Kill Bill volume I

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Kill Bill volume I
KILL BILL VOLUME 1
Un film de Quentin Tarantino (2003)
Avec
Uma Thurmann, David Carradine, Lucy Liu, Daryl
Hannah, Michael Masden, Vivica A Fox, Sonny Chiba,
Julie Dreyfus, Chiaki Furiyama…
Scénario de Quentin Tarantino & Uma Thurmann
Produit par Lawrence Bender
Photographie de Robert Richardson
Musique : tout plein de monde en fait…
Durée : 1h52
Sortie le 26 novembre 2003
La mariée s’était retirée du Détachement International des vipères assassines. Elle était
enceinte, et allait se marier. Une petite chapelle au milieu de nul part. Ou du moins en plein
désert. Le vent soulève le sable, chaleur étouffante. La voiture de flics s’arrête. Dans la
chapelle, le carnage. Les invités sont à terre et vont vite aller six pieds sous terre. Pourtant la
mariée n’est pas morte. La bande à Bill n’a pas réussi à la faire disparaître. Coma. Ellipse.
Quatre ans. Quand elle se réveille, Black Mambo n’a plus son enfant. Son mariage n’aura pas
duré plus que quelques minutes et la revanche coule dans ses veines. Le temps de se déparalyser dans la voiture d’un obsédé sexuel, la voilà repartie. Avec une liste en poche. Cinq
noms. Cinq anciens collègues à tuer. Le cinquième est le meneur du gang. Bill.
Né en 1963 à Knoxville, Tennessee, Quentin Tarantino réalise là son quatrième film.
Après Reservoir Dogs, Pulp Fiction qui lui valut la Palme d’Or 1994, et Jackie Brown. Un
réalisateur adulé et vénéré par bon nombre de cinéphiles. Il a écrit les scripts de True
Romance et Tueurs Nés (réalisé par Oliver Stone) et tourné en tant qu’acteur dans Une Nuit
en Enfer ou encore Desperado, tous deux de Robert Rodriguez
Uma Thurmann est née le 29 avril 1970 à Boston. Elle lance sa carrière avec Gilliam
(Munchausen) et Stephen Frears (Les Liaisons Dangereuses) Elle devient star avec Pulp
Fiction de Tarantino et enchaîne deux films assez moyens voire ratés : Chapeau Melon &
botte de cuir et Batman & Robin (burps !) On l’a vu dans le bien meilleur Gattaca, aux
côtés de Depardieu dans Vatel et ceux de Woody Allen pour Accords et Désaccords. Elle est
actuellement à l’affiche de Paycheck.
HEUREUSEMENT POUR ELLE IL ETAIT PEDOPHILE.
Une phrase qui à elle seule résume toute la folie de ce gigantesque enchevêtrements
d’images et de son que nous offre Quentin Tarantino avec son nouveau film. Kill Bill, ou
l’histoire d’une revanche. Le film se résume à cela. C’est tout ? Oui. Ou plutôt non !
Car si le résumé de l’histoire tient en quelques mots, l’art et la manière de la raconter
pourraient remplir des pages entières. Tarantino a voulu avec Kill Bill rendre hommage au
cinéma qu’il aime, qu’il aime plus que de raison. Au cinéma de quartier, aux films de sabres,
aux films de kung-fu. Sans retenue, sans limite, sans le moindre bon-sens. Comme ça lui
vient. Et là on se régale !
D’ailleurs dès le début on s’y sent bien, dans ce film. C’est Nancy Sinatra qui se fait
entendre au cours du générique. Et là on est déjà électrisés. Dès ce moment, Tarantino nous a
mis dans sa poche. Et ensuite ? Le bonheur complet... L’orgasme cinématographique,
l’expérience jouissive par excellence. Et désolé pour les superlatifs. Kill Bill est une
expérience fascinante. On ne croit pas ce que l’on voit, on ne donne aucune crédibilité à
l’histoire, mais on est scotché à l’image, submergé par les couleurs, et l’agitation frénétique
des personnages en tous sens.
Car ses personnages, Tarantino les adore. C’est évident, il suffit de voir le traitement
qu’il s’attache à faire du passé de son héroïne, et bien sûr de O-ren Ishii. Pour la première, une
série de flash-back en noir et blanc bourrés de références, et pour la seconde, un dessin animé,
tout simplement. Sans raison, on est passé à une séquence d’animation de cinq minutes
complètement déjantée sur un air de trompette en folie.
Oh ! La musique ! Il faut absolument parler de la bande son. Une bande son quatre
étoiles. Tarantino, fidèle à ses habitudes prises sur ses précédentes réalisations, prend un
malin plaisir à recycler des titres ayant déjà de la bouteille. Et du coup, les oreilles sont tout
autant en extase que les yeux. On se paye une tranche de Morriconne de tous les Dieux, sur un
gigantesque combat de yakusa à quatre-vingt contre un et on frise l’hystérie sur cette même
séquence avec Battle without honor or humanity qui agrémente par ailleurs la bande annonce.
Bien sûr, mieux ne vaut pas être cœur sensible. L’hémoglobine gicle par litres dans
tous les sens, les effets gores s’accumulent, les combats tournent au non-senss absolu, dans
des décors aux mille détails dérisoires. C’est esthétique, jubilatoire, vif, piquant, bien filmé, et
rempli d’un amour débordant pour le cinéma.
Et comble du comble, le film prend fin au pire moment, sur une phrase des plus
révélatrices. Désormais, il ne reste plus qu’une chose à faire. Prendre patience, et courir voir
la suite !