Ségrégation raciale aux États-Unis ©Mariane Gilbert
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Ségrégation raciale aux États-Unis ©Mariane Gilbert
Ségrégation raciale aux États-Unis Tout débute avec une amère défaite des États confédérés, en avril 1865, pendant une guerre civile particulièrement atroce. La Guerre de Sécession est, effectivement, un prémisse à la ségrégation raciale aux États-Unis. L’esclavage était peut-être devenu illégal (treizième amendement de la Constitution), mais le mépris envers les Noirs n’était pas disparu. Alors que le quatorzième et quinzième amendement assurait les Afro-Américains d’une liberté et d’une égalité, les Blancs, eux, avaient peurs. C’est ainsi que débute le fameux «separate but equal». Les États sudistes adoptent en 1876 les lois Jim Crow. Ceci inclut la Virginie, les deux Carolines, le Delaware, etc. bref, tous les États dans lesquels l’esclavage étaient permis par la loi avant la guerre civile. Les lois Jim Crow permettaient juridiquement de séparer les races (les blancs des «colorés») dans les lieux publics. Concrètement, elles garantissaient ainsi la suprématie des Blancs. Mais, en quoi consistaient-elles exactement? Des abreuvoirs, des toilettes, des écoles, des hôpitaux, des églises séparés. Pire, un manuel scolaire ayant servi à un jeune noir ne pouvait pas être ensuite prêté à un jeune blanc, et vice-versa. La plupart des restaurants, salles de spectacles, métiers de fonction publique était tout simplement interdit à tout Noir. Et seulement quelques sièges à l’arrière des bus étaient disponibles. Il y avait aussi des restrictions dans la vie privée, ainsi un mariage interracial était interdit (jusqu’à la quatrième génération d’ascendance noire), aucune relation sexuelle n’était possible, ni même l’adoption d’un «nègre» par un couple blanc. C’est dans les années 50 que la lumière commencera à se lever. Entre-autre grâce à la décision de la Cour Suprême déclarant que la ségrégation dans les écoles est inconstitutionnelle, mais surtout lorsque Rosa Parks refuse de céder son siège à un blanc dans un autobus de Montgomery, en Alabama. Pour ce geste, elle fût non seulement arrêtée par la police, mais elle dût payer une amende s’élevant à quinze dollars. À la suite de cet événement, un grand mouvement antiségrégationniste pacifique prit place. Son leader, le pasteur noir, Martin Luther King, entreprit, pour commencer, un boycott général de la compagnie d’autobus. Pendant près d’un an, aucun noir ne prit l’autobus, ce qui finit par rendre la ségrégation illégale dans les bus. Mais la lutte n’était pas terminée. Des sit-in furent organisé où les Noirs allaient, par exemple, dans un restaurant interdit aux gens de couleurs, s’assoyaient et refusaient de partir. Tout simplement. Ces actions permirent l’accès à plusieurs établissements. Plusieurs manifestations et marches pacifiques eurent lieu. Le dernier succès de King s’est déroulé à Montgomery, la marche de Selma. Près de 35 000 personnes marchèrent pour convaincre le gouverneur Wallace de l’Alabama d’abandonner ses pratiques ségrégationnistes. Parallèlement à ces évènements non-violents, une autre philosophie prit place. Celle de la «Black Power» rêvant d’une Amérique sans blancs qui usait de violence pour revendiquer ses droits. Aussi, suite à toutes ces revendications, un vieux groupe qui avait été créé à la fin des années 1860 refait surface après la Seconde guerre mondiale. Le Ku Klux Klan commet des actes terroristes (principalement, des bombes), mais aussi des lynchages. Couverts de leurs tuniques blanches, ils terrorisent et pendent plusieurs Noirs. La ségrégation fut finalement jugé illégale durant les années 1960. Mais Martin Luther King se fera tout de même assassiné en 1968 pour ses idées, et plusieurs États continuent de pratiquer une sorte de ségrégation en n’intégrant pas ou peu les Noirs dans l’élite. Qu’elle soit scolaire, financière ou dans le milieu du travail. ©Mariane Gilbert