Shakespeare is dead, get over it! de Paul Pourveur mise en scène

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Shakespeare is dead, get over it! de Paul Pourveur mise en scène
Shakespeare is dead, get over it! de Paul Pourveur mise en scène Philippe Sireuil Théâtre National de la Communauté Française (salle Jacques Huisman www.theatrenational.be) Boulevard Emile Jacqmain, 111 – 115, B­1000 Bruxelles, Belgique Du 03/10/2008 au 25/10/2008, à 20 h 30, le mercredi à 19h30, du mardi au samedi sauf dimanche 12 octobre à 15h. De 7,5 à 19 €. Durée: 2 h env. Avec : Olivia Carrère, Yvain Juillard, Marie Lecomte, Vincent Minne Christelle Alexandre (Assistante à la mise en scène) , Philippe Sireuil (Scénographe, lumières) , Catherine Somers (Costumes, assistante scénographie) La pièce Le hasard ou le destin a fait se rencontrer William et Anna. Les voilà confrontés à la naissance du sentiment et à leur difficulté à lui donner du sens. Quelle est d’ailleurs la vraie version de leur rencontre? Se sont­ils rencontrés à une séance du Mépris de Jean­Luc Godard ou à la projection de Deux trois choses que je sais d’elle ? Comment gérer cet amour né comme un malentendu entre un antimondialiste convaincu et une comédienne passionnée de Shakespeare? Comment ces deux perceptions de la réalité peuvent­elles se rejoindre? Comment composer avec une tradition, un passé qui a tendance à s’accaparer le présent? Shakespeare is dead, get over it! écrit en 2002 a été créé la même année en Hollande par la compagnie Keesen & Co. L’auteur part d’une réflexion sur la complexité du monde ‘mondialisé’, un monde en réseau où tout est relié à tout; mais aussi sur notre rapport au passé, un passé qui est constamment actualisé, comme les représentations des pièces de Shakespeare, invariablement revisitées par des metteurs en scène qui prennent l’alibi de ‘l’universalité du propos’ et des thèmes abordés. Pour Pourveur, ces plongées dans le répertoire du passé et son actualisation nient l’évolution de la pensée humaine. Pour lui, les époques se succèdent sans se ressembler et redéfinissent à chaque fois les grands thèmes. Le passé ne peut servir à élucider le présent et tout n’est que finalement une question de perception de la réalité.
Shakespeare is dead, get over it! – Description en français 1 L’écriture de Paul Pourveur se déploie ici dans toute sa subtilité, son ironie tendre et désabusée: la pièce est faite de fragments, de trous et de fissures qui plongent les personnages dans un non­temps, entre passé, présent et futur, entre ici et là­bas, entre Stratford et Bruxelles, ou Berlin, ou Hotton… Les personnages sont fuyants, ils se démultiplient, s’expriment en se regardant s’exprimer et forcent les acteurs à les endosser, à les déposer, puis à les reprendre, dans un jeu constant entre le vrai et le faux, entre le réel et la représentation. Shakespeare is dead, get over it! Littéralement: Shakespeare est mort, passons à autre chose. Propos du metteur en scène Ceci n’est pas une pièce, pourrait­on dire, pour paraphraser le célèbre tableau de René Magritte. C’est l’histoire d’une rencontre qui, d’après Anna, laisse toujours des traces, ne serait­ ce qu’un mot qui enrichit un vocabulaire, et d’après William ne serait­ce qu’un virus qui sauterait d’un corps à l’autre. C’est le récit d’un amour, celui de William ­ antimondialiste convaincu – et d’Anna – actrice shakespearienne convaincante – que le destin dispose côte à côte lors d’une rétrospective consacrée aux films de Jean­Luc Godard; un amour d’amoureux qui ont déjà connu (trop peut­ être) des histoires d’amoureux et d’amoureuse. C’est un corps tatoué Metal Rock dans une Golf 1991 ­ rouillée. C’est Sylvie Vartan qui chante le film est triste. C’est le journal, au jour le jour, d’un désir qui commence par un malentendu ­ d’après lui c’est durant Deux ou trois choses que je sais d’elle, qu’ils se sont découverts alors que d’après elle, c’est Le mépris qui les a réunis ­, désir qui s’achève dans la tourmente de deux morts choisies, faute d’avoir pu ou su trier dans le labyrinthe des émotions et convictions contradictoires. C’est le dessin de réalités et d’illusions qui s’entrecroisent, de destins qui se rencontrent dans une cinémathèque, aux grottes de Hotton, à Prague, à Stratford­upon­Avon. C’est une fable qui se passe ici, c’est­à­dire à Bruxelles ou Berlin ou Beijing. C’est Homo Economicus qui conquiert le monde. C’est le portrait d’une génération de fils et de filles formés par les bibliothèques de leurs parents où ne figuraient que trois best­sellers mondiaux: La Bible, Das Kapital de Karl Marx et les Oeuvres Complètes du grand William. C’est la chronique des voix et des vies de Margaret et Ronald, de Werner et Niels, de Naomi et Noreena. C’est se rendre compte que la vie est wonderful . C’est la confession – version multiplex ­ d’enfants de notre siècle. C’est Brigitte Bardot qui demande à Michel Piccoli "Tu m’aimes comment?" C’est aussi le poids du passé qui fige nos envies et nous rend borgnes à la nouveauté. Shakespeare is dead, get over it! Littéralement, Shakespeare est mort, passons à autre chose. Le titre, plus qu’une injonction, c’est une prière qui nous demande de vivre proprement et de penser au suivant. Le texte, plus qu’une pièce, c’est un puzzle qui s’offre au spectateur, pour qu’il le reconstitue, selon ses vérités et ses désirs. Philippe Sireuil (05/05/2008)
Shakespeare is dead, get over it! – Description en français 2 Philippe Sireuil livre avec humour un spectacle sur le couple, le théâtre et notre rapport au temps. William et Anna se sont rencontrés lors d’une rétrospective de Jean­Luc Godard. De cela, ils sont sûrs tous les deux. Mais c’est à peu près tout. William est persuadé que c’était lors d’une projection de Deux ou trois choses que je sais d’elle. Pour Anna, par contre, il s’agissait du Mépris. Ce simple malentendu peut­il décider de toute une vie? Sans doute pas? Mais entre William et Anna, il y en a quelques autres qui vont singulièrement leur compliquer l’existence. Il y a surtout ces silences, ces omissions, ces petites lâchetés que l’on accepte pour ne pas mettre le couple en péril mais qui, en s’accumulant, creusent un fossé de plus en plus profond entre les amants. Autour de cette situation, Paul Pourveur a construit un de ces textes éclatés dont il a le secret. Souvent, chez lui, on passe du coq à l’âne dans une apparence de grand désordre. Mais tous les éclats qui surgissent sous nos yeux proviennent bel et bien de la même explosion. Pourveur dynamite la trame narrative et balance sur le plateau les mille et une pièces d’un puzzle que chacun pourra reconstituer à sa guise. Entre Anna, l’actrice shakespearienne et William, cadre d’une grande multinationale mais fervent militant de l’altermondialisme, toutes les grandes questions de société surgissent à un moment ou à un autre. Avec leur lot de simplismes, de contradictions, d’écarts plus ou moins acceptables entre ce que l’on est et ce que l’on voudrait être. Pourveur évoque ainsi une multitude de thèmes et nous trimballe un peu partout, de Bruxelles à Paris en passant par le théâtre du Globe à Londres, la supposée maison natale de Shakespeare à Stratford­upon­Avon, les grottes de Hotton, une manif à Prague et la journée des monuments et sites dans le parc du Cinquantenaire… Il nous entraîne aussi dans un voyage à travers le temps où l’on découvre à la fois que le grand Will doit sa carrière théâtrale à la mort d’un daim et que les sources du mondialisme économique se cachent derrière l’amour subit des Hollandais pour les tulipes. Naomi, Marilyn, Thatcher, Reagan et les autres… On croisera aussi Marilyn Monroe, Margaret Thatcher, Ronald Reagan, Naomi Klein, Richard III, John Milton, Jean­Luc Godard et bien d’autres, apparaissant dans le récit comme autant de personnages d’une histoire éclatée, certes, mais où tout se tient. Le tout régulièrement résumé par un slogan apparaissant sur écran : « Vivez proprement, pensez au suivant ! » Cela pourrait donner un spectacle pédant, prétentieux et donneur de leçons. C’est tout le contraire qui se produit grâce à l’humour de l’auteur et à son aptitude à toujours relier les questionnements philosophiques à la vie quotidienne de ses personnages.
Shakespeare is dead, get over it! – Description en français 3 Car finalement, ce dont Pourveur nous parle surtout, c’est de notre rapport au passé et au présent, de la passion ou de l’ennui du théâtre et de la vie d’un couple. Un couple où chacun arrive avec son vécu, se demandant si cette fois sera la bonne ou s’il sera condamné à définitivement vivre seul. Abordant pour la première fois l’univers de Pourveur, Philippe Sireuil s’y montre largement aussi à l’aise que dans le répertoire classique ou chez Jean­Marie Piemme. Dans une scénographie unique, composée d’une haute paroi percée de quatre portes par lesquelles les comédiens entrent et sortent constamment, il livre un spectacle vif, sans le moindre temps mort, bourré d’images fortes, d’humour et délivré de toute complaisance. Utilisant la vidéo, les micros, et une musique résolument actuelle, il nous plonge dans un récit à quatre voix porté par un formidable quatuor de comédiens. Marie Lecomte et Vincent Minne sont véritablement Anna et William, parvenant à combiner magistralement la distance du narrateur, le commentaire de l’observateur et l’incarnation du personnage. A leurs côtés, Philippe Sireuil, éternel découvreur de talents, confie les rôles des personnages annexes à Yvain Juillard et Olivia Carrère. Ces deux jeunes comédiens portent leurs rôles d’animateur­conteur­commentateur avec l’aisance d’acteurs chevronnés. Et Olivia Carrère multiplie les personnages et les accents avec un humour et une aisance incroyables. Un quatuor irrésistible qui nous entraîne, deux heures durant, dans l’angoissant et passionnant tourbillon de la vie. Jean­Marie Wynants (06/10/2008), © Le Soir Histoire, probabilité, subjectivité Avec "Shakespeare is dead, get over it", Paul Pourveur signe une fable destructurée. Création au National, dans une mise en scène cocasse et sobre de Philippe Sireuil. Pour Paul Pourveur, à force de réécriture et d'interprétation, "le passé est devenu une fiction et cette fiction pèse sur le présent", et ce même si le passé est également omniprésent : lorsque nous contemplons un ciel étoilé, la lumière des corps célestes a mis un certain nombre d'années à atteindre la Terre. Quant à l'histoire du théâtre, elle ne compte pas de ruines mais se propose au contraire à toutes les interprétations. Un monument comme Shakespeare a été érigé au fil des siècles par ceux qui l'ont lu, joué, monté, escaladé parfois. Mais qui sait que William est devenu Shakespeare à la faveur d'un daim qu'il tua, chose interdite, dans le parc du seigneur de Stratford ? Anna, dans la nouvelle pièce du dramaturge belge – né à Anvers de parents wallons, il est un des seuls auteurs à écrire dans les deux langues­, est une actrice qui ne vit ("dans le XVIIe...
Shakespeare is dead, get over it! – Description en français 4 siècle") que par, pour, à travers le grand Will et son œuvre. William, lui, travaille pour une multinationale et, altermondialiste convaincu, vit à Bruxelles parce qu'il s'y tient plus de 1000 manifestations par an. Ces deux­là se sont rencontrés au Musée du Cinéma, lors d'une rétrospective Godard. La chose est amenée par une singulière théorie sur la lecture, les pistes qu'elle ouvre et les chemins qu'elle ferme, sur base des "trois best­sellers planétaires": la Bible, "Das Kapital" de Karl et les Œuvres complètes de William. La mécanique quantique, selon laquelle la réalité n'existe que lorsqu'elle est observée, fait du théâtre de Paul Pourveur une œuvre à fragmentation. La probabilité prime, la causalité est remise en question. Ses personnages, il le dit lui­même, sont des collages, des carrefours de références, d'attitudes. Quant à la forme et au fond, elles se confondent volontiers. Ainsi les William et Anna contemporains sont­ils à la fois, de leur histoire, les protagonistes, les narrateurs, les observateurs dubitatifs. Vincent Minne et Marie Lecomte s'y doublent d'Yvain Juillard et Olivia Carrère, sorte de M. et Mme Loyal de cette fable destructurée, ou encore personnages secondaires ­ metteur en scène, guide, infirmière... D'autres personnages, figures plus ou moins célèbres et historiques, interviennent : Margaret et Ronald, Jean­Luc, Naomi et Noreena... Metteur en scène de ce mélange constant, ces fragments, ces histoires mêlées, parcellaires, anachroniques et drolatiques, Philippe Sireuil a opté pour l'image ­ avec pour tout décor un gigantesque panneau­écran percé de lucarnes escamotables et de portes battantes ­ et le son, voix amplifiées et/ou off, environnement musical subtil. Le résultat, à la fois sobre et cocasse, tient de la Nouvelle Vague et du Pop Art autant que de la machinerie ludique. Et appelle implicitement la subjectivité du spectateur en lui livrant ce puzzle à déconstruire/reconstruire, où projeter ses propres mythologies, de toujours et d'aujourd'hui. Marie Baudet (06/10/2008), © La Libre Belgique ..." Pouveur possède une écriture chaotique et belle. Quand elle est mise en scène par un talentueux Philippe Sireuil, le résultat est proche de la perfection. Shakespeare is dead, get over it ! ouvre la saison du Théâtre national, iconoclaste, secoué, secouant et en un mot, génial ! C'est une histoire d'amour qui commence sur un malentendu, se poursuit par hasard et se finit pour de mauvaises raisons (...)Shakespeare is dead... brasse large et en tous sens. Le jeu des comédiens, sans fausse note, fluidifie le tout (...) Un univers qui soudain emporte et la magie qui opère. Où sommes nous ? Nous ne le saurons jamais vraiment, quelque part entre l'époque élisabéthaine, les seventies et l'homme postmoderne. Nous venons d'assister à un moment d'infini, de ceux qui nous réconcilient avec la vie...et le théâtre!" Isabelle Plumhans (08/10/2008), © Mosquito
Shakespeare is dead, get over it! – Description en français 5 Le laboureur, Shakespeare et le magicien Shakespeare est mort. Nous l’avons tous appris à l’école. Mais, saviez­vous, c’est à cause d’un daim que l’illustrissime maître du classicisme anglais a connu la célébrité. Un pauvre animal qu’il a tué sur les terres du seigneur de Stratford­Upon­Avon. À cette époque, ce délit de braconnage était sévèrement puni. Pour éviter ce juste courroux, Shakespeare se serait lâchement enfui à Londres. Il y trouvera un emploi de gardien de chevaux … devant un théâtre. De fil en aiguille, il deviendra comédien avant d’atteindre le statut d’auteur à la notoriété mondiale, encore d’actualité, plus de cinq ans plus tard. C’est en tout cas, ce que prétend une légende et surtout ce qui sert de point de départ à Paul Pourveur pour Shakespeare is dead, get over it. Dans un joyeux désordre foutraque (pourtant tout apparent), il va évoquer une série de destins influencés ou non par les shakespeariennes théories humanistes que notre écrivain belge considère comme d’étouffants freins à l’évolution de la société. William est un altermondialiste convaincu et Anna (prénom de l’illustre épouse) une comédienne spécialisée dans les œuvres du XVIe. Un amour aussi hétéroclite, unissant de tels extrêmes a­t­il un avenir? Tout les oppose, sauf peut­être le besoin d’être aimé et de se trouver le compagnon de la dernière chance, juste pour ne pas entreprendre seul(e), et sans enfant, le chemin qui mène de la quarantaine à la rapide décrépitude. Dans ce récit quelque peu chaotique, chronologique et anecdotique s’entremêlent dans une joyeuse confusion. Paul Pourveur se veut laboureur de l’esprit. Tout agriculteur vous dira que pour fertiliser un champ, il faut plus d’une fois y passer le soc avant de tenter d’y planter une graine. L’écrivain philosophe fait de même. Sa charrue trace et retrace des sillons, occasionnellement rectilignes mais le plus souvent tortueux. Ainsi, à chaque répétition de scène, il creuse plus profondément dans la personnalité des personnages et dans la portée philosophique de son propos. Il réfute la théorie de l’éternel recommencement. Il opte pour la perpétuelle mutation ; représentée ici dans une incessante reformulation (hélas parfois lassante). Déroutant donc, le spectacle s’apparente à un gigantesque puzzle, dont les pièces nous parviennent brutes ou inabouties. C’est au public de créer, de compléter, d’esquisser l’image centrale, de tenter de en place ces multiples éléments troublants. A chacun de tourner, de retourner, de triturer ce flot d’idées pour trouver son propre emboîtement intellectuel. Simple et complexe, ambigu et limpide, insaisissable et drôlement perceptible, Shakespeare is dead, get over it est un tout qui se décline sur plusieurs niveaux de perception. Émotion, humour, kitsch, vérités, contrevérités, satire, malice et dérision se donnent la main dans une sarabande insolite, débridée, endiablée.
Shakespeare is dead, get over it! – Description en français 6 Philippe Sireuil, en maître à danser de génie, insuffle panache, précision, magie et parsème ainsi d’un agréable petit vent léger de folie un texte qui sinon risquerait bien de nous faire friser l’indigestion. Sa direction attentive est partout. Lumières, musiques, scénographie, costumes bouffons (signés Catherine Somers), voix déformées, sons diffractés, tout est soigneusement calibré, étudié, réglé, minuté pour souligner, accentuer ou amplifier les scènes. Pour tout décor, un panneau de contreplaqué, avec une peinture de Shakespeare en surimpression. Simplissime à première vue, il recèle pourtant quatre yeux (écrans) qui de temps en temps s’ouvriront pour laisser entrapparaître des reflets d’âme ou des instantanés d’actualité. La paroi deviendra également un miroir aux multiples visages (Richard III, Marilyn Monroe, Jean­Luc Godard, Brigitte Bardot, …) ou vues (chambre, gare, auberge, flammes, …). Quatre portes à sa base permettront aux quatre comédiens d’aller et venir au rythme des nombreux tableaux (la pièce dure 2 heures). Sous la férule de Philippe Sireuil, Marie Lecomte est la piquante Anna, Vincent Minne interprète agréablement un William paumé entre son idéologie et ses besoins physiques. Olivia Carrère et Yvain Juillard sont tout à la fois les drolatiques narrateurs et l’écho persifleur de la conscience de chacun des deux amoureux tourneboulés. Shakespeare is dead, get over it conjugue les antagonismes, à l’image des petits mots rouges qui clignotent et ponctuent chaque scène. Voir, revoir et devoir, tout comme lire, relire et délire se déclinent en une retorse réalité qui hésite entre drame et comédie. Mystifier et démythiser font front face à construire et remédier dans un spectacle ironiquement incisif, perturbant, réfléchi et bourré de clins d’œil burlesques. Vivez proprement, pensez au suivant en est le judicieux leitmotiv moral. Philippe Sireuil et son équipe se sont eux concentrés de manière attentive sur le public. Ils réussissent le challenge de faire d’un texte, qui sinon risquerait de friser l’indigestion, un petit bijou théâtral. Dommage toutefois que ce soin, cet humour et cette magie ne suffisent à estomper certaines longueurs du manuscrit de Paul Pourveur. Muriel Hublet (04/10/2008), © Plaisirs d'offrir justanotherman 10 – 26/10/2008 – 11h37 (id :551) Pièce puzzle intelligente et pleine d'humour traitant de thèmes éternels (l'amour et ses difficultés) ou actuels (la mondialisation, la servitude du consommateur, la superficialité...). Beau travail de mise en scène de Mr Sireuil, pour ce texte subtil de Mr Pourveur. Un jeu magnifique (à mettre en exergue la performance hilarante d'Olivia Carrère) et un coup de chapeau à la costumière, qui a fourni un travail titanesque pour les changements constants de tenues, sans freiner le rythme endiablé. A slight blame, évidemment mineur quand tu connais la longueur des plays du grand William, deux heures de spectacle, ça peut­être mortel, Michel!
Shakespeare is dead, get over it! – Description en français 7 Victor – 25/10/2008 – 12h25 (id :545) Oui, tout cela est bien vrai. J'aimerais bien revoir ce spectacle très dense. Un petit bijou? Plutôt un gros brillant de plus de 150 carats. Fandelini – 23/10/2008 – 12h24 (id :534) Je suis assez d'accord avec tout ce qui précède. J'ai cependant 2 bémols à formuler... C'est très bien de donner de l'emploi aux costumières du National, mais cette débauche de costume était­ elle vraiment nécessaire? On en revient aux subventions peut­ être exagérées des "grands" théâtres qui ne laissent aucune place pour les petites productions, elles qui font souvent des miracles avec des bouts de ficelle, ce qui les oblige souvent à faire jouer les comédiens "à la participation". Ceci n'empêche pas qu'il est a espérer que cette pièce soit reprise car c'est vraiment du très grand art. Merci à MM. Pourveur et Sireuil et aussi aux 4 excellents comédiens Alaïce 7 – 15/10/2008 – 14h41 (id :509) Shakespeare is dead et il est temps de passer à autre chose! L'Homme a évolué, le monde aussi et un Hamlet, un Othello, un Roméo et une Juliette ne sont plus pertinents à expliciter l'ame humaine dans son ensemble. Cette pièce est pour moi à l'image de notre monde éclaté mais indéniablement proche de nous (grace à Internet, des média...), auquel on peut accéder en un clic. Comment dès lors peut­on encore imaginé que Shakespeare, qui n'a jamais vu la mer, la montagne (et encore moins l'autre bout du monde en un clic) est à meme de décrire LE personnage universel. Le monde au XXI ème n'a plus rien à voir avec ce qu'il fut au XVIIème.C'est contre l'idée que ce cher William est encore aujourd'hui profondément actuel que s'insurge Paul Pourveur. Et il nous le montre bien avec un texte excellement mis en scène par Sireuil, qui n'est que bribes et interconnection, non­sens. Bref, l'image de l'Homme telle qu'il est aujourd'hui. La pièce nous fait comprendre qu'au théatre, comme dans la vie, il n'y a pas une seule réponse, ni de bonnes réponses, simplement l'Homme dans sa complexité et profondément influencé par le monde dans lequel il évolue. Le seul reproche que je ferait est peut­etre qu'il aurait pu y aller encore plus, j'ai eu l'impression qu'il tentait de se justifier, de donner un sens au non­sens de la pièce... Réflexe d'un metteur en scène du National probablement! detonin 17 – 09/10/2008 – 21h32 (id :484) Quel spectacle détonant! Un enchaînement de scènes très rapides qui nous livre, bribe par bribe, les éléments d'une histoire d'amour improbable (mais tellement plausible à la fois). Le tout sur fond de réflexions sur l'évolution de notre société, sur les liens et le réseau qui nous lie à tout et à tous, tout le temps. Les différents tableaux semblent d'ailleurs eux­mêmes être les noeuds d'un réseau dont on saisit les liens et les dépendances à mesure que la pièce avance.
Shakespeare is dead, get over it! – Description en français 8 On est donc forcément un peu perdus au début mais progressivement on capte l'image globale du puzzle de la pièce. La mise­en­scène de Sireuil est excellente (et ce ne doit pas être une mince affaire de mettre en scène un texte aussi long et éclaté). Une musique moderne et des effets sonores judicieux parachèvent ce spectacle foisonnant que je vous conseille vivement d'aller voir! AL1 10 – 06/10/2008 – 11h32 (id :465) Quelle excellente représentation. Une mise en bouche un peu difficile à déchiffrer mais rapidement le spectateur est entrainé par un tourbillon formé par une interprétation admirable, intéressante et très particulaire, un décor sobre aux effets techniques et visuels efficaces, des répétitions de textes subtiles et une bande son très juste. Cette adjonction de personnages extérieurs à la pièce et un fil conducteur très personnel surprennent. Une pièce complète, émouvante dont le contenu du texte ne laisse pas indifférent. Une création comme on en veut plus souvent. Bravo. anacoluthe 25 – 05/10/2008 – 21h05 (id :458) Le texte est dense, difficile à suivre au premier abord. La mise en scène, d'une intelligence rare, éclaire le texte avec ce regard si personnel de Sireuil. La performance technique est impressionnante, et cependant au service de l'histoire racontée et des messages délivrées. Les acteurs, brillants (et bien dirigés, bien costumés, bien mis en lumière) sont touchants. Ce spectacle est drôle, cynique et touchant. Un excellent spectacle!
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