Les bagages de Carlos - Diffusions Amal`Gamme

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Les bagages de Carlos - Diffusions Amal`Gamme
Les bagages de Carlos
Même si nous travaillons toujours très fort à nous créer un petit coin de terre où il nous
fait bon vivre, grandir, espérer, aimer, nous épanouir, le goût du voyage est presque sans
cesse présent dans la plupart de nos esprits. Même si le « home sweet home » occupe une
place très importante dans nos vies, l’appel du large est une dimension non négligeable
de nos existences. Heureusement, il y a beaucoup de façons de voyager, même si les
disponibilités ou l’argent ne sont pas souvent au rendez-vous.
Une de ces façons est la musique. C’est cette invitation à faire nos bagages qu’avaient
lancée les Diffusions Amal’Gamme et à laquelle a répondu un public fort nombreux en ce
magnifique samedi de début octobre. Le guide, Carlos Marcelo Martinez, s’est installé
l’espace d’une couple d’heures avec ses deux complices sur la scène d’Amal’Gamme à
Prévost. L’ambiance était fébrile comme lors d’un départ dans la salle d’attente d’un
aéroport. Puis, nous nous sommes envolés.
Le guitariste et chanteur, Carlos Marcelo Martinez, originaire d’Argentine, a, dès le
départ, le physique que nous avons en tête d’un guitariste argentin, celui de séduire
immédiatement toute la gent féminine. Toutefois, le physique perdrait de son lustre si le
talent n’était pas lui aussi au rendez-vous. Comme, lorsque l’avion décolle de la piste,
l’appareil se fait secouer parfois un tantinet, Carlos a lancé le voyage avec le Boléro de
Ravel. Est-ce notre habitude d’entendre ce classique d’une certaine façon qui a un peu
perturbé notre écoute musicale ? Peu importe, nous n’avons guère eu le temps de nous en
rendre compte, car il était évident que nous étions entre les bonnes mains musicales de
notre guide et pilote.
Tant par ses interprétations musicales que par les présentations de celles-ci, Carlos nous a
tous et toutes fait voyager à travers ce tango argentin, ce El Condor Pasa, ces salsas des
Caraïbes, cette musique cubaine, ce Besame mucho ou cette musique des Gypsy Kings. Il
s’est même permis de nous livrer son interprétation toute personnelle de l’illustre
Hallelujah de Leonard Cohen en presque fin de programme, comme pour bien nous
ramener chez-nous.
Si l’espace l’avait permis, nous aurions été très nombreux à vouloir nous lever et à danser
sur ces musiques si entraînantes et sources de vie, ce que quelques-uns se sont permis à la
toute fin dans les allées de côté. La séduction musicale a tellement opéré que, pour une
très rare fois, Carlos et ses complices, Miguel Medina aux percussions et El Pachuco à la
guitare, ont eu droit à un rappel scandé pour une dernière pièce musicale avant le retour à
la maison, ce que Carlos n’a pas hésité à nous offrir.
« Partir quelque part pour partir, pas pour fuir, ni changer, pas pour s’en aller… » nous a
chanté Ferland, car « le soleil amène au soleil ». En ce samedi d’octobre, c’est ce qu’a
fait Carlos Marcelo Martinez. Il a amené le soleil dans nos esprits et dans nos vies,
l’espace bref d’un voyage certes, mais c’est ce qui fait que nous en garderons un souvenir
impérissable avec le goût de refaire un autre voyage en sa compagnie.
Pierre Lauzon, Dans nos Laurentides.com

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