Cargo ALGERIEN Compagnie de Navigation Mixte
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Cargo ALGERIEN Compagnie de Navigation Mixte
Cargo ALGERIEN Compagnie de Navigation Mixte Page 2 de 11 Nom : Type : ALGERIEN Cargo. Compagnie de Navigation Mixte. Chantier : Commencé : Mis à flot : Terminé : A. Mac Millan, Dumbarton, Grande-Bretagne. N.C. 1881. 1881. En service (MM) : Retiré (MM) : 1881. 25 novembre 1915. En service (MN) : Retiré (MN) : Non réquisitionné. Non réquisitionné. Caractéristiques : Navire en fer ; 82,00 (ht.) 79,25 (pp.) x 12,19 x 7,10 m.; 1 713 tjb. (1767 selon Lloyd’s); 1 084 tjn. ; 1 100 cv. ; Machine compound à 2 cylindres construite par D. Rowan à Glasgow ; 2 chaudières timbrées à 5 kg/cm² ; 1 hélice ; 11,50 noeuds aux essais, 10,00 noeuds en croisière ; 7 compartiments ; 2 ponts ; 2 mâts ; 1 cheminée ; 2 cales avant, 2 cales arrière. Sister-ship : N.C. Armement : N.C. Principales dates : 1881 : cargo construit pour le compte de la Compagnie Fraissinet sous le nom de BRAILA ; 1892 : La Compagnie Fraissinet devient Compagnie Marseillaise de Navigation à Vapeur. 1899 : Acheté par l’Armement E. Caillol & Saintpierre ; renommé ALGERIEN. 1905 : remplacement des 2 chaudières par deux nouvelles chaudières Babcok & Wilcox. 1906 : passe sous le contrôle de la Compagnie Nouvelle Méditerranéenne de Navigation (Direction : L.de Montravel et F. Roche), Marseille. Navires de la Grande Guerre – ALGERIEN Fiche récapitulative mise à jour le 24/10/2009 – V5 Auteurs : Yves DUFEIL – Franck LE BEL – Marc TERRAILLON © Page 3 de 11 1913 : acheté par la Compagnie de Navigation Mixte, qui lui fait subir des transformations : remplacement de la cheminée, etc. 24 novembre 1915 : départ de Tunis pour Marseille. 25 novembre 1915 : au large de l’île de San Pietro (Sardaigne), arrêté, canonné et coulé par le sous-marin U 33 (KL Konrad Gansser). Victimes : N.C. Bibliographie : Histoire de la Compagnie de Navigation Mixte - Bernard Bernadac - page 75. La Marine Marchande Française - Jean Randier. La MarMar - Jérôme Billard. Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française - LV JM Roche. Armements marseillais – Compagnies de navigation et navires à vapeur 1831 – 1988 – Paul Bois - CCIM Der Handelskrieg mit U-Booten - K.Adm. Arno Spindler. Die UC-Boote der Kaiserlichen Marine - H.Bendert, Verlag Mittler & Sohn - 2001. Ehrenrangliste der Kaiserliche Deutschen Marine - K.Adm. A.Stoelzel. Lloyd’s Register of Shipping. Starke Register – 1881. Internet : http://www.histomar.net http://wrecksite.eu/wreck.aspx?59418 http://diaressaada.alger.free.fr/j-bateaux/paquebots.html Navires de la Grande Guerre – ALGERIEN Fiche récapitulative mise à jour le 24/10/2009 – V5 Auteurs : Yves DUFEIL – Franck LE BEL – Marc TERRAILLON © Page 4 de 11 Iconographie : ALGERIEN. D’après l’ouvrage « Armements marseillais – Compagnies de navigation et navires à vapeur 1831 – 1988 – Paul Bois – CCIM » Vapeur Algérien et Quai d’Alger CETTE Navires de la Grande Guerre – ALGERIEN Fiche récapitulative mise à jour le 24/10/2009 – V5 Auteurs : Yves DUFEIL – Franck LE BEL – Marc TERRAILLON © Page 5 de 11 Cartographie : Le phare du Cap Sandolo, Ile San Pietro – 39°08’50’’N, 8°13’25’’E. Navires de la Grande Guerre – ALGERIEN Fiche récapitulative mise à jour le 24/10/2009 – V5 Auteurs : Yves DUFEIL – Franck LE BEL – Marc TERRAILLON © Page 6 de 11 Sous-marin : Sous-marin U 33 - Classe Mittel U - Type U 31 Patrouille du 15 novembre au 6 décembre 1915 : Appareillé de Cattaro le 15 Novembre pour sa seconde patrouille en Méditerranée, le sous marin U 33 entreprit la guerre au commerce maritime tout au long d’un périple qui le conduisit jusque dans le golfe du Lion en passant par le canal de Malte, le canal de Sicile et le sud de la Sardaigne à l’aller comme au retour. Cette patrouille fut marquée par un très mauvais temps qui contraria beaucoup les plans de Gansser, l’obligeant en particulier à renoncer à une incursion qu’il avait prévue devant Marseille et Toulon. Le 23, dans l’ouest de la Sardaigne, il tentait de stopper un grand vapeur sans pavillon qui, à 7000 mètres de distance avec deux canons, répondait à son feu d’un tir si précis qu’il incitait l’U 33 à rompre l’engagement. Le vapeur en question n’était autre que le français Tafna de la Compagnie de Navigation Mixte. C’est sur la route du retour qu’il arrêtait l’ALGERIEN le 25 et l’envoyait par le fond au canon. Quelques jours plus tard, le 4 décembre, paquebot grec Spetse qui faisait l’objet d’une A son bord étaient découverts deux officiers faits prisonniers tandis que le paquebot poursuivre sa route. il arraisonnait le visite de contrôle. anglais qui furent était autorisé à Ces deux hommes ainsi que l’équipage de l’U 33 échappaient à la mort lorsque le surlendemain, alors qu’ils faisaient route sur Cattaro, une torpille lancée depuis un sous-marin en embuscade (français probablement) les manquait de peu. Malgré le mauvais temps, cette première patrouille de l’U 33 en Méditerranée occidentale était fructueuse puisque Gansser avait coulé 16 navires pour près de 54 000 tonnes. Navires de la Grande Guerre – ALGERIEN Fiche récapitulative mise à jour le 24/10/2009 – V5 Auteurs : Yves DUFEIL – Franck LE BEL – Marc TERRAILLON © Page 7 de 11 Chantier Germaniawerft, Kiel (Werk 193) Mis sur cale le : 07 novembre 1912 Lancé le : 19 mai 1914. Admis au service le : 27 septembre 1914. Caractéristiques Dimensions : Longueur : Largeur : Hauteur : Tirant d’eau : Profondeur certifiée : Propulsion : En surface En plongée Carburant : Armement : TLT Avant : TLT Arrière : Torpilles : Canon : Equipage : 1 64,70 m. (ht.) 53,25 m. (ce.) 1 6,30 m. 7,68 m. 3,60 m. 50 m. 2 Diesel - 1850 CV. 2 Electriques - 1200 CV. Déplacement Vitesse Autonomie (milles/nœuds) 685 tonnes 16,4 nds 8790 / 8 878 tonnes 9,7 nds 80 / 5 N.C. 2 2 6 1 x 88 mm armé à 300 coups puis par la suite 1 x 105 mm et 1 x 88 mm. 4 officiers, 35 marins. ce. : coque épaisse. Navires de la Grande Guerre – ALGERIEN Fiche récapitulative mise à jour le 24/10/2009 – V5 Auteurs : Yves DUFEIL – Franck LE BEL – Marc TERRAILLON © Page 8 de 11 Commandants : 27 septembre 1914 – 23 septembre 1916 : KL Konrad Gansser. 24 septembre 1916 – 01 avril 1917 : KL Gustav Sieß. 02 avril 1917 – 30 novembre 1918 : KL Helmuth von Doemming. Carrière : Octobre 1914 – 01 août 1915 : IV U-Halb Flotille. 16 septembre 1915 – 11 mars 1916 : Mittelmeer Flotille, Pola. 11 mars 1916 – 27 novembre 1916 : Konstantinopel Flotille. 27 novembre 1916 – 11 novembre 1918 : Pola/Mittelmeer I Flotille 16 patrouilles de guerre, 78 navires coulés pour 193 288 tonnes. Sort final : Rendu en Grande Bretagne le 16 janvier 1919 et démantelé à Blyth en 1920. Kapitänleutnant Konrad Gansser Né le 13 mars 1882. Décès : N.C. Avril 1900 - Entrée dans la Marine Impériale (Crew 4-00). 09 décembre 1910 - Promu Kapitänleutnant . Juillet 1914 – 31 août 1914 - Ecole sous-marine (Cdt stagiaire U 8). 27 septembre 1914 – 23 septembre 1916 - Cdt U 33. 22 août 1917 – 31 décembre 1917 - Cdt U 156 (U-Kreuzer). Janvier 1918 jusqu’à la fin de la guerre - Etat Major de la Flottille. 08 mars 1919 - Quitte le service. 30 août 1919 - Promu KKpt de réserve. Navires de la Grande Guerre – ALGERIEN Fiche récapitulative mise à jour le 24/10/2009 – V5 Auteurs : Yves DUFEIL – Franck LE BEL – Marc TERRAILLON © Page 9 de 11 Témoignages : Relation de l’évènement, relevé dans l'ouvrage de B. Bernadac : "Ce même mercredi 24 novembre 1915, l’ALGERIEN part de Tunis à midi avec une cargaison pour Marseille. La mer est belle et favorise le voyage. Le lendemain, près de l’île de San Pietro (Sardaigne), un submersible ennemi émerge à environ 1 200 à 1 500 mètres de l’ALGERIEN. De la passerelle où il se trouve, le Capitaine Coullon (qui était second capitaine lors du naufrage de l’Emir le 09 août 1911 et qui avait sauvé Mme Lucciardi, épouse du consul de France à Tanger), en présence du danger qui menace, donne l’ordre à ses hommes de mettre le youyou et le grand canot de sauvetage à la mer, mais à peine vient-il de le faire, qu’un éclat d’obus le tue net. Le Lieutenant Fournaud, qui se tenait à côté du Commandant, a le bras droit emporté par le même obus et mourra peu après de ses blessures. Respectant la tradition de la Marine française, les deux premiers navires de la Compagnie achetés après la guerre porteront leurs noms. Le sous-marin se rapproche et canonne à nouveau l’ALGERIEN, mais le second maître Vaillant a pris la direction du sauvetage et parvient à faire réfugier l’équipage dans les deux embarcations. Neuf marins prennent place dans le youyou et dix-huit de leurs camarades dans la grande embarcation. Les deux canots débordent et sont sur le point de s’éloigner lorsque le submersible, qui s’est encore avancé, canonne le grand canot qui coule aussitôt à pic entraînant avec lui les dixhuit marins qui étaient à bord. Satisfait de cet acte de banditisme que rien ne saurait justifier, puisque l’ALGERIEN n’était qu’un simple cargo et ne transportait aucun passager militaire ou civil, le sous-marin s’éloigne enfin après avoir attendu que l’ALGERIEN ait coulé. Il ne s’attaquera heureusement pas au youyou estimant sans doute que celui-ci ne valait pas la peine de gaspiller un obus. Ce ne sera que le lendemain matin à six heures que les neuf naufragés atteindront Carloforte (sur la côte E de l’Ile San Pietro) où les autorités et la population leur réserveront l’accueil le plus dévoué." (Cf. annexe 1) Navires de la Grande Guerre – ALGERIEN Fiche récapitulative mise à jour le 24/10/2009 – V5 Auteurs : Yves DUFEIL – Franck LE BEL – Marc TERRAILLON © Page 10 de 11 Annexe 1 : Du témoignage d’acte de « banditisme ». Etonné par l’accusation grave portée dans le récit de B. Bernadac, qui aurait justifié que le Commandant Gansser soit traduit devant un tribunal allié après la guerre, ce qui ne fut pas le cas, des recherches ont été faites notamment sur le journal de bord (KTB) du sous-marin afin de rétablir la vérité historique. La première anomalie relevée est relative à l’état de la mer. Le narrateur écrit que la mer est belle en partant de Tunis la veille, mais il n’en fait plus état par la suite, ce qui laisse supposer que c’est toujours le cas. La réalité est toute autre ! Dans le KTB du sous-marin, Gansser note : 06h30 : vent de NNW force 7 à 8 – Mer grosse de NW. Le mauvais temps est installé sur zone. D’ailleurs la nuit précédente, l’U 33 l’a passée en plongée car le navire était difficilement gouvernable en surface où toujours selon son journal de bord, il est noté à midi un vent force 10 à 11, avec une mer très grosse et hachée ! Autre élément troublant, le KTB rapporte pour la journée du 25 novembre 1915 : 06h30 …Fait surface. En effet, après une immersion depuis 17h30 la veille, le besoin de recharge des batteries doit commencer à se faire sentir et sans doute aussi celui de ventiler le sous-marin. En surface dans le mauvais temps, U 33 utilise l’un des diesels pour la propulsion tandis que le second, couplé au moteur électrique qui fonctionne alors en dynamo, recharge les batteries. L’inconfort à bord est alors à son maximum. 14h40 Mer grosse de NW. Un voilier vent debout est pris en chasse. 16h40 Vapeur français ALGERIEN très chargé en route vers Marseille coulé au canon. Position 39°22’ N 7°54’E. Les documents de bord n’ont pu être amenés à bord en raison de l’état de la mer. Reprenons la poursuite du voilier. 18h05 Parvenons à portée de voix bord à bord avec le voilier. Il s’agit d’un voilier grec mais l’état de la mer ne permet pas sa visite. 18h30 Vent WNW force 7/8. Mer grosse de NW. Feu du Cap Sandolo par le travers bâbord à 4,5 milles Navires de la Grande Guerre – ALGERIEN Fiche récapitulative mise à jour le 24/10/2009 – V5 Auteurs : Yves DUFEIL – Franck LE BEL – Marc TERRAILLON © Page 11 de 11 La suite du KTB ne présente plus rien ayant à voir avec cette action. Il est étonnant dans la description de l’évacuation du cargo que le narrateur ne fasse pas mention de l’état de la mer qui ne pouvait rester un phénomène secondaire car il ne fait aucun doute, même si ce n’est pas spécifié dans le KTB, que conformément à ses instructions, Gansser a d’abord fait évacuer l’ALGERIEN avant de le canonner à couler. Il est alors difficile d’imaginer dans un pareil mauvais temps, le sous-marin se mettant à viser une embarcation de sauvetage ! Déjà atteindre le cargo n’a pas du être facile à partir d’un canon placé sur le pont balayé par les vagues… Dernière anomalie, lorsque le narrateur rapporte qu’un sous marin émerge à 1200 - 1500 m. du cargo. Dans le KTB, il n’est pas fait mention de prise de plongée préalable ce qui aurait été le cas si l’U 33 s’était rapproché en plongée. Et comment aurait-il pu se maintenir à immersion périscopique dans une mer force 7 à 8 ? Cela est hautement improbable. Le témoignage rapporté dans l’ouvrage de B. Bernadac ne reflète que très imparfaitement la réalité de l’arraisonnement. Navires de la Grande Guerre – ALGERIEN Fiche récapitulative mise à jour le 24/10/2009 – V5 Auteurs : Yves DUFEIL – Franck LE BEL – Marc TERRAILLON ©