LE LABoriEUx LiFTinG DE L`AGEnCE DES
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LE LABoriEUx LiFTinG DE L`AGEnCE DES
Tous les jours sur www.LaLettreA.fr N°1722 Paris, le 17 mars 2016 Action publique RSE : le CAC 40, responsable mais pas coupable ? NP.2 Stratégies d’entreprises Journalistes & médias L'informatique fait bugger le comex d'Engie NP.5 Le laborieux lifting de l'Agence des participations d'Etat Diminution d'un tiers de la valeur de ses participations en un an, endettement record au sein les sociétés dans lesquelles il est majoritaire (EDF, SNCF…) : l'Etat actionnaire affiche début 2016 un bilan économique peu glorieux. Or, si l'on en croit le site du ministère des finances, celui-ci existe bel et bien et c'est l'Agence des participations d'Etat (APE) qui en est son "incarnation" (sic) sous la tutelle de Bercy. Mais l'agence créée en 2004 fonctionne toujours comme une simple direction de Bercy, soumise aux injonctions contradictoires de l'exécutif et contrainte par un fort turn-over de ses équipes. Résultat : sa modernisation, engagée il y a dix-huit mois, laisse prospérer les vieux réflexes. Un dépoussiérage qui fait flop. L'ordonnance du 20 août 2014 qui visait à mettre fin aux incohérences et autres lourdeurs de l'Etat actionnaire peine à se traduire sur le terrain. Le texte facilite les cessions et les acquisitions de titres des entreprises Tamedia, le suisse qui ne veut pas mettre les pieds en France NP.8 publiques et entend les rapprocher des bonnes pratiques de gouvernance déployées dans le privé. L'ordonnance fait également des représentants de l'Etat des "administrateurs d'Etat" et ne les oblige plus à être des fonctionnaires. Pour autant, sur le terrain, les administrateurs atypiques restent rares. Quant au processus de désignation des dirigeants, là encore, les mauvaises habitudes ont la vie dure. Dernier exemple en date : celui de la filiale de transport d'électricité RTE. Le rôle du nouveau comité des nominations de l'Etat actionnaire, créé par l'ordonnance, n'a guère eu l'occasion de prouver son efficacité : le fait du prince l'a emporté. Et c'est le député de l'Isère François Brottes (PS) qui a raflé la mise en septembre. Si le grand soir doit encore attendre, quelques évolutions ont cependant eu lieu. Appuyée par le locataire de Bercy Emmanuel Macron, l'APE a par exemple pu peser efficacement pour imposer au PDG de Renault, Carlos Ghosn, les droits de votes doubles pour les administrateurs de l'Etat. La technique de l'édredon. Les deux ten- tatives du gouvernement pour nommer à la tête de l'APE des directeurs généraux au profil plus jeune et sortant du cadre habituel ont également fait long feu. Proposé en 2012 par le tandem Pierre Moscovici-Arnaud Montebourg - et adoubé par l'Elysée -, David Azéma est resté moins de deux ans. Quant à Régis Turrini, pur produit du privé, il a tenu les commandes douze mois, ses chances de survie s'étant réduites comme peau de chagrin après le limogeage du ministre du redressement productif. Les choses sont désormais rentrées dans l'ordre : depuis septembre, Martin Vial, patron de gauche, passé par les cabinets ministériels et par le Trésor, proche du cercle du secrétaire général de l'Elysée Jean-Pierre Jouyet, arbore un profil des plus rassurants. Haut fonctionnaire, sexagénaire, peu susceptible de verser dans une gestion révolutionnaire de l'honorable agence, il remplit parfaitement les critères classiques de sélectivité du Château. Péché de jeunesse. En plus des change- ments successifs imposés par l'exécutif à la tête de l'agence, la forte rotation des troupes - une cinquantaine de personnes au total - fragilise aussi son assise. Les chiffres donneraient le vertige à n'importe quel DRH du secteur privé : le turn-over y est de 20% et frôle les 40% pour les profils juniors, lesquels tournent casaque au bout de deux à trois ans pour intégrer le Trésor, les cabinets ou le secteur privé aux salaires nettement plus attractifs. La tendance s'infléchit toutefois : le turn-over grimpait à 50% en 2014 ! Quant aux cursus des chargés de participations, par sûr qu'il soit de nature à favoriser le développement d'une gouvernance modernisée : seuls 15% d'entre eux ont une expérience Marion Deye de l’entreprise. Mouvements Guillaume Sarlat Après avoir rejoint en décembre le conseil de surveillance du fonds d ' i n v e s t i s s e m e n t Ve n t e c h ( LLA nº1707), Guillaume Sarlat, ancien conseiller de Bruno Le Maire au ministère de l'agriculture, monte à bord du conseil d'orientation de l'institut Droit et Croissance aux côtés d'Augustin Landier, professeur d’économie à la Toulouse School of Economics, et de David Thesmar, professeur de finances à HEC ( LLA nº1584). Après s'être penchée sur le droit des faillites en lien avec la loi Macron, l'association, dont le comité de direction compte parmi ses membres l'ex-présidente du Medef, Laurence Parisot, a décidé de s'attaquer aux règles françaises de gouvernance des entreprises. Philippe Méchet Nouvel effet de bord au top management d'EDF qui vient de perdre Tous les articles depuis 2007 sur www.LaLettreA.fr son directeur financier Thomas Piquemal ( LLA nº1721). Le directeur des relations institutionnelles et européennes, Philippe Méchet ( LLA nº1658), sera bientôt directement rattaché au cabinet du président de l'entreprise publique, Jean-Bernard Lévy. Aucune arrivée n'est prévue pour l'instant pour reprendre le poste de cet ex-directeur de la communication de Veolia environnement, arrivé au sein du groupe énergétique dans le sillage W X 1/8 d'Henri Proglio, PDG de 2009 à 2014. Philippe Lalliot L'actuel ambassadeur délégué permanent de Paris auprès de l'Unesco, Philippe Lalliot, pourrait prendre la relève de Laurent Pic au poste d'ambassadeur de la France aux Pays-Bas. Celui-ci a été rappelé par le ministre des affaires étrangères Jean-Marc Ayrault qui l'a nommé directeur de cabinet ( LLA nº1718). 17 mars 2016 - nº1722 Exemplaire destiné exclusivement à Bibliothèque - APCMA - Abonné n°AA023728 Depuis 1978 Hebdomadaire publié le jeudi RSE : le CAC 40, responsable mais pas coupable ? Même voté, le texte de loi qui engage la responsabilité sociale des grandes entreprises pourrait ne pas être appliqué. Trois ans de discussion pour trois articles de loi, un parcours chaotique entre Bercy, l'Assemblée nationale et le Sénat avec le risque à l'arrivée d'un jeu à somme nulle. C'est le funeste destin de la proposition de loi sur la responsabilité sociale des entreprises (RSE) examinée en deuxième Stratégies d’entreprises lecture par les députés le 24 mars. Ses défenseurs à l'Assemblée, issus des rangs de la majorité, ne se font guère d'illusion : si elle est votée, le gouvernement veillera, selon eux, à remettre aux calendes grecques la publication des décrets d'application. Aucun ministre ne s'est d'ailleurs pressé pour venir défendre le texte dans l'Hémicycle. Pourquoi un tel acharnement ? La philosophie de départ du texte était simple : éviter que ne se reproduise le drame du Rena Plaza au Bengladesh au cours duquel plus de 1 000 ouvriers du textile travaillant pour des sous-traitants de multinationales sont morts dans l'effondrement de leur usine. Mais l'arsenal législatif envisagé - qui instaure un plan de vigilance pour les entreprises de plus de 5 000 salariés en France à l'égard de leurs sous-traitants - a mis vent debout les lobbys patronaux, Medef et AFEP en tête. Derrière les Jeunes macronistes, la "Poitou connection" D'ex-militants du Mouvement des jeunes socialistes et de l'UNEF sont au cœur du mouvement Les Jeunes avec Macron. Le Mouvement des jeunes socialistes (MJS) de Poitou-Charentes débarque en force dans La Gauche libre, think-tank pro-Emmanuel Macron lancé le 12 mars. Le locataire de Bercy n’a plus sa carte au PS depuis 2012 mais il laisse le soin à des militants socialistes chevronnés d'organiser son réseau de "bébés Macron". Si les intéressés n'ont officiellement rencontré le locataire de Bercy qu'une seule fois, ils disposent cependant d'une entrée En quittant le Conseil constitutionnel pour le Conseil supérieur des archives, Jean-Louis Debré aspirait à un peu de tranquillité républicaine. Mal lui en a pris : un appel à la grève pour le 31 mars a été lancé par les personnels du ministère de la culture, auquel est rattaché l'organisme. Parmi les inquiétudes de l'intersyndicale : le sort réservé aux sites qui abritent les Archives nationales, et notamment à celui de Fontainebleau, menacé d'une Le président des Républicains, Nicolas Sarkozy, a confirmé en privé à ses rivaux Alain Juppé et Bruno Le Maire, le 16 mars, qu'il comptait maintenir l'annonce des investitures des députés Les Républicains (LR) avant l'été. Ces derniers souhaitaient régler la question après les primaires de novembre, ils ont finalement accepté la décision du chef du parti, refusant d'en faire un cheval de bataille. Par ailleurs, il a été acté que le Parti chrétien-démocrate (PCD) pourra présenter un candidat à la primaire ( LLA nº1716), contrairement au Centre National des Indépendants et paysans (CNIP). directe à son cabinet en la personne de Stéphane Séjourné, collaborateur parlementaire du ministre. Cet ancien leader du MJS Poitou-Charentes siégeait au bureau national des jeunes socialistes. Ce dernier connaît bien deux des initiateurs de La Gauche libre : Sacha Houlié, ex-secrétaire du MJS dans la Vienne, et Pierre Person, président de l'UNEF Poitiers en 2009. Jeunes strauss-kahniens, ils ont fait leurs armes militantes à la fac de droit de la ville et ont même partagé une colocation, avant de rencontrer Florian Humez, ex-MJS de ClermontFerrand, avec qui ils ont lancé le site Jeunes avec Macron en juin 2015. La loi travail pourrait rallonger les semaines des collabs de députés Le projet de loi El Khomri sur le travail pourrait impacter le temps de travail des assistants de députés. Leurs représentants de droite (AFCP) et de gauche (CCAP) ainsi que leur syndicat (SNCP-FO) préconisent trois options : 35 heures, 39 heures avec 25 jours de RTT ou forfait cadre. A charge pour les députés employeurs, considérés comme des microentreprises de choisir. Or la loi El Khomri, actuellement en négociation et débattue en mai au Parlement, pourrait remettre en question les 35 heures dans les TPE, ce qui inciterait les employeurs à choisir le forfait cadre. fermeture définitive en raison de fissures dans les bâtiments de stockage. Cet abandon risquerait de supprimer 43 emplois. Les ouvrages seraient transférés dans les locaux de Pierrefitte-sur-Seine. Une piste privilégiée rue de Valois sur laquelle JeanLouis Debré devra se prononcer, même si l'avis du Conseil n'est que consultatif. Il n'est cependant pas certain que l'exministre de l'intérieur de Jacques Chirac se presse au chevet des syndicats. Cela fait plus de trois ans que la quarantaine de membres du Conseil ne s'est pas rassemblée, malgré l'obligation d'une réunion annuelle. Tous les articles depuis 2007 sur www.LaLettreA.fr Une première version du texte, portée par la députée écologiste Danielle Auroi, a été vite abandonnée, car jugée trop contraignante. La seconde mouture, défendue par le socialiste Dominique Potier, a été expurgée de ses éléments préjudiciables ( LLA nº1698). Exit la responsabilité pénale remplacée par l'introduction d'amendes civiles et l'obligation pour la victime d'établir la preuve du préjudice qu'elle a subi. En vue de l'examen de la proposition de loi, un pacte de non-agression a été passé entre les députés, le gouvernement et les lobbys patronaux. Il ne devrait pas y avoir de tentatives majeures d'amender le texte dans un sens comme dans l'autre, seule l'inscription a minima "d'un devoir de prévoyance" des grandes entreprises serait inscrite dans le droit civil. Un maigre lot de consolation pour les défenseurs du texte. Paix des braves sur les investitures LR Debré fera-t-il un carton aux archives ? Le nouveau président du Conseil supérieur des archives va devoir affronter une grogne sociale. Journalistes & médias W Beauvau cherche truquiste L'unité audiovisuelle du ministère de l'intérieur recrute un "monteur truquiste". L'offre de poste qui consiste à retoucher les images à l'aide d'un logiciel a déjà attiré 50 personnes. Quinze candidats seront reçus dans les jours à venir. X 2/8 17 mars 2016 - nº1722 Exemplaire destiné exclusivement à Bibliothèque - APCMA - Abonné n°AA023728 Action publique Stratégies d’entreprises Bachelot prend un cachet au labo Mithra L'ex-ministre de la santé a donné une conférence rémunérée pour le compte du laboratoire belge. Roselyne Bachelot a célébré la journée de la femme avec un curieux mélange des genres. Elle a assuré pour le compte du laboratoire belge Mithra Pharmaceuticals le lancement d'un portail d'information sur la santé des femmes, lors d'une conférence de presse à la Maison de la Wallonie le 8 mars. L'intervention donnée devant quelques dizaines de journalistes était rémunérée 5 000 euros pour quinze minutes, citations de Simone de Beauvoir incluses. Celle qui a commencé sa carrière comme visiteuse médicale s'est toutefois attardée dans la salle jusqu'au moment Borloo s'avoue lobbyiste à Bruxelles mais pas à Paris L'ancien ministre Jean-Louis Borloo franchit un nouveau pas dans sa volonté d'électrifier le continent africain à travers sa fondation Energies pour l'Afrique. Il vient de l'inscrire le 15 mars au registre des lobbys de l'Union européenne sous le statut légal d'association. Cet effort de transparence est moins évident à l'échelle française puisque sa fondation ne figure pas dans la liste des représentants d'intérêts à l'Assemblée nationale, où il avait pourtant pris soin de présenter deux fois son projet aux députés. du buffet où elle a fait une apparition. Contactée par La Lettre A, l'ex-ministre de la santé a joué de malchance, la liaison téléphonique s'interrompant à l'évocation du cachet. Elle a ensuite confirmé le montant perçu de 5 000 euros par SMS, tout en précisant que la somme est destinée au Fonds pour la santé des femmes (FSF), association dont elle est administratrice et dont Julie Gayet est la marraine. Une initiative dont elle seule semblait avoir connaissance au 15 mars : le "mécénat" de Mithra n'a fait l'objet d'aucune communication devant les journalistes et la responsable partenariats du FSF a démenti avoir reçu le moindre don ou signé le moindre partenariat avec ce laboratoire. Patrick Kanner se la joue comme Pierre Mauroy pour 2017 Le ministre de la ville Patrick Kanner marche sur les traces de son ancien mentor Pierre Mauroy, devenu sénateur en 1992 en prévision de la débâcle des législatives prévue l'année suivante. Devant les prévisions calamiteuses pour les députés de gauche en 2017, Patrick Kanner étudie à son tour la possibilité d'emmener la liste PS dans le Nord aux prochaines sénatoriales. De quoi s'assurer un fauteuil indispensable s'il veut un jour succéder Martine Aubry à Lille ? Le silence d'or de Bercy sur Euronext Un rapport de la DGCCRF sur les pratiques anticoncurrentielles d’Euronext est toujours bloqué par Bercy. La plainte contre X pour escroquerie au jugement déposée en mars par Sébastien Robert, ancien dirigeant de l'entreprise de trading pour compte propre Alter Négo, va-t-elle enfin obliger Bercy à livrer les éléments d'une enquête sur les pratiques d'Euronext remontant à 2008 ? C'est ce qu'espèrent les avocats du trader qui estime avoir fait l'objet de procédés commerciaux discriminatoires et anticoncurrentiels par la société qui porte la bourse de Paris. Ce nouvel épisode judicaire tombe mal pour l'opérateur qui a écopé d’une amende de 5 millions d’euros de la part de l'Autorité des marchés financiers Journalistes & médias (AMF) en décembre 2015 pour avoir porté atteinte à l’intégrité du marché : Euronext a accordé un avantage de 19,2 millions € à la société de trading à haute fréquence Virtu. La plainte de Sébastien Robert ne tombe pas mieux pour le ministère de l'économie qui tente d'enterrer depuis des années l'enquête diligentée par la DGCCRF sur ces procédés et à laquelle Sébastien Robert aimerait avoir accès. La justice a pourtant condamné le ministère en 2010 à rouvrir ce dossier. Puis à nouveau trois ans plus tard, lorsque le tribunal administratif a ordonné à Bercy de communiquer le fameux rapport de la direction de la concurrence. En vain pour l'instant, le ministère ayant fait appel du jugement au Conseil d’Etat. Cette ultime plainte pourrait enfin permettre d’obtenir la réquisition par un juge d’instruction de ce document sulfureux. La FDJ plus puissante que Daech Faut-il réellement s'inquiéter des finances de Daech ? Visiblement pas, selon des hauts responsables du ministère de la défense auditionnés à huis clos à l'Assemblée nationale en février. Les finances du proto-Etat équivaudraient à peine à… un dixième du chiffre d'affaires de la Française des jeux (FDJ), soit entre un et deux milliards d'euros. La précision a eu le mérite de rassurer les députés présents. Sarkozy courtise les expatriés Vivier électoral non négligeable, les 1,6 million de Français vivant à l'étranger sont une proie de choix pour les primaires à droite. Nicolas Sarkozy a donc pris soin de rencontrer leurs représentants le 14 mars au siège du parti Les Républicains. Focus La primaire, c'est aussi au sein du syndicat de cadres CFE-CGC Un quatuor de candidats représentant les secteurs de la banque, de l'énergie, de la chimie et des télécoms sont dans les startingblocks pour succéder à Carole Couvert, présidente de la Confédération française de l'encadrement-Confédération générale des cadres (CFE-CGC). Désavouée en décembre par la CFE-CGC énergies, fédération dont elle est issue, elle ne peut briguer un second mandat à la tête de la centrale ( LLA nº1711). Parmi les prétendants à sa succession figure Alexandre Grillat, secrétaire national CFE-CGC et ancien administrateur salarié d'EDF. Face à lui, Alain Giffard, délégué SNB CFE-CGC, tiendrait la corde. Il est gérant au Tous les articles depuis 2007 sur www.LaLettreA.fr sein de la filiale banque privée du CIC (groupe Crédit mutuel). Quant au candidat de la branche chimie, François Hommeril, c'est un ancien d'Alteo (ex-Aluminium Pechiney Gardanne). Le quatrième candidat, l'outsider, est Sébastien Crozier, senior vice-président du groupe Orange ( LLA nº1694). L'idée est de faire émerger de W X 3/8 cette primaire interne un candidat unique dont l'élection sera soumise au collège des grands électeurs lors du congrès annuel les 1er et 2 juin à Lyon. Reste aux quatre prétendants à "faire le tour des popotes" des fédérations membres de la structure centrale pour les convaincre de leurs mérites respectifs avant la grand-messe lyonnaise. 17 mars 2016 - nº1722 Exemplaire destiné exclusivement à Bibliothèque - APCMA - Abonné n°AA023728 Action publique Stratégies d’entreprises Journalistes & médias Clin d’œil Matthias Fekl fait entendre une troisième voix Entre Manuel Valls et Emmanuel Macron - qui rivalisent de déclarations pour incarner le renouveau social libéral - et l’aile gauche du PS - qui réclame un retour aux fondamentaux -, le secrétaire d’Etat au commerce extérieur Matthias Fekl ( LLA nº1709) se verrait bien incarner la troisième voie sociale-démocrate. Laquelle serait à la fois en phase avec l’entreprise et partisane de la puissance publique. Deux de ses proches, le secrétaire d’Etat à l'enseignement supérieur Thierry Mandon ( LLA nº1680) et la députée Sandrine Mazetier (PS) seraient prêts à le suivre. Cette sortie du bois ne déplairait pas forcément à l'Elysée, lassé de voir l'espace médiatique saturé par le ministre de l'économie. Les balbutiements de l'Agence nationale de santé publique L’Agence nationale de santé publique (ANSP) qui centralisera toutes les missions de santé publique à partir du 1er mai a déjà trouvé son directeur de la com' : David Heard. Celui-ci dirige actuellement le département de la communication à l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES, LLA nº1691), l'une des trois agences qui constitueront l'ANSP. Par ailleurs, Didier Jourdan, universitaire spécialiste des questions de santé, prendra la tête d'une direction dédiée à la prévention et la promotion de la santé qui verra le jour au sein du nouvel organisme. Grandeur et décadence. Quel député, naguère appelé "Mon Roudoudou" par le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas, traîne désormais le surnom de "Bourrin" auprès de ses confrères de l'Assemblée ? [email protected] Vigiles armés : la Brink's inspire Beauvau Les entreprises de sécurité se positionnent sur la formation des futurs agents de surveillance armés. Les discussions s'intensifient sur le port d'armes par les agents de surveillance. Au cœur des débats qui agitent le ministère de l'intérieur et le Conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps) présidé par Alain Bauer : la formation des agents spéciaux habilités au port d'armes. Les discussions achoppent principalement sur le volume horaire des formations à dispenser. L'Union des entreprises de la sécurité privée (USP, LLA nº1713), présidée par Claude Tarlet et plus représentative des grandes entreprises, préconise un minimum de 150 heures. Son rival, Jean-Pierre Tripet, président du Syndicat nationale des entreprises de sécurité (SNES), pousse pour un seuil de 400 heures, équivalent à celui délivré pour les maîtres-chiens. Il mise sur des aides à la formation accordées par l'Etat. Les spécialistes du convoi de fonds comme Securitas, via sa filiale Loomis, et la Brink's incitent la place Beauvau à s'inspirer des formations qu'ils dispensent en interne pour leurs salariés. Leader sur ce marché et principal employeur d'agents armés ( LLA nº1432), la Brink's est particulièrement écoutée par les pouvoirs publics. Le texte gouvernemental - qui prendra la forme d'un arrêté ou d'un décret attendu pour l'été - s'appuiera sur les autorisations de port d'armes accordées au secteur du convoi de fond, pour les étendre aux gardes statiques sur certains sites. Ces permis seront accordés en fonction des missions et non par entreprises de sécurité. La propriété des armes et leur stockage reviendraient au client, la formation des agents - qui devrait inclure des tests psychologiques et des exercices au tir - sera du ressort des prestataires. Entourages Le réseau de Jean-Vincent Placé vire du vert pâle au bleu centriste Nommé secrétaire d'Etat à la réforme de l’Etat et la simplification lors du dernier remaniement gouvernemental, l’écologiste Jean-Vincent Placé se coule d'autant plus facilement dans le moule de l'exécutif qu'il a quitté Europe Ecologie-Les Verts (EELV) en août pour défendre une ligne pro-gouvernementale. S’il a emmené avec lui des proches, issus du conseil régional d’Ile-de-France et du Sénat, l'élu a conservé nombre de conseillers de ses prédécesseurs Thierry Mandon et Clotilde Valter. Côté politique, il agrège les écologistes en rupture avec EELV, via l’Union des démocrates et des écologistes (UDE) formée avec Jean-Luc Bennahmias. Sa défense de la loi travail première mouture montre sa loyauté envers Manuel Valls, tout en assumant une ligne de plus en plus centriste. •Des franciliens dans la place. Jean- Vincent Placé a fait venir quelques proches dans son cabinet comme son ancienne collaboratrice au Sénat Laure Lechatellier. Membre du Conseil économique, social et environnemental (CESE), cette conseillère régionale Ile-de-France (20102015), ex-EELV, a été nommée conseillère spéciale. Le secrétaire national PS aux institutions Laurent Dutheil prend le titre de "dircab" adjoint. Si l’ancien conseiller régional Christophe Rossignol s'occupe de la com', le fidèle Laurent Payet ( ENT nº78), à la tête de l’agence LP, n’est jamais loin. L’ex-secrétaire générale du groupe écolo au Sénat, Fiona Texeire, assure de son côté les fonctions de chef de cabinet. •Les "ex" de Mandon et Valter. Pas de chasse aux sorcières avec Jean-Vincent Placé : la plupart des conseillers technos de ses prédécesseurs au ministère ( LLA nº1689) sont restés. Pascal Otheguy, "dircab" adjoint, a été promu directeur de cabinet. Mireille Colas, conseillère performance et économies, a conservé son titre. Même chose pour Cédric Grail, chargé des territoires, et Boris JametFournier, jeune conseiller numérique passé par La Netscouade. Tous les articles depuis 2007 sur www.LaLettreA.fr W X •Des amis écologistes et centristes. Jean- Vincent Placé continue de construire son Union des démocrates et des écologistes avec les ex-Modem Jean-Luc Bennahmias et Christophe Madrolle. Il a d’ailleurs nommé Mathieu Cuip, proche des leaders du Front démocrate, chef de cabinet adjoint. Chaque semaine, JeanVincent Placé retrouve les autres ministres écolos du gouvernement Emmanuelle Cosse et Barbara Pompili ainsi que le député François de Rugy pour assurer une veille des sujets environnement. Le quatuor a ainsi contribué au retrait de l’amendement mettant fin à la notion de préjudice écologique dans la loi sur la biodiversité. Dans la galaxie EELV, le secrétaire d’Etat a gardé des liens avec le député Denis Baupin à qui il a confié une mission sur la simplification des procédures éoliennes. Au Sénat, si le torchon brûle avec la sénatrice Esther Benbassa, les rapports sont plus apaisés avec la présidente du groupe écolo Corinne Bouchoux. L’activisme du nouveau secrétaire d'Etat pour le maintien du groupe au Sénat, après son départ, n’y est pas étranger. 4/8 17 mars 2016 - nº1722 Exemplaire destiné exclusivement à Bibliothèque - APCMA - Abonné n°AA023728 Action publique L'informatique fait bugger le comex d'Engie L'ardoise du plan de développement informatique avorté agite la direction d'Engie. Le chat organisé le 7 mars par la direction d'Engie pour rassurer les salariés sur l'harmonie régnant à la tête de l'entreprise ( LLA nº1717) et sur la pertinence de la nouvelle organisation a manqué son but. Les débats virtuels ont viré au cauchemar : ralentissements informatiques, faible débit et coupures ont largement perturbé les échanges. Un bug regrettable pour le PDG Gérard Mestrallet et pour la DG Stratégies d’entreprises Journalistes & médias déléguée Isabelle Koccher qui voulaient faire de cette opération un signe de la transition digitale dont Engie se veut le chantre. Les dysfonctionnements ont même contraint le secrétaire général Pierre Mongin à devoir s'en expliquer auprès d'eux. Pour autant, cet incident n'est que la partie émergée des difficultés rencontrées par l'informatique du groupe depuis sa filialisation en 2013, sur laquelle les syndicats avaient déposé un droit d'alerte. Au cœur du sujet : le coût de l'échec du plan de développement informatique du groupe, lancé en 2012 et stoppé en 2015, avant d'être revu à la baisse ( LLA nº1715). Dès l'automne 2014, un audit interne destiné au comex avait pourtant déjà pointé les risques techniques et les dérives économiques du projet, déplorant le manque de rigueur dans le suivi financier, la comptabilisation indue de gains anticipés et les conséquences de ces ratés sur la réussite du plan à moyen terme d'Engie pour 2017 ! Au bout du compte, la filiale GSIT affiche 51 millions d'euros de pertes et aura besoin d'une recapitalisation par le groupe. Le nouveau cap fixé par le DSI Yves Le Gélard inquiète par ailleurs les salariés, contraints de candidater pour leur propre poste ( LLA nº1709). Sans compter que l'organisation du groupe en 24 business units (BU) va continuer à réduire la surface de GSIT : la décentralisation géographique oblige de fait chaque BU à reconstituer ses propres équipes informatiques dédiées. Enfin, la mission digitale confiée au chief digital officer (CDO) Marc Florette, en vue notamment de jeter les bases de la future transition numérique du groupe, n'a guère pris d'ampleur avec la réorganisation. Elle repose toujours sur un effectif de… deux personnes. Euro-croissance : une V3 sur la table Les assureurs tentent une troisième version du texte censé inciter les épargnants à choisir l'assurance-vie euro-croissance. Et de trois ! C’est donc une nouvelle option que la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA) a soumis ces jours-ci à Bercy pour tenter de favoriser le transfert d’épargne de contrats d’assurance-vie traditionnels en euros vers les nouveaux contrats euro-croissance, au quasi point mort depuis leur création. Cette V3 intervient après l'abandon des options précédentes ( LLA nº1707), en raison de l'opposition d'associations comme la Faider (Fédéra- Béhard passe de l'atome au ciment tion des associations indépendantes de défense des épargnants pour la retraite). Près de 1 300 courriers de protestation d’épargnants avaient été envoyés à Bercy. Si l’AFER (Association française d’épargne et de retraite) et l'association d’assurés pour la retraite Agipi - liée à Axa - pourraient être favorables à cette mouture, le texte ne fait toujours pas l’unanimité. Plusieurs assureurs jugent qu'elle présente des risques juridiques et qu'elle pèserait négativement sur les performances des contrats en euros. Enfin, la V3 reste complexe. La notice explicative est si technique que même les experts peinent à la comprendre. Les bisbilles à la tête du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) ont apparemment eu raison de la patience de Christophe Béhar ( LLA nº1718). Le chef de la direction de l'énergie nucléaire de l'organisme, qui ne cachait pas son intention de quitter le commissariat, pourrait gagner les rangs de Fayat. Le numéro quatre français du BTP, dirigé par Laurent Fayat, ferait ainsi une belle prise. Christophe Béhar pourrait l'aider à se développer à l'étranger, où le groupe réalise pour l'instant un peu plus du tiers de son chiffre d'affaires (3,4 milliards €). Atos se pose en protecteur des lanceurs d'alertes En réponse à notre article intitulé Code éthique format pocket chez Atos ( LLA nº1721), le groupe Atos affirme respecter une "confidentialité absolue" dans le processus d'alerte mis en place dans son entreprise. Selon la société, seule l'équipe compliance a accès à l'identité de la personne à l'origine d'une alerte grâce à un formulaire protégé par un chiffrement. Les lanceurs d'alertes garderont aussi un droit d'accès et de rectification aux données personnelles collectées. L'expression adéquate serait donc plutôt "confidentialité garantie" dans la mesure où le dispositif n'intègre pas les dénonciations anonymes. Atos a aussi tenu à préciser que le nouveau code éthique évoqué avait été soumis à la consultation des représentants du personnel. Si le CCE de Bull a été sollicité pour donner son avis, la direction du comité d'entreprise d'Atos Infogérance envoie un message divergent. Le code d’éthique n’ayant pas vocation à modifier les conditions de travail des salariés, il n’est pas soumis à une consultation préalable des organisations syndicales. Le temps de travail corrigé par Altran Condamné pour des heures sup' non payées, Altran a revu ses modalités de temps de travail. Un changement déjà sujet à caution. Le groupe Altran présidé par Dominique Cerutti a négocié un accord délicat sur le temps de travail, que seules la CFDT et la CFE-CGC ont paraphé. Le sujet est d'autant plus sensible que le groupe a été condamné en appel à l'automne, puis en cassation, pour des heures supplémentaires non payées ( LLA n°1689). L'accord de 1999 dans la branche Syntec prévoit que les informaticiens en mission, avec un forfait hebdomadaire de 38 h 30, ne peuvent pas recevoir un salaire annuel inférieur au plafond annuel de la sécurité sociale (PASS), soit 38 616 euros ( LLA n°1709). Or le nouvel accord Altran, piloté par le directeur des affaires sociales Arnaud Billard, crée une catégorie dérogatoire pour les informaticiens rémunérés sous le PASS, dont les horaires vont de 36 h 30 à 38 heures assortis de 10 RTT. Par défaut, ces salariés passeront aux 35 heures sans RTT, à moins de signer l'avenant. La CGT déconseille de basculer sur ce régime. Résultat : aux centaines de dossiers sur les heures sup' pas encore jugés risquent de s'ajouter des saisines en référé des prud'hommes. Tous les articles depuis 2007 sur www.LaLettreA.fr W X 5/8 17 mars 2016 - nº1722 Exemplaire destiné exclusivement à Bibliothèque - APCMA - Abonné n°AA023728 Action publique Stratégies d’entreprises Les antennes orphelines de Bouygues telecom La majeure partie des équipements du réseau mobile de l'opérateur risquent de ne pas intéresser son repreneur Orange. Les milliers de sites et autres équipements télécoms de l'actuel réseau de Bouygues telecom (BT) pourraient bien devenir un problème financier pour Orange. L'opérateur historique qui se rapproche de BT n'a pas besoin de ces antennes, sa couverture de l'Hexagone étant la meilleure. Le concurrent Free mobile se présente donc comme le seul acquéreur potentiel. Mais la filiale d'Iliad n'entend pour l'instant en racheter qu'un petit millier, en vue de compléter son maillage. Le directeur technique de Free Rani Assaf se montre particulièrement vigilant sur ce sujet. Problème : ces milliers de sites utilisés par Bouygues telecom Dassault met son Talisman au sec C'est bientôt l'heure de l'entretien pour la péniche Talisman de Dassault aviation, amarrée en face du siège du groupe à Saint-Cloud (92). Elle servira pour la présentation des résultats semestriels en juillet, avant de partir se mettre au sec pour travaux externes sur la coque à la fin de l'été. Amarré depuis 2002, le Talisman sert avant tout pour les déjeuners privés des cadres supérieurs du groupe et leurs invités. Plusieurs cabines ont été transformées en salons privatifs, tandis que l'ancienne soute accueille journalistes et analystes lors des présentations de résultats. entrent dans le cadre de contrats de location de longue durée avec des bailleurs comme TDF ou FPS Towers. A défaut de repreneur, Orange devrait alors provisionner plusieurs centaines de millions d'euros de loyers pour dédommager les propriétaires des emplacements. Autre zone d’ombre du rapprochement : le devenir des équipements proprement dits installés sur les sites qui seraient boudés à l'issue du rapprochement. Le risque ? Qu'ils soient finalement remisés, faute d'acquéreur. Pas sûr que Free Mobile ne mette de la bonne volonté et en reprenne beaucoup. Son réseau est fourni par Nokia, tandis que celui de Bouygues telecom repose sur du matériel Huawei et Ericsson. Sans être incompatible, cette disparité de fournisseurs permettra vraisemblablement à Free de faire la fine bouche dans les négociations. GE : Pécresse et Macron sollicités par les syndicats Parallèlement au démarrage de la restructuration des effectifs liée à la reprise des activités énergie d'Alstom par General Electric (GE), les syndicats de l'entreprise en appellent aux pouvoirs publics. En vue du plan social, qui prévoit la suppression de 765 postes au sein de l'ex-Alstom ( LLA nº1713), la CFDT, la CFE-CGC et la CGT doivent rencontrer Emmanuel Macron à Bercy fin mars. Objectif : s'assurer de la vigilance de l'Etat sur les 1 000 recrutements promis par GE d'ici fin 2018, alors même que le PDG Jeff Immelt vient d'annoncer qu'il comptait doubler son budget consacré aux restructurations en 2016. Même sollicitation des syndicats auprès de la nouvelle présidente de la région Ile-deFrance - où sont situés plusieurs sites du groupe concernés par le PSE - qui n'a pas encore répondu à la demande. L'occasion pour Valérie Pécresse d'évoquer le sujet avec son époux Jérôme Pécresse, président de GE Renewable Energy ? Combiwest dans le viseur de Novatrans Les dépouilles du numéro 3 du transport combiné Combiwest pourraient intéresser les leaders. Novatrans, filiale du prestataire logistique Groupe Charles André présidé par Delphine André, et T3M, affilié au transporteur TAB, seraient sur les rangs pour la reprise de Combiwest. Le tribunal de commerce de Brest a placé l'entreprise - bras armé ferroviaire des agriculteurs bretons - en redressement judiciaire le 26 janvier. Filiale du premier groupement de producteurs de légumes, la SICA SaintPol-de-Léon pilotée par le bonnet rouge Jean-François Jacob, Combiwest a accumulé un passif important, notamment des arriérés de péages vis-à-vis de SNCF Journalistes & médias réseau. Sa reprise dans le cadre d'une procédure judiciaire, qui permet de faire table rase des dettes, serait un atout de taille pour les concurrents. La démission surprise de Delphine André de la présidence du Groupement national du transport combiné (GNTC) constitue un autre élément clé du dossier. La patronne de Novatrans, qui présidait l'organisation à laquelle adhère T3M et Combiwest, a annoncé en interne début mars son départ pour "raisons personnelles". La dirigeante a désormais les mains libres pour négocier la reprise de Combiwest à la barre du tribunal de commerce. Son départ précipité du GNTC ( LLA nº1651) confirme que la greffe n'a pas pris avec les adhérents de celui-ci. Ella Factory met de l'orange amère chez Campari C'est Clément Léonarduzzi, PDG d'Ella Factory, qui a été choisi par Campari pour accompagner l'OPA de l'entreprise sur Grand Marnier lancée mi-mars. Une seconde expérience franco-italienne puisque qu'il avait déjà accompagné le gazier SNAM ( LLA nº1578) dans le rachat des activités de TIGF à Total en 2013. Focus Jean Botti victime d'une cabale digitale chez Airbus Group ? A la fin du mois, Jean Botti, directeur général délégué technologie et innovation d'Airbus Group, quittera la société d'aéronautique et de défense pour prendre les rênes de la stratégie et de l'innovation chez l'équipementier électrique hollandais Philips. Après dix ans passés chez Airbus, le changement d'horizon peut paraître normal. Toutefois, le virage à 180 degrés vers le digital lancé en mai 2015 par le patron Tom Enders semble avoir accéléré les choses. Jean Botti n'a jamais caché en interne avoir plus d'appétence pour l'avion tout électrique E-Fan ( LLA nº1690) ou pour la réflexion sur le lancement d'un nouvel avion dans la gamme A 350 plutôt que pour les problé- Tous les articles depuis 2007 sur www.LaLettreA.fr matiques numériques pures et dures. Un positionnement qu'a mis à profit en interne le secrétaire général Marc Fontaine pour récupérer le dossier du digital. L'ancien responsable des fusions et acquisitions d’Aerospatiale - avant l'intégration de celle-ci dans EADS - a l'oreille du PDG, avec qui il a travaillé au sein de la division W X 6/8 défense, et celle de Fabrice Brégier qu'il a côtoyé chez l'ex-Eurocopter. Jean Botti s'envole avant d'avoir parachevé la refonte des centres mondiaux de recherche et de technologies (R&T) de l'entreprise. La réorganisation d'Airbus Group Innovations ( LLA nº1691) qui abrite les unités R&T est en cours depuis septembre. 17 mars 2016 - nº1722 Exemplaire destiné exclusivement à Bibliothèque - APCMA - Abonné n°AA023728 Action publique Stratégies d’entreprises Journalistes & médias Clin d’œil Voltalis reprend son autonomie La collaboration entre la société Voltalis et le duo David Corchia-Pâris Mouratoglou a pris fin en février. Ces derniers étaient entrés en 2013 dans le capital de l'entreprise fondée par Pierre Bivas et spécialisée dans l'effacement de la consommation électrique chez les particuliers. Ces anciens patrons d'EDF énergies nouvelles - qui avaient réalisé une très belle opération financière en revendant leurs actions à EDF ( LLA nº1588) - ont revu les termes de la participation que détenait leur holding luxembourgeoise Eren dans Voltalis. L'occasion pour la PME de revenir vers une stratégie plus axée sur l'innovation dans un contexte porteur pour la transition énergétique. Samsung a investi 2,7 millions d'euros dans Sigfox Ce sont finalement près de 2,7 millions € que le coréen Samsung a investi dans la start-up toulousaine Sigfox, via Samsung Ventures Investment Corporation. L'arrivée au capital du conglomérat asiatique avait été annoncée à grand renfort de communication en juin 2015, sans que le montant ne soit révélé. Xavier Drilhon, nommé directeur général délégué en août aux côtés du DG Ludovic Le Moan, a pour sa part souscrit des actions à hauteur de 375 000 € dans cette société spécialisée dans les objets connectés ( LLA nº1721) et dont le CA est présidé par Anne Lauvergeon. Comme sur des roulettes. Quel magistrat aux dossiers très médiatiques, dont le frère fait partie des hauts cadres de PSA Peugeot Citroën, vient de racheter une société spécialisée dans le négoce de pièces détachées automobiles ? [email protected] Dassault aviation a le blues du drone Les ratés du Falcon 5X et les atermoiements des Indiens sur le Rafale rendent le décollage du drone européen d'autant plus pressant pour l'avionneur. Dassault aviation ronge son frein. Un drone de combat européen ? Pas avant 2017, année où la construction de prototypes devrait débuter en amont d'un premier bilan technique en 2020. Paris et Londres ont convenu d'injecter 2 milliards d'euros dans le projet le 3 mars, à l'occasion du sommet franco-britannique d'Amiens. Ce coup d'accélérateur qui fait écho à la déclaration d'intention signée en mai 2015 par Paris, Berlin et Rome de développer ensemble un drone de moyenne altitude et de longue endurance ( LLA nº1677) se faisait attendre du côté de l'avionneur. Celui-ci ne voit venir aucune commande des pouvoirs publics, bien qu'il ait achevé l'été dernier la campagne d'essais en vol de son démonstrateur de drone de combat nEUROn. Or, l'absence de ce relais de croissance se fait déjà sentir chez l'industriel, dont le PDG Eric Trappier doit faire face aux turbulences commerciales traversées par sa branche aviation civile. Fragilisé par les difficultés que rencontre Safran dans le développement du moteur Silvercrest censé équipé son nouvel avion d'affaires Falcon 5X ( LLA nº1707), Dassault ne doit le maintien du plan de charge de ses sites de production qu'aux 24 Rafale commandés par le Qatar (6,3 milliards €) et aux 24 autres vendus à l'Egypte (5,2 milliards €). Les trois premiers avions de combat livrés aux Egyptiens ayant été prélevés sur le contingent prévu pour l'armée de l'air française, les carnets de commande des usines n'en ont ressenti aucun effet bénéfique. La cadence y est donc toujours bloquée sur deux Rafale par mois. Il ne faudrait pourtant pas grandchose pour passer à trois aéronefs, juste une signature au bas d'un contrat de 36 Rafale avec New Delhi… qui se fait toujours attendre. Entourages Iran : match retour pour Renault et PSA Peugeot Citroën C'est peu dire que PSA Peugeot Citroën et Renault courtisent les constructeurs automobiles iraniens Saipa et Iran Khodro (IKCO) ainsi que leurs PDG respectifs Mehdi Jamali et Hashem Yeke Zare. Un accord de coentreprise à 50-50 a été signé le 28 janvier entre PSA et IKCO pour produire et pour commercialiser des Peugeot 208, 2008 et 301. Renault, pour sa part, semble proche d'un accord pour racheter des actions du fabricant automobile Pars Khodro. Dirigée par Nasser Aghamohammadi, l'entreprise est détenue à 51% par Saipa et à 49% par l'Etat iranien. Mais le temps presse. Les sud-coréens Kia et Hyundai, l'allemand Volkswagen et le suédois Scania AB font la queue pour se tailler, eux aussi, une part des ventes qui pourraient passer d'un million de véhicules en 2015 à deux millions d'ici 2020. •Rattraper le retard côté PSA. Bernard Cambier, directeur des opérations pour la région Afrique-Moyen-Orient-Inde chez Renault, et Jean-Christophe Quémard, responsable chez PSA de la zone Moyen-Orient-Afrique, ne partent toutefois pas avec le même handicap dans cette course ( LLA nº1708). En se retirant d'Iran en 2012 sous la pression de son partenaire américain General Motors, PSA s'est désengagé de son deuxième marché le plus important à l'époque (450 000 automobiles en 2011). Pour regagner du terrain, Carlos Tavares, président du directoire du groupe, a dû sortir le carnet de chèques le 28 janvier. Il s'est engagé à investir localement 400 millions d'euros sur les cinq prochaines années en capacités industrielles et de R&D. Les premiers véhicules sortiront des lignes de production de l’usine Iran Khodro au second semestre 2017. Outre Jean-Christophe Quémard, le chantier iranien devrait être suivi de près par Maxime Picat, chargé de piloter la marque Peugeot au niveau du groupe, et par Yves Bonnefont, son homologue sur la marque DS dont l'arrivée en Iran a également été annoncée en 2015. La République islamique pourrait ainsi servir de laboratoire au repositionnement de ces marques dans les pays émergents. Tous les articles depuis 2007 sur www.LaLettreA.fr W X •Conserver son avance pour Renault. Mais d'ici là au sein de la marque au losange, les équipes de Peyman Kargar auront peut-être fait la différence. Le vice-président de la région Afrique, Moyen-Orient et Inde du groupe est aussi le DG de la JV Renault Pars. Celle-ci a été fondée dès mars 2004 par Renault (51%) et une troïka d'actionnaires bâtie autour des pouvoirs publics, de Saipa et d'Iran Khodro. En 2012, Renault détenait environ 10% du marché automobile iranien, soit une production d'environ 100 000 véhicules par an. L'objectif fixé par Bernard Cambier à Peyman Kargar est de regagner ces 10% et de les porter à 20% d'ici 2020. Avant de devenir l'homme fort de Renault dans la République islamique en 2010, ce dernier avait été mis à l'épreuve par le patron de Renault Carlos Ghosn. Celui-ci l'avait chargé d'améliorer la performance des fonctions support du groupe. Aujourd'hui, le dirigeant navigue entre Téhéran et le quartier général du fabricant pour le Moyen-Orient installé à Dubaï, dans la zone franche de Jebel Ali, face au port iranien de Bandar Abbas. 7/8 17 mars 2016 - nº1722 Exemplaire destiné exclusivement à Bibliothèque - APCMA - Abonné n°AA023728 Action publique Tamedia, le suisse qui ne veut pas mettre les pieds en France L'éditeur helvétique à la santé insolente est courtisé en France où il refuse pour l'instant d'investir. Le groupe de presse suisse Tamedia (La Tribune de Genève, 24 Heures, Le Matin) a doublé son bénéfice net à 300 millions d'euros pour un CA d'1 milliard € en 2015. Son nom est souvent cité en France comme repreneur potentiel d'EBRA (L'Est républicain…). Outre sa proximité géographique, sa capacité intégratrice devrait logiquement le conduire à cibler le pre- Stratégies d’entreprises mier éditeur français. Mais ce scénario se heurte au scepticisme des actionnaires alémaniques face aux mauvais résultats du pôle presse du Crédit mutuel. L'héritier du groupe, Pietro Supino ( LLA nº1588), qui a doublé la taille de son empire en moins de dix ans, ferait merveille en France. Il a construit son groupe en mutualisant fonctions support et productions éditoriales. Ses performances sur le digital - 39% du résultat opérationnel - après le rachat de plateformes d'annonces sont tout aussi atypiques dans la presse européenne, tandis que l'intégration de la société de planification Doodle conforte ses positions numériques. Côté presse régionale, qui représente 50% de son CA et dégage une rentabilité de 18%, le suisse compte racheter le Basler Zeitung. Malgré les appels du pied, Pietro Supino n'investira pas dans l'Hexagone. Alors qu'il édite 20 Minutes, il n'a pas voulu prendre le relai de Schibsted en France, préférant investir dans MetroXpress au Danemark. La chaîne d'info publique, tremplin de France 24 La collaboration de France 24 à la future chaîne publique d'information en continu doit servir ses intérêts à l'international. Marie-Christine Saragosse, présidente de France médias monde (FMM), est pragmatique. Officiellement, elle adhère au projet de Delphine Ernotte, patronne de France télévisions, de "passer de l'émotion à la compréhension" grâce à la future chaîne publique d'information en continu dont le lancement est prévu le 1 er septembre ( LLA nº1714 ). Officieusement, elle compte sur le nouveau média pour doper la notoriété hexagonale de sa filiale France 24. Dirigée par Marc Saikali depuis octobre 2012, la société qui diffuse ses programmes en français, en anglais et en arabe fournira des contenus de minuit à six heures du matin à la nouvelle chaîne ( LLA nº1709). Vouloir rayonner plus largement en Abonnement annuel 995 € 46 numéros + L’édition en ligne + Les alertes par e-mail + Les archives depuis 2007 + L’application mobile Journalistes & médias France peut surprendre pour un média censé conquérir des spectateurs au-delà de l'Hexagone. Mais l'amélioration de sa visibilité nationale a pour but de renforcer son image à l'international, notamment auprès des opérateurs qui proposent des bouquets sur le continent africain, marché stratégique pour France 24. L'Afrique a entamé sa migration vers la télévision numérique terrestre (TNT). La société audiovisuelle, qui a réuni 50,9 millions de téléspectateurs hebdomadaires en 2015, doit être à bord de ces futures offres si elle veut concurrencer ses rivaux comme la BBC, CNN et Al-Jazeera présents en force sur place. Actuellement, France 24 figure dans les offres basiques des box des opérateurs téléphoniques tels que Free, SFR et Bouygues. Elle est également accessible via le canal 33 de la TNT francilienne. Cette couverture a minima pourrait la désavantager vis-à-vis de ses clients étrangers, si elle perdurait. Azoulay drague les éditeurs La ministre de la culture Audrey Azoulay a reçu à déjeuner le 14 mars le bureau du Syndicat national de l'édition ( LLA nº1679). Une façon de se démarquer de Fleur Pellerin qui n'avait pas pris le temps de les convier rue de Valois. En plein Salon du livre à Paris, Audrey Azoulay a soigné sa com' et a fait diffuser sa photo posant dans la fameuse librairie Tschann de la capitale. Gérolami de Sud Ouest à Paris ? Olivier Gérolami, président du Groupe Sud Ouest, abandonne son bureau du siège du quotidien bordelais avec vue imprenable sur la Garonne. Il le cède à l'incubateur de start-up qu'il installe au sein du journal. De quoi alimenter les interrogations internes sur ses intentions de briguer la succession de Jean Viansson Ponté à la tête de l'Union de la presse en région. Patrick Drahi aime la pierre suisse Patrick Drahi, propriétaire d'Altice, investit dans l'immobilier helvétique. Il vient de débourser 25 millions € environ pour acheter une maison jouxtant sa demeure familiale de Cologny, près de Genève. L'opération a été réalisée via la société Yafit SARL, établie chez Altice. L'occasion pour lui de se rapprocher de son bras droit Armando Pereira, propriétaire à Lausanne. L'avenir de Nice-Matin dans les mains de Nethis ? Les tractations se poursuivent autour de Nice-Matin. Si l'homme d'affaires francolibanais Iskandar Safa semble prendre du champ sur le dossier, tout comme le président de Fiducial, Christian Latouche, le Belge Stéphane Moreau, patron de Nethys, reste en embuscade ( LLA nº1704). Il pourrait pactiser avec les sociétaires de la société coopérative d'intérêt collectif du quotidien pour une reprise commune. Mais à la condition qu'il récupère l'intégralité du capital de Var-Matin, autre titre du groupe. Plus d'héritier à Centre-France C'est un départ qui fait jaser : Damien Caillard, fils des propriétaires du groupe Centre-France, quitte le navire. Il se lance dans le business des start-up digitales après s'être occupé du développement des titres du groupe de presse. La lettre A est éditée chaque semaine par Indigo Publications. X Directeur de publication : Maurice BOTBOL X Directeur de la rédaction : Philippe VASSET X Rédactrice en chef : Marion DEYE ([email protected]) X Chefs de rubrique : Thibault LEROUX, Emmanuelle SERRANO X Journaliste : Octave BONNAUD X Tél : 01 44 88 54 94 X Fax : 01 44 88 57 33 X www.LaLettreA.fr © 2014 - Reproduction interdite dans tout format, papier ou électronique X ISSN : 1151-1540 X Commission paritaire : 1220 W 90643 X Imprimerie : Pérolle, 93400 Saint-Ouen X Maquette conçue par Rampazzo & associés X Autres publications : PresseNews, Intelligence Online, La Lettre du Continent, La Lettre de l’Océan Indien, Maghreb Confidentiel, Africa Energy Intelligence, Africa Mining Intelligence, Africa Confidential (éd.française). 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