Prunellier
Transcription
Prunellier
Novembre Newsletter Connaissance des herbes Prunellier ou prunier épineux Prunus spinosa(Rosacées = Rosaceae) Histoire, botanique et culture La prunelle est censée être un «remède miracle» en cas de blessures. Utilisation dans la médecine naturelle et la cuisine Le vin d’épines et l’eau-de-vie de prunelle sont des remèdes très prisés dans la médecine populaire Recette Confiture de prunelles © EGK-Caisse de Santé | Hauptsitz | Brislachstrasse 2 | 4242 Laufen | Tel. 061 765 51 11 | Fax 061 765 51 12 | E-Mail: [email protected] | www.egk.ch Histoire Le prunellier ou épine noire – également appelé buisson noir ou épinette dans le langage populaire – est un arbuste sauvage qui est utilisé depuis l’âge de pierre comme plante médicinale, mais aussi dans l’alimentation. Rien d’étonnant donc à ce que de nombreux mythes, histoires et légendes se tissent autour de cet arbuste noueux. Dans les temps anciens, les fermes et pâturages étaient souvent entourés d’une haie de prunellier pour tenir à l’écart les sorcières et les mauvais esprits. Dans la sylviculture, il arrivait de temps à autre que les bûcherons se blessent avec des éclats de bois. On se protégeait dans ce cas contre les éventuelles maladies infectieuses avec un enveloppement fait de prunelles écrasées. On extrayait aussi, à ce que l’on dit, un colorant rouge de l’écorce et un succédané de tabac pour les journaliers pauvres de l’écorce du prunellier. Le prunellier a jusqu’à nos jours sa place dans les contes et histoires où il est question de nains, de lutins et de gnomes. Botanique et culture Le prunellier est un des premiers arbustes à fleurir au début du printemps. Il se pare bien souvent dès mars, avant l’éclosion des feuilles, d’innombrables petites fleurs blanches. Le petit prunellier noueux et très épineux est présent dans toute l’Europe, au Proche-Orient et jusque dans le Caucase. On trouve ce buisson, verdoyant en été et qui se lignifie avec l’âge, en bordure des champs et des forêts, dans les haies ainsi que sur les versants rocheux et pierreux ensoleillés. Il privilégie les sites plutôt ensoleillés à semi-ombragés. Cet arbuste est peu exigeant en ce qui concerne la nature du sol. Il se multiplie par semis ou végétativement par drageons. Le prunellier, qui résiste très bien au froid, peut atteindre l’âge de 40 ans. De nombreux oiseaux trouvent dans les taillis pratiquement inextricables que forment ses branches de bonnes conditions pour nicher et une excellente protection. Les fruits du prunellier mûrissent fin septembre. Mais il faut encore un peu de patience avant de pouvoir consommer ses fruits bleuâtres bien appétissants – qui nous ouvrent également l’appétit. En effet, ils renferment des acides organiques et des tanins qui leur donnent un goût plutôt amer. Les prunelles ne deviennent blettes et ridées qu’après les premiers gels en automne. Il est alors temps de les récolter, tout en veillant à laisser suffisamment de fruits aux oiseaux pour l’hiver. Utilisation dans la médecine naturelle On s’étonne des vertus curatives que recèle le prunellier, cet arbuste noueux qui pousse en bordure de forêt et auquel nous ne prêtons guère attention. On attribue aux fleurs et aux fruits des propriétés fortifiantes, purgatives, spasmolytiques, diurétiques et sudorifiques, mais aussi laxatives. Les fleurs du prunellier que l’on récolte durant les journées sèches de fin mars à début mai sont séchées. Une tisane de fleurs de prunellier peut être utilisée comme laxatif pour le drainage des tissus et comme antitussif. Sebastian Kneipp décrivait les fleurs du prunellier comme «le laxatif le plus inoffensif qui soit et qui ne doit manquer dans aucune armoire à pharmacie». Le jus frais confectionné avec des fruits mûrs sert en outre pour des gargarismes en cas d’inflammation légère du pharynx et de la gorge. Ce jus employé en gargarisme peut également apporter un soulagement et une amélioration rapides en cas d’inflammation des gencives. On trouve encore bien d’autres applications dans la médecine naturelle et l’homéopathie ainsi que pour le fumage. Utilisation dans la cuisine Les fleurs arrosées d’eau sucrée, puis séchées donnent une gourmandise goûteuse à grignoter entre les repas. Mais on peut aussi les utiliser pour confectionner toutes sortes d’entremets comme p. ex. de la glace ou une tisane et leur donner une note aromatique sucrée. On fabrique avec les fruits séchés du sirop, de la purée, mais aussi des boissons alcoolisées comme le vin d’épine et la liqueur de prunelle. Sans oublier les pâtes à tartiner, les gelées et les confitures – les amateurs de spécialités à base de fruits sauvages ont ici un vaste champ d’action créatrice. Les fruits ont un goût plutôt amer. C’est pourquoi il ne faut les récolter et les utiliser qu’après les premiers gels à la fin de l’automne. Les fleurs et les fruits du prunellier mériteraient qu’on leur accorde une plus large place dans la cuisine naturelle et nouvelle. Alors, amateurs de baies et de fruits sauvages, à vos marques! Les fruits du prunellier n’attendent qu’une chose: réjouir nos papilles! Recette Confiture de prunelles 500 g 500 g 600 g 40-50 g de prunelles de poires (p. ex. Empereur Alexandre) de sucre d’unigel (selon la quantité de liquide) Petits verres à confiture • Cueillir les prunelles après le premier gel ou mettre un jour au congélateur les fruits récoltés plus tôt. • Laver les prunelles. Les faire cuire à petit feu pendant 4 minutes avec un couvercle. • Passer les prunelles au tamis. Recueillir l’eau de cuisson. • Éplucher les poires, les couper en deux, enlever la tige et le cœur, puis couper les moitiés en petits morceaux. • Faire cuire l’eau de cuisson, la purée de prunelles et les petits morceaux de poires à petit feu env. 5 minutes. Mettre en purée. • Ajouter le sucre, faire venir à ébullition. Ajouter l’unigel, faire à nouveau venir à ébullition et laisser bouillir une minute. • Remplir les verres préchauffés de confiture de prunelles chaude jusqu’à 1 cm du bord et les fermer immédiatement. Recouvrir les verres d’un linge en éponge pour les faire refroidir. EGK-Caisse de Santé | Connaisance des herbes, série de Brigitte Speck, Ursula & Christian Fotsch