« L`ANI, un formidable appel d`air pour la gestion déléguée en santé »

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« L`ANI, un formidable appel d`air pour la gestion déléguée en santé »
Interview de Philippe Simon, Président de Cegedim assurances
Par Romain Beausoleil, rédacteur en chef La Tribune de l’assurance
20 Mars 2014
« L’ANI, un formidable appel d’air pour la gestion déléguée en santé »
Le président de Cegedim assurances, l’un des principaux acteurs de la gestion pour compte, fait le
point sur les conséquences de la généralisation de la complémentaire santé ainsi que du tiers
payant, et expose ses ambitions dans le domaine de la prévoyance.
Quel est le positionnement de Cegedim assurances ?
Fondée en 1969, Cegedim est une entreprise mondiale de technologies et de services spécialisée
dans le domaine de la santé. L’entité dédiée aux professionnels de l’assurance emploie plus de 700
personnes et réalise un chiffre d’affaires de l’ordre de 112 M€. Nos deux grands métiers sont, d’une
part, une activité d’édition de logiciels que nous déployons sous les marques Cegedim Activ et
Midiway, et d’autre part, une activité de services métiers avec la délégation de tiers payant dans le
cadre du Cetip, sous les marques SP santé et iSanté, et la délégation de gestion de contrats santé et
prévoyance avec iGestion. Nous enregistrons depuis plusieurs années une croissance régulière,
oscillant entre 1 et 5 %. Notre projet est de faire beaucoup mieux en tirant profit des évolutions à
venir du marché de la complémentaire santé.
La Tribune de l’assurance
116, avenue Gabriel Péri 93400 Saint-Ouen
Tel : 01 58 61 28 50 / Fax : 01 40 11 75 66
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C'est-à-dire ?
Je veux dire par là que la gestion déléguée en santé et prévoyance est un marché qui va croître et se
transformer. Actuellement, 85 % des actes de gestion sont encore gérés en interne par les sociétés
d’assurance, mutuelles et autres institutions de prévoyance. Mais il y a tout lieu de penser que pour
des raisons à la fois stratégiques et financières, les assureurs au sens large feront à l’avenir
davantage appel à des solutions d’externalisation auprès de plates-formes spécialisées comme celle
de Cegedim assurances.
Pour quelles raisons précisément ?
Car seules la mutualisation et l’industrialisation des process permettent de réduire de manière
substantielle les coûts de gestion. Les assureurs, pris individuellement, n’ont pas, pour la majorité
d’entre eux, la possibilité de jouer sur les volumes. Compte tenu de la taille de notre structure, nous
sommes bien armés pour leur proposer des offres d’externalisation compétitive. Je vous rappelle
qu’en cumulant toutes nos activités d’externalisation métier, en tiers payant et gestion déléguée,
nous gérons près de 20 millions de personnes pour le compte de 200 clients. Ce qui représente, rien
que dans le domaine de la santé, plus de 350 millions de flux par an en provenance de 191 000
praticiens que nous avons conventionnés. En prévoyance, près de 2 millions de personnes protégées
sont gérées avec nos solutions. Et j’ajouterais qu’en dehors des économies d’échelle, nous sommes
en mesure de proposer aux organismes d’assurance une panoplie très large de services :
dématérialisation intégrale des process, extranets dédiés, gestion en marque blanche, systèmes
experts de détection des comportements atypiques…
Quelles seront, selon vous, les conséquences de la généralisation de la complémentaire santé à
tous les salariés dans le domaine de la gestion pour compte ?
Soyons clairs, par les transformations qu’il génère, l’ANI constitue un formidable appel d’air pour la
gestion déléguée. Un certain nombre d’acteurs procèdent actuellement à des repositionnements
stratégiques sur le marché des collectives. Or, nous observons que la plupart d’entre eux souhaitent
avant tout maîtriser le volet offre et distribution. Mais ils n’ont pas forcément le savoir-faire et les
compétences idoines en matière de gestion des prestations. Raison pour laquelle, ils se tournent vers
des spécialistes comme Cegedim assurances. Ce mouvement n’est pas exclusif aux nouveaux
entrants sur le segment des collectives. Des opérateurs installés de longue date, notamment les
groupes paritaires, font le choix de confier – partiellement – leur gestion à un prestataire pour se
concentrer intégralement sur le développement commercial.
Anticipez-vous également une croissance de votre activité dans le domaine de la prévoyance ?
Comme vous le savez, le marché de la prévoyance est loin d’être saturé, contrairement à la santé où
la quasi-totalité des Français seront assurés "post-ANI". Cela signifie que la prévoyance constitue un
relais de croissance important pour nos clients, qui veulent développer leur surface de contact avec
leurs assurés, comme pour nous. Nous partons donc à l’offensive sur la prévoyance. Nous misons
beaucoup sur cette activité, appelée, elle aussi, à fortement évoluer dans le cadre de l’ANI, puisque
cet accord va généraliser, à terme, la logique de multidétention.
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Votre développement passera-t-il uniquement par la France ?
Non, nous travaillons à développer nos activités internationales, qui pèsent aujourd’hui moins de 5 %
de notre chiffre d’affaires. Notre projet est de capitaliser sur notre expérience au Maroc, où nous
sommes présents depuis 2005, et de nous développer dans de nouveaux pays matures où nous
pourrons intégrer sans difficulté nos solutions informatiques. Nos cibles prioritaires sont l’Amérique
du Nord, et quelques pays en Europe du Sud et de l’Est. Mais quelles que soient les zones retenues,
nous n’irons pas seul. Nous avons sur ce projet, comme sur les autres dossiers, une démarche très
pragmatique. Nous nous appuierons sur des clients que nous accompagnerons, ou sur des
partenaires qui localement pourront jouer un rôle d’intégrateur. Nous remplirons de notre côté
notre rôle d’éditeur. Autrement dit, nous sommes ouverts à un modèle d’affaires un peu différent de
celui développé en France. Notre objectif est de doubler notre activité internationale d’ici 2016.
Que pensez-vous de la généralisation du tiers payant, et quel sera son impact sur votre activité ?
Je tiens à souligner que la généralisation du tiers payant est une bonne nouvelle, car elle facilitera
l’accès aux soins, à commencer pour les bénéficiaires de l’ACS (aide à la complémentaire santé) à
compter du 1er janvier 2015. Le système d’éclatement des flux régime obligatoire/régime
complémentaire, déjà mis en œuvre dans les pharmacies, a largement démontré toute son efficacité.
Par ailleurs, nous enregistrons également de bons résultats sur le tiers payant hospitalier,
notamment à travers notre marque iSanté. Nous assurons ainsi une couverture quasi intégrale des
établissements hospitaliers publics. En réalité, l’enjeu d’élargir le tiers payant à la médecine
généraliste et spécialiste, où le système est aujourd’hui peu pratiqué, est plus politique que
technique, et nécessite de valoriser les avantages pour les médecins eux-mêmes. Mais il est clair que
la robustesse de notre système permettra d’absorber sans aucune difficulté une augmentation des
flux dans le cadre de la généralisation du tiers payant médecins, programmée en 2017.
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