Jeannine Vialatte " JEANNINE MEMOIRE DU BOURG" Au village

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Jeannine Vialatte " JEANNINE MEMOIRE DU BOURG" Au village
Jeannine Vialatte
" JEANNINE MEMOIRE DU BOURG"
Au village, Jeannine Vialatte est le personnage incontournable quand il s’agit de parler de
l’histoire du cœur de Saint-Gervais. Une histoire contée d’une mémoire intacte et imagée par
sa collection d’une centaine de cartes postales anciennes chinées dans les brocantes ou
confiées par voisins et amis.
Née Jabelin le 4 mars 1930, Jeannine vit depuis ses premiers jours dans sa maison rue du
Bourg où ses quatre enfants sont nés. Une maison qui, ouverte sur la rue, fut de 1945 à 1981
une épicerie. « Il y en a eu jusqu’à cinq au village, plus deux boulangeries, au moins trois
bars, une boucherie, deux hôtels, une chapelière… » précise Mme Vialatte. Mariée à Maurice,
coquetier, maçon et lors de la retraite, jardinier aux quatre jardins et aux coloquintes
remarquées, Jeannine est mère de Jean-Marie, Jacky, Christine et Thierry et de Nicolas, un
enfant confié à ses bons soins d’assistante maternelle puis resté et grandi au cœur de la
famille. Des enfants toujours très proches et qui se retrouvent souvent autour de la table
maternelle.
Il faut dire que de tout temps, rue du bourg, la maison Vialatte a été grande ouverte avec
table assortie. Famille, voisins, amis, camarades des enfants, les tablées sont toujours
joyeuses, gourmandes et en nombre. Jeannine se rappelle les couscous, les paëllas monstres,
les bugnes par gamelles pour les copains du foot, de la chasse, du comité des fêtes… « Avant,
aux beaux jours, on sortait sa chaise sur le pas de la porte pour faire la causette, même tard
dans la soirée. Quand il fallait, nous épluchions les légumes dehors, chacun
participait. Aujourd’hui, les gens passent, ne s’arrêtent pas, ils sont en voiture ! ».
Sourire retrouvé, Mme Vialatte pense à la kermesse, « que l’on appelait la kermesse du
curé. » Il y avait du monde partout et venu de partout. Les enfants jouaient, chantaient,
proposaient des saynètes. « Nous avions dans une cage » - plutôt encombrante semble-t-il « une trentaine de tourterelles ou colombes. A la kermesse, les petits ont chanté et mimé pour
de vrai « Ouvrez la cage aux oiseaux » de Pierre Perret. C’était beau ces oiseaux au
ciel…mais tous sont revenus ! »
N’étant plus autonome dans la marche, Jeannine Vialatte reçoit avec plaisir de multiples
visites, elle aime aussi retrouver au club des Boutons d’or, Henria Gilles, sa copine de 102 ans
qu’elle trouve « très jolie », jouer à la belote, à la coinche, faire des mots croisés. Et partager
ses souvenirs, rieurs ou graves, toujours vivaces dans son esprit.