The Sash – Darren R - Musée virtuel du Canada
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The Sash – Darren R - Musée virtuel du Canada
La ceinture fléchée De nos jours, la ceinture fléchée est considérée comme un aspect très symbolique et intégral de l’identité métisse. Aucun événement métis culturel ou politique n’est considéré comme officiel sans que quelqu’un arrive en portant fièrement sa ceinture fléchée. En fait, les communautés métisses honorent souvent les contributions sociales, culturelles ou politiques en remettant l’Ordre de la ceinture fléchée. Les ceintures fléchées sont aussi remises à des non Métis. Par exemple, le 24 septembre 1998, le président d’Afrique du Sud de l’époque, grand militant des droits de la personne, Nelson Mandela, a reçu une ceinture fléchée du sénateur John Boucher du Conseil national des Métis. Dans de telles circonstances, remettre une ceinture fléchée est un moyen tangible d’exprimer et de préserver l’identité et la culture métisses. Dans l’ouest du Canada, la ceinture fléchée est associée aux Métis. Cependant, dans le centre et l’est du Canada, la ceinture fléchée est associée à la culture traditionnelle des Canadiens français, des Acadiens et des Premières nations. Chacun de ces groupes a fabriqué et porté différentes variétés des ceintures fléchées. Au départ, la ceinture fléchée portée par les Métis, saencheur flechey en Michif, ou ceinture à flèches, fut fabriquée par les artisans canadiens français dans le village de L’Assomption, au nord-est de Montréal, à partir de 1780 environ. Plus tard, les Haudenosaunee (les Iroquois) ont commencé à fabriquer ce produit du commerce des fourrures car il devenait de plus en plus populaire partout en Amérique du Nord. Néanmoins, ce style de ceinture fléchée s’identifie fortement identifié à la culture canadienne française traditionnelle, comme on le voit dans les récits historiques et dans les peintures d’époque de Cornelius Krieghoff, Henri Julien et d’autres artistes canadiens. La ceinture fléchée a été amenée dans ce qui est de nos jours l’ouest du Canada par les voyageurs canadiens français et aussi un peu moins par les Haudenosaunee (les Iroquois) et les Anishinabe (les Algonquins), qui travaillaient pour la Compagnie du NordOuest. Personne ne sait vraiment qui a fait des ceintures fléchées pour la première fois entre les Premières nations, les Européens et les Euro Canadiens. Depuis des temps immémoriaux, les femmes des Premières nations dans toute l’Île de la tortue (les Amériques) faisaient du tissage avec les doigts, en utilisant des fibres végétales et de la laine de la faune indigène. Toutefois, elles n’avaient pas accès à de la laine d’agneau, le principal élément des ceintures fléchées jusqu'à ce que les Européens commencent à en faire le commerce avec elles. Les Premières nations des bois de l’est faisaient aussi des ceintures Wampum, qui étaient des ceintures sacrées ou diplomatiques, qui étaient utilisées pour rédiger l’histoire ou qui étaient données à d’autres nations pour cimenter les traités de paix et d’amitié. Même si ces ceintures ont été l’inspiration des ceintures fléchées, on ne les portaient pas. La première ceinture fléchée était clairement basée sur des techniques de tissage avec les doigts des Premières nations et des dessins et des matières premières d’Europe. Cependant, dans le vaste échange culturel entre les Européens et les Autochtones durant le commerce des fourrures, diverses nations autochtones, y compris les Métis, ont accepté cette adaptation culturelle et ont commencé à fabriquer des ceintures fléchées. Comme les métisses et les Indiennes avaient désormais accès à la laine de la Compagnie de la Baie d’Hudson et de la Compagnie du Nord-Est, toute une panoplie de ceintures fléchées commença à se faire avec des motifs et des couleurs distinctes. Les familles métisses ont vite développé leurs propres motifs, tout comme les clans écossais qui avaient leurs propres tartans, et à l’occasion elles incorporaient des perles dans les fils. Les ceintures fléchées maison varient en taille, en motif et en couleurs. Généralement elles sont faites avec un tissage plus lâche que les ceintures fléchées du commerce. Au fur et à mesure que la demande des ceintures fléchées du commerce a augmenté, les fabricants avaient tendance à normaliser la forme et le motif. Les Premières nations et les Métisses qui fabriquaient leurs propres ceintures fléchées conservèrent davantage de variations de motifs. Cette production artisanale s’est développée indépendamment mais elle a coexisté avec les ceintures fléchées de L’Assomption plus normalisées. Les ceintures fléchées plus traditionnelles tissées à la main faisaient quinze centimètres de large et deux pieds de long. Certaines allaient jusqu'à six mètres de long. Une ceinture fléchée typique avait une bande rouge ou cœur au centre et de chaque côté en parallèle une série de zigzags formant des flèches, d’où le nom de ceinture fléchée. Les ceintures fléchées de qualité étaient faites avec de la laine très fine, qui était cirée et retordue. Ces ceintures fléchées étaient tissées tellement serré qu’elles étaient imperméables et pouvaient servir à porter des petites quantités d’eau. Une ceinture fléchée de la meilleure qualité, avec trois cents à quatre cents fils de laine bien cirés, demandait généralement deux cents heures de travail. Une ceinture fléchée de moins bonne qualité avec cent fils environ ou des fils plus épais pouvait se faire en soixante-dix à quatre-vingts heures. En moyenne, une flèche ou une pointe faisait la longueur de l’index de la tisserande, environ neuf centimètres. De ce fait, la plupart des tisserandes faisaient vingt et une flèches ou pointes pour chaque mètre de ceinture fléchée. Certaines pièces, cependant, avaient deux fois le nombre de flèches par mètre. Les couleurs les plus populaires qui étaient utilisées par les tisserandes étaient le rouge, le bleu pâle, le bleu foncé, le jaune et le vert. Dans certains cas, des perles de décoration étaient introduites dans les fils, accentuant souvent les flèches. Une manière de faire une ceinture fléchée exigeait que la tisserande lie une extrémité de la longueur de fil à une poutre du plafond ou en haut d’un mur et l’autre à un long clou sur le plancher. Des bâtonnets en bois étaient alors fixés au milieu des fils pour bien les tenir en place. La tisserande commençait alors au milieu des fils et travaillait vers le bout fixé au plancher. Quand une moitié était tissée et la frange faite, on inversait la longueur des fils pour permettre à la tisserande de travailler cette moitié-là, encore en partant du milieu des fils vers le bout. Le raisonnement de travailler une moitié de longueur à la fois était que c’était impossible de manipuler une telle longueur de fil si la tisserande travaillait d’un bout à l’autre. En utilisant des techniques de tissage similaires, les femmes pouvaient aussi produire des châles aux couleurs vives pour elles et aussi des jarretières de couleurs vives pour tenir leurs bas. Les jarretières pouvaient être tissées d’un bout à l’autre car elles étaient courtes, contrairement aux ceintures fléchées beaucoup plus longues, qui devaient être tissées du milieu vers le bout. Et comme les ceintures fléchées, de nombreuses jarretières colorées incorporaient des motifs avec des flèches et des pointes. Pour les Métis, vestimentaire décoratif. la ceinture fléchée était plus qu’un élément Elle pouvait servir de corde pour tirer les canoës pour les portages. Elle était aussi utilisée pour attacher les lourdes charges sur le dos des hommes et des femmes qui déchargeaient les canoës et les barques d’York de leur fret. Elle pouvait servir de harnais à chien. Les Métis utilisaient les bords frangés de la ceinture fléchée comme trousse de couture d’urgence. Elle pouvait contenir des effets personnels, comme des plantes médicinales, une pipe ou une trousse de premiers soins. Elle pouvait aussi servir de serviette, de linge à vaisselle et, pendant l’hiver, elle pouvait garder un capot bien en place. Au début du dix-neuvième siècle, les ceintures fléchées sont devenues des articles de commerce importants. Ces ceintures fléchées du commerce des fourrures, étaient faites à l’origine à L’Assomption, dans le Bas Canada et elles étaient vendues principalement aux Métis de la colonie de la rivière Rouge et aux Canadiens français. Avec le temps, la Compagnie de la Baie d’Hudson commença à faire fabriquer des ceintures fléchées de L’Assomption en Angleterre, avec des métiers qui demandaient moins de temps et de labeur intensif. Ces ceintures fléchées produites en masse étaient moins durables et moins jolies que celles qui étaient faites à la main, et elles entraînèrent l’abandon de l’art du tissage avec les doigts. Heureusement, des folkloristes comme Marius Barbeau ont fait revivre cet art dans les années 1920 et 1930. Aujourd’hui, il y a des programmes de tissage avec les doigts dans les instituts culturels, les musées et les cours d’art au Québec et dans l’ouest du Canada. Adapté de: Préfontaine, Darren. «The Sash». http://www.metismuseum.ca/media/document.php/00741.pdf