Compte rendu public de l`audience du 21 janvier 2015 dans l`affaire
Transcription
Compte rendu public de l`audience du 21 janvier 2015 dans l`affaire
20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 1/47 PUBLIC Compte rendu officiel Matières relatives aux éléments de preuve (Audience publique) Page 1 1 Tribunal spécial pour le Liban 2 Dans l' affaire le Procureur c. Ayyash, Badreddine, Merhi, Oneissi, et Sabra 3 STL-11-01 4 Président Juge David Re, Juge Janet Nosworthy, Juge Micheline Braidy, Juge 5 Walid Akoum, et Juge Nicola Lettieri - [ Chambre de première instance] 6 Le mercredi, 21 j anvier 2015 - [ Audience] 7 [ Audience publique] 8 --- L' audience est ouverte à 10 heures 12. 9 Mme LA GREFFIÈRE: [ interprétation] Le Tribunal spécial pour le Liban siège 10 en audience publique dans l' affaire le Procureur contre Ayyash, Badreddine, 11 Merhi, Oneissi et Sabra, numéro d' affaire STL-11-01. 12 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Bien, bonj our à tous. Je note 13 les participants, ce sera plus rapide. M. Cameron pour l' Accusation; Me 14 Haynes pour Représentant légal des victimes; Me Hannis pour M. Ayyash; Me 15 Edwards pour M. Badreddine; Me Hassan pour M. Oneissi; Me Mettraux pour M. 16 Sabra; et Me Aouini et Me Khalil pour M. Merhi; ainsi que deux 17 représentants du Bureau de la Défense. Voilà les personnes qui sont assises 18 dans le prétoire auj ourd' hui. 19 Bonj our, Docteur Khoury. Merci d' être revenu ce matin. Nous espérons que 20 vous avez pu vous reposer et que vous êtes prêt à poursuivre pour cette 21 dernière ligne droite, la fin de votre témoignage. Je vous remets entre les 22 mains de M. Cameron. 23 Ce sera rapide, n' est-ce pas ? 24 M. CAMERON : [ interprétation] Eh bien, tout cela dépendra de mon 25 contradicteur. J' ai une petite chose à dire concernant le contre- Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 2/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Edwards (Suite) Page 2 1 interrogatoire qui a trait à l' aj ustement au témoignage de M. Khoury 2 concernant la pièce de l' Accusation 365, qui était la vidéo. Il a dit à un 3 moment donné qu' il avait identifié cela comme étant la deuxième réunion du 4 Groupe de Bristol, et puis il s' est corrigé pour dire qu' il s' agissait de 5 la troisième réunion du Groupe de Bristol. Et j e puis dire aux Juges et à 6 mes contradicteurs qu' il y a aussi un autre élément de preuve qui étaye 7 tout cela, donc qui étaye la véracité de ce qu' il a dit et la véracité de 8 la correction apportée; c' est-à-dire, à savoir les images que nous avons 9 vues concernant cette pièce 365 qui porte en effet sur la réunion du Groupe 10 de Bristol le 2 février, dont M. Khoury a dit qu' il s' agissait de la 11 troisième réunion du Groupe de Bristol. Et là, j ' ai donné un lien à 12 l' article d' Al Mustaqbal, et j e ne pense pas que cela sera contesté. Je 13 voulais j uste clarifier cela dans l' intérêt du contre-interrogatoire. 14 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Bien, merci. 15 Maître Edwards. 16 Docteur Khoury, d' abord, Me Edwards va poursuivre et va continuer à vous 17 poser des questions, puis j e pense que Me Aouini vous en posera 18 quelques-unes. 19 LE TÉMOIN : GHATTAS EL-KHOURY [ Reprise] 20 [ Le témoin répond par l' interprète] 21 Contre-interrogatoire par M. Edwards : [ Suite] 22 Q. 23 à ce que vient de dire le Juge Président. Merci beaucoup d' être de retour 24 pour faire ce témoignage et j ' espère que vous avez pu vous reposer. 25 Nous avons terminé hier sur la note suivante : vous n' étiez pas d' accord [ interprétation] Bien. Bonj our, Docteur Khoury. Moi aussi, j e me j oins Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 3/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Edwards (Suite) Page 3 1 avec l' idée que j e vous donnais concernant le dernier paragraphe de 2 l' article dans le j ournal Al-Hayat, le fait qu' il n' y ait pas de référence 3 au fait qu' il y ait des éléments de renseignement indiquant qu' il y avait 4 des menaces qui pesaient sur la sécurité de M. Hariri. Voilà où nous en 5 étions restés lorsque nous avons levé l' audience hier. 6 R. 7 avons lu l' expression "sources internationales", "sources internationales" 8 signifie qu' il peut s' agir de sources j ournalistiques, diplomatiques ou 9 sources de services de sécurité. Alors, bien évidemment, ce n' est pas à moi Oui, et j ' ai dit, comme nous avons pu le lire dans l' article, nous 10 qu' il incombe de donner la source. C' est au j ournaliste qui a écrit 11 l' affaire de connaître ces sources. 12 Q. 13 j e ne m' intéresse pas aux sources. Ce que j e voudrais savoir, néanmoins, 14 c' est que vous me disiez où dans ce paragraphe il y a une mention 15 spécifique qui est faite à l' encontre de la sécurité de M. Hariri. 16 Autrement dit, où voit-on que des menaces précises pèsent sur la sécurité 17 de M. Hariri. 18 R. 19 "D' après des sources, la communauté internationale a envoyé un message 20 clair à la Syrie afin de ' ne pas répandre le sang' des personnalités de 21 l' opposition au Liban. Le message affirmait que si Walid Jumblatt ou Rafik 22 Hariri étaient victimes d' une tentative d' assassinat, eh bien, ' cela 23 marquerait la rupture définitive des relations entre la Syrie et la 24 communauté internationale. ' " 25 Lorsqu' il y a des guillemets, cela signifie que c' est une citation qui Bien. Pour être sûr que nous sommes bien sur la même longueur d' onde, Si j e lis le dernier paragraphe, il est dit : Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 4/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Edwards (Suite) Page 4 1 repose sur quelque chose qui a été écrit ailleurs. Ça c' est mon avis, mais 2 peut-être y a-t-il une autre interprétation de la chose, auquel cas j e ne 3 le sais pas. 4 Q. 5 les termes suivants, à savoir que la communauté internationale a lancé un 6 avertissement conditionnel à la Syrie pour dire qu' il ne fallait pas nuire 7 à des responsables politiques de l' opposition ? 8 R. 9 entre guillemets ? Est-ce que l' on ne pourrait pas donner une autre interprétation dans Et comment expliquez-vous les termes "répandre le sang", qui figure 10 Q. Oui, absolument, c' est-à-dire verser le sang, nuire, faire du mal, même 11 aller j usqu' à l' assassinat. Ça, j e l' accepte, mais les termes qui sont 12 employés dans cet article sont employés de manière conditionnelle, c' est un 13 avertissement par nature, n' est-ce pas ? 14 R. 15 dire que cet article a été publié le 13 février, la veille de l' assassinat. 16 Et j e pense que cela est d' une importance considérable; mais évidemment, j e 17 remets le soin aux Juges et à la Chambre de trancher sur ce point 18 ultérieurement. 19 Q. 20 devait être visé, victime d' un attentat quel qu' il soit, que les 21 conséquences seraient extrêmement graves. Et hier, vous avez utilisé le 22 terme de "point de non-retour" concernant le stade qu' atteindraient les 23 relations bilatérales entre l' Europe et la Syrie. Donc, tout d' abord, est- 24 ce que pour vous cela signifiait que cela pourrait limiter les relations 25 entre la Syrie et l' Europe ou est-ce que cela aurait une incidence sur les En effet, et cet avertissement, il a été réalisé le lendemain. C' est-à- L' article dit clairement que si un des grands chefs de l' opposition Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 5/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Edwards (Suite) Page 5 1 relations entre la Syrie et la communauté internationale dans son 2 ensemble ? 3 R. 4 internationale; néanmoins, j e ne suis pas le mieux placé pour vous donner 5 la réponse que vous recherchez. Ceux qui sont à même de répondre à vos 6 questions sont soit des représentants de la communauté internationale, soit 7 les personnes qui ont rédigé cet article ou les personnes qui sont à 8 l' origine de cet article, autrement dit, qui en sont les sources. Je ne 9 suis pas la personne qui peut répondre à votre question. Je pense qu' il s' agit là des relations entre la communauté 10 Q. En ayant lu cet article, qu' avez-vous compris par le fait que les 11 conséquences seraient extrêmement graves ? Mais qu' aviez-vous en tête 12 lorsque vous nous avez dit qu' "un point de non-retour" serait atteint ? 13 R. 14 avait une tentative de mettre en œuvre la Résolution 1559. L' envoyé 15 international qui était chargé de mettre en œuvre cette résolution 16 demandait de temporiser un petit peu; mais la communauté internationale a 17 envoyé un message très clair en disant que si cette résolution n' était pas 18 mise en œuvre, il y aurait des résultats ou des conséquences. Et là, un 19 avertissement a été lancé contre tout bain de sang au Liban parce que cela 20 constituerait un point de non-retour. Voilà ce que j ' ai compris. Alors, de 21 qui émane cet avertissement, quelles sont les conséquences, là, j e ne suis 22 pas la personne la mieux placée pour vous donner une réponse en la matière. 23 Eh bien, Monsieur, j e dois dire que j e ne peux pas voir ici 24 d' interprétation particulière. J' aimerais voir ce qui est interprété pour 25 voir si cela est effectivement bien précis. Ce que j ' ai compris, c' est ce qui était écrit dans cet article. Il y Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 6/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Edwards (Suite) Page 6 1 L' INTERPRÈTE: Note de l' interprète : les interprètes ne savent pas si le 2 témoin pose une question sur la traduction écrite de l' article ou sur 3 l' interprétation. 4 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Bien, nous allons faire notre 5 petite enquête. Bien sûr, nous avons bien conscience que nous avons recours 6 à une interprétation simultanée, il ne s' agit pas de traduction, donc là, 7 il y a un travail qui est fait en direct et une marge de fiabilité de 8 l' ordre de 80 % du message qui est retransmis, et ensuite il y a 9 possibilité de réviser ce qui est écrit au fur et à mesure que nous parlons 10 et ce qui est consigné au compte rendu, et ultérieurement il y aura peut- 11 être des révisions. Mais est-ce que vous pouvez nous éclairer, si vous 12 voyez ce qu' a dit l' interprète, l' interprète a dit qu' elle ne savait pas si 13 la question concernait la traduction écrite ou l' interprétation. 14 A quoi faisiez-vous référence ? 15 LE TÉMOIN : [ interprétation] Ce que j e disais sur la transcription -- 16 L' INTERPRÈTE: Pardon. 17 LE TÉMOIN : [ interprétation] Je parlais de ce que j e vois à l' écran sous 18 mes yeux, et sur l' écran j e voyais les personnes qui se trouvent dans le 19 prétoire, j e ne voyais pas les mots affichés. 20 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Ah, autrement dit, c' est votre 21 visage que vous voyiez plutôt que les termes ? 22 Je ne sais pas si vous étiez satisfait de l' image que vous proj etiez. 23 Bien. Maître Edwards. 24 M. EDWARDS : [ interprétation] 25 Q. Est-ce que maintenant nous sommes au clair ? Vous voyez la Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 7/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Edwards (Suite) Page 7 1 transcription ? 2 R. Oui, en effet. 3 Q. Parfait. Bien, j e ne vais pas poser de questions sur la mise en œuvre 4 de la Résolution 1559. Je mets l' accent sur les inquiétudes portant sur la 5 sécurité de Rafik Hariri. Voilà. Et c' est cela qui m' intéresse, ce qui 6 figure dans le dernier paragraphe de cet article. 7 Donc, vous êtes d' accord avec moi, n' est-ce pas, que ce qui est dit là dans 8 cet article, c' est que ce serait vraiment contraire dans l' intérêt de la 9 Syrie s' il arrivait quoi que ce soit à M. Hariri ou à M. Jumblatt ? 10 R. Eh bien, tout cela de la position de la Syrie vis-à-vis ses relations 11 avec la communauté internationale. Si la Syrie s' intéresse à préserver de 12 bonnes relations avec la communauté internationale, cela signifie qu' il ne 13 fallait pas que la Syrie fasse quoi que ce soit. Néanmoins, si la Syrie se 14 moquait de l' état de ses relations avec la communauté internationale, eh 15 bien, cela n' a pas de sens particulier. Tout dépend du point de vue de la 16 Syrie et de son évaluation de l' importance de ses relations avec la 17 communauté internationale, est-ce que ça revêt la plus haute importance, 18 est-ce que c' est une priorité ou est-ce que cela n' a pas d' importance ? 19 Q. 20 s' il arrivait quoi que ce soit au premier ministre Hariri ou à tout autre 21 membre éminent de l' opposition, cela serait une position suicidaire, n' est- 22 ce pas, suicidaire pour la Syrie, s' entend ? 23 R. 24 moquait de l' avis de la communauté internationale - et j ' ai donné un 25 exemple lorsque la Résolution 1559 a été votée, c' est le ministre des Pour ce qui est de ses relations avec la communauté internationale, Si vous disiez que la position du régime syrien était que ce régime se Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 8/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Edwards (Suite) Page 8 1 Affaires étrangères qui a dit que c' était une décision stupide. Donc, vous 2 essayez de me mettre dans la situation où moi j e peux évaluer l' interaction 3 de la Syrie et de la communauté internationale et l' importance de ses 4 relations avec cette communauté internationale; mais la réponse en est que 5 j e ne suis pas la bonne personne pour donner une réponse. 6 Si vous voulez mon avis personnel, bien sûr que j e peux vous le donner. Mon 7 avis personnel, néanmoins, n' est pas un avis scientifique ni obj ectif. Mon 8 avis personnel, c' est que la Syrie se moquait de ses relations avec la 9 communauté internationale, et preuve en est ce qui s' est passé quelques 10 années après et ce qui se passe auj ourd' hui. 11 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Maître Edwards, avant que vous 12 ne poursuiviez, aux fins du compte rendu, est-ce que vous en êtes encore à 13 cet article ou est-ce que là maintenant nous allons dans quelque chose de 14 plus général ? Je veux j uste m' assurer qu' il soit bien clair pour le compte 15 rendu que vous posiez des questions au Dr Khoury sur la pièce P369, c' est- 16 à-dire l' article du 13 février 2005, paru dans Al-Hayat. 17 M. EDWARDS : [ interprétation] Oui, merci, Monsieur le Président. C' est 18 exactement cela. 19 Q. 20 eu lieu avec M. Hariri le 13 février 2005, lorsque cet article a été 21 abordé. Vous étiez également présent, avec Bassel Fuleihan et Hani Hammoud, 22 n' est-ce pas ? 23 R. Seul M. Bassel Fuleihan était là également. 24 Q. En êtes-vous absolument sûr ? 25 R. Oui. Je vais revenir à cet article dans quelques instants. L' entretien qui a Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 9/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Edwards (Suite) Page 9 1 Q. Avez-vous rencontré M. Hammoud à un autre moment à l' issue de cet 2 entretien avec M. Hariri ? 3 R. 4 M. Hariri, lorsque M. Bassel Fuleihan lui a donné cet avertissement ou 5 cette information, les seules personnes présentes dans le bureau de M. 6 Hariri, c' étaient M. Hariri, moi-même et M. Fuleihan. J' ai dit plus tôt que 7 j ' avais dit M. Hani Hammoud et M. Atef Maj dalani dans l' entrée, dans la 8 zone où les personnes étaient reçues, mais dans le bureau de M. Hariri il 9 n' y avait que nous trois, c' est-à-dire M. Hariri, M. Fuleihan et moi-même. M. Hammoud se trouvait à la réception; néanmoins, à côté du bureau de 10 Q. Il y a eu un moment donné le 13 février, ceci dit, où M. Hariri a parlé 11 avec Hani Hammoud de cette question des menaces émanant de la Syrie, n' est- 12 ce pas ? 13 R. 14 ne puis vous donner de réponse. 15 Q. 16 de cet article, n' est-ce pas ? 17 R. 18 souviens, c' est que j ' ai parlé de cette question avec M. Hariri et M. 19 Fuleihan seul dans le bureau de M. Hariri. Il y avait d' autres personnes, 20 c' est-à-dire M. Hammoud, mais j e ne me souviens pas si nous avons parlé de 21 cette question avec M. Hariri à ce moment-là. 22 Q. 23 vos amis que les Syriens ne sont pas assez suicidaires pour se lancer dans 24 un acte aussi fou", en faisant ainsi référence à cet article concernant les 25 menaces pesant sur M. Hariri ? Mais vous pouvez poser la question à M. Hani Hammoud. Pour ma part, j e Mais vous étiez bien présent lorsque M. Hariri et M. Hammoud ont parlé Je ne peux pas répondre. Je ne m' en souviens pas. Ce dont j e me N' est-il pas exact, néanmoins, que M. Hariri ait dit : "Allez dire à Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 10/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Edwards (Suite) Page 10 1 R. Je ne puis vous le confirmer, j e ne l' ai pas entendu ou peut-être que 2 j e ne m' en souviens plus. Je n' ai j amais évoqué cela dans aucune de mes 3 déclarations de témoin. 4 Q. 5 présenté cette réponse de M. Hariri, est-ce que cela ne vous dit pas 6 quelque chose ? 7 R. Non, j e ne me souviens pas de cela. 8 Q. Parce que s' il est exact que c' était là la réponse de M. Hariri, eh 9 bien, cela serait contradictoire à ce que vous nous avez dit dans votre Oui, j e sais que vous ne l' avez pas fait. Et maintenant que j e vous ai 10 déposition hier lorsque vous avez dit que M. Hariri ne vous avait pas donné 11 la réponse habituelle en réponse à cette nouvelle concernant des menaces 12 pesant sur sa vie, où vous avez dit - et là, j e paraphrase vos propos 13 d' hier - qu' il estimait qu' il y avait là une ligne rouge, qu' il ne prenait 14 pas les choses tellement au sérieux. 15 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Et là encore, Maître, est-ce que 16 vous pouvez nous donner la référence de la transcription ? 17 M. EDWARDS : [ interprétation] Il s' agit de la page 42 de la transcription 18 d' hier, Monsieur le Président, à partir de la ligne 9. 19 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Merci. 20 LE TÉMOIN : [ interprétation] Lors d' occasions précédentes, le premier 21 ministre Hariri avait dit qu' il y avait une ligne rouge, qu' il y avait une 22 sorte de protection internationale; cependant, pendant cette réunion qui a 23 eu lieu dans son bureau entre lui, Bassel Fuleihan et moi-même, eh bien, 24 pendant cette réunion, il m' a semblé que M. Hariri prenait la question très 25 au sérieux. Et j e réitère ce que j ' ai dit tout à l' heure, j e n' ai rien à Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 11/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Edwards (Suite) Page 11 1 aj outer par rapport à ce que j ' ai dit tout à l' heure. 2 M. EDWARDS : [ interprétation] 3 Q. 4 paragraphe de cet article - peut-on dire qu' il est très clair que tous les 5 soupçons se portaient sur la Syrie lorsqu' on parlait de menaces à 6 l' encontre de M. Hariri ? 7 R. 8 existaient entre la Syrie et M. Hariri, mais cela ne veut pas dire que si 9 quelqu' un prévoit de faire quelque chose, cette personne va aussi réfléchir Et si l' on se base sur l' article - et en particulier le dernier Il y avait de très nombreuses tensions s' agissant des relations qui 10 aux conséquences. C' est à la personne qui prévoit de faire quelque chose 11 d' évaluer les conséquences et les résultats de cet acte. Si vous souhaitez 12 que j e dise que certaines personnes allaient refuser ou n' allaient pas 13 mettre à exécution leurs intentions en raison de cet article, eh bien, oui, 14 c' est peut-être le cas; mais peut-être que certaines personnes n' avaient 15 pas peur de perpétrer un attentat même si ces informations avaient été 16 publiées dans certains articles. 17 Q. 18 d' accord avec moi pour dire - j e crois que vous n' avez pas répondu à ma 19 question - vous êtes donc d' accord avec moi pour dire que le dernier 20 paragraphe de cet article dit très clairement que certaines sources au sein 21 de la communauté internationale allaient indiquer très clairement que tous 22 les soupçons se tourneraient vers la Syrie si quelque chose devait arriver 23 à M. Hariri. N' est-ce pas la façon dont vous lisez cet article ? 24 R. 25 des liens avec la communauté internationale. Monsieur le Conseil de la Monsieur Khoury, j ' aimerais revenir sur cette question. Vous êtes Si vous voulez une traduction exacte, l' article parle plutôt de rupture Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 12/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Edwards (Suite) Page 12 1 Défense, vous essayez d' atteindre une certaine conclusion et vous ne vous 2 basez pas sur ce qui est dit dans l' article. Dans l' article, on dit très 3 clairement que cela représenterait la rupture définitive des relations 4 entre la Syrie et la communauté internationale. 5 Q. 6 bien, l' hypothèse serait que la Syrie serait derrière tout ça. Et c' est la 7 seule raison pour laquelle ces liens, cette relation serait rompue. C' est 8 logique, n' est-ce pas ? 9 R. Parce que si quelque chose arrivait, effectivement, à M. Hariri, eh Bien, j e n' émets aucun j ugement sur la base des intentions d' une 10 personne. Ce que j e vous dis, c' est ce qui s' est passé, et j e vous donne 11 des informations précises et vous pouvez aboutir aux conclusions que vous 12 souhaitez. Je respecte votre point de vue, mais j e ne suis pas d' accord 13 avec ce que vous dites. J' ai dit tout à l' heure ce que j e voulais dire, et 14 maintenant c' est aux Juges de décider si cette conclusion est exacte ou 15 non. 16 Q. 17 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Je pense que Me Edwards vous 18 demande simplement s' il s' agit d' une interprétation qui vous paraît 19 logique; et si c' est le cas, il vous propose qu' il s' agit d' une conclusion 20 très logique. Je pense que vous pourriez, effectivement, être d' accord avec 21 le fait qu' il s' agit d' une interprétation possible, car il y a 22 effectivement différentes interprétations pour ce qui est écrit ici. Et si 23 vous êtes d' accord avec cela, eh bien, nous pouvons passer au deuxième 24 point, à savoir le fait que cette interprétation peut vous sembler logique, 25 mais peut-être que vous avez un autre avis, ou vous pouvez accepter ce que Eh bien, hier -- Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 13/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Edwards (Suite) Page 13 1 dit Me Edwards et dire qu' il s' agit d' une interprétation possible. 2 Est-ce que cela vous aide, Maître Edwards ? 3 M. EDWARDS : [ interprétation] Oui, merci. 4 LE TÉMOIN : [ interprétation] Je pense qu' il s' agit d' une interprétation ou 5 d' une conclusion possible. Je vous ai dit quelle était ma conclusion et j e 6 laisse maintenant les Juges libres de décider quelle est la conclusion 7 appropriée. 8 M. EDWARDS : [ interprétation] 9 Q. Docteur Khoury, hier vous nous avez dit que suite à la tentative 10 d' assassinat contre Marwan Hamade, vous, de manière collective - et là, 11 j ' entends vous et vos collègues - donc, vous nous avez dit qu' à ce moment- 12 là l' appareil sécuritaire libano-syrien avait été considéré comme étant 13 responsable de cette tentative d' assassinat. Est-ce bien ce que vous avez 14 dit hier ? 15 M. EDWARDS : [ interprétation] Page 44 du compte rendu d' hier. 16 LE TÉMOIN : [ interprétation] Oui, c' est exact. 17 M. EDWARDS : [ interprétation] 18 Q. 19 avez employés hier - et j e vous cite : "ce n' était pas parce que nous 20 avions des éléments de preuve relatifs à la manière dont ce crime avait été 21 commis. " 22 R. Oui. 23 Q. J' aimerais donc proposer un résumé de la situation : Marwan Hamade a 24 été victime d' une tentative d' assassinat et tous les soupçons se sont 25 portés immédiatement sur l' appareil de sécurité syro-libanais, donc vous Vous êtes néanmoins d' accord - et là, j e me réfère aux termes que vous Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 14/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Edwards (Suite) Page 14 1 êtes à l' origine de ces soupçons ? 2 R. 3 qui était en place. Et M. Cameron a dit hier que la tentative d' assassinat 4 a eu lieu j uste après la réunion de Bristol. Dans le domaine de la 5 politique, nous avons le droit de porter nos soupçons sur qui que ce soit; 6 mais cependant, une accusation d' ordre politique n' est pas une question 7 j udiciaire, nous ne sommes pas un tribunal, nous ne sommes pas une cour, il 8 s' agit simplement d' une accusation d' ordre politique, nous cherchons à 9 trouver la vérité. Et lorsque nous portons des accusations d' ordre En matière de politique, nous faisions face à un appareil sécuritaire 10 politique, nous le faisons car nous souhaitons protéger nos alliés et 11 protéger ceux qui s' opposent aux personnes qui détiennent les clés de tout 12 ce qui a trait à la sécurité au Liban. 13 Q. Donc -- 14 R. Je parlais de l' appareil sécuritaire au Liban. 15 Q. Merci. Et donc, lorsque l' on parle d' accusations d' ordre politique, il 16 ne s' agit que d' une hypothèse, n' est-ce pas ? 17 R. 18 critères. On ne peut pas accuser n' importe quel parti, et nos accusations 19 ne se basent pas sur des éléments de preuve concrets, pas nécessairement. 20 Q. 21 c' était qu' un tel attentat n' aurait pas pu avoir lieu sans que l' appareil 22 sécuritaire syro-libanais soit au courant. Est-ce bien ce que vous avez dit 23 hier ? 24 R. 25 d' assassinat à l' encontre de M. Marwan Hamade ? De qui parlez-vous ? Une accusation politique se base sur certaines conditions, certains Hier, vous nous avez dit que ce qui était à la base de vos soupçons, Là, vous parlez de l' assassinat de M. Rafik Hariri ou de la tentative Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 15/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Edwards (Suite) Page 15 1 Q. Eh bien des deux. 2 R. Eh bien, vous n' avez pas besoin d' avoir mon opinion à ce suj et, vous 3 pouvez revenir à l' enquête initiale menée par M. Fitzgerald qui s' est rendu 4 au Liban j uste après l' assassinat du premier ministre Rafik Hariri. Dans 5 son rapport, il a dit qu' un crime d' une telle ampleur n' aurait pas pu avoir 6 lieu sans qu' il y ait eu une sorte de complicité avec l' appareil 7 sécuritaire syro-libanais. Le premier enquêteur international qui s' est 8 rendu au Liban a dit dans son rapport qu' un crime d' une telle ampleur 9 n' aurait pas pu avoir lieu sans que l' appareil sécuritaire ait été au 10 courant, et les rapports d' enquête qui sont sortis par la suite n' ont fait 11 que confirmer cette opinion. Je ne vous donne pas d' opinion personnelle; j e 12 mentionne ici ce qui a été mentionné dans la rapport de M. Fitzgerald, dans 13 le premier rapport qu' il a rédigé après l' assassinat. Aucun des enquêteurs 14 ou des procureurs qui a travaillé sur ce crime n' a contredit le rapport 15 initial rédigé par M. Fitzgerald. 16 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Pourrions-nous vous demander de 17 ralentir un tout petit peu lorsque vous vous exprimez afin que nous 18 saisissions tous les mots que vous utilisez. 19 M. EDWARDS : [ interprétation] 20 Q. 21 "connivence", là on parlait "de connivence avec l' appareil sécuritaire 22 syro-libanais", si cela peut vous aider. 23 Vous nous avez donc parlé ici de l' attentat contre Rafik Hariri. Qu' en est- 24 il de la tentative d' assassinat de M. Marwan Hamade ? Je reviens à ma 25 question tout à l' heure : avez-vous bien dit hier qu' une tentative Je crois que le terme utilisé par M. Khoury, c' était le terme de Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 16/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Edwards (Suite) Page 16 1 d' assassinat comme celle qui visait Marwan Hamade, une telle tentative 2 d' assassinat n' aurait pas pu avoir lieu sans la connivence de l' appareil 3 sécuritaire syro-libanais ? 4 R. 5 s' agit pas uniquement de la tentative d' assassinat contre M. Hamade, 6 l' assassinat de M. Hariri, mais tous les autres crimes qui n' auraient pas 7 pu avoir lieu sans cette connivence. 8 Q. 9 sécuritaire syro-libanais écoutait et surveillait certaines personnes, Oui, et - si vous voulez entendre mon opinion personnelle - il ne Hier, vous nous avez dit que la raison pour cela, c' est que l' appareil 10 mettait des personnes sur écoute, ce genre de chose, n' est-ce pas ? 11 R. Oui, et ils sont au courant de tout. 12 Q. Bien entendu, cela ne s' appliquerait pas à des personnes qui, pour 13 quelle que raison que ce soit, n' étaient pas sous surveillance, étaient en 14 dehors du radar de l' appareil sécuritaire; n' êtes-vous pas d' accord avec 15 cela ? 16 R. 17 surveillance. On ne pouvait pas manifester sans que l' appareil sécuritaire 18 soit au courant. Les étudiants ont été arrêtés lorsqu' ils manifestaient 19 devant le ministère de la Justice et ils ont été battus par les services de 20 sécurité. Un ingénieur, membre des forces libanaises, Ramzi Irani, a été 21 tué. On l' a laissé dans sa voiture dans un parking. De nombreuses choses 22 similaires se sont passées. Et j e ne veux pas rentrer dans ces débats car 23 j e n' ai pas toutes les informations disponibles, mais ceux qui vivent au 24 Liban et qui vivaient au Liban à l' époque savent exactement de quoi j e 25 parle. S' agit-il ici d' une hypothèse ? Tout le monde était mis sous Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 17/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Aouini Page 17 1 Q. Vous dites que certains étudiants manifestaient et qu' ils étaient sous 2 surveillance, et à partir de ceci vous concluez que tout le monde au Liban 3 était sous surveillance; est-ce bien exact ? 4 R. 5 divergentes, qui n' étaient pas en faveur du régime. Et lorsque j e parle du 6 régime, j e parle du régime syro-libanais. Si vous étiez loyal au régime, il 7 n' y avait pas de raison que vous soyez sous surveillance. 8 Q. 9 souhaitent. Je parle de toutes les personnes qui avaient des opinions politiques Très bien. Merci beaucoup. Les Juges tireront les conclusions qu' ils 10 M. EDWARDS : [ interprétation] Voici, j ' en ai terminé avec mes questions. 11 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Eh bien, cela nous prouve que 12 nous avons bien fait de lever l' audience hier pour poursuivre auj ourd' hui 13 et avoir tout le temps qu' il nous faut. 14 Maître Aouini, merci et bonj our. J' aimerais demander aux deux intervenants 15 qui s' exprimeront en arabe de ne pas oublier de ménager des pauses. Pouvez- 16 vous j eter un œil au compte rendu, sinon nous entendrons encore 17 l' interprétation alors que vous aurez déj à passé à autre chose. Ménagez 18 donc des pauses entre les questions et les réponses, s' il vous plaît. 19 Maître Aouini. 20 M. AOUINI : [ interprétation] Bonj our, Monsieur le Président. Bonj our, 21 Mesdames et Messieurs les Juges. 22 Contre-interrogatoire par M. Aouini : 23 Q. 24 représente Hassan Habib Merhi. J' aimerais vous demander quelques 25 éclaircissements et j ' ai quelques questions à vous poser. [ interprétation] Bonj our, Docteur Khoury. Je suis Mohammed Aouini et j e Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 18/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Aouini Page 18 1 Hier, vous avez répondu à quelques questions relatives à la troisième 2 réunion du Bristol. Vous avez parlé de la position de feu le premier 3 ministre, M. Hariri, lors de cette réunion. Vous avez dit que M. Hariri n' a 4 pas participé à cette réunion, qu' il voulait conserver une certaine marge 5 de manœuvre s' agissant des liens qu' il entretenait avec la Syrie. Il 6 voulait aussi conserver une certaine marge de manœuvre par rapport à 7 l' opposition et à certains de ses représentants. Vous avez dit qu' il avait 8 essayé d' améliorer ses relations d' ordre politique, mais il fallait 9 touj ours qu' il fasse des efforts et qu' il travaille sur ses relations 10 d' ordre personnel avec certains membres importants de l' opposition, et pour 11 cela il lui fallait du temps. 12 Ma question est donc la suivante : pouvez-vous nous éclairer sur cette 13 question ? 14 R. 15 ministre Hariri souhaitait conserver une certaine marge de manœuvre, mais 16 j e n' ai pas parlé de la Syrie. J' ai simplement parlé d' "une marge de 17 manœuvre". Souhaitez-vous que j e vous donne des éclaircissements sur les 18 relations qu' il entretenait avec les membres de l' opposition ? 19 Q. 20 que vous nous avez dit que M. Hariri avait besoin de plus de temps pour 21 améliorer les relations qu' il entretenait avec certains membres de 22 l' opposition. Alors, s' agissant de cette question, ce qui m' intéresse c' est 23 de savoir s' il existait une certaine hostilité entre M. Hariri et les 24 membres de l' opposition que vous avez mentionnés et qu' il avait besoin de 25 temps afin d' améliorer les relations qu' il entretenait avec ces personnes ? Quelle partie souhaitez-vous que j e précise ? J' ai dit que le premier Si j e vous demande de nous apporter ces éclaircissements, c' est parce Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 19/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Aouini Page 19 1 R. C' est exact, Maître Aouini. Dans l' opposition, nous avions réuni toutes 2 les tendances de l' opposition, les forces libanaises, le Mouvement 3 patriotique libanais, les phalangistes, l' ancien président Amine Gemayel, 4 la Gauche démocratique, le bloc de Walid Jumblatt, le Parti libéral 5 national, le Bloc national et d' autres forces dont j ' oublie les noms, et j e 6 m' en excuse, mais c' est simplement pour vous donner une idée. Et il y avait 7 une relation -- la relation qu' il entretenait avec certains membres de 8 l' opposition n' était pas forcément très cordiale et il y avait eu des 9 hostilités par le passé. Nous avons réussi, toutefois, à réunir toutes ces 10 personnes, mais les relations personnelles qu' il entretenait avec certaines 11 personnes n' étaient touj ours pas parfaites. 12 Je vais vous donner un exemple afin de ne pas rester dans le général. 13 Par exemple, il entretenait une relation avec l' ancien président Amine 14 Gemayel qui n' était pas des meilleures, et c' était la personne de plus haut 15 rang lors de cette réunion. Et la relation qu' il entretenait avec M. Hariri 16 n' était pas idéale, donc il fallait que des efforts soient déployés afin de 17 renouer les liens sur un plan personnel. A l' époque, nous avions dit que 18 les relations personnelles pouvaient attendre, que les relations politiques 19 étaient plus importantes. Et puis, nous avons établi cette alliance et nous 20 pensions que le président Hariri pouvait travailler sur ses relations 21 personnelles plus tard, s' il était resté en vie, bien sûr. 22 Malheureusement, et c' est ce qui est triste, c' est que cela n' a pas 23 eu lieu. Ceux qui sont proches de M. Hariri sont tristes du fait que nous 24 n' ayons pas réussi à réunir toutes les personnes de l' opposition et que 25 cela n' ait eu lieu qu' après qu' il soit tué. Nous aurions souhaité pouvoir Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 20/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Aouini Page 20 1 réunir toutes ces personnes avant son assassinat. 2 Q. 3 dehors du système syro-libanais et que ces parties auraient pu bénéficier 4 de la disparition de Rafik Hariri sur le plan politique. D' autres partis 5 auraient pu avoir un intérêt et bénéficier de sa disparition politique, et 6 là j e ne parle pas du régime syro-libanais. 7 R. 8 lorsque vous parlez d' autres partis. Je vous ai donné un exemple d' une 9 relation qu' il entretenait avec l' ancien président Amine Gemayel. Donnez- Docteur Khoury, nous pourrions dire qu' il y avait d' autres personnes en Maître Aouini, donnez-moi un exemple. Dites-moi à qui vous pensez 10 moi des noms afin que j e puisse vous donner une réponse honnête. 11 Q. 12 Liban ? 13 R. Au Liban ? 14 Q. Oui, au Liban, sans parler d' Amine Gemayel. 15 R. Le 14 février 2015, cela fera dix ans que M. Hariri aura été assassiné. 16 Si nous avions parlé de cela le premier j our, nous aurions eu toutes sortes 17 d' options au Liban, aux niveaux régional et international. Je respecte 18 toutes les commissions de désignation et j e respecte ce Tribunal, j e 19 respecte les enquêtes, mais celles-ci n' ont j amais montré qu' il y avait 20 d' autres parties que celles qui ont été mentionnées, à savoir l' appareil 21 sécuritaire syro-libanais. Je n' ai pas d' opinion personnelle à ce suj et. 22 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Maître Aouini, est-ce que cela 23 répond à votre question, à savoir si le Dr Khoury était au courant d' autres 24 partis ou d' autres intérêts ? 25 M. AOUINI : [ interprétation] Oui, plus ou moins, Mesdames et Messieurs les Ma question est très claire : y avait-il d' autres hommes politiques au Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 21/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Aouini Page 21 1 Juges. Je ne souhaite pas poursuivre ce suj et ni mentionner d' autres 2 partis. J' ai posé une question au témoin afin de savoir s' il y avait 3 d' autres personnalités politiques qui auraient pu tirer un certain avantage 4 de la disparition politique de M. Rafik Hariri, et le Dr Khoury a donné une 5 réponse partielle et cela me satisfait. Je ne souhaite pas forcément 6 aborder le nom de ces personnes. 7 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Mais vous avez le droit -- en 8 tout cas, vous êtes libre de poursuivre sur ce suj et et de poursuivre votre 9 stratégie. Rien ne vous empêche de proposer des noms à M. Khoury, des noms 10 de personnes ou d' organisations, si vous en avez. Alors, si c' est le cas, 11 n' hésitez pas à le faire, sentez-vous libre. 12 M. AOUINI : [ interprétation] Merci, Monsieur le Président. J' ai d' autres 13 questions assez semblables, et peut-être que le Dr Khoury y répondra de la 14 manière voulue. 15 Q. 16 vous avez parlé du retour du ministre Bassel Fuleihan, retour de son 17 déplacement à l' étranger, avec en poche un message faisant état de menaces 18 graves susceptibles d' intenter à l' existence du président Hariri. D' où 19 arrivait le ministre Fuleihan ? De Genève ou de Londres ? 20 R. 21 lorsque j ' ai parlé de la prorogation ou du nouveau mandat éventuel du 22 président Lahoud, mais le 13 février j e crois qu' il revenait de Genève. 23 C' était il y a dix ans. Mais j e pourrais vérifier pour en être certain. 24 Q. 25 qui a déposé devant ce même Tribunal, a dit le 8 décembre 2014, aux lignes J' aimerais vous demander quelques précisions, Docteur Khoury. Hier, Je crois qu' il arrivait de Genève. J' ai dit qu' il revenait de Londres Je voulais préciser cet aspect des choses car Marwan Hamade, ministre Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 22/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Aouini Page 22 1 8 à 12, page 89, que Bassel Fuleihan arrivait de Londres et non pas de 2 Genève. 3 R. 4 Genève. Mais, bien sûr, il se peut que j e me trompe. "I stand to be 5 corrected, " comme on dit en anglais. 6 Q. 7 cette information faisant état de menaces qui auraient pesé sur Rafik 8 Hariri et la source du message que Bassel Fuleihan a relayé à l' intéressé 9 lorsqu' il est rentré le 13 février. La source était-elle exclusivement le Je crois qu' il revenait de Genève. Je dis j e crois qu' il revenait de Merci. J' aimerais également vous poser une question sur la source de 1 10 j ournal Al-Hayat ? Je suppose que cette information ne pouvait émaner que 11 d' Al-Hayat. Alors, pourriez-vous, Docteur Khoury, nous fournir davantage 12 d' information concernant la source de ce renseignement ? 13 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Un instant. Il s' agira de la 14 pièce P369, de façon à ce que le compte rendu soit parfaitement clair. 15 LE TÉMOIN : [ interprétation] Monsieur Aouini, j e l' ai dit et j e le répète, 16 le ministre Bassel Fuleihan avait lu cela dans le j ournal Al-Hayat. Mais 17 par l' intermédiaire d' amis à lui, diplomates ou autres sources, j e n' en 18 sais rien, il avait posé des questions et s' était rendu compte que la 19 source de l' information en question pouvait être le centre d' écoute mis en 20 place par les renseignements britanniques à Chypres. Je n' ai pas pu 21 recueillir d' autres informations avant le décès ou après le décès de Bassel 22 Fuleihan. J' ai essayé de découvrir comment Bassel Fuleihan avait mis la 23 main sur cette information, mais j e n' ai j amais pu le déterminer avec 24 certitude. 25 M. AOUINI : [ interprétation] Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 23/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Aouini Page 23 1 Q. Merci, Docteur Khoury. En réponse à l' une des questions qui vous a été 2 posée par M. Cameron vendredi, 16, page 42 -- 3 L' INTERPRÈTE: L' interprète n' est pas sûre d' avoir compris les autres 4 références et demanderait à Me Aouini de bien vouloir les répéter. 5 M. AOUINI : [ interprétation] 6 Q. 7 posée par M. Cameron vendredi, 16 j anvier, page 48, ligne 23, à la page 53, 8 ligne 6. Je répète : compte rendu 108, page 42, ligne 23, à page 43, ligne 9 6. Vous avez dit ceci : Le gouvernement d' Omar Karami avait été formé pour 10 supprimer la présence politique de Rafik Hariri. J' aimerais vous présenter 11 un article qui contient des assertions semblables aux vôtres, mais où vous 12 allez beaucoup plus loin. 13 M. AOUINI : [ interprétation] Je demanderais à Madame la Greffière de bien 14 vouloir nous montrer le document qui porte le numéro ERN 1DT30028 à 15 1DT30031, page 2 de cet article, 1DT30029. En bas de la page, ce document 16 est un article de presse publié le 26 avril 2013, sur le site de "Saida 17 World". Cet article est intitulé : Ghattas Khoury au cours du forum Al 18 Mustaqbal dans le sud de Liban, l' accord d' avril passé et présent. C' est le 19 titre de cet article. 20 Q. 21 et que le gouvernement était composé de ministres qui étaient censés 22 veiller à l' exécution ou à l' assassinat de Rafik Hariri. Ma question est 23 donc celle-ci : sur quelle preuve, sur quelles informations vous êtes-vous 24 fondé pour affirmer que des ministres avaient été intégrés au gouvernement 25 pour veiller à l' assassinat du premier ministre Rafik Hariri, le martyre Je vais répéter ma question. En réponse à une question qui vous a été Et dans le corps même du texte, vous dites que le mandat a été prorogé Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 24/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Aouini Page 24 1 Rafik Hariri, ancien premier ministre ? 2 R. 3 une personne qui se trouvait dans l' auditoire et que cet article ne reflète 4 pas ce que j ' ai dit personnellement. J' ai dit que le gouvernement avait 5 contribué aux tensions de l' époque et que sa raison d' être était de nous 6 faire perdre les élections, afin de permettre que perdure le régime libano- 7 syrien. Et cet article que vous présentez aux Juges de la Chambre n' a pas 8 été écrit par moi et il ne reflète pas précisément l' opinion que j ' ai 9 formulée. C' était un forum, une rencontre publique, et l' auteur de cet Maître Aouini, j e voudrais vous dire que cet article a été écrit par 10 article n' y a fait qu' exprimer sa propre opinion. 11 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Maître Aouini, nous n' avons pas 12 de traduction en anglais de ce texte. Pourriez-vous, s' il vous plaît, nous 13 donner lecture de la partie qui vous intéresse ou demander aux interprètes 14 de bien vouloir lire la partie en question en anglais, la partie sur 15 laquelle vous appelez l' attention du Dr Khoury, de façon à ce que nous 16 disposions au compte rendu du texte exact de cette partie de l' article. 17 M. AOUINI : [ interprétation] Merci, Monsieur le Président. Le paragraphe 18 qui nous intéresse, qui est censé reprendre les propos du Dr Ghattas, est 19 celui-ci. Il est écrit que le mandat a été prorogé et qu' un gouvernement a 20 été formé afin d' assurer ou de mettre en œuvre l' opération consistant à 21 assassiner le premier ministre Hariri. Ce j ournaliste utilise en général 22 des guillemets pour signifier la présence de citations. 23 LE TÉMOIN : [ interprétation] Mais j e ne vois pas de guillemets. Je ne vois 24 absolument aucun guillemet dans cet article. 25 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Permettez-moi de servir Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 25/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Aouini Page 25 1 d' arbitre dans cet échange. 2 Maître Aouini, j e vous demanderais de bien vouloir donner lecture du texte 3 de l' article qui vous intéresse, sans observation de votre part, afin que 4 ce passage figure au compte rendu, et ensuite j e donnerai la parole au 5 témoin. 6 M. LE JUGE AKOUM : [ interprétation] De quelle ligne parlez-vous dans ce 7 texte ? 8 M. AOUINI : [ interprétation] Deuxième page, tout en bas, c' est l' avant- 9 dernier paragraphe, six lignes avant la fin. Six lignes en partant du bas 10 de l' avant-dernier paragraphe, au milieu de la ligne, vous lirez : 11 "…le mandat a été prorogé ou renouvelé et le gouvernement a été 12 composé de ministres qui avaient été nommés pour procéder à l' assassinat de 13 Rafik Hariri. " 14 M. LE JUGE AKOUM : [ interprétation] Voyez-vous des guillemets dans ce 15 paragraphe, comme le témoin vous l' a demandé ? 16 M. AOUINI : [ interprétation] Monsieur le Président, Monsieur le Juge, dans 17 l' article, l' auteur dit : L' ancien député Khoury a dit et a aj outé, et 18 cetera, et cetera, ce qui signifie que le j ournaliste a repris les propos 19 du Dr Khoury j usqu' à cette phrase dont nous parlons. Je sais que c' est un 20 article de presse. Je sais que ce n' est pas une reprise exacte de ce qu' a 21 dit le témoin, mais j ' ai choisi ce paragraphe car les propos repris ici 22 sont attribués au Dr Ghattas Khoury. 23 M. LE JUGE AKOUM : [ interprétation] Maître Aouini, vous dites qu' il y a des 24 guillemets, j e suis d' accord avec ce que vous dites, mais pour ce qui est 25 des guillemets, j e n' en vois pas. Est-ce parce que j e ne les vois pas alors Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 26/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Aouini Page 26 1 qu' ils y sont ? 2 M. AOUINI : [ interprétation] Non, il n' y a pas de guillemets, mais cela ne 3 fait aucun doute, mais dans d' autres parties de l' article vous trouverez 4 des guillemets. 5 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Pour Mme la Juge Nosworthy, M. 6 le Juge Lettieri et pour moi-même, ainsi que pour Me Haynes et d' autres 7 conseils qui ne lisent pas l' arabe, ce qui m' intéresse à ce stade c' est que 8 vous donniez lecture de l' article sans autre commentaire, afin que le texte 9 figure au compte rendu. Et une fois cela fait, j e vous demanderais de bien 10 vouloir vous interrompre. 11 M. AOUINI : [ interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président. Je 12 donnerai donc lecture de ce passage : 13 "Le mandat a été renouvelé et le gouvernement a été formé de ministres 14 venus pour perpétrer l' assassinat de Rafik Hariri. " 15 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Bien, et vous dites au Dr Khoury 16 que ce sont là des propos qu' il aurait tenus lors de cette réunion, n' est- 17 ce pas ? 18 M. AOUINI : [ interprétation] En effet, Monsieur le Président. 19 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Docteur Khoury, j e crois vous 20 avoir déj à entendu répondre à cette question, mais j e vais commencer par 21 vous poser la première question qui consiste à savoir si vous avez dit cela 22 à l' époque ? Et j e crois vous avoir entendu dire que tel n' était pas le 23 cas. Et si vous répondez par la négative, pouvez-vous nous dire, pour 24 autant que vous vous en souveniez, ce que vous avez dit à cette occasion ? 25 LE TÉMOIN : [ interprétation] Monsieur le Président, tout d' abord, Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 27/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Aouini Page 27 1 permettez-moi de préciser qu' il s' agit d' un séminaire, un forum auquel 2 assistait un public disparate. Par ailleurs, il s' agit d' une déclaration 3 politique, déclaration politique imprimée dans un article que j e n' ai pas 4 approuvé et sur lequel j e n' ai pas apposé ma signature. 5 Ce que j e souhaitais aj outer, c' est que j ' ai fourni à la commission 6 d' enquête et à votre Chambre des centaines de pages reflétant mes 7 déclarations politiques. Je n' ai j amais mentionné dans de quelconques 8 articles que le gouvernement avait assassiné Rafik Hariri. Tout ce que j ' ai 9 dit, c' est que le gouvernement était formé notamment de ministres qui 10 insultaient Rafik Hariri. Je vous ai donné quelques exemples, j e vous ai 11 donné des articles reprenant les propos insultants qui avaient été tenus à 12 son encontre. Je m' en tiens à ce que j ' ai dit ici sous serment devant ce 13 Tribunal. 14 et j ' aj oute que j e ne me souviens pas avoir dit cela au cours de ce 15 séminaire ou forum. 16 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Vous serez sans doute à même de 17 répondre par oui ou par non à cette question. Vous avez bien pris la parole 18 lors de ce forum ou séminaire ? 19 LE TÉMOIN : [ interprétation] Oui. 20 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Et vous dites auj ourd' hui que 21 vous ne vous souvenez plus avoir prononcé les propos qui vous sont 22 attribués au moment de ce forum, c' est-à-dire -- et donnez-moi un instant : 23 "Le mandat a été prorogé ou renouvelé et le gouvernement a été formé. Il 24 comprenait des ministres venus perpétrer l' assassinat de Rafik Hariri. " 25 Vous ne vous souvenez plus avoir dit cela; c' est bien cela ? 2 En ce qui concerne mes opinions politiques, c' est autre chose, Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 28/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Aouini Page 28 1 LE TÉMOIN : [ interprétation] Oui, j e n' ai pas le souvenir d' avoir dit ça. 2 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Cela n' exclut pas pour autant la 3 possibilité que vous ayez pu dire quelque chose qui aurait pu être 4 interprété ou relayé ainsi, n' est-ce pas ? 5 LE TÉMOIN : [ interprétation] Peut-être. Mais si vous me demandez mon 6 opinion personnelle, j e n' approuve pas cette déclaration. Par ailleurs, 7 Monsieur le Président, c' était un forum, c' était un séminaire, et nous 8 n' étions pas dans un prétoire. 9 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] C' est bien compris, mais vous 10 vous trouvez dans un prétoire auj ourd' hui et vous êtes interrogé sur des 11 propos que vous auriez tenus ailleurs. Pourriez-vous nous dire ce que vous 12 avez dit à l' époque qui n' est pas exactement ce qui est repris ici dans cet 13 article ? Qu' auriez-vous pu dire sur le gouvernement formé après 14 l' assassinat de M. Rafik Hariri ? 15 LE TÉMOIN : [ interprétation] Monsieur le Président, j e suis invité à 16 participer à des émissions de télévision, à des séminaires, à des 17 conférences, j e participe à plus de 20 manifestations publiques chaque 18 année, en moyenne. Vous me présentez un article. Si vous me demandez mon 19 avis définitif sur la question, j e ne pense pas que ce gouvernement ait 20 assassiné Rafik Hariri. Comment ces propos m' ont-ils été attribués ? 21 Comment mes propos ont-ils interprété ? Je n' en sais rien. Je n' ai j amais 22 dit dans quelle que manifestation publique que ce soit à laquelle j ' ai 23 participé que le gouvernement avait tué Rafik Hariri. 24 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Bien. 25 M. AOUINI : [ interprétation] Merci, Monsieur le Président. Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 29/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Aouini Page 29 1 Q. Docteur Khoury, vous avez expliqué plus tôt que dans la sphère 2 politique, dans le cadre de séminaires ou autres forums, vous auriez pu 3 dire quelque chose d' approchant, notamment après l' assassinat du premier 4 ministre Hariri et compte tenu de la crise profonde et grave que 5 connaissait le Liban au cours des j ournées ou des mois qui ont suivi le 6 meurtre du premier ministre. Vous avez dit que dans des discours 7 politiques, lors de manifestations politiques, il se peut que certaines 8 déclarations aient été prononcées et que certains ministres du cabinet de 9 M. Omar Karami tenaient des propos menaçants, incendiaires, et cetera. 10 Ma question est donc la suivante : même si votre déclaration repose sur des 11 considérations politiques, dites-vous que certains de ces ministres qui 12 avaient proféré des menaces à l' encontre du premier ministre Rafik Hariri 13 avaient connaissance d' un plan ou de proj ets visant l' assassinat de ce 14 dernier ? 15 R. 16 nombreuses années après l' assassinat de M. Hariri. On ne peut donc pas dire 17 qu' il s' agit là d' une réaction spontanée après l' assassinat du premier 18 ministre, d' une réaction à chaud. J' ai dit que j e n' avais pas fait de 19 déclaration politique dans ce sens. Peut-être qu' il y a eu 20 surinterprétation et peut-être que dans ce prétoire même, la traduction ou 21 l' interprétation n' est pas absolument exacte. Je vous dirai ceci, et j e 22 m' en excuse par avance. 23 membres du gouvernement appuyaient le j eu de l' appareil sécuritaire libano- 24 syrien et tenaient des propos incendiaires à l' égard du premier ministre 25 Hariri, et ceci s' est fait sans que l' on se rende vraiment compte de ce qui Je peux vous dire que cet article a été écrit en 2013, soit de 3 S' agissant des ministres, certains des ministres Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 30/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Aouini Page 30 1 se passait car, au final, ces ministres ont été nommés à des fonctions 2 civiles et non militaires. 3 Q. 4 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Passez-vous à autre chose ? Que 5 voulez-vous faire de cet article ? Voulez-vous en demander le versement au 6 dossier ? Ou suffit-il que vous l' ayez lu au Dr Khoury ? 7 M. AOUINI : [ interprétation] Non, Monsieur le Président, j e souhaitais 8 simplement le présenter au témoin. Je ne souhaite pas son versement au 9 dossier. J' aimerais maintenant vous poser une autre question -- 10 Bien, Monsieur le Président, puis-j e poursuivre ? J' aimerais maintenant que 11 nous passions à un autre suj et. J' aimerais que la Greffière d' audience 12 affiche à l' écran le deuxième document figurant sur notre liste de 13 présentation de la Défense. Il s' agit du document 1DT30032 j usqu' à 14 1DT30032. Il s' agit donc d' un document qui fait une page. Ce document est 15 un article publié le 1er décembre 2008, un article de presse qui a été 16 publié sur le site internet officiel de l' Alliance du 14 mars. Et le titre 17 en est le suivant : Ghattas Khoury, toute citation à comparaître de la part 18 du Tribunal international reviendra à un séisme politique. 19 Dans cet article de presse, nous lisons ce qui suit : 20 "Le député Ghattas Khoury a condamné les agences de sécurité qui étaient au 21 pouvoir à l' époque où le premier ministre Rafik Hariri a été assassiné. Il 22 a confirmé que toute citation à comparaître de personnages de ces agences 23 susciterait un véritable séisme politique parce que ces agences avaient des 24 liens à un certain nombre de responsables et présidents. " 25 Voilà donc le paragraphe que j e souhaitais lire, Monsieur le Président. Et Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 31/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Aouini Page 31 1 si cela s' avère nécessaire, j e peux, Monsieur le Président, reprendre la 2 lecture de ce paragraphe pour qu' il soit réinterprété. 3 Q. 4 lorsque vous parliez des chefs ou commandants et des responsables que vous 5 évoquiez ? 6 L' INTERPRÈTE: L' interprète se corrige : il est question de commandants et 7 de chefs, un certain nombre de commandants et de chefs. 8 M. AOUINI : [ interprétation] 9 Q. Monsieur Khoury, voici quelle est ma question : qui aviez-vous en tête Donc, qui aviez-vous en tête lorsque vous parliez de commandants et de 10 chefs ? 11 R. 12 Mehlis pourrait éventuellement convoquer des commandants chargés de la 13 sécurité aux fins de les arrêter. Mes commentaires portaient sur les 14 responsables de ces agences de sécurité, leurs chefs, leurs directeurs et 15 ceux qui, hiérarchiquement, étaient placés sous des autorités plus élevées. 16 Voilà ce que j e voulais dire. Il n' y avait pas là de spéculation, et cela 17 confirme ce que j ' ai dit tout à l' heure au suj et de l' enquête 18 internationale et ce qui avait été dit depuis Fitzgerald j usqu' à Mehlis, et 19 j e présentais uniquement un simple commentaire. Et comme vous le savez fort 20 bien, les commandants des agences de sécurité ont été arrêtés. 21 Q. 22 générale et l' armée ? 23 R. 24 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] J' ai la même question pour vous, 25 Maître Aouini, que doit-il advenir de cet article ? Est-ce que vous Maître Aouini, en 2008, des rumeurs se sont fait j our pour dire que M. Est-ce que ces agences de sécurité comprennent les FSI, la sécurité Oui, et j ' ai d' ailleurs nommé ces agences hier. Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 32/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Aouini Page 32 1 souhaitez en demander le versement au dossier ou est-ce qu' il vous suffit 2 simplement d' avoir donné lecture de l' extrait que vous avez lu au témoin ? 3 M. AOUINI : [ interprétation] Eh bien, j e souhaitais j uste présenter cet 4 article au témoin et j e n' ai pas l' intention de… 5 Q. 6 comparaître des membres de ces agences reviendrait à un séisme politique ? 7 R. 8 étaient liés à des responsables politiques, comme j e l' ai indiqué 9 précédemment -- leurs supérieurs hiérarchiques étaient le premier ministre Docteur Khoury, pourquoi est-ce que vous dites que le fait de citer à Eh bien, c' est parce que les commandants de ces agences de sécurité 10 et le président. C' est une déclaration politique. J' ai dit que le fait de 11 les convoquer reviendrait à un séisme politique. Nous avions un avis et 12 nous voulions nous exprimer sur les événements politiques de l' époque. 13 M. CAMERON : [ interprétation] Désolé de vous interrompre. 14 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Il s' agit d' un séisme, d' un 15 tremblement de terre, ou d' un coup de tonnerre, si vous préférez. Je crois 16 que séisme s' écrit "s-e-i-s-m". Il n' y a pas de "e" au milieu, entre le "s" 17 et le "m". 18 M. AOUINI : [ interprétation] 19 Q. 20 chefs voulaient entraver l' enquête menée dans le cadre du crime 21 d' assassinat du premier ministre ? 22 R. Non, j e n' ai pas dit ça. 23 Q. Eh bien, j e vous demande ce que vous vouliez dire en disant cela. 24 Bien, est-ce que j e peux poursuivre, Monsieur le Président, ou est-ce que 25 vous voulez que j e passe à ma dernière question ? Est-ce que vous vouliez dire qu' un certain nombre de commandants et de Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 33/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Aouini Page 33 1 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Un instant, s' il vous plaît. Il 2 faut que j e consulte la transcription très rapidement. 3 M. AOUINI : [ interprétation] Je crois que la dernière réponse du témoin n' a 4 pas été saisie dans la transcription. Le témoin a dit : "Non". Je pense que 5 cela n' a pas été saisi dans la transcription. 6 LE TÉMOIN : [ interprétation] Oui, c' est exact. 7 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Bien. Alors, qu' avez-vous dit en 8 réponse à la question : 9 "Est-ce que vous vouliez dire qu' un certain nombre de commandants et de 10 chefs voulaient entraver le cours de l' enquête menée dans le crime 11 d' assassinat dont a été victime le premier ministre Hariri ?" 12 Quelle était votre réponse à cela ? 13 LE TÉMOIN : [ interprétation] Monsieur le Président, ce n' est pas la 14 question qui m' a été posée par Me Aouini. Il m' a demandé si j e pensais que 15 certains chefs politiques essayaient de faire obstacle à l' enquête et j ' ai 16 dit que j e n' avais pas dit cela. Il m' a demandé : Est-ce que vous vouliez 17 dire cela ? J' ai dit : Non. 18 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Bien. 19 Maître Aouini, est-ce clair pour vous ? 20 M. AOUINI : [ interprétation] Oui, Monsieur le Président, j e vous remercie. 21 Ma dernière question est la suivante, et là, j ' aimerais demander à la 22 Greffière d' audience de bien vouloir présenter au témoin le troisième 23 document qui figure dans notre liste de présentation, dont l' ERN est 24 1DT30033 et qui va j usqu' à 1DT30035. Première page de cet article, dont 25 l' ERN est 1DT30028, troisième paragraphe. Il s' agit là d' un article qui a Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 34/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Aouini Page 34 1 été publié le 12 septembre 2010, sur le site internet du "Beirut Observer", 2 "Observateur de Beyrouth". Voici quel est cet article -- 3 L' INTERPRÈTE: Note de l' interprète : nous ne voyons pas le titre de 4 l' article sur la copie papier dont nous disposons. Est-ce que, Maître 5 Aouini, vous pouvez avoir la bonté de bien vouloir répéter le titre de 6 l' article. 7 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Les interprètes ne peuvent pas 8 voir le titre. Est-ce que vous voulez bien, s' il vous plaît, redonner 9 lecture du titre de cet article au témoin, s' il vous plaît. 10 M. AOUINI : [ interprétation] J' ai dit que le titre de l' article était le 11 suivant : Ghattas Khoury commente les propos de Jamil El-Sayyed : "J' espère 12 qu' un préj udice personnel ne va pas devenir une question qui risque de 13 faire exploser le pays. " 14 Dans le troisième paragraphe de cet article - et ici j e fais référence à la 15 première page - et j e cite : 16 "Khoury a poursuivi en expliquant que dans tous les crimes politiques il y 17 a certaines personnes qui se présentent comme témoins de manière à tirer 18 des bénéfices matériels de leur témoignage, et il a confirmé qu' il y avait 19 des personnes qui avaient fourvoyé l' enquête dans l' assassinat du premier 20 ministre Rafik Hariri et qu' il estimait qu' il s' agissait là d' une question 21 qui devait relever du Tribunal international. " 22 Voilà quel est le paragraphe qui nous intéresse. 23 Q. 24 propos qui sont vos propos qui sont rapportés dans cet article, qui, selon 25 vous, a été à l' origine du fait d' avoir fourvoyé l' enquête et comment est- Voici quelle est ma question, Docteur Khoury : si tels ont été les Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 35/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Aouini Page 35 1 ce que l' enquête a pu être ainsi fourvoyée ? 2 R. 3 d' avoir suivi tout ce que j ' ai dit, toutes mes déclarations, et j e souhaite 4 lui dire qu' il s' agit là d' une transcription d' une émission de télévision à 5 laquelle j ' ai participé. A l' époque, M. Saad Hariri faisait l' obj et d' une 6 violente attaque du fait de ce que l' on a qualifié de faux témoins. Nous 7 étions face à une sorte de crise politique à cause de ce qui était appelé 8 les faux témoins. Alors, j e réitérais ou j e me faisais l' écho de la 9 position de M. Saad Hariri parce que j ' étais l' un de ses conseillers. Peut- 10 être il y avait quelques faux témoins mais nous ne savons pas qui étaient 11 ces faux témoins et nous voulions laisser le soin au Tribunal international 12 de statuer sur ce point. C' est ce que j ' ai dit à cette émission de 13 télévision et j e pense que mes mots ont été fidèlement reproduits. Je 14 crois. Donc, si vous me posez une question concernant les témoins, les faux 15 témoins, à savoir si j e les connaissais, j e tiens à vous dire que j e ne les 16 connais pas, que j e ne les ai j amais rencontrés et que j e ne sais pas 17 comment ils ont trompé les enquêteurs pour fourvoyer les enquêtes. 18 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Donc c' était une déclaration 19 politique de votre part ? 20 LE TÉMOIN : [ interprétation] Monsieur le Président, c' était à une émission 21 de télévision que j ' ai tenu ces propos. Je défendais la position du premier 22 ministre de l' époque. 23 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Mais quelqu' un qui aurait 24 regardé cette émission de télévision aurait pu croire que vous faisiez là 25 une déclaration politique pour le compte de M. Hariri ? Eh bien, tout d' abord, j e tiens à féliciter et à remercier Me Aouini Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 36/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Aouini Page 36 1 LE TÉMOIN : [ interprétation] C' est exact, et j e tiens à vous confirmer la 2 chose suivante, Monsieur le Président : au Liban, tout cela a causé 3 énormément de remous, à savoir le fait que le gouvernement dirigé par M. 4 Saad Hariri ne poursuive pas les faux témoins. Onze ministres de ce 5 gouvernement ont présenté leur démission à cause de cela au premier 6 ministre M. Saad Hariri. Et suite à cela, un gouvernement a été formé sous 7 la présidence de M. Naj ib Mikati. Néanmoins, lorsque ce gouvernement est 8 arrivé aux affaires, eh bien, il a laissé de côté la question des faux 9 témoins et nous n' avons plus entendu parler de cela. C' est une autre preuve 10 de ce que ces faux témoins -- cette question des faux témoins était une 11 question purement politique et que l' obj ectif de soulever une telle 12 question était de faire tomber le gouvernement, le gouvernement dirigé par 13 M. Saad Hariri. 14 M. LE JUGE AKOUM : [ interprétation] Docteur Ghattas, en réponse à la 15 précédente question qui vous a été posée par M. Aouini, c' est-à-dire celle 16 qui concerne l' article publié le 1er décembre 2008, et dans le titre, où 17 vous avez dit que toute convocation devant le Tribunal international 18 reviendrait à un séisme politique, vous avez répondu, vous avez dit qu' à 19 l' époque il y avait des rumeurs selon lesquelles M. Mehlis pourrait 20 convoquer des responsables, des agents de sécurité. Est-ce que c' est bien 21 cela ? Est-ce là, la réponse que vous avez donnée ? 22 LE TÉMOIN : [ interprétation] J' ai dit qu' il y avait des informations en ce 23 sens; néanmoins, j e ne me souviens pas exactement s' ils ont été arrêtés ou 24 s' ils étaient sur le point d' être arrêtés. Néanmoins, Monsieur le Juge, 25 corrigez-moi si j e me trompe. Parce que j e veux dire qu' au bout de toutes Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 37/47 PUBLIC Compte rendu officiel Le Témoin : Ghattas El-Khoury –PRH242 (Reprise) (Audience publique) Contre-interrogatoire par M. Aouini Page 37 1 ces années, il est difficile de pouvoir donner précisément les dates, les 2 heures, et cetera, en particulier lorsque l' on vous demande de faire des 3 commentaires sur un document qui a été produit à une date donnée. 4 M. LE JUGE AKOUM : [ interprétation] Eh bien, voilà précisément ce que j e 5 souhaitais éclairer. A l' époque lorsque l' article en question a été publié, 6 les quatre commandants des agences de sécurité avaient été arrêtés et 7 placés en détention. 8 LE TÉMOIN : [ interprétation] Merci. 9 M. AOUINI : [ interprétation] Je tiens à remercier les Juges ainsi que le 10 témoin, M. Khoury. J' en ai maintenant terminé de mon contre-interrogatoire. 11 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Bien. Merci, Maître Aouini, 12 d' avoir été aussi concis. 13 Est-ce que nous en avons maintenant terminé des contre-interrogatoires de 14 la part des conseils de la Défense ? 15 Monsieur Cameron, est-ce que vous avez des questions supplémentaires ? 16 M. CAMERON : [ interprétation] Non, pas de questions supplémentaires. Merci. 17 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Bien. Vous serez soulagé d' avoir 18 entendu que M. Cameron n' a pas de questions supplémentaires à vous poser et 19 que les Juges non plus n' ont pas d' autres questions à vous poser, donc nous 20 tenons à vous remercier d' être venu et d' avoir bien voulu répondre à ces 21 questions et même d' être revenu cette semaine pendant deux j ours pour 22 poursuivre votre audition. Bien évidemment, nous comprenons, en particulier 23 hier, qu' il vous a été très difficile de déposer lorsqu' il a été question 24 du décès de collègues qui étaient très proches de vous et que vous avez vu 25 à l' hôpital où vous vous trouviez le 14 février. Donc, nous tenons à vous Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 38/47 PUBLIC Compte rendu officiel Matières relatives aux éléments de preuve (Audience publique) Page 38 1 présenter toute notre sympathie et nos condoléances à nouveau pour ceux qui 2 sont morts et dont vous étiez proche. Merci encore. Vous êtes maintenant 3 libre, vous pouvez disposer, et bon retour et bon voyage, quel que soit 4 l' endroit où vous vous rendez, d' ailleurs. Merci, Docteur Khoury. 5 LE TÉMOIN : [ interprétation] C' est moi qui vous remercie, Monsieur le 6 Président. Merci à tous les Juges, au Procureur et à la Défense. 7 [ Le témoin se retire] 8 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Monsieur Cameron, j e crois 9 comprendre que vous avez des résumés de témoins qui pourraient être admis 10 au dossier et qui portent sur des déclarations j ugées admissibles par les 11 Juges de la Chambre de première instance dans la décision concernant 12 l' article 155, décision qui, j e crois, est du mardi 19 -- ou 20 -- non, 13 c' était bien le 19. 14 M. CAMERON : [ interprétation] Eh bien, oui, la Chambre a j ugé recevables 15 huit déclarations et nous sommes en mesure de vous les présenter 16 auj ourd' hui, ou en tout cas d' en présenter sept d' entre elles, si cela vous 17 est gré. Mais nous pouvons aussi procéder à un autre moment si cela vous 18 paraît préférable dans la semaine. 19 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Eh bien, nous pouvons commencer 20 d' ores et déj à. 21 M. CAMERON : [ interprétation] Bien. Je vais demander à mon co-conseil, Mme 22 Elissa Hines Reimer, de bien vouloir donner lecture de ces déclarations. Si 23 vous voulez bien m' accorder quelques instants de manière à ce qu' elle 24 puisse me rej oindre. 25 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Et si j ' ai oublié de vous citer, Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 39/47 PUBLIC Compte rendu officiel Matières relatives aux éléments de preuve (Audience publique) Page 39 1 Madame Reimer, j e tiens à vous présenter mes excuses car j e ne vous ai pas 2 vue assise derrière la chargée des dossiers, Mme Winner. Ce n' était 3 aucunement intentionnel de ma part. 4 Mme REIMER : [ interprétation] Bonj our. Comme l' a dit M. Cameron, nous 5 souhaitons donner lecture de sept déclarations et j e vais maintenant 6 procéder. 7 Avec le premier résumé de témoin qui concerne le Témoin PRH010, le 8 nom du témoin est Jawdat Ahmad. La plage ERN de la déclaration commence par 9 60287779 et va j usqu' à 60287817. Il s' agit là d' une correction d' une 10 version antérieure. La date de la déclaration est le 10 septembre 2013, et 11 cette déclaration inclut d' autres déclarations précédentes du témoin faites 12 le 16 mars 2010 et le 21 septembre 2007. 13 Dans la liste de présentation, nous disposons d' une version qui peut 14 être présentée au public et qui figure en positions 18, 19 et 20 de la 15 liste. La déclaration a été préparée aussi bien en arabe qu' en anglais, et 16 j e propose donc, si vous souhaitez faire afficher quelque chose à l' écran, 17 que l' on fasse afficher le numéro 18 de la liste de présentation et que 18 nous pouvons commencer pour l' anglais aux pages 7 et 8, et ensuite 19 poursuivre. 20 Voici quel est le résumé de la déclaration : M. Ahmad est un officier 21 militaire à la retraite, qui vit dans la région de Tripoli. Dans sa 22 déclaration du 10 septembre [ comme interprété] -- 23 Excusez-moi, Monsieur le Président, j e ne vous entendais pas. 24 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Je souhaitais j uste vous 25 demander de ralentir un petit peu de manière à permettre à la sténotypiste Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 40/47 PUBLIC Compte rendu officiel Matières relatives aux éléments de preuve (Audience publique) Page 40 1 d' avoir le temps de suivre vos propos. 2 Mme REIMER : [ interprétation] Merci, Monsieur le Président. 3 Dans sa déclaration du 10 septembre 2013, M. Ahmad a confirmé ses 4 déclarations précédentes faites les 16 mars 2010 et 21 septembre 2007. Fin 5 décembre 2004, quelques j ours avant la fin d' année, M. Ahmad s' est rendu 6 dans une boutique de télécommunications dans le quartier de Qobbeh à 7 Tripoli. Il souhaitait faire l' acquisition d' un téléphone mobile et on lui 8 a demandé de donner une copie de sa carte d' identité. Dans la mesure où on 9 lui interdisait d' utiliser sa carte d' identité militaire pour ce faire, il 10 est rentré chez lui et a emprunté la carte d' identité de son épouse, qui 11 est PRH118, Fayza Rfaieh. 12 M. Ahmad a ensuite transmis la carte d' identité de son épouse de 13 manière à pouvoir acheter son téléphone, carte qui a donc été photocopiée 14 et qui lui a été rendue quelques minutes plus tard. Il n' a signé aucun 15 contrat de téléphonie mobile ni aucun autre document. M. Ahmad a vérifié le 16 numéro de téléphone qu' il avait acheté. Il n' a gardé ce numéro de téléphone 17 que quelques mois et ensuite il l' a revendu. C' était là le seul service 18 mobile en sa possession. 19 M. Ahmad a vu des copies des formulaires d' identification d' Alfa 20 Active, formulaires concernant 983438 et 983403 et qui ont donc été 21 souscrits au nom de son épouse. Il n' avait pas pris connaissance de ces 22 formulaires précédemment et ces formulaires n' avaient pas été remplis avec 23 la main de son épouse ou l' écriture de son épouse. Concernant le formulaire 24 d' identification d' Alfa Active 983438, M. Ahmad n' a pas reconnu le numéro 25 de téléphone figurant sur le formulaire de demande. Sur le formulaire, le Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 41/47 PUBLIC Compte rendu officiel Matières relatives aux éléments de preuve (Audience publique) Page 41 1 nom de son épouse, le nom de ses parents, sa date et lieu de naissance sont 2 exacts, mais l' adresse est inexacte. Il n' a reconnu ni l' écriture ni la 3 signature figurant sur le formulaire. 4 M. Ahmad a reconnu le document annexé au formulaire d' identification 5 Alfa Active numéro 983438 comme étant bel et bien la carte d' identité de 6 son épouse et il pense que c' est bien celle qu' il a transmise à la boutique 7 au moment où il a acheté son propre téléphone mobile. 8 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Bien. Merci. La 9 déclaration de M. Jawdat Ahmad en date du 10 septembre 2013, à l' ERN évoqué 10 par vous tout à l' heure, reçoit la cote P370. 11 Madame Reimer, pouvez-vous venir en aide aux Juges et à ceux qui nous 12 suivent, et lorsque j e dis aider les Juges, j e comprends quelle est la 13 portée et l' importance de ces éléments de preuve qui sont évoqués dans la 14 décision prise en début de semaine, mais est-ce que vous pouvez j uste nous 15 donner une très brève description de l' importance de ces sept déclarations 16 et de les inscrire dans la présentation des moyens à charge. 17 Mme REIMER : [ interprétation] Oui, bien sûr. L' allégation de l' Accusation 18 c' est qu' un réseau a été créé et a été formé par huit cartes SIM. Chacune 19 de ces cartes SIM a été achetée à Tripoli, chacune a été achetée de manière 20 anonyme. Les demandes ont été transmises à l' entreprise Alfa, société 21 télécom Alfa, avec les pièces d' identité d' anciens clients qui avaient 22 acheté des téléphones dans la zone et dans diverses boutiques à Tripoli. 23 Donc, chacune de ces déclarations émane de témoins qui étaient clients dont 24 les pièces d' identité ont été utilisées, on leur a tous montré les demandes 25 avec leurs pièces d' identité photocopiées et annexées à ces formulaires, et Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 42/47 PUBLIC Compte rendu officiel Matières relatives aux éléments de preuve (Audience publique) Page 42 1 chacun de ces témoins a réfuté être l' utilisateur de ce que l' on appelle 2 les téléphones du réseau rouge. J' espère avoir là donner un résumé utile. 3 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Oui, merci. Est-ce que vous 4 pouvez nous donner le nom de ces huit personnes ? 5 Mme REIMER : [ interprétation] Le nom de ces huit clients, vous voulez 6 dire ? Eh bien, j e vais vous lire ces déclarations auj ourd' hui, j e puis 7 vous donner d' ores et déj à six noms. Il y a un des individus qui est 8 maintenant décédé et pour lequel nous allons présenter une requête en 9 application de l' article 158 pour faire admettre sa déclaration, et pour 10 l' une des autres personnes, vous devez savoir que cette personne bénéficie 11 de mesures de protection, donc nous n' avons pas de réponse à vous donner. 12 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Bien. Alors voilà comment nous 13 allons procéder : donnez-nous lecture des noms pour ces personnes, les 14 personnes dont vous pouvez nous citer les noms, et le nom des pseudonymes 15 de témoins pour les autres, et ensuite j e crois qu' on aura encore le temps 16 de donner lecture de deux déclarations avant de lever l' audience. 17 Mme REIMER : [ interprétation] Eh bien, les huit noms -- pardon, six noms 18 que j e puis vous citer auj ourd' hui sont PRH021, Abd Al-Hadi Al-Abdallah -- 19 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Donnez-nous j uste les noms, pas 20 les numéros de témoins. Seuls les numéros de témoins, si c' est tout ce que 21 nous pouvons utiliser à l' audience. 22 Mme REIMER : [ interprétation] Mohammed Hamawi, Khaled Yakhni, Mervat 23 Hamcho, Fayza Rfaieh, Wassam Abdo, PRH114, et j e n' ai pas sous les yeux, 24 malheureusement, le numéro correspondant à la personne qui est un témoin 25 décédé, mais j e puis vous le donner ultérieurement. Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 43/47 PUBLIC Compte rendu officiel Matières relatives aux éléments de preuve (Audience publique) Page 43 1 La deuxième déclaration que j e vais lire auj ourd' hui a trait au Témoin 2 PRH021, Abd Al-Hadi Al-Abdallah. La plage ERN de la déclaration est 3 60287623 j usqu' à 60287638. La déclaration est datée du 10 septembre 2013, 4 et celle-ci comprend la déclaration précédente du 19 mars 2010. 5 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Cette déclaration sera versée au 6 dossier et portera la cote P371. Et quand j e parle de "déclaration", j e 7 parle des deux déclarations prises dans leur ensemble. 8 Mme REIMER : [ interprétation] Merci, Monsieur le Président. 9 Sur la liste de présentation, la version expurgée publique se trouve au 10 numéro 21. 11 Dans la déclaration en date du 10 septembre 2013, M. Al-Abdallah confirme 12 sa déclaration précédente faite le 19 mars 2010. Depuis 2003, M. Al- 13 Abdallah a acheté et vendu un certain nombre de téléphones mobiles, à 14 savoir des combinés et des cartes SIM, et ce, dans un magasin de téléphonie 15 qui se trouve dans la région d' El-Qobbeh de Tripoli. En 2003, il a acheté 16 une carte SIM Alfa, et en 2005, avant l' assassinat de Rafik Hariri, il a 17 revendu son combiné Nokia. Lorsqu' il a revendu son combiné, on lui a 18 demandé de donner une photocopie de sa pièce d' identité. Il a également 19 signé, apposé sa signature au-dessus du numéro de série du combiné. Il ne 20 se souvient d' aucune date entre 2005 et 2007 où il aurait fourni une copie 21 de sa carte d' identité. 22 On a montré à M. Al-Abdallah une copie du formulaire d' identification actif 23 Alfa 983443 pour le numéro de téléphone se terminant par 478662. Il n' a pas 24 demandé à avoir ce numéro de téléphone et ne sait pas à qui appartient ce 25 numéro. L' adresse, le niveau d' éducation et la profession sur le formulaire Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 44/47 PUBLIC Compte rendu officiel Matières relatives aux éléments de preuve (Audience publique) Page 44 1 sont incorrects. Il ne reconnaît pas non plus l' écriture sur le formulaire 2 et il ne s' agit pas de sa signature. 3 On a également montré à M. Al-Abdallah un document annexé au 4 formulaire d' identification actif Alfa 983443. Il reconnaît ce document 5 comme étant la copie de sa pièce d' identité qu' il a fournie au vendeur 6 lorsqu' il a acheté sa ligne de téléphone mobile en 2003 ainsi que le 7 combiné Nokia en 2005. 8 Puis-j e poursuivre et vous lire un autre résumé ? 9 M. LE JUGE LETTIERI : [ interprétation] Les documents relatifs à 10 l' identification sont restés dans le magasin de téléphonie ou ont-ils été 11 remis à la société de téléphonie, à savoir la société Alfa ? 12 Mme REIMER : [ interprétation] Les documents relatifs à l' identité étaient 13 annexés au formulaire d' identification et ont tous été remis ensemble à la 14 société de téléphonie Alfa. 15 Mme LE JUGE BRAIDY : [ interprétation] Nous parlons du même magasin à 16 Tripoli pour ces six cartes SIM ? 17 Mme REIMER : [ interprétation] Il y a effectivement un seul magasin qui a 18 remis tous les formulaires de demande, les huit formulaires, ainsi que les 19 cartes d' identité. Tous les formulaires portent la même date, à savoir le 20 10 j anvier 2005. J' aimerais préciser que les clients dont les pièces 21 d' identité ont été utilisées n' ont pas tous acheté leur téléphone dans le 22 même magasin. 23 Le troisième résumé que j e souhaite lire aux fins du compte rendu est le 24 résumé du Témoin PRH0077, Mohammed Hamawi. La plage ERN est le 60289092 25 j usqu' à 60289107. Cette déclaration porte la date du 24 septembre 2013 et Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 45/47 PUBLIC Compte rendu officiel Matières relatives aux éléments de preuve (Audience publique) Page 45 1 comprend une déclaration faite précédemment, à savoir le 18 mars 2010. La 2 déclaration principale se trouve au numéro 23 de la liste de présentation. 3 Pendant environ dix ans, sur la période de 2004 et de 2005, M. Hamawi a 4 acheté et vendu un certain nombre de lignes de téléphones mobiles et de 5 combinés. Bien qu' il ne se souvienne pas de tous les détails relatifs à ces 6 transactions, il a toutefois remis une copie de sa pièce d' identité à 7 chaque fois qu' il a acheté ou vendu un combiné mobile. 8 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Pouvez-vous faire une pause, 9 s' il vous plaît. J' ai oublié de verser ce document au dossier et de lui 10 attribuer une cote. La déclaration de M. Mohammed Hamawi datée du 24 11 septembre 2013 portera la cote de l' Accusation P372. 12 Mme REIMER : [ interprétation] Merci, Monsieur le Président. 13 M. Hamawi avait dit auparavant aux autorités libanaises qu' il avait acheté 14 un téléphone mobile au début de l' année 2005 à la Place Halba, à Tripoli. 15 Il ne se souvient pas de la date ou du numéro de téléphone qu' il a acheté, 16 bien qu' il se souvienne d' autres détails. Notamment, il a demandé au 17 propriétaire du magasin d' obtenir une ligne de téléphone Alfa et a fourni 18 une copie de sa pièce d' identité. On lui a dit que le téléphone serait 19 enregistré en son nom. On lui a demandé de revenir plus tard ce j our-là car 20 le propriétaire du magasin n' avait pas de cartes SIM en stock. M. Hamawi 21 n' a pas rempli de formulaire de demande. Lorsqu' il a été chercher sa carte 22 SIM plus tard ce j our-là, l' étui de la carte SIM avait déj à été ouvert. M. 23 Hamawi pense que le propriétaire du magasin a ouvert l' étui afin de 24 vérifier le numéro du téléphone de la carte SIM. 25 On a montré à M. Hamawi le formulaire d' identification actif Alfa 983436 Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 46/47 PUBLIC Compte rendu officiel Matières relatives aux éléments de preuve (Audience publique) Page 46 1 qui est lié au numéro de téléphone se terminant par 129678. M. Hamawi ne 2 reconnaît pas ce numéro de téléphone. Certains renseignements d' ordre 3 personnel sur le formulaire d' identification actif Alfa, comme par exemple 4 le nom de ses parents, sa date de naissance et son lieu de naissance, sont 5 exacts. D' autres détails, par exemple son adresse, des détails relatifs à 6 sa famille et son niveau d' éducation, sont incorrects. Il ne reconnaît pas 7 l' écriture ni la signature apposée sur le formulaire. 8 On a également montré à M. Hamawi une copie du document annexé au 9 formulaire d' identification actif Alfa 983436. Ce document est une copie de 10 sa pièce d' identité qu' il utilise touj ours. M. Hamawi n' a pas demandé à 11 obtenir le numéro de téléphone se terminant par 129678, il n' a j amais 12 utilisé ce téléphone et ne connaît pas le détenteur du téléphone. 13 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Alors, voilà qui met un terme au 14 troisième résumé. Merci beaucoup. Nous reviendrons à ces résumés cette 15 semaine. 16 Monsieur Cameron, j ' imagine que M. Diab est prêt à déposer demain matin ? 17 M. CAMERON : [ interprétation] Oui, Monsieur le Président, c' est exact. 18 M. LE JUGE PRÉSIDENT RE : [ interprétation] Y a-t-il autre chose que nous 19 devons aborder avant de lever l' audience ? Non. Très bien. 20 Nous en avons terminé pour auj ourd' hui. Nous allons donc lever l' audience 21 et reprendre demain matin un peu plus tard, en tout cas pas avant 10 heures 22 et demie. L' audience est levée. 23 --- L' audience est levée à 12 heures 14. 1 ERRATA: Suite à la vérification de l’ interprétation de la transcription entre le Français interprété et le discours original, la section des services linguistiques du Tribunal apporte les corrections suivantes : - Correction Page 22 ligne 10 : " Je ne pense pas personnellement que cette information vitale transmise par le ministre Bassel Fuleihan émanait uniquement du quotidien Al-Hayat. " Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique. 20150121_STL-11-01_T_T110_OFF_PUB_FR_CT1 47/47 PUBLIC Compte rendu officiel Matières relatives aux éléments de preuve (Audience publique) Page 47 2 - Correction Page 27 lignes 13 à 15 : " Quant à la politique, c’ est une autre question, j e ne voudrais en aucun cas dire maintenant que j e me souviens de ce séminaire. " 3 - Correction Page 29 ligne 22 à Page 30 ligne 2 : " S' agissant des ministres, certains ministres et ministres membres dudit gouvernement ont j oué, sciemment ou à leur insu, le j eu de l' appareil sécuritaire libano-syrien en tenant des propos incendiaires à l' égard de Rafic Hariri. Je pense que cela n’ a pas été délibéré, car en ce qui concerne ce genre d’ opération sécuritaire, les ministres n’ en sont pas informés puisqu’ ils ne sont que des responsables civils. " Le mercredi, 21 janvier 2015 STL-11-01 L’interprétation sert à faciliter la communication. Seulement le discours original est authentique.