 2016 - 2017
Contact : Hervé Petit • tél + 33 (0)3 68 98 75 23 • courriel : [email protected]
Opéra national du Rhin • 19 place Broglie
BP 80 320 • 67008 Strasbourg
Cavalleria rusticana
Pagliacci
Pietro Mascagni
Ruggiero Leoncavallo
En deux mots
du rhin
opéra d'europe
operanationaldurhin.eu
Quand deux villages du sud de l’Italie défrayent la
chronique avec de sordides faits divers sur fond de
religion et d’adultère. Deux opéras-mélodrames d’une
redoutable efficacité.
Nouvelles productions
Direction musicale
Daniele Callegari
Mise en scène
Kristian Frédric
Décors
Bruno de Lavenère
Costumes
Gabriele Heimann
Lumières
Nicolas Descoteaux
Cavalleria rusticana
Pagliacci
Paysannerie chevaleresque
Melodramma en un acte
Livret de Giovanni Targioni-Tozzetti
et Guido Menasci
Créé au Teatro Costanzi de Rome
le 17 mai 1890
Dramma en deux actes
Livret du compositeur
Créé au Teatro dal Verne à Milan
le 21 mai 1892
Santuzza
Géraldine Chauvet
Turiddu
Stefano La Colla
Alfio
Elia Fabbian
Mamma Lucia
Stefania Toczyska
Lola
Lamia Beuque
Canio (Pagliaccio)
Stefano La Colla
Nedda (Colombina)
Brigitta Kele
Tonio (Taddeo)
Elia Fabbian
Silvio
Vito Priante
Beppe (Arlecchino)
Enrico Casari
Chœurs de l’OnR
Petits Chanteurs
de Strasbourg
Maîtrise de l’OnR
Orchestre philharmonique de
Strasbourg
STRASBOURG Opéra
sa 3, ma 6, je 8, ma 13, je 15
juin 20 h
di 11 juin 17 h
MULHOUSE La Filature
ve 23 juin 20 h
di 25 juin 17 h
Rencontre avec Daniele Callegari,
Kristian Frédric et Géraldine Chauvet
Strasbourg Librairie Kléber
ve 2 juin 18 h
entrée libre
Langue : italien surtitré en français et en allemand
Durée approximative : 3 h (entracte compris)
Conseillé à partir de 10 ans
Cavalleria rusticana
Argument
Acte unique
Un village de Sicile, le jour de Pâques.
Alors que le rideau n’est pas encore levé, on entend Turiddu chanter en pleine nuit une romance pour Lola.
L’opéra s’ouvre sur la place du village au petit matin. D’abord déserte, elle est bientôt peuplée par ses
habitants tandis que le clocher du village les convie à la messe. Parmi eux, Santuzza est à la recherche
de Turridu. Elle se rend chez Mamma Lucia qui tente d’abord de l’éconduire en affirmant que son fils est
parti en ville se réapprovisionner mais la jeune femme sait qu’on l’a vue errer en pleine nuit aux environs.
Lorsque Mamma Lucia l’invite à entrer, elle refuse et se déclare étrangement excommuniée. Mais leur
conversation est interrompue par l’arrivée d’Alfio, le mari de Lola. Celui-ci se réjouit de son métier ainsi
que de la fidélité de son épouse. Il demande du vin à Mamma Lucia qui répète que son fils est allé en
chercher. Alfio est étonné car il a vu Turridu à proximité de sa maison : les craintes de Santuzza semblent
se confirmer. Les cloches se remettent à sonner. Dans l’église, un chant religieux se fait entendre tandis
qu’à l’extérieur l’hymne de la Résurrection est entonné par Santuzza et la foule en procession. Puis la place
se vide et laisse Santuzza et Mamma Lucia seules pendant le début de la célébration de l’office. La jeune
femme lui confie son histoire : Turridu était amoureux de Lola avant de partir pour l’armée mais celle-ci
a fini par épouser Alfio. À son retour, le garçon s’est entiché de Santuzza et l’a conquise, mais peu à peu
Lola a réussi à regagner ses faveurs. Mamma Lucia est bouleversée par la nouvelle avant de rejoindre à
son tour les fidèles dans l’église. C’est à ce moment que Turridu paraît : Santuzza ne peut s’empêcher de
lui reprocher son infidélité, ce que le jeune homme dément. On entend alors la voix de la coquette Lola
qui traverse bientôt la place et en profite pour narguer Santuzza avant de rentrer elle aussi dans l’église.
Turridu la rejoint avec empressement sans que sa fiancée ne parvienne à le retenir. Cette dernière, à bout,
se met à le maudire. Passe Alfio : elle décide de tout lui révéler. Le mari trompé jure de se venger. Santuzza,
tout à coup prise de remords car elle redoute une issue funeste, préfère quitter les lieux.
La place est totalement déserte. Un intermezzo symphonique se fait entendre.
C’est la sortie de la messe : les femmes s’apprêtent à rentrer à la maison, Turridu invite les hommes à boire
un verre dans la taverne de sa mère. Mais Alfio refuse prétextant que le vin pourrait l’empoisonner : Turridu
comprend le sens caché du message et sait maintenant qu’il ne pourra pas échapper à un duel au couteau
avec son rival. Les femmes, dont Lola, s’échappent pleines d’effroi tandis que les deux hommes se donnent
l’accolade rituelle et conviennent du lieu de leur combat à mort. Sentant que l’issue risque de lui être
défavorable, Turridu fait ensuite ses adieux à sa mère et la prie de s’occuper de Santuzza. Cette dernière ne
comprend rien de ce qui est en train de se tramer. Turridu rejoint Alfio tandis que Santuzza, folle d’angoisse,
accourt vers Mamma Lucia. Les deux femmes attendent à présent le résultat de la confrontation. Une voix
rompt tout à coup le silence : Turridu a été tué. Santuzza et Mamma Lucia s’effondrent de désespoir.
Les personnages
Santuzza, une jeune paysanne
Turiddu, un jeune paysan
Mamma Lucia, la mère de Turridu
Alfio, un charretier
Lola, la femme d’Alfio
Villageoises, villageois (chœurs)
L’orchestre
Quintette à cordes
Harpe
Orgue
2 piccolos
2 flûtes
2 hautbois
2 clarinettes
2 bassons
2 trompettes
4 cors
3 trombones
1 tuba basse
2 timbales
Grosse caisse
Tambourin
Fouet
Grelots
2 cloches (la-mi)
Soprano
Ténor
Mezzo-Soprano
Baryton
Mezzo-soprano
Pagliacci
Argument
Un village de Calabre, le jour de l’Assomption.
Prologue
En costume de Taddeo, personnage typique de la commedia dell’arte, le bossu Tonio fait son apparition
devant le rideau. Il s’adresse directement aux spectateurs et leur annonce qu’ils vont assister à la
représentation d’une histoire vraie avec de véritables larmes et souffrances car les artistes sont comme
eux des êtres humains.
Acte I
Les villageois se réjouissent d’accueillir Canio et sa troupe ambulante pour une représentation à la nuit
tombée. Une fois la parade terminée, les artistes s’installent. Alors que Tonio cherche à aider Nedda à sortir
de la voiture, Canio le gifle et fait descendre lui-même sa femme. Le bossu, vexé, jure qu’il se vengera.
Mais tandis que Canio et Beppe rejoignent les habitants à la taverne, lui préfère rester au campement et
provoque la moquerie des villageois persuadés qu’il va en profiter pour courtiser Nedda. Canio le prévient
ouvertement devant l’assistance : contrairement au théâtre où tout finit bien, quiconque touchera à sa
femme le paiera de son sang. Les cloches sonnent les Vêpres : la foule se disperse, Nedda reste seule.
Elle ne peut masquer son effroi face à l’avertissement de son mari et songe à sa liberté perdue. Tonio,
venu quand même lui faire la cour, reçoit un coup de fouet en récompense de son empressement et s’en
va. C’est alors que Sylvio paraît, un jeune paysan devenu l’amant de la jeune femme. Après une longue
hésitation chez cette dernière, tous deux décident de fuir après la représentation. Mais Tonio a surpris
leur conversation et s’empresse d’aller informer Canio de ce qui se trame dans son dos. Ce dernier accourt
au campement, entend les derniers mots échangés par les deux amants, mais ne peut rattraper le garçon
qui s’enfuit par les champs. Nedda ne doit alors son salut qu’à Tonio et Beppe qui empêchent Canio de la
frapper violemment car elle refuse de révéler son identité. Le bossu souffle une meilleure idée à son patron
: attendre la représentation où Sylvio sera certainement présent et se trahira par un geste ou un regard
déplacé. Canio reste seul et se prépare pour le spectacle. Tandis qu’il se maquille, il ne peut masquer sa
souffrance et se désole du paradoxe de devoir faire rire alors qu’il a le cœur brisé.
Acte II
Le spectacle va commencer. Tonio presse les spectateurs de s’asseoir. Nedda qui encaisse les billets met
discrètement en garde Sylvio. Le rideau se lève : la jeune femme joue le rôle de Colombine. Restée seule en
l’absence de son Paillasse de mari, elle écoute la sérénade de Beppe-Arlequin. Mais à la place de son amant,
c’est Tonio-Taddeo qui paraît sur le pas de la porte. Celui-ci fait une cour si empressée à la belle qu’elle appelle
à l’aide Arlequin. Il le chasse à coup de pied pour la plus grande joie du public. Puis il remet à sa maîtresse
une bouteille de vin et un somnifère destinés à son mari afin que les deux puissent s’enfuir tranquillement.
Alors que Canio-Paillasse entre en scène, ces derniers se séparent. Le mari trompé surprend la même phrase
échangée par Nedda et Sylvio à l’acte précédent ce qui le trouble profondément. La confrontation théâtrale
qui s’en suit dérape car Canio cherche en réalité à connaître le nom de son vrai rival. Nedda tente en vain
de ramener son époux à la comédie initiale. Le public, qui ne perçoit pas le double langage, est saisi par
un réalisme aussi saisissant. Canio ne parvient bientôt plus à se maîtriser et sort un couteau. Plus personne
n’est dupe de ce qui se trame. Nedda tente de quitter la scène mais son mari la frappe mortellement :
elle s’effondre dans les bras de Sylvio venu lui porter secours. Ce dernier subit à son tour les assauts de
Canio. Puis, devant les spectateurs horrifiés, celui-ci annonce froidement que la comédie est terminée.
Les personnages
Canio / Pagliacci, directeur d’une troupe Ténor
Nedda / Colombina, son épouse
Soprano
Tonio / Taddeo, un clown
Baryton
Beppe / ArlequinTénor
Sylvio, un paysanBaryton
Villageoises, villageois (chœurs)
L’orchestre
Quintette à cordes
Ottavino
3 flûtes
2 hautbois
Cor anglais
2 clarinettes
3 bassons
Clarone
4 cors
3 trompettes
3 trombones
1 tuba basse
Timbales
Grosse caisse
Cymbale
2 Harpes
à écouter, à voir (intégrale des deux opéras)
> Stefano Ranzanni, Choeurs et orchestre de l’Opéra de Zurich, José Cura (Turridu/Canio), Paoletta Marrocu
(Santuzza), Fiorenza Cedolins (Nedda) DVD Arthaus Musik (2010)
> Georges Prêtre, Chœurs et orchestre de La Scala de Milan, Plácido Domingo (Turridu/Canio), Elena
Obraztsova (Santuzza), Teresa Stratas (Nedda) CD Decca (1985)
Le vérisme
D’après le courant littéraire italien du XIXe siècle, Le vérisme est un terme provenant de l’italien verismo
à partir de vero qui signifie «vrai». L’auteur doit ainsi s’inspirer de la vérité. Ce mouvement résonne
familièrement avec le réalisme et le naturalisme français instaurés par Honoré de Balzac (La Comédie
Humaine…), Emile Zola (Thérèse Raquin…) ou encore Gustave Flaubert (Madame Bovary, L’Education
Sentimentale…). L’écrivain italien Giovanni Verga (1840-1922) en est le chef de file. La musique est
également gagnée par ce principe esthétique : les opéras véristes se déroulent dans un cadre réaliste
avec des situations issues de la vie quotidienne. Le héros vériste est un homme du peuple ; il fait partie
des gens modestes. Il s’inscrit ainsi aux antipodes du héros mythique de type wagnérien. On présente
souvent Cavalleria rusticana et Pagliacci comme les manifestes du vérisme sur le plan musical. Le titre
même de Cavalleria rusticana (littéralement « chevalerie rustique ») annonce le projet vériste : l’opéra
transpose chez des gens simples les éléments qu’on retrouvait auparavant dans les drames ayant de hautes
personnalités comme protagonistes. Dans Pagliacci, un prologue permet une mise en abyme et rappelle
que ce qui va être joué est une « tranche de vie ». Sur le plan musical, le chant orné est délaissé au
profit de lignes vocales plus tendues. On note également des inspirations tirées de la musique populaire.
Le Prologue de Pagliacci par Ruggero Leoncavallo libretto
à travers ce prologue devenu célèbre, le personnage de Tonio (grossièrement déguisé en Taddeo) efface la
frontière entre la fiction et la réalité.
PROLOGUE
(Tonio, en costume de Taddeo de la Commedia dell’arte paraît devant le rideau.)
TONIO :
S’il vous plaît ! Permettez !
Mesdames et messieurs ! Excusez-moi
de me présenter seul. Je suis le Prologue.
Puisque l’auteur fait revivre
les masques de l’anciennes comédie,
il veut aussi reprendre
les anciens usages de la scène,
et c’est pourquoi il m’envoie.
Mais non pour vous dire, comme avant :
« les larmes que nous versons sont fausses !
De nos angoisses et de notre martyre,
ne vous alarmez point ! ». Non, non !
L’auteur a plutôt cherché à peindre
une tranche de vie.
Il a pour seule maxime que l’artiste
est un homme, et que c’est pour les hommes
qu’il doit écrire. Et s’inspirer de la vérité.
Au fond de son âme, un nid de souvenirs
chanta un jour, et avec de vraies larmes,
il écrivit, ses soupirs marquant la mesure.
Vous verrez donc aimer comme aiment
les hommes, vous verrez de la haine
les sinistres effets, vous entendrez de la douleur
les spasmes, des cris de rage et des rires sardoniques !
Et vous, plutôt que nos pauvres défroques
de bouffons, considérez nos âmes,
car nous sommes des hommes,
de chair et d’os, qui, tout comme vous,
respirons l’air de ce monde orphelin !
Voici quel est le thème. Maintenant,
écoutez comme ils se développe.
(criant vers la scène)
Allons-y ! Commençons !
Pietro Mascagni (1863-1945)
Compositeur
Mascagni naît à Livourne en 1863. Son père est boulanger, et sa mère meurt alors qu’il est encore très jeune. Son
père veut qu’il aille étudier le droit, mais Pietro va étudier la musique au conservatoire de Milan où il a Ponchielli
comme professeur et Puccini comme condisciple. Puis il abandonne ses études et devient le directeur d’une petite
troupe d’opérette. Il s’installe dans une petite ville, Cerignola, où il devient professeur de musique et chef du petit
orchestre local. Le jeune compositeur vit dans une relative pauvreté jusqu’à sa victoire au concours Sonzogno avec
son opéra le plus célèbre : Cavalleria rusticana (1889), d’après une histoire de Giovanni Verga. C’est le jour où il
a commencé ce petit opéra que sa première fille est née. Ce bonheur conjugal lui donne la force d’écrire cette
œuvre en une vingtaine de jours. Cavalleria est représenté en 1890, le succès est étourdissant : en moins d’un an,
Mascagni est célèbre dans le monde entier. Même Mahler est enthousiasmé, alors que celui-ci, par exemple,
ricanait lors d’une représentation de La Bohème de Puccini. Cela illustre le fait que Mascagni sera d’ailleurs pendant
sa jeunesse autant estimé, sinon plus que ce dernier. C’est la première manifestation du vérisme musical. Suivent
d’autres opéras, dont les plus célèbres furent : L’Amico Fritz (1891) et Iris (1898), considéré comme son meilleur opéra,
encore joué en Italie. On mentionnera également : Gugliemo Ratcliff (opéra commencé avant Cavalleria rusticana,
terminé après), Zanetto, Amica, Il Piccolo Marat et Néron, plus une petite opérette : Si. Mascagni mena une brillante
carrière de chef d’orchestre. Il prononça l’éloge funèbre de son ami Puccini lorsque celui-ci mourut prématurément
en 1924. Il décède à Rome en 1945, après une vieillesse qui ternit l’image qu’il légua à la postérité, le compositeur
septuagénaire étant devenu un proche de Benito Mussolini, qui le nomme par décret, en 1929, parmi les premiers
membres de l’Académie d’Italie, créée trois ans plus tôt.
Ruggero Leoncavallo (1857-1919)
Compositeur
Si le nom de Ruggero Leoncavallo reste attaché à l’opéra Pagliacci (Paillasse), considéré comme un manifeste du
vérisme, sa biographie est truffée de légendes qu’il a lui-même fabriquées. De manière certaine, on sait qu’il est fils
de magistrat, qu’il a étudié au conservatoire de Naples, qu’il a suivi à Bologne les cours du poète Giosuè Carducci,
qu’il a voyagé en Égypte avant d’arriver à Paris où il a joué du piano pour gagner sa vie dans les cafés-concerts.
À Paris, Leoncavallo se lie d’amitié avec Jules Massenet et le baryton Victor Maurel. Il commence alors à rédiger
des livrets en s’inspirant de modèles littéraires (il avait déjà écrit Chatterton 1866), mais c’est seulement en
1892 qu’éclatera son talent avec Pagliacci, un succès universel qui lui ouvrira de nombreux horizons. également
l’auteur d’une Bohème (1897) le succès lui sera confisqué au profit de la version de Puccini qui lui aurait volé
le sujet. Leoncavallo a abordé d’autres genres : opérette et drame musical. L’artiste reçoit parfois des commandes
de Guillaume II, comme Der Roland von Berlin (1904), et il se lance dans la composition d’opérettes avant de
renouer avec son style initial pour Œdipe Roi 1920 qui est créé de façon posthume. Il fait partie de la Giovane Scuola,
groupe fondé en 1890 qui réunit des compositeurs tels que Puccini, Giordano, Cilea, Franchetti.
Bibliographie sélective autour de la metafiction1
> IXe siècle : Les Contes des mille et une nuits (des histoires dans une histoire)
> 1605-1615 : Don Quichotte, écrit par Miguel de Cervantès (parodie des romans de chevalerie)
> 1760-1770 : Vie et opinions de Tristram Shandy, gentilhomme de Laurence Sterne
> 1765-1784 : Jacques le Fataliste et son maître par Denis Diderot
> 1969 : Sarah et le lieutenant français de John Fowles
> 1979 : Si par une nuit un voyageur d’Italo Calvino (un roman sur un lecteur lisant un roman)
1892, date de la création de l’opéra Pagliacci
Littérature > Le poète Paul Verlaine publie Mes hôpitaux
> L’écrivain Xavier Marmier décède le 11 octobre à Paris. Il lègue à sa ville natale de Pontarlier
sa bibliothèque personnelle d’environ 6 000 ouvrages.
Histoire > 27 février : La France, sous le gouvernement d’Émile Loubet.
> 16 août : début de la Grève des mineurs de Carmaux, défendus à l’assemblée nationale par Jean Jaurès.
La grève dure jusqu’en 1895.
> 1er janvier : ouverture du centre d’accueil des immigrants à Ellis Island.
> Naissance du parti socialiste italien sous Filippo Turati et Guido Albertelli. Le parti de gauche est
dissous en novembre 1994.
Science > Jesse W.Reno dépose un brevet sur l’escalier mécanique, ancêtre de l’escalator.
> Le 9 septembre, l’astronome américain Edward Emerson Barnard découvre Amalthée, satellite naturel
de Jupiter. Amalthée est le dernier satellite naturel à être découvert par observation visuelle directe.
Musique > Claude Debussy entreprend Prélude à l’après-midi d’un faune en s’inspirant du poème de Mallarmé.
> Jules Massenet, compositeur du célèbre opéra Don Quichotte, crée à Vienne, Werther un drame lyrique.
> Marcel Proust, est nommé à la tête de la commission de réforme de la musique au conservatoire.
Cinéma > Emile Reynaud présente au musée Grévin des pantomimes lumineuses. Ce sont les premières
apparitions de dessins-animés et de projections en mouvement sur grand-écran.
Beaux-Arts > Le peintre Auguste Renoir peint le portrait de Stéphane Mallarmé.
1 Processus d’écriture narrative autoréférentielle qui dévoile au lecteur/spectateur ses propres mécanismes
Prolongements pédagogiques
Arts du langage
> Deux livrets concis sur le thème de passions amoureuses qui se terminent dans le sang
> Les personnages sont des hommes comme les autres : le vérisme, hérité du naturalisme des romans
d’Émile Zola
> Quand fiction et réalité se rejoignent : inventer, écrire une intrigue à partir d’un fait-divers Débats, discussions :
> Règlements de compte, instincts parfois violents régis par les sentiments de colère,
passion et vengeance
Pagliacci :
> Mise en abyme virtuose de l’action dramatique
> Le rôle du personnage de Canio qui doit faire rire malgré sa peine, la question de la distanciation entre
le corps et l’esprit lorsqu’on est comédien
> Paradoxe sur le comédien, essai sur le théâtre de Denis Diderot
Arts du son
> Lyrisme et bel canto : le chant comme vecteur d’émotion
> Vérisme musical et atmosphère sonore réaliste : chansons populaires, cloches, appels de trompette
> Sicilienne, tarentelle, chanson napolitaine, chœurs de villageois, autant de références à l’inspiration
populaire italienne
> Des aides-mémoires efficaces : les Leitmotive
Pagliacci :
> Le célèbre air pour ténor : « Vesti la giubba » repris dans le film Les Incorruptibles de B. De Palmas
(scène accessible sur le Net)
> Menuet, gavotte et sérénade
> Pulcinella d’I. Stravinsky, Les forains d’H. Sauguet, Le Carnaval opus 9 (Pierrot et Arlequin) pour piano de
R. Schumann, Sonate n°1 pour piano et violoncelle de C. Debussy, Pierrot lunaire d’A. Schönberg,
musique et chanson du film La Strada de F. Fellini
Arts du visuel
> En partant de mots-clés, création d’affiches qui reflètent les atmosphères de Cavalliera rusticana et
de Pagliacci
Pagliacci :
> Lecture d’images et/ou atelier de pratique : affiches sur le thème des artistes ambulants ou de
bateleurs de foire
> Dessins et/ou création de masques et costumes des personnages de la commedia dell’arte (Colombine,
Pierrot, Arlequin dans l’opéra)
Histoire des arts, PEAC, EPI
> L’art comme expression de la vie réelle :
→ Naturalisme et vérisme, mouvement expressionniste, cinéma néoréaliste, film West Side Story de
Robert Wise (1960)
→ Street art, rap et Hip-hop, mime
> Mise en abyme (Pagliacci) et géométrie fractale : → Théâtre, opéra et danse, œuvres de J.S. Bach (principe du canon par augmentation), musique sérielle,
« musique brownienne »
→ Art fractal et arts numériques, beaux-arts, design
→ Fractales et récursivité en mathématiques et en SVT/corps humain et nature (Site Le café pédagogique
« Maths : des activités sur les fractales au collège et au lycée »)
Géographie
> Le Mezzogiorno (désigne l’ensemble des régions péninsulaires et insulaires du Sud de l’Italie) où se
déroulent les actions des deux opéras