Allergan mise sur la France
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Allergan mise sur la France
Industrie Labos Allergan assurera la production mondiale de son nouveau traitement anti-rides sur le sol français. Le choix de l’usine de Pringy, en Haute Savoie, n’a rien d’anodin. E n mai dernier, Allergan plante à nouveau son drapeau en France. En Haute Savoie, près d’Annecy, sur le site de Pringy. Le laboratoire américain vient effectivement d’inaugurer un second bâtiment qui abritera la fabrication et le conditionnement de Juvéderm Ultra® (acide hyaluronique). Un produit de troisième génération indiqué dans le comblement des rides faciales. Pour faire face à l’accroissement de la demande mondiale, Allergan a investi plus de 16 millions d’euros l’an dernier. Objectifs : renforcer les capacités de production et créer un centre d’excellence mondial en R&D. Vingt chercheurs ont d’ailleurs été recrutés à cet effet. Selon les analystes, DAVID PYOTT, CEO D’ALLERGAN, VEUT S’IMPLANTER DURABLEMENT EN FRANCE. le laboratoire californien anticipe une croissance de production de 60 % par rapport à 2007. 76 PHARMACEUTIQUES - JUIN/JUILLET 2008 Et de poursuivre : « Au vu des lancements réussis aux Etats-Unis, au Canada et en Australie, Juvéderm® Ultra a tout pour devenir un futur blockbuster. » Deux acquisitions stratégiques Depuis deux ans, Allergan cherche à asseoir sa position dominante sur le marché mondial de l’esthétique médicale. « En 2006, nous avons fait l’acquisition d’Inamed, souligne David Pyott, CEO du groupe. Le rachat de cette société spécialisée dans les implants mammaires en silicone, le traitement de l’obésité et les produits de l’esthétique du visage, nous a notamment permis d’hériter des droits de Juvéderm® sur le marché américain. Un préambule à notre acquisition suivante, Cornéal, qui disposait notamment du reste des droits sur ce produit. » Cap sur la R&D Allergan est un laboratoire californien qui conçoit, fabrique et commercialise des produits de spécialité dans quatre grands domaines thérapeutiques : ophtalmologie, neurosciences, dermatologie et esthétique médicale. Depuis 10 ans, le chiffre d’affaires du groupe progresse de 22,6 % en moyenne chaque année. L’an dernier, il a crû de 26 %, à 3,9 milliards de dollars. Comment expliquer ces résultats ? A l’heure d’établir une stratégie, David Pyott, CEO du groupe, a fait de la R&D sa priorité. En 2007, près de 763 millions de dollars y ont été investis, soit une hausse de 18 % par rapport à 2006. « Entre 2005 et 2008, nos dépenses de R&D ont pra- DR Allergan mise sur la France tiquement doublé, poursuit-il. C’est un choix stratégique. Grâce à ces investissements, nous avons pu commercialiser des produits aussi innovants que Ganfort® et Combigan® (glaucome), Restasis® (sécheresse oculaire) ou encore Botox® dans sept indications. Nous attendons prochainement Trivaris® (incontinence) et Botox® (migraine aigüe). » A noter que ces deux dernières années, plusieurs produits majeurs ont également été lancés sur le marché français : Ganfort® et Combigan® (glaucome), Botox® (spasticité), Lap Band AP® (anneau gastrique), Inspira® (implants mamaires) et Juvéderm Ultra® (comblement des rides). Allergan chercherait-il à s’offrir une seconde jeunesse ? D’autres investissements suivront Visiblement, le choix de l’usine de Pringy pour satisfaire la demande mondiale n’a rien d’anodin. Les dirigeants du groupe américain font état d’une volonté manifeste d’investir en France et de s’y implanter durablement. Ils ont appelé les pouvoirs publics à leur faciliter la tâche sur les bases d’un partenariat gagnant-gagnant. « La France est une valeur forte du groupe, affirme Mir Nezam, pdg de la filiale française. Nous sommes prêts à investir davantage. Le pays, en général, et la région, en particulier, nous offrent des perspectives intéressantes. Nous avons d’ailleurs décidé d’acquérir des terrains supplémentaires pour agrandir les unités de production existantes. » Dans cette optique, Allergan prévoit d’investir 10 millions d’euros supplémentaires d’ici cinq ans. Présent pour l’occasion, le président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, par ailleurs élu de la région, a apprécié. Pour rappel, le site de Pringy devrait être totalement opérationnel à la fin de l’année 2008. n Jonathan Icart