Le Black Cat Saloon - Bouquin

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Le Black Cat Saloon - Bouquin
Le Black Cat Saloon
Chapitre un
Addyson City, Nevada, mai 1879
J’avais dix-huit ans quand on m’a fait monter pour la première fois sur le bar du Black
Cat Saloon. C’était trois jours après l’enterrement de mon père. Je n’étais guère affligée
par sa mort, il l’avait méritée. Jack Davenport était un incorrigible tricheur, tôt ou tard un
homme allait forcément se venger d’avoir vu tout son or lui être pris de façon
malhonnête. D’ordinaire, mon père ne jouait qu’avec des étrangers qui ne le
connaissaient pas et qui ne s’attardaient pas très longtemps en ville. Il se souvenait des
visages de ceux qu’il avait floués et s’il les voyait passer les portes battantes de nouveau,
il ne se risquait pas à s’asseoir à la même table qu’eux. Cette fois-là, il avait commis
l’erreur de prendre place près d’une fenêtre. Les tricheurs compulsifs choisissent
normalement une chaise au coin d’un mur où on ne pouvait pas leur tirer dessus parderrière, mais mon père avait tenu à demeurer dans le courant d’air en cette soirée
étouffante. L’homme à qui il avait pris trois cents dollars en moins de deux heures en
jouant au poker était sorti avec le sourire aux lèvres, après avoir serré la main de mon
père.
— Je m’incline puisque la chance ne semble pas tourner en ma faveur! Merci pour la
partie! Je reviendrai quand ma bourse sera bien garnie de nouveau!
De la mezzanine, j’avais vu mon père abaisser le menton avec sa fausse modestie
habituelle et glisser son bras sur la table pour rassembler les pièces et les billets que
l’autre lui abandonnait. J’avais froncé les sourcils en remarquant que trois hommes se
levaient et se dirigeaient vers la sortie au même moment que le partenaire de jeu que mon
père venait de plumer. J’étais peut-être encore trop naïve et je n’avais pas songé à me
précipiter dans l’escalier pour sommer mon paternel de disparaître, de s’éloigner de la
fenêtre entrouverte par laquelle entrait la brise qui lui agitait les cheveux. Trois coups de
révolver consécutifs s’étaient fait entendre quelques minutes plus tard, l’un brisant un
verre de whisky vide qui subsistait sur la table, l’autre frôlant le bar où Max servait des
bières froides à des cowboys, la dernière atteignant mon père derrière la nuque. Je n’en
vis pas davantage. La maîtresse de mon père, la tenancière de l’établissement, eut tôt fait
de monter pour m’enfermer dans sa chambre, au cas où ce règlement de compte tourne en
une fusillade en bonne et due forme.
Quelques heures après, June m’avait rejoint. Ses yeux étaient rouges et ses mains
tremblantes.
— Ma pauvre petite… J’ai tenté de le prévenir pendant des années. Si seulement il s’était
assis le dos au mur! Ah, si seulement…
À partir de ce moment, je ne pus évidemment plus compter sur les gains frauduleux de
mon père pour ma subsistance. June, à qui j’avais fini par m’attacher puisque je n’avais
jamais connu ma mère, espérait me voir rester sous sa protection. Mais pas gratuitement,
il va sans dire. Il y avait longtemps pourtant que je désirais commencer à travailler au
Black Cat, mais mon père prétendait que je n’en avais pas besoin. Il gagnait
suffisamment d’argent pour cela. Toutefois, j’observais les jolies danseuses depuis des
années en rêvant d’obtenir ma place près d’elle et en m’exerçant pour cela en toute
discrétion dans la solitude de ma chambre. J’écoutais la musique enjouée du piano me
parvenir en sourdine et, parée d’escarpins que j’avais empruntés à June, je veillais à lever
les genoux toujours plus hauts et répétais les étirements pour réussir à délier mes jambes
exactement comme le faisaient les demoiselles sur la scène bordée de lanternes. Après la
mort de mon père, j’avais proposé à June de me prendre à l’essai durant la journée, quand
l’affluence était moins grande.
— Chère Molly, avait-elle dit en me caressant les cheveux, les yeux assombris par la
perte de l’homme qui nous aimait toutes les deux. On ne monte pas sur la scène comme
cela. Certes, j’ai le pouvoir de réaliser tous tes désirs, mais les filles doivent bûcher des
années durant pour accéder à cette position. Tu ignores tout ce qui se passe ici une fois la
nuit tombée.
— J’observe d’en haut depuis longtemps pourtant.
— Oui, je sais, dit-elle avec une expression mécontente, mais résolue. Par contre,
travailler au saloon est une autre affaire. Tu dois apprendre comment les hommes se
comportent et de quelle façon te conduire en leur compagnie. Tu dois connaitre les
bonnes paroles à prononcer pour ne pas déclencher de bagarres ou les pousser à quitter
l’établissement.
Il était vrai qu’au milieu de la nuit, enfermée dans ma chambre, je ne pouvais guère
percevoir les voix des demoiselles qui s’enterraient sous la musique cadencée du piano et
la frénésie ambiante. J’avais grimacé de déception, mais June avait consenti à m’offrir
une chance.
— Comme toutes celles qui débutent ici, je te permettrai de monter sur le bar, une fois. Si
ton apparition génère des réactions enthousiastes, si tu es à l’aise avec ce qui te sera
demandé, tu pourras répéter l’expérience. En te montrant gentille avec les autres filles et
agréable avec les clients, je pourrai éventuellement te laisser remplacer une danseuse
indisposée et voir ce que tu peux faire. Est-ce que tu es d’accord?
— Oui! m’étais-je écriée.
De toute façon, j’étais consciente depuis longtemps que je ne devais pas compter sur mon
père pour veiller sur ma personne éternellement. Il avait mené une existence dangereuse.
June et moi soupçonnions qu’il s’était pris dans le piège du gain facile. Il n’avait pas su
où s’arrêter et son amour de l’argent lui avait été fatal. Je retenais de lui une bonne leçon;
ne pas laisser l’ambition faire de moi une cible parfaite. Ce fut pour cette raison que le
plan que m’avait exposé June me convenait. Je m’assurerais que personne ne me voie
comme une menace et ainsi, j’aurais le champ libre et surtout, j’aurais la vie sauve. La
mort de mon père m’affligeait énormément, bien sûr, mais comme elle avait été
prévisible, je savais qu’il était temps pour moi d’aller de l’avant et de devenir une adulte.
Ce fut donc trois jours après que mon père ait été porté en terre que j’eus l’occasion de
sortir de ma cachette. Évidemment, June s’assura de me préparer convenablement. Mes
cheveux qui avaient passé des heures enroulés dans des rubans de coton se déployèrent en
boucles chatoyantes qu’elle disposa sur mes épaules et mon dos. Elle joua pendant très
longtemps avec mes mèches qui, à ses yeux, n’étaient jamais parfaites.
— Tu comprends, ma petite, je veux que tu sois magnifique. Je te montre pour la
première fois alors nous n’avons pas le droit de nous tromper. Devrais-je les nouer
comme cela? Attends, j’essaie en relevant seulement les côtés.
Assise, immobile, devant ma glace ovale, je n’eus pas la possibilité de donner mon
opinion. Malgré son apparente nervosité, June brûlait d’enthousiasme et s’amusait
réellement. Après avoir fixé de petits rubans écarlates sur mes tempes pour façonner un
style Pompadour, elle poudra mon visage à l’aide d’un énorme pinceau qui me
chatouillait le nez.
— Je t’interdis d’éternuer! Tu vas défaire ta coiffure!
— June, que diront les gens en apprenant que je suis la fille de Jack? Voudra-t-on s’en
prendre à moi aussi?
Ma question la laissa songeuse un moment. Si je courais un quelconque danger à me
montrer publiquement, June ne désirait pas y réfléchir puisqu’elle comptait précisément
sur la réputation de mon père pour faire de moi une espèce de curiosité qui augmenterait
ma valeur en quelque sorte.
— Mais que racontes-tu là? Bien sûr que non! On aura probablement pitié de toi, tout au
plus.
Elle se limita donc à ces propos en les espérant rassurants. Quand June appliqua une
couche de rouge sur mes lèvres, je les pressai ensemble avec coquetterie puis, j’esquissai
des baisers en direction de la glace. Ma nouvelle apparence me plaisait beaucoup, je me
sentais devenir une femme petit à petit.
— Bon, déshabille-toi maintenant.
June tendit le bras pour me montrer les vêtements qu’elle avait déposés sur le lit à mon
intention. Je me délestai rapidement mon chemisier de coton informe et ma jupe à
carreaux et me levai pour rejoindre ma belle-mère.
— Non, retire tout, Molly.
— Tout?
— Oui. Cela aussi.
Par « cela », elle voulait dire la culotte blanche que je portais toujours. Celle-ci me
couvrait les cuisses et se terminait par une frise de dentelle que je jugeais pourtant jolie.
— C’est trop… habillé, ajouta-t-elle. Tu n’en auras pas besoin.
Je glissai alors la culotte vers le bas et m’approchai, nue, du lit. June me jaugea
longuement. Elle sourit en observant mes petits seins frissonnants, puis posa sa paume
sur mon ventre.
— De quoi as-tu l’air en bas? Montre-moi?
— En bas?
Elle manipula ma légère pilosité avec un regard interrogateur.
— Tu n’en as pas assez pour que je doive t’épiler, c’est bien. Tu fais plus jeune que ton
âge. Voilà, enfile cela maintenant.
Elle me tendit un corset blanc en me priant de le tenir sur le devant tandis qu’elle restait
assise sur le lit pour nouer les rubans derrière mon dos. Puis, elle me retourna vers elle et
ajusta ma poitrine pour lui donner un peu plus d’opulence.
— Mets les escarpins.
— Et la jupe? Ne devrais-je pas enfiler la jupe avant?
— Hmm… Tu sais ce que je pense? Que cela ne sera pas nécessaire.
— Je ne comprends pas.
— Allez, Molly, essaie les souliers. Je veux voir si tu peux marcher correctement.
Ignorant que je m’étais très souvent exercée à danser avec ce genre de chaussures au
talon démesuré, June écarquilla les yeux à me regarder aller et venir dans la pièce avec
assurance.
— Ah! Tu es parfaite!
— Oui, mais je n’ai pas de vêtement pour cacher… le bas.
— Ce n’est pas grave, dit-elle en balayant l’air du revers de la main. Je veux qu’on voie
exactement de quoi tu es faite. C’est important, tu sais. Personne ne te connait encore. On
doit pouvoir observer la beauté dans toute sa splendeur. Fais-moi confiance et n’aie pas
peur. Personne ne peut te faire du tort. Tom veillera sur toi et lorsque tu monteras en
compagnie de l’un de nos clients, la porte ne sera jamais complètement fermée. Il ne peut
rien advenir aux filles qui sont sous ma garde, je te le promets.
Je hochai la tête, essayant de m’accoutumer à l’idée de paraître dans la salle enfumée du
saloon en affichant des recoins de ma personne auxquels je ne m’étais jamais moi-même
vraiment attardée jusqu’à présent, mais ce n’était pas le moment de contredire June et les
règles qu’elle imposait dans son établissement. Elle dirigeait le Black Cat depuis vingt
ans et savait parfaitement ce qu’il y avait à faire pour que les hommes continuent à y
dépenser leur argent.
— Bon, tu es prête. Viens avec moi.
En tenant la main de June, je descendis le grand escalier qui menait à la salle. June aurait
peut-être aimé m’entraîner en bas des années plus tôt, mais comme mon père ne quittait
jamais les tables où l’on jouait au poker, elle n’avait pas osé.
Le piano se tut quand j’apparus au bas des marches. June restait devant moi afin de
m’ouvrir le chemin et elle gardait mes doigts dans les siens de manière théâtrale, presque
cérémonieuse. J’avançais lentement, fixant mes yeux sur la nuque de ma belle-mère, trop
timide encore pour confronter les regards des hommes qui peuplaient le Black Cat. Tout
près du bar, June s’arrêta et me façonna un petit escalier grâce à une chaise, puis un
tabouret, jusqu’à ce que je puisse atteindre le dessus du comptoir où je devais me hisser.
— Sois jolie, tout simplement, me souffla-t-elle à l’oreille en m’aidant dans mon
ascension.
Max avait passé un linge sur le bar pour en retirer les cercles humides provoqués par la
condensation sur les verres et il me fit un espace. J’eus le vertige, mais cela ne dura qu’un
instant. Je devais me préoccuper de mon corps, de le rendre gracieux sous la lumière des
lampes à huile qui bordaient le grand miroir derrière le comptoir. Quelques clients étaient
assis juste en dessous de moi pour siroter leur whisky. Je n’osais imaginer quelle vue ils
avaient sur ma personne, mais je sentais un courant d’air s’insinuer entre mes cuisses
nues. Étrangement, je n’en fus pas du tout troublée. Ils me souriaient, me regardaient
avec des expressions béates comme s’ils redevenaient de simples gamins. Je décidai de
poser mes mains sur mes hanches tandis que June me présentait.
— Accueillez chaleureusement ma nouvelle protégée! Son nom est Molly et elle fait
partie des nôtres désormais!
Les hommes se mirent à applaudir et Charles, au piano, entama une mélodie délicate et
lente sur les notes les plus aiguës. J’avais eu l’occasion d’espionner les filles par le passé,
même si je n’étais pas censée quitter ma chambre à la nuit tombée. Je connaissais par
conséquent les mouvements à esquisser, je ne fus pas décontenancée. Ma curiosité se
prouvait utile dorénavant. Je me tournai pour faire dos au public et commençai à balancer
mes hanches au rythme de la musique. Consciente que le miroir permettait à tout le
monde de me voir, je tendis mes jambes et me penchai un tantinet vers l’avant. Dans la
glace, j’aperçus le reflet de June qui discrètement, me signifiait de placer mes mains sur
ma poitrine. Il m’apparut comique que le corset m’octroie des formes que je ne possédais
pas en réalité. Le vêtement serré poussait mes seins vers le haut en leur donnant une belle
courbe pulpeuse. Ce ne fut qu’à cet instant, en me risquant à jeter un coup d’œil vers les
hommes qui s’étaient précipités vers le bar, que je constatai que la nudité de mon basventre leur faisait perdre l’esprit. On m’encercla, on me cria des compliments, on me
demanda d’exposer un peu plus de chair, comme si ce n’était pas déjà suffisant.
Je m’efforçai de garder mes mouvements sensuels tout en défilant sur le comptoir entre
les verres de whisky et les chopes de bière. Habitués aux procédures, les clients ne se
risquèrent pas à m’effleurer quand je passai devant eux, mais plusieurs me supplièrent de
m’arrêter et me monter « ma jolie petite chatte » de nouveau. N’ayant pas trop conscience
de ce que je faisais ni de ce que j’exposais, je m’amusais simplement de leurs hurlements.
Après de longues minutes de ce manège, je cherchai le regard de June. De l’autre bout du
bar, elle surveillait mes gestes, les évaluait. Elle me fit comprendre de dénouer mon
corset. L’ambiance à l’intérieur du Black Cat était parvenue à son paroxysme. Je devais
me montrer nue maintenant. Tout en essayant de rester gracieuse, je tirai sur le ruban. Le
bustier devint plus lâche et il y eut de nouvelles acclamations qui me donnèrent
résolument confiance. Les hommes cognaient leurs verres sur les tables ou sur le bar,
leurs visages rouges et leurs yeux fixés sur ma personne. Le corset tomba à mes chevilles.
Max vint derrière moi et le tint en place tandis que je l’enjambais. J’eus le réflexe de
porter mes mains à ma poitrine comme pour la cacher. Ce geste les rendit tous fous.
June leva les bras pour tenter d’obtenir le silence et dut crier :
— Qui donc aura l’honneur d’être le premier amant de Molly ce soir? Cette superbe
jeune fille est vierge, de toute évidence, alors les paris ne débuteront pas en dessous de
cent dollars! Lequel d’entre vous a suffisamment d’argent pour avoir le plaisir de la
posséder? Je ne suis pas pressée, Messieurs! Nous avons toute la nuit devant nous!
Allons, qui aura cette chance?
La mise de départ fut surpassée en l’espace de quelques secondes, mais je savais que June
espérait obtenir une très grosse somme de ma première apparition au saloon. Elle leva les
yeux vers moi et me lança :
— Molly, aimerais-tu ajouter quelque chose pour convaincre ces messieurs d’être très
généreux ce soir?
Ne m’étant pas préparée à prendre la parole, je figeai et mordit ma lèvre inférieure quand
le calme revint dans la salle.
— Je ne… Je ne sais pas quoi dire, je…
J’entendis une voix crier :
— Jure-nous seulement que tu es réellement vierge!
Et tous les autres rugirent d’approbation en haussant leurs verres en ma direction, créant
un vacarme extraordinaire. June dut venir à ma rescousse, car j’ignorais ce qu’il fallait
répondre à cela.
— Mais bien sûr qu’elle l’est, l’avez-vous bien regardée? Sa chatte est toute rose,
parfaite. Elle n’a jamais été prise auparavant.
Alors que les conversations ambiantes et le débat se mirent à tourner autour de ma pureté,
une chose singulière se produisit en moi. Je sentis mon cœur battre plus bas, dans mon
ventre, à l’intérieur de mes cuisses. Mon intimité, révélée à tous ces hommes,
commençait à réagir à cette attention dont elle faisait l’objet. Je réalisais que j’aimais être
regardée avec désir, que j’étais impatiente de m’offrir, que j’en avais envie. Étourdie par
toutes ces voix que j’entendais crier dans la salle sans parvenir à voir de qui il s’agissait,
je me contentai de balancer les hanches dans l’espoir que ce manège cesse bientôt.
J’avais hâte de gravir enfin l’escalier en compagnie de quelqu’un, consciente que ce ne
serait pas n’importe qui maintenant que la mise avait atteint sept cents dollars. Il ne
restait en fait que deux hommes qui débattaient pour moi et qui faisaient monter l’enchère
de cinquante dollars à chaque fois. Même après avoir croisé mon regard, June n’adjugea
pas. Elle visait encore plus haut et levait le nez vers les messieurs qui étaient devenus
silencieux comme si elle leur disait : « Allons, laisserez-vous vraiment passer cette
occasion? »
— Deux mille cinq cents dollars! cria quelqu’un qui était demeuré muet jusque-là. La
voix provenait de très loin, comme si cette personne était restée debout près des portes
jusqu’à ce que tout le monde ait terminé de surenchérir.
June hoqueta. Elle posa sa main sur son arcade sourcilière afin de voir qui avait parlé. La
somme sembla la satisfaire puisqu’elle abattit immédiatement sa paume sur le bar et
lança :
— Deux mille cinq cents dollars! Nous avons un gagnant!
À peine eus-je réalisé que mon sort était joué que je reconnus l’homme qui se fraya un
chemin entre les tables pour parvenir jusqu’à moi. J’avais vu ce visage de nombreuses
fois par le passé puisque mon défunt père et lui n’étaient pour ainsi dire pas en bons
termes. Celui qui prendrait ma virginité n’était nul autre que Charles Dean Thatcher, le
shérif de notre petite ville.
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