L`association des grands frères filtre ses bénévoles par tous
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L`association des grands frères filtre ses bénévoles par tous
L'association des grands frères filtre ses bénévoles par tous les moyens «Ne fermons pas les yeux» Dans la grande entrée du 3740 de la rue Berri, une affiche au slogan qui frappe: «Ne fermons pas les yeux». Depuis «les affaires» de 1996, l'association qui s'occupe de jumeler des enfants issus de familles monoparentales avec des adultes bénévoles redouble de prudence quant au filtrage de ses parrains, tout en déployant des efforts considérables pour regagner la confiance des parents. E n janvier. Stéphane Houle, âgé de 15 ans, a été assassiné près de D r u m m o n d v i l l e par son e x - G r a n d Frère, Richard Paquette. un enseignant de 46 ans. L'adolescent avait dénoncé les abus sexuels vécus au cours du parrainage. En mars, Camil Girard, président fondateur de l'aile saguenéenne du mouvement, et Gilles Gagné ont été accusés d'avoir agressé sexuellement trois mineurs à Chicoutimi. Les Grands Frères du Québec ont dû faire face à la vive inquiétude des familles: 10% des enfants parrainés ont été retirés de l'association à la suite de ces drames. Les bénévoles se sont désintéressés à leur tour, hésitant à être associés au scandale. L'aile du Saguenay ne s'est jamais remise de ce coup de grâce: à tel point qu'Andréa Boudreault, la présidente du mouvement, a dû annoncer la dissolution de l'organisme le 6 mars dernier. «Comme le sport une activité comme la nôtre est une zone à risque pour les jeunes, nen ne sert de le men>, admet Alain Thibaudeau, d i r e c t e u r général des Grands Frères et Grandes Soeurs de Montréal. C'est pourquoi le processus de sélection des bénévoles est extrêmement rigoureux. Le candidat doit mai-juin 1998 assister en premier heu à une séance d'information et remplir un questionnaire. Trois personnes références sont par la suite contactées. Un protocole d'entente avec la police autorise l'examen du passé de la personne concernée; toute infraction criminelle significative constituera un refus automatique et irrémédiable. L'évaluation psychologique des candidatures retenues représente sûrement l'étape déterminante de la sélection. «Sonder l'enfance est capitale: les six premières années de la vie sont cruciales au plan de l'identité. Il s'agit également d'examiner l'orientation de ses relations affectives et sexuelles, ainsi que sa vie sociale et profèssionne//e>>, explique MarieClaude Gareau. l'une des psychologues de l'agence de la rue Bern. Elle cherche à cerner la personnalité des candidats au cours d'un entretien d'une durée de deux à trois heures. Au moindre doute, le candidat sera écarté. Parmi les critères révélateurs, l'instabilité caractérise le pédophile. Les changements trop fréquents de ville ou d'emploi peuvent mettre la puce à l'oreille du-de la spécialiste, t o u t comme les échecs amoureux ou familiaux à répétition. Par la suite, la mère demandeuse et l'en- Marie-Claude Gareau, psychologue. fant devront obligatoirement se plier au programme de prévention des agressions sexuelles. Après deux ou trois rencontres entre l'enfant et son parrain, lela psychologue contacte la mère, le bénévole et l'enfant séparément, de manière à s'assurer qu'il n'y a nen à signaler Ce programme est né il y a dix ans. Les techniques d'entrevue ont évolué parallèlement à nos connaissances en psychologie humaine. Les banques de données également. Les fouilles de la police ne se limitent plus au Québec et se font aujourd'hui dans t o u t le Canada et une partie des Etats-Unis £ >£S8 37