MOTO LEGENDE – Numéro 255 – Aout 2014

Vécu
PAR ADAM LAGADOU – PHOTOS B. LEBRUN ET C. PANETT
Une rando en vieux trail
Aventure, nous voilà !
Avec comme camarade de chambrée,
un grand escogriffe de La Vie de la
Moto en Yam’ XT 600 Ténéré, nous
avons débuté une randonnée qui aurait
dû nous faire traverser la France en
diagonale par les petits chemins, de
Deauville à St-Tropez. La XT 500 de
Moto Les Jambes n’a pas démérité, mais
son pilote n’était pas au top !
T
rail Rando, c’est une agence
de voyages spécialisée dans les
balades en tous genres avec
quelques superbes destinations,
notamment en moto tout-terrain. Comme
il y en avait une proposée aux vieux trails
en juin, la Diagonale Méditerranée de
Deauville à St-Tropez, mon compère de
LVM, Bertrand Lebrun sur sa XT 600 Ténéré, et ma pomme sur ma vieille XT 500,
avions décidé de nous y joindre pour sortir
des sentiers battus.
Nos vieilles trapanelles ont failli ne pas être
prêtes, suite à divers tracas, ma XT ayant
quelques soucis de culasse résolus juste
à temps par l’Atelier du Désert (Gérard
Anthony, tél. 06 84 51 07 07) qui connaît
bien la question. Bref, le moteur juste
remonté deux jours avant dans le cadre,
des pneus neufs et en route vers Deauville
depuis la région parisienne, Bertrand étant
parti plus tôt avec la Ténéré afin que l’on
se rejoigne en direction de la chic station
balnéaire. Jusque là, tout allait bien, la 600
Ténéré a juste fait un caprice en repartant d’une station-service, elle ne voulait
pas redémarrer et comme il n’y a qu’un
kick, c’est idéal pour se réchauffer lorsqu’il
fait chaud. Arrivés à Deauville, on fait
connaissance aves les participantes, deux
autres XT 500, et deux BMW plus toute
jeunes, une R 80 G/S et une R 100 GS, les
autres étant bien plus modernes. Stephan,
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le GO, et Thierry, qui s’occupe de l’assistance, nous expliquent ce qui nous attend.
Ils auront l’occasion par la suite de démontrer à quel point ils sont compétents…
En partant de Deauville, le cliché
inévitable sur les planches.
Ci-dessous, avant le départ,
les deux vieilles Yam’ sont encore
bien fringantes, et à côté,
le grand Bertrand en plein effort
sur sa Ténéré.
Des planches
aux bourbiers
Le départ de bon matin est immortalisé sur
les fameuses planches de Deauville, incontournable cliché ! Après un peu de route
pour s’extraire des encombrements, on
attaque les chemins, d’abord faciles. Puis
peu à peu, le printemps ayant été particulièrement humide, y compris bizarrement
en Normandie, la gadoue fait son apparition. Nos compétences, mon collègue de
LVM et moi, en matière de tout-terrain
étant disons… limitées, on a parfois un
peu de mal, mais on finit par s’en sortir.
Stephan, patiemment, explique aux…
boulets les rudiments de la conduite sur les
chemins. Placement sur la moto en fonction du relief et de l’adhérence, utilisation
de l’embrayage avec parcimonie dans certaines difficultés, bon usage des freins dans
les descentes, etc. Bref, y’a du boulot ! Et
depuis le gros mono dont la conception
date du début des années 70, la technique a évolué. D’ailleurs, nos collègues
en modernes, même s’ils sont plus aguerris
(c’est pas dur), nous font parfois pâlir de
jalousie tant ils passent avec aisance dans
De Deauville à Saint-Tropez
en une semaine en n’utilisant
quasiment que des chemins,
faut pas traîner, mais
le dépaysement est assuré.
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Vécu UNE RANDO EN VIEUX TRAIL
En haut, Julien, jeune employé de la concession BMW… de Rouen
et à droite Vincent avec une rare Yamaha WR 450F deux roues motrices,
qui passa en une roue motrice au bout du deuxième jour.
En bas, à gauche, Stephan, le GO de Trail Rando et à droite Thierry,
au centre, qui explique les subtilités du GPS à Bertrand, à gauche,
et Vincent, autre utilisateur de XT 500.
POUR TOUS
LES GOÛTS
Un des nombreux passages de gué, avec évidemment des spectateurs ne manquant pas de ricaner si jamais un collègue finissait à pied… humide !
La liste des destinations où Trail Rando
peut vous emmener vous aérer la tête est
immense, que ce soit en moto, en 4x4,
en quad ou en motoneige. Pour tous les
goûts et toutes les bourses. L’expérience
est énorme et l’équipe d’encadrement
hyper-efficace, on a testé pour vous !
Site : www.trail-rando.com
Trail Rando, 1300 Plan de Chibron,
83870 Signes.
Tél. 04 94 32 63 02.
des endroits nous paraissant inaccessibles.
Les motos tout-terrain d’aujourd’hui sont
plus légères, donc plus maniables, et aussi
moins caractérielles.
En haut, de gauche
à droite, Roland
particulièrement adroit
sur sa BMW R 80 G/S
mais aussi patron
de la concession
de Rouen,
Jean-Philippe qui a
calé sur un coup
de piston de sa XT 500
et une 600 Ténéré
en train de se soulager
après une indigestion
d’eau.
Un petit arrêt
rafraichissement
vite fait. La Ducati
Diavel ne faisait
pas partie du groupe
de randonneurs.
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Le coup de piston !
Le gros mono Yam’ qui cale sur un coup
de piston, ce n’est pas une légende. Si c’est
déjà bien énervant en ville lorsque le feu
vient de passer au vert, eh bien c’est encore
moins rigolo dans une grosse mare ou une
ornière bien grasse lorsque les appuis sont
mouvants. Mine de rien, le démarreur peut
avoir du bon ! Quand on n’est pas trop
concentré sur le tracé, notamment lors des
changements de direction où il faut suivre
attentivement les indications du GPS, on
peut admirer les paysages exceptionnels,
le fruit d’un gros boulot de reconnaissance
des experts de Trail Rando. Non seulement il leur faut dénicher les chemins de
traverse, mais aussi négocier avec les propriétaires des chemins privés ou encore
trouver le gîte et le couvert tout au long
du périple. De plus, chacune des étapes est
doublée par un itinéraire de délestage alors
que Thierry veille avec son fourgon au cas
où une machine ferait subitement grève.
D’ailleurs, nous avons pu tester bien involontairement l’efficacité de l’encadrement.
Une XT 600 Ténéré, on ne vous dira pas
laquelle par pure discrétion, a pris l’eau
lors de la traversée d’une grosse mare de
boue, bientôt suivie par une XT 500 d’un
tout aussi expérimenté scribouillard. La
600 s’est retrouvée couchée à droite, côté
échappement, si bien que son moteur a
fait trempette alors que la 500 s’est assoupie à gauche, laissant le mono à sec. Bref,
la Ténéré a refusé tout service au milieu
du bourbier. Elle fut prestement tractée
jusqu’au fourgon qui n’était pas bien loin
et la pause du midi fut mise à profit pour
vidanger le refroidissement par eau qui
lui avait été imposé. Après quelques efforts, la 600, non sans avoir quelque peu
toussé, a repris vie. Le pauvre Bertrand
n’était pourtant pas au bout de ses peines,
une fuite d’huile au réservoir à cause d’un
joint à deux balles en rajouta une couche.
Si la fuite était relativement bénigne au
début, les choses s’aggravèrent au fur et à
mesure des kilomètres, à tel point que l’on
fut obligé de mendier du lubrifiant dans
un village au fin fond de l’Indre. Merci à
M. Verraes à Nuret. Ainsi, compte tenu de
notre niveau technique en tout-terrain et
des caprices de nos montures, nous avons
jugé plus sage de quitter le bateau en cours
de route, non sans regrets, nos petits camarades nous ayant envoyés de superbes photos de la suite du périple pour nous faire
baver. Ah les traîtres, attendez que l’on
progresse un peu et on verra de quel bois
l’on se chauffe…
Bref, on n’a pas profité pleinement du dépaysement garanti par Trail Rando. Pour
ce faire, outre un minimum de niveau
technique, il faut une machine en parfait
état de fonctionnement, deux préalables
incontournables lorsqu’une étape quotidienne peut parfois atteindre 300 km. Une
fois cela acquis, vous passerez un moment
inoubliable vous faisant entrer dans une
autre monde, auquel on ne s’attend pas, y
compris dans notre douce France que nous
croyions connaître. n
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