Ferrailles les voisins d`Acyclea ont fini de broyer du noir

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Ferrailles les voisins d`Acyclea ont fini de broyer du noir
Ferrailles : les voisins d’Acyclea ont fini de broyer
du noir
Recycler a bonne presse ; produire ferrailles et métaux recyclés à grand
renfort de boucan, engendre inévitablement une levée de boucliers, côtés
riverains. A défaut de la construction d’un mur anti-bruit et/ou d’un
caisson autour d’un broyeur de VHU et autres ferrailles, c’est la
construction de barricades assurée, avec élus en tête… Quelle casse tête
… C’en est aujourd’hui terminé des bisbilles : chef d’entreprise et élus
locaux se sont entendus. Pour preuve, le caisson a été construit et
inauguré. L’événement a eu lieu le 4 février dernier, deux jours avant la
sortie du tout nouveau décret VHU…
L'installation du broyeur sur le chantier Acycléa ne s'est pas faite en douceur. Les riverains,
soutenus par leurs élus ont eu vite fait de ruer dans les brancards... La direction de l'entreprise a donc
dû mettre le turbo pour investir et mettre fin aux nuisances...
Les caves se rebiffent...
Deux ans de mobilisations diverses contre l’entreprise Acyclea, installée depuis septembre 2008 en
ZAE Cap-Nord, sur la commune de Saint Apollinaire, du côté de Dijon, pour causes de nuisance
sonores. Sa mission ? Dépolluer et broyer des VHU. Si en mai 2009, le broyeur a bien été mis en
service, aucune installation d’insonorisation n’avait été mise en oeuvre… D’où la grogne locale…
En septembre de la même année, une réunion s’était tenue, mettant face à face la direction de
l’entreprise, les riverains et le député-maire, Rémi Delatte. Si le responsable du chantier de ferrailles
s’était engagé à construire la paroi anti-bruit de sorte à absorber les nuisances sonores, il n’en a pas
eu le temps.
Début 2010, l’entreprise était rachetée par Praxy Développement (structure mise sur pied afin de
pouvoir répondre à des projets de développement interne ou externe, soit par l’acquisition d’outils de
traitement, soit par l’extension de la couverture géographique du Réseau, l’ensemble devant
consolider le positionnement du réseau Praxy comme une alternative auprès des clients et donneurs
d’ordre nationaux).
Dans un souci de ne pas envenimer une situation délicate, la nouvelle direction a très vite choisi de
modifier les horaires de travail, puis d’arrêter le broyeur au cours de l’été dernier, afin de réaliser les
travaux nécessaires, qui se sont déroulés d’août à décembre 2010.
L’heure n’est donc plus aux bisbilles mais au verre de l’amitié. Vendredi 4 février dernier, Patrick
Girardey, président de la société Acycléa depuis avril dernier inaugurait en effet, la nouvelle
installation garantissant un broyage des VHU et autres ferrailles en mode discret… C’en est donc fini,
pour les riverains, de broyer du noir…
De l’utile à l’agréable…
Le député maire Rémi Delatte n’a pas manqué de souligner « l'attitude responsable et citoyenne de
l'entreprise qui n'a pas hésité à investir plus d'un million d'euros dans une démarche visant à
préserver l'environnement grâce au système d'aspiration des poussières et au dispositif antibruit ».
Il est clair qu’au vu des évolutions réglementaires, avec à la clé l’obligation de valoriser et recycler
95% de chaque véhicule mis sur le marché dès 2015, la déconstruction automobile a de beaux jours
devant elle. Dans ce contexte, il est important qu’elle soit repensée, notamment en termes de
nuisances. Comme à chaque révolution industrielles, et celle du recyclage en est une, ne subsisteront
que les centres qui sauront concilier rentabilité économique et respect de l’environnement, qu’il
s’agisse des cours d’eau voisins, des sols ou des riverains…
C’est ainsi que dans un centre digne de ce nom, chaque VHU entrant est d’abord dépollué : on
prélève du véhicule les liquides de refroidissement, de freins et de lave-glaces, les filtres à huiles, les
huiles et autre batterie… Il est tout aussi fondamentalement important que le travail se fasse en
silence, ou presque…
Or chez Acycléa, les 17 salariés que compte l’entreprise réceptionnent et traitent entre 30 et 40 000
tonnes de déchets métalliques par an, en provenance d’une dizaine de départements alentour…
Autant dire qu’il s’agit là d’un investissement qui joint l’utile (pour l’entreprise) à l’agréable (pour les
riverains)…
Dans ce contexte, Patrick Girardey, ne pouvait qu’être ravi d’accueillir le Député-Maire de Saint
Apollinaire Rémi Delatte, Jean-Patrick Masson, maire adjoint chargé de l’écologie urbaine sur Dijon
qui représentait François Rebsamen, mais aussi ses partenaires, clients et prestataires. « Votre
présence à notre porte-ouverte témoigne de l’attachement mutuel que nous portons à construire une
relation de qualité, basée sur la confiance, l’esprit d’entreprise et la conscience de notre responsabilité
sociétale »…
Un pour tous, tous pour un…
Le Réseau Praxy est né, il y a 12 ans, de la volonté de quelques chefs d’entreprises indépendantes
du secteur de la récupération et du recyclage à faire face, ensemble, aux évolutions prévisibles de la
profession, évolutions susceptibles de remettre en cause le développement de leurs activités et donc
de leur pérennité.
Ces entreprises qui sont des PME à forte implantation locale avaient à cette époque en commun
une même vision des enjeux qui allaient structurer, voire bouleverser les métiers du recyclage :
La place croissante des prestations de service dans le périmètre des activités de recyclage et de
traitement des déchets des industriels et collectivités
Les exigences légitimes en terme de qualité et d’environnement de la part des donneurs d’ordre mais
aussi des interlocuteurs institutionnels
L’émergence des éco-organismes pour répondre à la prise en compte croissante des préoccupations
liées aux tonnages de nouveaux types de déchets (DEEE, emballages, pneus, etc.)
La part croissante des appels d’offre nationaux émanant des clients traditionnels ainsi que la
globalisation des filières consommatrices de matières premières recyclées.
Pour répondre à ces enjeux, un regroupement a été opéré au sein du Réseau appelé Praxy qui a
permis à ces PME de se doter de structures et des moyens nécessaires pour préserver et surtout
développer leurs entreprises (et leurs activités), tout en améliorant leurs capacités à répondre aux
besoins des clients, tout en conservant la flexibilité et la réactivité qui caractérisent des PME
attachées à leur ancrage local.
Pour se faire une idée plus précise du poids de ce réseau, en 2010, l’ensemble des membres du
réseau ont collecté et recyclé (sur 90 plateformes certifiés ISO 9001 et/ou 14001) quelque 3 millions
de tonnes de déchets : ferreux, non ferreux, papiers, cartons, déchets dangereux, Véhicules Hors
d’usage et D3E…
Les 1 300 collaborateurs de ces entreprises ont ainsi généré 500 millions d’euros de CA
C’est dans ce cadre que les membres ont créé Praxy Développement,
structure qui a racheté Acyclea.
« Pour nous, la reprise de la société Acyclea présente de réels intérêts
stratégiques. Il s’agit, tout d’abord, de disposer d’un nouvel outil de traitement
qui nous permet d’aller plus loin dans la chaîne aval de la valorisation.
Désormais, les ferrailles collectées localement par les entreprises du réseau
sont traitées ici et n’alimentent plus les broyeurs concurrents.
Ensuite et surtout, nous nous inscrivons pleinement dans l’application des
nouvelles exigences réglementaires, notamment en ce qui concerne la gestion
des Véhicules Hors d’Usage (encore heureux ! à défaut, point n'est besoin d'adhérer à un réseau
pro. NDLR) »…
Chaque année en France, plus d’un million cinq cent milles VHU sont produits. Juridiquement
déchets devant être recyclés (cf. la directive européenne VHU), il s’agit de les dépolluer puis les traiter
dans les règles de l’art, ce qui nécessite des investissements…
« Acycléa dispose d’une qualité d’équipements (atelier de dépollution, hangar de démantèlement,
magasin de stockage et de vente de pièces d’occasion), pratique les procédures avec rigueur
(traçabilité, gestion informatisée) et emploie du personnel local et qualifié »…
Parce que l’entreprise récemment achetée compte bien évidemment perdurer en harmonie avec la
population locale et ses élus, il a donc été décidé rapido de mettre les sous qu’il faut (un million
d’euros) afin de procéder aux travaux d’amélioration et de modernisation du broyeur automobile « qui
ont consisté à mettre en place un mur antibruit réalisé avec des panneaux métalliques sur la totalité
de la périphérie de l’installation pour en réduire l’impact sonore, une cabine de pilotage spécifique,
une grue dédiée au chargement du convoyeur d’alimentation, à aménager des passerelles et divers
accès pour prévenir tout risque d’accident, et à procéder à divers travaux d’amélioration, notamment
au niveau du caisson de broyage et de la cabine de tri des métaux », explique Patrick Girardey.
Cela étant, ce n’est pas fini ! « De nouveaux investissements sont planifiés pour parfaire l’efficacité
des ouvrages antibruit », annonce déjà le président d'Acycléa. Affaire à suivre ...

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