La direction d`école et la direction adjointe – Une profession
Transcription
La direction d`école et la direction adjointe – Une profession
Connexion Le minimag des directions et directions adjointes des écoles franco-ontariennes La direction d’école et la direction adjointe Une profession à valoriser Association des directions et directions adjointes des écoles franco-ontariennes Numéro 3 Trimestriel Printemps/été 2009 Connexion Connexion direction Rédactrice en chef Mélodie Gagnon Rédaction Normand Delparte, Armand Gagné, Karen A. Hamway, Joe Jamieson, Julie Matte, Serge Plouffe, Joey Tremblay, Sylvie Rochon Contribution Paul E. Henry Correction d’épreuves Mélodie Gagnon Conception graphique et impression Centre franco-ontarien de ressources pédagogiques (CFORP) Publicité Tél. : 613 789-1998 Courriel : [email protected] Vous déménagez? Informez l’ADFO de votre nouvelle addresse. Association des directions et directions adjointes des écoles franco-ontariennes 181, rue Donald, bureau 26 Ottawa (Ontario) K1K 1N1 Canada Tél. : 613 789-1998 Téléc. : 613 789-1998 Courriel : [email protected] ISBN 1918-6266 Photo de la page couverture : © Ersler Dmitry/Shutterstock Images Numéro 3 • Printemps/été 2009 3 Nouveau plan de formation FARE 4 Identité professionnelle 8 La direction à l’appui du programme d’insertion professionnel du nouveau personnel enseignant et du programme d’apprentissage et de leadership du personnel enseignant 12 La valorisation du poste de la direction d’école et de la direction adjointe 15 Expérience d’une gestionnaire francophone au ministère de l’Éducation de l’Ontario 18 Quand signaler un cas : introduction destinée aux directions d’école 20 Mise en garde pour garder ton emploi 20 Un petit mot sur l’évaluation des directions et directions adjointes 21 Une nouvelle façon d’obtenir nos conditions de travail 22 Les négociations collectives dans le cas des directions d’école et directions adjointes 26 Hommage à nos collègues et nos amis e Nouveau plan de formation FARE Un nouveau plan de formation FARE est prévu pour le début de l’année scolaire 2009-2010. Le projet FARE sera composé de deux volets, soit le volet Accompagnement d’équipes-écoles et le volet Appui aux initiatives ministérielles. Un projet du CFORP lien avec les priorités du cadre d’imputabilité de la Direction des politiques et programmes d’éducation en langue française. La gestion de ces deux volets sera sous la supervision du coordonateur provincial Monsieur Terri Papineau. Le volet Accompagnement d’équipes-écoles vise une Il sera appuyé par Madame Louise Bourgeois, amélioration durable de la pratique pédagogique coordonatrice du volet Accompagnement et par dans les classes des conseils scolaires de langue Monsieur Guy Dubois, coordonateur du volet Appui française de l’Ontario. Ce service sera offert dans un aux initiatives ministérielles . nombre déterminé d’écoles identifiées par chacun des conseils scolaires, dans des domaines d’intervention Le nouveau plan de formation FARE mettra à la préalablement définis. L’engagement de la direction et disposition des directions d’écoles et de leur personnel du personnel de l’école est une condition essentielle au l’expertise nécessaire pour appuyer les efforts dans l’amélioration de la réussite des élèves. succès de cette initiative. Le deuxième volet offre un appui aux diverses initiatives du ministère de l’Éducation, par des projets spéciaux de formation et d’accompagnement, en L’ADFO est une association professionnelle provinciale de directions et de directions adjointes d’écoles regroupant 12 associations locales de conseils scolaires, les administrations scolaires et une école provinciale. Elle a comme objectifs de représenter toutes les directions et directions adjointes des écoles francoontariennes; d’être leur porte-parole officiel; d’aider et appuyer les membres en ce qui a trait à leurs besoins professionnels; d’assumer le leadership en matière de perfectionnement professionnel des membres; de promouvoir la communication entre les membres; d’établir et maintenir des liens avec les organismes francophones et anglophones en éducation en Ontario et de promouvoir l’éducation en langue française dans sa dimension catholique et dans sa dimension non confessionnelle. Retrouvez-nous sur le Web! www.adfo.org Association des directions et directions adjointes des écoles franco-ontariennes Connexion direction | Le minimag de l’ADFO | Printemps/été 2009 3 Par Julie Matte, Directrice, École secondaire catholique Béatrice-Desloges, et Sylvie Rochon, Spécialiste en supervision de l’apprentissage, CECLFCE Identité professionnelle Chère direction, Ça fait maintenant quelques années que j’entends parler d’imputabilité et de recherche. La recherche dit ceci, les données disent cela, et moi… tu veux savoir ce que j’en dis de tout cela? J’ai 20 années d’expérience et je me considère un bon enseignant. Mes compétences, je les ai développées au f il des années, surtout par essais et erreurs et en partageant avec mes collègues. Maintenant, on dirait que ce n’est plus suff isant, parce que les fameuses données démontrent que ce ne sont pas « tous » mes élèves qui réussissent bien. À qui la faute? Suis-je le seul responsable? Pourtant, je travaille très fort, ce qui n’est pas toujours le cas chez les élèves qui ne réussissent pas. Je ne suis pas à l’aise avec le message que c’est moi qui doit changer. J’ai tout fait ce que je peux. Il ne faut pas mal interpréter mon message. J’aimerais bien que tous mes élèves réussissent. Je ne peux tout de même pas leur « donner » un crédit facile. Il faut également former les jeunes pour la société actuelle. Il faut qu’ils soient habitués à travailler pour obtenir ce qu’ils veulent. Alors, chère direction, nous partageons le rêve de la réussite de chaque élève, mais je me demande bien s’il ne deviendra jamais réalité. Un prof « compétent » qui se questionne. Cher prof compétent, Je suis tellement contente que tu prennes l’initiative de me faire part de tes réflexions. Tu sais, le rôle de l’enseignant a tellement changé dans les dernières années. Avant, l’enseignant était « la » source de connaissances et de compréhension. Il était presque le seul à posséder la clé des solutions. Maintenant, il a davantage un rôle d’accompagnateur, de guide qui gère la classe, l’enseignement,l’apprentissage et le curriculum globalement dans un contexte d’apprentissage professionnel. Tu travailles fort, je te l’accorde. Tu n’as pas à en faire plus. Je suis également d’accord avec toi que certains élèves doivent en faire plus. Comme professionnel, il faut que tu réalises qu’il ne s’agit pas de chercher à en faire plus, mais à faire différemment. Je t’invite à changer ta perception face à tes pratiques. Il est tellement important de cibler de bonnes stratégies qui font en sorte que l’élève apprenne, retienne et comprenne, tout en se responsabilisant. Comme tu le mentionnes, la grande majorité des enseignants développent leurs pratiques par l’entremise de leurs expériences personnelles et par essais et erreurs. Cependant, il y a un moyen encore plus riche d’améliorer ces pratiques et c’est par le travail des équipes de collaboration qui puise non seulement dans l’expérience de chacun, mais aussi dans la recherche. Crois-tu fondamentalement que chaque élève peut réussir? Si oui, as-tu défini l’appui différencié dont il a besoin? Es-tu prêt à faire tout ce qu’il faut pour qu’il réussisse? Après avoir expliqué et expliqué de nouveau différemment, modelé, validé, réajusté, fait des évaluations formatives et partagé ton jugement et ton questionnement professionnel avec ton équipe de collaboration, est-ce que tu as su déceler des pistes de solutions pour tes élèves qui ne réussissent pas? C’est certain que les enseignants font « tout » ce qu’ils peuvent pour assurer la réussite des élèves en mettant beaucoup d’énergie et d’engagement dans 4 Connexion direction | Le minimag de l’ADFO | Printemps/été 2009 leur travail. Cela, je ne le questionne pas. Je questionne tout de même le « tout ». Comment peut-on prétendre avoir « tout » fait si on n’accepte pas d’échanger avec nos collègues pour connaître de meilleures pratiques? Comment peut-on prétendre avoir « tout » fait si on ne fouille pas les pratiques efficaces définies par la recherche? Cela ne signifie pas que l’enseignant soit incompétent. Au contraire, dans sa quête continuelle de compétence il est toujours à la recherche de stratégies et de pratiques qui lui permettront d’assurer l’apprentissage de ses élèves. Encore une fois, il ne faut pas nécessairement faire plus mais bel et bien faire mieux. Mon expérience m’a convaincue qu’il est rare qu’un jeune ne veule pas réussir. Il arrive parfois qu’il ne sache pas comment s’y prendre. N’oublions pas que ces élèves se tournent vers leurs enseignants non seulement pour modeler leurs comportements et leurs apprentissages, mais aussi pour se sentir encadrés et appuyés. Rappelle-toi que, tant que la confiance envers l’apprentissage existe, la peur de ne pas réussir s’atténue, devient moins menaçante. Les jeunes se sentent bien face à une réussite et le « crédit » qui l’accompagne. Le rêve de la réussite se définit à mesure que l’élève franchit la prochaine étape à partir de ce qu’il connaît déjà. C’est à toi de lui faire voir que son cheminement, aussi petit soit-il, mène à la réussite, ou plutôt à « sa » réussite. Selon moi, le rêve deviendra réalité grâce à des échanges comme celui que nous avons actuellement. Il faut se parler en tant que professionnels. Il faut travailler ensemble. Ta direction qui t’appuie d’une pratique d’évaluation favorisant l’évaluation finale à une pratique d’évaluation formative constante; de l’isolement professionnel à la collaboration professionnelle; et de « l’art d’enseigner » à l’imputabilité professionnelle. Tout un défi pour le leader actuel (direction ou direction adjointe) qui veut amener des adultes (enseignantes ou enseignants) vers ces changements alors que ceuxla n’en voient peut-être pas la pertinence. Dans un tel contexte, nous constatons que le leader doit développer des compétences particulières. Waters et Grubb de la compagnie McRel (Marzano et al., 2004) ont analysé les recherches démontrant l’impact du leadership sur la réussite des élèves. De cette analyse, il en ressort 21 responsabilités. Dans une culture de changement de profondeur comme celle que nous vivons actuellement, les auteurs ont ciblé 11 responsabilités qui s’avèrent essentielles pour un leader : bien connaître le curriculum, montrer une disposition à briser et à défier le statut quo, inspirer et diriger des innovations stimulantes, communiquer et opérer à partir d’idéaux et de principes solides, superviser l’efficacité des pratiques de l’école, veiller à ce que le personnel soit à l’affût des théories récentes et adapter ses activités de leadership au besoin de la situation et, finalement, accepter volontiers les opinions divergentes. Plusieurs directions vont certainement reconnaître dans cet échange le discours d’enseignants de leur école. Un changement de culture n’est pas toujours évident, et celui qu’on exige de nos écoles aujourd’hui en est un de profondeur. Nous tentons de changer un paradigme établit depuis plusieurs décennies en passant : d’une éducation accessible à tous à la réussite de chaque élève; d’un focus sur l’enseignement à un focus sur l’apprentissage; © llhoward/iStockphoto.com Connexion direction | Le minimag de l’ADFO | Printemps/été 2009 5 Les auteurs ajoutent quatre responsabilités qui sont souvent perçues par le personnel comme déficitaires dans un contexte de changement, responsabilités qui bénéficieraient d’être partagées avec l’équipe de leadership : favoriser l’esprit de collaboration, établir des procédures et des routines, établir des voies de communication efficaces et mettre à contribution le personnel enseignant pour la conception et la mise en œuvre de décisions importantes. Pour le leader, il ne s’agit pas d’appliquer de manière technique ces stratégies. Le leader a besoin de lire son milieu, d’être à l’écoute, d’agir avec discernement et – nous oserions même dire – d’être à l’écoute de son intuition. une idée bien claire de la destination finale du « voyage de l’école », le leader sait prendre le temps d’impliquer tout le monde dans le trajet. Il le fait par son écoute, ses questions et ses convictions. Il le fait également par sa planification rigoureuse afin de maximiser le travail fait lors des réunions et rencontres diverses. En fait, le leader devient davantage compétent à poser les bonnes questions qu’à trouver les réponses. Cela aide lorsqu’il se trouve « confronté » à la frustration et au doute de certains enseignants comme le témoigne la lettre. On serait même tenté d‘identifier ces enseignants comme étant « réticents », mais est-ce vraiment le cas? DuFour, DuFour et Eaker (2009), dans leur analyse des leaders efficaces qui oeuvrent au sein des communautés professionnelles d’apprentissage, décrivent l’importance du partage du leadership quant à eux. Ils expliquent que le leader, à lui seul, ne peut pas amener des changements en profondeur. Il doit compter sur une équipe de leadership qui s’approprie la problématique et le processus d’amélioration de l’école. Ces auteurs préconisent la formation de cette équipe autant à l’élémentaire qu’au secondaire. D’ailleurs, il est nécessaire comme prémisse de base de distinguer la réticence d’un refus de s’engager. La réticence démontre l’attitude d’une personne qui hésite à s’engager et qui se questionne. Le questionnement est inévitable et constructif. Il peut parfois faire peur au leader qui veut faire des changements, mais il est nécessaire de l’accueillir comme incontournable dans une période de transition. Pourquoi l’enseignant se questionne-t-il? Pourquoi hésiterait-il à travailler en équipe de collaboration? Pourquoi se sent-il menacé ? Dans ce contexte, le rôle principal du leader est de mobiliser l’équipe et d’appuyer celle-là dans la mise en œuvre du plan qui rendra explicite les priorités de l’école et le rôle de chacun dans l’atteinte de ces priorités. En fait, c’est davantage le plan qui mène et non la personne à la direction. Ainsi, on peut se demander en quoi la direction est toujours un leader. En fait, c’est elle qui assure l’efficacité de l’équipe de leadership; c’est elle qui créé un climat misant sur la pratique réflexive; et c’est elle qui « vend » des incontournables, comme « nous sommes là pour la réussite de chaque élève ». C’est également elle qui, à l’occasion, ramène les « brebis égarées ». Enfin, c’est elle qui agit comme coach auprès des membres de son équipe de leadership. Fullan (2007) explique que « le test ultime de leadership est à savoir s’il mobilise l’engagement des personnes à mettre leur énergie dans des actions visant à améliorer la situation. C’est un engagement individuel, mais, encore plus, c’est un engagement collectif. » Le leader développe donc ses compétences professionnelles à mobiliser une équipe. Tout en ayant N’oublions pas que l’enseignement, comme pratiqué aujourd’hui, est une « nouvelle » profession. Comme le mentionne Gauthier et al. (1997), l’enseignement est exceptionnellement une profession qui s’appuie très peu sur un savoir professionnel solide. L’enseignant développe son savoir à partir d’une formation d’une année et, par la suite, au fil des expériences qu’il vit souvent seul en salle de classe. Il ne sera pas étonnant de constater une certaine fragilité au niveau du savoir professionnel. Cette fragilité professionnelle est amplifiée par le contexte de travail des enseignants. Régulièrement, l’enseignant est remis en question que ce soit par ses élèves ou par les parents. Il a peut-être l’idée de devoir se défendre constamment. Si c’est le cas, cet enseignant sera réticent à s’engager dans un processus de questionnement et de pratiques réflexives. Un dernier élément qui expliquerait la réticence est la question de notre compétence en tant qu’adultes à travailler en collaboration. Encore une fois, la profession de l’enseignement est particulière, car 6 Connexion direction | Le minimag de l’ADFO | Printemps/été 2009 les adultes qui œuvrent en enseignement travaillent davantage avec des enfants qu’entre eux. Le travail de collaboration exige donc, de la part des enseignants, de développer de nouvelles compétences. Notre effort de compréhension de la réticence des enseignants ne cherche pas à excuser ou à blâmer les enseignants. Nous cherchons plutôt à développer une compréhension juste afin d’établir des stratégies d’accompagnement qui seront efficaces. La première solution à cette problématique est de clairement définir que pratique réflexive ne signifie pas incompétence, de rassurer l’enseignant qu’on ne cherche pas à dévoiler des failles ou à faire des accusations. On désire plutôt, par une pratique réflexive en équipe de collaboration, à consolider un savoir professionnel.Cet exercice,comme on le constate dans certaines équipes, a pour effet d’augmenter le sentiment de confiance des enseignants. C’est un atout professionnel que l’enseignant ne voudra plus se départir une fois qu’il l’aura vécu. Nous vivons présentement des changements qui bouleversent nos habitudes de vie professionnelle et la façon que nous envisageons notre rôle. Dans cette réalité, le leader sera confronté à un questionnement, un malaise, voir même parfois à une contestation de la part des enseignants. Le leader devra traiter de cette situation avec ouverture, tact et surtout conviction. Il devient alors essentiel pour la personne à la direction d’avoir une vision solide et de se ressourcer par un partage constant avec ses collègues, par ses lectures et par sa participation à des conférences. De plus, le leader doit comprendre qu’il ne peut pas fonctionner seul et qu’il a avantage à investir ses énergies dans la gestion et l’efficacité de son équipe de leadership. C’est avec cette dernière qu’il pourra rendre le rêve d’une école performante une réalité. © ranplett/iStockphoto.com On peut évaluer l’efficacité du travail des équipes de collaboration par l’énergie qu’elles donnent aux enseignants et la source de nouvelles stratégies qu’elles leur offrent, stratégies qu’ils pourront appliquer en salle de classe pour le bien des élèves. L’enseignant aura toutefois besoin d’un certain accompagnement, voir du coaching, afin de développer les compétences requises pour travailler en équipe. À ce sujet, le modèle de Lencioni (2007) est un excellent cadre de référence (voir article « Mobiliser son école : les cinq clés d’une équipe efficace » dans Connexion direction, numéro 2). Enfin, il est également essentiel de soulager l’enseignant en lui proposant des stratégies bien concrètes qu’il pourra essayer. Parler de changement de paradigme, d’imputabilité et de pratique réflexive peut sembler menaçant si ce n’est pas accompagné d’exemples concrets de pratiques bien simples. « Il faudrait revoir nos pratiques d’évaluation au service de l’apprentissage » paraît moins lourd si on l’accompagne d’un exemple comme « … et essayer la carte de sortie à la fin du cours pour vérifier l’apprentissage de tous les élèves. » Connexion direction | Le minimag de l’ADFO | Printemps/été 2009 7 Par Armand Gagné, Agent d’éducation, Direction des politiques et des normes en matière d’enseignement, Ministère de l’Éducation de l’Ontario La direction à l’appui du programme d’insertion professionnel du nouveau personnel enseignant et du programme d’apprentissage et de leadership du personnel enseignant Pour atteindre ses trois priorités fondamentales (c.-à-d., hauts niveaux de rendement des élèves, réduction des écarts en matière de rendement des élèves et accroissement de la confiance du public dans l’éducation publique), le ministère de l’Éducation a identifié quatre champs d’actions stratégiques parmi lesquels nous retrouvons : identifier et appuyer des pratiques d’enseignement, d’apprentissage et d’évaluation efficaces, et identifier et appuyer des pratiques efficaces pour combler les écarts. créant une infrastructure qui habilite ce dernier et lui permet d’avoir le plus d’influence possible sur la réussite des élèves; recensant et diffusant les pratiques efficaces à tous les échelons; et créant des communautés d’apprentissage professionnelles (CAP) et des réseaux d’échange. De plus, la recherche nous démontre bien que pour assurer une mise en œuvre efficace d’un changement d’une telle ampleur, il faut que la direction émane du centre afin de motiver un sentiment de copropriété et d’engagement et les actions doivent prendre place aussi près que possible du résultat final désiré, c’est-àdire dans les salles de classe où nos élèves apprennent, croissent et s’épanouissent. Où se situent donc la direction et la direction adjointe dans ce plan d’ensemble? L’équipe de la direction a un rôle important à jouer pour que ce plan d’action réussisse à voir le jour et à s’enraciner dans chacune des écoles de la province. Les études nous ont déjà démontré que le leadership scolaire, et plus particulièrement le leadership de la direction d’école, est le second facteur d’importance (après le personnel enseignant) pour ce qui est de l’incidence sur l’apprentissage des élèves1. Pour y arriver, le gouvernement de l’Ontario a choisi d’investir dans son personnel enseignant, l’appuyer, le respecter et favoriser son perfectionnement au niveau de la salle de classe en : Le Cadre de leadership de l’Ontario décrit les pratiques qui, d’après les recherches, ont des répercussions positives sur les résultats des élèves et il indique les habiletés, les connaissances et les attitudes qui s’y Leithwood, K., Seashore Louis, K., Anderson, S. et Wahlstrom, K. (septembre 2004). How leadership influences student learning (Révision de recherche), The Wallace Foundation, Center for Applied Research and Educational Improvement et Ontario Institute for Studies in Education. 1 8 Connexion direction | Le minimag de l’ADFO | Printemps/été 2009 ©2009, JupiterImages Corporation rattachent2. Dans le Cadre de leadership pour les directions et directions adjointes, l’importance de leur rôle auprès du personnel enseignant ne passe pas inaperçu. Quel que soit le domaine, on y retrouve partout des pratiques qui viennent appuyer le personnel enseignant et, ultimement, l’apprentissage chez les élèves. La mission de la Direction des politiques et des normes en matière d’enseignement du ministère de l’Éducation est d’optimiser les conditions d’apprentissage et d’élaborer et de promouvoir le perfectionnement professionnel du personnel enseignant et l’élaboration de méthodes d’enseignement. Elle a donc élaboré diverses stratégies pour appuyer les directions et les directions adjointes dans leur rôle primordial de catalyseur d’un perfectionnement professionnel qui contribue à parfaire le travail et les compétences des enseignantes et des enseignants avec qui elles travaillent à tous les jours. Cet article se propose d’en explorer que deux. Programme d’insertion professionnelle du nouveau personnel enseignant (PIPNPE) Le PIPNPE est un programme centré sur l’école qui exige que la direction et la direction adjointe jouent un rôle important d’appui au nouveau personnel enseignant afin que ce dernier puisse passer plus facilement du mode survie au mode d’apprentissage et de croissance dès le début de sa carrière. En tant que chef de file de l’enseignement dans une école, la directrice ou le directeur joue un rôle crucial dans l’intégration d’une nouvelle enseignante ou d’un nouvel enseignant. En établissant de solides relations professionnelles avec le nouveau personnel enseignant, en appuyant les relations professionnelles entre les nouveaux enseignants et enseignantes, leurs mentors et les autres membres du personnel de l’école, et en leur donnant l’occasion de participer à un perfectionnement professionnel pertinent, opportun et gérable, la directrice ou le directeur exerce un leadership qui contribue à façonner le travail et les compétences de tout le personnel enseignant. Il ou elle se doit de bien connaître et savoir mettre en place de façon perspicace les trois éléments d’insertion professionnelle, l’orientation, le mentorat et le perfectionnement professionnel spécifique aux besoins du nouveau personnel enseignant, afin d’assurer un programme fait sur mesure qui répondra aux besoins de chaque nouveau membre de son personnel enseignant. Afin d’appuyer les directions dans ce rôle des plus importants, la Direction des politiques et des normes en matière d’enseignement a développé plusieurs ressources disponibles en ligne. Parmi celle-ci, on compte : Guide des éléments d’insertion professionnel, 20083, un document d’accompagnement conçu pour faciliter la mise en œuvre des éléments d’insertion professionnelle du programme Partenariat pour la réussite4, une série de trois livrets élaborés afin d’aider les participantes et les participants au PIPNPE (nouveau Institut de leadership en éducation (www.education-leadership-ontario.ca) – Cadre de leadership de l’Ontario (www.education-leadership-ontario.ca/files/FrameworkActionf.pdf ) 2 http://tpfr.edu.gov.on.ca/NTIP/NTIP-FrGuidesdevaluationElements-May5-Final.pdf 3 www.edu.gov.on.ca/fre/teacher/resourcehandbooks.html 4 Connexion direction | Le minimag de l’ADFO | Printemps/été 2009 9 personnel enseignant, mentor et direction d’école) en leur offrant des renseignements dont ils et elles ont besoin pour que l’expérience soit utile et fructueuse. Celui destiné aux directions d’écoles5 comprend une explication plus détaillée du programme et du rôle de la personne à la direction, des étapes pour appuyer une mise en œuvre réussie au niveau de l’école, et plusieurs ressources en annexe, y compris les Amorces à une conversation entre la direction d’école et le nouveau personnel enseignant qui peuvent servir lors d’échanges axés sur l’apprentissage. Des tableaux de ressources en ligne6 qui permettent de diriger le nouveau personnel enseignant et les mentors vers les ressources qui leur permettront de mieux comprendre et appliquer les contenus énumérés dans la Compilation du contenu principal en perfectionnement professionnel à l’appui du PIPNPE7, une compilation de ressources conçue pour répondre le mieux possible aux besoins du nouveau personnel enseignant au fur et à mesure qu’il progresse, au cours de sa première année dans la profession, tout au long du continuum d’apprentissage professionnel. Programme d’apprentissage et de leadership du personnel enseignant (PALPE) Le PALPE est le résultat d’une recommandation formulée dans le Rapport présenté à la Table ronde de partenariat concernant l’apprentissage professionnel du personnel enseignant 8 et visant à proposer davantage d’occasions pour le personnel enseignant chevronné d’étendre son savoir et ses capacités de leadership et de partager ses pratiques exemplaires avec ses collègues. Le PALPE offre annuellement une occasion d’apprentissage professionnel axée sur des projets et destinée au personnel enseignant chevronné titulaire de classe. Le programme finance des propositions de projets soumises par des enseignantes et enseignants chevronnés titulaires de classe qui souhaitent prendre un rôle de leadership auprès de leurs pairs dans des domaines comme le curriculum, la pratique pédagogique ou le soutien d’autres enseignantes et enseignants. L’objectif du Programme consiste à offrir au personnel enseignant l’occasion d’entreprendre un perfectionnement professionnel avancé et de partager leur apprentissage. Le programme comporte trois volets : Soutien pour le personnel enseignant chevronné afin de lui permettre de se perfectionner de façon approfondie dans un domaine qui lui sera utile dans sa salle de classe Possibilités d’acquérir les aptitudes de leadership nécessaires au personnel enseignant titulaire de classe pour bien gérer son projet de perfectionnement professionnel et partager son apprentissage avec ses collègues Occasions de partager ce nouvel apprentissage et les pratiques exemplaires au sein de l’école, du conseil et même de la province Les Lignes directrices du programme, 2009-2010 9 énumèrent les attentes minimales du programme visà-vis la direction d’école, c’est-à-dire : veiller à ce que tout le personnel enseignant chevronné soit au courant de l’occasion offerte par le PALPE; signer le formulaire de demande des enseignantes et enseignants pour indiquer qu’elle ou il est au courant de la demande; aider le personnel enseignant à déterminer des objectifs de croissance, des stratégies et des échéanciers pour atteindre ces objectifs dans le contexte plus large de la planification de l’amélioration au sein de l’école et du conseil scolaire; et appuyer le projet du personnel enseignant, au besoin, et favoriser les occasions offertes aux enseignantes et enseignants de partager leur expérience avec leurs collègues. www.edu.gov.on.ca/fre/teacher/NTIPPrincipal.doc 5 6 www.edu.gov.on.ca/fre/teacher/profDev.html www.edu.gov.on.ca/fre/teacher/NTIPCore.doc 7 www.edu.gov.on.ca/fre/teacher/pdfs/partnerReport.pdf 8 www.edu.gov.on.ca/fre/teacher/pdfs/guidelineF.pdf 9 10 Connexion direction | Le minimag de l’ADFO | Printemps/été 2009 Le PALPE offre à la direction une importante occasion de faire valoir l’excellent travail que fait son personnel enseignant chevronné et de le motiver à prendre en main son propre perfectionnement professionnel et ainsi développer un réseau de leadership au sein de l’école. Pour y arriver, la directrice ou le directeur qui veut engager le personnel dans l’apprentissage professionnel, élaborer et mettre en œuvre des stratégies efficaces de perfectionnement du leadership, utiliser la délégation de façon efficace pour donner aux membres du personnel la possibilité de se réaliser, et reconnaître et célébrer les réalisations des individus et des équipes10, devrait songer à faire connaître le PALPE à tout le personnel de son école et de sa communauté scolaire. De plus, dans un effort d’encourager autant de participation possible, la directrice ou le directeur devrait aussi : mousser l’intérêt pour le programme au sein de la communauté d’apprentissage professionnel (CAP) de son école encourager les candidates et les candidats potentiels à travailler en équipe pour soumettre une demande offrir autant d’information possible afin d’appuyer les demandeurs lors de la préparation de leur demande tout en respectant leur autonomie et leur professionnalisme appuyer les demandeurs choisis lors de la mise en œuvre de leur projet tout en se rappelant qu’ils en sont les maîtres d’œuvre et ont donc la responsabilité finale de réaliser les activités décrites dans leur demande de projet. Pour en connaître davantage au sujet du PALPE, les lecteurs sont invités à visiter le site du programme11 et à télécharger le dépliant informatif12 qui s’y retrouve. La nouvelle version de ce document sera distribuée aux directions en septembre 2009. Les formulaires de proposition de projets pour 2010-2011 seront disponibles dès octobre 2009. En résumé donc, la direction et la direction adjointe de l’école ont un rôle primordial dans la mise en œuvre réussie de ces programmes mais, en retour, ces mêmes programmes leur offrent la possibilité d’appuyer tout leur personnel enseignant sur un continuum d’apprentissage professionnel qui est motivant, sensible aux contextes et aux défis de l’heure, et ouvert à la réalité qu’une enseignante ou d’un enseignant qui cherche à apprendre la vie durant doit pouvoir jouir d’une carrière dynamique et multidimensionnelle. Pour plus de renseignements sur ses programmes, prière de communiquer avec le ministère de l’Éducation par courriel à [email protected] pour le PIPNPE et à [email protected] pour le PALPE. Cadre de leadership pour les directions et directions adjointes des écoles, Pratiques pour Nouer les relations et développer les capacités des gens (www.edu.gov.on.ca/fre/policyfunding/leadership/PVPCadredeleadership.pdf ) 10 www.edu.gov.on.ca/fre/teacher/tllp.html 11 www.edu.gov.on.ca/fre/teacher/pdfs/ProgramOverviewF.pdf 12 Connexion direction | Le minimag de l’ADFO | Printemps/été 2009 11 Par Normand Delparte, Président, ADFO provinciale La valorisation du poste de la direction d’école et de la direction adjointe Dans l’étude menée par Veronica Lacey1 et commanditée par l’Institut de leadership en éducation de l’Ontario (ILE), plusieurs raisons derrière le choix de carrière des directions de l’Ontario et de la ColombieBritannique sont révélées : contribuer à l’épanouissement et à la réussite des élèves, faire une différence, stimuler l’apprentissage chez les membres du personnel, agir comme agente ou agent de changement, travailler avec les divers intervenants en éducation, et être poussé et soumis à des défis de changement. De plus, « les directrices et les directeurs ont cité leur habileté à faire la différence et à bâtir des équipes professionnelles engagées, de même que la nature à multiples facettes de leur rôle comme autant de raisons de devenir des administrateurs. » (Planification de la relève pour les écoles et les conseils scolaires de l’Ontario, p. 8). 1 Le rapport fait aussi ressortir toutes les barrières qui ont un impact négatif sur la décision de choisir la direction d’école ou la direction adjointe comme carrière. Il reste que, parmi nous qui avons fait le choix, assez rares sont les personnes qui rêvent de retourner à l’enseignement. Nous songeons plutôt aux multiples façons qui nous permettront de devenir des leaders encore plus efficaces et nous rêvons du jour où nous entendrons des commentaires motivants en reconnaissance d’un travail bien fait. Leadership efficace « Nous savons tous qu’un leadership efficace est déterminant pour le succès de toute organisation. » (Mise en œuvre du Cadre de leadership de l’Ontario, p. 3) Ainsi, les postes de direction et de direction adjointe sont d’importance primaire au bon fonctionnement d’une école et au succès de tous les élèves. C’est en analysant ce qui constitue le leadership efficace, le bon fonctionnement d’une école et le succès de tous les élèves que nous commençons à reconnaître la complexité du rôle d’une direction d’école. ©2009, JupiterImages Corporation Il est parfois difficile d’exprimer pourquoi une personne qui œuvre dans l’enseignement choisirait de quitter le monde syndical et toute la protection d’emploi qui l’accompagne afin d’accéder un poste à la direction d’école ou direction adjointe qui n’est pas syndiqué et qui semble offrir peu de garanties d’emploi. Le Cadre de leadership de l’Ontario est, à première vue, un document qui semble prôner toutes les compétences et toutes les pratiques exemplaires En 1996, Veronica Lacey était nommée sous-ministre de l’Éducation et de la Formation de l’Ontario. Depuis 2000, elle est présidente et chef de la direction de The Learning Partnership, organisme à but non lucratif créé dans le but d’établir des liens entre les écoles, les entreprises et les collectivités en vue de bâtir une société solide et productive parce qu’axée sur l’apprentissage. Madame Lacey a siégé au Comité consultatif sur l’autoroute de l’information et au Groupe directeur de la prospérité, créés par le gouvernement fédéral. Elle a également co-présidé le National Council on Education du Conference Board du Canada et siège au conseil d’administration de l’Institut national de la qualité et de Pro Bono Law Ontario. Biographie tirée du site Web du Conseil canadien sur l’apprentissage, http://www.ccl-cca.ca. 12 Connexion direction | Le minimag de l’ADFO | Printemps/été 2009 qu’une direction et une direction adjointe doivent maîtriser afin de bien remplir leur rôle. Le Cadre est en effet un outil qui permet à la direction et à la direction adjointe de valider ce qu’elles font de bien dans l’exécution de leur poste de leadership. Aussi complexe qu’il soit, ce rôle est très important au succès du personnel enseignant et à la réussite des élèves. Réussite de tous les élèves Les directions et les directions adjointes sont motivées d’abord par leur capacité de faire une différence dans la réussite de tous les élèves. C’est ainsi qu’elles collaborent étroitement avec les enseignantes et les enseignants, les personnes à la surintendance et à la direction des conseils scolaires et avec les parents, les agences sociales et les membres de la communauté pour assurer cette réussite. Elles reconnaissent toutefois que la réussite des élèves ne se mesure pas seulement sur le plan des résultats de l’OQRE, car une seule mesure de réussite ne fait pas à tous. Pour les francophones, la réussite, c’est aussi la ©2009, JupiterImages Corporation construction d’une identité culturelle, l’appropriation des sentiments de fierté et d’appartenance et même la promesse d’un bilinguisme durable. Durant son séjour dans notre système scolaire, chaque élève célèbrera nombreux petits succès qui contribueront à son épanouissement intellectuel et individuel. C’est ainsi que « [l]e rôle que joue la direction d’école comme leader pédagogique revêt une importance cruciale pour ce qui est du rendement des élèves. [Il demeure que le] rôle de la direction d’école dans la gestion efficace des opérations scolaires est tout aussi important. » (Rapport présenté à la Table ronde de partenariat en éducation, à l’issue de la réunion du 24 novembre 2008). Bon fonctionnement de l’école Le leadership efficace des directions et directions adjointes est justement un élément clé du succès des écoles financées par les deniers publics en Ontario. L’amélioration continue des résultats académiques des élèves, l’augmentation du taux d’obtention du diplôme d’études secondaires de l’Ontario (DÉSO) et la réduction du décrochage scolaire en sont des indices importants. L’habileté de gestion ou l’habileté de bien gérer l’école se mesure, elle aussi, sur une panoplie de niveaux. Il y a la gestion du temps, des ressources matérielles et humaines, du programme de sports et des clubs et comités de tous les genres, y compris le conseil d’école. Il y a aussi le plan immobilier, la conciergerie, le secrétariat et les réunions de chargées et de chargés de programmes. Dans son livre The Opposable Mind (2002), Roger Martin propose que l’habileté de la pensée intégrative soit à la base d’un leadership exceptionnel. Il décrit les personnes qui ont cette habileté en leur attribuant la « prédisposition et la capacité de maintenir deux idées complètement opposées l’une à l’autre, en tête. Puis sans panique et sans choisir une ou l’autre des solutions alternatives, ces personnes peuvent produire une synthèse qui est supérieure à chaque idée opposée » (p. 6). Une bonne partie du travail d’une direction et d’une direction adjointe est l’habileté d’intégrer les idées opposées pour en arriver à une Connexion direction | Le minimag de l’ADFO | Printemps/été 2009 13 solution supérieure. Cette habileté est présente dans la gestion de conflits, lors des longues discussions sur l’évaluation du rendement des élèves et lors de la promotion d’une culture de réussite dans l’école. La capacité d’une direction ou direction adjointe d’entretenir la gestion et l’application des mandats provinciaux tout en respectant les attentes du conseil scolaire, des enseignantes et enseignants, des élèves, des parents, de la communauté et des établissements d’études post secondaires et de le faire avec un bon niveau de succès atteste à la pensée intégrative de la direction d’école ou direction adjointe. Lors de son entrevue avec Steve Marshall dans la revue En conversation, Michael Fullan explique : « Essentiellement, nous disons que la directrice ou le directeur d’école doit être une personne réfléchie. Aucune situation n’est si claire qu’on puisse simplement prendre une technique toute faite et l’appliquer. Il faut l’ancrer dans le problème tel qu’il est réellement. Il faut se servir de son intuition, être prêt à avoir des surprises et traiter des rapports humains en cause. Tout cela oblige à penser. » Dans son livre, The six secrets of change : What the Best Leaders do to Help their Organizations, Michael Fullan montre en quoi consistent les six secrets du changement : )RUYSMGSRWMWXIRXPIW WM\WIGVIXW© PERSONNES %MQI^ZSWIQTPS]qW %QIRI^ZSWKIRWkMRXIVEKMV HERWYRFYXTVqGMW Est-ce une coïncidence que les six secrets du changement de Fullan ressemblent, en partie, aux raisons qui motivent les directions et directions adjointes de choisir cette carrière en premier lieu? Les personnes à la direction aiment les gens. Elles désirent faire une différence et invitent le défi. Elles cherchent toujours à trouver des stratégies pour améliorer leur leadership pédagogique et leur capacité de diriger en tant qu’administrateurs. Bref, elles sont toujours prêtes à apprendre. Conclusion La plus grande valorisation possible du poste de direction ou de direction adjointe, c’est la reconnaissance par les intervenants en éducation. Le poste de direction et de direction adjointe sont des postes primordiaux dans la mise en œuvre efficace de toutes les initiatives et projets du ministère de l’Éducation et des conseils scolaire, car les directions d’écoles et directions adjointes sont les premières à adopter et à promouvoir la culture d’apprentissage collaboratif. Les preuves sont, entres autres, les plans d’amélioration des apprentissages basés sur des données et la formation des diverses équipes-écoles pour s’assurer que les élèves en difficulté soient biens desservis, que chaque élève soit suivi avec compassion par une personne adulte et que chaque élève réussisse. Les directions sont souvent les personnes qui agissent avec une grande transparence et elles invitent souvent cette transparence chez les autres afin de favoriser les personnes qui apprennent et les systèmes qui apprennent. Par son exemple et par ses actions, la direction d’école et la direction adjointe inspire de la confiance et rallie ses collègues autour du but ultime et commun qu’est la réussite des élèves dans le contexte global scolaire et social du 21e siècle. CONNAISSANCES/ COMPÉTENCES 0IVIRJSVGIQIRXHIP´I\TIVXMWITVqZEYX 0´ETTVIRXMWWEKIIWXPIXVEZEMP SYSTÈMES 0EXVERWTEVIRGIHSQMRI 0IWW]WXrQIWETTVIRRIRX 14 Connexion direction | Le minimag de l’ADFO | Printemps/été 2009 Cet article a initialement été publié dans l’édition La rentrée 2008, volume 11, numéro 1, de la revue Le Point en administration de l’éducation et est reproduit ici avec l’aimable permission de son éditeur. Connexion direction | Le minimag de l’ADFO | Printemps/été 2009 15 16 Connexion direction | Le minimag de l’ADFO | Printemps/été 2009 Connexion direction | Le minimag de l’ADFO | Printemps/été 2009 17 Par Joe Jamieson, Directeur, Division des enquêtes et des audiences, Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario Quand signaler un cas : introduction destinée aux directions d’école Pour un membre de la direction d’une école, même chevronné, signaler des inquiétudes à ses supérieurs à propos d’une enseignante ou d’un enseignant est l’une des tâches les plus délicates qui soit. Il n’est pas toujours facile de savoir ce qu’il faut signaler, quand le faire et à qui s’adresser. Cela fait toutefois partie du métier et mieux vaut s’y préparer. Par définition, pour enseigner dans une école financée par la province, il faut être membre de l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario. De par la loi, l’Ordre doit recevoir les plaintes déposées contre ses membres, faire enquête sur ces plaintes et traiter des questions de discipline et d’aptitude professionnelle. L’Ordre reçoit des plaintes de membres du public, de membres de la profession, du ministère de l’Éducation et du registrateur de l’Ordre. Quand c’est un employeur qui avise l’Ordre, la plainte est déposée officiellement par le registrateur, et ce dans l’intérêt du public. La Loi sur l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario (la « Loi ») oblige les employeurs – soit la direction de l’éducation ou le secrétariat du conseil scolaire – d’informer l’Ordre en cas de changement dans la situation professionnelle d’un membre. La direction d’une école financée par les fonds publics n’est pas tenue d’informer directement l’Ordre de questions liées à l’emploi. Toutefois, elle a la responsabilité fondamentale de veiller à ce que l’information soit transmise à la direction de l’éducation en fonction de la Loi. Le paragraphe 43.2 (1) de la Loi stipule ce qui suit ; L’employeur d’un membre qui met fin à l’emploi de celui-ci ou assortit ses fonctions de restrictions pour cause de faute professionnelle dépose auprès du registrateur, dans les 30 jours suivant la cessation d’emploi ou l’imposition de restrictions, un rapport écrit énonçant les motifs de sa décision. Cela semble simple. Pourtant, se montrer digne de ses obligations peut s’avérer compliqué. Avant de signaler un cas, l’employeur doit déterminer si le conseil scolaire a entrepris des mesures disciplinaires par suite d’une faute professionnelle. Pour ce faire, la direction de l’école doit bien connaître le Règlement 437/97 sur la faute professionnelle, pris en application de la Loi. Ce règlement est disponible dans le site de l’Ordre à www.eao.ca. Le règlement décrit 27 gestes et omissions qui constituent une faute professionnelle. De prime abord, on pourrait penser qu’il faut automatiquement informer l’Ordre de la mise à pied d’un membre. Pour l’Ordre, en ce qui concerne le traitement des fautes professionnelles, c’est le motif de la cessation d’emploi qui importe. Nul besoin d’informer l’Ordre si un membre perd son poste pour des raisons strictement liées à l’emploi, par exemple si une enseignante se présente toujours à l’école en retard et si elle ignore les avertissements à cet effet. Ce comportement n’enfreint pas le Règlement sur la faute professionnelle. 18 Connexion direction | Le minimag de l’ADFO | Printemps/été 2009 Toutefois, le conseil scolaire doit informer l’Ordre s’il met fin à l’emploi d’un enseignant parce que ce dernier a commis une fraude ou agressé un élève. le registrateur qui décidera s’il faut porter plainte contre le membre. Le signalement d’une inquiétude n’aboutit pas automatiquement à une plainte officielle. Il est pratique courante pour un directeur d’école de documenter les gestes qu’un enseignant pose à l’école. Ainsi, il arrive souvent que les membres de l’administration d’une école provoquent toute une suite d’événements. Avec l’adoption de la Loi sur la protection des élèves en 2002, les exigences en matière de signalement se sont resserrées. À titre d’employeur, le conseil scolaire envoie un avis au registrateur en incluant le nom du membre en question et une description des faits en cause. Il doit aussi inclure tout changement de la situation professionnelle du membre, le cas échéant. Il peut être difficile de déterminer si un employeur a assorti les fonctions d’un membre de restrictions en raison d’une faute professionnelle. Encore une fois, cela peut être effectivement le cas. Si une directrice d’école demande à un nouvel enseignant de ne pas s’engager dans des activités parascolaires pour mieux se concentrer sur son enseignement, il n’est pas nécessaire d’en aviser l’Ordre. Dans un tel cas, la restriction est une technique de supervision appropriée. Mais si cette directrice demande à l’enseignant de ne pas s’engager dans des activités parascolaires parce qu’elle l’a averti à plusieurs reprises de ne pas utiliser la force physique pendant les entraînements, elle devra en informer l’agent de supervision pour permettre à l’employeur de déterminer les prochaines mesures à prendre. C’est le comité d’enquête de l’Ordre qui a la responsabilité de faire enquête sur les plaintes. Un enquêteur de l’Ordre pourrait communiquer avec vous s’il lui faut davantage de renseignements. Il arrive que les employeurs hésitent à donner des renseignements personnels sur un membre, surtout s’il s’agit de questions de santé. Nous comprenons cette incertitude. Cependant, la Loi permet à l’employeur de fournir des renseignements personnels à sa discrétion et s’il le juge approprié. Signaler une faute potentielle est une question importante. Les directrices et directeurs d’école ont la responsabilité de faire part de leurs inquiétudes à leur employeur, lequel pourrait aviser l’Ordre. Assurezvous de bien connaître les exigences législatives et téléphonez-nous si vous avez des doutes. Nous vous guiderons du mieux possible. Il faut se souvenir qu’en vertu du processus de signalement de la Loi, ce n’est pas l’employeur qui dépose une plainte à l’Ordre. Il l’informe, plutôt, et c’est to.com ckpho rex/iSto © porco Connexion direction | Le minimag de l’ADFO | Printemps/été 2009 19 Par Serge Plouffe, Directeur général, ADFO provinciale Mise en garde pour garder ton emploi Depuis longtemps, lors de formations sur la loi scolaire auprès de nos membres, nous avons toujours insisté garder des traces par rapport aux décisions prises dans des situations jugées difficiles. Les traces peuvent être accumulées sous forme de courriels, de notes de service ou de comptes rendus dans un agenda personnel. Chaque semaine, nous avons la preuve que le message n’est pas toujours bien compris et surtout pas suivi de la même façon par tous nos membres. Dans plusieurs conseils scolaires, les directions d’école jouissent d’une marge d’erreur qui est flexible. Dans ces cas, la haute direction fait preuve d’appui, de compréhension et d’indulgence envers leurs directions et directions adjointes. Dans d’autres conseils scolaires, la marge d’erreur est beaucoup moins grande; une simple faute de jugement peut mener à une réprimande sévère, soit verbale ou écrite, voir même une cessation d’emploi. Voici une suggestion : lorsque les politiques ou les directives administratives du conseil scolaire sont muettes, floues ou non existantes, obtenez toujours la permission écrite de votre superviseur immédiat avant d’agir ou de prendre une décision importante. Il est vrai, cela pourrait ralentir votre prise de décision et les superviseurs risquent d’être inondés de vos demandes, mais au moins vous ne serez pas accusés d’avoir fait des erreurs qui pourraient vous coûter votre emploi. © DNY59/iStockphoto.com Par Normand Delparte, Président, ADFO provinciale Un petit mot sur l’évaluation des directions et directions adjointes L’ADFO a été activement engagée lors du processus de consultation par rapport au programme d’évaluation des directions et des directions adjointes pendant et suite au projet pilote dans lequel deux conseils scolaires francophones ont participé. Nous avons fait de nombreuses recommandations au ministère de l’Éducation. Nous sommes heureux de voir que le modèle d’évaluation des directions et des directions adjointes est basé sur un cycle de cinq ans et sur une relation de confiance et de dialogue entre la personne qui évalue et la personne qui est évaluée. Le modèle prône une occasion de croissance pour ces deux personnes. Dans la majorité des cas, le processus encouragera la direction d’école et la direction adjointe dans la mise en œuvre de leur plan de croissance et mènera alors à une valorisation du travail accompli. Nous sommes cependant inquiets que le modèle ne veille pas nécessairement à deux besoins fondamentaux : un processus juste et la sécurité d’emploi. Les directions et les directions adjointes devraient avoir les mêmes assurances qu’a le personnel enseignant par rapport à un processus juste, surtout dans le cas où une évaluation dite non satisfaisante serait rendue. Il reste qu’une fois qu’une personne accepte un poste non syndiqué, elle risque une possibilité réelle de perdre tout emploi avec le conseil scolaire si jamais elle est jugée incapable de remplir le poste. Une direction ou une direction adjointe qui aurait fait un travail d’enseignement satisfaisant au sein du conseil scolaire risque quand même de ne plus être employé de ce dernier. Le règlement 90/98, qui a comme but de protéger les directions et les directions adjointes d’être mises à pied dans des situations de personnel excédentaire à la direction, oblige les conseils scolaires de trouver un emploi d’enseignant pour ladite direction. S’il n’y a pas de poste d’enseignement, le conseil scolaire doit lui trouver un poste pour lequel elle est qualifiée. Cette réassurance n’existe pas pour une direction jugée incapable de remplir ses fonctions de direction, même si elle était autrefois très bonne en enseignement. Nous tenons à vous rassurer que la position de l’ADFO est de continuer à revendiquer le droit de retour à un poste syndiqué, même suite à une situation d’échec à la fin du processus d’évaluation. 20 Connexion direction | Le minimag de l’ADFO | Printemps/été 2009 Par Serge Plouffe, Directeur général, ADFO provinciale Une nouvelle façon d’obtenir nos conditions de travail Il y a deux ans, les membres de l’ADFO, comme tous les employés non syndiqués qui relèvent des deniers publics, se sont vus reconnaître par la Cour Suprême du Canada un droit constitutionnel de négocier de bonne foi les conditions de travail de leurs postes de responsabilités dans les écoles de langue française en Ontario. L’ADFO a encouragé ses membres à rédiger un contrat type pour y inclure leurs demandes et leurs attentes. Nous les avons aussi encouragés à inviter l’employeur à entrer dans une négociation de bonne foi pour arriver à une entente sur les conditions de travail. Nos collègues dans les écoles publiques et catholiques de langue anglaise qui font partie des associations de directions d’école ont fait de même. Le gouvernement de l’Ontario a remis à chaque conseil scolaire un transfert de fonds équivalent à 3 % qui pouvait être alloué aux grilles salariales des employés non syndiqués pour la présente année scolaire. À ce jour, tous les conseils scolaires de langue anglaise ont remis le 3% sur la grille salariale de leurs directions et directions adjointes, et ce, à partir du 1er septembre 2008. ©2009, JupiterImages Corporation L’an dernier, les syndicats des enseignantes et des enseignants de l’Ontario ont négocié leurs conditions de travail incluant la rémunération avec le gouvernement ontarien et leur conseil scolaire respectif pour une période de quatre ans, c’est-à-dire jusqu’en 2012. Le pourcentage obtenu sur le salaire du personnel enseignant est de 3 % par année pendant quatre ans. Je pense que, malgré la situation économique dans laquelle nous nous retrouvons maintenant, l’entente est excellente. Cette décision a été prise malgré la date d’échéance des anciennes ententes entre les deux partis. Dans les 12 conseils de langue française, à ce jour, deux conseils scolaires ont refusé de remettre le 3 % sur la grille salariale de nos membres à partir du 1er septembre 2008. Pourquoi? Les raisons invoquées ne tiennent pas, car tous les autres conseils scolaires en province ont remis le 3% à leurs employés non syndiqués. Cette perte monétaire se fera sentir pour très longtemps et les sommes perdues ne pourront jamais être récupérées. En ce qui a trait à la négociation de bonne foi des conditions de travail avec les employeurs, il y a plusieurs régions qui ont terminé leurs négociations et ont obtenu une entente contractuelle pour les prochaines années. La question de l’heure est la suivante : estce que la plupart des conseils scolaires ont suivi le processus que nous avions proposé à nos membres? Nous n’avons pas terminé notre analyse des différentes situations. Ce que nous pouvons vous dire à ce jour, c’est que le processus proposé a été plus ou moins suivi par les conseils scolaires dans une bonne majorité des cas. C’est une première étape. Connexion direction | Le minimag de l’ADFO | Printemps/été 2009 21 Toutefois, dans d’autres situations, l’employeur a carrément refusé d’entamer un nouveau format avec ses directions et directions adjointes. Les conditions de travail ont été décidées et imposées par l’employeur sans trop de discussion. Nos nouveaux droits constitutionnels n’ont pas été reconnus et surtout pas respectés. Cela est triste, car les écoles de langue française ont vu le jour lorsque le gouvernement de l’Ontario a finalement décidé de se conformer aux droits constitutionnels reconnus selon l’article 23 de la Charte des droits et libertés. L’ADFO suit de près ces situations et en fera rapport à son conseil d’administration lors de la première réunion à l’automne prochain. Par Karen A. Hamway, Associée chez Gowling Lafleur Henderson Les négociations collectives dans le cas des directions d’école et directions adjointes On voit clairement à partir d’affaires passées5 que les travailleurs qui n’ont pas le droit de se syndiquer parce qu’ils font l’objet d’une exclusion du régime légal des relations de travail6 jouissent néanmoins de la même liberté fondamentale garantie par la Charte de se regrouper en vue de négocier avec leur employeur. Le tournant important que représente Health Services réside dans l’élargissement du sens de l’expression « liberté d’association » : en plus du droit de former des associations, la liberté d’association comprend maintenant le droit de négocier collectivement avec l’employeur. Cela veut dire que les travailleurs ont non seulement le droit de s’unir, mais aussi de faire reconnaître leur association de travailleurs comme leur représentante pour mener des négociations collectives de bonne foi avec leur employeur relativement à leurs conditions de travail. La Cour suprême a également déclaré que les employeurs du secteur public avaient des obligations correspondantes de rencontrer les associations de travailleurs et de négocier de bonne foi avec elles7. 1 Health Services and Support-Facilities Subsector Bargaining Association et al. c. Sa Majesté la Reine du chef de la province de la Colombie‑Britannique, et al., 2007 CSC 27. 2 Voir Public Service Employee Relations Act (Alta.), [1987] 1 R.C.S. 313; R.W.D.S.U. c. Saskatchewan, [1987] 1 R.C.S. 460, et P.S.A.C. c. Canada, [1987] 1 R.C.S. 424. 3 Charte canadienne des droits et libertés de la personne (la « Charte »), Partie 1 de la Loi constitutionnelle de 1982, constituant l’annexe B de la Loi de 1982 sur le Canada (R.-U.), 1982, ch. 11. La Charte a été créée dans la nouvelle constitution du Canada afin de garantir certains droits et libertés démocratiques, notamment la « liberté d’association » à l’alinéa 2d). Cette liberté est une protection essentielle pour les activités des travailleurs qui forment des syndicats et des associations pour les représenter dans les négociations avec leurs employeurs. 4 Health Services, supra paragraphe 36. 5 Voir Delisle c. Canada (sous-procureur général), [1999] 2 R.C.S. 989, Dunmore v. Ontario (Procureur général), 2001 CSC 94, et Health Services, supra note 1, Fédération des enseignantes et des enseignants de l’Ontario, et al. c. Ontario, (2000), 132 O.A.C. 218. 6 On trouve, par exemple, un régime de relations de travail prescrit dans la Loi sur les relations de travail de l’Ontario, 1995, S.O. 1995, ch. 1 (« LRTO »). En 1998, la loi ontarienne a interdit aux directions d’école de se syndiquer et de se prévaloir de la LRTO. Dans Fédération des enseignantes et des enseignants de l’Ontario et al. c. Ontario, (2000), 132 O.A.C. 218, la Cour d’appel de l’Ontario a déterminé que l’exclusion des directions d’école de la LRTO n’enfreignait pas la Charte, étant donné que les directeurs jouissaient quand même de la liberté prévue à l’al. 2d) de se regrouper en association et de tenter d’exercer une influence sur leurs conditions de travail. 7 Health Services, supra. par. 89-90. En juin 2007, la Cour suprême du Canada rendait une décision dans l’affaire Health Services1 qui allait changer la loi et, du même coup, le contexte légal qui entoure les relations d’emploi entre les directeurs d’école et directeurs adjoints (les « directions d’école ») et les conseils scolaires. Dans ses décisions passées2, la Cour suprême avait à maintes reprises refusé d’inclure le droit à la négociation collective dans la protection de la « liberté d’association » garantie par l’alinéa 2d) de la Charte3. Dans l’arrêt Health Services, la Cour a déclaré que les motifs avancés dans des arrêts antérieurs devaient être écartés. Elle a établi un droit garanti par la Constitution de se regrouper en association en vue de négocier avec un employeur, notamment afin d’entamer des négociations collectives de bonne foi sur les conditions de travail3. 22 Connexion direction | Le minimag de l’ADFO | Printemps/été 2009 Certains conseils scolaires nient l’application de ce nouveau droit aux négociations collectives dans leurs relations d’emploi avec les directions d’école. Voici les principaux motifs invoqués par les tribunaux dans les décisions Health Services et Fraser8 et l’analyse menant à la conclusion que les directions d’école ont maintenant le droit de s’attendre à des négociations collectives menées de bonne foi avec les conseils scolaires. L’arrêt Health Services : la modification apportée à la loi L’arrêt Health Services découle d’une demande adressée au tribunal par des travailleurs de la santé contre le gouvernement de la Colombie-Britannique, afin d’invalider les modifications importantes imposées par la loi provinciale à leurs conventions collectives alors en vigueur. La Cour suprême a conclu que la loi portait atteinte au droit des travailleurs de la santé garanti par l’al. 2d) et a ordonné au gouvernement de la ColombieBritannique d’y remédier. Voici comment la Cour a décrit la nouvelle portée de la liberté protégée : « En bref, on pourrait décrire l’activité protégée comme l’union des efforts des employés pour réaliser des objectifs particuliers liés au travail. L’alinéa 2d) ne protège pas les objectifs particuliers que les employés cherchent à atteindre par cette activité associative. Il protège toutefois le processus de la poursuite de ces objectifs. Cela signifie que les employés ont le droit de s’unir, de présenter collectivement des demandes à leurs employeurs du secteur de la santé et de participer à des discussions en vue d’atteindre des objectifs liés au milieu de travail. L’alinéa 2d) impose aux employeurs du secteur public des obligations correspondantes d’accepter de rencontrer les employés pour discuter avec eux.… Il implique que l’employeur et les travailleurs se rencontrent et négocient de bonne foi en vue de réaliser leur objectif commun d’arriver à un compromis par des moyens pacifiques et productifs. »9 8 Fraser c. Ontario (Procureur général), 2008 O.N.C.A. 760 (autorisation d’interjeter appel accordée par la CSC). 9 Health Services, supra, par. 89-90. 10 Health Services, supra, par. 40-41. 11 Health Services, supra, par. 25 En bref, les travailleurs ont maintenant un droit constitutionnel de se regrouper en associations pour être reconnus et mener des négociations collectives de bonne foi avec leurs employeurs là où ce droit n’existait pas. Expliquant sa décision, la Cour suprême a indiqué que « le droit de s’associer avec d’autres en vue de la négociation collective est reconnu depuis longtemps comme un droit fondamental au Canada, qui existait d’ailleurs avant l’adoption de la Charte et du système de relations de travail actuellement prévu par la loi »10. Il apparaît clairement, selon les termes et les interprétations juridiques de la Charte, que la liberté d’association constitue un droit fondamental.11 Par conséquent, elle ne protège pas seulement les membres d’un syndicat professionnel créé légalement, mais aussi les associations volontaires de travailleurs. Fait important, les droits et libertés fondamentaux garantis par la Charte visent uniquement à protéger les personnes contre la conduite de l’État. La Charte ne s’applique pas entre simples citoyens ou sociétés. Par ailleurs, l’État adopte des lois, mais peut aussi agir comme employeur, ce qui représente une autre forme de conduite de l’État. La Cour suprême a statué qu’« un employeur du secteur privé n’est pas lié par l’al. 2d) alors que le gouvernement en tant qu’employeur doit se conformer à la Charte… »12. Lorsque le gouvernement agit en tant qu’employeur, il y a atteinte substantielle à la liberté des travailleurs de former des associations et de mener des négociations collectives garantie par la Charte, si l’État compromet sérieusement, par l’intention ou l’effet de sa conduite, l’activité des travailleurs qui consiste à se regrouper dans le but de négocier des conditions de travail13. Cette entrave à la liberté compromet alors un processus de négociation collective mené de bonne foi14. Une importante jurisprudence explique et définit le sens de l’expression « négocier de bonne foi », qui est maintenant une exigence que doivent respecter les employeurs du secteur public à l’égard de leurs associations de travailleurs. Voici une description utile de l’obligation de négocier de bonne foi donnée par la Cour suprême : 12 Health Services, supra, par. 88. 13 Health Services, supra, par. 92. 14 Health Services, supra, par. 97. Connexion direction | Le minimag de l’ADFO | Printemps/été 2009 23 « … chaque partie doit s’engager à chercher honnêtement à trouver un compromis. Les deux parties doivent se présenter à la table des négociations avec de bonnes intentions. »15 Depuis la décision Health Services, il est clair que tous les travailleurs canadiens ont un droit protégé par la Constitution de s’unir, de faire reconnaître leur association comme leur représentante et de s’engager dans des négociations collectives de bonne foi. Si un employeur compromet sérieusement ce droit, les travailleurs touchés peuvent faire appel aux tribunaux pour faire respecter leur droit. La nature de la voie de droit dépendra des faits particuliers de l’affaire. La récente décision Fraser en Ontario devient un précédent qui fournit une aide importante dans l’interprétation et l’application de ce nouveau droit. L’arrêt Fraser : l’application du droit de négocier collectivement Dans l’affaire Fraser, des travailleurs agricoles ont fait appel aux tribunaux pour une deuxième fois afin de défendre leurs droits en vertu de l’al. 2d) de la Charte. En réponse à leur première demande16, la Cour suprême du Canada avait ordonné au gouvernement de l’Ontario d’adopter une loi qui protégerait le droit des travailleurs agricoles de se syndiquer, étant donné que ceux-ci avaient été exclus du régime des relations de travail de la LRTO. Les travailleurs agricoles ont prouvé à la Cour que leurs efforts pour créer des associations avaient échoué à cause de l’antisyndicalisme de leur employeur du secteur privé. La Cour suprême a établi que, comme l’employeur du secteur privé n’était pas lié par la Charte et que les efforts des travailleurs agricoles pour se syndiquer avaient manifestement échoué, le gouvernement de l’Ontario avait l’obligation d’adopter une loi appropriée propre aux travailleurs agricoles pour appuyer leur droit de se syndiquer. Bien que l’Ontario ait effectivement adopté une loi appuyant le droit des travailleurs agricoles de se syndiquer, cette loi n’englobe pas le droit nouvellement protégé de négocier collectivement. En l’absence d’une loi protégeant le droit de négocier collectivement, les employeurs agricoles ont refusé de faire plus que permettre à l’association de travailleurs de présenter succinctement les revendications des travailleurs, après quoi l’employeur a imposé unilatéralement de nouvelles conditions. Il a été établi que la mauvaise foi ainsi démontrée pendant le processus de négociation avait sérieusement compromis les droits des travailleurs garantis par l’al. 2d). Comme ces employeurs agricoles privés n’étaient pas assujettis à la Charte, la Cour a fait valoir qu’il incombait à la législature ontarienne de mettre en place un régime légal propre aux travailleurs agricoles, pour protéger leur droit à un processus de négociation collective valable. La portée élargie de l’al. 2d) ne veut pas nécessairement dire que les travailleurs ont droit à un régime légal de relations de travail. Dans cette affaire, la Cour a exigé l’adoption d’un régime légal comme voie de droit parce que les travailleurs agricoles ont fait la preuve qu’il leur était impossible d’exercer les droits prévus à l’al. 2d) de se syndiquer et de négocier collectivement avec leur employeur sans l’appui d’une loi.17 Conclusion : les directions d’école ont maintenant le droit de négocier collectivement, et les conseils scolaires ont l’obligation de s’engager dans ces négociations Avant l’arrêt Health Services, les directions d’école formaient des associations sans opposition, mais elles n’avaient pas le droit d’exiger des conseils scolaires qu’ils reconnaissent ces associations comme leurs représentantes exclusives, ni qu’ils engagent avec ces associations des négociations collectives de bonne foi relativement à leurs conditions de travail. Depuis 1998, année où les directions d’école ont été exclues de la LRTO, certains conseils scolaires ont volontairement reconnu les associations de directions d’école et ont engagé avec elles des négociations de bonne foi pour discuter et convenir de conditions de travail acceptables. Toutefois, le fait que les directions d’école aient été exclues de la syndicalisation a provoqué des réactions très différentes de la part d’autres conseils scolaires. Le principe clairement établi par la Cour suprême dans la décision Health Services et confirmé dans l’arrêt Fraser est qu’un refus d’un conseil scolaire de reconnaître une association de directions d’école comme représentante dûment 15 Royal Oak Mines Inc. c. Canada (Commission des relations du travail), [1996] 1 R.C.S. 369. 16 Dunmore, supra. 17 Fraser supra, par. 70 et 104. 24 Connexion direction | Le minimag de l’ADFO | Printemps/été 2009 autorisée desdites directions d’école et de n’accorder à cette association que le droit d’être « consultée » au moment de la révision des conditions de travail, ne suffit plus pour respecter les exigences légales. Les conseils scolaires sont des employeurs du secteur public qui doivent se conformer directement aux principes de la Charte dans leurs relations avec leurs employés18. Ce sont des organismes financés par des fonds publics, qui sont créés pour le public et qui doivent inspirer confiance. Contrairement aux employeurs du secteur privé, l’obligation directe des conseils scolaires de se conformer aux dispositions de la Charte est exécutable par l’entremise d’une demande déposée devant les tribunaux ontariens. Les limites prévues à l’al. 1 de la Charte en ce qui concerne les droits et libertés fondamentales ne peuvent être que « prescrites par la loi »19. Par conséquent, en l’absence d’une loi limitant les droits que les directions d’école possèdent selon l’al. 2d), aucun fondement légal ne peut être invoqué par les conseils scolaires pour contester le droit des directions d’école de négocier collectivement, même si les directeurs d’école occupent un poste de direction. La Charte protège les libertés de « chacun » de par ses propres termes.20 La liberté d’association garantie par l’al. 2d) est le droit inaliénable de personnes qui souhaitent agir de concert. Par conséquent, à l’instar des travailleurs agricoles dans l’affaire Fraser, le fait que les directions d’école aient été expressément exclues de l’application de la LRTO ne les prive pas des protections de la liberté dont ils jouissent en vertu de la Charte de former des associations et de négocier collectivement avec les conseils scolaires. Cette nouvelle obligation de négocier de bonne foi avec les associations de directions d’école exige des conseils scolaires qu’ils s’engagent dans un processus qui va audelà de la simple consultation, comme ce fut la façon de faire de certains conseils scolaires à l’égard des directions d’école au cours des dix dernières années. Les associations de directions d’école sont bien établies. Pour chaque conseil scolaire, il n’y a qu’une association de directions d’école composée d’une grande majorité des directions d’école de ce conseil scolaire. Bien que les directions d’école n’aient pas le droit de faire la grève, les parties à 18 Lavigne c. Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario, [1991] 2 R.C.S. 211. 19 Charte, supra., al. 1. 20 Charte, supra, al. 2d). des négociations menées de bonne foi pourraient établir, de gré à gré, la portée de la représentation et un cadre de négociation comprenant un mécanisme de règlement des différends. Si les parties font un bon accueil au nouveau paysage juridique, rien n’empêche les directions d’école et les conseils scolaires d’entamer immédiatement des négociations collectives. Contrairement aux travailleurs agricoles, les directions d’école travaillent dans le secteur public pour des conseils scolaires, qui sont des employeurs du secteur public. Par conséquent, tout manquement aux obligations que lui impose la Charte qu’un conseil scolaire commettrait envers les directions d’école donnerait lieu à une injonction de la cour exigeant que le conseil scolaire entame des négociations collectives de bonne foi avec les associations de directions d’école. Une autre voie de droit possible serait d’ordonner au gouvernement de l’Ontario de mettre en place un régime de relations de travail propre aux directions d’école. Cependant, dans ce cas, il faudrait sans aucun doute que la preuve soit faite que les conseils scolaires témoignent d’une incorrigible mauvaise volonté de s’acquitter de leur nouvelle obligation constitutionnelle de reconnaître les associations de directions d’école et d’engager avec elles des négociations collectives de bonne foi. Le gouvernement de l’Ontario pourrait décider luimême de créer une telle loi afin de réduire au minimum les éventuels litiges entre directions d’école et conseils scolaires. Il pourrait être souhaitable que le gouvernement adopte une pareille loi pour établir des directives claires à l’égard des nouveaux droits des directions d’école en matière de relations de travail, directives qui soient uniformes dans tout l’Ontario. Toutefois, il apparaît sans équivoque que les conseils scolaires ont maintenant l’obligation directe de se conformer aux valeurs de la Charte et de donner l’exemple en matière de négociations menées de bonne foi, pour le bien des directions d’école et du grand public. Même si cette nouvelle exigence pourrait rebuter certains conseils scolaires, l’équité et la prévisibilité accrues des relations avec les directions d’école produiront des avantages inestimables pour toutes les parties concernées. s.r.l. Je remercie également mon collègue, Ronald M. Snyder, qui a collaboré à l’examen de ces questions. Connexion direction | Le minimag de l’ADFO | Printemps/été 2009 25 Hommage à nos collègues et nos amis Yvon Guillotte Décédé le 5 mars 2009 Par Joey Tremblay, Directeur, École secondaire catholique Cité des Jeunes, Conseil scolaire catholique du district des Grandes Rivières M. Yvon Guillotte, directeur adjoint de l’école secondaire catholique Cité des Jeunes à Kapuskasing (Conseil scolaire catholique du district des Grandes Rivières) depuis sept ans, est décédé le 5 mars 2009 à l’âge de 52 ans. Originaire de Kapuskasing, Yvon a fait ses études secondaires à Cité, comme l’école est communément nommée. D’ailleurs, il a été parmi les premiers étudiants à y recevoir un diplôme, car l’école était encore toute neuve. Il a toutefois quitté sa ville natale pour poursuivre ses études postsecondaires à l’Université Laurentienne à Sudbury dans le domaine qui le passionnait par-dessus tout : l’éducation physique. Il s’est ensuite rendu à l’Université d’Ottawa où il a complété un baccalauréat en éducation et a reçu, par le fait même, son diplôme d’enseignant. Laurentienne. Si M. Guillotte se donnait à cœur joie dans les sports, sachez que ce n’était pas son unique champ d’intérêt. Yvon s’intéressait à toutes sortes de choses, mais à la science en particulier, sujet qu’il aimait enseigner et dans lequel il aimait parfaire ses connaissances par la lecture. C’étaient justement les sports qui passionnaient le plus notre collègue Yvon. Tout jeune, il s’y adonnait avec ardeur. À Cité, il en pratique plusieurs : le football, le basketball et surtout le volleyball. C’est à ce dernier qu’il excelle. À l’université, il a joué dans la Ligue canadienne de volleyball universitaire pour les Voyageurs de l’Université Nous nous souviendrons de sa bonhomie, de son sens des responsabilités et de son sens de l’humour. Une chose est certaine, ce grand homme généreux qu’était notre collègue Yvon va bien nous manquer. Ce qu’on appréciait aussi chez notre ami Yvon, c’était son sens des valeurs. Notamment, on reconnaissait dans ses paroles et dans ses gestes toute l’importance qu’il accordait aux valeurs familiales. On ressentait jusqu’à quel point son épouse Sylvie et ses deux fils, Patrik et Robin, étaient importants pour lui. Une autre valeur qu’on reconnaissait chez Yvon, c’était son sens de l’entraide et son sens de l’appartenance à la communauté. Depuis plusieurs années, il s’impliquait à plusieurs niveaux, tantôt au Centre des loisirs, tantôt au Festival de la St-Jean Baptiste, dans sa paroisse et à la radio communautaire CKGN où il animait « Sporadic », une émission d’information sportive. 26 Connexion direction | Le minimag de l’ADFO | Printemps/été 2009 Paulette Berthiaume Décédée le 8 mars 2009 Par Normand Delparte, Président, ADFO provinciale C’est avec une grande tristesse que j’ai appris du décès de Paulette Berthiaume, directrice de l’école Notre-Dame, Hanmer du Conseil catholique du Nouvel-Ontario, le dimanche 8 mars 2009. À l’âge de 50 ans, Mme Berthiaume laisse dans le deuil ses deux filles Mélanie Gardner et Geneviève Gardner, ses parents, Hervé et Dolorès Berthiaume, ses frères Normand Berthiaume (Carmen) et Maurice Berthiaume (Hélène), ainsi que son ami bien-aimé, Gilles Brosseau. Elle laisse également dans le deuil ses filleuls, Jean-Charles Berthiaume, Samuel Caton et Jacob Whissell, ainsi que de nombreux neveux, nièces, amis et collègues. À propos de Paulette Berthiaume Paulette Berthiaume était un leader naturel. Comme l’a bien dit sa proche amie, Carol Bradley-Whissell, « Paulette était engagée, dévouée, aimable, patiente, honnête et fière. Son sourire chaleureux et accueillant permettait de facilement l’approcher et de se sentir à l’aise dans sa présence. Elle avait une grande sagesse et, par ses paroles et ses gestes, elle réussissait à inspirer plusieurs gens. » Paulette a eu un impact positif sur ses enfants, sa parenté, ses élèves et ses collègues. Chacun a bénéficié de sa bonté et de ses commentaires toujours positifs qui portaient souvent à réfléchir sur le sens important d’une situation ou d’une décision à prendre. Elle était toujours là pour appuyer les personnes qui lui demandaient. Vie professionnelle La carrière d’enseignement de Paulette a débuté au palier élémentaire lorsqu’elle a enseigné à l’École Assomption à Sudbury sous la direction de Gaëtan Lamothe en 1980. À partir de 1983, elle a œuvré à l’École intermédiaire Champlain à Chelmsford, enseignant l’éducation physique aux élèves de la 7e à la 10e année. Lorsque l’école est devenue l’École secondaire catholique Champlain en 1988, Paulette a accepté de prendre le poste de chargée de programmes en éducation physique. Elle a accédé au poste de direction adjointe par intérim à l’école Monseigneur Côté (actuellement l’Alliance St-Joseph) en 2001. Elle y a travaillé avec Terry Papineau, directeur. En 2002, Paulette est devenue membre de l’ADFO, ayant accepté le poste de directrice adjointe à l’École secondaire catholique l’Horizon où elle a travaillé avec moi-même à la direction. En 2004 elle fut accordée le poste de directrice de l’École Notre-Dame, Hanmer et y a travaillé pour deux ans avec son adjoint, Charles De La Riva et finalement, avec sa directrice adjointe, Marie Lelièvre. Témoignages Paul E. Henry, président de l’APDN-O, souligne que Paulette était un atout aux membres de sa région. Elle a participé à l’exécutif local et a été porte-parole principale lors de la dernière ronde de discussions (négociations) avec le conseil scolaire. « Son approche honnête et sa transparence ont contribué à l’obtention de bonnes conditions de travail pour les directions et les directions adjointes au CSCNO. Elle était une collègue appréciée et un membre de l’ADFO bien respecté des cadres supérieurs », a déclaré Paul E. Henry. « La communauté de l’École Notre-Dame, Hanmer perd une directrice exceptionnelle », ajoute sa directrice adjointe, Marie Lelièvre. « Paulette Berthiaume était une leader pédagogique exceptionnelle, une collègue grandement appréciée, et une amie qui était toujours à l’écoute. » Un mot du président, collègue et ami Pour moi, je ne retiens que de bons souvenirs d’avoir travaillé avec Paulette. Elle tenait la réussite de tous, élèves, enseignantes, enseignants, collègues et chefs, à cœur. C’est avec admiration que j’ai été témoin de son courage lors de ses derniers jours et c’est avec joie que me souviendrai toujours d’elle et du bonheur qu’elle a partagé avec nous jusqu’à la fin. Elle manquera à tous ceux et celles qui l’ont connue. Connexion direction | Le minimag de l’ADFO | Printemps/été 2009 27