La chaleur de Carlos - Diffusions Amal`Gamme
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La chaleur de Carlos - Diffusions Amal`Gamme
La chaleur de Carlos Faute d’aller dans le Sud en cet hiver très frisquet, les Diffusions Amal’Gamme nous offraient en ce samedi de janvier une solution beaucoup plus simple et nettement moins onéreuse, celle de passer une soirée avec le quatuor de Carlos Marcelo Martinez. Cet argentin d’origine, maintenant établi dans nos Laurentides, n’est pas inconnu du public d’Amal’Gamme. Lors de sa dernière visite, c’est seul sur scène qu’il avait littéralement conquis toute l’assistance. Récipiendaire du prix Coup de cœur des arts de la scène du Conseil de la culture en 2013, Carlos Marcelo Martinez est revenu nous visiter cette fois-ci avec trois de ses comparses musiciens. C’est donc avec cette promesse de chaleur que le public s’est amené nombreux à la salle d’Amal’Gamme. En entrant, en prenant connaissance du menu musical prévu pour cette soirée, il y avait de quoi refroidir les espoirs. Alors que nous nous attendions à des airs sud-américains, le programme annonçait surtout des chansons très connus comme Les feuilles mortes, La bohème, Le parrain, Wonderful World et même Yesterday, sans oublier la chanson disco I Will Survive ! De très belles chansons, archi connues, mais, à première vue, il n’y avait pas de quoi répondre à nos attentes. Puis, Carlos a fait son entrée sur scène. Certes, son look typique que nous nous faisons comme image du guitariste sud-américain a de quoi séduire instantanément. De plus, cette façon savoureuse qu’ont ces argentins de s’adresser à nous dans un français hautement séduisant dans le ton de la voix, mais aussi dans le choix des mots, contribue nettement à mettre la table pour une très belle soirée. Toutefois, notre première pensée, c’est que nous serions comblés si le menu musical n’était pas si peu de cette contrée chaude. C’était mal connaître Carlos. De son baluchon musical, il a sorti le succès international, Comme d’habitude, pour débuter. Y allant d’un départ tout en douceur de cette chanson, elle a vite pris des allures sud-américaines et nettement du style Gipsy King. Le ton était donné à cette chaude soirée en perspective. Nous avons alors compris que Carlos n’était pas venu à notre rencontre pour interpréter sagement des succès internationaux. Comme d’habitude qui devient À ma manière, à ma façon, en espagnol, illustrait parfaitement que tous ces hits musicaux auraient la touche de Carlos, une touche nettement sudaméricaine, à sa façon. Fortement secondé tant par la virtuosité du chilien Hugo-Andres Larenas à la guitare, par le québécois Sébastien Pellerin à la contrebasse et par le mexicain Miguel Medina aux percussions, tous trois de solides accompagnateurs musicaux, Carlos Marcelo Martinez a monté petit à petit la chaleur dans la salle d’Amal’Gamme pour finalement embraser tout son public qui aurait ardemment désiré plus qu’un rappel. Carlos avait totalement réussi son désir de nous apporter cette chaleur tant espérée en ces temps plutôt difficiles extérieurement, mais aussi socialement et politiquement. Carlos sait aussi que le désir réside également dans l’attente d’une autre rencontre. Il a pu le constater en venant immédiatement rejoindre son public à la sortie et recevoir leurs remerciements chaleureux. Ce séducteur de la musique a relevé hautement le défi, ce défi de nous faire apprécier de grandes chansons nettement pas sud-américaines au départ. Malgré des petits problèmes techniques qui l’ont déstabilisé un tantinet en première partie et certaines interprétations qui nous ramenaient nettement aux Gipsy King, Carlos a su encore une fois s’imposer comme un véritable coup de cœur. Ses interprétations, tant vocales que musicales, ne laissaient aucun doute sur sa richesse musicale qui ne cesse de se bonifier. S’il était agréable de réentendre des succès associés aux Gipsy King, c’était encore plus stimulant musicalement quand cette référence n’existait pas et que nous pouvions apprécier pleinement la touche de Carlos. Amal’Gamme nous avait promis de la chaleur. La promesse a été largement tenue. Pierre Lauzon, Dans nos Laurentides.com