Interview de Karim Khan

Transcription

Interview de Karim Khan
Interview de Karim Khan
ancien étudiant de l’ILCF, ancien rédacteur en chef de Bric-à-Brac (numéros 25, 26 et 27)
et auteur du livre PARLONS WAKHI,
un ouvrage sur la culture et la langue du peuple wakhi, qu’il vient de publier chez « l’Harmathan »
Pourquoi avoir écrit un livre sur ta langue ? Eh bien voilà, j’ai trouvé que c’était important car il n’y a pas beaucoup de livres
sur ma langue maternelle. Ma langue maternelle est le wakhi et le peuple wakhi
habite dans quatre pays. Les Wakhis habitent en Chine dans la province du
Xinjiang, en Afghanistan dans le corridor du Wakhan, au Tadjikistan dans le
Badakhshan et au Pakistan, dans la vallée du Hunza. Sur le Waki, très peu de travail
a été fait en fait. Les caractères ont été écrits il y a longtemps, en 1953. L’étude a a
été faite par Stéblinn-Kamensky qui est un linguiste russe de Moscou Il a écrit un
premier livre sur le wakhi qui a été traduit par Dominique Indjoudjian ici à Paris.
Le livre a été publié
par la Maison des Sciences de l’Homme. J’ai rencontré
Michel Malherbe qui s’occupe de la collection « Parlons… » chez l’Harmattan. Il
s’occupe d’une série de livres sur plein de langues. Il y a par exemple, Parlons
français, Parlons allemand etc. (149 langues en 2009). Il m’a proposé un contrat
pour que j’écrive un livre sur ma langue maternelle.
Comment as-tu rencontré cet homme ?
C’est Dominique Indjoudjian qui m’a
l’Harmattan.
fait rencontrer Michel Malherbe à
Est-ce que cela a été facile de publier ton livre ?
Karim & Kennic
J’ai mis deux ans pour publier mon livre. Je viens de la vallée du Hunza. On a beaucoup de problèmes avec l’électricité,
l’accès Internet. J’ai quand même pu faire le travail. La maison d’éditions m’a aidé. Ils avaient trois langues en cours mais
comme je leur ai dit que je venais à Paris juste pour la publication ils m’ont donné la priorité. La publication a donc été facile
mais cela m’a pris un mois de corrections et de relecture.
Quand ton livre a-t-il été publié ?
Il vient juste d’être publié. Il est sorti la première semaine de mars.
Qu’as-tu fait depuis ton départ de Paris en 2006 ?
Fin 2006, j’ai terminé mes études ici et je suis retourné dans mon pays. Professionnellement, je suis tour opérateur mais vu la
grave situation politique de mon pays, on n’a pas eu beaucoup de touristes. Donc, je me suis investi ailleurs. J’ai d’abord fait
mon livre et j’ai aussi créé une Académie avec foyer pour les jeunes filles de la montagne. C’est la « Shadow girls Academy ».
Pourquoi as-tu décidé de fonder cette école ?
Parce que les filles des villages de montagne n’ont pas la possibilité de continuer pour faire leurs études secondaires après
treize, quatorze ans. Elles terminent l’école primaire dans le village et après elles s’arrêtent. Les parents organisent ensuite leur
mariage. Moi, j’ai fondé cette académie pour donner une chance aux filles qui veulent continuer leurs études jusqu’au lycée et
peut-être, pourquoi pas, jusqu’à l’université. J’ai donc essayé de motiver les gens dans différents villages et de leur dire qu’il
ne fallait pas que leurs filles arrêtent leurs études et que ce n’était pas un bon âge pour organiser les mariages juste après leurs
quatorze ou quinze ans. L’académie fonctionne très bien et il y a pas mal de filles qui viennent étudier dans cette académie.
Quand l’académie a-t-elle été fondée ?
On a travaillé à la construction du foyer, des dès mon arrivée et cela a duré un an. Puis ensuite, il a fallu beaucoup de temps.
L’académie a commencé en mars 2009. La pension s’occupe des filles très pauvres et des orphelines. Nous avons des contacts
avec des touristes, des Européens qui parrainent des filles.
Aujourd’hui, il y a 46 filles qui habitent dans le foyer. Il y a aussi d’autres filles, des « externes » qui habitent chez des proches
et qui viennent étudier aussi à l’académie. En tout, il y a quatre-vingt seize filles qui étudient chez nous. Il y a quatre années
d’études. Elles ont la possibilité d’aller jusqu’au bac mais après, il faut qu’elles aillent dans d’autres villes parce qu’il n’y a pas
d’université dans la vallée du Hunza.
Mon but, c’est d’arriver à créer une école de langues. Car je suis passionné par les langues*. C’est mon rêve d’établir une
école de langues où on pourrait enseigner le français, le japonais, l’allemand, le chinois, l’anglais, l’espagnol …, les langues
« modernes » parce que c’est ce qui permettra aux filles d’aller s’inscrire dans des universités étrangères.
*Karim parle sept langues et dialectes
Les familles n’ont pas peur que tu bouleverses les traditions sociales en proposant une telle école ?
En effet, mais maintenant les parents veulent que leurs enfants, filles ou garçons reçoivent une éducation parce que les temps
ont changé. Les parents se rendent compte que l’éducation est la seule façon de sortir de tous les problèmes. Maintenant, ça ne
choque pas. Quelque part, ils apprécient, de plus, nous avons beaucoup d’institutions de notre communauté du Hunza qui
insistent pour dire qu’ils faut donner une éducation aux filles, au minimum secondaire, pour qu’une fois mariées, elles puissent
travailler quelque part et prendre ainsi en charge leur famille et transmettre cette éducation qu’elles ont reçue aux enfants.
Donc maintenant, les gens changent. De temps en temps, je fais aussi des conférences dans des villages pour encourager les
parents à ne pas arrêter la scolarité des filles. Parce que maintenant, il faut qu’elles aillent au minimum jusqu’au bac. Et ça, ça
marche très bien, c’est apprécié. Les parents sont très, très contents.
Avez-vous des aides du gouvernement central du Pakistan ?
Non pas du tout parce que cette partie du nord du Pakistan, le Gilgit fait partie plus ou moins du Cachemire et quand on a
divisé le cachemire entre l’Inde et le Pakistan, les gouvernements n’ont pas décidé pour cette région. Et cette région est très
importante car elle est à la frontière chinoise et tout le commerce entre les deux pays passe par là. Avant, c’était la route de la
soie. Il y a une autoroute maintenant, la KKH, très connue. Cette région ne fait pas vraiment partie du Pakistan, les gens n’ont
pas le droit de voter quand il y a des élections. Mais on est obligé d’utiliser le passeport du Pakistan, bien sûr. Donc, tant que le
problème du Cachemire n’aura pas été résolu, cette région est un peu « nulle part ».
Est-ce que vous avez un gouvernement autonome ?
Non, on a des représentants du Pakistan l'administration relève directement d'Islamabad et non d'un gouvernement local. Mais
dans la région, il y a des partis politiques et des élections régionales.
D’où vient l’argent ?
Pour ce qui est des hôpitaux, de la construction des routes, une partie vient du Pakistan. Mais ce n’est pas suffisant. La plupart
des travaux qui sont effectués sont subventionnés par des ONG. Il y a beaucoup d’ONG dans la région. Parce que cette région
est un paradis touristique, c’est magnifique. Il y a des sommets de plus de 7000 mètres qui entourent la vallée. C’est un peu
comme dans les Alpes, Chamonix, la Haute-Savoie.
C’est une région calme. C’est la vallée des Ismaéliens. C’est une branche du chiisme dont le chef est l’Agha Khan. Il n’y a pas
de problèmes. Quels souvenirs gardes-tu de l’ILCF et de tes professeurs ?
J’adore revenir ici vous voir. Ca me rappelle les jours où je faisais mes études ici. J’ai gardé contact avec quelques professeurs,
avec « cher »William, avec Jean-Luc Penfornis aussi. Il a écrit un livre et il a mis ma photo dans son livre et…ça fait plaisir.
J’aimerais revoir aussi, par exemple, Christine Laburthe, Catherine Coral, Sylvie Lepage, Chantal Dubois. Je les adore, ce sont
des profs qui m’ont vraiment aidé et je n’oublie jamais mes profs. Je garde de très bons souvenirs de l’ILCF.
Et c’est le journal Bric-à-Brac qui m’a inspiré et aidé à écrire en français. Et c’est grâce à ce journal qu’aujourd’hui j’ai publié
mon premier livre en français sur ma langue. C’est la vérité, c’est le journal qui m’a donné envie d’écrire. L’harmattan m’a
déjà donné d’autres contrats sur les langues régionales de là-bas et l’année prochaine, j’espère sortir un autre livre dans la
même série «Parlons…». C’est cette première expérience au journal qui m’a motivé. Je me suis dit : » Tiens, un jour….et puis,
sur le dos du livre, c’est très bien marqué que j’ai fait mes études à l’ILCF. C’est ma façon de rendre hommage à l’ILCF et je
n’oublierai jamais car c’est grâce à cette école qu’aujourd’hui, je suis capable d’écrire. Voilà.
Quels souvenirs gardes-tu de ton expérience de rédacteur en chef de Bric-à-Brac ?
Oui, j’ai été rédacteur en chef des numéros 25 26 et 27. Quand pour la première fois, William nous a dit, voilà, il y a un
journal à l’école. Il est passé dans chaque classe. Ca m’a intéressé énormément parce qu’à l’époque, je ne travaillais pas et je
me suis dit que je devais profiter de ce temps. J’ai décidé d’aller au bureau du journal et de travailler avec l’équipe. Ca m’a
motivé et c’était une ouverture pour moi. Et on a formé une superbe équipe, parce que quelque part, on a pris cette base pour
aller motiver les jeunes qui viennent du monde entier. La plupart sont timides mais grâce à ce journal, on a essayé d’organiser
des programmes comme le bateau-mouche, des dîners, des déjeuners, de la danse. Cela a été un vrai succès. Je suis très, très
content et ces trois numéros, je les garde toujours dans ma bibliothèque personnelle et quand des gens viennent visiter ma
bibliothèque (j’ai aussi créé une bibliothèque dans mon académie) je leur montre ces numéros que je garde comme une bible
et je leur dis : « Voilà, à Paris j’ai travaillé dans le journal Bric-à-Brac de mon école. Ca m’a donné beaucoup de courage,
d’inspiration, et grâce à cette base « Bric-à-Brac », je pense à écrire pas mal de livres dans l’avenir. Je ne vais pas m’arrêter
d’écrire, je vais continuer.
Pourquoi avoir choisi de venir en France ?
J’étais dans le tourisme, j’ai fondé une agence de tourisme « le Way to K2 ». On fait des treks, de la haute ascension comme
sur le K2. On reçoit pas mal de touristes européens. J’avais déjà appris un peu le français chez moi mais ce n’était pas assez
pour communiquer et j’ai décidé de venir ici à Paris. J’ai étudié pendant deux ans ici et après je suis reparti, j’ai repris mon
travail. Je garde toujours cette activité touristique. Il y a une équipe qui travaille toujours.
Mais à part cela, je me suis investi dans cette académie parce qu’il faut être socialement utile dans la région. Il faut développer la
région et surtout aider les femmes parce qu’avant, dans les montagnes, les femmes n’avaient pas de statut. Elles étaient
considérées un peu comme des esclaves, des bonnes. Elles fondaient des familles, elles gardaient les bébés, etc. Mais
maintenant, tout a changé. Les femmes ont le droit d’étudier et d’être à égalité avec les hommes. Voilà, ces deux dernières
années, j’ai beaucoup travaillé à mon livre et pour cette académie.
Comment a pu se produire ce changement social dans un environnement plutôt traditionnaliste ?
Notre communauté ismaélienne est très « mondiale ». Les Ismaéliens sont dispersés dans 25 pays. Le centre des Ismaéliens est
à Londres et aussi en France à Aiglemont, à quelques kilomètres de Chantilly. C’est le lieu d’habitation de notre chef l’Aga
Khan.
C’est aussi le centre administratif de l’AKDN (Aga Khan Development Network) qui travaille dans énormément de pays. C’est
un ensemble d’ONG qui sont dans des branches différentes : l’éducation, la santé etc. La plupart des ONG qui interviennent
dans le Hunza sont des ONG ismaéliennes. C’est grâce à cette organisation que l’ouverture est arrivée dans le Hunza. Les gens
ont changé d’avis. C’est aussi dû au tourisme. Les gens essayent de comprendre et ça les encourage à se tourner vers
l’éducation et à avoir une ouverture sur le monde. Ce sont les deux éléments qui ont amené le changement dans la région.
Est-ce que vous avez des aides financières de l’AKDN ?
Non, nous n’avons pas de financement de l’AKDN qui travaillent sur l’ensemble de la région, au Tadjikistan, en Afghanistan,
ils travaillent un peu partout. Ils ont beaucoup d’écoles, d’hôpitaux. Nous, nous concentrons notre travail sur les villages du
Haut Hunza. C’est très circonscrit géographiquement. On va essayer de leur demander de l’aide dans l’avenir.
Quels sont tes projets ?
D’abord, je suis concentré sur ce projet de construction d’une école de langues qui sera vraiment très efficace pour
l’apprentissage des langues étrangères.
Deuxièmement, on cherche des gens pour parrainer 16 étudiantes, orphelines ou abandonnées. On cherche des parrains
pour financer leur pension et leurs études. Ca coûte entre 25 et 30 euros par mois. Si on arrive à trouver ces personnes, ce serait
génial car elles pourront faire des études et devenir quelqu’un de bien dans la vie.
Ensuite, on cherche des volontaires bénévoles pour enseigner différentes langues.
On a déjà commencé avec l’anglais, l’année dernière. On a eu des cours donnés par des volontaires. Un prof américain et un
prof suisse qui sont venus enseigner l’anglais pendant deux mois.
Je souhaite aussi continuer d’écrire des livres sur les langues régionales, peut-être aussi sur mes expériences.
Et pour moi, Bric-à-Brac a été la base parce que je n’avais jamais travaillé dans un journal dans mon pays et quand je suis
reparti là-bas avec Bric-à-Brac, bon, c’était une toute petite initiation, mais ça m’a donné vraiment envie. Et quand les gens
me demandaient ce que j’avais fait quand j’étais étudiant, j’ai dit voilà, j’étais dans le Bric-à-Brac et j’ai passé du temps avec
mes amis à l’université et on arrivait à faire des articles, la mise en pages, à imprimer et tout ça. Et pour eux, c’était vu comme
un effort journalistique et ça m’a donné envie de continuer.
Pub Internet des éditions l’Harmattan sur :
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp HUNZA LE PARADIS VIVANT SUR TERRE
Le Hunza, autrement connu comme le Shangrila . Le mot « Shangrila » vient du roman fameux «Lost Horizon » de James Hilton. Dans ce livre, l'écrivain a décrit le Hunza comme un lieu pur, calme et pacifique. Il y a des lacs entourés par des forêts et des prairies voisinant avec des montagnes enneigées. La terre des anges, la destination des gens spirituels, où la vie dure plus de cent ans et où les gens vivent en superbe harmonie. Le Hunza est frontalier avec le Xinjiang (Chine), le Wakhan corridor (Afghanistan), le Pamir (Tadjikistan) et le
nord du Pakistan. C’est là où les quatre grandes chaînes de montagnes
se rencontrent :
Le Karakorum, l’Himalaya, l’Hindou kush et le Pamir, lieu de fascination pour tous les alpinistes et randonneurs.
Ces régions peu visitées et donc préservées font le bonheur de tous les amoureux de la nature.
Il y a 5 sommets de plus de 8000 mètres sur les 11 existants dans le monde, 29 sommets de plus de 7500 mètres, 108
sommets de plus de 7000 mètres et une multitude de sommets
de plus de 6000 mètres non dénombrés à ce jour qui ont
façonné les territoires du Nord à travers les 4 chaînes de montagnes les plus hautes de la planète.
Le Batura, l’Hispar, le Baltoro, le Siachine, le Biafo et le Khurdapine sont les longs massifs glaciers en dehors de
la région polaire. Toutes les vallées sont connectées par des pistes et des cols pour les treks et les safaris en jeeps.
Dans la région du nord les gens parlent plusieurs dialectes ; le shina à Gilgit, le balti à Skardu, Brushaski et le wakhi (Tajik)
dans la vallée du Hunza. Ce n’est pas seulement la beauté de la nature qui fait de la région un paradis mais c’est aussi à
cause des habitants qui sont ouverts, bien éduqués, accueillants et amicaux. La plupart des habitants sont des Ismaéliens dont l’Aga Khan est le 49ème (Imam) chef spirituel et le direct descendant du Prophète Mohammed. Porté par leur spiritualité, les Ismaéliens ne connaissent pas la violence, ni l’agressivité mais la tolérance, la paix, et le bonheur qui sont les principes mêmes de l’Islam qui comprend 72 autres sectes. Karimabad est la capitale du Hunza, vallée exceptionnelle, entourée d'une imposante muraille de hauts sommets : le
Rakaposhi (7788 m) - Le mont Ultar (7388 m) - Le Diran (7260 m) et le Spantik (7027 m). Les habitants ont tiré profit des
glaciers qui entourent la vallée en développant les cultures en espalier alimentées par un système d'irrigation très performant.
C'est ainsi que l'on peut y déguster les abricots, pêches et pommes des arbres fruitiers plantés à plus de 2800 mètres d'altitude.
Tous ceux qui ont eu la chance de découvrir cette magnifique région sont tout à fait d’accord avec James Hilton pour dire
que le Hunza « Shangrila » est bien le vrai paradis vivant sur terre.
Karim KHAN Hunzai
PARLONS WAKHI Culture et langue du peuple wakhi Pakistan, Afghanistan, Tadjikistan et Chine par Karim Khan Saka Parlons… ANTHROPOLOGIE, ETHNOLOGIE, CIVILISATION LANGUE MÉTHODE ASIE Afghanistan Chine Pakistan Tadjikistan « La langue wakhi est la forme originelle du vieux perse parlé sur les frontières des quatre pays suivants : le Tadjikistan, l'Afghanistan, la Chine et le Pakistan. Cette langue de la famille indo‐européenne est parlée par une population d'environ 100 000 personnes. Le présent ouvrage aborde la géographie, l'histoire, la culture et les traditions de ce peuple, et fait découvrir aux lecteurs une langue remontant à plus 3000 ans. » http://www.editions‐harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=30570 Lire gratuitement quelques pages de cet ouvrage ISBN : 978‐2‐296‐11116‐5 • février 2010 • 306 pages. Prix éditeur : 28 € / 184 FF. Illustré en noir et blanc version numérique (pdf image‐texte) : 5 933 Ko