L`enfant en difficulté scolaire
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L`enfant en difficulté scolaire
L’enfant en difficulté scolaire Votre enfant « rame » à l’école. Heureusement, il existe des solutions pour l’aider à passer ce cap. Le bilan de santé OUR DÉPISTER les difficultés de leurs élèves P et lutter contre l’échec scolaire, les écoles ont mis en place plusieurs types de prise en charge à commencer par un bilan de santé global : dès la fin de la grande section de maternelle, votre enfant bénéficie d’un bilan afin de prévenir les éventuelles difficultés d’apprentissage, qu’elles soient d’ordre médical, psychologique ou purement scolaire, de mémoire, de langage... Tout est fait pour le préparer à son entrée en CP, soit dans l’école même, soit en faisant appel à des partenaires extérieurs. Mais, le plus souvent, lorsque les difficultés sont importantes, l’école met en place un programme personnalisé de réussite éducative (PPRE). Le PPRE, l’outil d’acquisition du socle commun ORSQU’UN ÉLÈVE du primaire ne maîtrise pas les connaissances et les compétences indispensables à la fin d’un cycle, le directeur d’école propose aux parents de mettre en place un programme personnalisé de réussite éducative. Le PPRE est constitué d’un ensemble d’aides coordonnées, intensives et de courte durée. Régulièrement, l’équipe pédagogique dresse un bilan pour évaluer l’état précis des compétences acquises par l’élève en fonction des objectifs à atteindre à la fin du cycle et des exigences du socle commun. L Les formes d’aides prévues au cours d’un PPRE se déroulent pendant le temps scolaire mais aussi en dehors (étude surveillée, accueil associatif d’aide au travail à la maison, actions ciblées en BCD…). Le descriptif de ces aides figure dans le programme du PPRE, rédigé par les enseignants (voir aussi le chapitre « Les réunions d’équipe éducative » p. 78). Une équipe pluridisciplinaire au service de l’enfant • L’enseignant de la classe. Il réunit les documents et les observations nécessaires issus des évaluations nationales et des contrôles effectués en classe, en tenant compte des objectifs pédagogiques fixés pour sa classe. Avec le directeur de l’école, il présente le PPRE aux parents d’élèves concernés et met en place une pédagogie personnalisée pour un enfant en difficulté ou un groupe d’élèves ayant les mêmes besoins de soutien. 200 L’ENFANT EN DIFFICULTÉ SCOLAIRE TSP3_p138-213.indd Sec5:200 26/05/08 12:47:45 FICHE MÉMOIRE ANNÉE SCOLAIRE CLASSE ET ENSEIGNANT • Le conseil de cycle. Le directeur d’école, les maîtres de chaque classe du cycle et les maîtres remplaçants, les enseignants spécialisés du RASED intervenant dans l’école, les maîtres de CLIN, les assistants d’éducation et les EVS constituent l’équipe pédagogique du cycle. C’est elle qui analyse la situation de l’élève, définit et formalise le PPRE, coordonne les groupes d’élèves en utilisant au mieux les ressources matérielles et humaines de l’école, en harmonie avec les emplois du temps de chacun. • Le directeur de l’école. Il participe à la conception du PPRE et assure la coordination générale du projet en veillant à ce que les décisions prises par le conseil des maîtres et les conseils de cycle soient bien respectées. Avec l’enseignant de la classe, il reçoit les parents des élèves concernés pour leur présenter le PPRE. • Le RASED. Quand les différentes aides Programmes et apprentissages par l’équipe pédagogique, y compris les nouveaux enseignants dans l’école. Nom de l’enfant : ……………….. Prénom : ……………….. Date de naissance : …………. Langue parlée à la maison : ………….. Observations particulières : …………….. ACTIONS DE L’ÉCOLE ACTIONS EXTÉRIEURES À L’ÉCOLE L’enfant à l’école Ce document permet de visualiser rapidement le suivi des élèves en grande difficulté, durant toute leur scolarité, et dont la situation est examinée en conseil de cycle ou en réunion de synthèse avec le RASED. Cette fiche ne sort pas de l’école, sauf en cas de besoin : elle peut passer du directeur de l’école maternelle au directeur de l’école élémentaire, du directeur de l’école élémentaire au principal du collège. Elle est consultable mises en place au sein de la classe ne suffisent plus, le réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté est associé au projet. Composé d’un ou plusieurs psychologues, de rééducateurs et de maîtres d’adaptation, ce réseau propose de réaliser, en accord avec les parents, un diagnostic des problèmes de l’enfant et de mettre en place des solutions adéquates. Il peut s’agir d’une aide à dominante pédagogique, par exemple un travail en petit groupe avec le maître E une à deux heures par jour, ou d’une aide à dominante rééducative : les enfants en difficulté sont pris en charge individuellement ou en petit groupe par un maître G et travaillent sur des supports ludiques et créatifs. En cas de handicap (dyslexie, déficience sensorielle, difficultés d’expression…), l’aide apportée à l’enfant est pédagogique et thérapeutique, et fait parfois intervenir un maître spécialisé (voir aussi le chapitre sur le RASED et les maîtres spécialisés p. 62). i L’ENFANT EN DIFFICULTÉ SCOLAIRE TSP3_p138-213.indd Sec5:201 201 26/05/08 12:47:49 • Le psychologue et le médecin scolaires. Tous deux chargés de la prévention de la santé au sein des écoles, ils peuvent être parfois associés au PPRE, en tant que membres de l’équipe pédagogique. • La famille. La réussite du PPRE n’est possible que si la famille de l’enfant s’associe au projet. C’est pourquoi l’équipe pédagogique leur présente le PPRE dans le détail, avec ses objectifs, ses propositions d’actions et un calendrier de rencontres. Les parents peuvent se faire accompagner ou remplacer par un représentant d’une association de parents d’élèves de l’école ou par un autre parent d’élève. L’enfant à qui on présente le PPRE doit aussi en comprendre la finalité et s’engager en toute confiance dans le projet. C’est l’enseignant le plus souvent qui le reçoit, durant 10 à 20 minutes. Ses questions portent sur l’école et le travail scolaire en général (« Est-ce que tu aimes l’école ? Ce qui te plaît le plus, le moins à l’école ?), sur les réalisations de l’élève (« Que penses-tu des évaluations ? Les as-tu trouvées longues, courtes ? Quels exercices t’ont paru faciles, difficiles ? »), sur le projet (« Que penses-tu de ce PPRE ? »…). Les parents et l’enfant doivent signer le PPRE afin de donner leur accord écrit. Quelques actions concrètes du PPRE Compétences d’ordre méthodologique Le problème : l’enfant confond le matin et le soir, un passé récent et un passé plus éloigné, a du mal à se repérer dans les disciplines au cours de la journée ou de la semaine, ou parmi les différents cahiers… La solution PPRE : on lui apprend à se repérer dans le temps (travail sur l’emploi du temps, comment apprendre à préparer et à planifier le travail du lendemain, à gérer un cahier de textes…) ; dans l’espace (repérages dans l’école, le quartier, lecture de plans et de cartes, recherches dans un atlas pour situer des pays, des villes…) ; dans l’écrit (utiliser un dictionnaire, trouver un livre à la BCD…). L’enfant apprend aussi à lire, à formuler et à comprendre des consignes. Compétences d’ordre cognitif Le problème : l’enfant a une mémoire défaillante et capricieuse. Il ne parvient pas notamment à mémoriser ses leçons. La solution PPRE : on lui apprend à apprendre, en exerçant sa mémoire (réciter un poème, un texte court, une chanson, une table de multiplication ou d’addition, mémoriser la graphie des mots d’usage, résoudre mentalement des opérations…), en mettant de l’ordre dans les informations (rechercher une information dans un cahier, un livre, une affiche, trier et comparer des documents…), en s’autoévaluant (utiliser des grilles d’autoévaluation, juger ses actions avec des critères objectifs, présenter un travail soigné…). Compétences d'ordre linguistique Le problème : l’enfant a du mal à s’exprimer à l’oral. La solution : on l’aide à prendre la parole, à bon escient (participer à un débat, exposeret justifier son point de vue…), de façon compréhensible (raconter un événement ou l’histoire d’un personnage, formuler des questions, demander des explications, expliciter ses choix…), en apprenant à maîtriser le lexique (utiliser correctement le bon vocabulaire…). Compétences d'ordre social ou civique Le problème : l’enfant n’a pas intégré la notion de groupe, de respect des autres (l’équipe éducative, mais aussi ses camarades). La solution : on l’invite à prendre part à un débat (élaborer collectivement les règles de vie de la classe et de l’école, examiner les problèmes de la vie scolaire en respectant la parole d’autrui et en collaborant à la recherche d’une solution…), à coopérer (écouter les autres, travailler en groupes, aider un autre élève dans le cadre d’un tutorat…). 202 L’ENFANT EN DIFFICULTÉ SCOLAIRE TSP3_p138-213.indd Sec5:202 26/05/08 12:47:51 « Les PPRE ont le mérite d’obliger les enseignants à mettre des mots sur les maux des élèves et à cibler plus précisément leurs difficultés, en mettant en place des stratégies. On ne cherche pas seulement à diagnostiquer le fait qu’un enfant ne sache pas lire par exemple, mais surtout les raisons qui l’empêchent de lire. Le simple fait de différencier un élève en difficulté de ses camarades permet de mieux l’aider : parce qu’il aura ciblé ses difficultés, le professeur va aller davantage vers lui, l’interroger plus ou différemment des autres élèves de la classe. L’autre mérite des PPRE, c’est d’avancer par étapes, par petites séquences. Ce qui nous oblige à nous calquer sur les progrès de l’élève. Tant que l’élève n’a pas atteint l’objectif fixé, on ne pourra pas le faire avancer. Le côté pragmatique est également un grand avantage : on ne cible donc que des objectifs qu’on peut atteindre. On ne doit pas culpabiliser les familles. C’est pourquoi, quand on reçoit les parents, on leur dit : “ on souhaite que vous soyez partie prenante, on travaille main dans la main ”. Le fait d’associer les familles permet aussi aux enfants de se dire : “ Tiens, mes parents savent ce qui se passe à l’école, ils vont m’aider ”. Ces élèves qui bénéficient d’un PPRE, on tente de les rassurer et de les valoriser à chaque étape du projet : “ maintenant tu peux le faire ”. Le PPRE, c’est un travail d’équipe pour porter les enfants en difficulté vers la réussite. Cela vaut le coup d’essayer, non ? C’est vrai que c’est du travail en plus, avec de longs dossiers à remplir, de nombreuses réunions pour l’équipe pédagogique, mais j’y crois vraiment pour les enfants les plus en difficulté ! » Programmes et apprentissages enseignant et directeur d’école L’enfant à l’école L’avis de Jean-Luc Piezel, DIVISER PAR TROIS LE NOMBRE D’ÉLÈVES EN SITUATION D’ÉCHEC LOURD Tel est l’objectif du projet proposé pour l’école primaire en 2008 par le ministre de l’Éducation nationale Xavier Darcos. En voici les grandes lignes : • Le nombre d’élèves en très grande difficulté se situe autour de 15 %. Grâce à la création de la semaine scolaire de 24 heures (suppression de l’école le samedi matin), les enfants en grande difficulté bénéficieront de 2 heures de cours ainsi libérées qui seront réemployées pour une aide personnalisée, en petits groupes. Cette aide vise la réussite scolaire. Ce temps sera inclus dans les horaires de service des professeurs des écoles (voir chapitre sur les enseignants p. 58). • Les difficultés scolaires seront d’abord traitées par l’enseignant dans le cadre de sa classe. Si elles sont plus lourdes, elles donneront lieu à une prise en charge complémentaire, par petits groupes, grâce aux 2 heures dégagées en dehors des horaires de classe collective et en accord avec la famille. Si cette aide ne suffit pas encore, les élèves présentant en fin d’école primaire de grandes difficultés dans la maîtrise du langage, de la lecture ou de l’écriture, pourront se voir proposer un stage de remise à niveau pendant les vacances entre la fin du CM1 et le début de la sixième. Enfin, ce rapport évoque le principe « plus de maîtres que de classes » dans les écoles où la difficulté scolaire est la plus lourde. L’ENFANT EN DIFFICULTÉ SCOLAIRE TSP3_p138-213.indd Sec5:203 203 26/05/08 12:47:52