LE LABoriEUx LiFTinG DE L`AGEnCE DES

Transcription

LE LABoriEUx LiFTinG DE L`AGEnCE DES
Tous les jours
sur www.LaLettreA.fr
N°1722
Paris, le 17 mars 2016
Action publique
RSE : le CAC 40, responsable
mais pas coupable ? NP.2
Stratégies d’entreprises
Journalistes & médias
L'informatique fait bugger le comex
d'Engie NP.5
Le laborieux
lifting
de l'Agence des
participations
d'Etat
Diminution d'un tiers de la valeur de ses
participations en un an, endettement
record au sein les sociétés dans lesquelles
il est majoritaire (EDF, SNCF…) : l'Etat
actionnaire affiche début 2016 un bilan
économique peu glorieux. Or, si l'on en
croit le site du ministère des finances,
celui-ci existe bel et bien et c'est l'Agence
des participations d'Etat (APE) qui en
est son "incarnation" (sic) sous la tutelle
de Bercy. Mais l'agence créée en 2004
fonctionne toujours comme une simple
direction de Bercy, soumise aux injonctions contradictoires de l'exécutif et
contrainte par un fort turn-over de ses
équipes. Résultat : sa modernisation,
engagée il y a dix-huit mois, laisse prospérer les vieux réflexes.
Un dépoussiérage qui fait flop. L'ordonnance du 20 août 2014 qui visait à mettre
fin aux incohérences et autres lourdeurs
de l'Etat actionnaire peine à se traduire
sur le terrain. Le texte facilite les cessions
et les acquisitions de titres des entreprises
Tamedia, le suisse qui ne veut pas mettre
les pieds en France NP.8
publiques et entend les rapprocher des
bonnes pratiques de gouvernance
déployées dans le privé. L'ordonnance
fait également des représentants de l'Etat
des "administrateurs d'Etat" et ne les
oblige plus à être des fonctionnaires. Pour
autant, sur le terrain, les administrateurs
atypiques restent rares. Quant au processus de désignation des dirigeants, là
encore, les mauvaises habitudes ont la
vie dure. Dernier exemple en date : celui
de la filiale de transport d'électricité RTE.
Le rôle du nouveau comité des nominations de l'Etat actionnaire, créé par l'ordonnance, n'a guère eu l'occasion de
prouver son efficacité : le fait du prince
l'a emporté. Et c'est le député de l'Isère
François Brottes (PS) qui a raflé la mise
en septembre. Si le grand soir doit encore
attendre, quelques évolutions ont cependant eu lieu. Appuyée par le locataire de
Bercy Emmanuel Macron, l'APE a par
exemple pu peser efficacement pour
imposer au PDG de Renault, Carlos
Ghosn, les droits de votes doubles pour
les administrateurs de l'Etat.
La technique de l'édredon. Les deux ten-
tatives du gouvernement pour nommer
à la tête de l'APE des directeurs généraux
au profil plus jeune et sortant du cadre
habituel ont également fait long feu. Proposé en 2012 par le tandem Pierre Moscovici-Arnaud Montebourg - et adoubé
par l'Elysée -, David Azéma est resté
moins de deux ans. Quant à Régis Turrini,
pur produit du privé, il a tenu les commandes douze mois, ses chances de survie s'étant réduites comme peau de chagrin après le limogeage du ministre du
redressement productif. Les choses sont
désormais rentrées dans l'ordre : depuis
septembre, Martin Vial, patron de gauche,
passé par les cabinets ministériels et par
le Trésor, proche du cercle du secrétaire
général de l'Elysée Jean-Pierre Jouyet,
arbore un profil des plus rassurants. Haut
fonctionnaire, sexagénaire, peu susceptible de verser dans une gestion révolutionnaire de l'honorable agence, il remplit
parfaitement les critères classiques de
sélectivité du Château.
Péché de jeunesse. En plus des change-
ments successifs imposés par l'exécutif à
la tête de l'agence, la forte rotation des
troupes - une cinquantaine de personnes
au total - fragilise aussi son assise. Les
chiffres donneraient le vertige à n'importe
quel DRH du secteur privé : le turn-over
y est de 20% et frôle les 40% pour les profils juniors, lesquels tournent casaque au
bout de deux à trois ans pour intégrer le
Trésor, les cabinets ou le secteur privé aux
salaires nettement plus attractifs. La tendance s'infléchit toutefois : le turn-over
grimpait à 50% en 2014 ! Quant aux cursus
des chargés de participations, par sûr qu'il
soit de nature à favoriser le développement d'une gouvernance modernisée :
seuls 15% d'entre eux ont une expérience
Marion Deye
de l’entreprise.
Mouvements
Guillaume Sarlat
Après avoir rejoint en décembre le
conseil de surveillance du fonds
d ' i n v e s t i s s e m e n t Ve n t e c h
( LLA nº1707), Guillaume Sarlat,
ancien conseiller de Bruno Le
Maire au ministère de l'agriculture,
monte à bord du conseil d'orientation de l'institut Droit et Croissance
aux côtés d'Augustin Landier,
professeur d’économie à la
Toulouse School of Economics, et
de David Thesmar, professeur de
finances à HEC ( LLA nº1584).
Après s'être penchée sur le droit
des faillites en lien avec la loi
Macron, l'association, dont le
comité de direction compte parmi
ses membres l'ex-présidente du
Medef, Laurence Parisot, a décidé
de s'attaquer aux règles françaises
de gouvernance des entreprises.
Philippe Méchet
Nouvel effet de bord au top management d'EDF qui vient de perdre
Tous les articles depuis 2007 sur www.LaLettreA.fr
son directeur financier Thomas
Piquemal ( LLA nº1721). Le directeur des relations institutionnelles
et européennes, Philippe Méchet
( LLA nº1658), sera bientôt directement rattaché au cabinet du président de l'entreprise publique,
Jean-Bernard Lévy. Aucune arrivée
n'est prévue pour l'instant pour
reprendre le poste de cet ex-directeur de la communication de Veolia
environnement, arrivé au sein du
groupe énergétique dans le sillage
W
X
1/8
d'Henri Proglio, PDG de 2009 à
2014.
Philippe Lalliot
L'actuel ambassadeur délégué permanent de Paris auprès de l'Unesco,
Philippe Lalliot, pourrait prendre
la relève de Laurent Pic au poste
d'ambassadeur de la France aux
Pays-Bas. Celui-ci a été rappelé par
le ministre des affaires étrangères
Jean-Marc Ayrault qui l'a nommé
directeur de cabinet ( LLA nº1718).
17 mars 2016 - nº1722
Exemplaire destiné exclusivement à Bibliothèque - APCMA - Abonné n°AA023728
Depuis 1978
Hebdomadaire publié le jeudi
RSE : le CAC 40,
responsable
mais pas
coupable ?
Même voté, le texte de loi qui
engage la responsabilité sociale
des grandes entreprises pourrait
ne pas être appliqué.
Trois ans de discussion pour trois articles
de loi, un parcours chaotique entre Bercy,
l'Assemblée nationale et le Sénat avec le
risque à l'arrivée d'un jeu à somme nulle.
C'est le funeste destin de la proposition
de loi sur la responsabilité sociale des
entreprises (RSE) examinée en deuxième
Stratégies d’entreprises
lecture par les députés le 24 mars. Ses
défenseurs à l'Assemblée, issus des rangs
de la majorité, ne se font guère d'illusion :
si elle est votée, le gouvernement veillera,
selon eux, à remettre aux calendes
grecques la publication des décrets d'application. Aucun ministre ne s'est d'ailleurs pressé pour venir défendre le texte
dans l'Hémicycle.
Pourquoi un tel acharnement ? La philosophie de départ du texte était simple :
éviter que ne se reproduise le drame du
Rena Plaza au Bengladesh au cours
duquel plus de 1 000 ouvriers du textile
travaillant pour des sous-traitants de multinationales sont morts dans l'effondrement de leur usine. Mais l'arsenal législatif envisagé - qui instaure un plan de
vigilance pour les entreprises de plus de
5 000 salariés en France à l'égard de leurs
sous-traitants - a mis vent debout les lobbys patronaux, Medef et AFEP en tête.
Derrière les Jeunes macronistes,
la "Poitou connection"
D'ex-militants du Mouvement des
jeunes socialistes et de l'UNEF
sont au cœur du mouvement
Les Jeunes avec Macron.
Le Mouvement des jeunes socialistes
(MJS) de Poitou-Charentes débarque en
force dans La Gauche libre, think-tank
pro-Emmanuel Macron lancé le 12 mars.
Le locataire de Bercy n’a plus sa carte au
PS depuis 2012 mais il laisse le soin à des
militants socialistes chevronnés d'organiser son réseau de "bébés Macron". Si
les intéressés n'ont officiellement rencontré le locataire de Bercy qu'une seule fois,
ils disposent cependant d'une entrée
En quittant le Conseil constitutionnel
pour le Conseil supérieur des archives,
Jean-Louis Debré aspirait à un peu de
tranquillité républicaine. Mal lui en a pris :
un appel à la grève pour le 31 mars a été
lancé par les personnels du ministère de
la culture, auquel est rattaché l'organisme.
Parmi les inquiétudes de l'intersyndicale :
le sort réservé aux sites qui abritent les
Archives nationales, et notamment à
celui de Fontainebleau, menacé d'une
Le président des Républicains, Nicolas Sarkozy,
a confirmé en privé à ses rivaux Alain Juppé
et Bruno Le Maire, le 16 mars, qu'il comptait
maintenir l'annonce des investitures des députés
Les Républicains (LR) avant l'été. Ces derniers
souhaitaient régler la question après les primaires
de novembre, ils ont finalement accepté
la décision du chef du parti, refusant d'en faire
un cheval de bataille. Par ailleurs, il a été acté
que le Parti chrétien-démocrate (PCD) pourra
présenter un candidat à la primaire
( LLA nº1716), contrairement au Centre
National des Indépendants et paysans (CNIP).
directe à son cabinet en la personne de
Stéphane Séjourné, collaborateur parlementaire du ministre. Cet ancien leader
du MJS Poitou-Charentes siégeait au
bureau national des jeunes socialistes.
Ce dernier connaît bien deux des initiateurs de La Gauche libre : Sacha Houlié,
ex-secrétaire du MJS dans la Vienne, et
Pierre Person, président de l'UNEF
Poitiers en 2009. Jeunes strauss-kahniens,
ils ont fait leurs armes militantes à la fac
de droit de la ville et ont même partagé
une colocation, avant de rencontrer
Florian Humez, ex-MJS de ClermontFerrand, avec qui ils ont lancé le site
Jeunes avec Macron en juin 2015.
La loi travail pourrait rallonger
les semaines des collabs de députés
Le projet de loi El Khomri sur le travail pourrait
impacter le temps de travail des assistants
de députés. Leurs représentants de droite (AFCP)
et de gauche (CCAP) ainsi que leur syndicat
(SNCP-FO) préconisent trois options : 35 heures,
39 heures avec 25 jours de RTT ou forfait cadre. A
charge pour les députés employeurs, considérés
comme des microentreprises de choisir. Or la loi
El Khomri, actuellement en négociation et
débattue en mai au Parlement, pourrait remettre
en question les 35 heures dans les TPE, ce qui
inciterait les employeurs à choisir le forfait cadre.
fermeture définitive en raison de fissures
dans les bâtiments de stockage. Cet abandon risquerait de supprimer 43 emplois.
Les ouvrages seraient transférés dans les
locaux de Pierrefitte-sur-Seine. Une piste
privilégiée rue de Valois sur laquelle JeanLouis Debré devra se prononcer, même
si l'avis du Conseil n'est que consultatif.
Il n'est cependant pas certain que l'exministre de l'intérieur de Jacques Chirac
se presse au chevet des syndicats. Cela
fait plus de trois ans que la quarantaine
de membres du Conseil ne s'est pas rassemblée, malgré l'obligation d'une réunion
annuelle.
Tous les articles depuis 2007 sur www.LaLettreA.fr
Une première version du texte, portée par
la députée écologiste Danielle Auroi, a
été vite abandonnée, car jugée trop
contraignante. La seconde mouture,
défendue par le socialiste Dominique
Potier, a été expurgée de ses éléments
préjudiciables ( LLA nº1698). Exit la responsabilité pénale remplacée par l'introduction d'amendes civiles et l'obligation
pour la victime d'établir la preuve du
préjudice qu'elle a subi.
En vue de l'examen de la proposition de
loi, un pacte de non-agression a été passé
entre les députés, le gouvernement et les
lobbys patronaux. Il ne devrait pas y avoir
de tentatives majeures d'amender le texte
dans un sens comme dans l'autre, seule
l'inscription a minima "d'un devoir de
prévoyance" des grandes entreprises serait
inscrite dans le droit civil. Un maigre lot
de consolation pour les défenseurs du
texte.
Paix des braves sur les investitures LR
Debré fera-t-il un carton aux archives ?
Le nouveau président du Conseil
supérieur des archives va devoir
affronter une grogne sociale.
Journalistes & médias
W
Beauvau cherche truquiste
L'unité audiovisuelle du ministère de l'intérieur
recrute un "monteur truquiste". L'offre de poste
qui consiste à retoucher les images à l'aide
d'un logiciel a déjà attiré 50 personnes. Quinze
candidats seront reçus dans les jours à venir.
X
2/8
17 mars 2016 - nº1722
Exemplaire destiné exclusivement à Bibliothèque - APCMA - Abonné n°AA023728
Action publique
Stratégies d’entreprises
Bachelot prend un cachet
au labo Mithra
L'ex-ministre de la santé a donné
une conférence rémunérée pour
le compte du laboratoire belge.
Roselyne Bachelot a célébré la journée
de la femme avec un curieux mélange des
genres. Elle a assuré pour le compte du
laboratoire belge Mithra Pharmaceuticals le lancement d'un portail d'information sur la santé des femmes, lors d'une
conférence de presse à la Maison de la
Wallonie le 8 mars. L'intervention donnée
devant quelques dizaines de journalistes
était rémunérée 5 000 euros pour quinze
minutes, citations de Simone de Beauvoir
incluses. Celle qui a commencé sa carrière
comme visiteuse médicale s'est toutefois
attardée dans la salle jusqu'au moment
Borloo s'avoue lobbyiste
à Bruxelles mais pas à Paris
L'ancien ministre Jean-Louis Borloo franchit
un nouveau pas dans sa volonté d'électrifier le
continent africain à travers sa fondation Energies
pour l'Afrique. Il vient de l'inscrire le 15 mars
au registre des lobbys de l'Union européenne
sous le statut légal d'association. Cet effort
de transparence est moins évident à l'échelle
française puisque sa fondation ne figure pas dans
la liste des représentants d'intérêts à l'Assemblée
nationale, où il avait pourtant pris soin
de présenter deux fois son projet aux députés.
du buffet où elle a fait une apparition.
Contactée par La Lettre A, l'ex-ministre
de la santé a joué de malchance, la liaison
téléphonique s'interrompant à l'évocation
du cachet.
Elle a ensuite confirmé le montant perçu
de 5 000 euros par SMS, tout en précisant
que la somme est destinée au Fonds pour
la santé des femmes (FSF), association
dont elle est administratrice et dont Julie
Gayet est la marraine. Une initiative dont
elle seule semblait avoir connaissance au
15 mars : le "mécénat" de Mithra n'a fait
l'objet d'aucune communication devant
les journalistes et la responsable partenariats du FSF a démenti avoir reçu le
moindre don ou signé le moindre partenariat avec ce laboratoire.
Patrick Kanner se la joue
comme Pierre Mauroy pour 2017
Le ministre de la ville Patrick Kanner marche
sur les traces de son ancien mentor Pierre
Mauroy, devenu sénateur en 1992 en prévision
de la débâcle des législatives prévue l'année
suivante. Devant les prévisions calamiteuses pour
les députés de gauche en 2017, Patrick Kanner
étudie à son tour la possibilité d'emmener la liste
PS dans le Nord aux prochaines sénatoriales.
De quoi s'assurer un fauteuil indispensable
s'il veut un jour succéder Martine Aubry à Lille ?
Le silence d'or de Bercy sur Euronext
Un rapport de la DGCCRF sur
les pratiques anticoncurrentielles
d’Euronext est toujours bloqué
par Bercy.
La plainte contre X pour escroquerie au
jugement déposée en mars par Sébastien
Robert, ancien dirigeant de l'entreprise
de trading pour compte propre Alter
Négo, va-t-elle enfin obliger Bercy à livrer
les éléments d'une enquête sur les pratiques d'Euronext remontant à 2008 ?
C'est ce qu'espèrent les avocats du trader
qui estime avoir fait l'objet de procédés
commerciaux discriminatoires et anticoncurrentiels par la société qui porte la
bourse de Paris.
Ce nouvel épisode judicaire tombe mal
pour l'opérateur qui a écopé d’une
amende de 5 millions d’euros de la part
de l'Autorité des marchés financiers
Journalistes & médias
(AMF) en décembre 2015 pour avoir porté
atteinte à l’intégrité du marché : Euronext
a accordé un avantage de 19,2 millions €
à la société de trading à haute fréquence
Virtu. La plainte de Sébastien Robert ne
tombe pas mieux pour le ministère de
l'économie qui tente d'enterrer depuis
des années l'enquête diligentée par la
DGCCRF sur ces procédés et à laquelle
Sébastien Robert aimerait avoir accès. La
justice a pourtant condamné le ministère
en 2010 à rouvrir ce dossier. Puis à nouveau trois ans plus tard, lorsque le tribunal administratif a ordonné à Bercy de
communiquer le fameux rapport de la
direction de la concurrence. En vain pour
l'instant, le ministère ayant fait appel du
jugement au Conseil d’Etat. Cette ultime
plainte pourrait enfin permettre d’obtenir
la réquisition par un juge d’instruction de
ce document sulfureux.
La FDJ plus puissante que Daech
Faut-il réellement s'inquiéter des finances
de Daech ? Visiblement pas, selon des hauts
responsables du ministère de la défense
auditionnés à huis clos à l'Assemblée nationale en
février. Les finances du proto-Etat équivaudraient
à peine à… un dixième du chiffre d'affaires
de la Française des jeux (FDJ), soit entre
un et deux milliards d'euros. La précision a eu
le mérite de rassurer les députés présents.
Sarkozy courtise les expatriés
Vivier électoral non négligeable, les 1,6 million
de Français vivant à l'étranger sont une proie de
choix pour les primaires à droite. Nicolas Sarkozy
a donc pris soin de rencontrer leurs représentants
le 14 mars au siège du parti Les Républicains.
Focus
La primaire, c'est aussi au sein du syndicat de cadres CFE-CGC
Un quatuor de candidats représentant les secteurs de la banque,
de l'énergie, de la chimie et des
télécoms sont dans les startingblocks pour succéder à Carole
Couvert, présidente de la
Confédération française de l'encadrement-Confédération générale des cadres (CFE-CGC).
Désavouée en décembre par la
CFE-CGC énergies, fédération dont
elle est issue, elle ne peut briguer
un second mandat à la tête de la
centrale ( LLA nº1711). Parmi les
prétendants à sa succession figure
Alexandre Grillat, secrétaire national CFE-CGC et ancien administrateur salarié d'EDF. Face à lui, Alain
Giffard, délégué SNB CFE-CGC,
tiendrait la corde. Il est gérant au
Tous les articles depuis 2007 sur www.LaLettreA.fr
sein de la filiale banque privée du
CIC (groupe Crédit mutuel). Quant
au candidat de la branche chimie,
François Hommeril, c'est un ancien
d'Alteo (ex-Aluminium Pechiney
Gardanne). Le quatrième candidat,
l'outsider, est Sébastien Crozier,
senior vice-président du groupe
Orange ( LLA nº1694).
L'idée est de faire émerger de
W
X
3/8
cette primaire interne un candidat
unique dont l'élection sera soumise
au collège des grands électeurs lors
du congrès annuel les 1er et 2 juin à
Lyon. Reste aux quatre prétendants
à "faire le tour des popotes" des
fédérations membres de la structure
centrale pour les convaincre de
leurs mérites respectifs avant la
grand-messe lyonnaise.
17 mars 2016 - nº1722
Exemplaire destiné exclusivement à Bibliothèque - APCMA - Abonné n°AA023728
Action publique
Stratégies d’entreprises
Journalistes & médias
Clin d’œil
Matthias Fekl fait entendre
une troisième voix
Entre Manuel Valls et Emmanuel Macron
- qui rivalisent de déclarations pour incarner
le renouveau social libéral - et l’aile gauche du PS
- qui réclame un retour aux fondamentaux -, le
secrétaire d’Etat au commerce extérieur Matthias
Fekl ( LLA nº1709) se verrait bien incarner la
troisième voie sociale-démocrate. Laquelle serait
à la fois en phase avec l’entreprise et partisane
de la puissance publique. Deux de ses proches,
le secrétaire d’Etat à l'enseignement supérieur
Thierry Mandon ( LLA nº1680) et la députée
Sandrine Mazetier (PS) seraient prêts à le suivre.
Cette sortie du bois ne déplairait pas forcément
à l'Elysée, lassé de voir l'espace médiatique
saturé par le ministre de l'économie.
Les balbutiements de l'Agence
nationale de santé publique
L’Agence nationale de santé publique (ANSP) qui
centralisera toutes les missions de santé publique
à partir du 1er mai a déjà trouvé son directeur de la
com' : David Heard. Celui-ci dirige actuellement
le département de la communication à l’Institut
national de prévention et d’éducation pour
la santé (INPES, LLA nº1691), l'une des trois
agences qui constitueront l'ANSP. Par ailleurs,
Didier Jourdan, universitaire spécialiste des
questions de santé, prendra la tête d'une direction
dédiée à la prévention et la promotion de la santé
qui verra le jour au sein du nouvel organisme.
Grandeur et décadence. Quel député, naguère appelé "Mon Roudoudou" par le garde
des Sceaux Jean-Jacques Urvoas, traîne désormais le surnom de "Bourrin" auprès
de ses confrères de l'Assemblée ?  [email protected]
Vigiles armés : la Brink's inspire
Beauvau
Les entreprises de sécurité
se positionnent sur la formation
des futurs agents de surveillance
armés.
Les discussions s'intensifient sur le port
d'armes par les agents de surveillance.
Au cœur des débats qui agitent le ministère de l'intérieur et le Conseil national
des activités privées de sécurité (Cnaps)
présidé par Alain Bauer : la formation des
agents spéciaux habilités au port d'armes.
Les discussions achoppent principalement
sur le volume horaire des formations à
dispenser. L'Union des entreprises de la
sécurité privée (USP, LLA nº1713),
présidée par Claude Tarlet et plus représentative des grandes entreprises, préconise un minimum de 150 heures. Son
rival, Jean-Pierre Tripet, président du
Syndicat nationale des entreprises de
sécurité (SNES), pousse pour un seuil de
400 heures, équivalent à celui délivré
pour les maîtres-chiens. Il mise sur des
aides à la formation accordées par l'Etat.
Les spécialistes du convoi de fonds
comme Securitas, via sa filiale Loomis,
et la Brink's incitent la place Beauvau à
s'inspirer des formations qu'ils dispensent
en interne pour leurs salariés. Leader sur
ce marché et principal employeur d'agents
armés ( LLA nº1432), la Brink's est particulièrement écoutée par les pouvoirs
publics. Le texte gouvernemental - qui
prendra la forme d'un arrêté ou d'un décret
attendu pour l'été - s'appuiera sur les
autorisations de port d'armes accordées
au secteur du convoi de fond, pour les
étendre aux gardes statiques sur certains
sites. Ces permis seront accordés en fonction des missions et non par entreprises
de sécurité. La propriété des armes et leur
stockage reviendraient au client, la formation des agents - qui devrait inclure
des tests psychologiques et des exercices
au tir - sera du ressort des prestataires.
Entourages
Le réseau de Jean-Vincent Placé vire du vert pâle au bleu centriste
Nommé secrétaire d'Etat à la réforme
de l’Etat et la simplification lors du dernier
remaniement gouvernemental, l’écologiste Jean-Vincent Placé se coule d'autant
plus facilement dans le moule de l'exécutif qu'il a quitté Europe Ecologie-Les
Verts (EELV) en août pour défendre une
ligne pro-gouvernementale. S’il a emmené
avec lui des proches, issus du conseil
régional d’Ile-de-France et du Sénat, l'élu
a conservé nombre de conseillers de ses
prédécesseurs Thierry Mandon et Clotilde Valter. Côté politique, il agrège les
écologistes en rupture avec EELV, via
l’Union des démocrates et des écologistes (UDE) formée avec Jean-Luc Bennahmias. Sa défense de la loi travail première mouture montre sa loyauté envers
Manuel Valls, tout en assumant une ligne
de plus en plus centriste.
•Des franciliens dans la place. Jean-
Vincent Placé a fait venir quelques proches dans
son cabinet comme son ancienne collaboratrice
au Sénat Laure Lechatellier. Membre du Conseil
économique, social et environnemental (CESE),
cette conseillère régionale Ile-de-France (20102015), ex-EELV, a été nommée conseillère spéciale. Le secrétaire national PS aux institutions
Laurent Dutheil prend le titre de "dircab" adjoint.
Si l’ancien conseiller régional Christophe
Rossignol s'occupe de la com', le fidèle Laurent
Payet ( ENT nº78), à la tête de l’agence LP,
n’est jamais loin. L’ex-secrétaire générale du
groupe écolo au Sénat, Fiona Texeire, assure
de son côté les fonctions de chef de cabinet.
•Les "ex" de Mandon et Valter. Pas de
chasse aux sorcières avec Jean-Vincent Placé :
la plupart des conseillers technos de ses prédécesseurs au ministère ( LLA nº1689) sont
restés. Pascal Otheguy, "dircab" adjoint, a été
promu directeur de cabinet. Mireille Colas,
conseillère performance et économies, a
conservé son titre. Même chose pour Cédric
Grail, chargé des territoires, et Boris JametFournier, jeune conseiller numérique passé par
La Netscouade.
Tous les articles depuis 2007 sur www.LaLettreA.fr
W
X
•Des amis écologistes et centristes. Jean-
Vincent Placé continue de construire son Union
des démocrates et des écologistes avec les
ex-Modem Jean-Luc Bennahmias et Christophe
Madrolle. Il a d’ailleurs nommé Mathieu Cuip,
proche des leaders du Front démocrate, chef
de cabinet adjoint. Chaque semaine, JeanVincent Placé retrouve les autres ministres écolos du gouvernement Emmanuelle Cosse et
Barbara Pompili ainsi que le député François
de Rugy pour assurer une veille des sujets environnement. Le quatuor a ainsi contribué au retrait
de l’amendement mettant fin à la notion de
préjudice écologique dans la loi sur la biodiversité. Dans la galaxie EELV, le secrétaire d’Etat a
gardé des liens avec le député Denis Baupin à
qui il a confié une mission sur la simplification
des procédures éoliennes. Au Sénat, si le torchon
brûle avec la sénatrice Esther Benbassa, les
rapports sont plus apaisés avec la présidente
du groupe écolo Corinne Bouchoux. L’activisme
du nouveau secrétaire d'Etat pour le maintien
du groupe au Sénat, après son départ, n’y est
pas étranger.
4/8
17 mars 2016 - nº1722
Exemplaire destiné exclusivement à Bibliothèque - APCMA - Abonné n°AA023728
Action publique
L'informatique
fait bugger
le comex d'Engie
L'ardoise du plan
de développement informatique
avorté agite la direction d'Engie.
Le chat organisé le 7 mars par la direction
d'Engie pour rassurer les salariés sur l'harmonie régnant à la tête de l'entreprise
( LLA nº1717) et sur la pertinence de la
nouvelle organisation a manqué son but.
Les débats virtuels ont viré au cauchemar :
ralentissements informatiques, faible
débit et coupures ont largement perturbé
les échanges. Un bug regrettable pour le
PDG Gérard Mestrallet et pour la DG
Stratégies d’entreprises
Journalistes & médias
déléguée Isabelle Koccher qui voulaient
faire de cette opération un signe de la
transition digitale dont Engie se veut le
chantre. Les dysfonctionnements ont
même contraint le secrétaire général
Pierre Mongin à devoir s'en expliquer
auprès d'eux.
Pour autant, cet incident n'est que la
partie émergée des difficultés rencontrées
par l'informatique du groupe depuis sa
filialisation en 2013, sur laquelle les syndicats avaient déposé un droit d'alerte.
Au cœur du sujet : le coût de l'échec du
plan de développement informatique du
groupe, lancé en 2012 et stoppé en 2015,
avant d'être revu à la baisse ( LLA nº1715).
Dès l'automne 2014, un audit interne destiné au comex avait pourtant déjà pointé
les risques techniques et les dérives économiques du projet, déplorant le manque
de rigueur dans le suivi financier, la comptabilisation indue de gains anticipés et les
conséquences de ces ratés sur la réussite
du plan à moyen terme d'Engie pour 2017 !
Au bout du compte, la filiale GSIT affiche
51 millions d'euros de pertes et aura
besoin d'une recapitalisation par le
groupe. Le nouveau cap fixé par le DSI
Yves Le Gélard inquiète par ailleurs les
salariés, contraints de candidater pour
leur propre poste ( LLA nº1709). Sans
compter que l'organisation du groupe en
24 business units (BU) va continuer à
réduire la surface de GSIT : la décentralisation géographique oblige de fait
chaque BU à reconstituer ses propres
équipes informatiques dédiées. Enfin, la
mission digitale confiée au chief digital
officer (CDO) Marc Florette, en vue
notamment de jeter les bases de la future
transition numérique du groupe, n'a guère
pris d'ampleur avec la réorganisation. Elle
repose toujours sur un effectif de… deux
personnes.
Euro-croissance : une V3 sur la table
Les assureurs tentent une
troisième version du texte censé
inciter les épargnants à choisir
l'assurance-vie euro-croissance.
Et de trois ! C’est donc une nouvelle
option que la Fédération française des
sociétés d’assurances (FFSA) a soumis
ces jours-ci à Bercy pour tenter de favoriser le transfert d’épargne de contrats
d’assurance-vie traditionnels en euros
vers les nouveaux contrats euro-croissance, au quasi point mort depuis leur
création. Cette V3 intervient après l'abandon des options précédentes
( LLA nº1707), en raison de l'opposition
d'associations comme la Faider (Fédéra-
Béhard passe de l'atome au ciment
tion des associations indépendantes de
défense des épargnants pour la retraite).
Près de 1 300 courriers de protestation
d’épargnants avaient été envoyés à Bercy.
Si l’AFER (Association française
d’épargne et de retraite) et l'association
d’assurés pour la retraite Agipi - liée à
Axa - pourraient être favorables à cette
mouture, le texte ne fait toujours pas
l’unanimité. Plusieurs assureurs jugent
qu'elle présente des risques juridiques et
qu'elle pèserait négativement sur les performances des contrats en euros. Enfin,
la V3 reste complexe. La notice explicative
est si technique que même les experts
peinent à la comprendre.
Les bisbilles à la tête du Commissariat
à l'énergie atomique (CEA) ont apparemment
eu raison de la patience de Christophe Béhar
( LLA nº1718). Le chef de la direction de
l'énergie nucléaire de l'organisme, qui ne cachait
pas son intention de quitter le commissariat,
pourrait gagner les rangs de Fayat. Le numéro
quatre français du BTP, dirigé par Laurent Fayat,
ferait ainsi une belle prise. Christophe Béhar
pourrait l'aider à se développer à l'étranger, où le
groupe réalise pour l'instant un peu plus du tiers
de son chiffre d'affaires (3,4 milliards €).
Atos se pose en protecteur
des lanceurs d'alertes
En réponse à notre article intitulé Code éthique
format pocket chez Atos ( LLA nº1721), le
groupe Atos affirme respecter une "confidentialité
absolue" dans le processus d'alerte mis en place
dans son entreprise. Selon la société,
seule l'équipe compliance a accès à l'identité
de la personne à l'origine d'une alerte grâce
à un formulaire protégé par un chiffrement.
Les lanceurs d'alertes garderont aussi un droit
d'accès et de rectification aux données
personnelles collectées. L'expression adéquate
serait donc plutôt "confidentialité garantie"
dans la mesure où le dispositif n'intègre pas
les dénonciations anonymes. Atos a aussi tenu
à préciser que le nouveau code éthique évoqué
avait été soumis à la consultation
des représentants du personnel. Si le CCE de Bull
a été sollicité pour donner son avis, la direction
du comité d'entreprise d'Atos Infogérance envoie
un message divergent. Le code d’éthique n’ayant
pas vocation à modifier les conditions de travail
des salariés, il n’est pas soumis à une consultation
préalable des organisations syndicales.
Le temps de travail corrigé par Altran
Condamné pour des heures sup'
non payées, Altran a revu ses
modalités de temps de travail. Un
changement déjà sujet à caution.
Le groupe Altran présidé par Dominique
Cerutti a négocié un accord délicat sur le
temps de travail, que seules la CFDT et
la CFE-CGC ont paraphé. Le sujet est
d'autant plus sensible que le groupe a été
condamné en appel à l'automne, puis en
cassation, pour des heures supplémentaires non payées ( LLA n°1689).
L'accord de 1999 dans la branche Syntec
prévoit que les informaticiens en mission,
avec un forfait hebdomadaire de 38 h 30,
ne peuvent pas recevoir un salaire annuel
inférieur au plafond annuel de la sécurité
sociale (PASS), soit 38 616 euros ( LLA
n°1709). Or le nouvel accord Altran, piloté
par le directeur des affaires sociales
Arnaud Billard, crée une catégorie dérogatoire pour les informaticiens rémunérés
sous le PASS, dont les horaires vont de
36 h 30 à 38 heures assortis de 10 RTT.
Par défaut, ces salariés passeront aux
35 heures sans RTT, à moins de signer
l'avenant. La CGT déconseille de basculer
sur ce régime. Résultat : aux centaines de
dossiers sur les heures sup' pas encore
jugés risquent de s'ajouter des saisines
en référé des prud'hommes.
Tous les articles depuis 2007 sur www.LaLettreA.fr
W
X
5/8
17 mars 2016 - nº1722
Exemplaire destiné exclusivement à Bibliothèque - APCMA - Abonné n°AA023728
Action publique
Stratégies d’entreprises
Les antennes orphelines
de Bouygues telecom
La majeure partie des
équipements du réseau mobile
de l'opérateur risquent de ne pas
intéresser son repreneur Orange.
Les milliers de sites et autres équipements télécoms de l'actuel réseau de
Bouygues telecom (BT) pourraient bien
devenir un problème financier pour
Orange. L'opérateur historique qui se
rapproche de BT n'a pas besoin de ces
antennes, sa couverture de l'Hexagone
étant la meilleure. Le concurrent Free
mobile se présente donc comme le seul
acquéreur potentiel. Mais la filiale d'Iliad
n'entend pour l'instant en racheter qu'un
petit millier, en vue de compléter son
maillage. Le directeur technique de Free
Rani Assaf se montre particulièrement
vigilant sur ce sujet. Problème : ces milliers
de sites utilisés par Bouygues telecom
Dassault met son Talisman au sec
C'est bientôt l'heure de l'entretien pour la péniche
Talisman de Dassault aviation, amarrée en face
du siège du groupe à Saint-Cloud (92). Elle servira
pour la présentation des résultats semestriels
en juillet, avant de partir se mettre au sec pour
travaux externes sur la coque à la fin de l'été.
Amarré depuis 2002, le Talisman sert avant tout
pour les déjeuners privés des cadres supérieurs
du groupe et leurs invités. Plusieurs cabines
ont été transformées en salons privatifs,
tandis que l'ancienne soute accueille journalistes
et analystes lors des présentations de résultats.
entrent dans le cadre de contrats de location de longue durée avec des bailleurs
comme TDF ou FPS Towers. A défaut de
repreneur, Orange devrait alors provisionner plusieurs centaines de millions d'euros de loyers pour dédommager les propriétaires des emplacements.
Autre zone d’ombre du rapprochement :
le devenir des équipements proprement
dits installés sur les sites qui seraient
boudés à l'issue du rapprochement. Le
risque ? Qu'ils soient finalement remisés,
faute d'acquéreur. Pas sûr que Free Mobile
ne mette de la bonne volonté et en
reprenne beaucoup. Son réseau est fourni
par Nokia, tandis que celui de Bouygues
telecom repose sur du matériel Huawei
et Ericsson. Sans être incompatible, cette
disparité de fournisseurs permettra vraisemblablement à Free de faire la fine
bouche dans les négociations.
GE : Pécresse et Macron sollicités
par les syndicats
Parallèlement au démarrage de la restructuration
des effectifs liée à la reprise des activités énergie
d'Alstom par General Electric (GE), les syndicats
de l'entreprise en appellent aux pouvoirs publics.
En vue du plan social, qui prévoit la suppression
de 765 postes au sein de l'ex-Alstom
( LLA nº1713), la CFDT, la CFE-CGC et la CGT
doivent rencontrer Emmanuel Macron à Bercy
fin mars. Objectif : s'assurer de la vigilance
de l'Etat sur les 1 000 recrutements promis par GE
d'ici fin 2018, alors même que le PDG Jeff Immelt
vient d'annoncer qu'il comptait doubler
son budget consacré aux restructurations
en 2016. Même sollicitation des syndicats auprès
de la nouvelle présidente de la région Ile-deFrance - où sont situés plusieurs sites du groupe
concernés par le PSE - qui n'a pas encore répondu
à la demande. L'occasion pour Valérie Pécresse
d'évoquer le sujet avec son époux Jérôme
Pécresse, président de GE Renewable Energy ?
Combiwest dans le viseur de Novatrans
Les dépouilles du numéro 3
du transport combiné Combiwest
pourraient intéresser les leaders.
Novatrans, filiale du prestataire logistique Groupe Charles André présidé par
Delphine André, et T3M, affilié au transporteur TAB, seraient sur les rangs pour
la reprise de Combiwest. Le tribunal de
commerce de Brest a placé l'entreprise
- bras armé ferroviaire des agriculteurs
bretons - en redressement judiciaire le
26 janvier. Filiale du premier groupement
de producteurs de légumes, la SICA SaintPol-de-Léon pilotée par le bonnet rouge
Jean-François Jacob, Combiwest a
accumulé un passif important, notamment
des arriérés de péages vis-à-vis de SNCF
Journalistes & médias
réseau. Sa reprise dans le cadre d'une
procédure judiciaire, qui permet de faire
table rase des dettes, serait un atout de
taille pour les concurrents.
La démission surprise de Delphine André
de la présidence du Groupement national du transport combiné (GNTC) constitue un autre élément clé du dossier. La
patronne de Novatrans, qui présidait
l'organisation à laquelle adhère T3M et
Combiwest, a annoncé en interne début
mars son départ pour "raisons personnelles". La dirigeante a désormais les
mains libres pour négocier la reprise de
Combiwest à la barre du tribunal de commerce. Son départ précipité du GNTC
( LLA nº1651) confirme que la greffe n'a
pas pris avec les adhérents de celui-ci.
Ella Factory met de l'orange amère
chez Campari
C'est Clément Léonarduzzi, PDG d'Ella Factory,
qui a été choisi par Campari pour accompagner
l'OPA de l'entreprise sur Grand Marnier lancée
mi-mars. Une seconde expérience franco-italienne
puisque qu'il avait déjà accompagné le gazier
SNAM ( LLA nº1578) dans le rachat
des activités de TIGF à Total en 2013.
Focus
Jean Botti victime d'une cabale digitale chez Airbus Group ?
A la fin du mois, Jean Botti, directeur général délégué technologie
et innovation d'Airbus Group, quittera la société d'aéronautique et
de défense pour prendre les rênes
de la stratégie et de l'innovation
chez l'équipementier électrique
hollandais Philips. Après dix ans
passés chez Airbus, le changement
d'horizon peut paraître normal.
Toutefois, le virage à 180 degrés
vers le digital lancé en mai 2015
par le patron Tom Enders semble
avoir accéléré les choses. Jean Botti
n'a jamais caché en interne avoir
plus d'appétence pour l'avion tout
électrique E-Fan ( LLA nº1690)
ou pour la réflexion sur le lancement
d'un nouvel avion dans la gamme
A 350 plutôt que pour les problé-
Tous les articles depuis 2007 sur www.LaLettreA.fr
matiques numériques pures et
dures. Un positionnement qu'a mis
à profit en interne le secrétaire
général Marc Fontaine pour récupérer le dossier du digital.
L'ancien responsable des fusions
et acquisitions d’Aerospatiale
- avant l'intégration de celle-ci dans
EADS - a l'oreille du PDG, avec qui
il a travaillé au sein de la division
W
X
6/8
défense, et celle de Fabrice Brégier
qu'il a côtoyé chez l'ex-Eurocopter.
Jean Botti s'envole avant d'avoir
parachevé la refonte des centres
mondiaux de recherche et de technologies (R&T) de l'entreprise. La
réorganisation d'Airbus Group
Innovations ( LLA nº1691) qui
abrite les unités R&T est en cours
depuis septembre.
17 mars 2016 - nº1722
Exemplaire destiné exclusivement à Bibliothèque - APCMA - Abonné n°AA023728
Action publique
Stratégies d’entreprises
Journalistes & médias
Clin d’œil
Voltalis reprend son autonomie
La collaboration entre la société Voltalis et le duo
David Corchia-Pâris Mouratoglou a pris fin
en février. Ces derniers étaient entrés en 2013
dans le capital de l'entreprise fondée
par Pierre Bivas et spécialisée dans l'effacement
de la consommation électrique chez les
particuliers. Ces anciens patrons d'EDF énergies
nouvelles - qui avaient réalisé une très belle
opération financière en revendant leurs actions
à EDF ( LLA nº1588) - ont revu les termes
de la participation que détenait leur holding
luxembourgeoise Eren dans Voltalis. L'occasion
pour la PME de revenir vers une stratégie plus
axée sur l'innovation dans un contexte porteur
pour la transition énergétique.
Samsung a investi 2,7 millions
d'euros dans Sigfox
Ce sont finalement près de 2,7 millions €
que le coréen Samsung a investi dans la start-up
toulousaine Sigfox, via Samsung Ventures
Investment Corporation. L'arrivée au capital du
conglomérat asiatique avait été annoncée à grand
renfort de communication en juin 2015, sans que
le montant ne soit révélé. Xavier Drilhon, nommé
directeur général délégué en août aux côtés
du DG Ludovic Le Moan, a pour sa part souscrit
des actions à hauteur de 375 000 €
dans cette société spécialisée dans les objets
connectés ( LLA nº1721) et dont le CA
est présidé par Anne Lauvergeon.
Comme sur des roulettes. Quel magistrat aux dossiers très médiatiques, dont le frère
fait partie des hauts cadres de PSA Peugeot Citroën, vient de racheter une société
spécialisée dans le négoce de pièces détachées automobiles ?
 [email protected]
Dassault aviation a le blues du drone
Les ratés du Falcon 5X et
les atermoiements des Indiens
sur le Rafale rendent le décollage
du drone européen d'autant plus
pressant pour l'avionneur.
Dassault aviation ronge son frein. Un
drone de combat européen ? Pas avant
2017, année où la construction de prototypes devrait débuter en amont d'un premier bilan technique en 2020. Paris et
Londres ont convenu d'injecter 2 milliards
d'euros dans le projet le 3 mars, à l'occasion du sommet franco-britannique
d'Amiens. Ce coup d'accélérateur qui fait
écho à la déclaration d'intention signée
en mai 2015 par Paris, Berlin et Rome de
développer ensemble un drone de
moyenne altitude et de longue endurance
( LLA nº1677) se faisait attendre du côté
de l'avionneur. Celui-ci ne voit venir
aucune commande des pouvoirs publics,
bien qu'il ait achevé l'été dernier la campagne d'essais en vol de son démonstrateur de drone de combat nEUROn.
Or, l'absence de ce relais de croissance
se fait déjà sentir chez l'industriel, dont
le PDG Eric Trappier doit faire face aux
turbulences commerciales traversées par
sa branche aviation civile. Fragilisé par
les difficultés que rencontre Safran dans
le développement du moteur Silvercrest
censé équipé son nouvel avion d'affaires
Falcon 5X ( LLA nº1707), Dassault ne
doit le maintien du plan de charge de ses
sites de production qu'aux 24 Rafale commandés par le Qatar (6,3 milliards €) et
aux 24 autres vendus à l'Egypte (5,2 milliards €). Les trois premiers avions de
combat livrés aux Egyptiens ayant été
prélevés sur le contingent prévu pour
l'armée de l'air française, les carnets de
commande des usines n'en ont ressenti
aucun effet bénéfique. La cadence y est
donc toujours bloquée sur deux Rafale
par mois. Il ne faudrait pourtant pas grandchose pour passer à trois aéronefs, juste
une signature au bas d'un contrat de
36 Rafale avec New Delhi… qui se fait
toujours attendre.
Entourages
Iran : match retour pour Renault et PSA Peugeot Citroën
C'est peu dire que PSA Peugeot Citroën
et Renault courtisent les constructeurs
automobiles iraniens Saipa et Iran Khodro (IKCO) ainsi que leurs PDG respectifs
Mehdi Jamali et Hashem Yeke Zare. Un
accord de coentreprise à 50-50 a été signé
le 28 janvier entre PSA et IKCO pour produire et pour commercialiser des Peugeot
208, 2008 et 301. Renault, pour sa part,
semble proche d'un accord pour racheter
des actions du fabricant automobile Pars
Khodro. Dirigée par Nasser Aghamohammadi, l'entreprise est détenue à 51%
par Saipa et à 49% par l'Etat iranien. Mais
le temps presse. Les sud-coréens Kia et
Hyundai, l'allemand Volkswagen et le
suédois Scania AB font la queue pour se
tailler, eux aussi, une part des ventes qui
pourraient passer d'un million de véhicules en 2015 à deux millions d'ici 2020.
•Rattraper le retard côté PSA. Bernard
Cambier, directeur des opérations pour la région
Afrique-Moyen-Orient-Inde chez Renault, et
Jean-Christophe Quémard, responsable chez
PSA de la zone Moyen-Orient-Afrique, ne partent
toutefois pas avec le même handicap dans cette
course ( LLA nº1708). En se retirant d'Iran en
2012 sous la pression de son partenaire américain General Motors, PSA s'est désengagé de
son deuxième marché le plus important à
l'époque (450 000 automobiles en 2011). Pour
regagner du terrain, Carlos Tavares, président
du directoire du groupe, a dû sortir le carnet de
chèques le 28 janvier. Il s'est engagé à investir
localement 400 millions d'euros sur les cinq
prochaines années en capacités industrielles et
de R&D. Les premiers véhicules sortiront des
lignes de production de l’usine Iran Khodro au
second semestre 2017. Outre Jean-Christophe
Quémard, le chantier iranien devrait être suivi
de près par Maxime Picat, chargé de piloter la
marque Peugeot au niveau du groupe, et par
Yves Bonnefont, son homologue sur la marque
DS dont l'arrivée en Iran a également été annoncée en 2015. La République islamique pourrait
ainsi servir de laboratoire au repositionnement
de ces marques dans les pays émergents.
Tous les articles depuis 2007 sur www.LaLettreA.fr
W
X
•Conserver son avance pour Renault.
Mais d'ici là au sein de la marque au losange,
les équipes de Peyman Kargar auront peut-être
fait la différence. Le vice-président de la région
Afrique, Moyen-Orient et Inde du groupe est
aussi le DG de la JV Renault Pars. Celle-ci a été
fondée dès mars 2004 par Renault (51%) et une
troïka d'actionnaires bâtie autour des pouvoirs
publics, de Saipa et d'Iran Khodro. En 2012,
Renault détenait environ 10% du marché automobile iranien, soit une production d'environ
100 000 véhicules par an. L'objectif fixé par
Bernard Cambier à Peyman Kargar est de regagner ces 10% et de les porter à 20% d'ici 2020.
Avant de devenir l'homme fort de Renault dans
la République islamique en 2010, ce dernier
avait été mis à l'épreuve par le patron de Renault
Carlos Ghosn. Celui-ci l'avait chargé d'améliorer la performance des fonctions support du
groupe. Aujourd'hui, le dirigeant navigue entre
Téhéran et le quartier général du fabricant pour
le Moyen-Orient installé à Dubaï, dans la zone
franche de Jebel Ali, face au port iranien de
Bandar Abbas.
7/8
17 mars 2016 - nº1722
Exemplaire destiné exclusivement à Bibliothèque - APCMA - Abonné n°AA023728
Action publique
Tamedia,
le suisse qui
ne veut pas
mettre les pieds
en France
L'éditeur helvétique à la santé
insolente est courtisé en France
où il refuse pour l'instant d'investir.
Le groupe de presse suisse Tamedia (La
Tribune de Genève, 24 Heures, Le Matin)
a doublé son bénéfice net à 300 millions
d'euros pour un CA d'1 milliard € en 2015.
Son nom est souvent cité en France
comme repreneur potentiel d'EBRA (L'Est
républicain…). Outre sa proximité géographique, sa capacité intégratrice devrait
logiquement le conduire à cibler le pre-
Stratégies d’entreprises
mier éditeur français. Mais ce scénario se
heurte au scepticisme des actionnaires
alémaniques face aux mauvais résultats
du pôle presse du Crédit mutuel.
L'héritier du groupe, Pietro Supino
( LLA nº1588), qui a doublé la taille de
son empire en moins de dix ans, ferait
merveille en France. Il a construit son
groupe en mutualisant fonctions support
et productions éditoriales. Ses performances sur le digital - 39% du résultat
opérationnel - après le rachat de plateformes d'annonces sont tout aussi atypiques dans la presse européenne, tandis
que l'intégration de la société de planification Doodle conforte ses positions
numériques. Côté presse régionale, qui
représente 50% de son CA et dégage une
rentabilité de 18%, le suisse compte racheter le Basler Zeitung. Malgré les appels du
pied, Pietro Supino n'investira pas dans
l'Hexagone. Alors qu'il édite 20 Minutes,
il n'a pas voulu prendre le relai de Schibsted en France, préférant investir dans
MetroXpress au Danemark.
La chaîne d'info publique, tremplin
de France 24
La collaboration de France 24
à la future chaîne publique
d'information en continu doit
servir ses intérêts à l'international.
Marie-Christine Saragosse, présidente
de France médias monde (FMM), est
pragmatique. Officiellement, elle adhère
au projet de Delphine Ernotte, patronne
de France télévisions, de "passer de
l'émotion à la compréhension" grâce à la
future chaîne publique d'information en
continu dont le lancement est prévu le
1 er septembre ( LLA nº1714 ).
Officieusement, elle compte sur le nouveau média pour doper la notoriété hexagonale de sa filiale France 24. Dirigée
par Marc Saikali depuis octobre 2012, la
société qui diffuse ses programmes en
français, en anglais et en arabe fournira
des contenus de minuit à six heures du
matin à la nouvelle chaîne ( LLA nº1709).
Vouloir rayonner plus largement en
Abonnement annuel
995 €
46 numéros
+ L’édition en ligne
+ Les alertes par e-mail
+ Les archives depuis 2007
+ L’application mobile
Journalistes & médias
France peut surprendre pour un média
censé conquérir des spectateurs au-delà
de l'Hexagone. Mais l'amélioration de sa
visibilité nationale a pour but de renforcer
son image à l'international, notamment
auprès des opérateurs qui proposent des
bouquets sur le continent africain, marché
stratégique pour France 24. L'Afrique a
entamé sa migration vers la télévision
numérique terrestre (TNT). La société
audiovisuelle, qui a réuni 50,9 millions de
téléspectateurs hebdomadaires en 2015,
doit être à bord de ces futures offres si
elle veut concurrencer ses rivaux comme
la BBC, CNN et Al-Jazeera présents en
force sur place. Actuellement, France 24
figure dans les offres basiques des box
des opérateurs téléphoniques tels que
Free, SFR et Bouygues. Elle est également accessible via le canal 33 de la TNT
francilienne. Cette couverture a minima
pourrait la désavantager vis-à-vis de ses
clients étrangers, si elle perdurait.
Azoulay drague les éditeurs
La ministre de la culture Audrey Azoulay a reçu
à déjeuner le 14 mars le bureau du Syndicat
national de l'édition ( LLA nº1679). Une façon
de se démarquer de Fleur Pellerin qui n'avait pas
pris le temps de les convier rue de Valois. En plein
Salon du livre à Paris, Audrey Azoulay a soigné
sa com' et a fait diffuser sa photo posant
dans la fameuse librairie Tschann de la capitale.
Gérolami de Sud Ouest à Paris ?
Olivier Gérolami, président du Groupe Sud
Ouest, abandonne son bureau du siège
du quotidien bordelais avec vue imprenable
sur la Garonne. Il le cède à l'incubateur de start-up
qu'il installe au sein du journal. De quoi alimenter
les interrogations internes sur ses intentions
de briguer la succession de Jean Viansson Ponté
à la tête de l'Union de la presse en région.
Patrick Drahi aime la pierre suisse
Patrick Drahi, propriétaire d'Altice, investit
dans l'immobilier helvétique. Il vient de débourser
25 millions € environ pour acheter une maison
jouxtant sa demeure familiale de Cologny, près
de Genève. L'opération a été réalisée
via la société Yafit SARL, établie chez Altice.
L'occasion pour lui de se rapprocher de son bras
droit Armando Pereira, propriétaire à Lausanne.
L'avenir de Nice-Matin
dans les mains de Nethis ?
Les tractations se poursuivent autour
de Nice-Matin. Si l'homme d'affaires francolibanais Iskandar Safa semble prendre du champ
sur le dossier, tout comme le président de
Fiducial, Christian Latouche, le Belge Stéphane
Moreau, patron de Nethys, reste en embuscade
( LLA nº1704). Il pourrait pactiser avec
les sociétaires de la société coopérative d'intérêt
collectif du quotidien pour une reprise commune.
Mais à la condition qu'il récupère l'intégralité
du capital de Var-Matin, autre titre du groupe.
Plus d'héritier à Centre-France
C'est un départ qui fait jaser : Damien Caillard,
fils des propriétaires du groupe Centre-France,
quitte le navire. Il se lance dans le business
des start-up digitales après s'être occupé du
développement des titres du groupe de presse.
La lettre A est éditée chaque semaine par Indigo Publications.
X Directeur de publication : Maurice BOTBOL X Directeur de la rédaction : Philippe VASSET
X Rédactrice en chef : Marion DEYE ([email protected])
X Chefs de rubrique : Thibault LEROUX, Emmanuelle SERRANO X Journaliste : Octave BONNAUD
X Tél : 01 44 88 54 94 X Fax : 01 44 88 57 33 X www.LaLettreA.fr
© 2014 - Reproduction interdite dans tout format, papier ou électronique
X ISSN : 1151-1540 X Commission paritaire : 1220 W 90643
X Imprimerie : Pérolle, 93400 Saint-Ouen X Maquette conçue par Rampazzo & associés
X Autres publications : PresseNews, Intelligence Online, La Lettre du Continent, La Lettre de l’Océan Indien,
Maghreb Confidentiel, Africa Energy Intelligence, Africa Mining Intelligence, Africa Confidential (éd.française).
Tous les articles depuis 2007 sur www.LaLettreA.fr
W
X
8/8
142, rue Montmartre
75002 Paris
Tél : + 33 1 44 88 26 10
[email protected]
www.Indigo-net.com
17 mars 2016 - nº1722
Exemplaire destiné exclusivement à Bibliothèque - APCMA - Abonné n°AA023728
Action publique

Documents pareils