Des monnaies amusantes - Ottawa Numismatic Society

Transcription

Des monnaies amusantes - Ottawa Numismatic Society
ISSN 1922-4885
is a publication of the Ottawa Numismatic Society and the
Canadian Numismatic Coalition.
est une publication de la Société numismatique d’Ottawa
et de la Coalition numismatique du Canada.
It is published ten times a year and aims to promote coin
collecting and numismatics.
Elle est publiée dix fois l’an et vise à promouvoir la
collection de monnaie et la numismatique.
Note: When a term is underlined and followed by a dagger (†) it
indicates that it can be found in the glossary at the end of the
issue.
Nota : Lorsqu’un terme est souligné et suivi d’une croix (†) ceci
indique qu’on le retrouve dans le lexique à la fin du présent numéro.
Rédacteur en chef : Serge Pelletier
Editor: Serge Pelletier [email protected]
Editorial Committee: Ron Cheek, Steve
Woodland
Copy Editors: Tina Bartolini, Ron Cheek,
Régent St-Hilaire, Steve Woodland
Layout: Serge Pelletier
Translation: Serge Pelletier, Steve Woodland
[email protected]
Comité de rédaction : Ron Cheek,
Steve Woodland
Réviseurs : Tina Bartolini, Ron Cheek,
Régent St-Hilaire, Steve Woodland
Mise en page : Serge Pelletier
Traduction : Serge Pelletier, Steve Woodland
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style, and format are the property of the Ottawa Numismatic Society
(ONS). All rights reserved. No part thereof may be reproduced in
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the Canadian Numismatic Coaltion are entitled, as part of their
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and to store one (1) copy in electronic format. Further distribution
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© Ottawa Numismatic Society, 2012
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© Société numismatique d’Ottawa, 2012
THE OTTAWA NUMISMATIC SOCIETY
LA SOCIÉTÉ NUMISMATIQUE D’OTTAWA
P.O. Box 42004, R.P.O. St. Laurent, Ottawa, ON K1K 4L8
Email: [email protected] - Website: www.ons-sno.ca
C.P. 42004, Station St-Laurent, Ottawa, ON K1K 4L8
Courriel : [email protected] - Site Web : www.ons-sno.ca
The society meets every month, usually on the fourth Monday.
Doors open at 7:00 p.m. and the meeting begins at 7:30 p.m. in
the Theatre (on the 3 rd floor) of the Heron Road Community
Centre, 1480 Heron Road, Ottawa.
Annual dues: $12.00
La société se réunit habituellement le quatrième lundi de chaque
mois. Les portes ouvrent à 19 h 00 et la réunion débute à 19 h 30
dans le théâtre (au 3e étage) du Centre communautaire Heron,
1480 chemin Heron, Ottawa.
Frais d’adhésion annuel : 12,00 $
On the cover...
En couverture...
In the O of
: The reverse of the 100 Grey Cup
dollar.
The detail in the background comes from a 1975-dated 10pound note from Guernsey. An encased Canadian 1-cent coin.
The reverse of the Canadian 2012-dated 100-dollar.
Dans le O de
: Le revers du dollar de la 100e Coupre
Grey.
Les détails en arrière-plan proviennent d’un billet de 10 livres
millésimé 1975 de Guernesey. Une pièce canadienne de 1 cent
encastrée. Revers de la pièce canadienne de 100 dollars
millésimée 2012.
[Images: Serge Pelletier, Owen L. Linzmayer, Royal Canadian Mint]
[Images : Serge Pelletier, Owen L. Linzmayer, Monnaie royale
canadienne]
th
262 –
September 2012
“
Hey Steve!”
“Hey neighbour, how’s things?”
“Not bad. It’s been a great summer, eh?”
“Really great for me. I got to spend most of my summer
enjoying my hobby of numismatics.”
“Numis-what?”
“Numismatics – the study of the art and science of
money. Most people refer to it as coin collecting, but it
also involves bank notes, tokens, medals, and more. And
not just collecting them, but studying them – the artwork,
how they are made, the history behind them, how to
evaluate their condition, how to determine if they’re
counterfeit, and a whole lot more.”
“Cool, but how is sitting around inside studying all
these coins and medals fun? Wouldn’t it be more
interesting to be outside in the sunshine and fresh air …
and healthier too?”
“You assume I was inside with my hobby. Not true. I
actually spent a great deal of time outside, walking trails
and seeing sights as I enjoyed my hobby.”
“How so? I would have thought you’d be inside at a
table or desk with a magnifying glass and books.”
“I could have been, but I went outdoors and looked
around for scenes, animals, people, and objects that you
find on numismatic items. In fact, when I was in Alberta
for almost two weeks, I spotted several: the view of
beautiful Moraine Lake found on the back of the old $20
bill; the hoodoos at Drumheller from the 1992 Alberta
commemorative 25-cent piece; in the Banff Springs hotel
there was a caribou head that looked exactly like the
reverse of our regular 25-cent coin; a beaver just like the
one on our 5-cent coin; and many, many more. With my
knowledge of the numismatic designs on our coins, notes,
tokens, and medals, all I had to do was look around me
and there was the real thing – numismatics in nature. I
even took pictures that show the scenes just as they appear
on our money. Pretty neat, eh?”
“Yeah, really interesting stuff, Steve. Thanks, but I have
to go start the barbeque for dinner. Say, why don’t you
guys come join us, and bring over your pictures and tell
us about your trip…and your hobby?”
“That’s a great idea! We’ll be right over.”
Our hobby is about so much more than just numismatic
items. Get out there and discover it!
Septembre 2012
«
Salut Steve! »
« Salut le voisin! Comment ça va? »
« Pas mal, mon ami. On a eu un bel été, hein? »
« Très bel, surtout pour moi. J’ai eu le plaisir de passer
une grande partie de l’été à apprécier mon passe-temps, la
numismatique. »
« La nu-mystique? Qu’est-ce que ça mange en été ça? »
« Non, la numismatique – l’étude de l’art et la science de
la monnaie, y compris les pièces, les jetons, les billets, les
médailles et encore plus. Et non seulement les collectionner,
mais les étudier aussi – l’art des motifs, comment ils sont
fabriqués, l’historique, comment évaluer l’état de
conservation, comment déterminer les fausses pièces, et
beaucoup plus. »
« Intriguant, mais s’asseoir au bureau avec tes pièces et
billets, c’est platte non? Moi je dirais qu’on serait mieux à
l’air et au grand soleil, surtout pour la santé! »
« Tu présumes que j’étais à l’intérieure, mais t’as tort. J’ai
passé la plus grande partie de l’été à l’extérieure sur les
sentiers, à admirer nos richesses naturelles. »
« Comment ça? J’aurais pensé que tu serais assis à un
bureau avec une loupe et des livres de référence. »
« J’aurais pu, oui, mais je me suis sorti de la maison et j’ai
cherché autour de moi des scènes, des animaux, des gens et
des objets qu’on retrouve sur des articles numismatiques. En
fait, pendant mes vacances en Alberta, j’en ai trouvé plusieurs
: le beau panorama du lac Moraine qu’on voit sur le dos du
vieux billet de 20 $; les cheminées des fées sur la pièce
commémorative de 25 cents de l’Alberta de 1992; à l’hôtel
Banff Springs, il y avait une tête de caribou exactement comme
celle sur la pièce de 25 cents habituelle; un castor comme
celui sur la pièce de 5 cents; et bien d’autres. Avec mes
connaissances numismatiques des motifs sur nos pièces,
billets, jetons et médailles, tout ce que j’avais à faire était de
regarder autour de moi et voilà – la numismatique en nature!
J’ai même pris des tas de photos! »
« Pas mal plus intéressant que je pensais, Steve. Écoute,
on fait un barbecue chez nous ce soir. Amène donc la famille
et tes photos et parle-nous de tes vacances… et ton passetemps! Bonne idée, non? »
« Excellente idée, mon ami! On arrive bientôt. »
Notre passe-temps est beaucoup plus que des articles
numismatiques. Sortez et découvrez-le!
– 263
S
omething very special happened earlier this
month. I got an email from someone that had
read online an article of
that touched
him dearly. You see, the article mentions his greatgreat-great-grandfather, Henry Lipps.
I, of course, put him in touch with the author of
that fantastic article, Wilfred Lauber. I believe this
made Wilf’s day.
We have another great issue for you.
Steve starts us off with an article on fun coins.
Indeed, many collectors would call them amusing, but
others would call those pieces rubbish. Make your own
opinion after reading the article.
David Bergeron hadn’t sent us an article for a while,
but it was worth the wait. He offers us a most
interesting article on the funding of the War of 1812.
Finally, I wrote about the gold rushes and how they
can be the topic of a collection.
Enjoy!
Carinthia seen by a child
264 –
La Carinthie vue par un enfant
La Monnaie autrichienne a émis la seconde pièce
dans la charmante collection de pièces de 10
euros en argent « L’Autriche vue par ses
enfants ».
Cette seconde pièce rend hommage
à la province méridionale de Carinthie
et arbore, au revers, le dessin gagnant
de Philip Ogris, âgé de 10 ans. Philip
a repris de nombreux sites populaires
de la Carinthie.
Comme la Carinthie partage sa
frontière sud avec la Slovénie, bon
nombre de ses habitants parlent tant le
slovène que l’allemand.
Pour de plus amples informations :
www.muenzeoesterreich.at/eng
September 2012
© Serge Pelletier
The Austrian Mint has issued the second coin
in the delightful silver 10-euro coin series
“Austria by Its Children.”
This second coin honours the
southern province of Carinthia and
bears the winning design by 10year old Philip Ogris on its
reverse. Philip included many of
the well-known sites of Carinthia
in his design.
Carinthia shares it southern
border with the country of Slovenia
and thus many of its citizens speak
Slovenian as well as German.
For more information:
www.muenzeoesterreich.at/eng
L
e début du mois a amené un moment très spécial.
J’ai reçu un courriel de quelqu’un qui avait lu, en
ligne, un article de
qui l’avait
grandement touché. C’est que cet article mentionne son
arrière-arrière-arrière-grand-père, Henry Lipps.
Je l’ai naturellement mis en contact avec l’auteur
de ce superbe article, Wilfred Lauber. Je crois que Wilf
a été très ému par cet évènement.
Parlons maintenant du présent numéro.
Steve nous offre d’abord un article sur ce qu’il
appelle les monnaies amusantes. Certes, de nombreux
collectionneurs diraient qu’elles sont amusantes, mais
d’autres diraient qu’elles sont de la camelote. À vous
de décider après avoir lu l’article.
David Bergeron n’avait pas encore envoyé d’article
cette année, mais l’attente en a valu la peine. Il nous
présente un article des plus intéressants sur le
financement de la guerre de 1812.
Enfin, j’étudie les ruées vers l’or comme sujet de
collection.
Amusez-vous bien!
Fun coins
Des monnaies amusantes
by Steve Woodland
par Steve Woodland
s I have often said in other articles, coin collecting
should be fun. So rather than examining date sets, die
varieties, or metallic composition, I thought we could
take a look at some coins that fall outside the collecting
norm, what I call “fun coins.” Such pieces include oddshaped coins, hobo nickels, elongated coins, encased coins,
countermarked and counterstamped coins, wooden money,
etc.
omme je l’ai dit de nombreuses fois, on doit avoir du
plaisir lorsque l’on collectionne la monnaie. Plutôt
que d’examiner les séries de millésimes, les variétés
de coins ou les compositions métalliques, j’ai cru qu’il serait
bon de jeter un coup d’œil à ce que j’appelle les « monnaies
amusantes », c’est-à-dire les monnaies de formes variées,
les pièces gravées, les pièces allongées, les monnaies
encastrées, les pièces contremarquées, la monnaie de bois,
etc.
A
1. © Heritage Auctions <www.ha.com> 2. Serge Pelletier
Odd-shaped coins
For the most part, coins are round (or multisided approaching round, like our Canadian
loonie), but many exist with peculiar
shapes (triangles, squares, shaped like
an object) and even with holes in
them.
Many countries have issued
square coins for both circulation
and collectors. Intriguingly, a
large proportion of the countries
that have done so are, or were,
part of the British
Commonwealth including
England, Australia, Canada,
Malaya and British Borneo,
Ceylon (Sri Lanka), and the
Straits Settlements.
Triangular coins have also been struck by
several countries, including Canada,
Bermuda, the Cook Islands, and the Isle
of Man. Among the most beautiful of
these are the collector coins issued
by Bermuda, beginning in 1996,
to commemorate the Bermuda
triangle and the ships that sank
within it (Fig. 1). The Isle of Man
triangular coins were issued in
2007 and 2009 to honour the
finding of King Tutankhamum’s
tomb and its discoverer, Howard
Carter. The 2009 coin also
contains sand from the tomb
continued on page 266
1. Bermuda, gold 60 dollars 1996, one of the
“Bermuda Triangle” pieces. 2. A multifoil piece: Iraq,
silver 4 fils 1931.
Septembre 2012
C
Les monnaies de forme
irrégulière
Les monnaies sont habituellement
rondes (ou polygonales approchant le
cercle, comme notre huart), mais il
y en a aussi qui ont des formes
inhabituelles (triangle, carré, de la
forme d’un objet) et il y en a
même qui sont trouées.
Il y a de nombreux pays qui
ont émis des pièces carrées
tant pour la circulation que
pour les collectionneurs. Il est
intéressant de noter qu’une
grande partie de ces pays
sont ou ont été membres du
Commonwealth dont l’Australie,
Bornéo septentrional, Ceylan (Sri
Lanka) et les Établissements du Détroit.
Les Bermudes, le Canada, l’île de
Man et les îles Cook ont aussi émis
des pièces triangulaires. Parmi les
plus belles sont celles émises par
les Bermudes, à compter de
1996, pour rendre hommage au
triangle des Bermudes et aux
navires qui y ont été perdus
(fig. 1). D’autres superbes
pièces sont celles émises par
l’île de Man de 2007 à 2009,
pour rendre hommage à Howard
Carter, l’archéologue qui a
suite à la page 266
1. Bermudes, 60 dollars 1996 en or, l’une des pièces
du « Triangle des Bermudes ». 2. Pièce polylobe :
Iraq, 4 fils 1931 en argent.
– 265
continued from page 265
suite de la page 265
Engraved coins
An engraved coin is
one that has been
deliberately modified for
any reason, but often due to
political or artistic influences
(see Kim Zbitnew’s article
“Napoleon III: the French
vampire” published in the
February 2012 issue of
continued on page 267
266 –
3. Cette pièce somalienne de 1 dollar a la forme
d’une motocyclette. 4. L’une des nouvelles pièces
australiennes de 1 dollar qui prennent la forme du
continent.
Les pièces gravées
Une pièce gravée en est une
suite à la page 267
September 2012
3. Serge Pelletier 4. © Perth Mint <www.perthmint.com.au>
découvert la tombe de Toutânkhamon, et les richesses qui
s’y trouvaient. Certaines des pièces millésimées 2009
contiennent même du sable
provenant de ce site
archéologique!
Une autre forme
inhabituelle relativement
courante est le polylobe‡.
On retrouve des pièces
polylobées tant au
niveau des pièces de
circulation (fig. 2) que
des pièces de collection.
Les pièces de
collection nous offrent
également de nombreuses
pièces dont la forme
s’apparente à un objet, à un
pays. Dans ce groupe nous
retrouvons des collections de
pièces somaliennes en forme
de guitare et en forme de
motocyclette (fig. 3).
Pour ce qui est de
la forme d’un pays,
la Perth Mint a
récemment débuté une
collection qui met
en vedette la faune
australienne et le milieu où
elle vie (fig. 4).
En ce qui a trait aux pièces
trouées, la pièce la plus ancienne
est sans contredit la sapèque
chinoise qui a trou carré. Des
pièces de ce type ont été
utilisées en Chine et en
Asie orientale de
200 av. E.C. (avant
l’ère commune)
jusqu’au début
d u XX e siècle. De
nombreux pays en ont
d’ailleurs émis tout au
long du XXe siècle et le
Danemark et la Papouasie3. This 1-dollar coin from Somalia is shaped
Nouvelle-Guinée le font
like a motorcycle. 4. One of the new Australian
1-dollar coins shaped like the continent.
toujours.
encapsulated in it!
Another popular odd shape is the
multifoil‡, often referred to as
scalloped or wavy-edged. Such
shapes can be found among
both circulation coins (Fig. 2)
and collector coins issued by
The Bahamas, Tanzania,
India, and several other
countries.
Among collectoronly issues we also find
many pieces shaped like
objects or countries. The
Federal Republic of
Somalia has issued several
colourized‡ coins in the form of guitars,
motorcycles (Fig. 3), and
racing cars. Meanwhile, the
Perth Mint has recently
released the first coins of its
Australian Nature series,
where each coin is
shaped
like
the
Australian continent and
features the fauna and its
milieu (Fig. 4).
With respect to holes,
the original “holed” coin
was probably the Chinese
cash†, which features a square hole in its
centre. Used in East Asia and China
from around 200 BCE (before common
era) until the 20 th century.
Many other countries
continued this practice
during the 20th century,
and Denmark and Papua
New Guinea still strike
them.
5. 6. 7. © Heritage Auctions <www.ha.com>
continued from page 266
suite de la page 266
for an example of a coin engraved for political
reasons).
Coins have been altered in many ways for artistic
purposes. From the mid-1700s, they have
b e e n e n g r a v e d t o c r e a t e love
tokens‡ and family mementos. To do
this, one side of the coin is
smoothed out and then engraved
as needed with hearts, names,
dates, messages, etc. (Fig. 5),
and then often assembled
together as bracelets or
necklaces. Coins can also be
carved, whereby metal is
actually removed from the
coin so that just the principal
image on the coin is left
within the rim. These are then
usually assembled as earrings
or pendants.
My favourite engraved coins,
however, are the hobo nickels†
(Fig. 7). These unique pieces of
American folk art first appeared in the
early 20th century when the Indian head (or
buffalo) nickel (Fig. 6) was first issued in 1913. Hobos, men
who were down on their luck, used nails or some sharp metal
instrument to move around the soft metal of the coin, altering
qui a été modifiée volontairement pour des raisons politiques
(voir l’article de Kim Zbitnew, « Napoléon III : le vampire
français » dans le numéro de février 2012 de
) ou autres.
On a souvent modifié les monnaies
à des fins artistiques. À compter du
milieu du XVIIe siècle, on les
grave pour en faire des gages
d’amoureux‡ ou des objets
familiaux. Pour se faire, on
rend l’une des faces de la
pièce lisse puis l’on y grave
un message avec les
symboles appropriés tel que
cœurs, poignée de main,
etc. (fig. 5). L’on assemble
souvent plusieurs de ces
pièces pour en faire un
bracelet ou collier. On peut
aussi sculpter des monnaies
pour enlever une couche de métal
et ne laisser que le motif principal.
On fait souvent des boucles d’oreille
ou des pendentifs de ces dernières.
Toutefois, mes monnaies gravées
préférées sont les « clochards† » (fig. 7). Ces pièces d’art
populaire américain on vu le jour au début du XXe siècle
avec la mise en circulation de la célèbre pièce de 5 cents
continued on page 268
suite à la page 268
5. This British love token, dated 1786, speaks of Walter and Sarah Hardyman.
6) and turned them into miniature
6-7. Bo Hughes took regular buffalo nickels (6
7).
works of art (7
5. Ce gage d’amoureux britannique, millésimé 1786, parle de Walter et Sarah
Hardyman. 6-7. Bo Hughes prenait des pièces de 5 cents au bison ordinaires
6) et les transformait en de petites œuvres d’art (7
7).
(6
Septembre 2012
– 267
continued from page 267
suite de la page 267
the buffalo or the Indian to create a completely new design.
These coins were then traded for meals, a ride, or a place to
sleep. The art of hobo nickels started with the works of
George Washington “Bo” Hughes and his teacher Bertram
“Bert” Wiegand. Hughes started carving buffalo nickels
when they came out in 1913 and kept carving them until
late 1981 or early 1982 when he disappeared from a hobo
jungle in Florida, never to be seen again. To learn
more about hobo nickels visit the Original
Hobo Nickel Society’s website at
www.hobonickels.org.
Elongated coins
continued on page 269
268 –
Les pièces allongées
C’est à l’occasion l’exposition
universelle de 1893, tenue à
Chicago (Illinois), que ce
type de pièce fait son
apparition (fig. 8).
Il s’agit d’une
pièce que l’on
passe entre deux
rouleaux ce qui
a pour effet de
l’allonger et, puisque
l’un de ces rouleaux
porte un motif, celui-ci est
transféré à la pièce résultant en
une petite médaille-souvenir (fig. 9).
Bien que la majorité de ces pièces ait
8. One of the very first elongated coins, the souvenir of été créée à partir de pièces de 1 cent,
the 1893 Columbian Exposition was made from an 1885
5-cent piece. 9. This beautifully engraved elongated il en existe certaines faites à partir
1906 1-cent coin is a souvenir of the San Francisco Post d’autres dénominations.
Office.
Ce domaine de collection est
----------------------------------------------------------------------8. L’une des premières pièces allongées, ce souvenir e x c e l l e n t p o u r l e s j e u n e s
de l’exposition internationale de 1893 a été faite à partir collectionneurs. Il offre une grande
d’une pièce de 5 cents millésimée 1885. 9. Cette pièce
de 1 cent 1906 allongée est un souvenir du Bureau de variété de sujets dont la plupart
poste de San Francisco.
intéressent les jeunes. On retrouve les
suite à la page 269
September 2012
8. 9. © Heritage Auctions <www.ha.com>
First created in
t h e U n i t e d St a t e s
to commemorate
the 1893 World’s
Columbian
Exposition held in
Chicago, Illinois,
these are coins
that have been
elongated, or
stretched, by passing
them through the rollers
of a special press. The press
adds an embossed design to one
side of the coin, resulting in a
commemorative or souvenir
medalet (Figs. 8 and 9).
While the primary
focus of this branch
o f numismatics is
on 1-cent coins
because of their
soft metallic
composition that
makes them easier to
press, elongated coins
have been made with almost
all denominations.
This area of coin collecting is an
excellent start point for young
collectors; it offers pieces with a wide
variety of themes attractive to
children, presses can be found almost
anywhere families travel, the kids can
“press” their own coins, and there is
a large and active community of
collectors online.
type « tête d’Indien » (ou « bison ») (fig. 6)en 1913. Les
clochards, des hommes qui traversaient une période difficile,
utilisaient des clous ou autres instruments de métal pointus
pour sculpter et graver une pièce et ainsi transformer le bison
en un autre animal ou donner une autre allure au buste. Ils
troquaient ensuite ces petits chefs-d’œuvre pour un repas
ou un logis. C’est à George Washington « Bo » Hughes et à
Bertram « Bert » Wiegand, son maître, que l’on doit les
premières pièces de ce genre. Hughes commença créé
des « clochards » dès 1913 et continua à en
faire jusqu’à la fin de 1981, début
1982, date à laquelle il disparût
dans une jungle de
clochards de la Floride,
et on en n’en entendra
jamais plus parler.
Pour en apprendre
davantage sur ce
type de pièce,
visitez le site
We b d e l a
Original Hobo
N i c k e l Society au
www.hobonickels.org
[disponible qu’en anglais].
cContinued from page 268
suite de la page 268
10. © Serge Pelletier 11. © Heritage Auctions <www.ha.com>
Encased coins
Encased coins are created when a coin is embedded
within a holder in a core-and-ring fashion (Fig. 10). They
are usually round, but there are also other shapes such
as a horseshoe or even a chamber pot (Fig. 11).
The holder, which may be of aluminum,
plastic, or other suitable material,
usually bears text and/or designs,
creating a commemorative or
souvenir piece. These pieces are
very popular with clubs and
organizations who wish to
promote their activities and
to celebrate key events
or anniversaries. For
more information on
encased coins, visit
www.encasedcollectors
international.org online.
Countermarked &
counterstamped coins
Countermarked and counterstamped
coins are another fun area to collect. The
marks are applied by a punch to one or both
sides of an already struck coin.
T h e y c a n be official
marks (countermark†) or
unofficial ones
(counterstamp†). We
will focus on the
latter.
As was described
in Kim Zbitnew’s
article (see reference
above), this can be done
for political or satirical
reasons. In 19 th-century
Canada, merchants often
counterstamped copper
coins to convert them into
tokens and to promote their
business. An example of this
is the famous Devins & Bolton
pieces, from Montréal (Fig. 12).
continued on page 270
laminoirs pour les produire dans des endroits souvent
fréquentés par des familles. Les enfants peuvent « faire »
leurs propres pièces. Enfin, il y a une communauté de
collectionneurs très actifs sur le Web.
Les pièces encastrées
Une pièce encastrée est une pièce
(qui devient le cœur) insérée dans
un porte-pièce (qui devient la
couronne), le tout est ensuite
frappée se qui marie les
deux de façon permanente.
Bien qu’habituellement
ronde, la couronne peut
avoir une autre forme tels un
fer à cheval ou un pot de
chambre (fig. 11). Elle peut
être faite d’aluminium, de
plastique ou de tout autre
matériau, et est habituellement
ornée d’un motif et d’une
légende appropriée à l’évènement
souligné. Les pièces encastrées sont
très populaires auprès des clubs et
organisations qui les utilisent à des fins
promotionnelles. Pour en
apprendre davantage
au sujet des pièces
encastrées consultez
l e s i t e We b d e
l’association Encased
Collectors International au
www.encasedcollectors
international.org
[disponible qu’en
anglais].
Les pièces
contremarquées
Les pièces
contremarquées
peuvent aussi
être plaisantes à
c o l l e c t i o n n e r. U n e
contremarque† est une marque
suite à la page 270
10. Cette pièce canadienne de 1 cent encastrée est typique. Celle-ci a été émise à l’occasion du congrès 2012 de l’Association royale de
numismatique du Canada. 11. Il est plutôt rare que le cadre d’une pièce encastrée prenne la forme d’un pot de chambre, comme celui-ci. Cette
pièce états-unienne de 1 cent millésimée 1905 a été émise par un établissement du Nouveau-Mexique.
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------1 0. This encased Canadian 1-cent piece is typical. This one was issued at the Royal Canadian Numismatic Association’s 2012
convention. 11. The chamber-pot shape of this encased coin is rather unusual. This 1905-dated U.S. 1-cent piece was issued by an
establishment in New Mexico.
Septembre 2012
– 269
suite de la page 269
continued from page 269
Wooden money
faite au moyen d’un poinçon‡ sur une monnaie déjà frappée.
Elle peut avoir un caractère officiel (appelée countermark
en anglais) ou non (appelée counterstamp en anglais). Nous
nous intéressons ici à ces dernières.
Comme vous l’avez vu dans l’article de Kim Zbitnew
(ci-haut mentionné), on peut ajouter une marque pour des
raisons politiques ou satiriques. Au Canada au XIXe siècle,
les marchands contremarquaient des pièces de cuivres pour
les convertir en jeton et pour faire la promotion de leur
commerce. Un exemple de ce type de pièces contremarquées
est les célèbres pièces de Devins & Bolton, de Montréal
(fig. 12).
Wooden money, often referred to as “wooden nickels”
or simply “woods,” comes in a variety of forms: rounds,
thin wooden disks about 38 mm in diameter, with a design
printed on both sides; broomsticks, thicker disks about
25 mm in diameter, with a design embossed into the wood;
spruce dollars, disks about 86 mm in diameter; flats – thin
wooden rectangles of various sizes; and pieces of various
shapes.
Given the low cost to produce woods, they are very
popular with both individuals and organizations as
promotional or commemorative items. While references to
wooden nickels can be found in texts dating from the late
1800s, it was not until the Great Depression that the coins
came into popular usage, primarily by banks and chambers
of commerce in the United States, which issued them with
expiry dates as a means to mitigate the shortage of small
La monnaie en bois, que l’on appelle couramment
« des jetons de bois » ou simplement « des bois », prend
différentes formes : les ronds, de minces pièces de 28 mm
de diamètre imprimés des deux côtés; les manches-à-balai,
d’épaisses pièces de 25 mm avec dessins embossées dans le
bois; les spruce dollars (dollars d’épinette) qui font 86 mm
de diamètre; les bardeaux de très minces rectangles de bois
continued on page 271
suite à la page 271
270 –
La monnaie en bois
September 2012
12. 13. 14. © Heritage Auctions <www.ha.com>
12. U.S. large cent counterstamped the Montréal merchants by Devins & Bolton.
13. The Bank of England countermarked Spanish 8-real pieces with a bust of
King George III to convert them into British trade dollars. 14. Oyster-shaped
wooden 25-cent token issued in 1933 by the chamber of commerce of Olympia,
Washington State.
------------------------------------------------------------------------------------------------------12. Pièce états-unienne de 1 cent au grand module contremarquée par les
marchands montréalais Devins & Bolton. 13. La Banque d’Angleterre
contremarqua des pièces espagnoles de 8 réaux du buste du roi George III pour
en faire des piastres de commerce britanniques. 14. Jeton de bois de 25 cents
en forme d’huitre émis en 1933 par la chambre de commerce d’Olympia, dans
l’État de Washington.
continued from page 270
change (Fig. 14). To learn more about wooden money in
Canada, visit the Canadian Association of Wooden Money
Collectors’ website at http://www.nunet.ca/cawmc.htm.
Innovative coins
As technology advances, mints around the world are
producing collector coins to take advantage of it. Hence the
wide variety of coins that feature colour, holographs,
lenticular images, and even glow-in-the-dark designs.
I hope you have enjoyed this brief overview of fun coins.
Now it’s time to go have fun collecting them!
suite de la page 270
de taille variée et même des pièces de forme variée.
Étant donné qu’il est abordable de produire des bois, ils
servent souvent d’article promotionnel ou commémoratif
pour un individu ou un organisme. Bien qu’on fait mention
de monnaie de bois aussi tôt que les années 1800, c’est lors
de la Crise de 1929 que son usage se répand, lorsque des
banques et chambres de commerce états-uniennes émettent
de jeton pour pallier le manque de numéraire (fig. 14). Pour
en apprendre davantage au sujet de la monnaie de bois,
consultez le site Web de la Canadian Association of Wooden
Money Collector au http://www.nunet.ca/cawmc.htm
[disponible qu’en anglais].
15. 17. © Monnaie royale canadienne ,www.monnaie.ca> 16. © Perth Mint <www.perthmint.com.au>
Les pièces novatrices
Les avènements technologiques dans le domaine du
monnayage ont donné naissance à des pièces de collection
de plus en plus novatrices : pièces coloriées, à hologramme,
lenticulaires et même photoluminescentes.
J’espère que vous avez aimé ce petit exposé sur les pièces
que je considère amusantes. Maintenant, il n’en tient qu’à
vous de les collectionner.
Gimmick ou simplement amusantes? 15. Pièce à
effet plasma. 16. Pièce orbitale. La couronne, sur
laquelle se retrouve Spoutnik peut bouger librement
autour du cœur (la Terre). 17. La pièce « tulipe et
coccinelle » avec une coccinelle faite de verre.
-----------------------------------------------------------------Gimmick or simply fun? 15. Coin with plasma effect.
16. An orbital coin. The ring that carries Sputnik can
move freely around the heart (the Earth). 17. The
“tulip and ladybug” coin with a glass ladybug.
Septembre 2012
– 271
T
272 –
September 2012
Wikimedia
his year marks the
bicentennial of the
outbreak of the War of
1812. The causes of the war
extend back to the Napoleonic
Wars in Europe, when Great
Britain imposed sanctions on
neutral vessels, including
American ships, crossing the
Atlantic and attempting to land
in European ports. American
frustration climaxed on June 18,
1812, when President James
Madison signed a declaration of
war against Great Britain.
As a British colony, Canada
was swept up in the conflict and
became the main target of the
American military. The
Maritime provinces were largely
1. Queenstown, Upper Canada on the Niagara by Edward Walsh circa 1803–07.
unaffected, as peaceful arrangements were reached with ------------------------------------------------------------------------------------------------------1. Queenstown, Haut-Canada sur la Niagara d’Edward Walsh vers 1803–07.
the New Englanders, who largely opposed the war. In
Lower Canada, where military forces were focused on
the defence of Québec City and Montréal, only a handful of an important element behind the success of the British and
major battles and skirmishes were fought, the most notable Canadian forces—the financing of the war, including the
being the Battle of the Châteauguay (October 26, 1813). challenges that the Commissariat Department of the British
Upper Canada bore the brunt of the conflict. Major General forces in British North America faced to source, procure,
Henry Dearborn, who had command of the northeast sector and pay for the supplies, provisions, and equipment required
of the U.S. Army from the Niagara River to the New England for the troops.
At a time when British North America had no banks and
coast, told President Madison that remote Upper Canada,
with its sparse population and largely undefended border, was starved of financial resources, and with the prospect of
was “easy pickings” and that taking it was simply a matter war making it difficult to obtain large amounts of specie
of marching to claim the area. Yet although American forces (gold and silver coins), the Government of Lower Canada
significantly outnumbered the British and Canadians, the decided to issue legal-tender notes called army bills to pay
British were far better prepared than the Americans had for troops and supplies.1 Although army bills represented a
realized. For three years, the two sides exchanged fire in convenient medium of exchange that filled much of the void
left by the shortage of specie, it is debatable whether they
historic battles fought on both sides of the border.
Much has been written about the causes and events that were the “success” that many contemporaries reported. The
led to the war, and about the epic battles in which forts were economic conditions of the colony following the war,
destroyed, cities burned, and military leaders killed. This especially in Upper Canada, do not support the claim that
article does not recount those events. Instead, it examines
continued on page 274
Bibliothètque et Archives Canada
(1989-218-2)
I
2. Vue de la ville de Montréal en 1784 par James Peachey | 2. A view of the City of Montréal in 1784 by James Peachey.
l y a 200 ans cette année éclatait la guerre de 1812,
dont les causes remontent aux guerres napoléoniennes
en Europe. La Grande-Bretagne avait alors imposé des
sanctions à des navires neutres, certains battant pavillon
américain, qui tentaient d’accoster dans des ports européens
après avoir traversé l’Atlantique. La frustration des
Américains atteint son comble quand leurs navires se voient
interdire par les Britanniques de commercer en sol européen
et, le 18 juin 1812, le président James Madison signe une
déclaration de guerre contre la Grande-Bretagne.
Le Canada, en tant que colonie britannique, est aspiré
dans le conflit et devient la principale cible de l’armée
américaine. Les provinces maritimes sont très peu touchées,
ayant conclu des ententes de paix avec la NouvelleAngleterre, elle-même majoritairement opposée à la guerre.
Le Bas-Canada, où les forces militaires se consacrent surtout
à la défense de Québec et de Montréal, n’est le théâtre que
d’une poignée de grandes batailles et d’échauffourées, la
plus notable étant la bataille de la Châteauguay
(26 octobre 1813). C’est le Haut-Canada qui essuie le plus
gros des hostilités. Le major-général Henry Dearborn, à la
tête de tout le secteur nord-est de l’armée américaine — qui
Septembre 2012
va de la rivière Niagara à la côte de la NouvelleAngleterre —, informe le président Madison que le HautCanada, région éloignée, peu peuplée et aux frontières mal
défendues, sera facile à prendre et qu’il suffira d’y pénétrer
pour en prendre possession. Or, bien que les forces
américaines soient beaucoup plus nombreuses que les
Canadiens et les Britanniques, ces derniers sont mieux
préparés qu’elles ne l’avaient prévu. Pendant trois ans, au
nord comme au sud, les deux camps se livrent des batailles
historiques.
Les causes et événements à l’origine de la guerre ont fait
couler beaucoup d’encre, à l’instar des affrontements épiques
au cours desquels des forts ont été détruits, des villes
incendiées et des chefs militaires tués. Il ne sera pas question
de ces événements ici, mais plutôt d’un élément important
du succès remporté par les forces britanniques et
canadiennes : le financement de la guerre, y compris les
défis qu’a dû relever le département de l’Intendance des
forces militaires en Amérique du Nord britannique pour
trouver, obtenir et payer les fournitures, les vivres et le
matériel nécessaires aux troupes.
suite à la page 275
– 273
continued from page 272
army bills pulled the Canadas out of financial hardship. The
war may have had ended in a stalemate, but economically,
the Americans fared much better than the Canadians in the
post-war years. This will be revealed with an examination
of Canada’s economy in the aftermath of the war.
The economy in Lower and Upper Canada
prior to the war
continued on page 274
Library and Archives Canada. W.H. Coverdale Collection of Canadiana
(1970-188-2065)
War can impose heavy burdens on a country’s economy.
Resources are required to supply troops, funds are needed
to cover military expenses, and the concentration of
personnel on the war effort diminishes their contribution to
economic growth. Prosperity is further strained when the
theatre of battle is on home soil. That was the situation in
the Canadas during and after the War of 1812. In fact, the
effects of the war were more pronounced, especially in Upper
Canada, given the small population, the lack of arable land,
and the challenges of travel in such a large area. With the
influx of a regular army to defend the colony’s borders and
the recruitment of local inhabitants for the militia, demand
for supplies, food, uniforms, equipment, weapons, and
ammunition increased. Since Canada had extremely limited
manufacturing capabilities, most of these items had to be
imported. And, although Canada’s economy was developing
well, in the early 19th century it was still largely a subsistence
economy, and its production capacity was moderate.
Agriculture and land clearing were the principal economic
activities, with fishing and the fur trade occupying a lesser
role, mainly in Lower Canada. The normal rate of land
development and agriculture in the Canadas was barely
enough to meet demand during peace.
Surely, it would not be sufficient in
wartime.
Until the early 19th century, farming
practices in Lower Canada had
progressed slowly. Since the fall of
New France in the 1760s, the habitants
had been content with farming and
producing goods to meet the needs of
their own families. The idea of
producing and selling surplus goods
and crops was of little interest to them
until the demand for goods in Europe
rose, along with their prices. When
crop failures, poor output, and
hostilities in Europe drove up the
prices of flour, timber, and other
staples, habitant farmers were happy to sell whatever
surpluses they had for a profit. Yet, overall, farming in Lower
Canada was largely for sustenance, and by the turn of the
19 th century, land development and agriculture in the
province had stagnated to the point where it relied on wheat
and other grains imported from Upper Canada to meet local
demand.
Before the arrival of the United Empire Loyalists, who
fled the United States after the American Revolution, Upper
Canada was very much a wilderness, consisting of a few
towns hugging the banks of the St. Lawrence River and the
shores of Lake Ontario and Lake Erie. Those displaced
Americans who chose to settle in Upper Canada received
land grants and compensation from the government to assist
them in settling and developing the land. Thus, in the short
20 years between the passage of the Constitutional Act
(1791), marking the foundation of the province, and the
outbreak of the War of 1812, Upper Canada was well on its
way to expanding its economic growth and capital creation.
Land development was robust, and proceeds from the timber
trade as a result of land clearing contributed further to the
province’s growth (McCalla 1993, 28–29).
Any attempts to measure output for military consumption
during the war are speculative. In 1811, the population in
the Canadas was about 350,000, although only
approximately 70,000 lived in Upper Canada. It is estimated
that about 1.5 million acres of land were under cultivation,
with a variety of grains and produce being grown. While
records indicate the nature of the crops harvested (wheat,
oats, barley, maize, peas), there are no reliable statistics to
3. Toronto in 1837. Two blocks from the market,
looking west. Painted by James Hamilton.
-------------------------------------------------------------3. Toronto en 1837. À deux blocs du marché,
regardant vers l’Ouest. Peint par James Hamilton.
274 –
September 2012
suite de la page 273
À une époque où l’Amérique du Nord britannique ne
compte aucune banque et manque cruellement de ressources
financières, alors que la perspective d’une guerre rend
difficile l’obtention de pièces de monnaie (d’or et d’argent)
en grande quantité, le gouvernement du Bas-Canada prend
la décision d’émettre des billets ayant cours légal, dits
« billets de l’armée », afin de payer les troupes et d’acheter
le nécessaire1. Bien que les billets de l’armée représentent
un moyen d’échange commode et remplissent en grande
partie le vide créé par la pénurie de monnaie, il y a lieu de
se demander si leur émission constitue véritablement la
« réussite » vantée par bon nombre de gens à l’époque. La
situation économique de la colonie après la guerre, surtout
au Haut-Canada, ne confirme nullement que les billets de
l’armée ont tiré les deux Canadas de leurs difficultés
financières. La guerre n’a peut-être pas fait de vainqueur,
mais, sur le plan économique, les années qui ont suivi ont
été beaucoup plus favorables aux Américains qu’aux
Canadiens, comme permettra de le constater un examen de
l’économie canadienne au cours de cette période.
L’économie au Bas et au Haut-Canada
avant la guerre
Bibliothètque et Archives Canada
(1992-616-12)
Une guerre peut lourdement hypothéquer l’économie
d’un pays. Il faut des ressources pour approvisionner les
troupes et des fonds pour couvrir les dépenses militaires;
par ailleurs, la population active étant affectée en bonne
partie à l’effort de guerre, sa contribution à la croissance
économique s’en trouve amoindrie. La prospérité est
également mise à rude épreuve quand les combats se
déroulent dans le pays même. Telle était la situation des
Canadas pendant et après la guerre de 1812. En réalité, les
effets de la guerre y sont particulièrement prononcés, surtout
au Haut-Canada, étant donné la population clairsemée, le
manque de terres arables et les problèmes de déplacement
dans un territoire aussi vaste. L’arrivée de l’armée régulière
pour défendre les frontières de la colonie et le recrutement
local pour la milice font augmenter la demande de
fournitures, de nourriture, d’uniformes, de matériel, d’armes
et de munitions. Comme la capacité de fabrication est
extrêmement limitée au Canada, presque tout doit être
importé. En outre, même si l’économie canadienne se
développe bien, au début du XIXe siècle, elle demeure
principalement une économie de subsistance et sa capacité
de production est limitée. L’agriculture et le défrichage
constituent les deux grandes activités économiques, la pêche
et le commerce de la fourrure — pratiquées surtout au BasCanada — jouant un rôle moindre. Le rythme habituel de
l’aménagement des terres et de la production agricole des
Canadas arrive à peine à satisfaire la demande en temps de
paix. Évidemment, en temps de guerre, il ne suffira pas du
tout.
Les pratiques agricoles au Bas-Canada progressent
lentement jusqu’au début du XIXe siècle. Depuis la Conquête
de 1760, les habitants se contentent de produire le nécessaire
pour leur propre famille. L’idée de produire en plus grande
quantité et de vendre l’excédent présente peu d’intérêt à
leurs yeux, mais tout change quand la demande de biens
augmente en Europe et entraîne une hausse des prix. Lorsque
de mauvaises récoltes, une production insuffisante et les
hostilités en Europe font monter les prix de la farine,
du bois d’œuvre et d’autres marchandises essentielles, les
cultivateurs n’hésitent pas à vendre à profit leurs excédents
de toute nature. Il n’en reste pas moins que dans l’ensemble,
l’agriculture au Bas-Canada est axée principalement sur la
subsistance et, au tournant du
XIX e siècle, l’aménagement des
terres et la production agricole
stagnent encore dans la province, à
tel point que cette dernière, pour
répondre à la demande locale en blé
et autres grains, s’approvisionne au
Haut-Canada.
Jusqu’à l’arrivée des loyalistes de
l’Empire-Uni, qui fuient les ÉtatsUnis après la Révolution américaine,
le Haut-Canada est une contrée plutôt
sauvage, où quelques villages
parsèment les rives du fleuve SaintLaurent, du lac Ontario et du lac Érié.
suite à la page 277
4. Le marché de la haute-ville de Québec à
-17 F par William Ogle Carlisle.
------------------------------------------------------------4. Upper Town Market, Québec: 17o belwo Zero
Faht by William Ogle Carlisle.
Septembre 2012
– 275
continued from page 274
276 –
Money in Canada
Money is the fuel of an economy. No matter what
its form or nature, money has three basic
qualities: as a medium of exchange, it allows
transactions to be conducted; as a store of
wealth, capital to be created; and as a unit of
account, the price of goods and services to be
established. The flow of money is vital to
economic stability and prosperity: money is
used to pay the labour that manufactures the
goods a company sells to consumers, who pay
for those goods using money. Earnings from
the sale of goods are used to grow the company,
including its labour force and its
productivity. A delicate
balance must be
achieved between
interest rates
and inflation
to ensure
consistent
economic
growth. If
there is too
much money,
its value is
reduced
(inflation). If
there is not
enough money,
the economy falters
(recession). In the
early days of Canada’s
economy, money, or the lack
of it, was a major impediment to
the country’s prosperity. Because Canada’s economy was
largely agrarian, with almost no manufacturing industry,
merchants were the main drivers of the economy. They had
to provide goods for locals to purchase and they had to
purchase local goods to pay their suppliers. Merchants
assumed much of the risk when it came to commerce. They
continued on page 276
September 2012
Bank of Canada Currency Museum
(NCC: 1965.136.5977)
show the relative volumes of each crop or of the total output
from cultivated lands.2 Nevertheless, it is clear that wheat
was the staple of the Canadian economy and, along with
timber, was a principal export of the colony. However, with
the rise in military presence and the added demands for food
and supplies imposed by the war, exports of surplus goods
were curtailed to meet domestic needs. Furthermore, since
farmers were called on for militia
duty, there were fewer
workers available for
harvesting. Hence
output declined
during the early
days of the war.
At the
outbreak of
the war, it is
estimated that
there were
approximately
9000 British
troops in Canada,
with about 1600
posted in Upper
Canada. By 1814,
that number had
increased to 48,000, most
of whom had been
deployed to Canada from
5. This 1794-dated British
Wellington’s army after spade guinea had a value
the Peninsular War in of 1 pound 6 shillings
pence in Canada
Europe. The remainder of 4according
to
the
t h e m i l i t a r y s u p p o r t Currency Act of 1796
consisted of about 10,000 -------------------------------5. Au Canada, cette
militia and 10,000 Native guinée à la bêche
a l l i e s , f o r a t o t a l britannique millésimée
of 68,000. According 1794 avait une valeur de
1 livre 6 shillings 4 pence
to the records of the selon la Loi sur la monnaie
Commissary-General in de 1796.
charge of supplies and
provisions for the military, 3.6 million pounds of flour
were required for the forces in Lower Canada between
April 1812 and June 1813. About 2.6 million pounds were
already on hand, with another million still to be sourced.3
The Commissary-General notes that there would be no
problem locating enough flour in the colony. In subsequent
years, however, as the number of troops increased,
Commissariat records indicate that flour had to be imported
from Great Britain to meet the demand. From April to
August 1813, 3.38 million pounds of flour were shipped
from Britain. Of the 10.6 million pounds required between
April 1814 and September 1815, 6.7 million pounds were
sourced in British North America, and the remaining
3.9 million pounds were imported from Britain (Steppler
1974, 276, 278). Thus, although wheat was the staple of
Canada’s economy, as the war effort expanded, there was
not enough supply to meet the growing demand. Considering
that military rations included grains, meats, produce, and
non-perishable foods, the Canadas were clearly not able to
provide enough food for the troops. As will be seen, finding
food was just one of the trials that the Commissariat had to
contend with to supply and equip the troops for combat.
© Musée de la monnaie de la Banque du Canada
(CMN : 2009.31.2)
suite de la page 275
Les Américains qui choisissent de s’y installer se voient
octroyer des terres et une rétribution par le gouvernement,
qui les aide ainsi à s’établir et à exploiter leurs terres. Ainsi,
au cours de la brève période de 20 ans qui sépare l’adoption
de l’Acte constitutionnel de 1791, par lequel la province est
fondée, et l’éclatement de la guerre de 1812, le Haut-Canada
s’engage fermement sur la voie de la croissance économique
et de la création de capital. L’aménagement des terres devient
un secteur économique robuste, et les produits du commerce
du bois d’œuvre tiré du défrichage contribuent aussi à
l’évolution de la province (McCalla, 1993, p. 28-29).
Toute tentative pour évaluer la production aux
fins de la consommation militaire durant la guerre
relève de conjectures. En 1811, la population des
Canadas avoisine les 350 000 habitants, dont
seuls 70 000 environ vivent au Haut-Canada.
On estime que quelque 1,5 million d’acres de
terre sont cultivées et produisent grains, fruits
et légumes divers. Les archives révèlent la
nature des récoltes (blé, avoine, orge, maïs,
pois), mais aucune source fiable ne permet de
connaître le volume relatif de chaque récolte ni
la production totale des terres cultivées2. Quoiqu’il
en soit, il ne fait aucun doute que le blé est l’élément
clé de l’économie canadienne
et qu’il constitue, avec
le bois d’œuvre,
le gros des
exportations de
la colonie.
To u t e f o i s ,
comme la
présence
militaire
s’intensifie
et que la
demande
d e nourriture
et de fournitures
est accrue par la
guerre, l’exportation
des excédents est
limitée afin que la
demande intérieure soit
satisfaite. De surcroît, puisque les
cultivateurs sont appelés à se joindre à la milice, les
travailleurs disponibles pour les récoltes se font rares. La
production se met donc à décliner aux premiers jours de la
guerre.
Quand cette dernière éclate, quelque 9000 soldats
britanniques se trouvent au Canada, dont environ 1600 au
Haut-Canada. En 1814, ce nombre passe à 48 000. La plupart
Septembre 2012
des soldats proviennent de l’armée de Wellington et ont été
déployés au Canada après la guerre d’Espagne en Europe.
Les autres forces militaires comprennent approximativement
10 000 miliciens et autant d’alliés amérindiens, soit 68 000
hommes en tout. Selon les registres du commissaire général
de l’intendance responsable du ravitaillement militaire, la
quantité de farine nécessaire pour les forces du Bas-Canada
entre avril 1812 et juin 1813 est de 3,6 millions de livres :
quelque 2,6 millions de livres de
farine sont déjà en stock, il en
reste donc à peu près un
million de livres
à a c q u é r i r 3. L e
commissaire
général note
qu’il pense
pouvoir
trouver sans
problème
assez de
farine dans la
colonie.
Pendant les
années qui
suivent, toutefois,
comme le nombre
de soldats augmente,
il faut importer de
la farine de Grande6. Au Canada, ce louis d’or Bretagne pour répondre
millésimé 1691 avait une
à la demande, fait noté
valeur de 1 livre 2 shillings
6 pence selon la Loi sur la d a n s l e s r e g i s t r e s
monnaie de 1796.
du département de
---------------------------------l’Intendance. D’avril
6. This 1761-dated French
louis d’or had a value of à a o û t 1 8 1 3 ,
1 pounds 2 shillings 3,38 millions de livres
6 pence in Canada
according to the Currency d e f a r i n e s o n t
Act of 1796.
expédiées de GrandeBretagne. Sur les
10,6 millions de livres nécessaires entre
avril 1814 et septembre 1815, 6,7 millions
proviennent de l’Amérique du Nord britannique,
tandis que les 3,9 millions de livres qui restent sont
importées de Grande-Bretagne (Steppler, 1974, p. 276 et
278). Ainsi, bien que le blé soit le produit de base de
l’économie canadienne, il arrive un moment où les récoltes
sont insuffisantes pour satisfaire une demande poussée à la
hausse par l’intensification de l’effort de guerre. Comme la
ration des militaires se compose de grains, de viande, de
fruits, de légumes et de denrées non périssables, les Canadas
ne peuvent manifestement pas produire assez de nourriture
pour eux. Comme on le verra, l’approvisionnement en vivres
suite à la page 279
– 277
continued from page 276
Bank of Canada Currency Museum
(NCC: 1974.151.2822 )
acted as bankers, provided loans and
credit, and issued currency whenever it
was convenient. It is no surprise,
therefore, that merchants would play a
central role in the war effort.
There were four sources of capital
flow in the Canadas: profit on exports,
import duties, funds brought in by
immigrants, and British government
spending. At the outset of the war, all of
these sources of capital more or less dried
up. A general ban on exports stifled that
revenue stream. The payment of import
duties, especially from Lower Canada to
Upper Canada, was sporadic and
unreliable. Authorities had closed the
borders to American immigrants and
ordered the extradition of American
citizens in British North America. Because of increased spending in Britain
during the Napoleonic Wars, specie payment was suspended and the
issue of Bank of England notes increased. The national debt in Britain
forced a reduction in military spending (Sheppard 1994, 138). If
sources of revenue were depressed and inconsistent before the war,
they were almost non-existent during the war.
Prior to the War of 1812, the money circulating in the Canadas
consisted of an array of foreign gold and silver coins of varying
values, a mix of copper tokens for low-value transactions, and
scattered issues of merchant scrip‡ (known as bon pour), which
were received with mixed feelings, owing to the public’s distrust
of paper money. There were no banking facilities in the Canadas
yet, so recourse to bank notes was non-existent.
Merchants relied on commercial paper, bills of 7. Despite its wear,
this
1796-dated
exchange, and promissory notes to settle accounts American dollar had a
with their suppliers in Great Britain or the United value of 5 shillings in
States, and, in the absence of money, business with Canada according to the
Currency Act of 1796
the local citizens was conducted using credit. ----------------------------------Because specie was so important in trade, currency 7. Au Canada, ce dollar
millésimée 1796
legislation tended to overrate coins to encourage américain
avait une valeur de
their circulation and to prevent their being removed 5 shillings selon la Loi
from the colony. The Currency Acts of 1796 in sur la monnaie de
1796 et ce malgré
Upper and Lower Canada, for example, rated the son usure.
Spanish dollar‡ (Fig. 8), perhaps the most abundant
silver coin available at the time, at 5 shillings, which was 11%
above its sterling value of 4 shillings, 6 pence (see Table 1). A
British shilling in Canada had an added value of 1 penny, which
was two days’ pay for a British soldier in Canada (McCullough
1984, 80). In the early 19th century, specie currency came mainly
from Boston and New York. Great Britain, whose funds were tied
up in the Napoleonic Wars, could supply little coinage to the colony.
When it suspended specie payment, the Bank of England issued lowdenomination notes to substitute for the lack of specie in circulation
continued on page 280
278 –
September 2012
suite de la page 277
est l’un des problèmes que doit
résoudre l’Intendance afin de ravitailler
les troupes et de les équiper pour le
combat.
La monnaie au Canada
© Musée de la monnaie de la Banque du Canada
(CMN : 2012.5.1)
La monnaie est le moteur de toute
économie. Quelle que soit sa forme ou
sa nature, elle possède trois grandes
fonctions : comme moyen d’échange,
elle permet les transactions; comme
réserve de valeur, elle permet la
création de capital; enfin, comme unité
de compte, elle permet l’établissement
du prix des biens et des services. Sa
circulation est vitale pour la stabilité
et la prospérité économiques, car elle
sert à rémunérer la main-d’œuvre qui
fabrique les biens qu’une entreprise
vend aux consommateurs, lesquels l’utilisent pour régler leurs achats. Grâce
aux profits réalisés sur la vente de ses biens, l’entreprise peut assurer son
expansion et accroître notamment sa main-d’œuvre et sa productivité.
Il faut parvenir à un équilibre délicat entre les taux d’intérêt et
l’inflation afin que la croissance économique demeure constante. Si
la masse monétaire est trop lourde, la valeur de la monnaie diminue
(inflation); dans le cas contraire, l’économie s’essouffle (récession).
Alors que l’économie canadienne en est à ses balbutiements,
l’insuffisance de la monnaie constitue un obstacle majeur à la
prospérité du pays. Puisque l’économie est principalement agraire
et que l’industrie manufacturière est quasi inexistante, les marchands
sont les principaux acteurs économiques. Ils doivent
8. Au Canada,
cette piastre fournir des biens aux populations locales et acheter à
e s p a g n o l e leur tour des biens locaux pour payer leurs fournisseurs.
millésimée 1780
Les marchands assument une grande part du risque lié
avait une valeur de
5 shillings selon la Loi sur au commerce. Ils font office de banquiers, accordent
la monnaie de 1796.
des prêts et du crédit et émettent de la monnaie lorsqu’il
---------------------------------le faut. Il n’est donc pas surprenant qu’ils jouent un
8. This 1780-dated
S p a n i s h d o l l a r rôle central dans l’effort de guerre.
had a value of
Les Canadas disposent de quatre sources de
5 shillings in
capitaux
: les marges bénéficiaires sur les exportations;
C a n a d a
according to les droits de douane; les fonds introduits par les
the Currency
immigrants; les dépenses du gouvernement britannique.
Act of 1796.
Au début de la guerre, ces sources se tarissent presque
entièrement. Un embargo général sur les exportations
stoppe ce flux de revenus. Le paiement des droits de douane, surtout
du Bas-Canada vers le Haut-Canada, est irrégulier et peu fiable.
Les Américains qui veulent émigrer dans la colonie britannique se
voient refouler à la frontière et les autorités ordonnent l’extradition
de leurs compatriotes déjà établis au pays. Vu la hausse de ses dépenses
pendant les guerres napoléoniennes, la Grande-Bretagne a suspendu la
conversion de sa monnaie et intensifié l’émission de billets de la Banque
suite à la page 281
Septembre 2012
– 279
© Bank of Canada Currency Museum
(NCC: 1965.219.133)
9. Copy of a receipt dated October 22, 1814
for £4000 issued to the CommissaryGeneral, William Henry Robinson. As noted
on the document, this is a duplicate. Details
of the transaction are absent, likely because
the original receipt was received.
------------------------------------------------------9. Copie d’un reçu pour une valeur de
4000 livres daté du 22 octobre 1814 et émis
au nom du commissaire général William
Henry Robinson. Comme on peut le lire sur
le document, il s’agit d’un duplicata. Aucune
information concernant la transaction n’est
inscrit, probablement parce que l’original
est entre les mains du destinataire.
continued from page 278
(Hewitt and Keyworth 1987, 3842).
Not only the quantity, but also
the quality, of specie was an issue.
Old, worn, and damaged coins
tended to circulate, whereas good
pieces were hoarded. Coins whose
weight was below standard were
discounted. This added to the
complexity of conducting
business, since worn coins had to
be weighed and discounted each time they were passed
(Reddish 1984, 713–28). However, the quality of the specie
in circulation in the Canadas was only a small factor in the
colony’s money woes, as the British military authorities
would soon find out.
To summarize, Canada’s economy was slowly
developing, thanks to the export of a small surplus of
staples—consisting mainly of wheat and timber—to foreign
markets. But, given the sparse population and the work
involved in land clearing, progress was slow. In Lower
Canada, farmers did not engage in surplus farming to a great
extent, and in Upper Canada, output was still too low. Hence,
before the war, Canada’s resources were not sufficiently
robust to lift the economy above the subsistence level. After
the early days of the war, there was not enough food to
provision the troops, and even if supplies of food and other
goods had been available, the shortage of a circulating
medium of exchange posed a problem. To fight the war
against the Americans, the commissaries in charge of
supplying the troops had two major obstacles to overcome:
sourcing and procuring supplies and raising the funds to
pay for them.
Supplying and funding military
expenditures during the war
Napoleon said that an army marches on its stomach: in
other words, a soldier needs to be fed to fight. This is where
the Commissariat played a vital role in the war. The
Commissariat Department, which was subordinate to the
Treasury, was responsible for supplying and provisioning
troops and arranging payment for supplies. The
Commissariat was a civil administration distinct from the
command of the military, which allowed the department to
conduct its business at an arm’s-length distance from the
government, while at the same time maintaining
accountability for military spending using public funds.
The Commissariat was divided into two branches: an
accounts department, which sourced, procured, and paid for
supplies, and a stores department, which oversaw the storage,
safeguarding, and distribution of those supplies. As long as
there was a military presence in Canada, there was a
commissary in charge of supplies. When war was declared
in 1812, the Commissary-General in Canada was William
Henry Robinson. His predecessor was James Green, who
later became Director of the Army Bill Office. It was
Robinson who was responsible for finding and distributing
supplies to the troops being mobilized along the Canadian–
American border from Vermont to Detroit. Depots were set
up at several spots in close proximity to military garrisons.
However, more depots meant that more staff were needed
to manage and run them, and finding reliable transportation
to reach these depots was difficult. While shipment by boat
was the quickest and most convenient way to move supplies,
it was too risky during the war. Because of the challenges
posed in supplying troops over such a large area, the
Commissariat had to be expanded to make administrators
continued on page 282
280 –
September 2012
© Musée de la monnaie de la Banque du Canada
(NCC: 1965.219.2)
10. Mandat daté du 6 décembre 1814 demandant au sous-payeur général adjoint de remettre à M. William Forbes la somme de 6088 livres, 2 shillings
et 5 pence tirée sur le compte de l’adjoint au sous-commissaire général.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------10. Warrant dated December 6, 1814 requesting that the Assistant-Deputy-Pay-Master-General pay Mr. William Forbes the amount of 6088 pounds,
2 shillings and 5 pence currency from the account of the Deputy-Assistant-Commissary-General.
suite de la page 279
d’Angleterre. La dette nationale l’oblige à réduire ses
dépenses militaires (Sheppard, 1994, p. 138). Si les sources
de revenus sont limitées et variables avant le conflit, elles
disparaissent presque complètement par la suite.
Avant la guerre de 1812, la monnaie en circulation dans
les deux Canadas prend de nombreuses formes : pièces d’or
et d’argent étrangères de valeurs diverses; assortiment de
jetons de cuivre pour les menus achats; bons de marchand‡
(bon pour) dont les émissions sporadiques n’ont pas la faveur
de tous, la population se méfiant du papier-monnaie. Les
services bancaires sont encore à naître au Haut et au BasCanada, de sorte que le recours aux billets de banque est
inexistant. Les marchands utilisent le papier commercial,
les lettres de change et les billets à ordre pour régler leurs
fournisseurs de la Grande-Bretagne ou des États-Unis. Faute
de numéraire, ils font crédit aux citoyens. Comme la monnaie
facilite grandement le commerce, les lois en la matière
tendent à relever la valeur des pièces afin de favoriser leur
circulation et d’empêcher leur sortie de la colonie. Par
exemple, les lois sur la monnaie promulguées en 1796 au
Haut et au Bas-Canada évaluent la piastre espagnole‡
(fig. 8), la pièce d’argent probablement la plus courante à
l’époque, à 5 shillings, soit 11 % de plus que sa valeur
sterling de 4 shillings et 6 pence (voir Tableau 1). Au Canada,
la valeur de 1 shilling britannique est majorée de 1 penny,
soit l’équivalent de deux jours de solde pour un soldat
britannique en poste dans la colonie (McCullough, 1984,
p. 80). Au début du XIXe siècle, les espèces monnayées
proviennent surtout de Boston et de New York, rarement de
la Grande-Bretagne, dont les fonds ont été immobilisés par
les guerres napoléoniennes. En suspendant la conversion
de sa monnaie, la Banque d’Angleterre émet des billets de
faible valeur pour suppléer le manque de pièces en
Septembre 2012
circulation (Hewitt et Keyworth, 1987, p. 38 à 42).
Le problème n’est pas seulement affaire de quantité, mais
aussi de qualité. Les vieilles pièces usées et endommagées
circulent, tandis que celles en bon état sont thésaurisées.
Les pièces de bas aloi† sont échangées au-dessous de leur
pleine valeur. Les transactions commerciales n’en
deviennent que plus complexes, car chaque fois, les pièces
usées doivent être pesées et évaluées en conséquence
(Reddish, 1984, p. 713 à 728). La qualité de la monnaie en
circulation dans les deux Canadas ne compte toutefois pas
pour beaucoup dans les déboires monétaires de la colonie,
comme le découvriront bientôt les autorités militaires
britanniques.
En résumé, l’économie canadienne se développe peu à
peu, grâce à l’exportation d’un petit excédent de produits
de base – principalement le blé et le bois d’œuvre – sur les
marchés étrangers. Les progrès demeurent lents, néanmoins,
la population étant clairsemée et le défrichage exigeant une
somme de travail énorme. Au Bas-Canada, les fermiers
produisent peu de denrées excédentaires, tandis que dans la
province voisine, la production reste trop faible. C’est ce
qui explique qu’avant la guerre, les ressources du Canada
ne sont pas assez abondantes pour que l’économie quitte le
stade de la subsistance. Un peu après le début des hostilités,
il commence à manquer de nourriture pour pourvoir aux
besoins alimentaires des soldats et, même s’il y avait eu
assez de vivres et d’autres biens, la pénurie de monnaie en
circulation pose problème. Pour que l’armée puisse livrer
bataille aux Américains, les commissaires chargés
d’approvisionner les troupes doivent réaliser deux exploits :
d’une part, trouver des fournisseurs et se procurer le
nécessaire et, d’autre part, réunir les fonds pour payer ces
fournisseurs.
suite à la page 283
– 281
continued from page 280
(Brook au lieu de Brock). Breton 723
282 –
September 2012
© Bank of Canada Currency Museum
(NCC: 1960.4.1)
Commissariat. Tenders were awarded in February or March
and clerks available in various areas to procure and provide for delivery in August. Officials were dismayed to learn of
the unwillingness of locals to assist in supplying the troops,
supplies.
The Commissariat serviced three military districts, leading to suspicions that many habitants supported the
Québec City, Montréal, and Upper Canada, each run by a American side and thus refused to aid the British army.
deputy commissary-general. Within each district, major Evidence suggests, however, that such reluctance was related
to money, not politics, and had more to do with
towns with a garrison had an assistant
greed than with an affinity for
commissary-general. Storage depots spread
republicanism. People’s feelings about
throughout the colony were supervised
the war were influenced only by how
by deputy-assistant commissaryit could affect them financially.
generals and were run by clerks
Problems with payment, as well
who were responsible for
as questionable and dubious
accounting as well as shipping
practices by some
and receiving goods, and by
opportunistic swindlers,
storekeepers who physically
kept suppliers away. For
managed the goods. Before
example, innocent
the war, the Commissariat
a n d unsuspecting farmers
employed about 35 staff to
would sell their surplus at
cover all of British North
cost to intermediaries, who
America. That number
would
in turn sell it to the
increased to over 150 at the
military for substantial profits
height of the war. Still, it was
(Steppler 1974, 41–42;
not enough to oversee
Sheppard 1994, 116). Soldiers
operations. Many of the lower
were also expected to buy food to
positions in the Commissariat were
supplement their rations, except there
held by men who had no experience and
was not much food available for sale in
little training. Furthermore, the war slowed
Upper
Canada (Steppler 1974, 52). In light
accounting and recordkeeping to a halt, since
of these circumstances, martial law was
the efforts of men were required
declared throughout Upper Canada
elsewhere.
on April 12, 1814 to force citizens
The role of the Commissariat
to supply the military. All surplus
was very challenging, given
goods in the province were
the level of responsibility
confiscated. This did little to
a n d p u b l i c s c r u t i n y.
instil confidence in the
Commissaries were not very
military.
well treated by officers, and
The inadequacy of
whenever problems were
Canadian
resources led to a
discovered, either in the
steady demand for American
bookkeeping or the process of
provisions. In peacetime, the
procurement and distribution,
Commissariat could purchase
the commissaries were held
supplies from American
liable and their reputation
farmers, but during the war that
defamed (Steppler 1974, 10, 43,
access was officially closed.
216). The reputation of the
There are many accounts, however,
Commissariat in Canada was severely
of active trading between Americans
tested during the war.
and Canadians during the
Typically, tenders for
provisions consisted of 11. Commemorative token dedicated to Sir Isaac Brock, “the Hero of Upper Canada” war. In the Maritime
who fell during the battle of Queenston Heights (October 13, 1812), from an
provinces, which were
public notices placed in
anonymous issuer dated 1812. Note that Brock’s name is misspelled “Brook” on
experiencing none of the
local newspapers, and
the token. Breton 723
effects of the war,
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------anyone interested in
11. Jeton commémoratif émis en 1812 en l’honneur d’Isaac Brock, « héros du
commerce with the New
selling their surplus could
Haut-Canada », mort au combat à Queenston Heights (13 octobre 1812).
continued on page 284
sell directly to the
L’émetteur est inconnu. On notera que le nom du militaire comporte une erreur
© Musée de la monnaie de la Banque du Canada
(CMN : 1971.115.23)
12. Portrait de sir Isaac Brock figurant sur un billet de 5 dollars de la Home Bank of Canada daté du 1er mars 1917.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------12. Portrait of Sir Isaac Brock on a Home Bank of Canada 5-dollar note dated March 1, 1917.
suite de la page 281
Le ravitaillement et le financement des
dépenses militaires pendant la guerre
Napoléon a dit qu’une armée marche à son estomac, c’està-dire qu’un soldat doit être bien nourri pour combattre.
C’est à cet égard que le département de l’Intendance joue
un rôle vital dans la guerre. Subordonné au Trésor, il est
chargé de ravitailler les troupes et de payer les fournisseurs.
L’Intendance constitue une administration civile distincte
du commandement militaire, de sorte qu’elle peut mener
ses activités sans lien de dépendance avec le gouvernement.
Néanmoins, elle doit rendre compte des dépenses militaires
effectuées à même les fonds publics.
L’Intendance se divise en deux : le service des comptes,
qui trouve les fournisseurs, se procure les marchandises et
les paie, et le service des magasins, qui supervise
l’entreposage, la protection et la distribution des produits.
Tant que l’armée demeure présente au Canada, on y trouve
un commissaire responsable du ravitaillement. Lorsque la
guerre est déclarée en 1812, la fonction de commissaire
général de l’intendance au Canada est assumée par William
Henry Robinson. Son prédécesseur, James Green, deviendra
plus tard directeur du bureau des billets de l’armée. Le
commissaire Robinson est mandaté pour trouver des
provisions et les distribuer aux troupes mobilisées le long
de la frontière canado-américaine allant du Vermont à
Detroit. Des dépôts sont installés ici et là, à proximité des
garnisons. Cependant, plus le nombre de dépôts augmente,
plus il faut de personnel pour les gérer, sans compter qu’il
faut trouver des moyens de transport fiables pour s’y rendre,
avec toutes les difficultés que cela représente. Si le bateau
Septembre 2012
est habituellement le moyen le plus rapide et le plus pratique
pour acheminer des vivres, en temps de guerre, l’entreprise
s’avère trop risquée. Étant donné les difficultés liées au
ravitaillement des troupes dans un territoire aussi vaste,
l’Intendance doit s’agrandir afin de compter sur la présence
d’administrateurs et de commis dans les régions pour se
procurer des vivres et les distribuer.
L’Intendance dessert trois districts militaires — Québec,
Montréal et le Haut-Canada —, chacun étant dirigé par un
sous-commissaire général. Dans chaque district, les
principales villes dotées d’une garnison comptent un adjoint
au commissaire général. Les dépôts répartis dans toute la
colonie sont supervisés par des sous-adjoints au commissaire
général. Ils sont gérés par des commis responsables de la
comptabilité ainsi que de la réception et de l’expédition des
marchandises, et par des magasiniers qui assurent la
manutention des marchandises. Avant la guerre, l’Intendance
employait à peu près 35 personnes pour toute l’Amérique
du Nord britannique. Au plus fort du conflit, l’effectif
dépasse 150 personnes, mais il demeure insuffisant. Nombre
des postes subalternes sont occupés par des hommes sans
expérience ayant une formation sommaire. Par ailleurs, la
guerre ralentit et finit par interrompre les activités de
comptabilité et de tenue de livres, les hommes étant affectés
à d’autres tâches.
Le rôle de l’Intendance est très exigeant, parce qu’il
s’accompagne de lourdes responsabilités et est soumis à
l’examen public. Les commissaires ne sont pas très bien
traités par les officiers et, quand des problèmes sont mis au
jour, soit dans la tenue de livres, soit dans le processus
d’approvisionnement et de distribution, les commissaires
suite à la page 285
– 283
continued from page 282
Army bills and other methods of payment
From the outset, it was recognized that there was not
enough money in the Canadas to pay for the war. The normal
means of financing military expenditures through the sale
of bills of exchange drawn on the British Treasury was not
successful because, owing to the lack of specie, commercial
paper was heavily discounted. The alternative was to issue
legal-tender notes that could be used as payment for any
government debt.
On July 16, 1812, the House of Assembly of Lower
Canada convened to read a message from the Governor of
Lower Canada, Sir George Prévost, declaring the inadequacy
of the province’s finances and recommending the issue of
army bills to address the deficiency. It also requested that
the House of Assembly introduce a bill “to facilitate the
circulation of Army Bills in Lower Canada.” The Army Bill
Act (LC, Geo III, 52) was drafted on July 22, passed through
the Legislative Council on July 31, and received Royal
Assent on August 1, 1812. The Army Bill Office was to be
opened in Québec City, and £250,000 ($1 million) worth of
notes in denominations of $4, $25, $50, $100, and $400
were to be issued. John Neilson of Québec City was given
the contract to print the new notes.4 The notes were legal
tender and receivable in payment of public debt. To ensure
their circulation and public confidence, the larger notes
would bear interest at 4 pence per £100 ($400) per day, or
6% per annum, and would be made redeemable at the
discretion of the Governor in bills of exchange drawn on
London and/or in specie. While no specific amount was
decided to be non-interest-bearing, it was later fixed at
£50,000, and by 1814, up to £500,000 could be issued in
interest-bearing notes (Stevenson 1892).
Some discrepancies in the sources of information
cloud the actual issue date of the first army bills. Early
continued on page 286
© Bank of Canada Currency Museum
(NCC: 1967.42.1)
England states continued uninterrupted. Ports in Halifax,
Saint John, and St. Andrews were open to trade with the
United States, and Nova Scotia and New Brunswick aided
the other provinces with money, supplies, and men. New
Englanders, who did not support the war, openly contravened
trade embargoes and continued supplying the British military
with goods, livestock, and other provisions. In October 1813,
the Vermont Legislature repealed a law imposing penalties
on those trading with Canada. Farther west, as soon as the
St. Lawrence froze over, U.S. farmers drove their sleighs
across the ice to take advantage of the high prices offered
by the Commissariat. Whatever could not be acquired from
American suppliers came from England: produce, meat,
equipment, camp gear, uniforms, weapons, and ammunition.
Yet even supplies from England were insufficient (Steppler
1974, 77, 90; Hitsman 1962–63, 171).
Given the rising demand for supplies, it is no surprise
that prices increased immediately. Profiteering, government
demand and the relative scarcity of goods caused prices to
spike. The price of a barrel of flour rose from $6 in 1811 to
as high as $14 in 1813. Inflation and increased demand for
supplies caused military spending to increase exponentially.
In January 1812, annual expenses for military support in
the Canadas were £400,000 ($1.6 million). In 1814, the
Commissariat Department accounted for transactions worth
more than £2.3 million ($9.2 million) on “extraordinaries”
for the army, which included supplies, provisions, pay,
losses, and interest on army bills. That was six times the
normal yearly expenses for Lower and Upper Canada
combined. Shipbuilding on the Great Lakes cost £1.3 million
($5.2 million). One ship, the St. Lawrence, built in Kingston,
cost £300,000 ($1.2 million). The York (Toronto) Garrison
paid £54,000 ($216,000) to merchants, suppliers and
workmen in January 1815. In Kingston, where there were
about 5,000 soldiers and sailors stationed
at the height of the war, military
expenditures were £1,000 ($4,000) a
day (Steppler 1974, 98–99;
Sheppard 1994, 184). Without
enough coin in the military chest,
how was the Commissariat
supposed to cover all these
expenses?
13. Army Bill Office, 1 May 1813, 4 dollars,
signed by James Green, Director of the
Army Bills Office. Low-denomination
notes, such as this $4 note, were payable
on demand in specie.
----------------------------------------------------13. Billet de l’armée de 4 dollars signé par
James Green, directeur du Bureau des
Billets de l’Armée et daté du 1er mai 1813.
Les petites coupures, comme ce billet de
4 dollars, étaient remboursables en
espèces sur demande.
284 –
September 2012
suite de la page 283
© Musée de la monnaie de la Banque du Canada
(CMN : 1997.25.1)
en sont tenus responsables et leur réputation est entachée
(Steppler, 1974, p. 10, 43, 216). Celle du département au
Canada est mise à rude épreuve pendant la guerre de 1812.
Habituellement, les demandes d’offres pour
l’approvisionnement sont annoncées par voie d’avis public
dans les journaux locaux, et toute personne intéressée à céder
ses surplus peut les vendre directement au département. Les
mandats sont attribués en février ou en mars en vue d’une
livraison en août. Les autorités découvrent avec
consternation la réticence des habitants à contribuer au
ravitaillement des troupes et soupçonnent même bon nombre
d’entre eux de prendre parti pour les Américains et de refuser
leur aide à l’armée britannique. Il appert toutefois que cette
réticence est liée à l’argent plutôt qu’à la politique et est
attribuable davantage à l’avidité de certains qu’à une
quelconque affinité avec le républicanisme. L’opinion que
se font les gens de la guerre dépend essentiellement de l’effet
de celle-ci sur leur situation financière. Des problèmes de
paiement et les pratiques douteuses de certains escrocs
opportunistes rebutent les fournisseurs éventuels. Par
exemple, des fermiers sans malice ni méfiance cèdent au
prix coûtant leurs excédents à des intermédiaires, lesquels
en tirent un profit substantiel en les revendant aux militaires
(Steppler, 1974, p. 41-42 et Sheppard, 1994, p. 116). L’armée
s’attend à ce que les soldats achètent de la nourriture pour
compléter leurs rations, mais l’offre de denrées est très
restreinte au Haut-Canada (Steppler, 1974, p. 52). Dans ces
circonstances, la loi martiale est déclarée dans tout le HautCanada le 12 avril 1814 pour forcer les citoyens à
approvisionner les militaires. Tous les biens excédentaires
dans la province sont confisqués. Ces mesures n’ont pas
pour effet de susciter la confiance envers l’armée.
Le manque de ressources canadiennes entraîne une
demande soutenue de provisions américaines. En temps de
paix, l’Intendance pouvait s’approvisionner auprès de
fermiers américains, mais, en temps de guerre, elle n’a
officiellement plus accès à eux. Il semble toutefois, d’après
de nombreux comptes rendus, qu’un commerce actif se
déroule entre Américains et Canadiens pendant le conflit.
Dans les Maritimes, où les effets de la guerre ne se font pas
sentir, le commerce avec les États de la Nouvelle-Angleterre
se poursuit. Les ports de Halifax, de Saint-Jean et de St.
Andrews sont ouverts aux échanges avec les États-Unis, et
la Nouvelle-Écosse ainsi que le Nouveau-Brunswick aident
les autres provinces en leur offrant de l’argent, des
marchandises et des hommes. Les habitants de la NouvelleAngleterre, opposés à la guerre, enfreignent ouvertement
les embargos commerciaux et continuent à ravitailler l’armée
britannique en marchandises, en bétail et en provisions
diverses. Au mois d’octobre 1813, l’Assemblée législative
du Vermont abroge une loi imposant des pénalités à ceux
qui font commerce avec le Canada. Plus à l’ouest, dès que
les glaces envahissent le Saint-Laurent, les agriculteurs
américains s’y aventurent en traîneau pour aller profiter des
prix élevés offerts par l’Intendance. Tout ce qui ne peut être
acheté des Américains provient d’Angleterre : fruits et
légumes, viande, matériel, attirail de campement, uniformes,
armes et munitions. Or, même les approvisionnements
anglais se révèlent insuffisants (Steppler, 1974, p. 77 et 90;
Hitsman, 19621963, p. 171).
Vu la demande croissante de marchandises, il n’est guère
étonnant que les prix bondissent, en réaction au
mercantilisme, à la demande de l’État et à la pénurie relative
de biens. Le prix du baril de farine, qui atteignait 6 dollars
en 1811, se hisse à 14 dollars en 1813. L’inflation et la
demande accrue engendrent une hausse exponentielle des
dépenses militaires. En janvier 1812, ces dépenses annuelles
pour les Canadas se chiffrent
à 400 000 £ (1,6 million $). En
1814, l’Intendance comptabilise
des transactions totalisant plus
suite à la page 287
14. Billet de l’armée de 25 dollars daté
du 17 avril 1813 et signé par Louis
Montizambert, caissier, et James Green,
directeur du Bureau des Billets de
l’Armée. Les grosses coupures étaient
remboursables en lettres de change
tirées sur Londres et produisaient un
intérêt de 6 %. Aucune coupure de 50,
100 ou 400 dollars n’a été retrouvée à
ce jour.
----------------------------------------------------14. Army Bill Office, 17 April 1813, 25
dollars, signed by Louis Montizambert,
Cashier, and James Green, Director of the
Army Bills Office. High-denomination notes
were payable in bills of exchange drawn on
London and bore interest at 6 per cent. No
examples of 50-, 100-, and 400-dollar notes
have so far been discovered.
Septembre 2012
– 285
continued from page 284
286 –
September 2012
© Financial Post, May 17, 1958.
meet the demands of daily life. Further evidence that the
articles claim that army bills appeared in circulation as early provinces were short on specie was underlined by the fact
as July 1812.5 This is plausible, although it predates the Army that the new issue of army bills were all redeemable in bills
Bill Act and does not account for the time required to have of exchange drawn on London only. A further increase to
the notes printed. Notices in period newspapers indicate that £2 million was rejected by the Legislative Council as
army bills were in circulation in August 1812 (Kingston unnecessary. It is debatable whether such action was
Gazette, October 31, 1812). Unfortunately, there are no justified.
In Upper Canada, which bore the brunt of the war, local
known examples of the notes to confirm this. Surviving 25dollar notes are dated 1813, and the known 4-dollar notes currency problems were still widely felt due to the absence
have an engraved date of May 1813.6 This information tends of specie and the scarcity of army bills. Attempts to introduce
to support the claim made in the Charlton Standard legislation similar to the Army Bill Act failed. Isaac Brock,
Catalogue of Canadian Government Paper Money that the Governor of Upper Canada and Commander of the Forces
first issue of army bills was dated 1813 (Graham 2012, 4). in that province, proposed that the government put into
The lag of several months between enactment and note issue circulation its own paper money to fund the war, but the
would be unusual, however, given that the law was fast- suggestion was ignored. 8 Instead, the Upper Canada
tracked through the Legislature and the need for funds to Legislature opted to pass a law that recognized Lower
pay for supplies was immediate. Ruth McQuade further Canada’s Army Bill Act and authorized the circulation of
indicates that notes were signed at first by the Governor army bills in Upper Canada. The act was ratified on March
himself and that later on they were signed by the Director 14, 1814 and renewed on April 1, 1816. The law did little to
address the liquidity problems
of the Army Bill Office, James
in Upper Canada. Even army
Green, and the cashier, Louis
7
bills were not in sufficient
Montizambert. This could
supply to meet the needs of
perhaps be another clue that
the Commissariat. The
there had been an earlier issue
Deputy-General Commissary
of army bills since, among all
of Upper Canada, Edward
the known army bills, none
Couche, tried to arrange for
bear Governor Prévost’s
the establishment of a paper
signature. Finally, and most
currency that would be
telling, changes to the original
backed by “some of the most
act would further solidify the
respectable gentlemen in the
argument that notes were
province” (Steppler 1974,
issued in 1812. Amendments to
101). Once again, the
the Army Bill Act (LC, Geo III,
Legislature refused to take
53, ch.3) dated February 15,
15. Illustration of a $4 army bill dated June 1812, issued at York, Upper
1813 state that army bills Canada and signed by Isaac Brock. This illustration appeared in the 17 May such an innovative step.
issued in excess of the 1958 issue of the Financial Post in an article titled “Your Money Century However, the Commissariat
£250,000 allotted in the first Old,” written by Lyman B. Jackes. No acknowledgment is made citing the was authorized to issue its
source. The note’s existence is unconfirmed.
act would be honoured under ----------------------------------------------------------------------------------------------- own notes to supplement the
t h e t e r m s o f t h e a c t , 15. Reproduction d’un billet de l’armée de 4 dollars portant la signature province’s war chest. These
d’Isaac Brock, émis à York (Haut-Canada) et daté de juin 1812. Cette
notes likely took the form of
suggesting that the £250,000
illustration accompagnait un article de Lyman B. Jackes intitulé « Your
bills of exchange drawn on
maximum specified in the
Money Century Old », paru dans l’édition du 17 mai 1958 du Financial
Post.
Aucune
source
n’est
citée
et
rien
ne
permet
de
confirmer
l’existence
London.
original act was exceeded
du billet.
Although they served as a
before the amendments were
circulating medium of
made. While the 1813 act
made no mention of expanding the issue of the larger exchange during the war, army bills posed some
interest-bearing notes, it did authorize an increase in the inconveniences for both issuers and bearers. There never
maximum amount of army bills in circulation, up to appeared to be enough funds to pay for goods. People tended
£500,000. New notes were to be printed in smaller to accumulate army bills to exchange for goods because
denominations of $1, $2, $8, $10, $12, $16, and $20, made merchandise was preferable to paper. The issue of army bills
payable on demand in specie, but not bearing interest. led to inflation, and goods paid for with notes tended to be
Further amendments to the Army Bill Act in 1814 increased more expensive than goods paid in specie. Quetton Stthe total issue to £1.5 million, with the majority of the notes George, for example, a French merchant based in York,
continued on page 286
printed in small denominations of $1, $2, $3, $5, and $10 to
© Musée de la monnaie de la Banque du Canada
(NCC: 1974.235.252)
suite de la page 285
législatif le 31 juillet et reçoit la sanction royale le
de 2,3 millions £ (9,2 millions $) en dépenses extraordinaires 1er août 1812. Le Bureau des billets de l’armée doit ouvrir à
pour l’armée : fournitures, provisions, soldes, pertes et intérêt Québec et des billets d’une valeur de 250 000 £ (1 million $)
versé sur les billets de l’armée. Cette somme représente six seront émis en coupures de 4, 25, 50, 100 et 400 dollars.
fois le budget annuel normal, Bas et Haut-Canada confondus. Leur impression est confiée à John Neilson, de Québec4.
Les coûts de la construction de forts et de navires dans la Les billets ont cours légal et peuvent servir au paiement des
région des Grands Lacs s’élèvent à 1,3 million £ sommes dues aux administrations publiques. Pour que leur
(5,2 millions $). À lui seul, le St. Lawrence, sorti du chantier circulation soit assurée et que le public leur accorde sa
naval de Kingston coûte 300 000 £ (1,2 million $). La confiance, les plus grosses coupures seront assorties d’un
garnison de York (Toronto) verse 54 000 £ (216 000 $) à intérêt quotidien de 4 pence par tranche de 100 livres
des marchands, à des fournisseurs et à des ouvriers en (400 dollars), soit 6 % par année, et seront remboursables
janvier 1815. À Kingston, où quelque 5000 soldats et marins en espèces ou sous forme de lettres de change tirées sur
sont postés au plus fort de la guerre, les dépenses militaires Londres, à la discrétion du gouverneur. Si on ne précise pas
atteignent 1000 £ (4000 $) par jour (Steppler, 1974, p. 98- au départ quelle proportion de l’émission sera constituée de
99 et Sheppard, 1994, p. 184). Les coffres de l’armée étant billets ne portant pas intérêt, la valeur de celle-ci sera fixée
dégarnis, comment l’Intendance est-elle censée couvrir plus tard à 50 000 £. En 1814, on autorise l’émission de
billets producteurs d’intérêt pour une valeur allant jusqu’à
toutes ces dépenses?
500 000 £ (Stevenson, 1892).
La date réelle de la
Les billets de
première
émission de
l’armée et les
billets
de
l’armée est
autres modes de
nébuleuse, puisque les
paiement
sources d’information
Dès le départ, on sait
divergent sur ce point.
que les Canadas ne sont
Selon les premiers
pas assez riches pour
articles publiés sur
payer les dépenses de
le sujet, elle
guerre. Ces dépenses
remonterait aussi loin
sont habituellement
q u e j u i l l e t 1 8 1 2 5.
financées par la vente
L’hypothèse paraît
de lettres de change
plausible, quoique
tirées sur le Trésor
cette première
britannique. Pas cette
émission aurait devancé
fois-ci cependant : à
la promulgation de
cause de la pénurie
l’Acte pour faciliter
de monnaie, le
la circulation des
16
.
16.
Billet
de
l’armée
de
10
dollars
portant
la
date
__
janvier
1815
et
signé
par
Louis
papier commercial est
Montizambert, caissier. Cette émission postérieure à la fin de la guerre devait servir au
Billets de l’Armée,
fortement dévalué. La paiement de tout solde dû. Une particularité intéressante de ce billet est qu’il reprend le
sans compter le délai
style des billets émis précédemment. Le fait qu’il soit indiqué que le billet est
solution consiste à
d’impression des
change, même s’il s’agit d’une petite coupure, met en lumière
émettre des billets remboursable en lettresladerareté
du numéraire à la fin de la guerre.
billets. Des avis dans
ayant cours légal, que -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------les journaux de
l’on peut utiliser pour 16. Army Bill Office, __ January 1815, 10 dollars, signed by Louis Montizambert. This note
dated after the end of the war and was issued to pay for any outstanding balances due. l’époque indiquent
payer ses dettes envers isWhat
is intriguing about this note is that it utilizes the older style. As this note indicates, by
que des billets de
l’État.
the end of the war even the low-denomination notes were payable in bills of exchange,
l’armée circulaient
underlining the scarcity of specie to redeem the notes.
Le 16 juillet 1812,
déjà en août 1812
la Chambre d’assemblée
(Kingston Gazette, 31 octobre 1812). Malheureusement, il
du Bas-Canada se réunit pour lire un message du gouverneur
n’existe aucun spécimen connu qui permettrait de le
de la province. Sir George Prévost fait part de la précarité
confirmer. Les billets de 25 dollars qui subsistent sont datés
des finances publiques et recommande l’émission de billets
de 1813 et les billets de 4 dollars connus portent la date de
de l’armée pour corriger la situation. Il prie aussi la Chambre
mai 18136. Ces renseignements semblent appuyer la date
de proposer un projet de loi destiné [traduction] « à faciliter
avancée dans le Charlton Standard Catalogue of Canadian
la circulation des billets de l’armée au Bas-Canada ». L’Acte
Government Paper Money, qui situe la première émission
pour faciliter la circulation des Billets de l’Armée (S.B.C.,
suite à la page 289
52 Geo. III), rédigé le 22 juillet, est adopté par le Conseil
Septembre 2012
– 287
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(NCC: 1965.219.132)
17. Bill of exchange dated November 8,
1815 in the amount of £148, payable to
John Neilson, the printer of the army bills,
from William Henry Robinson,
Commissary-General.
----------------------------------------------------17. Lettre de change au montant de 148
livres datée du 8 novembre 1815 et
payable à John Neilson, imprimeur des
billets de l’armée. L’émetteur est William
Henry Robinson, commissaire général.
continued from page 286
offered discounts on goods paid
in specie, which undermined
the value of army bills. The
large-denomination notes were
available, yet inconvenient to
settle small transactions, leading
some merchants to issue their own
notes to make change. In 1812,
merchants and shopkeepers from
the Niagara District formed
the Niagara and Queenston
Association, which issued several
thousand pounds worth of notes
guaranteed by themselves and by
the government. The Association depended on the pooled
financial resources of various mercantile firms for its
existence. Brock used these notes to supply and outfit the
flank companies in the Niagara and Home districts. In late
1812, the Kingston Gazette ran ads noting that Kingston
merchants were accepting Niagara Association bills for
smaller transactions (Sheppard 1994, 137).
In the spring of 1813, Kingston merchants petitioned the
Upper Canada Legislature to form its own financial group,
the Kingston Association, whose mission was to stop the
circulation of dubious private notes. This was a direct attack
on the reputations of two prominent Kingston merchants,
Thomas Markland and Benjamin Whitney, who had
thousands of dollars of their own notes in circulation.
Markland and Whitney were invited to join the Kingston
Association on condition that they redeem their notes, but
the two merchants refused, fearing that they could not
redeem the notes all at once without becoming insolvent.
The Association was to issue notes against a reserve of specie
and army bills deposited with a treasurer, and profits from
the note issue were to go to the Loyal and Patriotic Society
of Upper Canada, a charitable organization intended to assist
those who had suffered losses during the war. The fate of
the Kingston Association is unknown, but it had ordered
the printing of £1000 worth of 1-dollar notes. Later, another
£1000 in notes in denominations of $3, $2, $1, and $½ were
ordered. By July 1814, with a sufficient supply of army bills
in circulation, the Kingston Association began calling in
and redeeming its notes. A similar association was formed
in York on the same premise as the Kingston Association. It
288 –
issued £300 in 1-dollar notes (Bergeron 2007, 72–74;
Sheppard 1994, 142). To date, no notes of the Niagara and
Queenston, the Kingston, or the York Associations have ever
been discovered.
That some merchant notes have survived over the years
is a testament to the importance of private scrip during the
war. Two notes, 5- (Fig. 18) and 10-dollar (Fig. 19)
denominations, which are part of the National Currency
Collection of the Bank of Canada, are the only known
examples from the issuer Clark and Street of Bridgewater,
Upper Canada. The firm was owned by Thomas Clark, a
Scottish entrepreneur in Niagara Falls, and Samuel Street,
an American who settled in nearby Chippawa. Together, they
operated an immense and profitable flour-milling business.
Clark and Street notes were redeemable in army bills or in
bills of exchange drawn on Montréal. Ezekiel Benson, a
York merchant, also issued scrip, of which only a partial
sheet of remainders has survived. The sheet of nine notes
(one note has been cut from the sheet) contained
denominations of 1, 2, 3, 4, 5, and 6 shillings. Benson’s
notes were also payable in army bills. Another example of
merchant scrip originates from Prescott and is believed to
have been issued by William Gilkison, a prominent
businessman involved in the forwarding business, since
Prescott was an important transfer point for merchandise. It
would appear that at the time the note was issued, Prescott
was a military depot and the note was likely used in lieu of
army bills (Fitzpatrick 1987; Graham 2007, 67, 74, 80). A
number of merchants must have issued notes during the war,
continued on page 290
September 2012
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(NCC: 1964.88.127)
18. Bon de marchand de 5 dollars de Clark
and Street, de Bridgewater (HautCanada); il est daté du 1er mars 1814 et
remboursable en billets de l’armée. Il est
le seul spécimen connu.
----------------------------------------------------18. Merchant scrip for 5 dollars from Clark
& Street of Bridgewater, Upper Canada,
dated March 1, 1814 and payable in army
bills. It is the only known example.
suite de la page 287
de billets de l’armée en 1813 (Graham, 2012, p. 4). Par
contre, l’écart de plusieurs mois entre la promulgation de
l’Acte et l’émission des billets aurait de quoi étonner, puisque
l’adoption de la loi est accélérée par l’Assemblée législative
et que le besoin de fonds pour payer les fournitures est
immédiat. Ruth McQuade indique en outre que les billets
sont d’abord signés par le gouverneur lui-même, puis par le
directeur du Bureau des billets de l’armée, James Green, et
par le caissier, Louis Montizambert7. Peut-être est-ce là un
autre indice d’une émission antérieure de billets de l’armée,
car, de tous les billets connus, aucun ne porte la signature
du gouverneur Prévost. Enfin, plus révélateur encore : des
modifications apportées à la loi originale donnent davantage
de poids à l’argument voulant que les billets aient été émis
dès 1812. Selon celles-ci (S.B.C., 53 Geo. III, c.3), datées
du 15 février 1813, les billets émis en sus des 250 000 £
prévues au départ seraient honorés en vertu de la loi. Il y a
donc lieu de croire que le plafond précisé dans la loi originale
était dépassé avant que cette dernière ne soit modifiée. Bien
que la loi de 1813 ne mentionne nullement une émission
supplémentaire de plus gros billets portant intérêt, elle porte
à 500 000 £ la valeur maximale des billets de l’armée en
circulation. De nouveaux billets doivent être imprimés en
plus petites coupures (1, 2, 8, 10, 12, 16 et 20 dollars)
remboursables sur demande en espèces, mais sans intérêt.
En vertu d’autres modifications apportées à l’Acte en 1814,
l’émission totale passe à 1,5 million £, la majorité des billets
étant imprimés en petites coupures (1, 2, 3, 5 et 10 dollars)
pour répondre aux exigences de la vie quotidienne. Le fait
que les billets de cette nouvelle émission ne sont
remboursables qu’en lettres de change tirées sur Londres
est une autre preuve que les provinces sont à court de
liquidités. Une demande visant à porter à 2 millions £ la
valeur des billets émis est rejetée par le Conseil législatif,
qui ne juge pas nécessaire cette augmentation. Toutefois,
on peut se demander si cette décision était justifiée.
Au Haut-Canada, principal théâtre des combats, les
problèmes de monnaie demeurent répandus à cause de la
Septembre 2012
pénurie de monnaie et de la
rareté des billets de l’armée. Les
tentatives en vue de faire passer
une loi comparable à l’Acte
pour faciliter la circulation des
Billets de l’Armée échouent.
Isaac Brock, gouverneur du Haut-Canada et commandant
des forces de la province, propose que le gouvernement mette
en circulation son propre papier-monnaie pour financer la
guerre, mais sa suggestion ne trouve pas preneur 8 .
L’Assemblée législative du Haut-Canada choisit plutôt
d’adopter une loi reconnaissant l’Acte du Bas-Canada et
autorisant la circulation de billets de l’armée sur son
territoire. Cette loi est ratifiée le 14 mars 1814 et renouvelée
le 1er avril 1816. Malheureusement, elle ne contribue pas
véritablement à régler les problèmes de liquidité au HautCanada. Même les billets de l’armée ne suffisent pas à
répondre aux besoins du département de l’Intendance. Le
sous-commissaire général du Haut-Canada, Edward Couche,
tente d’organiser l’instauration d’une monnaie de papier qui
serait garantie par [traduction] « certains des gentilshommes
les plus respectables de la province » (Steppler, 1974,
p. 101). Encore une fois, l’Assemblée législative refuse de
se montrer si novatrice. L’Intendance est cependant autorisée
à émettre ses propres billets pour garnir les coffres que la
province réserve à la guerre, billets qui prennent
probablement la forme de lettres de change tirées sur
Londres.
Bien qu’ils aient été mis en circulation en vue de servir
de moyen d’échange pendant la guerre, les billets de l’armée
présentent des inconvénients aussi bien pour les émetteurs
que pour les détenteurs. Il semble ne jamais y avoir assez de
fonds pour régler la note. Les gens sont portés à accumuler
des billets de l’armée afin de se procurer des marchandises,
préférant ces dernières à la monnaie de papier. L’émission
de billets de l’armée est cause d’inflation, et les biens payés
à l’aide de billets ont tendance à coûter plus cher que ceux
payés en espèces. Par exemple, Quetton Saint-George, un
marchand français établi à York, offre au rabais les
marchandises réglées en monnaie, minant ainsi la valeur des
billets de l’armée. Il en existe de grosses coupures, mais
elles sont peu pratiques pour régler les menus achats, si bien
que certains marchands décident d’émettre leurs propres
billets afin de rendre la monnaie. En 1812, marchands et
suite à la page 291
– 289
continued from page 288
continued on page 292
© Bank of Canada Currency Museum
(NCC: 1964.88.150)
but none have survived to indicate the extent of their use as
an alternative to army bills.
In Lower Canada, recourse to private scrip seems to have
been less frequent. The only recorded example of scrip issued
in that province during the war came from l’Île-aux-Noix, a
small island located in the Richelieu River just north of the
Canada-U.S. border. A 1-dollar note was issued by Valentine
Griffith, Lieutenant and Quartermaster, 1st Battalion, Royal
Marines, “for the Convenience of Change,” as stated on the
note, and was redeemable in army bills (Fig. 22). During
the war, a naval shipyard operated on the island, and this
note was likely used there (Graham 2007, 137). The note is
currently in a private collection.
In addition to the circulation of army bills and private
merchant scrip, another important source of funds for the
Canadas during the war was the United States. It is ironic
that while the borders were officially closed to trade, it has
been demonstrated that Americans continued to supply
goods to Canadians from the Maritimes and along the
St. Lawrence as far west as Kingston. American bank notes
became more abundant and were in common use in the
colony during the war. Since there was no law regulating
the circulation of American currency in the Canadas, British
North America became a safe haven for American
counterfeiters (Shortt/CBA 1987, 56). Certain Americans
played an important role in financing the defence of Canada,
while at the same time refusing to help their own
government. In July 1814, Commissary-General William
Henry Robinson raised £140,000 in specie from the United
States to pay for goods (Steppler 1974, 106–107). Thus,
money from one American was used to pay another
American to keep the British in the war.
The Americans also faced similar problems in financing
the war. With a shortage of adequate specie and funds to
support the war effort, the United States authorized the issue
of Treasury notes, which had the same characteristics as
army bills. The architect of the U.S. Treasury notes was
Secretary Treasurer Albert Gallatin, whose mission for many
years prior to the war had
been to reduce the
national debt. He refused
to issue any debt, favouring instead tax and tariff hikes to
increase revenues. Faced with the rising cost of waging war
and embargoes curtailing the import of goods and
merchandise against which tariffs could be collected,
Gallatin proposed the issue of Treasury notes (Kagin 1984,
70–72).
The first law to issue Treasury notes was passed on
June 17, 1812. It authorized the President to issue up to
$5 million in denominations of $100 or more (only 100and 1000-dollar notes were printed), which were redeemable
one year after issue at 5.4%. The notes were accepted as
payment for taxes, duties, and government debts, and were
redeemable either in specie or in government bills. The
Treasury notes were successful because they were fully
subscribed and accepted by the banks and merchants. Only
by the fourth issue, in December 1814, were lowdenominations of $3, $5, and $10 put into circulation.
Between 1812 and 1815, five different issues of Treasury
notes, amounting to $36 million, were put into circulation.
In New England, where sympathy for the war was nonexistent, there was no desire to lend money to the
government, and Treasury notes were accepted at a discount,
given that the eastern states, unlike the rest of the country,
had not suspended specie payments. Brokers in Boston and
New York tried to discredit Treasury notes and were actually
pleased to learn that Canadians were accepting U.S. Treasury
notes at par, since they could sell their discounted Treasury
notes to Canada for a profit (Kagin 1984, 83).
The final issue of Treasury notes took place after the
peace treaty with England was signed. It was authorized
not as a war measure, but as a means to pay off the country’s
war debts and to maintain economic momentum. A law to
redeem all Treasury notes issued during the War of 1812
was passed on March 3, 1817 and remained in effect for
20 years. The Treasury notes had increased the country’s
money supply, supported economic progress and propped
up the note issue of the banks. Their status as legal tender
prevented their depreciation, and the notes were redeemed
19. Merchant scrip for 10 dollars
from Clark & Street of
Bridgewater, Upper Canada,
dated March 1, 1814 and
payable in army bills. It is the only
known example.
----------------------------------------19. Bon de marchand de
10 dollars de Clark and Street,
de Bridgewater (Haut-Canada);
il est daté du 1er mars 1814 et
remboursables en billets de
l’armée. Il est le seul spécimen
connu.
290 –
September 2012
suite de la page 289
© Musée de la monnaie de la Banque du Canada
(NCC: 1964.88.283)
commerçants du district de Niagara fondent la Niagara and
Queenston Association, laquelle émet des billets dont la
valeur totale s’élève à des milliers de livres. Les billets sont
garantis par cette association et le gouvernement.
L’association doit son existence aux ressources financières
mises en commun par diverses maisons de commerce. Le
gouverneur Brock se sert de ces billets pour approvisionner
et équiper les compagnies de flanc des districts de Niagara
et de Home. À la fin de 1812, la Kingston Gazette publie
des annonces pour faire savoir que les marchands de
Kingston acceptent les billets de la Niagara Association pour
le règlement des menus achats (Sheppard, 1994, p. 137).
Au printemps de 1813, les marchands de Kingston
adressent une pétition à l’Assemblée législative du HautCanada afin d’être autorisés à former leur propre groupe
financier, la Kingston Association, dont la mission consiste
à mettre fin à la circulation de billets privés suspects. Cette
démarche constitue une atteinte directe à la réputation de
deux marchands éminents de Kingston, Thomas Markland
et Benjamin Whitney, qui avaient émis des billets totalisant
des milliers de dollars. Les deux hommes sont invités à se
joindre à la Kingston Association à condition de racheter
leurs billets, mais ils refusent, craignant l’insolvabilité s’ils
tentent de les racheter tous simultanément. L’Association
devait émettre des billets garantis par une réserve de monnaie
et de billets de l’armée confiée à un trésorier, et les profits
tirés de l’émission devaient aller à la Société loyaliste et
patriotique du Haut-Canada, œuvre de bienfaisance destinée
à aider ceux qui ont subi des pertes pendant la guerre. On
ignore ce qu’il est advenu de la Kingston Association, mais
on sait qu’elle avait commandé l’impression de billets de
1 dollar pour une valeur globale de 1000 £. Par la suite, une
seconde impression de valeur équivalente a été commandée,
les coupures étant cette fois de ½, 1, 2 et 3 dollars. En
juillet 1814, la quantité de billets de l’armée en circulation
étant suffisante, la Kingston Association commence à
convertir les siens. Une association semblable est mise sur
pied à York, avec une mission identique. Elle émet pour
300 £ de billets de 1 dollar (Bergeron, 2007, p. 72 à 74 et
Sheppard, 1994, p. 142). À ce jour, aucun billet de la Niagara
and Queenston ou des associations de Kingston et de York
n’ont été retrouvés.
Le fait que certains billets de marchand sont parvenus
jusqu’à nous illustre l’importance des bons privés pendant
la guerre. Deux spécimens, de 5 (fig. 18) et de 10 dollars
(fig. 19), faisant partie de la Collection nationale de monnaies
de la Banque du Canada, constituent les seuls exemples de
billets émis par Clark and Street de Bridgewater, au HautCanada. La société appartient à Thomas Clark, entrepreneur
écossais de Niagara Falls, et à l’Américain Samuel Street,
installé près de Chippawa. Ensemble, ils exploitent une
gigantesque meunerie fort rentable. Les billets de Clark and
Street sont remboursables en billets de l’armée ou en lettres
de change tirées sur Montréal. Ezekiel Benson, marchand
de York, émet aussi des bons, dont une feuille incomplète
de billets non émis a été retrouvée. La feuille de neuf billets
(l’un d’eux en a été détaché) comporte des coupures de 1,
2, 3, 4, 5 et 6 shillings. Comme ceux de Clark and Street,
les billets de Benson sont échangeables contre des billets
de l’armée. Un autre exemple de bon de marchand vient de
Prescott; on attribue son émission à William Gilkison,
homme d’affaires renommé du secteur de l’expédition,
Prescott étant une plaque tournante pour les marchandises.
Il semble que, à l’époque où le billet est émis, Prescott est
un dépôt militaire et que le billet est utilisé en lieu et place
de billets de l’armée (Fitzpatrick, 1987; Graham, 2007,
p. 67, 74, 80). Un certain nombre de marchands ont dû
émettre des billets pendant la guerre,
mais, ces billets ayant tous disparu,
on ignore dans quelle mesure ils ont
servi à remplacer ceux de l’armée.
Au Bas-Canada, le recours aux
bons privés semble moins populaire.
Le seul spécimen émis dans cette
province durant la guerre provient de
l’île aux Noix, petite île au milieu
de la rivière Richelieu située tout
juste au nord de la frontière canadoaméricaine. Ce bon de 1 dollar émis
suite à la page 293
20. Bon de marchand de 3 pence émis par
William Gilkison, de Prescott (Haut-Canada),
daté de 1814.
---------------------------------------------------------20. Merchant scrip for 3 pence from William
Gilkison of Prescott, Upper Canada, with the
engraved date 1814.
Septembre 2012
– 291
21. Partial sheet of merchant
scrip from Ezekiel Benson of
York. The denominations range
from 1 to 6 shillings payable in
army bills.
---------------------------------------21. Feuille incomplète de bons
de marchand d’Ezekiel Benson,
de York. La feuille comporte des
coupures de 1 à 6 shillings
remboursables en billets de
l’armée.
continued from page 290
© Bank of Canada Currency Museum
(NCC: 1983.6.1)
at face value plus interest.
Like any other form
of money that is created
for circulation, army bills
were counterfeited. Some
counterfeits were local
fabrications, and notices
in newspapers warned of
their circulation. It was
purported that U.S. Major
General Wilkinson’s
army introduced forged
army bills into circulation
in Canada (Steppler
1974, 104). The printer of
the genuine notes, John
Neilson, was called on by
James Green, the Director
of the Army Bill Office,
to produce a report on the methods of detecting counterfeits. With the
number of counterfeit notes increasing, Green reported that as of December
1, 1814, low-denomination notes of $10 and under, whose value amounted
to £475,131, would not be reissued on account of the number of forgeries
discovered (Public Archives of Canada 1897, xxviii-xxix).
Army bill redemption and the aftermath of war
The Treaty of Ghent, which ended the war between England and the
United States and returned the borders between Canada and the United
States to their original configuration, was signed on December 24, 1814 (ratified in February 1815). At the time, there
were about £1.32 million worth of army bills in circulation. While a total of £3.44 million in army bills had been issued
during the war, the estimated cost of the war, according to expenditures of the Commissariat, amounted to £5.92 million.
The last army bills were issued in February 1815 to cover any outstanding balances. General redemption of the notes
began the following month, and, by February 1816, the outstanding amount of army bills was just over £330,000. By
January 1817, this number was reduced to about £65,000 (Provincial legislature of Lower Canada 1917, Appendix B;
PLLC 1818, Appendix D). Most of the £1.25 million was redeemed with bills of exchange on the British Treasury. In April
1816 after the Act authorizing the circulation of army bills in the province expired, the Commissariat in Upper Canada
refused to exchange army bills. Because of complaints from holders in Upper Canada, the Treasury required the Commissariat
to make every effort to accept the notes. On May 1, 1818, a proclamation ordered the redemption of all army bills by
October 31 at which time the Army Bill Office would be closed. Time extensions were required, and the Army Bill Office
was finally closed permanently on December 24, 1820. At that time, the value of outstanding army bills was £819 ($3276).
The issue of army bills was considered a success. They represented a convenient medium of exchange at a time when
continued on page 294
292 –
September 2012
Collection privée, reproduction autorisée
suite de la page 291
compte, permet aux Britanniques de rester en guerre.
Les États-Unis sont aux prises avec des problèmes de
par Valentine Griffith (lieutenant et quartier-maître,
1er Bataillon, Régiment royal des Fusiliers marins) et portant financement comparables. Étant donné la pénurie de
l’inscription « for the Convenience of Change » (en guide monnaie et de fonds adéquats pour appuyer l’effort de guerre,
de numéraire) est remboursable en billets de l’armée (fig. le pays autorise l’émission d’obligations du Trésor présentant
22). Un chantier naval est en activité sur l’île durant la guerre les mêmes caractéristiques que les billets de l’armée. Le
et le billet a probablement servi de moyen d’échange à cet créateur de ces obligations est le secrétaire au Trésor
endroit (Graham, 2007, p. 137). Ce spécimen appartient à Albert Gallatin, dont la mission a consisté pendant des
années, avant la guerre, à réduire la dette nationale. Pour
un collectionneur privé.
Outre la mise en circulation de billets de l’armée et de accroître les recettes de l’État, il refuse d’émettre des titres
bons de marchands, les États-Unis constituent une de créance, sa préférence allant aux hausses d’impôt et de
importante source de fonds pour les Canadas pendant la tarifs douaniers. Toutefois, comme les coûts liés à la guerre
augmentent et que
guerre. Ironiquement,
l’importation de biens
alors que les échanges
et de marchandises
commerciaux avec
permettant de toucher
c e p a y s s o n t
des tarifs douaniers
formellement interdits
est frappée d’embargos,
durant le conflit, il a été
Gallatin propose
démontré que les
l’émission d’obligations
Américains continuent
d u Tr é s o r ( K a g i n ,
de fournir des
1984, p. 70-72).
marchandises aux
La première loi à
Canadiens établis dans
cet égard est adoptée
les Maritimes et le
le 17 juin 1812. Elle
long du Saint-Laurent,
autorise le président
jusqu’à Kingston.
à émettre jusqu’à
Les billets de banque
5 millions $
américains deviennent
d’obligations en
plus abondants et leur
coupures d’au moins
usage est répandu dans
100 dollars (seules des
la colonie tant que
coupures de 100 et de
persistent les hostilités.
1000 dollars sont
Comme aucune loi n’en
i m p r i m é e s ) ,
régit la circulation aux
remboursables un an
Canadas, l’Amérique du
après leur émission, au
Nord britannique devient
taux de 5,4 %.
un refuge pour les
Les obligations sont
faussaires américains
acceptées en paiement
(Shortt, 1987, p. 56).
des impôts, des droits
Soulignons le rôle
et des titres de créance
déterminant qu’ont joué
é m a n a n t d u
certains Américains dans 22. Bon de marchand de 1 dollar daté du 7 mars 1814 et émis par Valentine Griffith,
gouvernement, et elles
le financement de la
lieutenant et quartier-maître du 1er bataillon du Régiment royal des Fusiliers marins,
posté à l’île aux Noix. Ce bon, qui porte l’inscription « for the Convenience of
sont remboursables en
défense du Canada, alors
Change », est remboursable en billets de l’armée.
qu’ils refusaient par ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------- espèces ou en titres
22. Merchant scrip for 1 dollar from Valentine Griffith, Lieutenant and
d’État. Les obligations
ailleurs d’aider leur
Quartermaster, 1st Battalion, Royal Marines of l’île-aux-Noix, dated March 7,
du Trésor sont
propre gouvernement.
1814, “for the Convenience of Change,” redeemable in army bills.
populaires; entièrement
En juillet 1814, le
souscrites, elles sont
commissaire-général de
l’intendance William Henry Robinson recueille 140 000 £ acceptées par les banques comme par les marchands. Il faut
en espèces auprès d’Américains afin d’acheter des attendre la quatrième émission, en décembre 1814, pour voir
marchandises (Steppler, 1974, p. 106 et 107). Ainsi, l’argent des petites coupures de 3, 5 et 10 dollars. Entre 1812 et 1815,
suite à la page 295
d’un Américain sert à en payer un autre et, au bout du
Septembre 2012
– 293
continued from page 292
access to specie was inconsistent. They were widely accepted
without suspicion, and the bills circulated freely. Certainly
they had served their purpose. After the war, the notes were
quickly withdrawn—perhaps due to fears of counterfeiting
or inflation—without any consideration for a replacement
circulating medium of exchange. Their quick redemption
once again put a strain on the money situation in the
provinces. Because they paid interest and were fully
redeemable, it was believed that army bills had restored the
public’s confidence in the use of paper money. Some, like
George Sheppard, in his book Plunders, Profit and Paroles:
A Social History of the War of 1812 in Upper Canada, argue
that army bills did not overcome the stigma of paper money
and become the foundation of banking in Canada. Rather, it
was the lack of circulating currency, especially exacerbated
by the redemption of army bills, and the threat of economic
recession as a result of departing troops that thrust banking
into the spotlight (Sheppard 1994, 6).
It is debated whether Canada enjoyed economic
prosperity during the War of 1812. Men of considerable
power and influence in the province, like John Strachan,
Alexander Wood, William Allan, and Quetton St-George,
profited greatly from the war. In effect, economic prosperity
was localized to a few merchants in Kingston and York. For
the most part, many suffered considerable losses during and
after the war. Small merchants in the West suffered financial
ruin following the war because reduced military spending
deflated prices on goods, which the merchants had
overstocked.
As the only instance in Canada’s history where the theatre
of battle was located within its own borders, it is
understandable that citizens would have been directly
affected, and would have experienced the devastation of war.
Those who suffered losses turned to the government for
compensation. By 1815, there were 2884 claims of war
losses in Upper Canada, with an estimated value of
£390,152. This is in contrast to the province’s average annual
revenue between 1808 and 1811, which was £8000.
Damages appear to have been inflicted by both sides.
American soldiers burned and pillaged farms and
homesteads to break the will of the locals, while British
soldiers did the same for sustenance, personal gain, and to
prevent the properties from falling into the hands of the
enemy. In 1817, a commission was formed to investigate
war losses. A total of 2055 claims, amounting to over
£400,000 in value, were reviewed. Only 60% of the amount
estimated was certified by the commission and claimants
did not receive compensation until the middle of the 1820s.
The Loyal and Patriotic Society, which was formed to assist
those who suffered losses because of the war, failed to pay
out claims. By 1815, only 47 individuals, most of them from
the Home District, were assisted through a total wartime
expenditure of £945. The Niagara District, one of the worst
hit, with an estimated total of £182,000 in claims, received
£100 of the £945. There were expectations that citizens
affected by the war would be compensated for their losses,
but the feeling was downplayed by the general attitude that
there was economic prosperity ahead, which would alleviate
some of the losses.9
While the peace treaty re-established the status quo in
both countries, from an economic standpoint, the Americans
fared much better than the Canadians. In the United States,
the economy prospered after the war because of immigration,
increased spending on infrastructure, delay in the redemption
of Treasury notes, and the creation of new mediums of
exchange through banking. The United States did everything
continued on page 296
23. United States Treasury, 10 dollars 1815. | 23. Trésor états-unien, billet de 10 dollars millésimé 1815.
© Heritage Auctions <www.ha.com>
294 –
September 2012
suite de la page 293
cinq émissions d’obligations du Trésor représentant
36 millions $ sont mises en circulation. En NouvelleAngleterre, où la population s’oppose à la guerre et ne
souhaite pas prêter de l’argent au gouvernement, les
obligations du Trésor se négocient sous leur valeur nominale.
Rappelons que les États de la côte Est, contrairement au
reste du pays, n’ont pas suspendu la conversion de la
monnaie. Des courtiers de Boston et de New York tentent
de discréditer les obligations du Trésor américain. Ils
apprennent avec plaisir que les Canadiens les acceptent au
pair; en effet, ils peuvent dès lors revendre au Canada les
obligations obtenues au rabais et réaliser un profit (Kagin,
1984, p. 83).
La dernière émission d’obligations du Trésor a lieu après
la signature du traité de paix avec l’Angleterre. Elle est
autorisée non pas en tant que mesure de guerre, mais comme
un moyen de régler les dettes accumulées par le pays pendant
le conflit et de soutenir le dynamisme économique. Le
3 mars 1817 est adoptée une loi imposant le remboursement
de toutes les obligations du Trésor émises pendant la guerre
de 1812; cette loi demeurera en vigueur pendant 20 ans. Les
obligations du Trésor ont accru la masse monétaire du pays,
appuyé la croissance économique et mis en valeur les billets
émis par les banques. Ayant cours légal, elles ne se déprécient
pas, et le remboursement se fait à la valeur nominale, plus
l’intérêt.
Comme toute autre forme de monnaie créée pour circuler,
les billets de l’armée font l’objet de contrefaçon. Des
faussaires les fabriquent sur place, et les journaux publient
des mises en garde. Certains prétendent que les troupes du
major-général américain Wilkinson ont écoulé de faux billets
de l’armée au Canada (Steppler, 1974, p. 104). L’imprimeur
des billets authentiques, John Neilson, est prié par
James Green, directeur du Bureau des Billets de l’Armée,
de produire un rapport sur les méthodes de détection des
billets contrefaits. Le nombre de faux va en augmentant et
Green signale que, à compter du 1er décembre 1814, les
petites coupures de 10 dollars ou moins, dont la valeur
représente 475 131 livres, ne seraient plus remises en
circulation étant donné la quantité de faux billets découverts
(Archives publiques du Canada, 1897, p. xxviii-xxix).
Le remboursement des billets de l’armée
et les conséquences de la guerre
Le traité de Gand, qui met fin à la guerre entre
l’Angleterre et les États-Unis et rétablit les frontières entre
le Canada et son voisin du Sud telles qu’elles existaient au
départ, est signé le 24 décembre 1814 (il sera ratifié en
février 1815). Il y a alors l’équivalent d’environ
1,32 million £ de billets de l’armée en circulation. Les
émissions pendant la guerre totalisent à peu près
3,44 millions £, mais le coût du conflit — d’après les
dépenses du département de l’Intendance — est estimé à
5,92 millions £. Les derniers billets de l’armée sont émis en
février 1815 afin de couvrir tout solde exigible. Le
remboursement général des billets commence le mois suivant
et, en février 1816, la valeur des billets encore en circulation
correspond à un peu plus de 330 000 £. En janvier 1817,
elle tombe à environ 65 000 £ (Assemblée législative
provinciale du Bas-Canada, 1817, appendice B et 1818,
suite à la page 297
© Heritage Auctions <www.ha.com>
24. United States Treasury, 20 dollars, remainder. | 24. Trésor états-unien, billet incomplet de 20 dollars.
Septembre 2012
– 295
© Bank of Canada Currency Museum
(NCC: 1964.88.900)
25
25.. Army Bill Office, __ March 1814, 10 dollars, signed by
George Waters Allsopp, Cashier, and initialled by Louis
Montizambert. Amendments to the Army Bill Act introduced
more low-denomination notes into circulation to meet the
need for a circulating medium.
-----------------------------------------------------------------------25. Billet de l’armée de 10 dollars portant la date __ mars
1814 et signé par George Waters Allsopp, caissier, et Louis
Montizambert. Les modifications apportées à l’Acte pour
faciliter la circulation des Billets de l’Armée autorisaient
l’émission de coupures de faible valeur afin de pallier le
manque de numéraire en circulation.
continued from page 294
that the Canadian government did not. Lower
and Upper Canada adopted a protectionist
policy after the war. They refused American
immigration, causing a drop in land
speculation. The governments scaled down or
cancelled any public works projects involving reconstruction
or infrastructure, and the quick redemption of army bills
drained the provinces of a viable circulating currency. As
well, there was very little in the way of compensation
payments for those who had suffered direct losses during
the war. As a result, the Canadas fell into a recession, with
many merchants financially ruined because of oversupply,
falling demand, depreciating prices and no capital. In
financial terms Lower and Upper Canada were not prepared
to deal with the legacy of war.
Endnotes:
1
Although army bills were primarily used to finance the war, they were not
the only medium of exchange available at that time. Some merchants
issued their own paper scrip and imported copper tokens for small
change. Even American bank notes were found in circulation in Upper
Canada during the war.
2
Many historians acknowledge that statistics on land development and
agriculture in the Canadas are spotty.
3
One barrel of flour consisted of about five bushels of wheat, and, by law,
a standard barrel of flour weighed 196 pounds. To meet the needs of the
Commissariat, 5,100 barrels of flour (25,510 bushels of wheat) would
be required. Wheat output in Upper Canada in 1803, which is the latest
date prior to the war that Douglas McCalla uses in his studies, was
511,000 bushels, almost half of which was used for domestic
consumption (McCalla 1993, 252). Based on these numbers, there
would have been sufficient supplies of flour on hand, at least in the early
months of the war.
4
Based in Québec City, Neilson was a printer, publisher and bookseller of
Scottish descent who dominated publishing in Quebec in the early part
of the 19th century. He frequently received government contracts to
print proclamations, statutes, assembly journals and other documents.
Neilson was also the publisher of the largest newspaper in the Canadas,
the Quebec Gazette, and operated the principal bookshop in the
provinces until the 1820s. (Chassé, Girard-Wallot and Wallot 1988).
5
Adam Shortt was the first to report the issue date, and subsequent
articles likely repeated the information (Shortt/CBA 1987, 66; Howard
1951, 115; McQuade 1985, 49).
6
The larger notes had an open-date format where only the first three digits
of the year were printed (181_). This was likely in anticipation of the
notes being issued over a long period. Smaller denominations have the
month and year pre-printed on the notes.
7
(McQuade 1985, 49). Subsequent issues would bear the signature of
296 –
Montizambert, as well as those of G. W. (George Waters) Allsopp, who
was a second cashier working in the Army Bill Office, and of Claude
Denechau, who was appointed deputy paymaster of the Army Bill Office
on 17 March 1814 (Beauregard 1988 ; Roberts 1988).
8
(Steppler 1974, 101–102). An illustration of a $4 army bill issued at
York, Upper Canada and signed by Isaac Brock, that appeared in a 1958
issue of the Financial Post was likely a proposed design and not an
actual note (Jackes 1958, 36).
9
The policy on restricted American immigration was only rescinded in
1817 (Sheppard 1994, 104, 108, 122). The level of anti-Americanism
in the colony had been greatly exaggerated, and the ban on American
immigration really came from outside authorities.
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McQuade, R. 1985. “Financing the War of 1812.” The Canadian Paper
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continued on page 298
September 2012
© Collection du Musée du Château Ramezay, Montréal
26. Portrait de sir George Prevost réalisé par Jean-Baptiste Roy-Audy.
----------------------------------------------------------------------26
26.. Portrait of Sir George Prevost by Jean-Baptiste Roy-Audy.
suite de la page 295
appendice D). La plus grande partie de la tranche de
1,25 million £ est remboursée au moyen de lettres de change
tirées sur le Trésor britannique. Quand, en avril 1816, la loi
autorisant la circulation de billets de l’armée cesse d’avoir
effet, le département de l’Intendance du Haut-Canada refuse
de les racheter. Les détenteurs de billets de la province
dénoncent cette situation et le Trésor exige du département
qu’il n’épargne aucun effort pour accepter les billets. Le
1er mai 1818, une proclamation fixe au 31 octobre suivant
la date limite pour le remboursement des billets de l’armée,
après quoi le Bureau des Billets de l’Armée cessera ses
activités. Il a fallu reporter ce délai, si bien qu’il ne ferme
une fois pour toutes que le 24 décembre 1820. À cette date,
la valeur des billets de l’armée encore en circulation se
chiffre à 819 £ (3276 $).
L’émission de billets de l’armée est considérée comme
une réussite. Ces billets constituent un moyen d’échange
commode à une époque où l’accès à la monnaie est irrégulier.
Ils sont généralement acceptés en toute confiance et circulent
librement. Il est certain qu’ils ont rempli leur office. Après
la guerre, ils sont rapidement retirés de la circulation —
peut-être par crainte de la contrefaçon ou de l’inflation —
sans que l’on songe même à les remplacer par un autre mode
d’échange. Or, ce rachat expéditif favorise le retour des
problèmes de numéraire dans les provinces. Comme les
billets portent intérêt et sont entièrement remboursables,
Septembre 2012
certains estiment qu’ils ont rétabli la confiance du public
dans le papier-monnaie. D’autres, comme George Sheppard,
dans son livre Plunders, Profit and Paroles: A Social History
of the War of 1812 in Upper Canada, soutiennent au contraire
que les billets de l’armée n’ont pas effacé la méfiance à
l’endroit du papier-monnaie et qu’ils ont mené à la création
des banques canadiennes. Ce serait plutôt la rareté de la
monnaie en circulation, exacerbée par le remboursement des
billets de l’armée, et la menace d’une récession engendrée
par le départ des troupes qui auraient propulsé les services
bancaires à l’avant-scène (Sheppard, 1994, p. 6).
Il n’y a pas consensus à savoir si le Canada a connu une
prospérité économique pendant la guerre de 1812. Des
hommes jouissant d’un pouvoir et d’une influence
considérables au Haut-Canada, comme John Strachan,
Alexander Wood, William Allan et Quetton Saint-George,
ont bien profité du conflit. Dans les faits, la prospérité
économique se limite à quelques marchands de Kingston et
de York. Pour la majorité, les pertes essuyées pendant et
après les hostilités sont considérables. Les petits marchands
de l’Ouest sont ruinés au retour de la paix, parce que la
réduction des dépenses militaires fait baisser le prix des
biens, dont ils avaient accumulé des stocks excédentaires.
Comme la guerre de 1812 est la seule de toute l’histoire
du Canada à avoir sévi à l’intérieur de ses frontières, il n’est
pas étonnant que des citoyens en aient souffert directement
et aient connu la dévastation qui suit les combats. Ceux qui
ont subi des pertes se tournent vers le gouvernement pour
obtenir dédommagement. En 1815, 2884 demandes de ce
genre sont enregistrées au Haut-Canada, et leur valeur totale
est estimée à 390 152 £. Par comparaison, les recettes
annuelles moyennes de la province entre 1808 et 1811 se
montent à 8000 £. Il semble que les dommages ont été
infligés par les deux camps. Tandis que les soldats américains
incendiaient et pillaient des fermes et des lots de colonisation
pour briser la volonté de leurs victimes, leurs homologues
britanniques en faisaient autant pour assurer leur propre
subsistance, se remplir les poches ou éviter que ces propriétés
tombent aux mains de l’ennemi. Une commission est mise
sur pied en 1817 afin d’enquêter sur les pertes de guerre.
On procède à l’examen de 2055 demandes dont la valeur
totale atteint plus de 400 000 £. Seulement 60 % de cette
somme est certifiée par la commission et les requérants
doivent attendre le milieu des années 1820 pour être
indemnisés. La Société loyaliste et patriotique du HautCanada, créée pour venir en aide à ceux qui ont subi des
pertes à cause de la guerre, ne parvient pas à verser les
sommes demandées. Quand arrive 1815, seules
47 personnes, la plupart du district de Home, se sont partagé
suite à la page 299
– 297
FUNDING – continued from page 296
Provincial Legislature of Lower Canada (PLLC). 1817. Appendix to the
XXVIth volume of the Journals of the House of Assembly of the
province of Lower-Canada (Quebec: John Neilson): Appendix B.
____. 1818. Appendix to the XXVIIth volume of the Journals of the House
of Assembly of the province of Lower-Canada (Quebec: King’s Printer):
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1897.
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Sheppard, G. 1994. Plunders, Profit and Paroles: A Social History of the
War of 1812 in Upper Canada. Kingston: McGill-Queen’s University
Press.
Shortt, A. 1987. Adam Shortt’s History of Canadian Currency and
Banking, 1600–1880. Toronto: Canadian Bankers’ Association.
Steppler, G. A. 1974. “A Duty Troublesome Beyond Measure: Logistical
Considerations in the Canadian War of 1812.” MA Thesis. McGill
University.
_____. 1987. “James Green.” Dictionary of Canadian Biography Online.
Vol. 6 (1821–1835). <http://www.biographi.ca>
Stevenson, J. 1892. The War of 1812 in Connection with the Army Bills
Act. Montreal: W. Foster Brown & Co., Publishers.
GOLD — continued from page 304
anniversary of the Klondike rush (Fig. 5).
Our collection could also include pieces that pay tribute
to famous nuggets. That’s right! Australia has struck
bullion coins‡ called Australian nuggets since 1986, on
which are featured famous nuggets such as the Welcome
Stranger, “the largest alluvial gold nugget” in the world
(Figs. 7 to 9). Discovered in the state of Victoria on
February 5, 1869, it weighed 72.02 kg (158.8 lbs) and
contained 2,520 troy ounces of gold!
Finally, pieces that feature designs depicting
prospectors and miners also fit in well with our collection.
Some Australian nuggets pieces have such designs. We
could also add the Artisanal Gold Fund bullion pieces.
This fund, managed by the Artisanal Gold Council, aims
to support the improvement of processes of artisanal
mining of gold (by eliminating the use of mercury). This
bullion piece, struck by a private mint in British Columbia,
is handmade from gold extracted in this manner. The
Council is working in collaboration with the United
Nations Program for the Environment to develop a
technical guide to artisanal gold mining on a small scale.
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298 –
FINANCEMENT – suite à la page 299
Canada en ligne, vol. 7 (18361850). <http://www.biographi.ca>
Sheppard, G. (1994). Plunders, Profit and Paroles: A Social History of the
War of 1812 in Upper Canada, Kingston, McGill-Queen’s University
Press.
Shortt, A. (1986). Adam Shortt’s History of Canadian Currency and
Banking, 1600-1880, Toronto, Association des banquiers canadiens.
Réimpression
Steppler, G. A. (1974). A Duty Troublesome Beyond Measure: Logistical
Considerations in the Canadian War of 1812, Montréal, Université
McGill. <http://digitool.library.mcgill.ca/webclient/
StreamGate?folder_id=0&dvs=1343912964014~411>
——— (1987). « James Green », Dictionnaire biographique du Canada
en ligne, vol. 7 (18361850). <http://www.biographi.ca>
Stevenson, J. (1892). The War of 1812, in Connection with Army Bills
Act, Montréal, W. Foster Brown & Co. I<http://archive.org/details/
cihm_13896>
OR — suite de la page 305
privés de la Californie (fig. 4).
Nous pourrions aussi inclure des pièces d’aujourd’hui
qui rendent hommage aux ruées célèbres. Comme la toute
récente pièce canadienne de 100 dollars qui souligne le
150e anniversaire de la ruée de Cariboo (fig. 6) ou encore
celle de 1996 qui souligne le 100e anniversaire de la ruée
du Klondike (fig. 5). Pourquoi ne pas ajouter des pièces
qui rendent hommage à de célèbres pépites? Eh oui!
L’Australie qui frappe un lingot monétaire‡ appelé
Australian nugget (pépite australienne) depuis 1986 a
représenté, sur certains d’entre eux, des pépites célèbres
comme la Welcome Stranger, la « plus grosse pépite d’or
alluvionnaire » du monde (fig. 7 à 9). Découverte le
5 février 1869 dans l’État du Victoria elle faisait 72,02 kg
et contenait 2520 onces troy!
Enfin, les pièces qui arborent des motifs qui montrent
prospecteurs et orpailleurs au travail bouclent bien la
collection. Certaines Australian nuggets ont de tels motifs.
On pourrait aussi ajouter ce lingot monétaire du Artisanal
Gold Fund (Fonds pour l’or artisanal). Ce fonds, géré par
l’Artisanal Gold Council (Conseil pour l’or artisanal), vise
à financer l’amélioration du processus de l’extraction
artisanale de l’or (en éliminant l’utilisation du mercure).
Ce lingot monétaire frappé par un atelier monétaire privé
de la Colombie-Britannique, également artisanal, est fait
d’or ainsi extrait. Le Conseil travaille en collaboration
avec le Programme des Nations Unies pour
l’environnement pour la préparation d’un guide technique
pour exploitation aurifère artisanale à petite échelle.
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September 2012
suite de la page 297
un soutien total de 945 £, passé dans les dépenses de guerre.
De ce montant, le district de Niagara, l’un des plus touchés
(les demandes totales sont estimées à 182 000 £), ne reçoit
que 100 £. Les citoyens lésés par la guerre s’attendent à être
dédommagés, mais leurs espoirs sont déçus : la prospérité
économique qui s’annonce devrait compenser les pertes en
partie dans une certaine mesure9.
Le traité de paix rétablit le statu quo des deux côtés de la
frontière, mais, sur le plan économique, les Américains s’en
sortent beaucoup mieux que les Canadiens. Aux États-Unis,
l’économie prospère après la guerre grâce à l’immigration,
à la multiplication des dépenses d’infrastructure, au report
du remboursement des obligations du Trésor et à la création
de nouveaux moyens d’échange offerts par les banques. En
fait, le gouvernement américain fait tout le contraire du
gouvernement canadien. Le Bas et le Haut-Canada adoptent
une politique protectionniste une fois les hostilités terminées.
Ils refusent l’immigration américaine, d’où une chute de la
spéculation foncière. Les gouvernements réduisent ou
annulent les projets de travaux publics touchant la
reconstruction ou les infrastructures, et le rachat rapide des
billets de l’armée prive les provinces d’une monnaie viable
déjà en circulation. En outre, on a peu fait pour aider
financièrement ceux qui ont subi directement des pertes
pendant la guerre. Résultat : les Canadas s’engagent dans
une récession; de nombreux marchands se trouvent ruinés à
cause de l’offre excédentaire, de la demande chancelante,
de la baisse des prix et de l’absence de capitaux. En matière
de finances, le Bas et le Haut-Canada n’étaient pas préparés
pour faire face aux conséquences de la guerre.
Notas :
1
Les billets de l’armée servent surtout à financer la guerre, mais il existe
néanmoins à cette époque d’autres moyens d’échange. Certains
marchands émettent leur propre monnaie de papier et importent des
jetons de cuivre en guise de petite monnaie. Pendant la guerre, même
des billets de banque américains circulent au Haut-Canada.
2
Beaucoup d’historiens s’entendent pour dire que les données sur
l’aménagement des terres et l’agriculture dans les Canadas sont
fragmentaires.
3
Le poids d’un baril de farine standard est de 196 livres selon la loi (on
doit compter environ cinq boisseaux de blé pour produire un baril de
farine). Ainsi, pour combler l’écart entre les stocks et les besoins du
Département de l’intendance, 25 510 boisseaux de blé (ou 5 100 barils
de farine) sont nécessaires. Dans ses travaux, Douglas McCalla établit
qu’en 1803 – dernière année avant la guerre pour laquelle il fournit des
statistiques – la production de blé au Haut-Canada est de 511 000
boisseaux, dont près de la moitié va à la consommation intérieure
(McCalla, 1993, p. 252). Or, suivant ces chiffres, les réserves de farine
auraient été suffisantes, du moins durant les premiers mois du conflit.
4
Imprimeur, éditeur et libraire de Québec, l’Écossais John Neilson domine
le monde québécois de l’édition au début du XIXe siècle. Le
gouvernement fait souvent appel à ses services pour l’impression des
proclamations, des lois, des journaux des débats et autres. Neilson
publie aussi la Gazette de Québec, l’hebdomadaire le plus important
des Canadas, et tient la principale librairie du pays jusque dans les
Septembre 2012
années 1820 (Chassé, Girard-Wallot et Wallot, 1988).
Adam Shortt est le premier auteur à avancer cette date, qui a
vraisemblablement été reprise dans les articles publiés par la suite
(Shortt/ABC, 1987, p. 66; Howard, 1951, p. 115; McQuade, 1985, p.
49).
6
Seuls les trois premiers chiffres de l’année étaient inscrits sur les
grosses coupures (181_), probablement parce qu’on supposait que les
billets resteraient en circulation pendant plusieurs années, tandis que le
mois et l’année étaient imprimés sur les coupures de moindre valeur.
7
R. McQuade (1985), p. 49. Les émissions subséquentes porteront la
signature de Montizambert et celles deux employés du Bureau des
Billets de l’Armée : G. W. (George Waters) Allsopp, caissier suppléant et
Claude Dénéchau, nommé caissier suppléant le 17 mars 1814
(Beauregard, 1988 et Roberts, 1988).
8
Steppler (1974), p. 101-102. Le billet de l’armée d’une valeur de 4
dollars émis à York, au Haut-Canada, et signé par Isaac Brock illustré
dans un numéro du Financial Post paru en 1958 est probablement une
maquette et non un billet définitif (Jackes, 1958).
9
La politique qui restreint l’immigration des Américains est abandonnée
seulement en 1817 (Sheppard, 1994, p. 104, 108 et 122). La virulence
de l’anti-américanisme dans la colonie avait été grandement exagérée et
l’interdiction d’immigrer dont les Américains avaient été frappés émanait
d’autorités extérieures.
5
Bibliographie :
Assemblée législative provinciale du Bas-Canada (1817). Appendice du
XXVIe volume des journaux de la Chambre d’assemblée de la province
du Bas-Canada, Québec, John Neilson, appendice B.
——— (1818). Appendice du XXVIIe volume des journaux de la
Chambre d’assemblée de la province du Bas-Canada, Québec,
Imprimeur du roi, appendice D.
Archives publiques du Canada (1897). Documents parlementaires,
volume 5, Deuxième session du huitième parlement, Session 1897.
Beauregard, Y. (1988). « Claude Dénéchau », Dictionnaire biographique
du Canada en ligne, vol. 7 (18361850). <http://www.biographi.ca>
Bergeron, L. D. (2007). Pretended Banking?: The Struggle for Banking
Facilities in Kingston, Upper Canada, 1810-1837, Université d’Ottawa.
Thèse de maîtrise.
Chassé, S., R. Girard-Wallot et J.-P. Wallot (1988). « John Neilson »,
Dictionnaire biographique du Canada en ligne, vol. 7 (18361850).
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Fitzpatrick, D. E. (1987). « William Gilkison », Dictionnaire biographique
du Canada en ligne, vol. 6 (18211835). <http://www.biographi.ca>
Graham, R. J., dir. (2012). A Charlton Standard Catalogue of Canadian
Government Paper Money, 24e éd., Toronto, Charlton Press.
——– (2007). A Charlton Standard Catalogue of Canadian Merchant
Scrip, 1re édition, Toronto, Charlton Press.
Hewitt, V.H. and K.M. Keyworth (1987). As Good as Gold: 300 years of
British Bank Note Design. Londres: British Museum Publications.
Hitsman, J. M. (1962-1963). « David Parish and the War of 1812 »,
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Kagin, D. H. (1984). « Monetary Aspects of the Treasury Notes of the
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McCalla, D. (1993). Planting the Province: The Economic History of
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premiers temps jusqu’à 1900, Ottawa, Environnement Canada.
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An Analysis of the Canadian Currency, 1796-1830 », Journal of
Economic History, vol. 44, no 3, p. 713-728.
Roberts, D. « George Waters Allsopp », Dictionnaire biographique du
suite à la page 298
– 299
by Serge Pelletier
A
ccording to some, we are in the middle of a gold rush.
However, it is really more of a financial rush, one
that sees investors putting their money into one of
the few safe investments – gold. We are truly a far cry from
the gold rushes where thousands of people packed up and
risked their lives, betting on the chance to make a fortune
(and sadly, many lost the bet).
A golden story
The United States
The first noteworthy gold rush in the United States was
in Cabarrus County, east of Charlotte, North Carolina, in
1799. Conrad Reed, the son of Johannes Reidt (a farmer
and former German soldier), discovered a “yellow rock”
weighing 7.71 kg (nearly 17 lbs.) in the stream on the family
farm. Not knowing what it was, the family used it as a door
continued on page 302
© Heritage Auctions <www.ha.com>
Gold’s history is long and complex. Since its discovery,
gold has symbolized wealth and guaranteed power. It has
obsessed men and nations, destroying cultures as it became
the seat of power.
According to archaeological excavations, gold was first
used in the Middle East. The oldest gold jewelry, dating
from the third millennium BCE (before common
era), was discovered in the tombs of Egyptian
Queen Zer and Sumerian Queen Pu-abi. The
discovery of Tutankhamun’s undisturbed
tomb, which dates from 2000 BCE,
revealed the largest collection of gold
and jewelry, including a gold-covered
sarcophagus, clear proof of the
incredible craftsmanship of the
ancient Egyptians. A similar skill
can be found in the Zoroastrianism
art of Persia.
In the Americas, before the
arrival of the Spaniards, the preColumbian peoples already knew
the secrets of working precious
metal: how to filigree, to granulate,
to beat, and to cast. The Colombian
Andes contained incredible gold
deposits; so much that the
conquistadors spent the 16th century
hunting for the fabled Eldorado, the City of Gold.
The 19th century also saw gold rushes: on the west coast
of the United States, in Australia, in South Africa and in
Canada. Let us look at each one.
1. The “C” below the eagle indicates that this United
States 5-dollar coin was struck at the Charlotte mint and
therefore from gold found in North Carolina.
------------------------------------------------------------------------------1. Le « C » sous l’aigle indique que cette pièce de 5 dollars
états-unienne a été frappée à l’atelier de Charlotte et, conséquemment,
d’or trouvé en Caroline du Nord.
300 –
September 2012
par Serge Pelletier
A
ux dires de certains, nous sommes en pleine ruée vers
l’or. Mais il s’agit plutôt d’une ruée fiscale, qui voit
les investisseurs placer leurs argents dans l’or, comme
l’un des seuls placements sûrs. On est bien loin des ruées
pendant lesquelles des milliers de gens se sont déplacés,
ont risqué leur vie (et bon nombre on perdu le pari) pour
accéder à la fortune et à la gloire.
L’histoire de l’or
© Heritage Auctions <www.ha.com>
L’histoire de l’or est longue et complexe. Dès sa
découverte, l’or symbolise la richesse et une garantie de
pouvoir. L’or a obsédé hommes et nations, a détruit des
cultures et a été le siège de la puissance de plusieurs.
Selon les fouilles archéologiques, c’est au Moyen-Orient
qu’on a d’abord utilisé l’or. Les plus vieux bijoux d’or ont
été découverts dans les tombes de la reine Zer d’Égypte et
de la reine Pu-abi de Sumer qui datent du troisième
millénaire avant l’ère commune (av. E.C.). La découverte
de la tombe non perturbée de Toutankhamon (qui date de
2000 ans av. E.C.) a révélé la plus importante collection
d’or et de bijoux, dont un sarcophage couvert d’or, preuve
des qualités incroyables d’orfèvre des Égyptiens. Les
Égyptiens n’étaient toutefois pas les seuls à savoir utiliser
l’or. Les Perses l’utilisaient beaucoup de l’art religieux du
zoroastrisme.
Dans les Amériques, les peuples précolombiens
connaissaient déjà les secrets de l’orfèvrerie avant l’arrivée
des Espagnols, comment la filigraner, la granuler, la frapper
et la mouler à cire perdue. Les Andes colombiennes
renfermaient des dépôts d’or incroyables. Pour les
conquistadores, c’était la chasse à l’Eldorado du
XVIe siècle.
Le XIXe siècle vit des ruées vers l’or sur
la côte ouest des États-Unis et en
Australie, en Afrique du Sud et au
Canada. C’est de celles-ci dont nous
discuterons.
Aux États-Unis
La première ruée vers l’or
d’importance aux États-Unis fut
celle du comté de Cabarrus, à l’est
de Charlotte (Caroline du Nord)
vers 1799. C’est cette année-là que
Conrad Reed, le fils de Johannes
Reidt (un fermier et ancien soldat
allemand), découvre une « roche
jaune » de 7,71 kg dans le ruisseau
de la ferme familiale. Ne sachant pas
ce qu’elle est, elle sert de cale-porte
suite à la page 303
2. Cette pièce de 1 livre, connue sous le nom de « livre
d’Adélaïde », a été frappée d’or australien par le bureau
d’essais du gouvernement.
--------------------------------------------------------------------------------2. This 1-pound coin, known as an “Adelaide Pound,” was struck by
the government’s assay office from Australian gold.
Septembre 2012
– 301
continued from page 300
302 –
September 2012
© Heritage Auctions <www.ha.com>
bottom of the tailrace. A test conducted by Sutter revealed
stop for three years. Then, in 1802, a Fayetteville jeweler that it was indeed gold. He admitted that he was
identified the rock as a gold nugget. He asked how much he disappointed, since he had dreamed of an agricultural empire,
wanted for the rock. Reed, knowing nothing of gold, asked not golden one. The rumor of the discovery of gold came to
the equivalent of a week’s pay, about $3.50. The real value the ears of Samuel Brannan, San Francisco publisher and
of the nugget was $3600! A year later, Reed started a small merchant, in March of the same year. He quickly set up a
mine. Shortly thereafter, a slave named Peter found a 12.7 kg prospecting supply store, and then walked through the streets
(28 lbs.) nugget. Reed then panned for a few years, after of San Francisco holding a vial filled with gold, shouting
“Gold! Gold! Gold from the American River!”
which he started an underground mine.
On August 19, 1849, the New York Herald announced
In order to mint the gold from these deposits, and only
the
discovery of gold in California to the world. From the
the gold, the U.S. Mint established a workshop in Charlotte
on March 3, 1835. The coins issued by this facility bear the beginning of 1849, emigrants around the world had been
making their way to San Francisco. From
“C” mint mark on the reverse, in the field‡
a small village of 1000 inhabitants
between the eagle and the
in 1848, it grew to a city
denomination‡ (Fig. 1). To the
of 25,000 inhabitants by
south, in Milledgeville,
1850. Commerce was
G e o rg i a , t h e G e o rg i a
booming, but how
Journal published this
does one pay
story on August 1,
for day-to-day
1829:
purchases?
GOLD - A highly
Initially there
respectable
gentleman of
were only
Habersham
the coins the
County wrote
people brought
the following to
with them:
us on July 22:
v a r i o u s
‘two gold mines
have just been
American
discovered in
coins and
our county and
Spanishpreparations
A
merican
to make these
hidden treasures
dollars† and
useful are going
escudos.
well.’ It seems
W h e n w e
apparent that what we
think of gold
have suspected for
extracted from the
some time, that is to say,
the gold fields of North and
ground, we usually think
South Carolina extend all the way
of nuggets. In its raw state,
to Georgia, is now a fact.” Historians
however, gold can also be mined
estimate that, in 1830, there are 4000
as
flakes
and gold dust, of greatly
gold washers working the Yahoola creek in
Lumpkin County and more than
varying purity. When coins
8.5 kg of gold are taken daily.
were lacking, therefore, one
3. The “C” on the mound above the date indicates that this sovereign
paid in “pinches of gold,” but
was struck in Ottawa from Canadian gold.
As was done in North
------------------------------------------------------------------------------------------ this was not very practical, a
Carolina, the U.S. Mint
3. Le « C » sur la butte au-dessus du millésime indique que ce
better method was needed.
operated a workshop in
souverain a été frappé à Ottawa d’or canadien.
Therefore, beginning in
Dahlonega from 1838 to 1861
1849,
it
was
not
surprising
to
see
the rise of private mints to
to mint the region’s gold. Like the Charlotte facility, the
convert
raw
gold
into
coins
of
various
denominations and
Dahlonega workshop only struck gold coins.
Without a doubt, the most celebrated gold rush of the purity. According to some sources, there were more than
United States was that of California (1848-1855), which 450 types of gold coins struck during this period, the majority
contributed greatly to the settlement of the region. It was of which were hammer-struck.
continued on page 304
January 24, 1848, when John Marshall, a foreman at John
Sutter’s sawmill near Coloma saw something flicker at the
© Heritage Auctions <www.ha.com>
suite de la page 301
contredit celle de la Californie (1848-1855) qui a grandement
pendant trois ans. En 1802, un bijoutier de Fayetteville contribué au peuplement de la région. C’est le 24 janvier
identifie la roche comme une pépite d’or. Il demanda à Reed 1848 que John Marshall, un contremaître au moulin à bois
combien il voulait pour cette roche. Ce dernier ne de John Sutter près de Coloma voit quelque chose scintiller
connaissant rien à l’or demande l’équivalent d’une semaine au fond du canal de fuite. Un essai fait par Sutter révèle que
de salaire soit 3,50 $. La valeur de la pépite était de 3600 $! c’est bel et bien de l’or. Il s’avoue alors déçu puisqu’il rêvait
d’un empire agricole, non aurifère. La
Un an plus tard, Reed commence une petite
rumeur de la découverte d’or vient aux
mine. Peu de temps après, un esclave du
oreilles de Samuel Brannan, éditeur
nom de Peter trouve une pépite de
et marchand de San Francisco, en
12,7 kg. Reed poursuit l’orpaillage
mars de la même année. Il
pendant quelques années
s’empresse de mettre en
puis commence une mine
place un magasin de
souterraine.
fournitures de prospection
C’est pour monnayer l’or
puis se promène dans les
de ces gisements – et
rues de San Francisco tenant
seulement de l’or – que la
une fiole remplie d’or et
Monnaie américaine établit
criant « De l’or! De l’or! De
un atelier à Charlotte le
l’or provenant de la rivière
3 mars 1835. On identifie les
American! »
pièces issues de cet atelier par
Le 19 août 1849, le New
la marque « C » au revers,
York Herald annonce au
dans le champ‡, entre l’aigle
monde la découverte d’or en
et la dénomination‡ (fig. 1). On
Californie. Dès le début de
ne sait vraiment pas qui fut le
1849, des émigrants du monde
premier à découvrir de l’or en
entier se dirigent vers San Francisco.
Géorgie, mais le 1 er août 1829, le
D’un petit village de 1000 habitants en
G e o rg i a J o u r n a l , u n j o u r n a l d e
1848, San Francisco devient une ville de
Milledgeville, publie cette histoire :
25 000 habitants en 1850. Le
OR – Un gentilhomme très respectable du
commerce va de bon train, mais
comté de Habersham nous a écrit ceci le
22 juillet : ‘deux mines d’or viennent
comment paie-t-on dans ce
tout juste d’être découverte dans
commerce quotidien? Au
notre comté, et les préparatifs
début, ce sont les quelques
pour rendre utiles ces trésors
monnaies américaines et les
cachés vont bon train.’ Il semble
piastres et escudos hispanodonc apparent que ce qui était
anticipé de longue date, c’estaméricains, apportés par les
à-dire que les champs aurifères
émigrants, qui sont utilisés.
des Carolines du Nord et du Sud
Lorsque l’on pense à l’or
s’étendent jusqu’en Géorgie,
extrait du sol, on pense
soit dorénavant un fait. »
généralement aux pépites.
Les historiens estiment,
Mais l’orpaillage permet
qu’en 1830, il y a 4000
aussi de récupérer flocons et
orpailleurs à l’œuvre dans le
poussière d’or, à l’état brut,
ruisseau Yahoola du comté
dont le titre varie grandement.
Lumpkin et que plus de 8,5 kg d’or
Lorsque les pièces manquent, on
sont extraits quotidiennement.
paie en « pincées d’or », mais ce n’est
Comme en Caroline du Nord,
pas trop pratique.
la Monnaie américaine opère un
Il n’est donc pas surprenant de
émis pendant la ruée vers l’or californienne.
atelier à Dahlonega de 1838 à 1861 4. Un jeton en or
Il est octogonal et pèse 0,21 g.
voir la montée d’ateliers
pour monnayer l’or de la région. ----------------------------------------------------------------------------monétaires privés, dès 1849, qui
4. A gold token issued during the California gold rush.
Comme l’atelier de Charlotte,
convertissent l’or brut en pièces de
It is octagonal and weighs 0.21 g.
l’atelier de Dahlonega ne frappe
dénomination et titre variés. Selon
que des pièces d’or.
suite à la page 305
La ruée vers l’or américaine la plus célèbre est sans
Septembre 2012
– 303
continued from page 302
Australia
Australia also had several gold rushes in the nineteenth
century, the most important being those of Victoria in 1850
and Western Australia in the 1890s. These rushes
contributed greatly to the development of these
states through the influx of immigrants
and the significant federal
government spending on
infrastructure.
Canada
304 –
A collection
related to gold
rushes
What items should one
include in a collection of
currencies linked to gold
rushes?
Certainly, there should be coins
minted from gold mined during these
eras. Notably, U.S. coins minted in the
facilities at Charlotte (Fig. 1) and
Dahlonega, a 1pound coin from
Adelaide, Australia (Fig. 2), and
Canada’s 1911 sovereign (Fig.
3), the first Canadian coin
minted from Canadian gold.
In addition to these are the
many tokens struck
by numerous private
workshops in California
(Fig. 4).
We could also include
modern coins that pay
tribute to the famous
gold rushes, such as the
recent $100 Canadian
piece that commemorates
the 150th anniversary of the
Cariboo rush (Fig. 6), or that of
1996, which highlights the 100th
continued on page 2098
These Canadian 100-dollar gold coins mark respectively the 100th anniversary
5) and the 150th anniversary of the Cariboo Rush (6
6).
of the Klondike Rush (5
------------------------------------------------------------------------------------------------Ces pièces canadiennes de 100 dollars en or soulignent respectivement le
5) et le 150e anniversaire de la ruée
100e anniversaire de la ruée du Klondike (5
6).
de Cariboo (6
September 2012
5. 6. © Royal Canadian Mint <www.mint.ca>
Among the most famous
Canadian gold rushes are
the Cariboo rush in the
1860s and the Klondike in
1890.
It was in the interior
of British Columbia,
approximately 125 km
southeast of Prince George,
that Billy Barker discovered
gold on the Horsefly River.
Previously, this region had been
an important fur trading territory.
Three villages quickly sprung up in the
canyon to support the prospectors: Richfield,
Camerontown, and the only one that
survived the rush, Barkerville.
The rich placer deposits of
Barkerville were exploited from
1864 until the 1930s. Nearly half
of all the gold mined in British
Columbia came from these
deposits.
One of the last “great
gold rushes” was that of the
Klondike, in the Yukon
Territory, from 1896 to
1899. This great event was
later immortalized by the
novels of Canadian Pierre
Berton and American Jack
London, as well as by actor
Charlie Chaplin in his film The
Gold Rush.
The rush started on August 16,
1896, with the discovery of alluvial gold
in Rabbit (later Bonanza) Creek, a tributary
of the Klondike River, by George Washington Carmack and
his native brothers-in-law, Skookum Jim and Tagish Charley.
Those miners already in the Yukon, quickly staked their
claims along the streams feeding the Klondike and Indian
rivers. However, it took until mid-July in 1897, when miners
with a “ton of gold” reach the West Coast by steamboat, for
the world to learn of the discovery of gold in the Yukon.
Some 100,000 amateur prospectors made their way North
during the fall and winter. The richest made the trip by water;
the less fortunate were forced to travel
overland via the White Pass and
Chilkoot before shipping down the
Yukon River in makeshift boats.
Finally, the reckless brave the
“All Canadian” routes
through British Columbia
and from Edmonton.
Some of them took two
years to reach the
Klondike.
suite de la page 303
certaines sources, il y aurait plus de 450 types de jetons en
or de cette période, dont la majorité a été frappée
au marteau.
L’Australie
L’Australie a aussi connue
plusieurs ruées vers l’or au
XIXe siècle dont les plus
importantes furent la ruée vers l’or
au Victoria dans les années 1850 et
en Australie-Occidentale dans les
années 1890. Ces ruées
o n t grandement contribué au
développement de ces États par
l’influx d’immigrants et grâce aux
dépenses importantes du gouvernement
fédéral en matière d’infrastructure.
7. 8. 9. © Tax Free Gold <taxfreegold.co.uk>
Le Canada
Parmi les ruées vers l’or canadiennes
les plus célèbres, nous retrouvons la
ruée de Cariboo, dans les années 1860
et celle du Klondike dans les années
1890.
C’est dans l’intérieur de la
Colombie-Britannique, quelque
125 km au sud-est de Prince
George, que Billy Barker découvre
de l’or natif sur la rivière Horsefly.
Cette région avait été auparavant un
territoire important de traite de
fourrures. Trois villages se développent
dans le canyon pour soutenir les
prospecteurs : Richfield, Camerontown et, le seul
qui a survécu la ruée, Barkerville.
Les riches dépôts placériens de
Barkerville sont exploités de 1864
jusque dans les années 1930. Près de
la moitié de tout l’or extrait de la
Colombie-Britannique provient de
ces dépôts.
L’une des dernières « grandes
ruées vers l’or » a été celle du
Klondike, dans le territoire du
Yukon, de 1896 à 1899. C’est elle
Lingots monétaires australiens qui rappellent de
7) Poseidon, trouvée en 1906;
célèbres pépites : (7
8) Pride of Australia [fierté de l’Australie], trouvée en
(8
9 ) Welcome Stranger [bienvenu l’étranger],
1981; (9
trouvée en 1869.
------------------------------------------------------------------------------------7) Poseidon, found
Australian bullion coins that celebrate famous nuggets: (7
8) Pride of Australia, found in 1981; and (9
9) welcome Stranger, found
in 1906; (8
in 1849.
Septembre 2012
qui a été immortalisée par les romans de l’écrivain canadien
Pierre Berton et l’auteur américain Jack London et aussi
par Charlie Chaplin dans son film La Ruée vers
l’or.
C’est la découverte, le 16 août 1896,
d’or alluvionnaire dans le ruisseau
Rabbit (appelé plus tard Bonanza), un
affluent de la rivière Klondike, par
George Washington Carmack et
ses beaux-frères amérindiens
Skookum Jim et Tagish Charley,
qui provoque la ruée. Les mineurs
déjà au Yukon prennent possession
de chaque ruisseau le long des
rivières Klondike et Indian. Mais
c’est à la mi-juillet 1897 que le
monde apprend la découverte d’or au
Yukon, lorsque des pionniers avec « une
tonne d’or » rejoignent la côte ouest en
b a t e a u à v a p e u r. Q u e l q u e 1 0 0 0 0 0
prospecteurs amateurs prennent le
chemin du Nord au cours de l’automne
e t d e l ’ h i v e r. L e s p l u s r i c h e s
effectuent tout le voyage par voie
d’eau. Les moins fortunés sont
contraints de faire la route par les
cols White et de Chilkoot, avant
de descendre le cours du Yukon
dans des embarcations de fortune.
Les téméraires, enfin, choisissent
l’itinéraire « entièrement canadien »
par la Colombie-Britannique ou à
partir d’Edmonton. Certains de ceux-ci
prendront deux ans pour rejoindre le
Klondike.
Une collection reliée aux
ruées
Mais que devrait inclure une
collection de monnaies reliées aux
ruées vers l’or?
Certes, il devrait y avoir des
monnaies frappées de l’or extrait
à ces époques. Notamment, les
pièces américaines frappées dans
les ateliers de Charlotte (fig. 1) et
de Dahlonega; une pièce de 1 livre
d’Adélaïde (Australie) (fig. 2); ou
encore un souverain 1911 frappé au
Canada (fig. 3), la première pièce
canadienne frappée d’or canadien.
N’oublions pas les jetons frappés par les nombreux ateliers
suite à la page 208
– 305
T
he following definitions are taken from Serge Pelletier’s The
Canadian Dictionary of Numismatics or from the upcoming
The Canadian Encyclopaedic Dictionary of Numismatics.
The expressions in brackets [] are the translations in the other
official language. Note that the use of capital letters indicates that
they are always required.
Note: When a term is followed by a double dagger (‡) in the text,
this indicates that it was defined in a glossary published since the
beginning of the year.
L
es définitions présentées dans le présent lexique sont issues
du Dictionnaire canadien de numismatique de Serge Pelletier
ou du Dictionnaire encyclopédique canadien de numismatique
(en développement). Les expressions entre crochets [ ] sont les
traductions du terme dans l’autre langue officielle. Notez que l’on
emploie les majuscules que lorsque celles-ci sont toujours
requises.
Nota : Lorsqu’un terme est suivi d’une double croix (‡) dans un
texte, ceci indique qu’il a été défini dans un glossaire publié depuis
le début de l’année.
© Serge Pelletier
○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○
cash [sapèque] A bronze or brass coin from China,
Japan, Korea, and Viêt Nam with a square hole in the
centre. They were known in China as banliang, ch’ien,
or li. They were often strung together in groups of 1000,
which were equivalent to a silver tael.
countermark [contremarque] An official punch mark
applied to an already struck piece. It can be political in
nature (new sovereign, change in the government), or be
economical in nature (restriction of circulation, reissue of
a decried coinage, assimilation of a foreign coinage,
modification of value). The terms countermark and
counterstamp have been used interchangeably in North
American numismatics for centuries.
counterstamp [contremarque] A non-official punch
mark applied to an already struck piece.
hobo nickel [clochard] The name given to a Buffalo
Nickel on which the likeness of the Indian or the buffalo
has been modified to represent different designs. The
buffalo often becomes a donkey or an elephant. The
Indian often wears a hat and beard. Called so because the
nickel was hand-carved by a homeless person, who
would then trade it for a meal, a place to sleep, a ride, or
other favours. The term hobo nickel is used for pieces
modified prior to 1952. Pieces modified after that date
are called neo-bos.
Spanish-American dollar [piastre hispanoaméricaine] The name commonly given to a Spanish 8real piece struck in America (Mexico, Bolivia, Chile,
Colombia, Guatemala, and Peru).
306 –
clochard [hobo nickel] Nom donné à une pièce de 5 cents
type bison dont le bison ou la tête d’Amérindien a été
modifié pour représenter autre chose : le bison devient
souvent un âne ou un éléphant tandis que l’Amérindien est
coiffé d’un chapeau et/ou porte la barbe. Nommé ainsi parce
que la pièce a été sculptée par un sans abri, qui la troquait
contre un repas, une place pour dormir ou pour tout autre
faveur. Le terme clochard est utilisé pour une pièce modifiée
avant 1952. On appelle une pièce modifiée postérieurement
néo-clochard.
contremarque [countermark, counterstamp] Marque
faite au moyen d’un poinçon sur une monnaie déjà frappée.
Une marque officielle [countermark] est soit à caractère
politique (nouveau souverain, changement de
gouvernement), soit à caractère économique (restriction de
circulation, remise en circulation de monnayage décrié,
assimilation d’un monnayage étranger, modification de la
valeur). Une marque non officielle [counterstamp] a des
usages divers dont celui de confirmer qu’une pièce est selon
les paramètres légaux.
piastre hispano-américaine [Spanish-American
dollar] Nom communément donné à une pièce espagnole
de 8 réaux frappée en Amérique (Colombie; Guatemala;
Lima, Pérou; Mexico, Mexique; Potosi, Bolivie et Santiago,
Chili).
sapèque [cash] Pièce ronde à trou central carré, de bronze
ou laiton, émise par la Chine, le Japon, la Corée et le Viet
Nâm. En Chine, on l’appelait banliang, ch’ien ou li. On
l’enfilait en boudin de 1000 pièces, qui était l’équivalent
de un tael d’argent.
September 2012

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