Cavalleria Rusticana (Œuvre - Pietro Mascagni

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Cavalleria Rusticana (Œuvre - Pietro Mascagni
Tout l'univers de l'art lyrique
Cavalleria Rusticana - Cavalleria Rus...
Informations générales
Compositeur :Pietro Mascagni
Librettiste :Giovanni Targioni Tozzetti
Année de création :1890
Lieu de création :Italie
Nombre d'acte :1
Langue originale :Italien
Maison d'opéra de la production originale :Teatro Costanzi - Teatro dell'Opera di Roma
Description de l'Œuvre
On considère généralement cet opéra comme le premier témoignage officiel du vérisme musical. Le livret
s’inspire d’une nouvelle brève et intense du romancier sicilien Giovanni Verga, chef de file du
mouvement littéraire italien appelé le vérisme. Elève de Ponchielli, le jeune Mascagni n’était qu’un
obscur professeur de musique quand son opéra, représenté à Rome avec un immense succès, le rendit
célèbre dans le monde entier. Verdi lui-même aurait dit après l’avoir entendu : « je puis mourir
tranquille ». Cavalleria Rusticana qu’on pourrait traduire par Chevalerie paysanne se caractérise par la
simplicité extrême de son intrigue où s’affrontent les excès de la jalousie et l’exaltation du sentiment de
l’honneur. Mascagni a su restituer toute sa force à un fait divers sanglant. La musique simple et
énergique suscite efficacement l’émotion. Cavalleria Rusticana est le plus souvent représentée avec un
autre ouvrage d’inspiration vériste, Paillasse composé en1892 par Ruggero Leoncavallo. Ces deux
ouvrages jumeaux par la construction dramatique et le style, sont liés d’une manière unique dans
l’histoire de l’opéra à tel point qu’on les désigne parfois sous l’abréviation Cav/Pag .
Résumé
C’est le matin de Pâques dans un village sicilien. Une jeune fille triste et inquiète, Santuzza, est à la
recherche de son amant Turridu qui l’a trahie pour renouer avec Lola son ancienne fiancée, qu’il a
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retrouvée mariée au riche Alfio à son retour de l’armée. Santuzza essaie vainement de reconquérir son
amant. Folle de jalousie, elle dénonce Lola et Turridu à Alfio, le mari trompé. Dès lors, le destin de
Turridu est scellé. Alfio le provoque en duel. Après avoir fait ses adieux à sa mère, Turridu se rend au
rendez-vous fatal.
Acte unique
C’est le matin de Pâques sur la place d’un village sicilien. Après un long prélude orchestral où s’exprime
le désespoir de Santuzza, on entend en coulisses une « sicilienne » chantée par Turridu qui exalte la
beauté de Lola pour laquelle il se dit prêt à perdre la vie. Le rideau se lève ensuite, laissant apparaître la
place qui se remplit lentement d’hommes et de femmes rassemblés pour assister à la messe. On aperçoit
l’église et la maison de la mère de Turridu, la cabaretière Mamma Lucia. Apparaît Santuzza, une jeune
paysanne tourmentée par la tristesse et l’inquiètude. Elle se dirige vers Mamma Lucia pour lui demander
où se trouve son fils. Lucia affirme que Turridu est parti la veille au soir chercher du vin en ville, mais
Santuzza sait que le jeune homme a passé la nuit au village. Leur conversation est interrompue par le
charretier Alfio qui arrive en chantant les petites joies de sa vie d’homme simple. Alfio confirme qu’il a
aperçu Turridu la nuit, près de sa propre maison. Tout le monde se rassemble pour former une
procession qui pénètre dans l’église en chantant l’hymne de Pâques dans un grand élan de ferveur
religieuse. Santuzza et Lucia restent seules. La jeune fille raconte alors l’histoire de son amour trahi (Voi
lo sapete, o mamma…). La romance de Santuzza contient l’exposition du drame qui va se dérouler.
Turridu avait autrefois courtisé Lola mais à son retour de l’armée, il l’a retrouvée mariée au charretier
Alfio. Il s’est alors consolé dans les bras de Santuzza qui l’aime à la folie. Mais la coquette Lola a voulu
reprendre son ancien amant et n’a pas hésité à tromper son mari, Alfio qui est le seul à ignorer l’adultère.
Mama Lucia est bouleversée par cette révélation lourde de menaces. Arrive enfin Turridu que Santuzza
essaie de reconquérir ; mais une vive querelle éclate entre les deux amants. Ivre de désespoir, Santuzza
maudit Turridu et va le dénoncer à Alfio qui jure de se venger. Tous les fils de la tragédie sont noués.
C’est le moment du grand intermezzo symphonique qui annonce le dénouement tragique.
Les hommes du village se retrouvent à l’auberge de Mamma Lucia. Turridu retient Lola et lève un
toast auquel il convie Alfio qui refuse avec mépris. Les deux hommes s’embrassent comme le veut la
coutume sicilienne avant un duel, Turridu mordant l’oreille d’Alfio en le serrant contre lui. Turridu sait
qu’il doit maintenant faire ses adieux à sa mère. Il lui demande de prendre soin de la pauvre Santuzza
avant de rejoindre son rival pour le duel fatal. Santuzza folle d’angoisse le regarde partir et se jette dans
les bras de Mamma Lucia. Un terrible hurlement déchire le silence : « on a tué compère Turridu ! »
Mamma Lucia et Santuzza s’effondrent dévastées par la douleur.
Pour aller plus loin
« Cav and Pag » c’est ainsi que les amateurs d’opéra ont pris l’habitude de
désigner les deux ouvrages jumeaux emblématiques du vérisme, Cavalleria
rusticana et Pagliacci, depuis que le Metropolitan Opera de New-York a
pris l’initiative de les faire représenter ensemble un soir de 1895 parce que
chacun d’eux était trop court pour remplir à lui seul une soirée. Ce
rapprochement dont il n’y a pas d’autre exemple est devenu presque
systématique bien qu’il ne résulte d’aucune stratégie concertée de la part
des deux compositeurs, Mascagni et Leoncavallo. Pourtant, au-delà des
contingences liées à une représentation, presque tout semblait destiner « Cav and Pag » à devenir les
deux frères inséparables du répertoire lyrique.