Mayhem - De Mysteriis Dom Sathanas

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Mayhem - De Mysteriis Dom Sathanas
Mayhem - De Mysteriis Dom Sathanas
Écrit par Ophanin
Dimanche, 25 Décembre 2005 01:37
‘’De Mysteriis Dom Sathanas’’ La pitié ne donne pas bonne conscience Efforçons-nous
d’être sincère mais ne quittons pas la paisible hypocrisie qui fait que le monde existe et
persévèrera. Soyons oxymore. Je vais tenter d’être objectif malgré les tourments de mon
esprit malade et formaté pour la consommation. Le désir est synonyme de possession. Je
ferais l’expérience jusqu’à son terme. J’ai pourtant du mal à écrire. La volonté va triompher. Les
idées sont indépendantes de celui qui les émet. Sinon Aristote est mort pour rien. Venons-en à
la musique. Elle est pardessus tout universelle et colporteuse d’émotions diverses. Pour moi
elle est plutôt une soupape, du moins au commencement de ce qui va suivre. Les rythmes
démoniaques et manichéens de Hellhammer me résonnent aux oreilles et dans le torse. Je
me suis procuré plus ou moins illégalement un album, un ensemble de compositions qui sont
plus qu’une apostie. L’entéléchie de la perversité, à la fois mélange de dépression et
d’emportement. Un son singulier dont la renommée dépasse de loin la qualité aux yeux du plus
fin gourmet audiophile mélomane. Une connaissance, comme j’aime à appeler mes
pseudos-amis, me l’a offert suite à un stratagème magnanime dont la fine fleur politique et donc
affairiste ferait bien de s’informer afin de s’exercer au mime. Toujours est-il qu’avant de me
perdre dans des joutes verbales prétentieuses dont l’unique opposition est allégoriquement ma
conscience, je tentais de dire que j’ai acquis une galette dénommée : ‘’De Mysteriis Dom
Sathanas.’’ Il s’agit là d’un enchevêtrement des plus mythiques sortis en 1994 après la mort du
principal compositeur de celui-là même. Ma connaissance est adepte de toutes sortes de
pratiques ayant traits au surnaturel. Candomblé, Vaudou et autre magie noire mais la putridité
sectaire qui prône sur son génie reste le satanisme. Il ne l’applique qu’en messes noires et
sacrifices animaliers. Egorger un porc ou une chèvre à mains nues est, selon lui, monnaie
courante dans les catacombes parisiennes et plus localement ciblées dans l’antre ventrale de la
capitale, le cimetière des Innocents. Il paraîtrait même que cela entre dans les rituels
constituant la base de son ‘’culte’’. Je sais pourtant bien qu’il ne s’agit aujourd’hui que d’une
doctrine quasiment anarchiste et de surcroît inoffensive. Bénir d’une aura de mort ses disques
compacts est une attitudes aussi naturelle et assidue que se vider de ses selles. J’ai
commencé son écoute seul dans ma chambre à moi, sans un cercueil en guise de lit à
baldaquin ni fenêtres à barreaux et pas un seul rat mort dans les oreillers. Je me suis assis
derrière mon ordinateur qui m’affichait toutes les facéties résultant de calculs binaires réfléchis
que son micro processeur décidait d’effectuer pour me laisser caresser l’espoir d’accéder au
world wild web. Ces instants de pure détente dépourvue de relâchement furent bien brefs. Je
voulus discuter de sujets superficiels puis philosophiques de comptoirs pour alcooliques
délirants qui cherchent à combler le vide de leur conversation forcée. « S’il y a un problème, il
y a une solution. Et par delà la réciprocité s’il n’y a pas de solution, il n’y a pas de problème. »
Ce serveur de discutions par le biais de messages instantanés est fort utile pour développer
l’instinct grégaire et l’opinion irréfléchis de la sagesse populaire. La musique me parvint de loin
aux oreilles mais la voix dérangeante d’Attila Csihar, le Mal pseudonymement nommé, me tira
de vaines préoccupations qui tendaient vers les passions ecclésiastiques les plus primaires
comme les joies solitaires toujours pardonnées des membres du Clergé. Ce chanteur qui
remplaça le précédent mort dans des circonstances douteuses, étonne par l’originalité qui
manque à la soupe commerciale actuelle et intolérante dans ses mauvais goûts mais qui ne
sévissait pas encore. Loin des miaulements uniquement motivés par des buts financiers de
cette autre branche associée à la jeunesse par des médias qui transmettent de droit divin des
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contenus abusivement sélectifs, remaniés et stéréotypés, nous avons à faire à la base du Black
Metal norvégien. Ce groupe plus culte qu’innovant ces derniers temps ne jouait pas pour se
nourrir. Il était nécessaire de déverser sa rage et surtout sa haine, un mot qui revient souvent
dans ce style saturé qu’est le ‘’BM’’. Le premier morceau, ‘’Funeral Fog’’, m’as fait tenir alerte.
La rapidité d’exécution et cette voix d’outre tombe et belliqueuse laisserait tout émoustillé le
plus raffiné des amateurs de sonates pour pianos de Beethoven dont je fais bien sur parti. Je
crus qu’il s’agissait d’abord de l’effet traître de la révolution permanente qu’est ma masse
cervicale imposante. Mais il fallut bien que je me rende compte de l’insatiable soif que générait
ma cavité buccale subitement déshydratée. La fatigue intellectuelle due au surmenage propre
au labeur s’amplifiait Le sommeil me rendit lourdes mes belles paupières. J’eus des difficultés
néfastes sur le moral à arrêter ce défouloir auditif. Un verre d’alcool très fort assimilable à de la
Vodka russe bon marché me rassasia miraculeusement. Il me permit d’apercevoir que se
voyaient de mes bras ressortir la couleur bleuâtre caractérisant mes autoroutes à vaisseaux
sanguins. J’aime les alcools forts, c’est l’âge des extrêmes. « Juste un petit verre ? _ S’il est
plein, oui. _ Et allez … Je cause tout seul maintenant. » Les veines disparurent. Il y avait de
la buée dans le verre, jusque là tout a une explication scientifique des plus accessibles. Mais
l’endroit où cela coinçait résidait au niveau des formes de la dite condensation à l’intérieur du
réceptacle à boissons en tout genre. Je ne savais alors s’il s’agissait du bien connu surmenage
arrangeant bien des situations ou simplement si c’était mon imagination d’adulescent
influençable. Et pourtant, toujours est-il que, de par le fait et vice versa, tralala, il y avait bel et
bien des lettres qui se formaient lentement à travers la buée. Me frottant les yeux, je pus finir
par distinguer les mots suivant stylistiquement inscrit comme avec du sang : ‘’De… Aarseth…
Je vais m’en occuper.’’ Difficile à croire et hélas mon irremplaçable génie ne vous inonde pas
de ses merveilleuses idées en offrant au monde son salut. Je ne laisse point à l’humanité
l’opportunité d’éventuellement obtenir l’exclusivité de mon inventivité incommensurable et
littéraire. J’ai réellement vu cela au fond et sur les parois du récipient. Je m’interloquais et la
peur céda pour le mépris, la phobie. Je jeta le verre par la fenêtre et eu le droit d’entendre de
vives recommandation sodomites ayant traits aux ethnies hellénistiques faisant suite à mon
saut d’humeur injustifiable. D’un naturel discret, courageux et donc ‘’érudit’’ je préférais ne pas
accéder aux requêtes de mes interlocuteurs que j’aimerais néanmoins émasculer. ‘’Aarseth’’
est le véritable nom du leader du groupe Mayhem. Un esprit sombre et torturé tel que le mien
en imaginant que des morts daignes m’écrire. Je me suis dis tout cela en allant me coucher, la
mort est absolue, rien n’est absolu, donc la mort n’est rien. Ce syllogisme m’éblouis de l’éclat
vermeil de ma pensée, purement et basiquement : je ne trouvais pas le sommeil. Le moindre
misérable son s’associait immédiatement dans mon esprit à une présence morbide. Je n’étais
pas au bout de mes surprises… Chaque jour nous réserve son lot d’indécentes insanités
politico-religieuse avec un fond de surinformation. Au réveil une auto-scarification ventrale me
pris en traître. Je réalisais que ma charge pondérale avait diminuée. Je n’étais déjà pas bien
gras. Quand on est grand et de surcroît un enfigural émiphiculé on attire d’autant plus l’attention
qu’on est gothique. Enveloppé dans mes draps j’eus tout le loisir de contempler les entailles
cautérisées sur mon ventre. ‘’Mysteriis’’ était inscrit douloureusement dans ma surface cutanée.
« Je ne pensais pas que ce disque me ferait autant d’effet. » Plus jeune, je faisais déjà des
dessins sur mon corps à l’aide de cutters ou rasoirs lors de mon noctambulisme. J’imaginais
souvent comment ma mort se déroulerait, comme ça tout est dit. Je ne fus pas étonné. La vie
continue sa route vers son but ultime, son unique forme de destin. Tout doit cesser. Je partis
au travail. Mon merveilleux emplois, qui me permet de formidables vacances et des heures
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moins glorieuses de contorsionnisme face à la hiérarchie supérieure, je le retrouvais enfin.
Comme il m’avait manqué depuis quinze heures de tréfonds du désespoir à devoir le quitter.
La journée classique eut lieu. Le chef, cadre responsable en management, qui a au passage
mauvaise haleine, me donnait les directives à suivre au moment même où des convulsions me
prirent, quel hasard. Il ne saisit pas l’opportunité de m’aider à atteindre les lieux de détentes
‘reinales’. Je dus me déplacer seul et vomir moi-même, quelle horreur ! Je découvris les joies
de l’anorexie. En ce qui me concerne, elles étaient rouges. Après une analyse moins succincte
je conclus qu’il se tenait dans la cuvette des chiottes du sang coagulé continuant son œuvre
misogyne d’habitude cyclique. Je restais calme alors que la panique salvatrice et irréfléchie
devait me gagner. Aux USA, principalement, la peur est synonyme de vente, de consommation
et pour moi elle n’était alors que le résultat d’un comportement irréfléchi, tout le contraire de ce
que les réclames bien nommées nous demandent. Que pouvais-je faire de plus que raisonner
? De toute évidence Théophile Gautier ou Stephen King se trouvaient derrière tout cela. Voir
un psychiatre ? Pour qu’il me dise que je travail trop ( ou pas assez, c’est quand même moins
fréquent. ). Que l’écoute ou l’accoutrement Extrem Metal est une énigme dans la pratique pour
lui et la pire des chose pour moi. Que la séparation conjugale de mes parents m’as
profondément choquée au plein cœur de mon enfance, et pour preuves mes résultats scolaires
lamentables. Que nenni, je fais juste de quoi vivre, je mets des rideaux en guise de manteau, si
la folie m’en prend, et ma ‘’jeunesse’’ s’est aussi mal passée que pour n’importe qui, dans un
mélange de complexes et de fausses aisances. Mais cela risque d’être trop long et néanmoins
trop simplifier pour être explicité correctement. Non, je n’irais pas me plaindre devant un ou
une inconnue dont l’intérêt pour ma pieuse série d’échecs et de frustrations qu’est ma vie, et la
votre, décroîtrait de minutes en minutes, secondes en secondes, mots fléchés en mots croisés.
Je pris la décision la plus juste et la plus rentable, j’allais à la soirée d’un ex-camarade de
lycée. Adepte de musiques plus soft, il n’en appréciait pas moins les miennes. Ainsi, au fil de
la nuit arrosée grâce aux frais de chacun d’entre nous, on me demanda des démonstrations
mélomanes. Je parlais de tout et de rien mais en revenais toujours aux déboires de l’inner-circle
de la première vague norvégienne de BM. Si bien qu’entre deux vodkas pures, je mis le
compact disc ‘’De Mysteriis Dom Sathanas’’ Un coup de barre monumentalement mémorable
me frappa dans le travers de la gueule. Je continuais mes explications sur les membres
mythiques du groupe avec le morceau ‘’Freezing Moon’’ en fond sonore. Les gens se
trouvaient contre les rebords de la cuisine et à côté de la fenêtre grande ouverte pour faire
partager ces fantastiques moments d’exultions nocturnes. J’étais au centre, debout, sous le
néon blanchâtre et clignotant. « La basse que vous distinguez non sans difficulté est
interprétée par Varg Vickernes. Elle est hachée, ultra-rapide, pas dans la dentelle. Varg réside
actuellement en prison pour le meurtre de celui qui fait la guitare, appelé Aarseth ou encore
Euronymous de son petit nom… _ Le prince des morts. Coupa un hôte ne manquant pas de
faire la vérification de l’hypothèse consistant en ce que les personnes possédant le moins de
culture ne puisse s’empêcher de l’étaler sur de la confiture moins elles en ont… ( Ou un
enthymème de ce genre, pas forcément moins ridicule ). _ Voilà, c’est exact. Concluais-je. Et
cette batterie en blast beat permanent qui ne fait que de rares pauses pour repartir de plus
belle… Et ces jeux fignolés de cymbales… Exquis.» Je sentais mon cœur battre à vitesse
croissante. Mes veines ressortaient à coups sûr. Je me tenais donc au frigo vibrant sous ma
main cadavérique. « C’est le délicieusement nauséabond qui te fais ça ? Ironisa et demanda
pour l’occasion un ami. _ Il est en transe. Dit une ancienne petite amie _ N’importe quoi, ma
pauvre fille. Ajouta de sa propre initiative le propriétaire des lieux. Il a trop bu comme d’hab’.
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Passe-moi le joint ma grande. » Je voulais un vomitorium en pensant que ça irait mieux hélas
n’ayant rien ingurgité depuis des heures je me demandais bien ce que je régurgiterais. Mon ami
m’amena à la salle de bain et se donna bonne conscience en me jetant de l’eau fraîche au
visage.
« Si tu veux dormir ici, tu peux. T’es pas en état de reprendre la route.
_ J’l’ai pas rendue… »
Il me déposa sur un lit et continua la soirée en
palabrant sur mon manque de cuite alcoolisée et de réussite conjugale. J’entendais bien qu’on
riait de moi. Je m’exercerai à la pratique de l’entérostomie sur eux et sans anesthésie.
J’espérais que ça ne la gênerai pas, cette brave anesthésie. Cela me mis hors de moi, tant et
si bien qu’au bout de deux heures environs de récupération suintant la transpiration, je décidais
de les rejoindre, ces cuistres. Spartiatement allongé, j’eus quelques malencontreuses
anomalies à lever ma tête sujette à des échos et réverbérations hors du commun pour un
homme bien comme il faut. L’odeur du cannabis et de la cigarette me montèrent vite au crâne
en choux-fleurs.
Après un parcours du combattant dans le couloir pour atteindre
le salon où tous se trouvaient, il me fallut endurer leur cri d’effrois collectif. Sur mes vêtements il
y avait d’inscrit vaguement : ‘’Mysteriis… Dead… Je vais m’en occuper.’’
« J’ai
rien fait… Je dormais et puis…
_ Lâche le cutter… C’est le mien d’abord. Tu
pourrais au moins salir tes affaires. »
Je ne réalisais pas ce qu’il se passait, cela
va de soit. On me raccompagna chez moi et je pus rater une journée ensoleillée d’un week-end
bien démarré.
Je ne devenais pas dingue. Je ne me transformais pas comme
dans les films de série b. Sinon je me serais mis à regarder le journal télévisé en me disant que
tout était vrai et que tous les sujets graves étaient traités, que les Américains sont tous pourris,
qu’on paye trop d’impôts, que l’insécurité progresse, que la misère n’existe pas pour les gens
normaux en France et que le génocide soudanais n’est rien à côté des formations de couples
‘peoples’ membres d’associations humanitaires qui les dédommages de leurs frais de
déplacements. Une journée allait commencer. C’est l’heure du petit déjeuner, des émulsifiants
stérilisés certifiés agriculture biologique. Avec ou sans engrais ça a la même qualité gustative,
c’est à dire médiocrement chère.
Ils m’ont laissé seul après ce qui m’est arrivé.
Décidément ils m’épateront toujours. Je ne ressentais plus de douleur au ventre. J’enlevais le
bandage pour voir que rien n’était taillé dans ma chaire. Une gueule de bois considérable ne
m’empêcha pas de téléphoner à l’organisateur de cette pieuse et ascétique soirée.
L’époustouflante sonnerie raffinée m’indiquait que personne n’était présent pour répondre, ce
qui bien entendu me vexa au plus tartarique de mon âme.
J’en venais à douter
que tout cela ce soit effectivement passé. Je pris la décision unanime et plébiscitaire de
réécouter mon cd. Je contemplais des heures durant la pochette sombre et ambiguë. Puis je
mis la chaîne en route. La piste trois retentie dans tout l’immeuble. ‘’Cursed In Eternity’’
m’explosa littéralement les tympans.
Contrairement à ce que je m’attendais, il n’y
eut pas d’effet de relaxation. Je me tendais, me crispais. Je fini par me rendre compte que mon
cerveau enregistrait un signal électrique se traduisant par de la douleur. J’enfonçais mes doigts
dans mes hanches. J’en ai aujourd’hui encore les marques vives et chaudes sous le jean noir.
Les guitares véloces, grésillantes, sales et enivrantes attaquaient les papiers
peints. Leurs longs riffs à la fois énergiques et malsains d’efficacité me pénétrèrent les fibres,
les muscles, les os. L’attention ne peut se détourner de ces notes indertéminées, des ces notes
sinistres, sordides.
Quand Attila chantonna, le temps pour le voisinage de dormir
fut terminé. Il décida d’un commun accord de venir chez moi me vilipender. De violents coups
dans la porte d’entrée me sortir de ma torpeur. Sans cligner des yeux et la bouche entrouverte,
je me leva et alla dans le couloir afin de rejoindre les plaignants. J’ouvris la cloison amovible qui
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nous séparait en plus du différent qui manifestement nous opposait et ajouta par-dessus le
brouhaha ambiant :
« Je vous prends tous salement contre un mur »
Sur ce, je me dirigeais dans la cuisine et sortis une bouteille d’acide chlorydrique. Une
seconde d’hésitation ainsi qu’un sérieux doute me stoppèrent dans ma course infernale. Dans
un mélange d’agitation oisive et de pléonasmes oxymmoriens je préférais m’asseoir dans le
salon sur un bon canapé en cuir hérité de mes infortunés grands-parents.
Je
récapitulais qu’il y avait déjà quatre jours d’écoulés depuis que j’avais effectué ma première
écoute de l’album qui résonnait alors à mes oreilles.
‘’De Mysteriis Dom
Sathanas’’ est certes une œuvre qui ne laisse pas indifférent mais de là à ce qu’à chaque fois
que je la mets, il se passe des actes, des causes et des conséquences inédites dans la vie d’un
misérable membre de la classe moyenne française, il n’y a qu’un pas. Sur le sol je posais mes
pieds nus pour les relever immédiatement. En effet un liquide corrosif s’était attaqué à mes
surfaces plantaires.
Que diantre cela pouvait-il être ? La réponse ne se fit pas
attendre. Je secouais la bouteille qui contenait auparavant l’antique produit d’entretient qu’est
l’acide. Vide, elle était emplie de néant. Il n’y avait que de l’air, ce qui est, il faut bien le dire,
dépourvus d’aspect pratique pour faire la vaisselle. Je restais immobile. Une explosion
thermo-nucléaire à base de fusion à froid n’aurait pas pus me faire bouger. Les geignards
quittèrent le hall du sixième étage. Quelques têtes dures restèrent cogner un lapse temporel
restreint et partirent comme l’exige l’instinct grégaire.
J’avais très mal aux yeux.
Mon corps eut une réaction des plus naturelles il pleura. Tout ce stress inutile et injustifiable de
la vie quotidienne devait bien sortir à un moment donné. Non, c’était juste que je ne clignais
plus des paupières. Je voulus déplacer la table basse pour étendre mes jambes mais une
résistance m’en empêcha. Je n’en chercha pas la cause et mis les panards sur celle-ci.
Je regarda un film, ‘’Mullholand Drive’’. Deux heures et quelques passèrent. Je ne
parvenais pas à oublier ma méprisable condition humaine. Ce film ‘’à la narration complexe’’ a
misé sur un côté mystique, inexplicable. Tellement que l’histoire, au bout du troisième quart de
la projection télévisuelle, partie dans tous les sens et accéléra. Les personnages couchent et
s’embrassent tous et se mélangent sans aucune logique sinon celle du manque d’imagination.
En plus cela choque le quidam, que demander de mieux ? En gros, l’héroïne douée d’une
beauté et d’une élégance à la limite de la perfection, est victime d’un envoûtement par un
espèce de type badigeonné de charbon et par-delà membre actif du boycott des salles de
bains. J’eus tout le loisir de m’habiller devant cette déjection canine cinématographique. Le
réalisateur immensément reconnut n’avait pas trouvé sa limite ataraxique qui aurait fait de ce
navet, un rosier. Le but de ce montage incohérent n’est autre qu’un conatus alimentaire.
Sentant que j’avais en quelque sorte perdu mon temps, même si toute notre vie semble
imprégnée de cette sensation, je jeta la représentation allégorique de la caverne de Platon.
Chaussé de mes énormes ‘New Rock’ en cuir arrivant jusqu’aux genoux, j’explosa la vitre. Et
balança le reste dans le jardin du concierge qui non-comptant de hanter les escaliers se fait un
jardin d’un coin de mauvaise herbe. Un détail troublant me choqua. Une main dépassait de
sous la table du salon. La résistance rencontrée précédemment avait un lien direct avec cette
masse organique. Quelqu’un se serait suicidé chez moi ou aurait posé un corps ici.
Je souleva la table, chose aisée, et dégagea les insectes du visage de ma ex-petite amie.
L’acide l’avait bien amochée mais pas encore achevée. C’est elle qui a dû me raccompagner.
Avec ses hémorragies elle avait écrit sur le sol, à moins que ce ne soit l’agresseur, le message
suivant : ‘’Dom… Vickernes… Je vais m’en occuper.’’
Cela aura été ses derniers
mots. Toute une vie d’apprentissage et de ratés pour en arriver à ça. Elle a apprit à écrire pour
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faire ça…
Je suis par la suite allé m’asseoir derrière mon bureau et entama le
récit puérilement juvénile à caractère ésotérique que vous avez sous les yeux.
Maintenant je quitte mon appartement pour rallier mon lieu générateur de recette.
La superbe journée, première d’une semaine longue en rebondissement, je n’en doute point,
s’achève. Dans une station de métro j’attends naïvement avec un vague air nostalgique que
celui-ci arrive. Il y a du monde et un unique clochard empestant l’ail et le mauvais alcool. Il dort.
Sur son blouson est marqué : ‘I love Varg. Black Metal ist krieg’.
Une envie
soudaine et inattendue me prend et m’obsède, comme lorsqu’une trouvaille du marketing a
réussie son coup. Je veux lui ôter son accoutrement odiniste plus utilitaire qu’esthétique. La
pensée m’envahie qu’il n’avait pas demandé à venir au monde en plus de devenir l’antipode de
la réussite. Et ainsi contribuer à l’épanouissement et l’existence de celle-ci.
Le
métropolitain arrive et ralenti jusqu’à l’arrêt dans un crissement suraigu digne de Dani Filth.
Optant pour un compromis plus raisonnable et raisonné, je balance le nécessiteux sous le
moyen de transport en commun le plus bondé de tous.
Le malheureux n’est pas
mort sur le coup et n’émit aucuns cris. Je prends le bus et atteins enfin mon domicile.
L’odeur de putréfaction ne me dérange pas outre mesure. Je vais derrière mon bureau et en
sors un magnétophone cassette. Je lance le cd.
« Je ne ressens toujours rien.
Pourtant j’en suis maintenant au dernier morceau, l’éponyme, de l’album. Au passage Attila se
révèle purement incroyable. Il faut l’entendre pour le croire. Il commence à tirailler ses cordes
vocales dans la douleur sévèrement injuste de la torture inutile, justement. Quand on parle du
loup …
«… Une ambiance autiste… Indifférente m’envah … Je suis au bord de
l’évanouissement … Ma peau me pique de partout. Tout mon … corps est … en ébullition … La
tête comme une past… » « Une drôle d’idée que d’enregistrer la musique jusqu’à sa mort. _
Soyez plus explicite dans vos propos, lieutenant. _ Je veux dire, j’ai écouté le magnéto qu’il
avait dans les mains ou ce qui s’y apparente. _ Epargnez-moi les détails morbides et venez-en
aux faits. _ Bah on entend une musique d’attaqué pendant 63 minutes 11. Et à la fin y a un
coup de pétard puis la musique s’arrête. _ Il ne cause pas du tout ? _ Non, inspecteur. _
Dommage que ses anciens voisins n’en fassent pas autant. Y en a deux qui ont agressé mes
hommes… Les gens ne savent plus se tenir quand on les accuse de meurtre organisé.
Admettez que le suicide est à écarter ? _ Effectivement. S’il avait que la tête éclatée encore, ça
irait mais, là, les 21 coups de couteaux. _ Il n’est pas sorti de chez lui depuis une semaine à ce
qu’on m’a dit. Il n’est pas non plus allé bosser. _ Une grosse déprime du coup il zigouille une
nana et un mec, garde les cadavres dans l’acide. Chacun ses petits vices. Enfin bon… la balle
dans le vagin qui ressort par le cou… _ Vous m’amenez tout ce que vous pouvez à la morgue.
Et les CRS vous leur dites de partir. C’est pas une manifestation ici, les agitateurs se sont
barrés … Il n’y a personne à frapper. _ Les gardiens de la paix feraient mieux de nous la
foutre. Elle est bonne celle-là ! Les gardiens de la paix, oui … Je vais m’en occuper. » Sur son
bras est tatoué ‘’Sathanas … Necrobutcher’’.
Tracklist :
1. Funeral Fog
2. Freezing Moon
3. Cursed In Eternity
4. Pagan Fears
5. Life Eternal
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6. From The Dark Past
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