Samedi 10 et dimanche 11 mars Le Jardin des Voix 2007 L e J ard

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Samedi 10 et dimanche 11 mars Le Jardin des Voix 2007 L e J ard
Samedi 10 et dimanche 11 mars
Le Jardin des Voix 2007
Dans le cadre du cycle L’Europe baroque
Du lundi 5 au mardi 13 mars 2007
Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert,
à l’adresse suivante : www.cite-musique.fr
La librairie-boutique reste ouverte jusqu’à la fin de l’entracte.
Un stand de vente est disponible dans le hall à l’issue du concert.
Le Jardin des Voix 2007 | Samedi 10 et dimanche 11 mars
Jean-Philippe Billarant,
Président du Conseil d’administration
Laurent Bayle,
Directeur général
Cycle L’Europe baroque DU LUNDI 5 AU MARDI 13 MARS
L’Europe baroque
De 1600 à 1750 (mort de Johann Sebastian Bach) se situe la période appelée « baroque »
en musique. Tout commence en Italie où se produit une véritable révolution esthétique avec
la naissance de l’opéra (à Florence) et de l’oratorio (à Rome), l’essor de la musique instrumentale
(à Venise), et surtout une individualisation de l’expression qui rompt avec l’harmonie des sphères
de la Renaissance. Ces nouveautés ne tardent pas à gagner l’Europe entière qui, ainsi, joue et chante
un langage commun. Chaque pays garde néanmoins certaines de ses composantes identitaires
comme le choral dans l’Allemagne luthérienne ou le mask en Angleterre.
Seule la France résiste avec ténacité à l’invasion du style italien, tout particulièrement durant
le règne de Louis XIV où le puissant monarque veut imposer l’hégémonie de son pays aussi bien
sur le plan politique que dans le domaine artistique. La France affiche alors un fier isolationnisme
même si celui-ci, au fil du temps, devient plus apparent que réel. En effet, les compositeurs français,
bien que persuadés de la qualité et de l’originalité de leur musique – douce et délicate, respectueuse
de la langue –, méprisant les formes instrumentales qu’ils estiment incapable d’exprimer quoi que
ce soit, sont en même temps attirés par les harmonies et les couleurs plus épicées que peuvent
leur offrir leurs voisins ultramontains. Mais ils ne doivent pas proclamer haut et fort ce penchant.
Ainsi François Couperin est quasiment forcé de recourir à un patronyme italien pour faire admettre
ses sonates composées dans le style de Corelli et il faudra attendre Jean-Marie Leclair pour que
le répertoire de violon français obtienne ses lettres de noblesse. L’anecdote témoigne de l’âpreté
des joutes qui opposent les partisans respectifs des deux styles au sein du pays et qui éclateront
publiquement avec la Querelle des Bouffons en 1752 et les écrits polémiques de Jean-Jacques
Rousseau contre la musique française. Au XVIIIe siècle, le style français irrigue pourtant lui aussi
les courants européens, que ce soit l’ouverture « à la française » inventée par Lully ou la suite
de danses que cultivent aussi bien Bach et Telemann que Haendel.
De tous les compositeurs de l’époque baroque, celui qui mérite le mieux le titre de musicien
européen est précisément Georg Friedrich Haendel, né en Saxe le 23 février 1685, la même année
que Bach, et naturalisé anglais en 1727. Après avoir été organiste à Halle, puis maître de clavecin
dans l’orchestre de l’Opéra de Hambourg, Haendel se rend en Italie où pendant trois ans et demi,
il parcourt Florence, Rome et Venise. Ici et là, il étudie les oratorios de Carissimi, les œuvres
instrumentales de Domenico Scarlatti, et surtout les opéras d’Alessandro Scarlatti. Auréolé de
sa gloire italienne, il s’installe définitivement en Angleterre où il écrit la partie la plus considérable
de son œuvre : trente-cinq opéras et vingt oratorios d’inspiration ultramontaine, sans pour autant
éclipser les influences française (les ouvertures de ses opéras, les suites de clavecin), allemande
(choral et écriture pour clavier) et même anglaise (par exemple le hornpipe de sa Water Music).
Ce brassage des styles fait la richesse et la vitalité de la musique baroque ; il lui a permis d’être,
durant un siècle et demi, un terrain d’expérimentation d’où émergeront des chefs-d’œuvre,
mais aussi les formes futures de la musique savante, opéra, sonate ou concerto.
Catherine Cessac
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LUNDI 5, LUNDI 12
ET MARDI 13 MARS, 19H
CONSERVATOIRE DE PARIS
SAMEDI 10 MARS, 11H
Version jeune public
Georg Friedrich Haendel
Alcina
Orchestre, Solistes et choristes
du Département des disciplines
vocales, Junior Ballet contemporain
du Conservatoire de Paris
Nicolau de Figueiredo, direction
Emmanuelle Cordoliani, mise en scène
Victor Duclos, chorégraphe
SAMEDI 10 MARS, 15H
Forum Itinéraires du violon
dans l’Europe baroque
15H : Table ronde
Animée par Frank Langlois, musicologue
Avec Jean-Frédéric Schmitt, luthier,
Hélène Schmitt, violoniste,
Charles Besnainou, acousticien au
Laboratoire d’Acoustique Musicale
17H30 : Concert
Hélène Schmitt, violon
Gaetano Nasillo, violoncelle
Jörg-Andreas Bötticher, fac-similé du
clavecin Jean-Claude Goujon 1743 et facsimilé du clavecin Carlo Grimaldi 1703*
MERCREDI 7 MARS, 20H
Le baroque revisité
Œuvres de Giuseppe Tartini, Gaetano
Pugnani, Jean-Marie Leclair, Niccoló
Paganini, Igor Stravinski, Alfred
Schnittke et Maurice Ravel
Régis Pasquier, violon Antonio
Stradivari « Le Davidoff » 1708,
violon Nicolas Lupot 1803,
violon Geoges Chanot ca.1820*
Robert Levin, piano Érard muni
d’un luthéal ca. 1900*
VENDREDI 9 MARS, 20H
SAMEDI 10 MARS – 14H30
DIMANCHE 11 MARS – 14H30
SAMEDI 10 MARS, 20H
DIMANCHE 11 MARS, 16H30
Le Jardin des Voix
L’académie des Arts Florissants pour
les jeunes chanteurs
Œuvres de Claudio Monteverdi,
Biagio Marini, Giacomo Carissimi,
Francesco Cavalli, Georg Friedrich
Haendel, Niccoló Piccinni
et Joseph Haydn
Les Arts Florissants
Sonya Yoncheva,
Francesca Boncompagni,
Claire Meghnagi, Laura Hynes Smith,
Amaya Dominguez, Michal Czerniawski,
Nicholas Watts, Juan Sancho,
Pascal Charbonneau, Jonathan Sells,
solistes du Jardin des Voix
William Christie, direction
Elsa Rooke, mise en espace
Concert-promenade L’Europe baroque
La Belle Danse - XVIIe siècle
MARDI 13 MARS, 20H
Naïk Raviart, Hélène Raviart, danseuses
François Lazarevitch, flûtes, musette
Œuvres de Jean-Marie Leclair,
Antonio Vivaldi, Giuseppe Valentini,
L’Europe du clavecin
Georg Muffat et Arcangelo Corelli
Yvan Garcia, clavecin
fac-similé Vincent Tibaut, 1691
Les Folies Françoises
Patrick Cohën-Akenine, violon, direction
Texte et musique du XVIIe siècle français Ensemble 415
Chiara Banchini, violon, direction
Ensemble la Rêveuse
Julie Hassler, comédienne, soprano
Florence Bolton, viole de gambe
Benjamin Perrot, théorbe
François Couperin
Apothéose de Lully
Apothéose de Corelli
Musique populaire, musique classique
José Canalès, ténor, castagnettes
Manuel de Grange, guitare baroque,
Florence Malgoire, Alice Pierot, violons théorbe
Guido Balestracci, viole de gambe
Benjamin Perrot, théorbe
Blandine Rannou, clavecin Andreas
Rukers/Pascal Taskin 1646/1780*
Benjamin Lazar, récitant
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SAMEDI 10 MARS – 20H
DIMANCHE 11 MARS – 16H30
Salle des concerts
Le Jardin des Voix 2007 – 3e édition
Claudio Monteverdi (1567-1643)
« Questi vaghi concenti » – extrait du Ve livre de madrigaux
Pascal Charbonneau, Juan Sancho, Sonya Yoncheva, Jonathan Sells
« Io mi son giovinetta » – extrait du IVe livre de madrigaux
Claire Meghnagi, Amaya Dominguez, Michal Czerniawski, Nicholas Watts, Jonathan Sells
Biagio Marini (1597-1665)
Passacaglia pour orchestre
Claudio Monteverdi
« Mentre vaga angioletta » – extrait du VIIIe livre de madrigaux
Juan Sancho, Pascal Charbonneau
Giacomo Carissimi (1605-1674)
« Tra più riposti » – cantate pour 3 voix avec ritournelles
Laura Hynes Smith, Francesca Boncompagni, Jonathan Sells
Claudio Monteverdi
« Dal mio Permesso amato » – air de la Musica extrait du prologue de l’Orfeo
Claire Meghnagi
Pier Francesco Cavalli (1602-1676)
« Lucidissima face » – extrait de La Calisto, Acte II, scène 1
Michal Czerniawski
Claudio Monteverdi
Lamento della Ninfa : « Non havea Febo ancora » – extrait du VIIIe livre de madrigaux
Francesca Boncompagni, Juan Sancho, Pascal Charbonneau, Jonathan Sells
« Possente Spirto » – extrait d’Orfeo, Acte III
Nicholas Watts
« Pur ti miro » – extrait de L’Incoronazione di Poppea, Finale de l’Acte III
Sonya Yoncheva, Michal Czerniawski
entracte
Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
« Ritorna nel core vezzosa brillante » – extrait d’Arminio, Acte III, scène finale
Claire Meghnagi, Michal Czerniawski
« M’hai resa infelice » – extrait de Deidamia, Acte III, scène 2
Sonya Yoncheva
Niccolò Vito Piccinni (1728-1800)
« Furia di donna irata » – extrait de La Cecchina ossia La Buona Figliuola
Laura Hynes Smith
Georg Friedrich Haendel
« Vo’ far guerra » – extrait de Rinaldo
Amaya Dominguez
Joseph Haydn (1732-1809)
Duetto « Son quest’occhi » et Sextuor « E in ordine la festa » – extraits de L’Incontro improvviso,
finale de l’Acte II
Pascal Charbonneau (Ali), Sonya Yoncheva (Rezia), Francesca Boncompagni (Balkis),
Amaya Dominguez (Dardane), Nicholas Watts (Osmin), Jonathan Sells (A Calender)
Francesca Boncompagni, soprano
Claire Meghnagi, soprano
Laura Hynes Smith, soprano
Sonya Yoncheva, soprano
Amaya Dominguez, mezzo-soprano
Michal Czerniawski, contre-ténor
Pascal Charbonneau, ténor
Juan Sancho, ténor
Nicholas Watts, ténor
Jonathan Sells, basse
Les Arts Florissants
William Christie, direction musicale
William Christie et Kenneth Weiss, codirection de l’Académie
Kenneth Weiss, conception du programme musical
Elsa Rooke, mise en espace
Bruno Fatalot, costumes
Concerts surtitrés.
Ces concerts sont enregistrés par France Musique, partenaire de la Cité de la musique.
Le Jardin des Voix est coproduit par Les Arts Florissants et le Théâtre de Caen, avec le soutien d’Imerys et de la Fondation Hippocrène. La tournée
internationale du Jardin des Voix bénéficie de l’aide de CULTURESFRANCE.
Les Arts Florissants sont subventionnés par le ministère de la culture et de la communication, la Ville de Caen et le conseil régional de Basse-Normandie.
Leur mécène est Imerys. Les Arts Florissants sont en résidence au Théâtre de Caen.
Durée du concert (entracte compris) : 2h.
Le Jardin des Voix, académie des Arts Florissants pour les jeunes chanteurs
Le concert de ce soir est présenté dans le cadre de la troisième édition du Jardin des Voix,
une initiative lancée en 2002 par Les Arts Florissants pour favoriser l’épanouissement
de nouvelles générations d’interprètes.
Formateur universellement reconnu et infatigable découvreur de talents, William Christie nous
donne à entendre dix chanteurs, parmi les plus prometteurs de la scène internationale, et pour la
plupart encore inconnus du public. Ces artistes ont été auditionnés et recrutés parmi près de deux
cent candidats. Dans le cadre de l’académie du Jardin des Voix – qui est accueillie et coproduite
par le Théâtre de Caen, résidence privilégiée des Arts Florissants –, ils ont bénéficié d’une formation
intensive et personnalisée dispensée par William Christie et Kenneth Weiss, tous deux codirecteurs
du projet, et par un groupe de spécialistes de la voix et de la scène. Le Jardin des Voix offre
également à ces jeunes talents l’opportunité d’effectuer avec Les Arts Florissants une grande
tournée en Europe et aux États-Unis dans des salles de prestige, à Madrid, Lisbonne, Bruxelles,
Londres, Paris, Francfort et New York, dans un programme que William Christie et Kenneth Weiss
ont taillé sur mesure en fonction de leur voix et de leur personnalité.
Si vous êtes chanteur et souhaitez envoyer votre candidature pour la quatrième édition
du Jardin des Voix (prévue en 2009), adressez-nous un message à :
[email protected]
Considéré comme « l’oracle de la musique » par ses contemporains, Claudio Monteverdi
figure parmi les musiciens qui ont influé le plus durablement sur l’évolution de la musique
en Occident. Durant sa longue carrière, qui le mena de Crémone à Mantoue (de 1590 à
1612) puis à Venise (de 1613 à sa mort), Monteverdi produisit une œuvre abondante qui
embrasse la plupart des formes et des styles de son époque. Il fit ainsi publier quatre
recueils de musique sacrée, douze livres de musique vocale profane, dont huit livres de
madrigaux. Les quatre premiers relèvent de la tradition polyphonique contrapuntique
héritée de la Renaissance, tandis que les quatre derniers tracent de nouveaux chemins
en introduisant la basse continue, le style concertant et le style récitatif dans un genre
protéiforme devenu le « laboratoire expérimental de la musique moderne ».
Monteverdi compte également parmi les créateurs de l’opéra. Trois seulement nous sont
parvenus : l’Orfeo, créé au Palais ducal de Mantoue en 1607, Il Ritorno d’Ulisse in patria
(Venise, Teatro San Cassiano, saison 1640-1641) et L’Incoronazione di Poppea (Venise,
Teatro San Giovanni e Paolo, saison 1642-1643). Ces trois œuvres révèlent une évolution
stylistique considérable qu’expliquent les différences de public (l’aristocratie riche et
cultivée fait place à un public payant) et la transformation des techniques d’écriture
(le style récitatif florentin de l’Orfeo s’adoucit en un recitar cantando plus lyrique dans
Poppea).
Après la mort de Monteverdi, son élève Pier Francesco Cavalli fut universellement
considéré comme le plus important compositeur d’opéra de son temps. Formé dès
son enfance dans la Chapelle ducale de la Basilique San Marco de Venise, il en gravit
patiemment tous les échelons jusqu’à en devenir Maestro di Capella en 1668. Son premier
opéra, Le Nozze di Teti e di Peleo, fut créé en 1639 au Teatro San Cassiano, le premier
théâtre lyrique public et payant de l’Histoire. On lui attribue trente-deux opéras parmi
lesquels la postérité a distingué Giasone (1649), Serse (1655), Egisto (1642) et La Calisto,
créée au Teatro San Cassiano durant la saison d’hiver 1651-1652. Cet opéra, sur un livret
sulfureux et rocambolesque de Faustini, est l’un des plus singuliers du XVIIe siècle, mêlant
harmonieusement comédie érotique et tragédie mythologique.
Biagio Marini, quoique né à Brescia, débuta sa carrière à Venise auprès de Monteverdi,
puisqu’il est mentionné jusqu’en 1620 parmi les violonistes de la Chapelle San Marco.
De 1623 à 1644, il est en Allemagne où il devient le Kapellmeister du comte de Neubourg.
Revenu en Italie en 1645, il termina sa carrière à Venise où il publia 22 opus de musique
instrumentale et vocale, tant profane que sacrée. Sa Passacaglia orchestrale, au caractère
funèbre et pathétique, compte parmi ses compositions les plus marquantes.
De 1630 à sa mort, Giacomo Carissimi fut le maître de chapelle de l’église Sant’Apollinario :
une dépendance du Collegium Germanicum et Hungaricum, la plus importante des écoles
jésuites de Rome. Cette sédentarité n’empêcha pas Carissimi de devenir l’un des musiciens
les plus célèbres de son temps. Ainsi, le savant jésuite Anasthasius Kircher, dans sa
Musurgia Universalis (1650), qualifie ses compositions de succo et vivacitate plenae
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SAMEDI 10 ET DIMANCHE 11 MARS
(« pleines de vie et de délices »). En 1715, L’Histoire de la Musique de Pierre Bonnet-Bourdelot
le présente encore comme « le plus grand musicien que l’Italie ait produit ». Véritable
créateur du genre de l’oratorio romain, dont il produisit dix-sept chefs-d’œuvre, il composa
également soixante-huit cantates italiennes, très estimées en leur temps, dont les copies
manuscrites circulèrent à travers toute l’Europe.
Si Georg Friedrich Haendel naquit en Saxe et finit ses jours en Angleterre, c’est durant
son « voyage d’Italie », entre 1707 et 1710, qu’il paracheva son apprentissage et acquit
une maîtrise inégalée du style cantabile et du bel canto pour devenir l’un des plus grands
compositeurs d’opera seria de son temps. En 1711, Haendel vint à Londres créer son Rinaldo,
qui obtint un succès phénoménal. Il demeura dans la capitale anglaise, où il devint
entrepreneur de spectacles d’opéra, laissant quarante-deux compositions dramatiques,
parmi lesquelles Arminio (1737). Ayant connu de nombreux déboires, il se détourna par
la suite de l’opéra pour composer ses grands oratorios, mieux appréciés du public anglais.
Deidamia, créée en 1741, fut son dernier opéra.
Niccoló Vito Piccinni est resté fameux pour son implication dans la querelle esthétique
où il fut opposé, en tant que champion de la tradition italienne, à Christoph Willibald Gluck,
le réformateur de l’opéra français. Sa Cecchina ossia La Buona Figliola, opera buffa sur un
livret de Carlo Goldoni inspiré de la Pamela (un roman à succès de Richardson), fut l’un de
ses plus grands triomphes, tant à Rome où elle fut créée en 1760 que sur les principales
scènes européennes.
Les opéras de Joseph Haydn furent essentiellement composés pour le divertissement
du prince Esterházy, son patron, et représentés dans son château d’Esterháza. C’est dans
ce cadre privé que fut créée L’Incontro improviso le 29 août 1775. Ce dramma giocoso sur
un livret de Friebert est une adaptation italienne originale d’un opéra-comique français,
La Rencontre imprévue de Dancourt, déjà mis en musique par Gluck à Vienne en 1764.
Denis Morrier
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Francesca Boncompagni
Francesca Boncompagni est née à
Arezzo en 1984. En 2005, elle obtient
brillamment son diplôme de violon
et commence à étudier le chant avec
Donatella Debolini. Elle fréquente
également les cours de chant baroque
de Lia Serafini, Ester Castrista et
Jill Feldman. Elle donne de nombreux
concerts de chambre (répertoire
baroque et classique) et se produit
comme soliste dans le Miserere d’Allegri,
dans Jephte de Carissimi, dans le
Requiem de Fauré et dans la Messe
du couronnement de Mozart. Elle a
également chanté la Missa Solemnis
de Mozart avec le Chœur et l’Orchestre
de l’Accademia Bizantina dont elle fait
partie depuis 2006. Elle a récemment
entamé une nouvelle collaboration avec
Ricercare (chœur de Mantoue), sous la
direction de Romano Adami et Umberto
Benedetti Michelangeli.
Claire Meghnagi
Diplômée de l’Académie de musique
Rubin de Tel-Aviv, Claire Meghnagi
poursuit ses études à Boston et à New
York. Après des débuts encensés par la
critique dans le rôle de Tullia (Il Trionfo
di Camilla de Giovanni Bononcini)
à Boston, elle interprète Le Feu et
La Princesse dans L’Enfant et les
Sortilèges (Ravel), La Petite Fille
dans l’opéra israélien The Rat Laughs
(Ella Milch-Sheriff) avec l’Orchestre
de Chambre d’Israël et Zerlina dans
Don Giovanni (Mozart) avec l’Orchestre
Symphonique d’Haïfa. Elle fait ses
débuts au Nouvel Opéra d’Israël dans
le rôle d’une Bergère dans Armide
de Gluck. En concert, elle est invitée
par les plus grands orchestres d’Israël
et interprète notamment Le Messie et
le Dixit Dominus de Haendel, la Messe
en ut mineur de Mozart, la Symphonie
n° 4 de Mahler et Un Requiem allemand
de Brahms. En 2005, elle participe
à l’Académie européenne de musique
du Festival d’Aix-en-Provence. Parmi ses
engagements à venir figurent les rôles
de Despina (Così fan tutte, Mozart)
et Olympia (Les Contes d’Hoffmann,
Offenbach) au Nouvel Opéra d’Israël,
La Passion selon saint Matthieu de Bach
ainsi que des récitals en Israël et en
Europe.
Sonya Yoncheva
Née en Bulgarie, Sonya Yoncheva a
une double formation de pianiste et de
chanteuse. Plusieurs fois récompensée
dans les concours de chant de son pays
natal, elle a été finaliste du Concours
Enrico-Caruso à Milan, ainsi que demifinaliste du Concours Montserrat-Caballé
en Andorre. Elle a chanté le rôle
d’Isabella dans l’opéra de Rossini
L’Inganno felice pour la Compagnie
Lyrique de Genève en mars 2005 et
les rôles du Coq et de La Chouette
dans La Petite Renarde rusée de
Janácek pour le Grand Théâtre de
Laura Hynes Smith
Genève durant la saison 2005/2006.
Après avoir travaillé le piano et le jazz
En 2004/2005, elle a obtenu une
vocal, Laura Hynes Smith se tourne vers bourse de la fondation Colette-Mosetti
le chant classique qu’elle travaille avec
à Lausanne. Elle est actuellement
Audrey Luna depuis 1999. Elle fait partie étudiante en chant classique au
du programme Jeune artiste à l’Opéra
Conservatoire de Musique de Genève
de Cincinnati et commence sa carrière
dans la classe de Danielle Borst et
avec l’Orchestre symphonique de
membre du chœur du Grand Théâtre
Cincinnati sous la direction de Jesús
de Genève depuis cette saison. Elle est
López Cobos. Une bourse de la
souvent invitée pour différents galas et
Fondation Fulbright la conduit en France concerts à Genève, Lausanne et Milan.
en 2004 ; elle y travaille avec Glenn
Chambers au Conservatoire de Paris
Amaya Dominguez
(CNSMDP). Elle fait ses débuts français
Amaya Dominguez étudie le chant avec
à l’Opéra de Marseille dans le rôle de
Marie-Madeleine Koebelé, Francis Jeser
Sœur Constance dans les Dialogues des puis Glenn Chambers au Conservatoire
carmélites de Poulenc en 2006. Laura
de Paris (CNSMDP). À l’Opéra du Rhin,
Hynes Smith a obtenu l’année dernière
en 1999, elle chante le rôle de l’Esprit
le deuxième prix et le prix du public
dans Curlew River de Britten. Elle se
au Concours Meistersinger de Graz,
produit également dans Didon et Énée
en Autriche. Elle a participé à des cours de Purcell et Vénus et Adonis de Blow ;
d’interprétation de Margreet Honig,
elle interprète les rôles d’Ottavia dans
Rudolf Piernay, Elly Ameling et Rudolf
Le Couronnement de Poppée de
Jansen, et vient de terminer un
Monteverdi sous la direction d’Éric
enregistrement de lieder de Haydn,
Tappy et de Sextus dans La Clémence
Mozart et Schubert avec Jory Vinikour. de Titus de Mozart. Son goût de la
découverte la conduit à se produire
dans plusieurs pays européens,
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SAMEDI 10 ET DIMANCHE 11 MARS
notamment au Danemark, en Espagne
et en France, ainsi qu’en Lettonie où
elle crée le Pierrot lunaire de Schönberg.
En 2002, elle remporte le prix des
Jeunes Talents de Strasbourg. Lauréate
en 2005 du Festival Musical d’Automne
de Jeunes Interprètes, elle est invitée
à se produire avec orchestre dans des
programmes variés : airs d’opéra de
Vivaldi, mélodies de Glinka, Des Knaben
Wunderhorn de Mahler, WesendonckLieder de Wagner…
La Flûte enchantée (Mozart), Peter
Quint dans Le Tour d’écrou (Britten),
Jupiter dans Semele (Haendel),
Don Ramiro dans La Cenerentola
(Rossini) et Gonzalve dans L’Heure
espagnole (Ravel). Il a récemment
interprété le rôle de Pedrillo dans
L’Enlèvement au sérail (Mozart)
à l’Opéra d’Ontario, rôle qu’il a aussi
chanté avec grand succès à l’Aspen
Music Festival. Il incarne également
pour l’Opéra de Montréal les rôles de
Brighella dans Ariane à Naxos (Strauss)
Michal Czerniawski
et Remendado dans Carmen (Bizet).
Né en 1982, Michal Czerniawski étudie
Il se produit avec le Festival Chorus
le chant et l’art dramatique depuis
de Calgary dans le rôle-titre de Joshua
trois ans à l’Académie de musique
de Haendel, avec le Bach Consort dans
de Gdansk (Pologne) dans les classes
les airs de l’Oratorio de Noël à Toronto,
de Piotr Kusiewicz et Marcin Ciszewski.
dans Carmina Burana avec les orchestres
Il a commencé à développer ses
symphoniques d’Ottawa et d’Asheville
capacités musicales dès sa plus tendre
ainsi que dans Le Messie de Haendel
enfance au sein du Chœur de jeunes
avec le McGill Chamber Orchestra
garçons de Szczecin. Il a suivi les cours à Montréal. Après avoir gagné en
d’interprétation de Paul Esswood
septembre 2004 le prix de l’oratorio
à Florence et à Gdansk. En 2004,
et du lied du Concours international
il a chanté le rôle de Cyprien lors de la
de Chant Julián-Gayarre à Pampelune,
toute première représentation d’Yvonne, Pascal Charbonneau a donné quatre
princesse de Bourgogne, opéra de
récitals en Belgique et en Espagne et a
Zygmunt Krauze, à Paris. En avril 2006, interprété le rôle de Scaramuccio dans
il a interprété le rôle d’Arsamene
Ariane à Naxos avec le Vlaamse Opera.
dans Serse de Haendel pour une
Quelques-uns de ses engagements
représentation à Hambourg.
les plus récents incluent, entre autres,
Le Messie de Haendel avec le Symphony
Pascal Charbonneau
New Brunswick, un récital de mélodies
Jeune ténor canadien, Pascal
de Duparc avec la Société musicale
Charbonneau a fait la majeure partie
André-Turp, ainsi que la Messe en si
de ses études musicales à l’Université
mineur de Bach avec Tafelmusik.
McGill de Montréal et a été membre
de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal Juan Sancho
pendant trois ans. Il compte déjà
Le chanteur espagnol Juan Sancho
plusieurs rôles à son actif ; il a chanté,
a commencé ses études de chant
entre autres, Don Ottavio dans
au département de musique ancienne
Don Giovanni (Mozart), Tamino dans
de la Escola Superior de Música de
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Catalunya (Barcelone), où il a travaillé
avec Lambert Climent et Montserrat
Figueras. Il y a rencontré de grands
interprètes de musique ancienne
comme Jordi Savall, Pedro Memelsdorff,
Manfredo Kraemer et Jean-Pierre
Canihac. Juan Sancho se forge un
répertoire qui s’étend de la musique
médiévale à l’ensemble de la musique
baroque et collabore très régulièrement
avec des ensembles comme Mala
Punica, Capella Reial de Catalunya,
Doulce Mémoire ou l’Accademia del
Piacere, avec lesquels il se produit dans
les festivals de musique ancienne les
plus importants. Il a également chanté
en Allemagne, au Portugal, en France,
en Corée du Sud, au Maroc et en Grèce.
Parmi ses prochains engagements
figurent plusieurs concerts à Madrid,
où il chantera des cantates de Bach
et le Te Deum de Charpentier,
et en Belgique, où il interprétera
de la musique médiévale avec La Folata,
ensemble lauréat du Prix GoudenVleugels.
Nicholas Watts
Né dans le Yorkshire, le ténor Nicholas
Watts étudie au Royal College of Music
et est diplômé de la Benjamin Britten
International Opera School. En 2001,
il remporte le prestigieux Concerto
Prize du Royal College of Music en
interprétant la Sérénade pour ténor,
cor et cordes de Britten. Nicholas Watts
continue d’étudier auprès de Margaret
Kingsley. En 2005, il interprète Pisandre
dans Le Retour d’Ulysse dans sa patrie
(Monteverdi, Birmingham Opera
Company) et Remendado dans Carmen
(Bizet, City of Birmigham Symphony
Orchestra), mais aussi Haliate (Sosarme,
Haendel) avec le London Handel
Orchestra ; il double les rôles du second
prêtre et du premier homme armé
dans La Flûte enchantée (Mozart)
avec le Glyndebourne Touring Opera.
À la Benjamin Britten International
Opera School, il chante Tamino
(La Flûte enchantée), Quint (Le Tour
d’écrou, Britten) et double le rôle-titre
d’Albert Herring (Britten). Durant la
saison 2005/2006, il double le rôle du
novice dans Billy Budd (Britten) ainsi que
les rôles de ténor dans King Arthur
de Purcell. Plus récemment, il interprète
le comte Belfiore dans La Finta
Giardiniera (Mozart) à la Royal Opera
House (Covent Garden) sous la direction
de Sir John Eliot Gardiner, et il est
soliste au concert Great Venetians
au Royal Albert Hall en juillet 2006
(avec le Monteverdi Choir). Il a été choisi
par William Christie pour faire partie de
la troisième édition du Jardin des Voix,
l’académie pour jeunes chanteurs
des Arts Florissants, qui effectue une
tournée dans les plus grandes salles
de concert et maisons d’opéra d’Europe.
Nicholas Watts chantera également le
deuxième berger et le deuxième esprit
dans Orfeo (Monteverdi) au Festival
d’Aix-en-Provence en 2007 sous la
direction de René Jacobs. Le répertoire
de Nicholas Watts comprend également
les grands oratorios de Bach, Haendel,
Haydn et Mozart. Ainsi, il est ténor solo
dans la re-création du concert d’origine
du Messie (Haendel) à la Cathédrale
Saint Patrick de Dublin avec l’Irish
Baroque Orchestra (2003). Il chante
Israël en Égypte (Haendel) à Saint John’s
Smith Square et la Messe en si de Bach
au Queen Elizabeth Hall avec le London
Philharmonic Orchestra. À Santa Maria
del Mar (Barcelone), il chante le Requiem
de Mozart et la Passion selon saint Jean
de Bach, et à la chapelle du King’s College
(Cambridge), la Messe « Nelson » de
Haydn sous la direction de Sir David
Wilcocks. Nicholas Watts s’intéresse
particulièrement à la mélodie anglaise,
et il a interprété de nombreuses œuvres
de chambre anglaises en récital, comme
On Wenlock Edge de Vaughan Williams,
Canticles et Winter Words de Britten,
Till Earth Outwears de Finzi ou encore
Kensington Gardens (création) de
Malcolm Arnold.
William Christie
Claveciniste, chef d’orchestre,
musicologue et enseignant, William
Christie est l’artisan de l’une des plus
remarquables aventures musicales
de ces vingt-cinq dernières années :
pionnier de la redécouverte, en France,
de la musique baroque, il a révélé à un
très large public le répertoire français
des XVIIe et XVIIIe siècles. La carrière de
ce natif de Buffalo (État de New York),
formé à Harvard et à Yale, installé en
France depuis 1971, a pris un tournant
décisif quand il a fondé en 1979 Les Arts
Florissants. À la tête de cet ensemble
Jonathan Sells
instrumental et vocal, William Christie
Jonathan Sells étudie à l’Université
a imposé très vite, au concert et sur
de Cambridge puis, depuis cette saison, les scènes d’opéra, une griffe très
à la Guildhall School of Music and
personnelle de musicien/homme de
Drama de Londres. Passionné de
théâtre, renouvelant l’interprétation
musique baroque, il a fondé l’Ensemble d’un répertoire jusqu’alors largement
baroque de l’Université de Cambridge,
négligé ou oublié. C’est en 1987 qu’il a
joue de la contrebasse baroque et a
connu une véritable consécration
récemment chanté Haendel avec René
publique avec la création d’Atys de Lully
Jacobs et Purcell avec Trevor Pinnock.
à l’Opéra-Comique, production qui a
Parmi les rôles qu’il vient d’incarner
ensuite triomphé sur de nombreuses
à la scène, on peut citer Huascar dans
scènes internationales. Sa prédilection
Les Indes galantes de Rameau,
pour le Baroque français ne s’est jamais
Le Comte Almaviva dans Les Noces
démentie. De Charpentier à Rameau,
de Figaro (Mozart), Trulove dans
en passant par Couperin, Mondonville,
The Rake’s Progress (Stravinski), Capulet Campra ou Montéclair, il est le maître
(en deuxième distribution) dans Roméo incontesté de la tragédie-lyrique comme
et Juliette de Gounod ainsi que Zaretsky de l’opéra-ballet, du motet français
dans Eugène Onéguine (Tchaïkovski) au comme de la musique de cour. Mais son
British Youth Opera. Il a été sélectionné attachement à la musique française
avec Zoe Zeniodi, sa partenaire en duo, ne l’empêche pas d’explorer d’autres
pour étudier les mélodies de Fauré et
répertoires européens : nombre de
de Duparc avec Malcolm Martineau
ces interprétations de la musique
dans le cadre du Britten-Pears Young
italienne (Monteverdi, Rossi, Scarlatti)
Artists Programme en octobre 2006.
ont fait date, et il aborde avec autant
de bonheur Purcell et Haendel que
Mozart et Haydn. Son abondante
production discographique (plus de
12
SAMEDI 10 ET DIMANCHE 11 MARS
70 enregistrements couronnés de
nombreux prix et distinctions en France
et à l’étranger) chez Harmonia Mundi
et Warner Classics/Erato en témoigne.
Depuis novembre 2002, William Christie
et Les Arts Florissants enregistrent pour
Virgin Classics. Leur premier titre pour
ce label est un disque de sonates de
Haendel avec Hiro Kurosaki, violon solo
des Arts Florissants. La production
lyrique de William Christie se poursuit
à un rythme très soutenu et ses
collaborations avec de grands noms
de la mise en scène de théâtre et
d’opéra (Jean-Marie Villégier, Robert
Carsen, Alfredo Arias, Jorge Lavelli,
Graham Vick, Adrian Noble, Andrei
Serban, Luc Bondy…) font chaque fois
figure d’événement : à l’Opéra de Paris
(Hippolyte et Aricie en 1996, Les Indes
galantes, Alcina en 1999 et Les Boréades
en 2003), au Théâtre de Caen (Médée
en 1993, Le Retour d’Ulysse en 2002,
Les Boréades en 2003, Serse et
Les Paladins en 2004), à l’Opéra
du Rhin (L’Enlèvement au sérail en
1993), au Théâtre du Châtelet (King
Arthur en 1995, Les Paladins en 2004)
ou au Festival d’Aix-en-Provence,
où Les Arts Florissants ont présenté
de nombreux spectacles dont Castor
et Pollux (1991), The Fairy Queen (1992),
La Flûte enchantée (1994), Orlando (1997),
sans oublier un triomphal Retour d’Ulysse
de Monteverdi (2000, repris en 2002) et
Hercule (2004). En tant que chef invité,
William Christie répond régulièrement
aux sollicitations de festivals d’art
lyrique comme Glyndebourne (où il a
dirigé, à la tête de l’Orchestra of the
Age of Enlightenment, Theodora puis
Rodelinda, de Haendel, qui a été repris
en janvier 2002 au Théâtre du Châtelet)
ou de maisons d’opéra comme l’Opernhaus
de Zurich – où il a dirigé Iphigénie
en Tauride de Gluck, Les Indes galantes
de Rameau, Radamisto et Orlando de
Haendel – ou l’Opéra National de Lyon
où, après Così fan tutte en 2005,
il s’apprête à diriger Les Noces de
Figaro en juin 2007. Depuis 2002, il est
régulièrement chef invité de l’Orchestre
Philharmonique de Berlin. La formation
et l’insertion professionnelle des jeunes
artistes sont également au cœur des
préoccupations de William Christie,
qui a révélé en vingt-cinq ans d’activités
plusieurs générations de chanteurs
et d’instrumentistes. C’est d’ailleurs
aux Arts Florissants que la plupart
des directeurs musicaux d’ensembles
baroques ont commencé leur carrière.
Professeur au Conservatoire National
Supérieur de Musique de Paris en charge
de la classe de musique ancienne de 1982
à 1995, il est fréquemment invité à dirige
des master-classes et des académies
comme celles d’Aix-en-Provence
ou d’Ambronay. Soucieux d’approfondir
son travail de formateur, il a fondé
à Caen une Académie pour les jeunes
chanteurs, Le Jardin des Voix, dont
les deux premières éditions en 2002 et
2005 ont eu un très large retentissement
en France, en Europe et aux États-Unis.
Il a acquis la nationalité française en
1995. Il est officier dans l’Ordre de la
Légion d’Honneur ainsi que dans l’Ordre
des Arts et des Lettres.
Les Arts Florissants
Ensemble de chanteurs et
d’instrumentistes voués à la musique
baroque, fidèles à l’interprétation
sur instruments anciens, Les Arts
Florissants sont dans leur spécialité
13
l’une des formations les plus réputées
en Europe et dans le monde. Fondés en
1979 et dirigés depuis par le claveciniste
et chef d’orchestre franco-américain
William Christie, ils portent le nom
d’un petit opéra de Marc-Antoine
Charpentier. Les Arts Florissants ont
joué un rôle pionnier pour imposer
dans le paysage musical français
un répertoire jusqu’alors méconnu
(en exhumant notamment les trésors
des collections de la Bibliothèque
Nationale de France) et aujourd’hui
largement interprété et admiré :
on seulement le Grand Siècle français,
mais plus généralement la musique
européenne des XVIIe et XVIIIe siècles.
Depuis le triomphe d’Atys de Lully à
l’Opéra-Comique en 1987, c’est la scène
lyrique qui leur a assuré les plus grands
succès : aussi bien avec Rameau
(Les Indes galantes données en 1990
et en 1999, Hippolyte et Aricie en 1996,
Les Boréades en 2003, Les Paladins
en 2004), Charpentier (Médée en 1993
et 1994), que Haendel (Orlando en 1993,
Acis et Galatée en 1996, Sémélé en
1996, Alcina en 1999, Hercule en 2004
et 2006), Purcell (King Arthur en 1995,
Didon et Énée en 2006), Mozart (La Flûte
enchantée en 1994, L’Enlèvement au
sérail à l’Opéra du Rhin en 1995), ou
encore Monteverdi (Le Retour d’Ulysse
dans sa patrie créé triomphalement à
Aix-en-Provence en 2000 et repris en
2002 ; Le Couronnement de Poppée en
2005). Dans les productions auxquelles
ils participent, Les Arts Florissants sont
associés à de grands noms de la scène
tels que Jean-Marie Villégier, Robert
Carsen, Alfredo Arias, Pier Luigi Pizzi,
Jorge Lavelli, Adrian Noble, Andrei
Serban, Graham Vick, Deborah Warner –
ainsi que les chorégraphes Francine
Lancelot, Béatrice Massin, Ana Yepes,
Shirley Wynne, Maguy Marin, François
Raffinot, Jirí Kylián, Bianca Li, José
Montalvo et Dominique Hervieu. Leur
activité lyrique ne doit pas masquer la
vitalité des Arts Florissants au concert
et au disque, comme le prouvent
leurs nombreuses et marquantes
interprétations d’opéras en version
de concert (Zoroastre, Les Fêtes
d’Hébé de Rameau, Idoménée de
Campra, Jephté de Montéclair,
Il Sant’Alessio de Landi, L’Orfeo de
Rossi) ; ou encore d’œuvres profanes
de chambre (Actéon, Les Plaisirs
de Versailles, Orphée aux Enfers
de Charpentier ou Didon et Énée
de Purcell), de musique sacrée
(comme les grands motets de Rameau,
Mondonville, Desmarest ou les oratorios
de Haendel, Le Messie, Israël en Égypte
ou Théodora) ainsi que l’ensemble du
répertoire choral. Les Arts Florissants
ont également abordé le répertoire
contemporain en créant en 1999
Motet III - Hunc igitur terrorem de Betsy
Jolas à l’occasion de leur vingtième
anniversaire. La discographie des Arts
Florissants est également très riche :
plus de 40 titres chez Harmonia Mundi
et quasiment 30 chez Warner Classics/
Erato, dont le dernier est Théodora
de Haendel. Dans le cadre de leur
collaboration avec EMI/Virgin Classics
(depuis 2003), Les Arts Florissants ont
récemment fait paraître le CD live
du programme de la deuxième édition
du Jardin des Voix, leur académie
pour jeunes chanteurs. Leur catalogue
vidéographique compte quant à lui six
titres à ce jour. En résidence privilégiée
depuis quinze ans au Théâtre de Caen,
Les Arts Florissants présentent chaque
année une saison de concerts en région
Basse-Normandie. L’ensemble assure
en même temps une large diffusion
nationale, tout en jouant un rôle actif
d’ambassadeur de la culture française à
l’étranger (il se voit ainsi régulièrement
invité à la Brooklyn Academy, au Lincoln
Center de New York, au Barbican Centre
de Londres, au Festival de Vienne…).
Les Arts Florissants sont subventionnés
par le ministère de la culture et de la
communication, la Ville de Caen et le
Conseil Régional de Basse-Normandie.
Leur mécène est Imerys.
Viole de gambe
Anne-Marie Lasla (bc)
Direction musicale
William Christie
Harpe
Siobhan Armstrong (bc)
Administrateur général
Luc Bouniol-Laffont
Théorbe
Brian Feehan (bc)
Violons
Nadja Zwiener (premier violon)
Myriam Gevers
Martha Moore
George Willms
Clavecin et orgue
Benoît Hartoin (bc)
Catherine Girard
Sophie Gevers-Demoures
Valérie Mascia
Michèle Sauvé
Assistant musical
Benoît Hartoin
Altos
Galina Zinchenko
Simon Heyerick
Samantha Montgomery
Violoncelles
David Simpson (bc)
Elena Andreyev
Paul Carlioz
Damien Launay
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Contrebasse
Jonathan Cable (bc)
Flûte à bec
Sébastien Marq
Hautbois
Pier Luigi Fabretti
Michel Henry
Basson
Claude Wassmer
Répétiteur
Florian Carré
Conseiller linguistique
Rita De Letteriis
(bc) : basse continue
Concerts enregistrés par France Musique
Et aussi…
> SPECTACLE
DIMANCHE 1er AVRIL, 16h30
> MÉDIATHÈQUE
SAMEDI 24 MARS, 20H
DIMANCHE 25 MARS, 16H30
Version jeune public le 24 mars à 11h
Alessandro Scarlatti
La Vergine dei dolori
• Venez réécouter ou revoir les concerts
que vous avez aimés.
• Enrichissez votre écoute en suivant
la partition et en consultant les ouvrages
en lien avec l’œuvre.
• Découvrez les langages et les styles musicaux
à travers les repères musicologiques, les guides
d’écoute et les entretiens filmés, en ligne sur le
portail.
http://mediatheque.cite-musique.fr
Le Poème Harmonique
Vincent Dumestre, direction
Cécile Roussat, mise en scène et chorégraphie
Les Agrémens
Rinaldo Alessandrini, direction
Maria Grazia Schiavo, soprano
Romina Basso, mezzo-soprano
Sara Mingardo, contralto
Daniele Zanfardino, ténor
JEUDI 5 AVRIL, 20H
Concertos de Georg Friedrich Haendel,
Arcangelo Corelli et Antonio Vivaldi
> CYCLE ROME 1700
JEUDI 29 MARS, 20H
Il Giardino armonico
Giovanni Antonini, direction
Viktoria Mullova, violon
Alessandro Scarlatti
Colpa, Pentimento e Grazia
VENDREDI 6 AVRIL, 20H
SALLE PLEYEL
Al Ayre Español Orquesta
Eduardo López Banzo, direction
Sharon Rostorf-Zamir, soprano (Colpa)
Nuria Rial, soprano (Grazia)
Jordi Domenech, contre-ténor (Pentimento)
Georg Friedrich Haendel
Il trionfo del Tempo e del Disinganno
VENDREDI 30 MARS, 20H
Il Capitolino – Musique des palais et des rues
La Fenice
Jean Tubéry, direction
SAMEDI 31 MARS, 15H
Forum Rome 1700
SAMEDI 31 MARS, 20H
Œuvres d’Arcangelo Corelli
Guido Balestracci, basse de viole
Bruno Cocset, violoncelle piccolo
Eduardo Eguez, archiluth
Sergio Ciomei, clavecin, orgue
Les Musiciens du Louvre-Grenoble
Marc Minkowski, direction
Olga Pasichnyk, soprano (Bellezza)
Anna Bonitatibus, mezzo-soprano (Piacere)
Nathalie Stutzmann, alto (Disinganno)
Stefano Ferrari, ténor (Tempo)
SAMEDI 7 AVRIL, 20H
Alessandro Scarlatti
La Santissima Annunziata
LA SÉLECTION DE LA MÉDIATHÈQUE
Nous vous proposons…
… de consulter en ligne la rubrique
« Dossiers pédagogiques » :
« Le Clavecin » dans les « Instruments
du Musée » • « Figures de la passion » dans
les « Expositions du Musée » • « Le Baroque »
dans les « Repères musicologiques » •
« Baroque et virtuel » par Christine BuciGlucksmann dans les « Conférences
enregistrées » • les entretiens filmés de
William Christie et de Christophe Coin
… de lire :
Vous avez dit baroque ? Musique du passé,
pratiques d’aujourd’hui de Philippe
Beaussant
… d’écouter les concerts enregistrés
à la Cité de la musique :
Les Arts Florissants : le Jardin des Voix
(novembre 2002) • Les Arts Florissants :
Le Jardin des Voix (mars 2005)
Europa Galante
Fabio Biondi direction, violon, viola d’amore
Roberta Invernizzi, Emmanuella Galli,
Marta Almajano, sopranos
Marina De Liso, mezzo-soprano
Magnus Staveland, ténor
> MUSÉE
> ÉDITIONS
Visite guidée : l’Europe baroque
Mercredi 11 et jeudi 19 avril de 15h à 16h30
Figures de la passion
Collectif. Catalogue d’exposition, 287 pages.
Visite avec un musicien : le violon
Dimanche 8 avril de 15h à 17h
Éditeur: Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef: Pascal Huynh | Rédactrice: Gaëlle Plasseraud | Correctrice : Angèle Leroy | Maquette : Elza Gibus
Photo couverture © Jake Wyman/Getty images | Imprimeur SIC | Imprimeur Gerfau | Licences no 757541, 757542, 757543
Le Carnaval baroque
Spectacle de Vincent Dumestre
et Cécile Roussat
Musiques de Monteverdi et Il Fásolo
IMERYS
mécène des Arts Florissants,
soutient
TRANSFORM TO PERFORM : TRANSFORMER POUR VALORISER
Le Jardin des Voix