Analyse du générique de Du Silence et des ombres

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Analyse du générique de Du Silence et des ombres
Analyse du générique de Du Silence et des ombres
Allen Pakula, producteur, explique : « Bob [Mulligan] et moi avons pensé à évoquer le
monde mystérieux et secret de l’enfance. Ça commence avec cette petite musique qui
fredonne. C’est le silence, puis alors qu’une petite bille en frappe une autre, la musique
commence soudain, et comme par magie, vous vous retrouvez dans le film »
On entend une voix d’enfant, on distingue une main d’enfant : on comprend tout de
suite que le film sera vu du point de vue de l’enfance. Point de vue original
Etudier avec les élèves ce que renferme la boîte : ce sont des objets liés à l’enfance,
plus une montre d’adulte. Chaque objet est significatif :
- Des crayons de couleur :
o monde de l’enfance : les coloriages, les dessins naïfs
o monde de l’art : c’est ce qui élève
- un stylo : ce qui permet la réflexion
- Une pièce de monnaie : une seule petite pièce. Donc ce n’est pas l’argent qui va
être important ; une autre richesse est souhaitable.
- Une clé, cachée dans une boîte. C’est une métaphore : ouvrir ce à quoi on n’a pas
accès.
- Une montre d’adulte, liée au père (plus tard dans le film on va voir l’importance
de cette montre). Comme si le père était encore là pour protéger ses enfants.
On peut raconter cette anecdote aux élèves : Harper Lee a donné la montre de
son père à Gregory Peck ; c’est cette montre qu’il y a dans le film.
- Un collier : image de la mère ? Ce côté féminin est contrebalancé par l’épingle à
nourrice, marquant le côté « garçon manqué » de Scout
Tous les objets sont enchevêtrés : cela montre que les personnages sont imbriqués,
dépendant les uns des autres.
Ce qui est intéressant également, c’est que l’on met en gros plan ce à quoi on ne
prête pas attention en temps « normal ». Métaphore du film : on révèle ce qui est caché, on
révèle ce à quoi la société ne prête pas attention.
Le gros plan sur le sifflet est une allusion au titre du livre Ne tirez pas sur l’oiseau
moqueur.
L’oiseau est raturé, déchiré :
- Dessin raturé car on cherche à faire mieux, on n’est pas content de soi (idée
d’élévation du début du générique)
-
Le monde merveilleux ne l’est pas autant qu’il ne le paraît. Comme si l’innocence
risquait quelque chose. (Métaphore de l’injustice qu’il y a de blesser des
personnes innocentes et sans défense ?)
On entend une voix féminine. On peut faire relever aux élèves les points suivants :
- L’histoire va être subjective, et même vue par un enfant
- Le film sera un récit rétrospectif, avec une apparence d’authenticité.
- Le spectateur est rassuré dès le début : on sait que la jeune fille va s’en sortir.
- La voix de la femme s’entend sur cette boite qui s’ouvre : cela montre l’histoire
qui est racontée est précieuse. Les souvenirs racontés ont du prix parce qu’ils
sont conservés soigneusement, comme un trésor
Le titre du film agit comme un révélateur : on découvre en même temps que l’enfant
(comme cela va se passer tout au long du film). Il n’est pas innocent qu’il n’y ait d’abord que
le mot « kill » qui apparaisse. A commenter avec les élèves.

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