Daniel Pennac, Journal d`un corps, p. 295, Gallimard Folio, 2014.
Transcription
Daniel Pennac, Journal d`un corps, p. 295, Gallimard Folio, 2014.
Ce matin, j’ai oub lié le code de ma c seulement le code m ar te bleue. Pas a is le m oy en mnémotechniq concocté pour le re te n ir . E t le parcours de mue doigts sur le cla le distributeur. Cvier. Frappé de stupeur devanes tentative ? Q uelle omplètement ébranlé. Nouvellet la moindre piste. Ctentative ? Aucun souvenir. Pas existé. Pire, comm omme si ce code n’avait jamais auquel je n’ai pas e s’il existait ailleurs, en un lieu Je demeure sur le traccès. Panique mêlée de fureur. savoir que faire. Der ottoir, devant la machine, à ne me rend ma car te. rière, on s’impatiente. L’appareil La honte d’avoir pJe dis : « il est détraqué, je crois ». cru obligé ! J’ai torononcé cet te phrase, de m’être self-control, matuut perdu : mémoire, dignité, dépossédé. Ce code, rité, je suis complètemen et décide d’aller au c’était moi. Je renvoie la voituret honte me font m bureau à pied. La fureur et la Klaxons. Impossibarcher vite. Je traverse au ver t. le de me raisonner de ramener l’événem . Impos saute de courant, ent à sa juste propor tion :suibnlee A l’heure où j’écrissans conséquence à long terme. lui-même prendre ces lignes (le code est revenu de sa place dans ma mots me manquen mémoire), les t p o u r d éc ri dans lequel m’a f lanqué ce brefreoul’bétat de terreur li. Daniel Pennac, Jo Gallimard Folio, 2urnal d’un cor ps, p. 295, 014. 46 I I Santé conjuguée septembre 2015 n° 72