mr. blonde (vic vega)

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mr. blonde (vic vega)
100 icônes badass du cinéma
Les années 90
• InTheBlix •
MR. BLONDE
(VIC VEGA)
L
Interprété par Michael Madsen
• Le film : Reservoir Dogs (1991). Réalisé par Quentin Tarantino •
e premier film et chef d’œuvre de
Tarantino, Reservoir Dogs, doit
énormément au rôle de M. Blonde
interprété magistralement par Michael Madsen. Lequel d’entre vous
oserait me dire qu’à l’écoute de
Stuck in the Middle With You, il
ne pense pas à l’interlude musicale
du film et à la “ scène de l’oreille ” ? Qui ne simulera pas la petite danse de Mr. Blonde dès les premières notes de ce tube des seventies ? Pas toi, je
le sais, fidèle lecteur et cinéphile qui a le bon goût
de lire ces chroniques.
Mr. Blonde, Vic Vega de son vrai nom (ça ne
vous rappelle rien ?), est un type à la cool. Charpenté, la tête toujours un peu penché, l’œil clair et
la voix lente et grave, il transpire le héros de blaxploitation… en blanc. Il sort de quatre ans de prison mais continuerait bien sa vie dans le larcin
pour avoir un “ vrai boulot ” (oui, bosser comme
docker n’est pas un vrai boulot). Joe Cabot (Lawrence Tierney) et son fils Nice Guy Eddie (le regretté Chris Penn) lui proposent un petit casse,
tranquille, pépère, dans une diamanterie avec cinq
acolytes. Evidemment, ça dégénère car “ ces idiots
d’employés de la boutique ont déclenché l’alarme ”.
La nonchalance de “ Cure-dent ”, son autre petit
nom, a laissé place à son côté psychopathe. Il a
fait un carton et la diamanterie s’est muée en boucherie (le casse a foiré, les flics les attendaient,
quelqu’un les a balancé). Les braqueurs survivants
se retrouvent dans un vieil entrepôt. Tandis que
Mr. White et Mr. Pink (fantastiques Harvey Keitel
et Steve Buscemi) paniquent et s’énervent devant
le corps ensanglanté de Mr. Orange (Tim Roth),
Mr. Blonde se pointe tranquillement sirotant son
Coca à la paille (il est passé au Taco Bell pour un
en-cas, le meurtre, ça creuse).
Et là tu me vois venir, toi qui a déjà vu ce formidable film : Blonde a réussi à prendre un flic en
otage qu’il va “ torturer rien qu’un peu, pour la
rigolade ”. Non, mon esprit n’est pas malade et je
ne me réjouis nullement de la souffrance d’autrui,
mais passé le choc de la violence brute de Blonde
(c’est un film, hein, c’est du faux, pas pour de vrai,
quoi), c’est la marrade intégrale. Le “ coolest bad
guy ” sort de sa santiag un rasoir et au son des
Stealers Wheel entame une petite danse en chantonnant puis brutalement s’attaque à l’oreille du
pauvre flic et s’amuse avec le bout de chair en
parlant dedans ! Quentin Tarantino nous amène
dans des montagnes russes émotionnelles et
nous rend ce personnage sympathique malgré sa
cruauté… Du grand art.
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