Marre de la routine dans votre vie spirituelle ? (Actes 3.1-16)

Transcription

Marre de la routine dans votre vie spirituelle ? (Actes 3.1-16)
Marre de la routine dans
votre
vie
spirituelle
?
(Actes 3.1-16)
Il arrive que des chrétiens n’aillent plus à l’église parce
qu’ils disent entendre toujours la même chose. Pour eux, il ne
vaut pas la peine d’aller au culte, non pas parce qu’ils sont
déçus de quoi que ce soit, mais simplement parce qu’ils
entendent toujours la même chose. « Après tout », se disentil, « autant ne pas faire le déplacement si c’est pour ne rien
apprendre de nouveau ».
Nous devons entendre ce genre de remarque et le pasteur aussi.
En effet, le pasteur a la responsabilité de l’enseignement
biblique dans l’église. Le danger, pour lui, serait de tomber
dans une routine, de ne plus se laisser toucher par la Parole
de Dieu qui est censée nous remettre sans cesse en question.
Cette remarque sur les cultes jugés comme étant répétitifs
nous invite aussi, peut-être, à réfléchir sur la diversité de
nos cultes. Diversité de contenu, de style, mais aussi,
diversité des intervenants. Le Saint-Esprit éclaire tous ceux
qui l’accueillent et chacun peut recevoir quelque chose de
Dieu en lisant la Bible. C’est aussi dans la diversité que
nous pouvons trouver une richesse dans l’enseignement.
Cependant, venons-nous au culte forcément pour rechercher des
nouveautés ? Il me semble que l’on ne devrait pas avoir le
même état d’esprit quand on va au culte et quand on va, par
exemple, au cinéma.
Quand on va au cinéma, on y va pour consommer : on s’assied
bien confortablement et on est assez passif. En général, on y
va pour voir un film nouveau, un film que l’on n’a pas encore
vu et qui n’existe pas encore en DVD. Quand on vient au culte,
cela ne devrait pas être la même chose.
Tout d’abord, on ne vient pas simplement pour consommer, mais
aussi pour participer. Rien que notre présence, nos
salutations, nos échanges et notre sourire peuvent être un
encouragement pour les autres.
Nous participons aussi à la louange, à la prière et aussi à
l’écoute de la Parole de Dieu. Nous sommes appelés à nous
remettre en question devant les Écritures. Même dans le cas où
nous lisons des textes que nous connaissons déjà, la Parole de
Dieu est vivante et elle nous invite toujours à renouveler la
réception de son message.
Il y a, d’une part, le travail du prédicateur, qui doit
s’efforcer d’expliquer le texte. Et d’autre part, le travail
de chacun de nous, de demander à Dieu que sa parole puisse
nous parler personnellement par l’action du Saint-Esprit.
Ici, je vous propose de lire un texte qui parle de routine et
de nouveauté. Il se trouve dans le livre des Actes des
apôtres, au chapitre 3, des versets 1 à 16. Ce récit se
déroule après la mort et la résurrection de Jésus.
1
Il était trois heures de l’après-midi, l’heure de la prière.
Pierre et Jean montaient ensemble au temple.
2
Or, on amenait un homme boiteux de naissance, qu’on
installait tous les jours à la porte du temple appelée la
Belle pour qu’il demande l’aumône à ceux qui entraient dans le
temple.
3
Voyant Pierre et Jean sur le point d’y entrer, cet homme leur
demanda l’aumône.
4
Pierre, accompagné de Jean, fixa les yeux
sur lui et dit: «Regarde-nous!» 5 Il
attentivement, s’attendant à recevoir
les regardait
d’eux quelque
6
chose.
Alors Pierre lui dit: «Je n’ai ni argent ni or, mais
ce que j’ai, je te le donne: au nom de Jésus-Christ de
Nazareth, [lève-toi et] marche!»
7
Puis il le prit par la main droite et le fit lever. Ses pieds
et ses chevilles s’affermirent immédiatement;
8
d’un bond il fut debout et se mit à marcher. Il entra avec
eux dans le temple, marchant, sautant et adressant des
louanges à Dieu.
9
Tout le peuple le vit marcher et louer Dieu.
10
Ils
reconnaissaient que c’était bien celui qui était assis à la
Belle porte du temple pour demander l’aumône, et ils furent
remplis d’étonnement et de stupeur à cause de ce qui lui était
arrivé. 11 Comme il ne quittait pas Pierre et Jean, tout le
peuple stupéfait accourut vers eux au portique appelé portique
de Salomon.
12
Quand Pierre vit cela, il dit au peuple: «Israélites,
pourquoi vous étonnez-vous de ce qui s’est passé? Pourquoi
fixez-vous les regards sur nous, comme si c’était par notre
propre puissance ou par notre piété que nous avions fait
marcher cet homme?
13
Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu de nos
ancêtres, a révélé la gloire de son serviteur Jésus, celui que
vous avez fait arrêter et renié devant Pilate qui était, lui,
d’avis de le relâcher.
14
Mais vous, vous avez renié celui qui était saint et juste et
vous avez demandé qu’on vous accorde la grâce d’un meurtrier.
15
Vous avez fait mourir le Prince de la vie que Dieu a
ressuscité, nous en sommes témoins.
16
C’est par la foi en son nom qu’il a raffermi celui que vous
voyez et connaissez; c’est la foi en Jésus qui a donné à cet
homme une entière guérison en présence de vous tous.
Ce passage raconte en particulier la guérison d’un boiteux,
suivi du discours de l’apôtre Pierre. Commençons par nous
intéresser à la guérison.
[1. Jésus nous ouvre à une vie nouvelle, louons-le]
Au début du texte, nous apprenons que Pierre et Jean montent
au temple pour la prière de 3 heures. À l’époque, les Juifs
respectaient trois temps de prière dans la journée : le matin
à 9h00, l’après-midi à 3h00 et au coucher du soleil. Pierre et
Jean font donc ce qu’ils font habituellement tous les jours :
ils vont prier. C’est la routine en quelque sorte. Même s’ils
ne font pas ça seulement par tradition, c’est une pratique qui
se répète.
Ensuite, on apprend que tous les jours aussi, un boiteux de
naissance était installé à l’entrée du temple pour mendier. On
sait aussi que les habitués des lieux le connaissent de
vue, car ils l’aperçoivent tous les jours. Jusque-là, on peut
dire que tout se déroule comme cela s’est toujours déroulé, il
n’y a encore rien de nouveau.
Tout à coup, quelque chose d’inhabituel vient casser cette
routine. Remarquez comment l’auteur du récit attire notre
attention. Il nous décrit tout un jeu de regards. Au verset 3,
le mendiant voit Pierre et Jean en chemin. Ensuite, Pierre et
Jean fixent les yeux sur lui.
Quand on passe devant un mendiant, on n’a pas l’habitude de le
fixer des yeux, même si on lui donne de l’argent. Ici, Pierre
va encore plus loin. Non seulement, il fixe les yeux sur lui,
mais en plus, il lui dit : « Regarde-nous ». L’auteur ajoute
que le boiteux se mit à les regarder attentivement. On sent
qu’un évènement va avoir lieu. Cet échange de regard est même
déjà quelque chose de neuf pour le boiteux. Celui-ci n’est
plus seulement perçu comme un mendiant que l’on aperçoit juste
en passant. Pierre et Jean s’arrêtent et posent un regard
humain sur sa personne. Il l’invite à les regarder eux aussi.
C’est comme s’ils invitaient le mendiant à s’approprier le
regard neuf posé sur lui à ce moment-là.
Le boiteux s’attendait probablement à recevoir de l’argent,
mais c’est tout autre chose qui l’attend. Pierre dit alors :
«Je n’ai ni argent ni or, mais ce que j’ai, je te le donne: au
nom de Jésus-Christ de Nazareth, [lève-toi et] marche!» Pierre
manifeste qu’il n’est pas supérieur au mendiant. Lui aussi, il
n’a ni argent ni or, il ne possède rien de particulier, mais
il peut donner ce qui n’est pas à lui. C’est au nom de JésusChrist qu’il invite le boiteux à se lever et à marcher.
« Invoquer le nom de Jésus c’est se placer sous son autorité,
c’est laisser le maître agir. »
« Et par le nom de Jésus, l’homme boiteux et mendiant est
littéralement ressuscité ; il est relevé ; un chemin nouveau
s’offre à lui. » (Benjamin Turillo)
Ce miracle ne lui permet pas seulement de marcher, mais aussi
d’entrer pleinement dans le temple, le lieu qui symbolisait la
présence de Dieu. Il faut savoir qu’à l’époque, les paralysés
étaient considérés comme impurs et ils n’avaient qu’un accès
limité au temple. En étant guéri de son infirmité, une
nouvelle vie s’ouvre à lui et il loue le Seigneur.
Ce passage peut susciter des questions : est-ce que Dieu fait
encore de tels miracles aujourd’hui ? Si Dieu est le même,
pourquoi ne répond-il pas à mes demandes de guérison ou de
rétablissement ?
La Bible enseigne que Dieu ne change pas et que sa puissance
est illimitée. Dieu fait encore des miracles aujourd’hui, mais
c’est à lui qu’appartiennent les réponses.
Au-delà du miracle de guérison, ce texte met en évidence un
autre miracle : celui de pouvoir accéder à la présence de Dieu
et de le louer. Cette nouveauté-là est la plus réjouissante,
il peut désormais s’approcher de Dieu, être en relation avec
lui et demeurer auprès de lui pour l’éternité. C’est cette
joie qui envahit l’homme guéri. En se levant, il ne crie pas :
« regardez, je suis debout », mais il crie : « gloire à Dieu,
car il m’a donné une nouvelle vie ». Il loue tellement Dieu
qu’une foule nombreuse le remarque (v. 9 et 10) :
9
Tout le peuple le vit marcher et louer Dieu.
10
Ils
reconnaissaient que c’était bien celui qui était assis à la
Belle porte du temple pour demander l’aumône, et ils furent
remplis d’étonnement et de stupeur à cause de ce qui lui était
arrivé.
Ce miracle attire l’attention du peuple, c’est à ce moment-là
que Pierre prend la parole pour expliquer ce qui s’est passé.
[2. Proclamons la possibilité d’une vie nouvelle en toute
circonstance]
Remarquez que Pierre ne rate pas une occasion de parler du
Christ. Il voit une foule attentive et il ne perd pas une
seconde, il leur parle de Jésus. En fait, Pierre ne pense qu’à
ça. Il ne pense qu’à partager ce qu’il a reçu. Il l’a fait
pour le mendiant et il le fait maintenant pour la foule. Je ne
vais pas m’attarder sur le contenu de son discours, c’est
l’objet du message suivant. En revanche, j’attire ici votre
attention sur son attitude, car elle peut nous interpeller.
Pierre témoigne du Christ à chaque fois qu’il en a l’occasion.
Sommes-nous prêts, nous, à témoigner de notre vie avec Dieu en
toute circonstance ?
Personnellement, j’ai encore du progrès à faire dans ce
domaine. Je parle volontiers de la Bonne Nouvelle quand je m’y
suis préparé, mais je suis loin de ressembler à Pierre qui est
prêt. Lui, il ne pensait qu’à ça. Chaque personne qu’il
croisait était pour lui une occasion de partager sa foi.
Pierre n’était pas un obsédé ou un fou. S’il avait à cœur de
partager l’Évangile, c’est parce que Jésus l’avait transformé,
parce qu’il aimait son prochain et il désirait que le plus
grand nombre expérimente la joie qu’il connaissait. Comme moi,
vous avez peut-être entendu le message de l’Évangile à de
nombreuses reprises, mais est-ce que ce message vous touche
encore au point d’y penser régulièrement et d’en parler en
toute occasion ? L’attitude de l’homme guéri et celle de
l’apôtre Pierre nous interpellent.
Jésus-Christ nous a offert une nouvelle vie. Sommes-nous
conscients d’être au bénéfice de cette vie ? Sommes-nous dans
la louange pour cela ? Sommes-nous prêts à en témoigner en
toute occasion ? En réfléchissant à ces questions, je me suis
rendu compte qu’il était facile de s’habituer à l’Évangile.
Si comme moi, vous êtes chrétien depuis quelque temps, vous
connaissez la Bonne Nouvelle. Vous l’avez acceptée et vous
vous en êtes certainement réjoui. Mais cette joie est-elle
encore présente aujourd’hui ? La routine n’a-t-elle pas
étouffé cette nouvelle vie que Jésus nous a offerte ? Ce texte
nous invite à nous remettre en marche avec Lui.
Si vous n’avez pas encore mis votre confiance en Jésus, c’est
l’occasion d’entendre cette invitation de l’apôtre Pierre :
« au nom de Jésus, le messie, lève-toi et marche ! ».
Autrement dit : lève-toi, entre dans la présence de Dieu et
reçois une vie nouvelle ! Une vie qui commence ici-bas et qui
se prolongera dans l’éternité.
Ce texte est « un antidote contre la routine, voire même une
protestation, ou même une mise en garde ! Il nous dit : ne
nous habituons pas à l’Évangile, n’acceptons pas de nous
laisser enfermer dans la routine des hommes. (…) Laissons le
Christ nous surprendre, laissons le Christ nous relever, nous
ressusciter à la lecture de sa Parole, laissons-lui la
place », car c’est lui l’antidote contre toute fatalité ici
bas.
« C’est alors que nous garderons cet esprit de louange, comme
ce boiteux qui sautait, marchait et louait Dieu. » (Entre
guillemets, de Benjamin Turillo)
Christian Huy