Des monnaies amusantes - Ottawa Numismatic Society
Transcription
Des monnaies amusantes - Ottawa Numismatic Society
ISSN 1922-4885 is a publication of the Ottawa Numismatic Society and the Canadian Numismatic Coalition. est une publication de la Société numismatique d’Ottawa et de la Coalition numismatique du Canada. It is published ten times a year and aims to promote coin collecting and numismatics. Elle est publiée dix fois l’an et vise à promouvoir la collection de monnaie et la numismatique. Note: When a term is underlined and followed by a dagger (†) it indicates that it can be found in the glossary at the end of the issue. Nota : Lorsqu’un terme est souligné et suivi d’une croix (†) ceci indique qu’on le retrouve dans le lexique à la fin du présent numéro. Rédacteur en chef : Serge Pelletier Editor: Serge Pelletier [email protected] Editorial Committee: Ron Cheek, Steve Woodland Copy Editors: Tina Bartolini, Ron Cheek, Régent St-Hilaire, Steve Woodland Layout: Serge Pelletier Translation: Serge Pelletier, Steve Woodland [email protected] Comité de rédaction : Ron Cheek, Steve Woodland Réviseurs : Tina Bartolini, Ron Cheek, Régent St-Hilaire, Steve Woodland Mise en page : Serge Pelletier Traduction : Serge Pelletier, Steve Woodland Copyright Notice The text and images are the property of the authors. The design, style, and format are the property of the Ottawa Numismatic Society (ONS). All rights reserved. No part thereof may be reproduced in any form or medium, electronic or otherwise, without the express written consent of the copyright owners. Members of the ONS and the Canadian Numismatic Coaltion are entitled, as part of their membership privileges, to make one (1) printed copy of this issue and to store one (1) copy in electronic format. Further distribution is strictly prohibited. © Ottawa Numismatic Society, 2012 Avis de droits d’auteurs Les textes et les images sont la propriété des auteurs. Les styles et formats sont la propriété de la Société numismatique d’Ottawa (SNO). Tous droits réservés. La reproduction en tout ou en partie et quel que soit le média, électronique ou autre, est strictement interdite sans une autorisation écrite préalable des propriétaires. Les membres de la SNO et de la Coalition numismatique du Canada peuvent, selon les privilèges d’adhésion, imprimer une (1) copie et sauvegarder une (1) copie électrnoqiue. Toute distribution est strictement défendue. © Société numismatique d’Ottawa, 2012 THE OTTAWA NUMISMATIC SOCIETY LA SOCIÉTÉ NUMISMATIQUE D’OTTAWA P.O. Box 42004, R.P.O. St. Laurent, Ottawa, ON K1K 4L8 Email: [email protected] - Website: www.ons-sno.ca C.P. 42004, Station St-Laurent, Ottawa, ON K1K 4L8 Courriel : [email protected] - Site Web : www.ons-sno.ca The society meets every month, usually on the fourth Monday. Doors open at 7:00 p.m. and the meeting begins at 7:30 p.m. in the Theatre (on the 3 rd floor) of the Heron Road Community Centre, 1480 Heron Road, Ottawa. Annual dues: $12.00 La société se réunit habituellement le quatrième lundi de chaque mois. Les portes ouvrent à 19 h 00 et la réunion débute à 19 h 30 dans le théâtre (au 3e étage) du Centre communautaire Heron, 1480 chemin Heron, Ottawa. Frais d’adhésion annuel : 12,00 $ On the cover... En couverture... In the O of : The reverse of the 100 Grey Cup dollar. The detail in the background comes from a 1975-dated 10pound note from Guernsey. An encased Canadian 1-cent coin. The reverse of the Canadian 2012-dated 100-dollar. Dans le O de : Le revers du dollar de la 100e Coupre Grey. Les détails en arrière-plan proviennent d’un billet de 10 livres millésimé 1975 de Guernesey. Une pièce canadienne de 1 cent encastrée. Revers de la pièce canadienne de 100 dollars millésimée 2012. [Images: Serge Pelletier, Owen L. Linzmayer, Royal Canadian Mint] [Images : Serge Pelletier, Owen L. Linzmayer, Monnaie royale canadienne] th 262 – September 2012 “ Hey Steve!” “Hey neighbour, how’s things?” “Not bad. It’s been a great summer, eh?” “Really great for me. I got to spend most of my summer enjoying my hobby of numismatics.” “Numis-what?” “Numismatics – the study of the art and science of money. Most people refer to it as coin collecting, but it also involves bank notes, tokens, medals, and more. And not just collecting them, but studying them – the artwork, how they are made, the history behind them, how to evaluate their condition, how to determine if they’re counterfeit, and a whole lot more.” “Cool, but how is sitting around inside studying all these coins and medals fun? Wouldn’t it be more interesting to be outside in the sunshine and fresh air … and healthier too?” “You assume I was inside with my hobby. Not true. I actually spent a great deal of time outside, walking trails and seeing sights as I enjoyed my hobby.” “How so? I would have thought you’d be inside at a table or desk with a magnifying glass and books.” “I could have been, but I went outdoors and looked around for scenes, animals, people, and objects that you find on numismatic items. In fact, when I was in Alberta for almost two weeks, I spotted several: the view of beautiful Moraine Lake found on the back of the old $20 bill; the hoodoos at Drumheller from the 1992 Alberta commemorative 25-cent piece; in the Banff Springs hotel there was a caribou head that looked exactly like the reverse of our regular 25-cent coin; a beaver just like the one on our 5-cent coin; and many, many more. With my knowledge of the numismatic designs on our coins, notes, tokens, and medals, all I had to do was look around me and there was the real thing – numismatics in nature. I even took pictures that show the scenes just as they appear on our money. Pretty neat, eh?” “Yeah, really interesting stuff, Steve. Thanks, but I have to go start the barbeque for dinner. Say, why don’t you guys come join us, and bring over your pictures and tell us about your trip…and your hobby?” “That’s a great idea! We’ll be right over.” Our hobby is about so much more than just numismatic items. Get out there and discover it! Septembre 2012 « Salut Steve! » « Salut le voisin! Comment ça va? » « Pas mal, mon ami. On a eu un bel été, hein? » « Très bel, surtout pour moi. J’ai eu le plaisir de passer une grande partie de l’été à apprécier mon passe-temps, la numismatique. » « La nu-mystique? Qu’est-ce que ça mange en été ça? » « Non, la numismatique – l’étude de l’art et la science de la monnaie, y compris les pièces, les jetons, les billets, les médailles et encore plus. Et non seulement les collectionner, mais les étudier aussi – l’art des motifs, comment ils sont fabriqués, l’historique, comment évaluer l’état de conservation, comment déterminer les fausses pièces, et beaucoup plus. » « Intriguant, mais s’asseoir au bureau avec tes pièces et billets, c’est platte non? Moi je dirais qu’on serait mieux à l’air et au grand soleil, surtout pour la santé! » « Tu présumes que j’étais à l’intérieure, mais t’as tort. J’ai passé la plus grande partie de l’été à l’extérieure sur les sentiers, à admirer nos richesses naturelles. » « Comment ça? J’aurais pensé que tu serais assis à un bureau avec une loupe et des livres de référence. » « J’aurais pu, oui, mais je me suis sorti de la maison et j’ai cherché autour de moi des scènes, des animaux, des gens et des objets qu’on retrouve sur des articles numismatiques. En fait, pendant mes vacances en Alberta, j’en ai trouvé plusieurs : le beau panorama du lac Moraine qu’on voit sur le dos du vieux billet de 20 $; les cheminées des fées sur la pièce commémorative de 25 cents de l’Alberta de 1992; à l’hôtel Banff Springs, il y avait une tête de caribou exactement comme celle sur la pièce de 25 cents habituelle; un castor comme celui sur la pièce de 5 cents; et bien d’autres. Avec mes connaissances numismatiques des motifs sur nos pièces, billets, jetons et médailles, tout ce que j’avais à faire était de regarder autour de moi et voilà – la numismatique en nature! J’ai même pris des tas de photos! » « Pas mal plus intéressant que je pensais, Steve. Écoute, on fait un barbecue chez nous ce soir. Amène donc la famille et tes photos et parle-nous de tes vacances… et ton passetemps! Bonne idée, non? » « Excellente idée, mon ami! On arrive bientôt. » Notre passe-temps est beaucoup plus que des articles numismatiques. Sortez et découvrez-le! – 263 S omething very special happened earlier this month. I got an email from someone that had read online an article of that touched him dearly. You see, the article mentions his greatgreat-great-grandfather, Henry Lipps. I, of course, put him in touch with the author of that fantastic article, Wilfred Lauber. I believe this made Wilf’s day. We have another great issue for you. Steve starts us off with an article on fun coins. Indeed, many collectors would call them amusing, but others would call those pieces rubbish. Make your own opinion after reading the article. David Bergeron hadn’t sent us an article for a while, but it was worth the wait. He offers us a most interesting article on the funding of the War of 1812. Finally, I wrote about the gold rushes and how they can be the topic of a collection. Enjoy! Carinthia seen by a child 264 – La Carinthie vue par un enfant La Monnaie autrichienne a émis la seconde pièce dans la charmante collection de pièces de 10 euros en argent « L’Autriche vue par ses enfants ». Cette seconde pièce rend hommage à la province méridionale de Carinthie et arbore, au revers, le dessin gagnant de Philip Ogris, âgé de 10 ans. Philip a repris de nombreux sites populaires de la Carinthie. Comme la Carinthie partage sa frontière sud avec la Slovénie, bon nombre de ses habitants parlent tant le slovène que l’allemand. Pour de plus amples informations : www.muenzeoesterreich.at/eng September 2012 © Serge Pelletier The Austrian Mint has issued the second coin in the delightful silver 10-euro coin series “Austria by Its Children.” This second coin honours the southern province of Carinthia and bears the winning design by 10year old Philip Ogris on its reverse. Philip included many of the well-known sites of Carinthia in his design. Carinthia shares it southern border with the country of Slovenia and thus many of its citizens speak Slovenian as well as German. For more information: www.muenzeoesterreich.at/eng L e début du mois a amené un moment très spécial. J’ai reçu un courriel de quelqu’un qui avait lu, en ligne, un article de qui l’avait grandement touché. C’est que cet article mentionne son arrière-arrière-arrière-grand-père, Henry Lipps. Je l’ai naturellement mis en contact avec l’auteur de ce superbe article, Wilfred Lauber. Je crois que Wilf a été très ému par cet évènement. Parlons maintenant du présent numéro. Steve nous offre d’abord un article sur ce qu’il appelle les monnaies amusantes. Certes, de nombreux collectionneurs diraient qu’elles sont amusantes, mais d’autres diraient qu’elles sont de la camelote. À vous de décider après avoir lu l’article. David Bergeron n’avait pas encore envoyé d’article cette année, mais l’attente en a valu la peine. Il nous présente un article des plus intéressants sur le financement de la guerre de 1812. Enfin, j’étudie les ruées vers l’or comme sujet de collection. Amusez-vous bien! Fun coins Des monnaies amusantes by Steve Woodland par Steve Woodland s I have often said in other articles, coin collecting should be fun. So rather than examining date sets, die varieties, or metallic composition, I thought we could take a look at some coins that fall outside the collecting norm, what I call “fun coins.” Such pieces include oddshaped coins, hobo nickels, elongated coins, encased coins, countermarked and counterstamped coins, wooden money, etc. omme je l’ai dit de nombreuses fois, on doit avoir du plaisir lorsque l’on collectionne la monnaie. Plutôt que d’examiner les séries de millésimes, les variétés de coins ou les compositions métalliques, j’ai cru qu’il serait bon de jeter un coup d’œil à ce que j’appelle les « monnaies amusantes », c’est-à-dire les monnaies de formes variées, les pièces gravées, les pièces allongées, les monnaies encastrées, les pièces contremarquées, la monnaie de bois, etc. A 1. © Heritage Auctions <www.ha.com> 2. Serge Pelletier Odd-shaped coins For the most part, coins are round (or multisided approaching round, like our Canadian loonie), but many exist with peculiar shapes (triangles, squares, shaped like an object) and even with holes in them. Many countries have issued square coins for both circulation and collectors. Intriguingly, a large proportion of the countries that have done so are, or were, part of the British Commonwealth including England, Australia, Canada, Malaya and British Borneo, Ceylon (Sri Lanka), and the Straits Settlements. Triangular coins have also been struck by several countries, including Canada, Bermuda, the Cook Islands, and the Isle of Man. Among the most beautiful of these are the collector coins issued by Bermuda, beginning in 1996, to commemorate the Bermuda triangle and the ships that sank within it (Fig. 1). The Isle of Man triangular coins were issued in 2007 and 2009 to honour the finding of King Tutankhamum’s tomb and its discoverer, Howard Carter. The 2009 coin also contains sand from the tomb continued on page 266 1. Bermuda, gold 60 dollars 1996, one of the “Bermuda Triangle” pieces. 2. A multifoil piece: Iraq, silver 4 fils 1931. Septembre 2012 C Les monnaies de forme irrégulière Les monnaies sont habituellement rondes (ou polygonales approchant le cercle, comme notre huart), mais il y en a aussi qui ont des formes inhabituelles (triangle, carré, de la forme d’un objet) et il y en a même qui sont trouées. Il y a de nombreux pays qui ont émis des pièces carrées tant pour la circulation que pour les collectionneurs. Il est intéressant de noter qu’une grande partie de ces pays sont ou ont été membres du Commonwealth dont l’Australie, Bornéo septentrional, Ceylan (Sri Lanka) et les Établissements du Détroit. Les Bermudes, le Canada, l’île de Man et les îles Cook ont aussi émis des pièces triangulaires. Parmi les plus belles sont celles émises par les Bermudes, à compter de 1996, pour rendre hommage au triangle des Bermudes et aux navires qui y ont été perdus (fig. 1). D’autres superbes pièces sont celles émises par l’île de Man de 2007 à 2009, pour rendre hommage à Howard Carter, l’archéologue qui a suite à la page 266 1. Bermudes, 60 dollars 1996 en or, l’une des pièces du « Triangle des Bermudes ». 2. Pièce polylobe : Iraq, 4 fils 1931 en argent. – 265 continued from page 265 suite de la page 265 Engraved coins An engraved coin is one that has been deliberately modified for any reason, but often due to political or artistic influences (see Kim Zbitnew’s article “Napoleon III: the French vampire” published in the February 2012 issue of continued on page 267 266 – 3. Cette pièce somalienne de 1 dollar a la forme d’une motocyclette. 4. L’une des nouvelles pièces australiennes de 1 dollar qui prennent la forme du continent. Les pièces gravées Une pièce gravée en est une suite à la page 267 September 2012 3. Serge Pelletier 4. © Perth Mint <www.perthmint.com.au> découvert la tombe de Toutânkhamon, et les richesses qui s’y trouvaient. Certaines des pièces millésimées 2009 contiennent même du sable provenant de ce site archéologique! Une autre forme inhabituelle relativement courante est le polylobe‡. On retrouve des pièces polylobées tant au niveau des pièces de circulation (fig. 2) que des pièces de collection. Les pièces de collection nous offrent également de nombreuses pièces dont la forme s’apparente à un objet, à un pays. Dans ce groupe nous retrouvons des collections de pièces somaliennes en forme de guitare et en forme de motocyclette (fig. 3). Pour ce qui est de la forme d’un pays, la Perth Mint a récemment débuté une collection qui met en vedette la faune australienne et le milieu où elle vie (fig. 4). En ce qui a trait aux pièces trouées, la pièce la plus ancienne est sans contredit la sapèque chinoise qui a trou carré. Des pièces de ce type ont été utilisées en Chine et en Asie orientale de 200 av. E.C. (avant l’ère commune) jusqu’au début d u XX e siècle. De nombreux pays en ont d’ailleurs émis tout au long du XXe siècle et le Danemark et la Papouasie3. This 1-dollar coin from Somalia is shaped Nouvelle-Guinée le font like a motorcycle. 4. One of the new Australian 1-dollar coins shaped like the continent. toujours. encapsulated in it! Another popular odd shape is the multifoil‡, often referred to as scalloped or wavy-edged. Such shapes can be found among both circulation coins (Fig. 2) and collector coins issued by The Bahamas, Tanzania, India, and several other countries. Among collectoronly issues we also find many pieces shaped like objects or countries. The Federal Republic of Somalia has issued several colourized‡ coins in the form of guitars, motorcycles (Fig. 3), and racing cars. Meanwhile, the Perth Mint has recently released the first coins of its Australian Nature series, where each coin is shaped like the Australian continent and features the fauna and its milieu (Fig. 4). With respect to holes, the original “holed” coin was probably the Chinese cash†, which features a square hole in its centre. Used in East Asia and China from around 200 BCE (before common era) until the 20 th century. Many other countries continued this practice during the 20th century, and Denmark and Papua New Guinea still strike them. 5. 6. 7. © Heritage Auctions <www.ha.com> continued from page 266 suite de la page 266 for an example of a coin engraved for political reasons). Coins have been altered in many ways for artistic purposes. From the mid-1700s, they have b e e n e n g r a v e d t o c r e a t e love tokens‡ and family mementos. To do this, one side of the coin is smoothed out and then engraved as needed with hearts, names, dates, messages, etc. (Fig. 5), and then often assembled together as bracelets or necklaces. Coins can also be carved, whereby metal is actually removed from the coin so that just the principal image on the coin is left within the rim. These are then usually assembled as earrings or pendants. My favourite engraved coins, however, are the hobo nickels† (Fig. 7). These unique pieces of American folk art first appeared in the early 20th century when the Indian head (or buffalo) nickel (Fig. 6) was first issued in 1913. Hobos, men who were down on their luck, used nails or some sharp metal instrument to move around the soft metal of the coin, altering qui a été modifiée volontairement pour des raisons politiques (voir l’article de Kim Zbitnew, « Napoléon III : le vampire français » dans le numéro de février 2012 de ) ou autres. On a souvent modifié les monnaies à des fins artistiques. À compter du milieu du XVIIe siècle, on les grave pour en faire des gages d’amoureux‡ ou des objets familiaux. Pour se faire, on rend l’une des faces de la pièce lisse puis l’on y grave un message avec les symboles appropriés tel que cœurs, poignée de main, etc. (fig. 5). L’on assemble souvent plusieurs de ces pièces pour en faire un bracelet ou collier. On peut aussi sculpter des monnaies pour enlever une couche de métal et ne laisser que le motif principal. On fait souvent des boucles d’oreille ou des pendentifs de ces dernières. Toutefois, mes monnaies gravées préférées sont les « clochards† » (fig. 7). Ces pièces d’art populaire américain on vu le jour au début du XXe siècle avec la mise en circulation de la célèbre pièce de 5 cents continued on page 268 suite à la page 268 5. This British love token, dated 1786, speaks of Walter and Sarah Hardyman. 6) and turned them into miniature 6-7. Bo Hughes took regular buffalo nickels (6 7). works of art (7 5. Ce gage d’amoureux britannique, millésimé 1786, parle de Walter et Sarah Hardyman. 6-7. Bo Hughes prenait des pièces de 5 cents au bison ordinaires 6) et les transformait en de petites œuvres d’art (7 7). (6 Septembre 2012 – 267 continued from page 267 suite de la page 267 the buffalo or the Indian to create a completely new design. These coins were then traded for meals, a ride, or a place to sleep. The art of hobo nickels started with the works of George Washington “Bo” Hughes and his teacher Bertram “Bert” Wiegand. Hughes started carving buffalo nickels when they came out in 1913 and kept carving them until late 1981 or early 1982 when he disappeared from a hobo jungle in Florida, never to be seen again. To learn more about hobo nickels visit the Original Hobo Nickel Society’s website at www.hobonickels.org. Elongated coins continued on page 269 268 – Les pièces allongées C’est à l’occasion l’exposition universelle de 1893, tenue à Chicago (Illinois), que ce type de pièce fait son apparition (fig. 8). Il s’agit d’une pièce que l’on passe entre deux rouleaux ce qui a pour effet de l’allonger et, puisque l’un de ces rouleaux porte un motif, celui-ci est transféré à la pièce résultant en une petite médaille-souvenir (fig. 9). Bien que la majorité de ces pièces ait 8. One of the very first elongated coins, the souvenir of été créée à partir de pièces de 1 cent, the 1893 Columbian Exposition was made from an 1885 5-cent piece. 9. This beautifully engraved elongated il en existe certaines faites à partir 1906 1-cent coin is a souvenir of the San Francisco Post d’autres dénominations. Office. Ce domaine de collection est ----------------------------------------------------------------------8. L’une des premières pièces allongées, ce souvenir e x c e l l e n t p o u r l e s j e u n e s de l’exposition internationale de 1893 a été faite à partir collectionneurs. Il offre une grande d’une pièce de 5 cents millésimée 1885. 9. Cette pièce de 1 cent 1906 allongée est un souvenir du Bureau de variété de sujets dont la plupart poste de San Francisco. intéressent les jeunes. On retrouve les suite à la page 269 September 2012 8. 9. © Heritage Auctions <www.ha.com> First created in t h e U n i t e d St a t e s to commemorate the 1893 World’s Columbian Exposition held in Chicago, Illinois, these are coins that have been elongated, or stretched, by passing them through the rollers of a special press. The press adds an embossed design to one side of the coin, resulting in a commemorative or souvenir medalet (Figs. 8 and 9). While the primary focus of this branch o f numismatics is on 1-cent coins because of their soft metallic composition that makes them easier to press, elongated coins have been made with almost all denominations. This area of coin collecting is an excellent start point for young collectors; it offers pieces with a wide variety of themes attractive to children, presses can be found almost anywhere families travel, the kids can “press” their own coins, and there is a large and active community of collectors online. type « tête d’Indien » (ou « bison ») (fig. 6)en 1913. Les clochards, des hommes qui traversaient une période difficile, utilisaient des clous ou autres instruments de métal pointus pour sculpter et graver une pièce et ainsi transformer le bison en un autre animal ou donner une autre allure au buste. Ils troquaient ensuite ces petits chefs-d’œuvre pour un repas ou un logis. C’est à George Washington « Bo » Hughes et à Bertram « Bert » Wiegand, son maître, que l’on doit les premières pièces de ce genre. Hughes commença créé des « clochards » dès 1913 et continua à en faire jusqu’à la fin de 1981, début 1982, date à laquelle il disparût dans une jungle de clochards de la Floride, et on en n’en entendra jamais plus parler. Pour en apprendre davantage sur ce type de pièce, visitez le site We b d e l a Original Hobo N i c k e l Society au www.hobonickels.org [disponible qu’en anglais]. cContinued from page 268 suite de la page 268 10. © Serge Pelletier 11. © Heritage Auctions <www.ha.com> Encased coins Encased coins are created when a coin is embedded within a holder in a core-and-ring fashion (Fig. 10). They are usually round, but there are also other shapes such as a horseshoe or even a chamber pot (Fig. 11). The holder, which may be of aluminum, plastic, or other suitable material, usually bears text and/or designs, creating a commemorative or souvenir piece. These pieces are very popular with clubs and organizations who wish to promote their activities and to celebrate key events or anniversaries. For more information on encased coins, visit www.encasedcollectors international.org online. Countermarked & counterstamped coins Countermarked and counterstamped coins are another fun area to collect. The marks are applied by a punch to one or both sides of an already struck coin. T h e y c a n be official marks (countermark†) or unofficial ones (counterstamp†). We will focus on the latter. As was described in Kim Zbitnew’s article (see reference above), this can be done for political or satirical reasons. In 19 th-century Canada, merchants often counterstamped copper coins to convert them into tokens and to promote their business. An example of this is the famous Devins & Bolton pieces, from Montréal (Fig. 12). continued on page 270 laminoirs pour les produire dans des endroits souvent fréquentés par des familles. Les enfants peuvent « faire » leurs propres pièces. Enfin, il y a une communauté de collectionneurs très actifs sur le Web. Les pièces encastrées Une pièce encastrée est une pièce (qui devient le cœur) insérée dans un porte-pièce (qui devient la couronne), le tout est ensuite frappée se qui marie les deux de façon permanente. Bien qu’habituellement ronde, la couronne peut avoir une autre forme tels un fer à cheval ou un pot de chambre (fig. 11). Elle peut être faite d’aluminium, de plastique ou de tout autre matériau, et est habituellement ornée d’un motif et d’une légende appropriée à l’évènement souligné. Les pièces encastrées sont très populaires auprès des clubs et organisations qui les utilisent à des fins promotionnelles. Pour en apprendre davantage au sujet des pièces encastrées consultez l e s i t e We b d e l’association Encased Collectors International au www.encasedcollectors international.org [disponible qu’en anglais]. Les pièces contremarquées Les pièces contremarquées peuvent aussi être plaisantes à c o l l e c t i o n n e r. U n e contremarque† est une marque suite à la page 270 10. Cette pièce canadienne de 1 cent encastrée est typique. Celle-ci a été émise à l’occasion du congrès 2012 de l’Association royale de numismatique du Canada. 11. Il est plutôt rare que le cadre d’une pièce encastrée prenne la forme d’un pot de chambre, comme celui-ci. Cette pièce états-unienne de 1 cent millésimée 1905 a été émise par un établissement du Nouveau-Mexique. ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------1 0. This encased Canadian 1-cent piece is typical. This one was issued at the Royal Canadian Numismatic Association’s 2012 convention. 11. The chamber-pot shape of this encased coin is rather unusual. This 1905-dated U.S. 1-cent piece was issued by an establishment in New Mexico. Septembre 2012 – 269 suite de la page 269 continued from page 269 Wooden money faite au moyen d’un poinçon‡ sur une monnaie déjà frappée. Elle peut avoir un caractère officiel (appelée countermark en anglais) ou non (appelée counterstamp en anglais). Nous nous intéressons ici à ces dernières. Comme vous l’avez vu dans l’article de Kim Zbitnew (ci-haut mentionné), on peut ajouter une marque pour des raisons politiques ou satiriques. Au Canada au XIXe siècle, les marchands contremarquaient des pièces de cuivres pour les convertir en jeton et pour faire la promotion de leur commerce. Un exemple de ce type de pièces contremarquées est les célèbres pièces de Devins & Bolton, de Montréal (fig. 12). Wooden money, often referred to as “wooden nickels” or simply “woods,” comes in a variety of forms: rounds, thin wooden disks about 38 mm in diameter, with a design printed on both sides; broomsticks, thicker disks about 25 mm in diameter, with a design embossed into the wood; spruce dollars, disks about 86 mm in diameter; flats – thin wooden rectangles of various sizes; and pieces of various shapes. Given the low cost to produce woods, they are very popular with both individuals and organizations as promotional or commemorative items. While references to wooden nickels can be found in texts dating from the late 1800s, it was not until the Great Depression that the coins came into popular usage, primarily by banks and chambers of commerce in the United States, which issued them with expiry dates as a means to mitigate the shortage of small La monnaie en bois, que l’on appelle couramment « des jetons de bois » ou simplement « des bois », prend différentes formes : les ronds, de minces pièces de 28 mm de diamètre imprimés des deux côtés; les manches-à-balai, d’épaisses pièces de 25 mm avec dessins embossées dans le bois; les spruce dollars (dollars d’épinette) qui font 86 mm de diamètre; les bardeaux de très minces rectangles de bois continued on page 271 suite à la page 271 270 – La monnaie en bois September 2012 12. 13. 14. © Heritage Auctions <www.ha.com> 12. U.S. large cent counterstamped the Montréal merchants by Devins & Bolton. 13. The Bank of England countermarked Spanish 8-real pieces with a bust of King George III to convert them into British trade dollars. 14. Oyster-shaped wooden 25-cent token issued in 1933 by the chamber of commerce of Olympia, Washington State. ------------------------------------------------------------------------------------------------------12. Pièce états-unienne de 1 cent au grand module contremarquée par les marchands montréalais Devins & Bolton. 13. La Banque d’Angleterre contremarqua des pièces espagnoles de 8 réaux du buste du roi George III pour en faire des piastres de commerce britanniques. 14. Jeton de bois de 25 cents en forme d’huitre émis en 1933 par la chambre de commerce d’Olympia, dans l’État de Washington. continued from page 270 change (Fig. 14). To learn more about wooden money in Canada, visit the Canadian Association of Wooden Money Collectors’ website at http://www.nunet.ca/cawmc.htm. Innovative coins As technology advances, mints around the world are producing collector coins to take advantage of it. Hence the wide variety of coins that feature colour, holographs, lenticular images, and even glow-in-the-dark designs. I hope you have enjoyed this brief overview of fun coins. Now it’s time to go have fun collecting them! suite de la page 270 de taille variée et même des pièces de forme variée. Étant donné qu’il est abordable de produire des bois, ils servent souvent d’article promotionnel ou commémoratif pour un individu ou un organisme. Bien qu’on fait mention de monnaie de bois aussi tôt que les années 1800, c’est lors de la Crise de 1929 que son usage se répand, lorsque des banques et chambres de commerce états-uniennes émettent de jeton pour pallier le manque de numéraire (fig. 14). Pour en apprendre davantage au sujet de la monnaie de bois, consultez le site Web de la Canadian Association of Wooden Money Collector au http://www.nunet.ca/cawmc.htm [disponible qu’en anglais]. 15. 17. © Monnaie royale canadienne ,www.monnaie.ca> 16. © Perth Mint <www.perthmint.com.au> Les pièces novatrices Les avènements technologiques dans le domaine du monnayage ont donné naissance à des pièces de collection de plus en plus novatrices : pièces coloriées, à hologramme, lenticulaires et même photoluminescentes. J’espère que vous avez aimé ce petit exposé sur les pièces que je considère amusantes. Maintenant, il n’en tient qu’à vous de les collectionner. Gimmick ou simplement amusantes? 15. Pièce à effet plasma. 16. Pièce orbitale. La couronne, sur laquelle se retrouve Spoutnik peut bouger librement autour du cœur (la Terre). 17. La pièce « tulipe et coccinelle » avec une coccinelle faite de verre. -----------------------------------------------------------------Gimmick or simply fun? 15. Coin with plasma effect. 16. An orbital coin. The ring that carries Sputnik can move freely around the heart (the Earth). 17. The “tulip and ladybug” coin with a glass ladybug. Septembre 2012 – 271 T 272 – September 2012 Wikimedia his year marks the bicentennial of the outbreak of the War of 1812. The causes of the war extend back to the Napoleonic Wars in Europe, when Great Britain imposed sanctions on neutral vessels, including American ships, crossing the Atlantic and attempting to land in European ports. American frustration climaxed on June 18, 1812, when President James Madison signed a declaration of war against Great Britain. As a British colony, Canada was swept up in the conflict and became the main target of the American military. The Maritime provinces were largely 1. Queenstown, Upper Canada on the Niagara by Edward Walsh circa 1803–07. unaffected, as peaceful arrangements were reached with ------------------------------------------------------------------------------------------------------1. Queenstown, Haut-Canada sur la Niagara d’Edward Walsh vers 1803–07. the New Englanders, who largely opposed the war. In Lower Canada, where military forces were focused on the defence of Québec City and Montréal, only a handful of an important element behind the success of the British and major battles and skirmishes were fought, the most notable Canadian forces—the financing of the war, including the being the Battle of the Châteauguay (October 26, 1813). challenges that the Commissariat Department of the British Upper Canada bore the brunt of the conflict. Major General forces in British North America faced to source, procure, Henry Dearborn, who had command of the northeast sector and pay for the supplies, provisions, and equipment required of the U.S. Army from the Niagara River to the New England for the troops. At a time when British North America had no banks and coast, told President Madison that remote Upper Canada, with its sparse population and largely undefended border, was starved of financial resources, and with the prospect of was “easy pickings” and that taking it was simply a matter war making it difficult to obtain large amounts of specie of marching to claim the area. Yet although American forces (gold and silver coins), the Government of Lower Canada significantly outnumbered the British and Canadians, the decided to issue legal-tender notes called army bills to pay British were far better prepared than the Americans had for troops and supplies.1 Although army bills represented a realized. For three years, the two sides exchanged fire in convenient medium of exchange that filled much of the void left by the shortage of specie, it is debatable whether they historic battles fought on both sides of the border. Much has been written about the causes and events that were the “success” that many contemporaries reported. The led to the war, and about the epic battles in which forts were economic conditions of the colony following the war, destroyed, cities burned, and military leaders killed. This especially in Upper Canada, do not support the claim that article does not recount those events. Instead, it examines continued on page 274 Bibliothètque et Archives Canada (1989-218-2) I 2. Vue de la ville de Montréal en 1784 par James Peachey | 2. A view of the City of Montréal in 1784 by James Peachey. l y a 200 ans cette année éclatait la guerre de 1812, dont les causes remontent aux guerres napoléoniennes en Europe. La Grande-Bretagne avait alors imposé des sanctions à des navires neutres, certains battant pavillon américain, qui tentaient d’accoster dans des ports européens après avoir traversé l’Atlantique. La frustration des Américains atteint son comble quand leurs navires se voient interdire par les Britanniques de commercer en sol européen et, le 18 juin 1812, le président James Madison signe une déclaration de guerre contre la Grande-Bretagne. Le Canada, en tant que colonie britannique, est aspiré dans le conflit et devient la principale cible de l’armée américaine. Les provinces maritimes sont très peu touchées, ayant conclu des ententes de paix avec la NouvelleAngleterre, elle-même majoritairement opposée à la guerre. Le Bas-Canada, où les forces militaires se consacrent surtout à la défense de Québec et de Montréal, n’est le théâtre que d’une poignée de grandes batailles et d’échauffourées, la plus notable étant la bataille de la Châteauguay (26 octobre 1813). C’est le Haut-Canada qui essuie le plus gros des hostilités. Le major-général Henry Dearborn, à la tête de tout le secteur nord-est de l’armée américaine — qui Septembre 2012 va de la rivière Niagara à la côte de la NouvelleAngleterre —, informe le président Madison que le HautCanada, région éloignée, peu peuplée et aux frontières mal défendues, sera facile à prendre et qu’il suffira d’y pénétrer pour en prendre possession. Or, bien que les forces américaines soient beaucoup plus nombreuses que les Canadiens et les Britanniques, ces derniers sont mieux préparés qu’elles ne l’avaient prévu. Pendant trois ans, au nord comme au sud, les deux camps se livrent des batailles historiques. Les causes et événements à l’origine de la guerre ont fait couler beaucoup d’encre, à l’instar des affrontements épiques au cours desquels des forts ont été détruits, des villes incendiées et des chefs militaires tués. Il ne sera pas question de ces événements ici, mais plutôt d’un élément important du succès remporté par les forces britanniques et canadiennes : le financement de la guerre, y compris les défis qu’a dû relever le département de l’Intendance des forces militaires en Amérique du Nord britannique pour trouver, obtenir et payer les fournitures, les vivres et le matériel nécessaires aux troupes. suite à la page 275 – 273 continued from page 272 army bills pulled the Canadas out of financial hardship. The war may have had ended in a stalemate, but economically, the Americans fared much better than the Canadians in the post-war years. This will be revealed with an examination of Canada’s economy in the aftermath of the war. The economy in Lower and Upper Canada prior to the war continued on page 274 Library and Archives Canada. W.H. Coverdale Collection of Canadiana (1970-188-2065) War can impose heavy burdens on a country’s economy. Resources are required to supply troops, funds are needed to cover military expenses, and the concentration of personnel on the war effort diminishes their contribution to economic growth. Prosperity is further strained when the theatre of battle is on home soil. That was the situation in the Canadas during and after the War of 1812. In fact, the effects of the war were more pronounced, especially in Upper Canada, given the small population, the lack of arable land, and the challenges of travel in such a large area. With the influx of a regular army to defend the colony’s borders and the recruitment of local inhabitants for the militia, demand for supplies, food, uniforms, equipment, weapons, and ammunition increased. Since Canada had extremely limited manufacturing capabilities, most of these items had to be imported. And, although Canada’s economy was developing well, in the early 19th century it was still largely a subsistence economy, and its production capacity was moderate. Agriculture and land clearing were the principal economic activities, with fishing and the fur trade occupying a lesser role, mainly in Lower Canada. The normal rate of land development and agriculture in the Canadas was barely enough to meet demand during peace. Surely, it would not be sufficient in wartime. Until the early 19th century, farming practices in Lower Canada had progressed slowly. Since the fall of New France in the 1760s, the habitants had been content with farming and producing goods to meet the needs of their own families. The idea of producing and selling surplus goods and crops was of little interest to them until the demand for goods in Europe rose, along with their prices. When crop failures, poor output, and hostilities in Europe drove up the prices of flour, timber, and other staples, habitant farmers were happy to sell whatever surpluses they had for a profit. Yet, overall, farming in Lower Canada was largely for sustenance, and by the turn of the 19 th century, land development and agriculture in the province had stagnated to the point where it relied on wheat and other grains imported from Upper Canada to meet local demand. Before the arrival of the United Empire Loyalists, who fled the United States after the American Revolution, Upper Canada was very much a wilderness, consisting of a few towns hugging the banks of the St. Lawrence River and the shores of Lake Ontario and Lake Erie. Those displaced Americans who chose to settle in Upper Canada received land grants and compensation from the government to assist them in settling and developing the land. Thus, in the short 20 years between the passage of the Constitutional Act (1791), marking the foundation of the province, and the outbreak of the War of 1812, Upper Canada was well on its way to expanding its economic growth and capital creation. Land development was robust, and proceeds from the timber trade as a result of land clearing contributed further to the province’s growth (McCalla 1993, 28–29). Any attempts to measure output for military consumption during the war are speculative. In 1811, the population in the Canadas was about 350,000, although only approximately 70,000 lived in Upper Canada. It is estimated that about 1.5 million acres of land were under cultivation, with a variety of grains and produce being grown. While records indicate the nature of the crops harvested (wheat, oats, barley, maize, peas), there are no reliable statistics to 3. Toronto in 1837. Two blocks from the market, looking west. Painted by James Hamilton. -------------------------------------------------------------3. Toronto en 1837. À deux blocs du marché, regardant vers l’Ouest. Peint par James Hamilton. 274 – September 2012 suite de la page 273 À une époque où l’Amérique du Nord britannique ne compte aucune banque et manque cruellement de ressources financières, alors que la perspective d’une guerre rend difficile l’obtention de pièces de monnaie (d’or et d’argent) en grande quantité, le gouvernement du Bas-Canada prend la décision d’émettre des billets ayant cours légal, dits « billets de l’armée », afin de payer les troupes et d’acheter le nécessaire1. Bien que les billets de l’armée représentent un moyen d’échange commode et remplissent en grande partie le vide créé par la pénurie de monnaie, il y a lieu de se demander si leur émission constitue véritablement la « réussite » vantée par bon nombre de gens à l’époque. La situation économique de la colonie après la guerre, surtout au Haut-Canada, ne confirme nullement que les billets de l’armée ont tiré les deux Canadas de leurs difficultés financières. La guerre n’a peut-être pas fait de vainqueur, mais, sur le plan économique, les années qui ont suivi ont été beaucoup plus favorables aux Américains qu’aux Canadiens, comme permettra de le constater un examen de l’économie canadienne au cours de cette période. L’économie au Bas et au Haut-Canada avant la guerre Bibliothètque et Archives Canada (1992-616-12) Une guerre peut lourdement hypothéquer l’économie d’un pays. Il faut des ressources pour approvisionner les troupes et des fonds pour couvrir les dépenses militaires; par ailleurs, la population active étant affectée en bonne partie à l’effort de guerre, sa contribution à la croissance économique s’en trouve amoindrie. La prospérité est également mise à rude épreuve quand les combats se déroulent dans le pays même. Telle était la situation des Canadas pendant et après la guerre de 1812. En réalité, les effets de la guerre y sont particulièrement prononcés, surtout au Haut-Canada, étant donné la population clairsemée, le manque de terres arables et les problèmes de déplacement dans un territoire aussi vaste. L’arrivée de l’armée régulière pour défendre les frontières de la colonie et le recrutement local pour la milice font augmenter la demande de fournitures, de nourriture, d’uniformes, de matériel, d’armes et de munitions. Comme la capacité de fabrication est extrêmement limitée au Canada, presque tout doit être importé. En outre, même si l’économie canadienne se développe bien, au début du XIXe siècle, elle demeure principalement une économie de subsistance et sa capacité de production est limitée. L’agriculture et le défrichage constituent les deux grandes activités économiques, la pêche et le commerce de la fourrure — pratiquées surtout au BasCanada — jouant un rôle moindre. Le rythme habituel de l’aménagement des terres et de la production agricole des Canadas arrive à peine à satisfaire la demande en temps de paix. Évidemment, en temps de guerre, il ne suffira pas du tout. Les pratiques agricoles au Bas-Canada progressent lentement jusqu’au début du XIXe siècle. Depuis la Conquête de 1760, les habitants se contentent de produire le nécessaire pour leur propre famille. L’idée de produire en plus grande quantité et de vendre l’excédent présente peu d’intérêt à leurs yeux, mais tout change quand la demande de biens augmente en Europe et entraîne une hausse des prix. Lorsque de mauvaises récoltes, une production insuffisante et les hostilités en Europe font monter les prix de la farine, du bois d’œuvre et d’autres marchandises essentielles, les cultivateurs n’hésitent pas à vendre à profit leurs excédents de toute nature. Il n’en reste pas moins que dans l’ensemble, l’agriculture au Bas-Canada est axée principalement sur la subsistance et, au tournant du XIX e siècle, l’aménagement des terres et la production agricole stagnent encore dans la province, à tel point que cette dernière, pour répondre à la demande locale en blé et autres grains, s’approvisionne au Haut-Canada. Jusqu’à l’arrivée des loyalistes de l’Empire-Uni, qui fuient les ÉtatsUnis après la Révolution américaine, le Haut-Canada est une contrée plutôt sauvage, où quelques villages parsèment les rives du fleuve SaintLaurent, du lac Ontario et du lac Érié. suite à la page 277 4. Le marché de la haute-ville de Québec à -17 F par William Ogle Carlisle. ------------------------------------------------------------4. Upper Town Market, Québec: 17o belwo Zero Faht by William Ogle Carlisle. Septembre 2012 – 275 continued from page 274 276 – Money in Canada Money is the fuel of an economy. No matter what its form or nature, money has three basic qualities: as a medium of exchange, it allows transactions to be conducted; as a store of wealth, capital to be created; and as a unit of account, the price of goods and services to be established. The flow of money is vital to economic stability and prosperity: money is used to pay the labour that manufactures the goods a company sells to consumers, who pay for those goods using money. Earnings from the sale of goods are used to grow the company, including its labour force and its productivity. A delicate balance must be achieved between interest rates and inflation to ensure consistent economic growth. If there is too much money, its value is reduced (inflation). If there is not enough money, the economy falters (recession). In the early days of Canada’s economy, money, or the lack of it, was a major impediment to the country’s prosperity. Because Canada’s economy was largely agrarian, with almost no manufacturing industry, merchants were the main drivers of the economy. They had to provide goods for locals to purchase and they had to purchase local goods to pay their suppliers. Merchants assumed much of the risk when it came to commerce. They continued on page 276 September 2012 Bank of Canada Currency Museum (NCC: 1965.136.5977) show the relative volumes of each crop or of the total output from cultivated lands.2 Nevertheless, it is clear that wheat was the staple of the Canadian economy and, along with timber, was a principal export of the colony. However, with the rise in military presence and the added demands for food and supplies imposed by the war, exports of surplus goods were curtailed to meet domestic needs. Furthermore, since farmers were called on for militia duty, there were fewer workers available for harvesting. Hence output declined during the early days of the war. At the outbreak of the war, it is estimated that there were approximately 9000 British troops in Canada, with about 1600 posted in Upper Canada. By 1814, that number had increased to 48,000, most of whom had been deployed to Canada from 5. This 1794-dated British Wellington’s army after spade guinea had a value the Peninsular War in of 1 pound 6 shillings pence in Canada Europe. The remainder of 4according to the t h e m i l i t a r y s u p p o r t Currency Act of 1796 consisted of about 10,000 -------------------------------5. Au Canada, cette militia and 10,000 Native guinée à la bêche a l l i e s , f o r a t o t a l britannique millésimée of 68,000. According 1794 avait une valeur de 1 livre 6 shillings 4 pence to the records of the selon la Loi sur la monnaie Commissary-General in de 1796. charge of supplies and provisions for the military, 3.6 million pounds of flour were required for the forces in Lower Canada between April 1812 and June 1813. About 2.6 million pounds were already on hand, with another million still to be sourced.3 The Commissary-General notes that there would be no problem locating enough flour in the colony. In subsequent years, however, as the number of troops increased, Commissariat records indicate that flour had to be imported from Great Britain to meet the demand. From April to August 1813, 3.38 million pounds of flour were shipped from Britain. Of the 10.6 million pounds required between April 1814 and September 1815, 6.7 million pounds were sourced in British North America, and the remaining 3.9 million pounds were imported from Britain (Steppler 1974, 276, 278). Thus, although wheat was the staple of Canada’s economy, as the war effort expanded, there was not enough supply to meet the growing demand. Considering that military rations included grains, meats, produce, and non-perishable foods, the Canadas were clearly not able to provide enough food for the troops. As will be seen, finding food was just one of the trials that the Commissariat had to contend with to supply and equip the troops for combat. © Musée de la monnaie de la Banque du Canada (CMN : 2009.31.2) suite de la page 275 Les Américains qui choisissent de s’y installer se voient octroyer des terres et une rétribution par le gouvernement, qui les aide ainsi à s’établir et à exploiter leurs terres. Ainsi, au cours de la brève période de 20 ans qui sépare l’adoption de l’Acte constitutionnel de 1791, par lequel la province est fondée, et l’éclatement de la guerre de 1812, le Haut-Canada s’engage fermement sur la voie de la croissance économique et de la création de capital. L’aménagement des terres devient un secteur économique robuste, et les produits du commerce du bois d’œuvre tiré du défrichage contribuent aussi à l’évolution de la province (McCalla, 1993, p. 28-29). Toute tentative pour évaluer la production aux fins de la consommation militaire durant la guerre relève de conjectures. En 1811, la population des Canadas avoisine les 350 000 habitants, dont seuls 70 000 environ vivent au Haut-Canada. On estime que quelque 1,5 million d’acres de terre sont cultivées et produisent grains, fruits et légumes divers. Les archives révèlent la nature des récoltes (blé, avoine, orge, maïs, pois), mais aucune source fiable ne permet de connaître le volume relatif de chaque récolte ni la production totale des terres cultivées2. Quoiqu’il en soit, il ne fait aucun doute que le blé est l’élément clé de l’économie canadienne et qu’il constitue, avec le bois d’œuvre, le gros des exportations de la colonie. To u t e f o i s , comme la présence militaire s’intensifie et que la demande d e nourriture et de fournitures est accrue par la guerre, l’exportation des excédents est limitée afin que la demande intérieure soit satisfaite. De surcroît, puisque les cultivateurs sont appelés à se joindre à la milice, les travailleurs disponibles pour les récoltes se font rares. La production se met donc à décliner aux premiers jours de la guerre. Quand cette dernière éclate, quelque 9000 soldats britanniques se trouvent au Canada, dont environ 1600 au Haut-Canada. En 1814, ce nombre passe à 48 000. La plupart Septembre 2012 des soldats proviennent de l’armée de Wellington et ont été déployés au Canada après la guerre d’Espagne en Europe. Les autres forces militaires comprennent approximativement 10 000 miliciens et autant d’alliés amérindiens, soit 68 000 hommes en tout. Selon les registres du commissaire général de l’intendance responsable du ravitaillement militaire, la quantité de farine nécessaire pour les forces du Bas-Canada entre avril 1812 et juin 1813 est de 3,6 millions de livres : quelque 2,6 millions de livres de farine sont déjà en stock, il en reste donc à peu près un million de livres à a c q u é r i r 3. L e commissaire général note qu’il pense pouvoir trouver sans problème assez de farine dans la colonie. Pendant les années qui suivent, toutefois, comme le nombre de soldats augmente, il faut importer de la farine de Grande6. Au Canada, ce louis d’or Bretagne pour répondre millésimé 1691 avait une à la demande, fait noté valeur de 1 livre 2 shillings 6 pence selon la Loi sur la d a n s l e s r e g i s t r e s monnaie de 1796. du département de ---------------------------------l’Intendance. D’avril 6. This 1761-dated French louis d’or had a value of à a o û t 1 8 1 3 , 1 pounds 2 shillings 3,38 millions de livres 6 pence in Canada according to the Currency d e f a r i n e s o n t Act of 1796. expédiées de GrandeBretagne. Sur les 10,6 millions de livres nécessaires entre avril 1814 et septembre 1815, 6,7 millions proviennent de l’Amérique du Nord britannique, tandis que les 3,9 millions de livres qui restent sont importées de Grande-Bretagne (Steppler, 1974, p. 276 et 278). Ainsi, bien que le blé soit le produit de base de l’économie canadienne, il arrive un moment où les récoltes sont insuffisantes pour satisfaire une demande poussée à la hausse par l’intensification de l’effort de guerre. Comme la ration des militaires se compose de grains, de viande, de fruits, de légumes et de denrées non périssables, les Canadas ne peuvent manifestement pas produire assez de nourriture pour eux. Comme on le verra, l’approvisionnement en vivres suite à la page 279 – 277 continued from page 276 Bank of Canada Currency Museum (NCC: 1974.151.2822 ) acted as bankers, provided loans and credit, and issued currency whenever it was convenient. It is no surprise, therefore, that merchants would play a central role in the war effort. There were four sources of capital flow in the Canadas: profit on exports, import duties, funds brought in by immigrants, and British government spending. At the outset of the war, all of these sources of capital more or less dried up. A general ban on exports stifled that revenue stream. The payment of import duties, especially from Lower Canada to Upper Canada, was sporadic and unreliable. Authorities had closed the borders to American immigrants and ordered the extradition of American citizens in British North America. Because of increased spending in Britain during the Napoleonic Wars, specie payment was suspended and the issue of Bank of England notes increased. The national debt in Britain forced a reduction in military spending (Sheppard 1994, 138). If sources of revenue were depressed and inconsistent before the war, they were almost non-existent during the war. Prior to the War of 1812, the money circulating in the Canadas consisted of an array of foreign gold and silver coins of varying values, a mix of copper tokens for low-value transactions, and scattered issues of merchant scrip‡ (known as bon pour), which were received with mixed feelings, owing to the public’s distrust of paper money. There were no banking facilities in the Canadas yet, so recourse to bank notes was non-existent. Merchants relied on commercial paper, bills of 7. Despite its wear, this 1796-dated exchange, and promissory notes to settle accounts American dollar had a with their suppliers in Great Britain or the United value of 5 shillings in States, and, in the absence of money, business with Canada according to the Currency Act of 1796 the local citizens was conducted using credit. ----------------------------------Because specie was so important in trade, currency 7. Au Canada, ce dollar millésimée 1796 legislation tended to overrate coins to encourage américain avait une valeur de their circulation and to prevent their being removed 5 shillings selon la Loi from the colony. The Currency Acts of 1796 in sur la monnaie de 1796 et ce malgré Upper and Lower Canada, for example, rated the son usure. Spanish dollar‡ (Fig. 8), perhaps the most abundant silver coin available at the time, at 5 shillings, which was 11% above its sterling value of 4 shillings, 6 pence (see Table 1). A British shilling in Canada had an added value of 1 penny, which was two days’ pay for a British soldier in Canada (McCullough 1984, 80). In the early 19th century, specie currency came mainly from Boston and New York. Great Britain, whose funds were tied up in the Napoleonic Wars, could supply little coinage to the colony. When it suspended specie payment, the Bank of England issued lowdenomination notes to substitute for the lack of specie in circulation continued on page 280 278 – September 2012 suite de la page 277 est l’un des problèmes que doit résoudre l’Intendance afin de ravitailler les troupes et de les équiper pour le combat. La monnaie au Canada © Musée de la monnaie de la Banque du Canada (CMN : 2012.5.1) La monnaie est le moteur de toute économie. Quelle que soit sa forme ou sa nature, elle possède trois grandes fonctions : comme moyen d’échange, elle permet les transactions; comme réserve de valeur, elle permet la création de capital; enfin, comme unité de compte, elle permet l’établissement du prix des biens et des services. Sa circulation est vitale pour la stabilité et la prospérité économiques, car elle sert à rémunérer la main-d’œuvre qui fabrique les biens qu’une entreprise vend aux consommateurs, lesquels l’utilisent pour régler leurs achats. Grâce aux profits réalisés sur la vente de ses biens, l’entreprise peut assurer son expansion et accroître notamment sa main-d’œuvre et sa productivité. Il faut parvenir à un équilibre délicat entre les taux d’intérêt et l’inflation afin que la croissance économique demeure constante. Si la masse monétaire est trop lourde, la valeur de la monnaie diminue (inflation); dans le cas contraire, l’économie s’essouffle (récession). Alors que l’économie canadienne en est à ses balbutiements, l’insuffisance de la monnaie constitue un obstacle majeur à la prospérité du pays. Puisque l’économie est principalement agraire et que l’industrie manufacturière est quasi inexistante, les marchands sont les principaux acteurs économiques. Ils doivent 8. Au Canada, cette piastre fournir des biens aux populations locales et acheter à e s p a g n o l e leur tour des biens locaux pour payer leurs fournisseurs. millésimée 1780 Les marchands assument une grande part du risque lié avait une valeur de 5 shillings selon la Loi sur au commerce. Ils font office de banquiers, accordent la monnaie de 1796. des prêts et du crédit et émettent de la monnaie lorsqu’il ---------------------------------le faut. Il n’est donc pas surprenant qu’ils jouent un 8. This 1780-dated S p a n i s h d o l l a r rôle central dans l’effort de guerre. had a value of Les Canadas disposent de quatre sources de 5 shillings in capitaux : les marges bénéficiaires sur les exportations; C a n a d a according to les droits de douane; les fonds introduits par les the Currency immigrants; les dépenses du gouvernement britannique. Act of 1796. Au début de la guerre, ces sources se tarissent presque entièrement. Un embargo général sur les exportations stoppe ce flux de revenus. Le paiement des droits de douane, surtout du Bas-Canada vers le Haut-Canada, est irrégulier et peu fiable. Les Américains qui veulent émigrer dans la colonie britannique se voient refouler à la frontière et les autorités ordonnent l’extradition de leurs compatriotes déjà établis au pays. Vu la hausse de ses dépenses pendant les guerres napoléoniennes, la Grande-Bretagne a suspendu la conversion de sa monnaie et intensifié l’émission de billets de la Banque suite à la page 281 Septembre 2012 – 279 © Bank of Canada Currency Museum (NCC: 1965.219.133) 9. Copy of a receipt dated October 22, 1814 for £4000 issued to the CommissaryGeneral, William Henry Robinson. As noted on the document, this is a duplicate. Details of the transaction are absent, likely because the original receipt was received. ------------------------------------------------------9. Copie d’un reçu pour une valeur de 4000 livres daté du 22 octobre 1814 et émis au nom du commissaire général William Henry Robinson. Comme on peut le lire sur le document, il s’agit d’un duplicata. Aucune information concernant la transaction n’est inscrit, probablement parce que l’original est entre les mains du destinataire. continued from page 278 (Hewitt and Keyworth 1987, 3842). Not only the quantity, but also the quality, of specie was an issue. Old, worn, and damaged coins tended to circulate, whereas good pieces were hoarded. Coins whose weight was below standard were discounted. This added to the complexity of conducting business, since worn coins had to be weighed and discounted each time they were passed (Reddish 1984, 713–28). However, the quality of the specie in circulation in the Canadas was only a small factor in the colony’s money woes, as the British military authorities would soon find out. To summarize, Canada’s economy was slowly developing, thanks to the export of a small surplus of staples—consisting mainly of wheat and timber—to foreign markets. But, given the sparse population and the work involved in land clearing, progress was slow. In Lower Canada, farmers did not engage in surplus farming to a great extent, and in Upper Canada, output was still too low. Hence, before the war, Canada’s resources were not sufficiently robust to lift the economy above the subsistence level. After the early days of the war, there was not enough food to provision the troops, and even if supplies of food and other goods had been available, the shortage of a circulating medium of exchange posed a problem. To fight the war against the Americans, the commissaries in charge of supplying the troops had two major obstacles to overcome: sourcing and procuring supplies and raising the funds to pay for them. Supplying and funding military expenditures during the war Napoleon said that an army marches on its stomach: in other words, a soldier needs to be fed to fight. This is where the Commissariat played a vital role in the war. The Commissariat Department, which was subordinate to the Treasury, was responsible for supplying and provisioning troops and arranging payment for supplies. The Commissariat was a civil administration distinct from the command of the military, which allowed the department to conduct its business at an arm’s-length distance from the government, while at the same time maintaining accountability for military spending using public funds. The Commissariat was divided into two branches: an accounts department, which sourced, procured, and paid for supplies, and a stores department, which oversaw the storage, safeguarding, and distribution of those supplies. As long as there was a military presence in Canada, there was a commissary in charge of supplies. When war was declared in 1812, the Commissary-General in Canada was William Henry Robinson. His predecessor was James Green, who later became Director of the Army Bill Office. It was Robinson who was responsible for finding and distributing supplies to the troops being mobilized along the Canadian– American border from Vermont to Detroit. Depots were set up at several spots in close proximity to military garrisons. However, more depots meant that more staff were needed to manage and run them, and finding reliable transportation to reach these depots was difficult. While shipment by boat was the quickest and most convenient way to move supplies, it was too risky during the war. Because of the challenges posed in supplying troops over such a large area, the Commissariat had to be expanded to make administrators continued on page 282 280 – September 2012 © Musée de la monnaie de la Banque du Canada (NCC: 1965.219.2) 10. Mandat daté du 6 décembre 1814 demandant au sous-payeur général adjoint de remettre à M. William Forbes la somme de 6088 livres, 2 shillings et 5 pence tirée sur le compte de l’adjoint au sous-commissaire général. -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------10. Warrant dated December 6, 1814 requesting that the Assistant-Deputy-Pay-Master-General pay Mr. William Forbes the amount of 6088 pounds, 2 shillings and 5 pence currency from the account of the Deputy-Assistant-Commissary-General. suite de la page 279 d’Angleterre. La dette nationale l’oblige à réduire ses dépenses militaires (Sheppard, 1994, p. 138). Si les sources de revenus sont limitées et variables avant le conflit, elles disparaissent presque complètement par la suite. Avant la guerre de 1812, la monnaie en circulation dans les deux Canadas prend de nombreuses formes : pièces d’or et d’argent étrangères de valeurs diverses; assortiment de jetons de cuivre pour les menus achats; bons de marchand‡ (bon pour) dont les émissions sporadiques n’ont pas la faveur de tous, la population se méfiant du papier-monnaie. Les services bancaires sont encore à naître au Haut et au BasCanada, de sorte que le recours aux billets de banque est inexistant. Les marchands utilisent le papier commercial, les lettres de change et les billets à ordre pour régler leurs fournisseurs de la Grande-Bretagne ou des États-Unis. Faute de numéraire, ils font crédit aux citoyens. Comme la monnaie facilite grandement le commerce, les lois en la matière tendent à relever la valeur des pièces afin de favoriser leur circulation et d’empêcher leur sortie de la colonie. Par exemple, les lois sur la monnaie promulguées en 1796 au Haut et au Bas-Canada évaluent la piastre espagnole‡ (fig. 8), la pièce d’argent probablement la plus courante à l’époque, à 5 shillings, soit 11 % de plus que sa valeur sterling de 4 shillings et 6 pence (voir Tableau 1). Au Canada, la valeur de 1 shilling britannique est majorée de 1 penny, soit l’équivalent de deux jours de solde pour un soldat britannique en poste dans la colonie (McCullough, 1984, p. 80). Au début du XIXe siècle, les espèces monnayées proviennent surtout de Boston et de New York, rarement de la Grande-Bretagne, dont les fonds ont été immobilisés par les guerres napoléoniennes. En suspendant la conversion de sa monnaie, la Banque d’Angleterre émet des billets de faible valeur pour suppléer le manque de pièces en Septembre 2012 circulation (Hewitt et Keyworth, 1987, p. 38 à 42). Le problème n’est pas seulement affaire de quantité, mais aussi de qualité. Les vieilles pièces usées et endommagées circulent, tandis que celles en bon état sont thésaurisées. Les pièces de bas aloi† sont échangées au-dessous de leur pleine valeur. Les transactions commerciales n’en deviennent que plus complexes, car chaque fois, les pièces usées doivent être pesées et évaluées en conséquence (Reddish, 1984, p. 713 à 728). La qualité de la monnaie en circulation dans les deux Canadas ne compte toutefois pas pour beaucoup dans les déboires monétaires de la colonie, comme le découvriront bientôt les autorités militaires britanniques. En résumé, l’économie canadienne se développe peu à peu, grâce à l’exportation d’un petit excédent de produits de base – principalement le blé et le bois d’œuvre – sur les marchés étrangers. Les progrès demeurent lents, néanmoins, la population étant clairsemée et le défrichage exigeant une somme de travail énorme. Au Bas-Canada, les fermiers produisent peu de denrées excédentaires, tandis que dans la province voisine, la production reste trop faible. C’est ce qui explique qu’avant la guerre, les ressources du Canada ne sont pas assez abondantes pour que l’économie quitte le stade de la subsistance. Un peu après le début des hostilités, il commence à manquer de nourriture pour pourvoir aux besoins alimentaires des soldats et, même s’il y avait eu assez de vivres et d’autres biens, la pénurie de monnaie en circulation pose problème. Pour que l’armée puisse livrer bataille aux Américains, les commissaires chargés d’approvisionner les troupes doivent réaliser deux exploits : d’une part, trouver des fournisseurs et se procurer le nécessaire et, d’autre part, réunir les fonds pour payer ces fournisseurs. suite à la page 283 – 281 continued from page 280 (Brook au lieu de Brock). Breton 723 282 – September 2012 © Bank of Canada Currency Museum (NCC: 1960.4.1) Commissariat. Tenders were awarded in February or March and clerks available in various areas to procure and provide for delivery in August. Officials were dismayed to learn of the unwillingness of locals to assist in supplying the troops, supplies. The Commissariat serviced three military districts, leading to suspicions that many habitants supported the Québec City, Montréal, and Upper Canada, each run by a American side and thus refused to aid the British army. deputy commissary-general. Within each district, major Evidence suggests, however, that such reluctance was related to money, not politics, and had more to do with towns with a garrison had an assistant greed than with an affinity for commissary-general. Storage depots spread republicanism. People’s feelings about throughout the colony were supervised the war were influenced only by how by deputy-assistant commissaryit could affect them financially. generals and were run by clerks Problems with payment, as well who were responsible for as questionable and dubious accounting as well as shipping practices by some and receiving goods, and by opportunistic swindlers, storekeepers who physically kept suppliers away. For managed the goods. Before example, innocent the war, the Commissariat a n d unsuspecting farmers employed about 35 staff to would sell their surplus at cover all of British North cost to intermediaries, who America. That number would in turn sell it to the increased to over 150 at the military for substantial profits height of the war. Still, it was (Steppler 1974, 41–42; not enough to oversee Sheppard 1994, 116). Soldiers operations. Many of the lower were also expected to buy food to positions in the Commissariat were supplement their rations, except there held by men who had no experience and was not much food available for sale in little training. Furthermore, the war slowed Upper Canada (Steppler 1974, 52). In light accounting and recordkeeping to a halt, since of these circumstances, martial law was the efforts of men were required declared throughout Upper Canada elsewhere. on April 12, 1814 to force citizens The role of the Commissariat to supply the military. All surplus was very challenging, given goods in the province were the level of responsibility confiscated. This did little to a n d p u b l i c s c r u t i n y. instil confidence in the Commissaries were not very military. well treated by officers, and The inadequacy of whenever problems were Canadian resources led to a discovered, either in the steady demand for American bookkeeping or the process of provisions. In peacetime, the procurement and distribution, Commissariat could purchase the commissaries were held supplies from American liable and their reputation farmers, but during the war that defamed (Steppler 1974, 10, 43, access was officially closed. 216). The reputation of the There are many accounts, however, Commissariat in Canada was severely of active trading between Americans tested during the war. and Canadians during the Typically, tenders for provisions consisted of 11. Commemorative token dedicated to Sir Isaac Brock, “the Hero of Upper Canada” war. In the Maritime who fell during the battle of Queenston Heights (October 13, 1812), from an provinces, which were public notices placed in anonymous issuer dated 1812. Note that Brock’s name is misspelled “Brook” on experiencing none of the local newspapers, and the token. Breton 723 effects of the war, -------------------------------------------------------------------------------------------------------------anyone interested in 11. Jeton commémoratif émis en 1812 en l’honneur d’Isaac Brock, « héros du commerce with the New selling their surplus could Haut-Canada », mort au combat à Queenston Heights (13 octobre 1812). continued on page 284 sell directly to the L’émetteur est inconnu. On notera que le nom du militaire comporte une erreur © Musée de la monnaie de la Banque du Canada (CMN : 1971.115.23) 12. Portrait de sir Isaac Brock figurant sur un billet de 5 dollars de la Home Bank of Canada daté du 1er mars 1917. -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------12. Portrait of Sir Isaac Brock on a Home Bank of Canada 5-dollar note dated March 1, 1917. suite de la page 281 Le ravitaillement et le financement des dépenses militaires pendant la guerre Napoléon a dit qu’une armée marche à son estomac, c’està-dire qu’un soldat doit être bien nourri pour combattre. C’est à cet égard que le département de l’Intendance joue un rôle vital dans la guerre. Subordonné au Trésor, il est chargé de ravitailler les troupes et de payer les fournisseurs. L’Intendance constitue une administration civile distincte du commandement militaire, de sorte qu’elle peut mener ses activités sans lien de dépendance avec le gouvernement. Néanmoins, elle doit rendre compte des dépenses militaires effectuées à même les fonds publics. L’Intendance se divise en deux : le service des comptes, qui trouve les fournisseurs, se procure les marchandises et les paie, et le service des magasins, qui supervise l’entreposage, la protection et la distribution des produits. Tant que l’armée demeure présente au Canada, on y trouve un commissaire responsable du ravitaillement. Lorsque la guerre est déclarée en 1812, la fonction de commissaire général de l’intendance au Canada est assumée par William Henry Robinson. Son prédécesseur, James Green, deviendra plus tard directeur du bureau des billets de l’armée. Le commissaire Robinson est mandaté pour trouver des provisions et les distribuer aux troupes mobilisées le long de la frontière canado-américaine allant du Vermont à Detroit. Des dépôts sont installés ici et là, à proximité des garnisons. Cependant, plus le nombre de dépôts augmente, plus il faut de personnel pour les gérer, sans compter qu’il faut trouver des moyens de transport fiables pour s’y rendre, avec toutes les difficultés que cela représente. Si le bateau Septembre 2012 est habituellement le moyen le plus rapide et le plus pratique pour acheminer des vivres, en temps de guerre, l’entreprise s’avère trop risquée. Étant donné les difficultés liées au ravitaillement des troupes dans un territoire aussi vaste, l’Intendance doit s’agrandir afin de compter sur la présence d’administrateurs et de commis dans les régions pour se procurer des vivres et les distribuer. L’Intendance dessert trois districts militaires — Québec, Montréal et le Haut-Canada —, chacun étant dirigé par un sous-commissaire général. Dans chaque district, les principales villes dotées d’une garnison comptent un adjoint au commissaire général. Les dépôts répartis dans toute la colonie sont supervisés par des sous-adjoints au commissaire général. Ils sont gérés par des commis responsables de la comptabilité ainsi que de la réception et de l’expédition des marchandises, et par des magasiniers qui assurent la manutention des marchandises. Avant la guerre, l’Intendance employait à peu près 35 personnes pour toute l’Amérique du Nord britannique. Au plus fort du conflit, l’effectif dépasse 150 personnes, mais il demeure insuffisant. Nombre des postes subalternes sont occupés par des hommes sans expérience ayant une formation sommaire. Par ailleurs, la guerre ralentit et finit par interrompre les activités de comptabilité et de tenue de livres, les hommes étant affectés à d’autres tâches. Le rôle de l’Intendance est très exigeant, parce qu’il s’accompagne de lourdes responsabilités et est soumis à l’examen public. Les commissaires ne sont pas très bien traités par les officiers et, quand des problèmes sont mis au jour, soit dans la tenue de livres, soit dans le processus d’approvisionnement et de distribution, les commissaires suite à la page 285 – 283 continued from page 282 Army bills and other methods of payment From the outset, it was recognized that there was not enough money in the Canadas to pay for the war. The normal means of financing military expenditures through the sale of bills of exchange drawn on the British Treasury was not successful because, owing to the lack of specie, commercial paper was heavily discounted. The alternative was to issue legal-tender notes that could be used as payment for any government debt. On July 16, 1812, the House of Assembly of Lower Canada convened to read a message from the Governor of Lower Canada, Sir George Prévost, declaring the inadequacy of the province’s finances and recommending the issue of army bills to address the deficiency. It also requested that the House of Assembly introduce a bill “to facilitate the circulation of Army Bills in Lower Canada.” The Army Bill Act (LC, Geo III, 52) was drafted on July 22, passed through the Legislative Council on July 31, and received Royal Assent on August 1, 1812. The Army Bill Office was to be opened in Québec City, and £250,000 ($1 million) worth of notes in denominations of $4, $25, $50, $100, and $400 were to be issued. John Neilson of Québec City was given the contract to print the new notes.4 The notes were legal tender and receivable in payment of public debt. To ensure their circulation and public confidence, the larger notes would bear interest at 4 pence per £100 ($400) per day, or 6% per annum, and would be made redeemable at the discretion of the Governor in bills of exchange drawn on London and/or in specie. While no specific amount was decided to be non-interest-bearing, it was later fixed at £50,000, and by 1814, up to £500,000 could be issued in interest-bearing notes (Stevenson 1892). Some discrepancies in the sources of information cloud the actual issue date of the first army bills. Early continued on page 286 © Bank of Canada Currency Museum (NCC: 1967.42.1) England states continued uninterrupted. Ports in Halifax, Saint John, and St. Andrews were open to trade with the United States, and Nova Scotia and New Brunswick aided the other provinces with money, supplies, and men. New Englanders, who did not support the war, openly contravened trade embargoes and continued supplying the British military with goods, livestock, and other provisions. In October 1813, the Vermont Legislature repealed a law imposing penalties on those trading with Canada. Farther west, as soon as the St. Lawrence froze over, U.S. farmers drove their sleighs across the ice to take advantage of the high prices offered by the Commissariat. Whatever could not be acquired from American suppliers came from England: produce, meat, equipment, camp gear, uniforms, weapons, and ammunition. Yet even supplies from England were insufficient (Steppler 1974, 77, 90; Hitsman 1962–63, 171). Given the rising demand for supplies, it is no surprise that prices increased immediately. Profiteering, government demand and the relative scarcity of goods caused prices to spike. The price of a barrel of flour rose from $6 in 1811 to as high as $14 in 1813. Inflation and increased demand for supplies caused military spending to increase exponentially. In January 1812, annual expenses for military support in the Canadas were £400,000 ($1.6 million). In 1814, the Commissariat Department accounted for transactions worth more than £2.3 million ($9.2 million) on “extraordinaries” for the army, which included supplies, provisions, pay, losses, and interest on army bills. That was six times the normal yearly expenses for Lower and Upper Canada combined. Shipbuilding on the Great Lakes cost £1.3 million ($5.2 million). One ship, the St. Lawrence, built in Kingston, cost £300,000 ($1.2 million). The York (Toronto) Garrison paid £54,000 ($216,000) to merchants, suppliers and workmen in January 1815. In Kingston, where there were about 5,000 soldiers and sailors stationed at the height of the war, military expenditures were £1,000 ($4,000) a day (Steppler 1974, 98–99; Sheppard 1994, 184). Without enough coin in the military chest, how was the Commissariat supposed to cover all these expenses? 13. Army Bill Office, 1 May 1813, 4 dollars, signed by James Green, Director of the Army Bills Office. Low-denomination notes, such as this $4 note, were payable on demand in specie. ----------------------------------------------------13. Billet de l’armée de 4 dollars signé par James Green, directeur du Bureau des Billets de l’Armée et daté du 1er mai 1813. Les petites coupures, comme ce billet de 4 dollars, étaient remboursables en espèces sur demande. 284 – September 2012 suite de la page 283 © Musée de la monnaie de la Banque du Canada (CMN : 1997.25.1) en sont tenus responsables et leur réputation est entachée (Steppler, 1974, p. 10, 43, 216). Celle du département au Canada est mise à rude épreuve pendant la guerre de 1812. Habituellement, les demandes d’offres pour l’approvisionnement sont annoncées par voie d’avis public dans les journaux locaux, et toute personne intéressée à céder ses surplus peut les vendre directement au département. Les mandats sont attribués en février ou en mars en vue d’une livraison en août. Les autorités découvrent avec consternation la réticence des habitants à contribuer au ravitaillement des troupes et soupçonnent même bon nombre d’entre eux de prendre parti pour les Américains et de refuser leur aide à l’armée britannique. Il appert toutefois que cette réticence est liée à l’argent plutôt qu’à la politique et est attribuable davantage à l’avidité de certains qu’à une quelconque affinité avec le républicanisme. L’opinion que se font les gens de la guerre dépend essentiellement de l’effet de celle-ci sur leur situation financière. Des problèmes de paiement et les pratiques douteuses de certains escrocs opportunistes rebutent les fournisseurs éventuels. Par exemple, des fermiers sans malice ni méfiance cèdent au prix coûtant leurs excédents à des intermédiaires, lesquels en tirent un profit substantiel en les revendant aux militaires (Steppler, 1974, p. 41-42 et Sheppard, 1994, p. 116). L’armée s’attend à ce que les soldats achètent de la nourriture pour compléter leurs rations, mais l’offre de denrées est très restreinte au Haut-Canada (Steppler, 1974, p. 52). Dans ces circonstances, la loi martiale est déclarée dans tout le HautCanada le 12 avril 1814 pour forcer les citoyens à approvisionner les militaires. Tous les biens excédentaires dans la province sont confisqués. Ces mesures n’ont pas pour effet de susciter la confiance envers l’armée. Le manque de ressources canadiennes entraîne une demande soutenue de provisions américaines. En temps de paix, l’Intendance pouvait s’approvisionner auprès de fermiers américains, mais, en temps de guerre, elle n’a officiellement plus accès à eux. Il semble toutefois, d’après de nombreux comptes rendus, qu’un commerce actif se déroule entre Américains et Canadiens pendant le conflit. Dans les Maritimes, où les effets de la guerre ne se font pas sentir, le commerce avec les États de la Nouvelle-Angleterre se poursuit. Les ports de Halifax, de Saint-Jean et de St. Andrews sont ouverts aux échanges avec les États-Unis, et la Nouvelle-Écosse ainsi que le Nouveau-Brunswick aident les autres provinces en leur offrant de l’argent, des marchandises et des hommes. Les habitants de la NouvelleAngleterre, opposés à la guerre, enfreignent ouvertement les embargos commerciaux et continuent à ravitailler l’armée britannique en marchandises, en bétail et en provisions diverses. Au mois d’octobre 1813, l’Assemblée législative du Vermont abroge une loi imposant des pénalités à ceux qui font commerce avec le Canada. Plus à l’ouest, dès que les glaces envahissent le Saint-Laurent, les agriculteurs américains s’y aventurent en traîneau pour aller profiter des prix élevés offerts par l’Intendance. Tout ce qui ne peut être acheté des Américains provient d’Angleterre : fruits et légumes, viande, matériel, attirail de campement, uniformes, armes et munitions. Or, même les approvisionnements anglais se révèlent insuffisants (Steppler, 1974, p. 77 et 90; Hitsman, 19621963, p. 171). Vu la demande croissante de marchandises, il n’est guère étonnant que les prix bondissent, en réaction au mercantilisme, à la demande de l’État et à la pénurie relative de biens. Le prix du baril de farine, qui atteignait 6 dollars en 1811, se hisse à 14 dollars en 1813. L’inflation et la demande accrue engendrent une hausse exponentielle des dépenses militaires. En janvier 1812, ces dépenses annuelles pour les Canadas se chiffrent à 400 000 £ (1,6 million $). En 1814, l’Intendance comptabilise des transactions totalisant plus suite à la page 287 14. Billet de l’armée de 25 dollars daté du 17 avril 1813 et signé par Louis Montizambert, caissier, et James Green, directeur du Bureau des Billets de l’Armée. Les grosses coupures étaient remboursables en lettres de change tirées sur Londres et produisaient un intérêt de 6 %. Aucune coupure de 50, 100 ou 400 dollars n’a été retrouvée à ce jour. ----------------------------------------------------14. Army Bill Office, 17 April 1813, 25 dollars, signed by Louis Montizambert, Cashier, and James Green, Director of the Army Bills Office. High-denomination notes were payable in bills of exchange drawn on London and bore interest at 6 per cent. No examples of 50-, 100-, and 400-dollar notes have so far been discovered. Septembre 2012 – 285 continued from page 284 286 – September 2012 © Financial Post, May 17, 1958. meet the demands of daily life. Further evidence that the articles claim that army bills appeared in circulation as early provinces were short on specie was underlined by the fact as July 1812.5 This is plausible, although it predates the Army that the new issue of army bills were all redeemable in bills Bill Act and does not account for the time required to have of exchange drawn on London only. A further increase to the notes printed. Notices in period newspapers indicate that £2 million was rejected by the Legislative Council as army bills were in circulation in August 1812 (Kingston unnecessary. It is debatable whether such action was Gazette, October 31, 1812). Unfortunately, there are no justified. In Upper Canada, which bore the brunt of the war, local known examples of the notes to confirm this. Surviving 25dollar notes are dated 1813, and the known 4-dollar notes currency problems were still widely felt due to the absence have an engraved date of May 1813.6 This information tends of specie and the scarcity of army bills. Attempts to introduce to support the claim made in the Charlton Standard legislation similar to the Army Bill Act failed. Isaac Brock, Catalogue of Canadian Government Paper Money that the Governor of Upper Canada and Commander of the Forces first issue of army bills was dated 1813 (Graham 2012, 4). in that province, proposed that the government put into The lag of several months between enactment and note issue circulation its own paper money to fund the war, but the would be unusual, however, given that the law was fast- suggestion was ignored. 8 Instead, the Upper Canada tracked through the Legislature and the need for funds to Legislature opted to pass a law that recognized Lower pay for supplies was immediate. Ruth McQuade further Canada’s Army Bill Act and authorized the circulation of indicates that notes were signed at first by the Governor army bills in Upper Canada. The act was ratified on March himself and that later on they were signed by the Director 14, 1814 and renewed on April 1, 1816. The law did little to address the liquidity problems of the Army Bill Office, James in Upper Canada. Even army Green, and the cashier, Louis 7 bills were not in sufficient Montizambert. This could supply to meet the needs of perhaps be another clue that the Commissariat. The there had been an earlier issue Deputy-General Commissary of army bills since, among all of Upper Canada, Edward the known army bills, none Couche, tried to arrange for bear Governor Prévost’s the establishment of a paper signature. Finally, and most currency that would be telling, changes to the original backed by “some of the most act would further solidify the respectable gentlemen in the argument that notes were province” (Steppler 1974, issued in 1812. Amendments to 101). Once again, the the Army Bill Act (LC, Geo III, Legislature refused to take 53, ch.3) dated February 15, 15. Illustration of a $4 army bill dated June 1812, issued at York, Upper 1813 state that army bills Canada and signed by Isaac Brock. This illustration appeared in the 17 May such an innovative step. issued in excess of the 1958 issue of the Financial Post in an article titled “Your Money Century However, the Commissariat £250,000 allotted in the first Old,” written by Lyman B. Jackes. No acknowledgment is made citing the was authorized to issue its source. The note’s existence is unconfirmed. act would be honoured under ----------------------------------------------------------------------------------------------- own notes to supplement the t h e t e r m s o f t h e a c t , 15. Reproduction d’un billet de l’armée de 4 dollars portant la signature province’s war chest. These d’Isaac Brock, émis à York (Haut-Canada) et daté de juin 1812. Cette notes likely took the form of suggesting that the £250,000 illustration accompagnait un article de Lyman B. Jackes intitulé « Your bills of exchange drawn on maximum specified in the Money Century Old », paru dans l’édition du 17 mai 1958 du Financial Post. Aucune source n’est citée et rien ne permet de confirmer l’existence London. original act was exceeded du billet. Although they served as a before the amendments were circulating medium of made. While the 1813 act made no mention of expanding the issue of the larger exchange during the war, army bills posed some interest-bearing notes, it did authorize an increase in the inconveniences for both issuers and bearers. There never maximum amount of army bills in circulation, up to appeared to be enough funds to pay for goods. People tended £500,000. New notes were to be printed in smaller to accumulate army bills to exchange for goods because denominations of $1, $2, $8, $10, $12, $16, and $20, made merchandise was preferable to paper. The issue of army bills payable on demand in specie, but not bearing interest. led to inflation, and goods paid for with notes tended to be Further amendments to the Army Bill Act in 1814 increased more expensive than goods paid in specie. Quetton Stthe total issue to £1.5 million, with the majority of the notes George, for example, a French merchant based in York, continued on page 286 printed in small denominations of $1, $2, $3, $5, and $10 to © Musée de la monnaie de la Banque du Canada (NCC: 1974.235.252) suite de la page 285 législatif le 31 juillet et reçoit la sanction royale le de 2,3 millions £ (9,2 millions $) en dépenses extraordinaires 1er août 1812. Le Bureau des billets de l’armée doit ouvrir à pour l’armée : fournitures, provisions, soldes, pertes et intérêt Québec et des billets d’une valeur de 250 000 £ (1 million $) versé sur les billets de l’armée. Cette somme représente six seront émis en coupures de 4, 25, 50, 100 et 400 dollars. fois le budget annuel normal, Bas et Haut-Canada confondus. Leur impression est confiée à John Neilson, de Québec4. Les coûts de la construction de forts et de navires dans la Les billets ont cours légal et peuvent servir au paiement des région des Grands Lacs s’élèvent à 1,3 million £ sommes dues aux administrations publiques. Pour que leur (5,2 millions $). À lui seul, le St. Lawrence, sorti du chantier circulation soit assurée et que le public leur accorde sa naval de Kingston coûte 300 000 £ (1,2 million $). La confiance, les plus grosses coupures seront assorties d’un garnison de York (Toronto) verse 54 000 £ (216 000 $) à intérêt quotidien de 4 pence par tranche de 100 livres des marchands, à des fournisseurs et à des ouvriers en (400 dollars), soit 6 % par année, et seront remboursables janvier 1815. À Kingston, où quelque 5000 soldats et marins en espèces ou sous forme de lettres de change tirées sur sont postés au plus fort de la guerre, les dépenses militaires Londres, à la discrétion du gouverneur. Si on ne précise pas atteignent 1000 £ (4000 $) par jour (Steppler, 1974, p. 98- au départ quelle proportion de l’émission sera constituée de 99 et Sheppard, 1994, p. 184). Les coffres de l’armée étant billets ne portant pas intérêt, la valeur de celle-ci sera fixée dégarnis, comment l’Intendance est-elle censée couvrir plus tard à 50 000 £. En 1814, on autorise l’émission de billets producteurs d’intérêt pour une valeur allant jusqu’à toutes ces dépenses? 500 000 £ (Stevenson, 1892). La date réelle de la Les billets de première émission de l’armée et les billets de l’armée est autres modes de nébuleuse, puisque les paiement sources d’information Dès le départ, on sait divergent sur ce point. que les Canadas ne sont Selon les premiers pas assez riches pour articles publiés sur payer les dépenses de le sujet, elle guerre. Ces dépenses remonterait aussi loin sont habituellement q u e j u i l l e t 1 8 1 2 5. financées par la vente L’hypothèse paraît de lettres de change plausible, quoique tirées sur le Trésor cette première britannique. Pas cette émission aurait devancé fois-ci cependant : à la promulgation de cause de la pénurie l’Acte pour faciliter de monnaie, le la circulation des 16 . 16. Billet de l’armée de 10 dollars portant la date __ janvier 1815 et signé par Louis papier commercial est Montizambert, caissier. Cette émission postérieure à la fin de la guerre devait servir au Billets de l’Armée, fortement dévalué. La paiement de tout solde dû. Une particularité intéressante de ce billet est qu’il reprend le sans compter le délai style des billets émis précédemment. Le fait qu’il soit indiqué que le billet est solution consiste à d’impression des change, même s’il s’agit d’une petite coupure, met en lumière émettre des billets remboursable en lettresladerareté du numéraire à la fin de la guerre. billets. Des avis dans ayant cours légal, que -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------les journaux de l’on peut utiliser pour 16. Army Bill Office, __ January 1815, 10 dollars, signed by Louis Montizambert. This note dated after the end of the war and was issued to pay for any outstanding balances due. l’époque indiquent payer ses dettes envers isWhat is intriguing about this note is that it utilizes the older style. As this note indicates, by que des billets de l’État. the end of the war even the low-denomination notes were payable in bills of exchange, l’armée circulaient underlining the scarcity of specie to redeem the notes. Le 16 juillet 1812, déjà en août 1812 la Chambre d’assemblée (Kingston Gazette, 31 octobre 1812). Malheureusement, il du Bas-Canada se réunit pour lire un message du gouverneur n’existe aucun spécimen connu qui permettrait de le de la province. Sir George Prévost fait part de la précarité confirmer. Les billets de 25 dollars qui subsistent sont datés des finances publiques et recommande l’émission de billets de 1813 et les billets de 4 dollars connus portent la date de de l’armée pour corriger la situation. Il prie aussi la Chambre mai 18136. Ces renseignements semblent appuyer la date de proposer un projet de loi destiné [traduction] « à faciliter avancée dans le Charlton Standard Catalogue of Canadian la circulation des billets de l’armée au Bas-Canada ». L’Acte Government Paper Money, qui situe la première émission pour faciliter la circulation des Billets de l’Armée (S.B.C., suite à la page 289 52 Geo. III), rédigé le 22 juillet, est adopté par le Conseil Septembre 2012 – 287 © Bank of Canada Currency Museum (NCC: 1965.219.132) 17. Bill of exchange dated November 8, 1815 in the amount of £148, payable to John Neilson, the printer of the army bills, from William Henry Robinson, Commissary-General. ----------------------------------------------------17. Lettre de change au montant de 148 livres datée du 8 novembre 1815 et payable à John Neilson, imprimeur des billets de l’armée. L’émetteur est William Henry Robinson, commissaire général. continued from page 286 offered discounts on goods paid in specie, which undermined the value of army bills. The large-denomination notes were available, yet inconvenient to settle small transactions, leading some merchants to issue their own notes to make change. In 1812, merchants and shopkeepers from the Niagara District formed the Niagara and Queenston Association, which issued several thousand pounds worth of notes guaranteed by themselves and by the government. The Association depended on the pooled financial resources of various mercantile firms for its existence. Brock used these notes to supply and outfit the flank companies in the Niagara and Home districts. In late 1812, the Kingston Gazette ran ads noting that Kingston merchants were accepting Niagara Association bills for smaller transactions (Sheppard 1994, 137). In the spring of 1813, Kingston merchants petitioned the Upper Canada Legislature to form its own financial group, the Kingston Association, whose mission was to stop the circulation of dubious private notes. This was a direct attack on the reputations of two prominent Kingston merchants, Thomas Markland and Benjamin Whitney, who had thousands of dollars of their own notes in circulation. Markland and Whitney were invited to join the Kingston Association on condition that they redeem their notes, but the two merchants refused, fearing that they could not redeem the notes all at once without becoming insolvent. The Association was to issue notes against a reserve of specie and army bills deposited with a treasurer, and profits from the note issue were to go to the Loyal and Patriotic Society of Upper Canada, a charitable organization intended to assist those who had suffered losses during the war. The fate of the Kingston Association is unknown, but it had ordered the printing of £1000 worth of 1-dollar notes. Later, another £1000 in notes in denominations of $3, $2, $1, and $½ were ordered. By July 1814, with a sufficient supply of army bills in circulation, the Kingston Association began calling in and redeeming its notes. A similar association was formed in York on the same premise as the Kingston Association. It 288 – issued £300 in 1-dollar notes (Bergeron 2007, 72–74; Sheppard 1994, 142). To date, no notes of the Niagara and Queenston, the Kingston, or the York Associations have ever been discovered. That some merchant notes have survived over the years is a testament to the importance of private scrip during the war. Two notes, 5- (Fig. 18) and 10-dollar (Fig. 19) denominations, which are part of the National Currency Collection of the Bank of Canada, are the only known examples from the issuer Clark and Street of Bridgewater, Upper Canada. The firm was owned by Thomas Clark, a Scottish entrepreneur in Niagara Falls, and Samuel Street, an American who settled in nearby Chippawa. Together, they operated an immense and profitable flour-milling business. Clark and Street notes were redeemable in army bills or in bills of exchange drawn on Montréal. Ezekiel Benson, a York merchant, also issued scrip, of which only a partial sheet of remainders has survived. The sheet of nine notes (one note has been cut from the sheet) contained denominations of 1, 2, 3, 4, 5, and 6 shillings. Benson’s notes were also payable in army bills. Another example of merchant scrip originates from Prescott and is believed to have been issued by William Gilkison, a prominent businessman involved in the forwarding business, since Prescott was an important transfer point for merchandise. It would appear that at the time the note was issued, Prescott was a military depot and the note was likely used in lieu of army bills (Fitzpatrick 1987; Graham 2007, 67, 74, 80). A number of merchants must have issued notes during the war, continued on page 290 September 2012 © Musée de la monnaie de la Banque du Canada (NCC: 1964.88.127) 18. Bon de marchand de 5 dollars de Clark and Street, de Bridgewater (HautCanada); il est daté du 1er mars 1814 et remboursable en billets de l’armée. Il est le seul spécimen connu. ----------------------------------------------------18. Merchant scrip for 5 dollars from Clark & Street of Bridgewater, Upper Canada, dated March 1, 1814 and payable in army bills. It is the only known example. suite de la page 287 de billets de l’armée en 1813 (Graham, 2012, p. 4). Par contre, l’écart de plusieurs mois entre la promulgation de l’Acte et l’émission des billets aurait de quoi étonner, puisque l’adoption de la loi est accélérée par l’Assemblée législative et que le besoin de fonds pour payer les fournitures est immédiat. Ruth McQuade indique en outre que les billets sont d’abord signés par le gouverneur lui-même, puis par le directeur du Bureau des billets de l’armée, James Green, et par le caissier, Louis Montizambert7. Peut-être est-ce là un autre indice d’une émission antérieure de billets de l’armée, car, de tous les billets connus, aucun ne porte la signature du gouverneur Prévost. Enfin, plus révélateur encore : des modifications apportées à la loi originale donnent davantage de poids à l’argument voulant que les billets aient été émis dès 1812. Selon celles-ci (S.B.C., 53 Geo. III, c.3), datées du 15 février 1813, les billets émis en sus des 250 000 £ prévues au départ seraient honorés en vertu de la loi. Il y a donc lieu de croire que le plafond précisé dans la loi originale était dépassé avant que cette dernière ne soit modifiée. Bien que la loi de 1813 ne mentionne nullement une émission supplémentaire de plus gros billets portant intérêt, elle porte à 500 000 £ la valeur maximale des billets de l’armée en circulation. De nouveaux billets doivent être imprimés en plus petites coupures (1, 2, 8, 10, 12, 16 et 20 dollars) remboursables sur demande en espèces, mais sans intérêt. En vertu d’autres modifications apportées à l’Acte en 1814, l’émission totale passe à 1,5 million £, la majorité des billets étant imprimés en petites coupures (1, 2, 3, 5 et 10 dollars) pour répondre aux exigences de la vie quotidienne. Le fait que les billets de cette nouvelle émission ne sont remboursables qu’en lettres de change tirées sur Londres est une autre preuve que les provinces sont à court de liquidités. Une demande visant à porter à 2 millions £ la valeur des billets émis est rejetée par le Conseil législatif, qui ne juge pas nécessaire cette augmentation. Toutefois, on peut se demander si cette décision était justifiée. Au Haut-Canada, principal théâtre des combats, les problèmes de monnaie demeurent répandus à cause de la Septembre 2012 pénurie de monnaie et de la rareté des billets de l’armée. Les tentatives en vue de faire passer une loi comparable à l’Acte pour faciliter la circulation des Billets de l’Armée échouent. Isaac Brock, gouverneur du Haut-Canada et commandant des forces de la province, propose que le gouvernement mette en circulation son propre papier-monnaie pour financer la guerre, mais sa suggestion ne trouve pas preneur 8 . L’Assemblée législative du Haut-Canada choisit plutôt d’adopter une loi reconnaissant l’Acte du Bas-Canada et autorisant la circulation de billets de l’armée sur son territoire. Cette loi est ratifiée le 14 mars 1814 et renouvelée le 1er avril 1816. Malheureusement, elle ne contribue pas véritablement à régler les problèmes de liquidité au HautCanada. Même les billets de l’armée ne suffisent pas à répondre aux besoins du département de l’Intendance. Le sous-commissaire général du Haut-Canada, Edward Couche, tente d’organiser l’instauration d’une monnaie de papier qui serait garantie par [traduction] « certains des gentilshommes les plus respectables de la province » (Steppler, 1974, p. 101). Encore une fois, l’Assemblée législative refuse de se montrer si novatrice. L’Intendance est cependant autorisée à émettre ses propres billets pour garnir les coffres que la province réserve à la guerre, billets qui prennent probablement la forme de lettres de change tirées sur Londres. Bien qu’ils aient été mis en circulation en vue de servir de moyen d’échange pendant la guerre, les billets de l’armée présentent des inconvénients aussi bien pour les émetteurs que pour les détenteurs. Il semble ne jamais y avoir assez de fonds pour régler la note. Les gens sont portés à accumuler des billets de l’armée afin de se procurer des marchandises, préférant ces dernières à la monnaie de papier. L’émission de billets de l’armée est cause d’inflation, et les biens payés à l’aide de billets ont tendance à coûter plus cher que ceux payés en espèces. Par exemple, Quetton Saint-George, un marchand français établi à York, offre au rabais les marchandises réglées en monnaie, minant ainsi la valeur des billets de l’armée. Il en existe de grosses coupures, mais elles sont peu pratiques pour régler les menus achats, si bien que certains marchands décident d’émettre leurs propres billets afin de rendre la monnaie. En 1812, marchands et suite à la page 291 – 289 continued from page 288 continued on page 292 © Bank of Canada Currency Museum (NCC: 1964.88.150) but none have survived to indicate the extent of their use as an alternative to army bills. In Lower Canada, recourse to private scrip seems to have been less frequent. The only recorded example of scrip issued in that province during the war came from l’Île-aux-Noix, a small island located in the Richelieu River just north of the Canada-U.S. border. A 1-dollar note was issued by Valentine Griffith, Lieutenant and Quartermaster, 1st Battalion, Royal Marines, “for the Convenience of Change,” as stated on the note, and was redeemable in army bills (Fig. 22). During the war, a naval shipyard operated on the island, and this note was likely used there (Graham 2007, 137). The note is currently in a private collection. In addition to the circulation of army bills and private merchant scrip, another important source of funds for the Canadas during the war was the United States. It is ironic that while the borders were officially closed to trade, it has been demonstrated that Americans continued to supply goods to Canadians from the Maritimes and along the St. Lawrence as far west as Kingston. American bank notes became more abundant and were in common use in the colony during the war. Since there was no law regulating the circulation of American currency in the Canadas, British North America became a safe haven for American counterfeiters (Shortt/CBA 1987, 56). Certain Americans played an important role in financing the defence of Canada, while at the same time refusing to help their own government. In July 1814, Commissary-General William Henry Robinson raised £140,000 in specie from the United States to pay for goods (Steppler 1974, 106–107). Thus, money from one American was used to pay another American to keep the British in the war. The Americans also faced similar problems in financing the war. With a shortage of adequate specie and funds to support the war effort, the United States authorized the issue of Treasury notes, which had the same characteristics as army bills. The architect of the U.S. Treasury notes was Secretary Treasurer Albert Gallatin, whose mission for many years prior to the war had been to reduce the national debt. He refused to issue any debt, favouring instead tax and tariff hikes to increase revenues. Faced with the rising cost of waging war and embargoes curtailing the import of goods and merchandise against which tariffs could be collected, Gallatin proposed the issue of Treasury notes (Kagin 1984, 70–72). The first law to issue Treasury notes was passed on June 17, 1812. It authorized the President to issue up to $5 million in denominations of $100 or more (only 100and 1000-dollar notes were printed), which were redeemable one year after issue at 5.4%. The notes were accepted as payment for taxes, duties, and government debts, and were redeemable either in specie or in government bills. The Treasury notes were successful because they were fully subscribed and accepted by the banks and merchants. Only by the fourth issue, in December 1814, were lowdenominations of $3, $5, and $10 put into circulation. Between 1812 and 1815, five different issues of Treasury notes, amounting to $36 million, were put into circulation. In New England, where sympathy for the war was nonexistent, there was no desire to lend money to the government, and Treasury notes were accepted at a discount, given that the eastern states, unlike the rest of the country, had not suspended specie payments. Brokers in Boston and New York tried to discredit Treasury notes and were actually pleased to learn that Canadians were accepting U.S. Treasury notes at par, since they could sell their discounted Treasury notes to Canada for a profit (Kagin 1984, 83). The final issue of Treasury notes took place after the peace treaty with England was signed. It was authorized not as a war measure, but as a means to pay off the country’s war debts and to maintain economic momentum. A law to redeem all Treasury notes issued during the War of 1812 was passed on March 3, 1817 and remained in effect for 20 years. The Treasury notes had increased the country’s money supply, supported economic progress and propped up the note issue of the banks. Their status as legal tender prevented their depreciation, and the notes were redeemed 19. Merchant scrip for 10 dollars from Clark & Street of Bridgewater, Upper Canada, dated March 1, 1814 and payable in army bills. It is the only known example. ----------------------------------------19. Bon de marchand de 10 dollars de Clark and Street, de Bridgewater (Haut-Canada); il est daté du 1er mars 1814 et remboursables en billets de l’armée. Il est le seul spécimen connu. 290 – September 2012 suite de la page 289 © Musée de la monnaie de la Banque du Canada (NCC: 1964.88.283) commerçants du district de Niagara fondent la Niagara and Queenston Association, laquelle émet des billets dont la valeur totale s’élève à des milliers de livres. Les billets sont garantis par cette association et le gouvernement. L’association doit son existence aux ressources financières mises en commun par diverses maisons de commerce. Le gouverneur Brock se sert de ces billets pour approvisionner et équiper les compagnies de flanc des districts de Niagara et de Home. À la fin de 1812, la Kingston Gazette publie des annonces pour faire savoir que les marchands de Kingston acceptent les billets de la Niagara Association pour le règlement des menus achats (Sheppard, 1994, p. 137). Au printemps de 1813, les marchands de Kingston adressent une pétition à l’Assemblée législative du HautCanada afin d’être autorisés à former leur propre groupe financier, la Kingston Association, dont la mission consiste à mettre fin à la circulation de billets privés suspects. Cette démarche constitue une atteinte directe à la réputation de deux marchands éminents de Kingston, Thomas Markland et Benjamin Whitney, qui avaient émis des billets totalisant des milliers de dollars. Les deux hommes sont invités à se joindre à la Kingston Association à condition de racheter leurs billets, mais ils refusent, craignant l’insolvabilité s’ils tentent de les racheter tous simultanément. L’Association devait émettre des billets garantis par une réserve de monnaie et de billets de l’armée confiée à un trésorier, et les profits tirés de l’émission devaient aller à la Société loyaliste et patriotique du Haut-Canada, œuvre de bienfaisance destinée à aider ceux qui ont subi des pertes pendant la guerre. On ignore ce qu’il est advenu de la Kingston Association, mais on sait qu’elle avait commandé l’impression de billets de 1 dollar pour une valeur globale de 1000 £. Par la suite, une seconde impression de valeur équivalente a été commandée, les coupures étant cette fois de ½, 1, 2 et 3 dollars. En juillet 1814, la quantité de billets de l’armée en circulation étant suffisante, la Kingston Association commence à convertir les siens. Une association semblable est mise sur pied à York, avec une mission identique. Elle émet pour 300 £ de billets de 1 dollar (Bergeron, 2007, p. 72 à 74 et Sheppard, 1994, p. 142). À ce jour, aucun billet de la Niagara and Queenston ou des associations de Kingston et de York n’ont été retrouvés. Le fait que certains billets de marchand sont parvenus jusqu’à nous illustre l’importance des bons privés pendant la guerre. Deux spécimens, de 5 (fig. 18) et de 10 dollars (fig. 19), faisant partie de la Collection nationale de monnaies de la Banque du Canada, constituent les seuls exemples de billets émis par Clark and Street de Bridgewater, au HautCanada. La société appartient à Thomas Clark, entrepreneur écossais de Niagara Falls, et à l’Américain Samuel Street, installé près de Chippawa. Ensemble, ils exploitent une gigantesque meunerie fort rentable. Les billets de Clark and Street sont remboursables en billets de l’armée ou en lettres de change tirées sur Montréal. Ezekiel Benson, marchand de York, émet aussi des bons, dont une feuille incomplète de billets non émis a été retrouvée. La feuille de neuf billets (l’un d’eux en a été détaché) comporte des coupures de 1, 2, 3, 4, 5 et 6 shillings. Comme ceux de Clark and Street, les billets de Benson sont échangeables contre des billets de l’armée. Un autre exemple de bon de marchand vient de Prescott; on attribue son émission à William Gilkison, homme d’affaires renommé du secteur de l’expédition, Prescott étant une plaque tournante pour les marchandises. Il semble que, à l’époque où le billet est émis, Prescott est un dépôt militaire et que le billet est utilisé en lieu et place de billets de l’armée (Fitzpatrick, 1987; Graham, 2007, p. 67, 74, 80). Un certain nombre de marchands ont dû émettre des billets pendant la guerre, mais, ces billets ayant tous disparu, on ignore dans quelle mesure ils ont servi à remplacer ceux de l’armée. Au Bas-Canada, le recours aux bons privés semble moins populaire. Le seul spécimen émis dans cette province durant la guerre provient de l’île aux Noix, petite île au milieu de la rivière Richelieu située tout juste au nord de la frontière canadoaméricaine. Ce bon de 1 dollar émis suite à la page 293 20. Bon de marchand de 3 pence émis par William Gilkison, de Prescott (Haut-Canada), daté de 1814. ---------------------------------------------------------20. Merchant scrip for 3 pence from William Gilkison of Prescott, Upper Canada, with the engraved date 1814. Septembre 2012 – 291 21. Partial sheet of merchant scrip from Ezekiel Benson of York. The denominations range from 1 to 6 shillings payable in army bills. ---------------------------------------21. Feuille incomplète de bons de marchand d’Ezekiel Benson, de York. La feuille comporte des coupures de 1 à 6 shillings remboursables en billets de l’armée. continued from page 290 © Bank of Canada Currency Museum (NCC: 1983.6.1) at face value plus interest. Like any other form of money that is created for circulation, army bills were counterfeited. Some counterfeits were local fabrications, and notices in newspapers warned of their circulation. It was purported that U.S. Major General Wilkinson’s army introduced forged army bills into circulation in Canada (Steppler 1974, 104). The printer of the genuine notes, John Neilson, was called on by James Green, the Director of the Army Bill Office, to produce a report on the methods of detecting counterfeits. With the number of counterfeit notes increasing, Green reported that as of December 1, 1814, low-denomination notes of $10 and under, whose value amounted to £475,131, would not be reissued on account of the number of forgeries discovered (Public Archives of Canada 1897, xxviii-xxix). Army bill redemption and the aftermath of war The Treaty of Ghent, which ended the war between England and the United States and returned the borders between Canada and the United States to their original configuration, was signed on December 24, 1814 (ratified in February 1815). At the time, there were about £1.32 million worth of army bills in circulation. While a total of £3.44 million in army bills had been issued during the war, the estimated cost of the war, according to expenditures of the Commissariat, amounted to £5.92 million. The last army bills were issued in February 1815 to cover any outstanding balances. General redemption of the notes began the following month, and, by February 1816, the outstanding amount of army bills was just over £330,000. By January 1817, this number was reduced to about £65,000 (Provincial legislature of Lower Canada 1917, Appendix B; PLLC 1818, Appendix D). Most of the £1.25 million was redeemed with bills of exchange on the British Treasury. In April 1816 after the Act authorizing the circulation of army bills in the province expired, the Commissariat in Upper Canada refused to exchange army bills. Because of complaints from holders in Upper Canada, the Treasury required the Commissariat to make every effort to accept the notes. On May 1, 1818, a proclamation ordered the redemption of all army bills by October 31 at which time the Army Bill Office would be closed. Time extensions were required, and the Army Bill Office was finally closed permanently on December 24, 1820. At that time, the value of outstanding army bills was £819 ($3276). The issue of army bills was considered a success. They represented a convenient medium of exchange at a time when continued on page 294 292 – September 2012 Collection privée, reproduction autorisée suite de la page 291 compte, permet aux Britanniques de rester en guerre. Les États-Unis sont aux prises avec des problèmes de par Valentine Griffith (lieutenant et quartier-maître, 1er Bataillon, Régiment royal des Fusiliers marins) et portant financement comparables. Étant donné la pénurie de l’inscription « for the Convenience of Change » (en guide monnaie et de fonds adéquats pour appuyer l’effort de guerre, de numéraire) est remboursable en billets de l’armée (fig. le pays autorise l’émission d’obligations du Trésor présentant 22). Un chantier naval est en activité sur l’île durant la guerre les mêmes caractéristiques que les billets de l’armée. Le et le billet a probablement servi de moyen d’échange à cet créateur de ces obligations est le secrétaire au Trésor endroit (Graham, 2007, p. 137). Ce spécimen appartient à Albert Gallatin, dont la mission a consisté pendant des années, avant la guerre, à réduire la dette nationale. Pour un collectionneur privé. Outre la mise en circulation de billets de l’armée et de accroître les recettes de l’État, il refuse d’émettre des titres bons de marchands, les États-Unis constituent une de créance, sa préférence allant aux hausses d’impôt et de importante source de fonds pour les Canadas pendant la tarifs douaniers. Toutefois, comme les coûts liés à la guerre augmentent et que guerre. Ironiquement, l’importation de biens alors que les échanges et de marchandises commerciaux avec permettant de toucher c e p a y s s o n t des tarifs douaniers formellement interdits est frappée d’embargos, durant le conflit, il a été Gallatin propose démontré que les l’émission d’obligations Américains continuent d u Tr é s o r ( K a g i n , de fournir des 1984, p. 70-72). marchandises aux La première loi à Canadiens établis dans cet égard est adoptée les Maritimes et le le 17 juin 1812. Elle long du Saint-Laurent, autorise le président jusqu’à Kingston. à émettre jusqu’à Les billets de banque 5 millions $ américains deviennent d’obligations en plus abondants et leur coupures d’au moins usage est répandu dans 100 dollars (seules des la colonie tant que coupures de 100 et de persistent les hostilités. 1000 dollars sont Comme aucune loi n’en i m p r i m é e s ) , régit la circulation aux remboursables un an Canadas, l’Amérique du après leur émission, au Nord britannique devient taux de 5,4 %. un refuge pour les Les obligations sont faussaires américains acceptées en paiement (Shortt, 1987, p. 56). des impôts, des droits Soulignons le rôle et des titres de créance déterminant qu’ont joué é m a n a n t d u certains Américains dans 22. Bon de marchand de 1 dollar daté du 7 mars 1814 et émis par Valentine Griffith, gouvernement, et elles le financement de la lieutenant et quartier-maître du 1er bataillon du Régiment royal des Fusiliers marins, posté à l’île aux Noix. Ce bon, qui porte l’inscription « for the Convenience of sont remboursables en défense du Canada, alors Change », est remboursable en billets de l’armée. qu’ils refusaient par ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------- espèces ou en titres 22. Merchant scrip for 1 dollar from Valentine Griffith, Lieutenant and d’État. Les obligations ailleurs d’aider leur Quartermaster, 1st Battalion, Royal Marines of l’île-aux-Noix, dated March 7, du Trésor sont propre gouvernement. 1814, “for the Convenience of Change,” redeemable in army bills. populaires; entièrement En juillet 1814, le souscrites, elles sont commissaire-général de l’intendance William Henry Robinson recueille 140 000 £ acceptées par les banques comme par les marchands. Il faut en espèces auprès d’Américains afin d’acheter des attendre la quatrième émission, en décembre 1814, pour voir marchandises (Steppler, 1974, p. 106 et 107). Ainsi, l’argent des petites coupures de 3, 5 et 10 dollars. Entre 1812 et 1815, suite à la page 295 d’un Américain sert à en payer un autre et, au bout du Septembre 2012 – 293 continued from page 292 access to specie was inconsistent. They were widely accepted without suspicion, and the bills circulated freely. Certainly they had served their purpose. After the war, the notes were quickly withdrawn—perhaps due to fears of counterfeiting or inflation—without any consideration for a replacement circulating medium of exchange. Their quick redemption once again put a strain on the money situation in the provinces. Because they paid interest and were fully redeemable, it was believed that army bills had restored the public’s confidence in the use of paper money. Some, like George Sheppard, in his book Plunders, Profit and Paroles: A Social History of the War of 1812 in Upper Canada, argue that army bills did not overcome the stigma of paper money and become the foundation of banking in Canada. Rather, it was the lack of circulating currency, especially exacerbated by the redemption of army bills, and the threat of economic recession as a result of departing troops that thrust banking into the spotlight (Sheppard 1994, 6). It is debated whether Canada enjoyed economic prosperity during the War of 1812. Men of considerable power and influence in the province, like John Strachan, Alexander Wood, William Allan, and Quetton St-George, profited greatly from the war. In effect, economic prosperity was localized to a few merchants in Kingston and York. For the most part, many suffered considerable losses during and after the war. Small merchants in the West suffered financial ruin following the war because reduced military spending deflated prices on goods, which the merchants had overstocked. As the only instance in Canada’s history where the theatre of battle was located within its own borders, it is understandable that citizens would have been directly affected, and would have experienced the devastation of war. Those who suffered losses turned to the government for compensation. By 1815, there were 2884 claims of war losses in Upper Canada, with an estimated value of £390,152. This is in contrast to the province’s average annual revenue between 1808 and 1811, which was £8000. Damages appear to have been inflicted by both sides. American soldiers burned and pillaged farms and homesteads to break the will of the locals, while British soldiers did the same for sustenance, personal gain, and to prevent the properties from falling into the hands of the enemy. In 1817, a commission was formed to investigate war losses. A total of 2055 claims, amounting to over £400,000 in value, were reviewed. Only 60% of the amount estimated was certified by the commission and claimants did not receive compensation until the middle of the 1820s. The Loyal and Patriotic Society, which was formed to assist those who suffered losses because of the war, failed to pay out claims. By 1815, only 47 individuals, most of them from the Home District, were assisted through a total wartime expenditure of £945. The Niagara District, one of the worst hit, with an estimated total of £182,000 in claims, received £100 of the £945. There were expectations that citizens affected by the war would be compensated for their losses, but the feeling was downplayed by the general attitude that there was economic prosperity ahead, which would alleviate some of the losses.9 While the peace treaty re-established the status quo in both countries, from an economic standpoint, the Americans fared much better than the Canadians. In the United States, the economy prospered after the war because of immigration, increased spending on infrastructure, delay in the redemption of Treasury notes, and the creation of new mediums of exchange through banking. The United States did everything continued on page 296 23. United States Treasury, 10 dollars 1815. | 23. Trésor états-unien, billet de 10 dollars millésimé 1815. © Heritage Auctions <www.ha.com> 294 – September 2012 suite de la page 293 cinq émissions d’obligations du Trésor représentant 36 millions $ sont mises en circulation. En NouvelleAngleterre, où la population s’oppose à la guerre et ne souhaite pas prêter de l’argent au gouvernement, les obligations du Trésor se négocient sous leur valeur nominale. Rappelons que les États de la côte Est, contrairement au reste du pays, n’ont pas suspendu la conversion de la monnaie. Des courtiers de Boston et de New York tentent de discréditer les obligations du Trésor américain. Ils apprennent avec plaisir que les Canadiens les acceptent au pair; en effet, ils peuvent dès lors revendre au Canada les obligations obtenues au rabais et réaliser un profit (Kagin, 1984, p. 83). La dernière émission d’obligations du Trésor a lieu après la signature du traité de paix avec l’Angleterre. Elle est autorisée non pas en tant que mesure de guerre, mais comme un moyen de régler les dettes accumulées par le pays pendant le conflit et de soutenir le dynamisme économique. Le 3 mars 1817 est adoptée une loi imposant le remboursement de toutes les obligations du Trésor émises pendant la guerre de 1812; cette loi demeurera en vigueur pendant 20 ans. Les obligations du Trésor ont accru la masse monétaire du pays, appuyé la croissance économique et mis en valeur les billets émis par les banques. Ayant cours légal, elles ne se déprécient pas, et le remboursement se fait à la valeur nominale, plus l’intérêt. Comme toute autre forme de monnaie créée pour circuler, les billets de l’armée font l’objet de contrefaçon. Des faussaires les fabriquent sur place, et les journaux publient des mises en garde. Certains prétendent que les troupes du major-général américain Wilkinson ont écoulé de faux billets de l’armée au Canada (Steppler, 1974, p. 104). L’imprimeur des billets authentiques, John Neilson, est prié par James Green, directeur du Bureau des Billets de l’Armée, de produire un rapport sur les méthodes de détection des billets contrefaits. Le nombre de faux va en augmentant et Green signale que, à compter du 1er décembre 1814, les petites coupures de 10 dollars ou moins, dont la valeur représente 475 131 livres, ne seraient plus remises en circulation étant donné la quantité de faux billets découverts (Archives publiques du Canada, 1897, p. xxviii-xxix). Le remboursement des billets de l’armée et les conséquences de la guerre Le traité de Gand, qui met fin à la guerre entre l’Angleterre et les États-Unis et rétablit les frontières entre le Canada et son voisin du Sud telles qu’elles existaient au départ, est signé le 24 décembre 1814 (il sera ratifié en février 1815). Il y a alors l’équivalent d’environ 1,32 million £ de billets de l’armée en circulation. Les émissions pendant la guerre totalisent à peu près 3,44 millions £, mais le coût du conflit — d’après les dépenses du département de l’Intendance — est estimé à 5,92 millions £. Les derniers billets de l’armée sont émis en février 1815 afin de couvrir tout solde exigible. Le remboursement général des billets commence le mois suivant et, en février 1816, la valeur des billets encore en circulation correspond à un peu plus de 330 000 £. En janvier 1817, elle tombe à environ 65 000 £ (Assemblée législative provinciale du Bas-Canada, 1817, appendice B et 1818, suite à la page 297 © Heritage Auctions <www.ha.com> 24. United States Treasury, 20 dollars, remainder. | 24. Trésor états-unien, billet incomplet de 20 dollars. Septembre 2012 – 295 © Bank of Canada Currency Museum (NCC: 1964.88.900) 25 25.. Army Bill Office, __ March 1814, 10 dollars, signed by George Waters Allsopp, Cashier, and initialled by Louis Montizambert. Amendments to the Army Bill Act introduced more low-denomination notes into circulation to meet the need for a circulating medium. -----------------------------------------------------------------------25. Billet de l’armée de 10 dollars portant la date __ mars 1814 et signé par George Waters Allsopp, caissier, et Louis Montizambert. Les modifications apportées à l’Acte pour faciliter la circulation des Billets de l’Armée autorisaient l’émission de coupures de faible valeur afin de pallier le manque de numéraire en circulation. continued from page 294 that the Canadian government did not. Lower and Upper Canada adopted a protectionist policy after the war. They refused American immigration, causing a drop in land speculation. The governments scaled down or cancelled any public works projects involving reconstruction or infrastructure, and the quick redemption of army bills drained the provinces of a viable circulating currency. As well, there was very little in the way of compensation payments for those who had suffered direct losses during the war. As a result, the Canadas fell into a recession, with many merchants financially ruined because of oversupply, falling demand, depreciating prices and no capital. In financial terms Lower and Upper Canada were not prepared to deal with the legacy of war. Endnotes: 1 Although army bills were primarily used to finance the war, they were not the only medium of exchange available at that time. Some merchants issued their own paper scrip and imported copper tokens for small change. Even American bank notes were found in circulation in Upper Canada during the war. 2 Many historians acknowledge that statistics on land development and agriculture in the Canadas are spotty. 3 One barrel of flour consisted of about five bushels of wheat, and, by law, a standard barrel of flour weighed 196 pounds. To meet the needs of the Commissariat, 5,100 barrels of flour (25,510 bushels of wheat) would be required. Wheat output in Upper Canada in 1803, which is the latest date prior to the war that Douglas McCalla uses in his studies, was 511,000 bushels, almost half of which was used for domestic consumption (McCalla 1993, 252). Based on these numbers, there would have been sufficient supplies of flour on hand, at least in the early months of the war. 4 Based in Québec City, Neilson was a printer, publisher and bookseller of Scottish descent who dominated publishing in Quebec in the early part of the 19th century. He frequently received government contracts to print proclamations, statutes, assembly journals and other documents. Neilson was also the publisher of the largest newspaper in the Canadas, the Quebec Gazette, and operated the principal bookshop in the provinces until the 1820s. (Chassé, Girard-Wallot and Wallot 1988). 5 Adam Shortt was the first to report the issue date, and subsequent articles likely repeated the information (Shortt/CBA 1987, 66; Howard 1951, 115; McQuade 1985, 49). 6 The larger notes had an open-date format where only the first three digits of the year were printed (181_). This was likely in anticipation of the notes being issued over a long period. Smaller denominations have the month and year pre-printed on the notes. 7 (McQuade 1985, 49). Subsequent issues would bear the signature of 296 – Montizambert, as well as those of G. W. (George Waters) Allsopp, who was a second cashier working in the Army Bill Office, and of Claude Denechau, who was appointed deputy paymaster of the Army Bill Office on 17 March 1814 (Beauregard 1988 ; Roberts 1988). 8 (Steppler 1974, 101–102). An illustration of a $4 army bill issued at York, Upper Canada and signed by Isaac Brock, that appeared in a 1958 issue of the Financial Post was likely a proposed design and not an actual note (Jackes 1958, 36). 9 The policy on restricted American immigration was only rescinded in 1817 (Sheppard 1994, 104, 108, 122). The level of anti-Americanism in the colony had been greatly exaggerated, and the ban on American immigration really came from outside authorities. Bibliography: Beauregard, Y. 1988. “Claude Denechau.” Dictionary of Canadian Biography Online. Vol. 7 (1836–1850). <http://www.biographi.ca> Bergeron, L. D. 2007. “Pretended Banking?: The Struggle for Banking Facilities in Kingston, Upper Canada, 1810–1837.” MA Thesis. University of Ottawa. Chassé, S., R. Girard-Wallot and J. P. Wallot. 1988. “John Neilson.” Dictionary of Canadian Biography Online. Vol. 7 (1836–1850). <http://www.biographi.ca> Fitzpatrick, D. E. 1987. “William Gilkison.” Dictionary of Canadian Biography Online. Vol. 6 (1821–1835). <http://www.biographi.ca> Graham, R.J. (ed.). 2012. A Charlton Standard Catalogue of Canadian Government Paper Money. 24th ed. Toronto: Charlton Press. . 2007. A Charlton Standard Catalogue of Canadian Merchant Scrip. 1st ed. Toronto: Charlton Press. Hewitt, V.H. and K.M. Keyworth. 1987. As Good as Gold: 300 years of British Bank Note Design. London: British Museum Publications. Hitsman, J. M. 1962–63. “David Parish and the War of 1812.” Military Affairs 26 (4): 171–77. Howard, C.S. 1951. “Financing the War of 1812” The Canadian Banker 58 (2): 115–17. Jackes, L.B. 1958. “Your Money Century Old.” The Financial Post (17 May): 36. Kagin, D.H. 1984. “Monetary Aspects of the Treasury Notes of the War of 1812.” The Journal of Economic History 44 (1): 69–88. McCalla, D. 1993. Planting the Province: The Economic History of Upper Canada, 1784–1870. Toronto: University of Toronto Press. McCullough, A. B. 1984. Money and Exchange in Canada to 1900. Toronto: Dundurn Press. McQuade, R. 1985. “Financing the War of 1812.” The Canadian Paper Money Society Journal 21 (2): 49–54. continued on page 298 September 2012 © Collection du Musée du Château Ramezay, Montréal 26. Portrait de sir George Prevost réalisé par Jean-Baptiste Roy-Audy. ----------------------------------------------------------------------26 26.. Portrait of Sir George Prevost by Jean-Baptiste Roy-Audy. suite de la page 295 appendice D). La plus grande partie de la tranche de 1,25 million £ est remboursée au moyen de lettres de change tirées sur le Trésor britannique. Quand, en avril 1816, la loi autorisant la circulation de billets de l’armée cesse d’avoir effet, le département de l’Intendance du Haut-Canada refuse de les racheter. Les détenteurs de billets de la province dénoncent cette situation et le Trésor exige du département qu’il n’épargne aucun effort pour accepter les billets. Le 1er mai 1818, une proclamation fixe au 31 octobre suivant la date limite pour le remboursement des billets de l’armée, après quoi le Bureau des Billets de l’Armée cessera ses activités. Il a fallu reporter ce délai, si bien qu’il ne ferme une fois pour toutes que le 24 décembre 1820. À cette date, la valeur des billets de l’armée encore en circulation se chiffre à 819 £ (3276 $). L’émission de billets de l’armée est considérée comme une réussite. Ces billets constituent un moyen d’échange commode à une époque où l’accès à la monnaie est irrégulier. Ils sont généralement acceptés en toute confiance et circulent librement. Il est certain qu’ils ont rempli leur office. Après la guerre, ils sont rapidement retirés de la circulation — peut-être par crainte de la contrefaçon ou de l’inflation — sans que l’on songe même à les remplacer par un autre mode d’échange. Or, ce rachat expéditif favorise le retour des problèmes de numéraire dans les provinces. Comme les billets portent intérêt et sont entièrement remboursables, Septembre 2012 certains estiment qu’ils ont rétabli la confiance du public dans le papier-monnaie. D’autres, comme George Sheppard, dans son livre Plunders, Profit and Paroles: A Social History of the War of 1812 in Upper Canada, soutiennent au contraire que les billets de l’armée n’ont pas effacé la méfiance à l’endroit du papier-monnaie et qu’ils ont mené à la création des banques canadiennes. Ce serait plutôt la rareté de la monnaie en circulation, exacerbée par le remboursement des billets de l’armée, et la menace d’une récession engendrée par le départ des troupes qui auraient propulsé les services bancaires à l’avant-scène (Sheppard, 1994, p. 6). Il n’y a pas consensus à savoir si le Canada a connu une prospérité économique pendant la guerre de 1812. Des hommes jouissant d’un pouvoir et d’une influence considérables au Haut-Canada, comme John Strachan, Alexander Wood, William Allan et Quetton Saint-George, ont bien profité du conflit. Dans les faits, la prospérité économique se limite à quelques marchands de Kingston et de York. Pour la majorité, les pertes essuyées pendant et après les hostilités sont considérables. Les petits marchands de l’Ouest sont ruinés au retour de la paix, parce que la réduction des dépenses militaires fait baisser le prix des biens, dont ils avaient accumulé des stocks excédentaires. Comme la guerre de 1812 est la seule de toute l’histoire du Canada à avoir sévi à l’intérieur de ses frontières, il n’est pas étonnant que des citoyens en aient souffert directement et aient connu la dévastation qui suit les combats. Ceux qui ont subi des pertes se tournent vers le gouvernement pour obtenir dédommagement. En 1815, 2884 demandes de ce genre sont enregistrées au Haut-Canada, et leur valeur totale est estimée à 390 152 £. Par comparaison, les recettes annuelles moyennes de la province entre 1808 et 1811 se montent à 8000 £. Il semble que les dommages ont été infligés par les deux camps. Tandis que les soldats américains incendiaient et pillaient des fermes et des lots de colonisation pour briser la volonté de leurs victimes, leurs homologues britanniques en faisaient autant pour assurer leur propre subsistance, se remplir les poches ou éviter que ces propriétés tombent aux mains de l’ennemi. Une commission est mise sur pied en 1817 afin d’enquêter sur les pertes de guerre. On procède à l’examen de 2055 demandes dont la valeur totale atteint plus de 400 000 £. Seulement 60 % de cette somme est certifiée par la commission et les requérants doivent attendre le milieu des années 1820 pour être indemnisés. La Société loyaliste et patriotique du HautCanada, créée pour venir en aide à ceux qui ont subi des pertes à cause de la guerre, ne parvient pas à verser les sommes demandées. Quand arrive 1815, seules 47 personnes, la plupart du district de Home, se sont partagé suite à la page 299 – 297 FUNDING – continued from page 296 Provincial Legislature of Lower Canada (PLLC). 1817. Appendix to the XXVIth volume of the Journals of the House of Assembly of the province of Lower-Canada (Quebec: John Neilson): Appendix B. ____. 1818. Appendix to the XXVIIth volume of the Journals of the House of Assembly of the province of Lower-Canada (Quebec: King’s Printer): Appendix D. Public Archives of Canada. 1897. Sessional Paper of the Dominion of Canada, Volume 5, Second Session of the Eighth Parliament, Session 1897. Reddish, A. 1984. “Why Was Specie Scarce in Colonial Economies? An Analysis of the Canadian Currency, 1796–1830.” Journal of Economic History 44 (3): 713–28. Roberts, D. “George Waters Allsopp.” Dictionary of Canadian Biography Online. Vol. 7 (1836– 1850). <http://www.biographi.ca> Sheppard, G. 1994. Plunders, Profit and Paroles: A Social History of the War of 1812 in Upper Canada. Kingston: McGill-Queen’s University Press. Shortt, A. 1987. Adam Shortt’s History of Canadian Currency and Banking, 1600–1880. Toronto: Canadian Bankers’ Association. Steppler, G. A. 1974. “A Duty Troublesome Beyond Measure: Logistical Considerations in the Canadian War of 1812.” MA Thesis. McGill University. _____. 1987. “James Green.” Dictionary of Canadian Biography Online. Vol. 6 (1821–1835). <http://www.biographi.ca> Stevenson, J. 1892. The War of 1812 in Connection with the Army Bills Act. Montreal: W. Foster Brown & Co., Publishers. GOLD — continued from page 304 anniversary of the Klondike rush (Fig. 5). Our collection could also include pieces that pay tribute to famous nuggets. That’s right! Australia has struck bullion coins‡ called Australian nuggets since 1986, on which are featured famous nuggets such as the Welcome Stranger, “the largest alluvial gold nugget” in the world (Figs. 7 to 9). Discovered in the state of Victoria on February 5, 1869, it weighed 72.02 kg (158.8 lbs) and contained 2,520 troy ounces of gold! Finally, pieces that feature designs depicting prospectors and miners also fit in well with our collection. Some Australian nuggets pieces have such designs. We could also add the Artisanal Gold Fund bullion pieces. This fund, managed by the Artisanal Gold Council, aims to support the improvement of processes of artisanal mining of gold (by eliminating the use of mercury). This bullion piece, struck by a private mint in British Columbia, is handmade from gold extracted in this manner. The Council is working in collaboration with the United Nations Program for the Environment to develop a technical guide to artisanal gold mining on a small scale. Th Thee awar awardd season is coming... Don get to nomin at at forget nominat atee your candid candidat atee for: on’’t for - Numismat ist of th ear Numismatist thee YYear -M emb er of th Memb ember thee YYear ear 298 – FINANCEMENT – suite à la page 299 Canada en ligne, vol. 7 (18361850). <http://www.biographi.ca> Sheppard, G. (1994). Plunders, Profit and Paroles: A Social History of the War of 1812 in Upper Canada, Kingston, McGill-Queen’s University Press. Shortt, A. (1986). Adam Shortt’s History of Canadian Currency and Banking, 1600-1880, Toronto, Association des banquiers canadiens. Réimpression Steppler, G. A. (1974). A Duty Troublesome Beyond Measure: Logistical Considerations in the Canadian War of 1812, Montréal, Université McGill. <http://digitool.library.mcgill.ca/webclient/ StreamGate?folder_id=0&dvs=1343912964014~411> ——— (1987). « James Green », Dictionnaire biographique du Canada en ligne, vol. 7 (18361850). <http://www.biographi.ca> Stevenson, J. (1892). The War of 1812, in Connection with Army Bills Act, Montréal, W. Foster Brown & Co. I<http://archive.org/details/ cihm_13896> OR — suite de la page 305 privés de la Californie (fig. 4). Nous pourrions aussi inclure des pièces d’aujourd’hui qui rendent hommage aux ruées célèbres. Comme la toute récente pièce canadienne de 100 dollars qui souligne le 150e anniversaire de la ruée de Cariboo (fig. 6) ou encore celle de 1996 qui souligne le 100e anniversaire de la ruée du Klondike (fig. 5). Pourquoi ne pas ajouter des pièces qui rendent hommage à de célèbres pépites? Eh oui! L’Australie qui frappe un lingot monétaire‡ appelé Australian nugget (pépite australienne) depuis 1986 a représenté, sur certains d’entre eux, des pépites célèbres comme la Welcome Stranger, la « plus grosse pépite d’or alluvionnaire » du monde (fig. 7 à 9). Découverte le 5 février 1869 dans l’État du Victoria elle faisait 72,02 kg et contenait 2520 onces troy! Enfin, les pièces qui arborent des motifs qui montrent prospecteurs et orpailleurs au travail bouclent bien la collection. Certaines Australian nuggets ont de tels motifs. On pourrait aussi ajouter ce lingot monétaire du Artisanal Gold Fund (Fonds pour l’or artisanal). Ce fonds, géré par l’Artisanal Gold Council (Conseil pour l’or artisanal), vise à financer l’amélioration du processus de l’extraction artisanale de l’or (en éliminant l’utilisation du mercure). Ce lingot monétaire frappé par un atelier monétaire privé de la Colombie-Britannique, également artisanal, est fait d’or ainsi extrait. Le Conseil travaille en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement pour la préparation d’un guide technique pour exploitation aurifère artisanale à petite échelle. La saison ddes es pprrix app roch e... approch roche... re une candid at ure pour : N’oub liez ppas as ddee soumett N’oubliez soumettre candidat ature - Numismat Numismatee ddee l’année -M emb re ddee l’année Memb embre September 2012 suite de la page 297 un soutien total de 945 £, passé dans les dépenses de guerre. De ce montant, le district de Niagara, l’un des plus touchés (les demandes totales sont estimées à 182 000 £), ne reçoit que 100 £. Les citoyens lésés par la guerre s’attendent à être dédommagés, mais leurs espoirs sont déçus : la prospérité économique qui s’annonce devrait compenser les pertes en partie dans une certaine mesure9. Le traité de paix rétablit le statu quo des deux côtés de la frontière, mais, sur le plan économique, les Américains s’en sortent beaucoup mieux que les Canadiens. Aux États-Unis, l’économie prospère après la guerre grâce à l’immigration, à la multiplication des dépenses d’infrastructure, au report du remboursement des obligations du Trésor et à la création de nouveaux moyens d’échange offerts par les banques. En fait, le gouvernement américain fait tout le contraire du gouvernement canadien. Le Bas et le Haut-Canada adoptent une politique protectionniste une fois les hostilités terminées. Ils refusent l’immigration américaine, d’où une chute de la spéculation foncière. Les gouvernements réduisent ou annulent les projets de travaux publics touchant la reconstruction ou les infrastructures, et le rachat rapide des billets de l’armée prive les provinces d’une monnaie viable déjà en circulation. En outre, on a peu fait pour aider financièrement ceux qui ont subi directement des pertes pendant la guerre. Résultat : les Canadas s’engagent dans une récession; de nombreux marchands se trouvent ruinés à cause de l’offre excédentaire, de la demande chancelante, de la baisse des prix et de l’absence de capitaux. En matière de finances, le Bas et le Haut-Canada n’étaient pas préparés pour faire face aux conséquences de la guerre. Notas : 1 Les billets de l’armée servent surtout à financer la guerre, mais il existe néanmoins à cette époque d’autres moyens d’échange. Certains marchands émettent leur propre monnaie de papier et importent des jetons de cuivre en guise de petite monnaie. Pendant la guerre, même des billets de banque américains circulent au Haut-Canada. 2 Beaucoup d’historiens s’entendent pour dire que les données sur l’aménagement des terres et l’agriculture dans les Canadas sont fragmentaires. 3 Le poids d’un baril de farine standard est de 196 livres selon la loi (on doit compter environ cinq boisseaux de blé pour produire un baril de farine). Ainsi, pour combler l’écart entre les stocks et les besoins du Département de l’intendance, 25 510 boisseaux de blé (ou 5 100 barils de farine) sont nécessaires. Dans ses travaux, Douglas McCalla établit qu’en 1803 – dernière année avant la guerre pour laquelle il fournit des statistiques – la production de blé au Haut-Canada est de 511 000 boisseaux, dont près de la moitié va à la consommation intérieure (McCalla, 1993, p. 252). Or, suivant ces chiffres, les réserves de farine auraient été suffisantes, du moins durant les premiers mois du conflit. 4 Imprimeur, éditeur et libraire de Québec, l’Écossais John Neilson domine le monde québécois de l’édition au début du XIXe siècle. Le gouvernement fait souvent appel à ses services pour l’impression des proclamations, des lois, des journaux des débats et autres. Neilson publie aussi la Gazette de Québec, l’hebdomadaire le plus important des Canadas, et tient la principale librairie du pays jusque dans les Septembre 2012 années 1820 (Chassé, Girard-Wallot et Wallot, 1988). Adam Shortt est le premier auteur à avancer cette date, qui a vraisemblablement été reprise dans les articles publiés par la suite (Shortt/ABC, 1987, p. 66; Howard, 1951, p. 115; McQuade, 1985, p. 49). 6 Seuls les trois premiers chiffres de l’année étaient inscrits sur les grosses coupures (181_), probablement parce qu’on supposait que les billets resteraient en circulation pendant plusieurs années, tandis que le mois et l’année étaient imprimés sur les coupures de moindre valeur. 7 R. McQuade (1985), p. 49. Les émissions subséquentes porteront la signature de Montizambert et celles deux employés du Bureau des Billets de l’Armée : G. W. (George Waters) Allsopp, caissier suppléant et Claude Dénéchau, nommé caissier suppléant le 17 mars 1814 (Beauregard, 1988 et Roberts, 1988). 8 Steppler (1974), p. 101-102. Le billet de l’armée d’une valeur de 4 dollars émis à York, au Haut-Canada, et signé par Isaac Brock illustré dans un numéro du Financial Post paru en 1958 est probablement une maquette et non un billet définitif (Jackes, 1958). 9 La politique qui restreint l’immigration des Américains est abandonnée seulement en 1817 (Sheppard, 1994, p. 104, 108 et 122). La virulence de l’anti-américanisme dans la colonie avait été grandement exagérée et l’interdiction d’immigrer dont les Américains avaient été frappés émanait d’autorités extérieures. 5 Bibliographie : Assemblée législative provinciale du Bas-Canada (1817). Appendice du XXVIe volume des journaux de la Chambre d’assemblée de la province du Bas-Canada, Québec, John Neilson, appendice B. ——— (1818). Appendice du XXVIIe volume des journaux de la Chambre d’assemblée de la province du Bas-Canada, Québec, Imprimeur du roi, appendice D. Archives publiques du Canada (1897). Documents parlementaires, volume 5, Deuxième session du huitième parlement, Session 1897. Beauregard, Y. (1988). « Claude Dénéchau », Dictionnaire biographique du Canada en ligne, vol. 7 (18361850). <http://www.biographi.ca> Bergeron, L. D. (2007). Pretended Banking?: The Struggle for Banking Facilities in Kingston, Upper Canada, 1810-1837, Université d’Ottawa. Thèse de maîtrise. Chassé, S., R. Girard-Wallot et J.-P. Wallot (1988). « John Neilson », Dictionnaire biographique du Canada en ligne, vol. 7 (18361850). <http://www.biographi.ca> Fitzpatrick, D. E. (1987). « William Gilkison », Dictionnaire biographique du Canada en ligne, vol. 6 (18211835). <http://www.biographi.ca> Graham, R. J., dir. (2012). A Charlton Standard Catalogue of Canadian Government Paper Money, 24e éd., Toronto, Charlton Press. ——– (2007). A Charlton Standard Catalogue of Canadian Merchant Scrip, 1re édition, Toronto, Charlton Press. Hewitt, V.H. and K.M. Keyworth (1987). As Good as Gold: 300 years of British Bank Note Design. Londres: British Museum Publications. Hitsman, J. M. (1962-1963). « David Parish and the War of 1812 », Military Affairs, vol. 26, no 4, p. 171-177. Kagin, D. H. (1984). « Monetary Aspects of the Treasury Notes of the War of 1812 », The Journal of Economic History, vol. 44, no 1, p. 6988. McCalla, D. (1993). Planting the Province: The Economic History of Upper Canada, 1784-1870, Toronto, University of Toronto Press. McCullough, A. B. (1987). La monnaie et le change au Canada des premiers temps jusqu’à 1900, Ottawa, Environnement Canada. McQuade, R. (1985). « Financing the War of 1812 », The Canadian Paper Money Society Journal, vol. 21, no 2, p. 49-54. Reddish, A. (1984). « Why was Specie Scarce in Colonial economies? An Analysis of the Canadian Currency, 1796-1830 », Journal of Economic History, vol. 44, no 3, p. 713-728. Roberts, D. « George Waters Allsopp », Dictionnaire biographique du suite à la page 298 – 299 by Serge Pelletier A ccording to some, we are in the middle of a gold rush. However, it is really more of a financial rush, one that sees investors putting their money into one of the few safe investments – gold. We are truly a far cry from the gold rushes where thousands of people packed up and risked their lives, betting on the chance to make a fortune (and sadly, many lost the bet). A golden story The United States The first noteworthy gold rush in the United States was in Cabarrus County, east of Charlotte, North Carolina, in 1799. Conrad Reed, the son of Johannes Reidt (a farmer and former German soldier), discovered a “yellow rock” weighing 7.71 kg (nearly 17 lbs.) in the stream on the family farm. Not knowing what it was, the family used it as a door continued on page 302 © Heritage Auctions <www.ha.com> Gold’s history is long and complex. Since its discovery, gold has symbolized wealth and guaranteed power. It has obsessed men and nations, destroying cultures as it became the seat of power. According to archaeological excavations, gold was first used in the Middle East. The oldest gold jewelry, dating from the third millennium BCE (before common era), was discovered in the tombs of Egyptian Queen Zer and Sumerian Queen Pu-abi. The discovery of Tutankhamun’s undisturbed tomb, which dates from 2000 BCE, revealed the largest collection of gold and jewelry, including a gold-covered sarcophagus, clear proof of the incredible craftsmanship of the ancient Egyptians. A similar skill can be found in the Zoroastrianism art of Persia. In the Americas, before the arrival of the Spaniards, the preColumbian peoples already knew the secrets of working precious metal: how to filigree, to granulate, to beat, and to cast. The Colombian Andes contained incredible gold deposits; so much that the conquistadors spent the 16th century hunting for the fabled Eldorado, the City of Gold. The 19th century also saw gold rushes: on the west coast of the United States, in Australia, in South Africa and in Canada. Let us look at each one. 1. The “C” below the eagle indicates that this United States 5-dollar coin was struck at the Charlotte mint and therefore from gold found in North Carolina. ------------------------------------------------------------------------------1. Le « C » sous l’aigle indique que cette pièce de 5 dollars états-unienne a été frappée à l’atelier de Charlotte et, conséquemment, d’or trouvé en Caroline du Nord. 300 – September 2012 par Serge Pelletier A ux dires de certains, nous sommes en pleine ruée vers l’or. Mais il s’agit plutôt d’une ruée fiscale, qui voit les investisseurs placer leurs argents dans l’or, comme l’un des seuls placements sûrs. On est bien loin des ruées pendant lesquelles des milliers de gens se sont déplacés, ont risqué leur vie (et bon nombre on perdu le pari) pour accéder à la fortune et à la gloire. L’histoire de l’or © Heritage Auctions <www.ha.com> L’histoire de l’or est longue et complexe. Dès sa découverte, l’or symbolise la richesse et une garantie de pouvoir. L’or a obsédé hommes et nations, a détruit des cultures et a été le siège de la puissance de plusieurs. Selon les fouilles archéologiques, c’est au Moyen-Orient qu’on a d’abord utilisé l’or. Les plus vieux bijoux d’or ont été découverts dans les tombes de la reine Zer d’Égypte et de la reine Pu-abi de Sumer qui datent du troisième millénaire avant l’ère commune (av. E.C.). La découverte de la tombe non perturbée de Toutankhamon (qui date de 2000 ans av. E.C.) a révélé la plus importante collection d’or et de bijoux, dont un sarcophage couvert d’or, preuve des qualités incroyables d’orfèvre des Égyptiens. Les Égyptiens n’étaient toutefois pas les seuls à savoir utiliser l’or. Les Perses l’utilisaient beaucoup de l’art religieux du zoroastrisme. Dans les Amériques, les peuples précolombiens connaissaient déjà les secrets de l’orfèvrerie avant l’arrivée des Espagnols, comment la filigraner, la granuler, la frapper et la mouler à cire perdue. Les Andes colombiennes renfermaient des dépôts d’or incroyables. Pour les conquistadores, c’était la chasse à l’Eldorado du XVIe siècle. Le XIXe siècle vit des ruées vers l’or sur la côte ouest des États-Unis et en Australie, en Afrique du Sud et au Canada. C’est de celles-ci dont nous discuterons. Aux États-Unis La première ruée vers l’or d’importance aux États-Unis fut celle du comté de Cabarrus, à l’est de Charlotte (Caroline du Nord) vers 1799. C’est cette année-là que Conrad Reed, le fils de Johannes Reidt (un fermier et ancien soldat allemand), découvre une « roche jaune » de 7,71 kg dans le ruisseau de la ferme familiale. Ne sachant pas ce qu’elle est, elle sert de cale-porte suite à la page 303 2. Cette pièce de 1 livre, connue sous le nom de « livre d’Adélaïde », a été frappée d’or australien par le bureau d’essais du gouvernement. --------------------------------------------------------------------------------2. This 1-pound coin, known as an “Adelaide Pound,” was struck by the government’s assay office from Australian gold. Septembre 2012 – 301 continued from page 300 302 – September 2012 © Heritage Auctions <www.ha.com> bottom of the tailrace. A test conducted by Sutter revealed stop for three years. Then, in 1802, a Fayetteville jeweler that it was indeed gold. He admitted that he was identified the rock as a gold nugget. He asked how much he disappointed, since he had dreamed of an agricultural empire, wanted for the rock. Reed, knowing nothing of gold, asked not golden one. The rumor of the discovery of gold came to the equivalent of a week’s pay, about $3.50. The real value the ears of Samuel Brannan, San Francisco publisher and of the nugget was $3600! A year later, Reed started a small merchant, in March of the same year. He quickly set up a mine. Shortly thereafter, a slave named Peter found a 12.7 kg prospecting supply store, and then walked through the streets (28 lbs.) nugget. Reed then panned for a few years, after of San Francisco holding a vial filled with gold, shouting “Gold! Gold! Gold from the American River!” which he started an underground mine. On August 19, 1849, the New York Herald announced In order to mint the gold from these deposits, and only the discovery of gold in California to the world. From the the gold, the U.S. Mint established a workshop in Charlotte on March 3, 1835. The coins issued by this facility bear the beginning of 1849, emigrants around the world had been making their way to San Francisco. From “C” mint mark on the reverse, in the field‡ a small village of 1000 inhabitants between the eagle and the in 1848, it grew to a city denomination‡ (Fig. 1). To the of 25,000 inhabitants by south, in Milledgeville, 1850. Commerce was G e o rg i a , t h e G e o rg i a booming, but how Journal published this does one pay story on August 1, for day-to-day 1829: purchases? GOLD - A highly Initially there respectable gentleman of were only Habersham the coins the County wrote people brought the following to with them: us on July 22: v a r i o u s ‘two gold mines have just been American discovered in coins and our county and Spanishpreparations A merican to make these hidden treasures dollars† and useful are going escudos. well.’ It seems W h e n w e apparent that what we think of gold have suspected for extracted from the some time, that is to say, the gold fields of North and ground, we usually think South Carolina extend all the way of nuggets. In its raw state, to Georgia, is now a fact.” Historians however, gold can also be mined estimate that, in 1830, there are 4000 as flakes and gold dust, of greatly gold washers working the Yahoola creek in Lumpkin County and more than varying purity. When coins 8.5 kg of gold are taken daily. were lacking, therefore, one 3. The “C” on the mound above the date indicates that this sovereign paid in “pinches of gold,” but was struck in Ottawa from Canadian gold. As was done in North ------------------------------------------------------------------------------------------ this was not very practical, a Carolina, the U.S. Mint 3. Le « C » sur la butte au-dessus du millésime indique que ce better method was needed. operated a workshop in souverain a été frappé à Ottawa d’or canadien. Therefore, beginning in Dahlonega from 1838 to 1861 1849, it was not surprising to see the rise of private mints to to mint the region’s gold. Like the Charlotte facility, the convert raw gold into coins of various denominations and Dahlonega workshop only struck gold coins. Without a doubt, the most celebrated gold rush of the purity. According to some sources, there were more than United States was that of California (1848-1855), which 450 types of gold coins struck during this period, the majority contributed greatly to the settlement of the region. It was of which were hammer-struck. continued on page 304 January 24, 1848, when John Marshall, a foreman at John Sutter’s sawmill near Coloma saw something flicker at the © Heritage Auctions <www.ha.com> suite de la page 301 contredit celle de la Californie (1848-1855) qui a grandement pendant trois ans. En 1802, un bijoutier de Fayetteville contribué au peuplement de la région. C’est le 24 janvier identifie la roche comme une pépite d’or. Il demanda à Reed 1848 que John Marshall, un contremaître au moulin à bois combien il voulait pour cette roche. Ce dernier ne de John Sutter près de Coloma voit quelque chose scintiller connaissant rien à l’or demande l’équivalent d’une semaine au fond du canal de fuite. Un essai fait par Sutter révèle que de salaire soit 3,50 $. La valeur de la pépite était de 3600 $! c’est bel et bien de l’or. Il s’avoue alors déçu puisqu’il rêvait d’un empire agricole, non aurifère. La Un an plus tard, Reed commence une petite rumeur de la découverte d’or vient aux mine. Peu de temps après, un esclave du oreilles de Samuel Brannan, éditeur nom de Peter trouve une pépite de et marchand de San Francisco, en 12,7 kg. Reed poursuit l’orpaillage mars de la même année. Il pendant quelques années s’empresse de mettre en puis commence une mine place un magasin de souterraine. fournitures de prospection C’est pour monnayer l’or puis se promène dans les de ces gisements – et rues de San Francisco tenant seulement de l’or – que la une fiole remplie d’or et Monnaie américaine établit criant « De l’or! De l’or! De un atelier à Charlotte le l’or provenant de la rivière 3 mars 1835. On identifie les American! » pièces issues de cet atelier par Le 19 août 1849, le New la marque « C » au revers, York Herald annonce au dans le champ‡, entre l’aigle monde la découverte d’or en et la dénomination‡ (fig. 1). On Californie. Dès le début de ne sait vraiment pas qui fut le 1849, des émigrants du monde premier à découvrir de l’or en entier se dirigent vers San Francisco. Géorgie, mais le 1 er août 1829, le D’un petit village de 1000 habitants en G e o rg i a J o u r n a l , u n j o u r n a l d e 1848, San Francisco devient une ville de Milledgeville, publie cette histoire : 25 000 habitants en 1850. Le OR – Un gentilhomme très respectable du commerce va de bon train, mais comté de Habersham nous a écrit ceci le 22 juillet : ‘deux mines d’or viennent comment paie-t-on dans ce tout juste d’être découverte dans commerce quotidien? Au notre comté, et les préparatifs début, ce sont les quelques pour rendre utiles ces trésors monnaies américaines et les cachés vont bon train.’ Il semble piastres et escudos hispanodonc apparent que ce qui était anticipé de longue date, c’estaméricains, apportés par les à-dire que les champs aurifères émigrants, qui sont utilisés. des Carolines du Nord et du Sud Lorsque l’on pense à l’or s’étendent jusqu’en Géorgie, extrait du sol, on pense soit dorénavant un fait. » généralement aux pépites. Les historiens estiment, Mais l’orpaillage permet qu’en 1830, il y a 4000 aussi de récupérer flocons et orpailleurs à l’œuvre dans le poussière d’or, à l’état brut, ruisseau Yahoola du comté dont le titre varie grandement. Lumpkin et que plus de 8,5 kg d’or Lorsque les pièces manquent, on sont extraits quotidiennement. paie en « pincées d’or », mais ce n’est Comme en Caroline du Nord, pas trop pratique. la Monnaie américaine opère un Il n’est donc pas surprenant de émis pendant la ruée vers l’or californienne. atelier à Dahlonega de 1838 à 1861 4. Un jeton en or Il est octogonal et pèse 0,21 g. voir la montée d’ateliers pour monnayer l’or de la région. ----------------------------------------------------------------------------monétaires privés, dès 1849, qui 4. A gold token issued during the California gold rush. Comme l’atelier de Charlotte, convertissent l’or brut en pièces de It is octagonal and weighs 0.21 g. l’atelier de Dahlonega ne frappe dénomination et titre variés. Selon que des pièces d’or. suite à la page 305 La ruée vers l’or américaine la plus célèbre est sans Septembre 2012 – 303 continued from page 302 Australia Australia also had several gold rushes in the nineteenth century, the most important being those of Victoria in 1850 and Western Australia in the 1890s. These rushes contributed greatly to the development of these states through the influx of immigrants and the significant federal government spending on infrastructure. Canada 304 – A collection related to gold rushes What items should one include in a collection of currencies linked to gold rushes? Certainly, there should be coins minted from gold mined during these eras. Notably, U.S. coins minted in the facilities at Charlotte (Fig. 1) and Dahlonega, a 1pound coin from Adelaide, Australia (Fig. 2), and Canada’s 1911 sovereign (Fig. 3), the first Canadian coin minted from Canadian gold. In addition to these are the many tokens struck by numerous private workshops in California (Fig. 4). We could also include modern coins that pay tribute to the famous gold rushes, such as the recent $100 Canadian piece that commemorates the 150th anniversary of the Cariboo rush (Fig. 6), or that of 1996, which highlights the 100th continued on page 2098 These Canadian 100-dollar gold coins mark respectively the 100th anniversary 5) and the 150th anniversary of the Cariboo Rush (6 6). of the Klondike Rush (5 ------------------------------------------------------------------------------------------------Ces pièces canadiennes de 100 dollars en or soulignent respectivement le 5) et le 150e anniversaire de la ruée 100e anniversaire de la ruée du Klondike (5 6). de Cariboo (6 September 2012 5. 6. © Royal Canadian Mint <www.mint.ca> Among the most famous Canadian gold rushes are the Cariboo rush in the 1860s and the Klondike in 1890. It was in the interior of British Columbia, approximately 125 km southeast of Prince George, that Billy Barker discovered gold on the Horsefly River. Previously, this region had been an important fur trading territory. Three villages quickly sprung up in the canyon to support the prospectors: Richfield, Camerontown, and the only one that survived the rush, Barkerville. The rich placer deposits of Barkerville were exploited from 1864 until the 1930s. Nearly half of all the gold mined in British Columbia came from these deposits. One of the last “great gold rushes” was that of the Klondike, in the Yukon Territory, from 1896 to 1899. This great event was later immortalized by the novels of Canadian Pierre Berton and American Jack London, as well as by actor Charlie Chaplin in his film The Gold Rush. The rush started on August 16, 1896, with the discovery of alluvial gold in Rabbit (later Bonanza) Creek, a tributary of the Klondike River, by George Washington Carmack and his native brothers-in-law, Skookum Jim and Tagish Charley. Those miners already in the Yukon, quickly staked their claims along the streams feeding the Klondike and Indian rivers. However, it took until mid-July in 1897, when miners with a “ton of gold” reach the West Coast by steamboat, for the world to learn of the discovery of gold in the Yukon. Some 100,000 amateur prospectors made their way North during the fall and winter. The richest made the trip by water; the less fortunate were forced to travel overland via the White Pass and Chilkoot before shipping down the Yukon River in makeshift boats. Finally, the reckless brave the “All Canadian” routes through British Columbia and from Edmonton. Some of them took two years to reach the Klondike. suite de la page 303 certaines sources, il y aurait plus de 450 types de jetons en or de cette période, dont la majorité a été frappée au marteau. L’Australie L’Australie a aussi connue plusieurs ruées vers l’or au XIXe siècle dont les plus importantes furent la ruée vers l’or au Victoria dans les années 1850 et en Australie-Occidentale dans les années 1890. Ces ruées o n t grandement contribué au développement de ces États par l’influx d’immigrants et grâce aux dépenses importantes du gouvernement fédéral en matière d’infrastructure. 7. 8. 9. © Tax Free Gold <taxfreegold.co.uk> Le Canada Parmi les ruées vers l’or canadiennes les plus célèbres, nous retrouvons la ruée de Cariboo, dans les années 1860 et celle du Klondike dans les années 1890. C’est dans l’intérieur de la Colombie-Britannique, quelque 125 km au sud-est de Prince George, que Billy Barker découvre de l’or natif sur la rivière Horsefly. Cette région avait été auparavant un territoire important de traite de fourrures. Trois villages se développent dans le canyon pour soutenir les prospecteurs : Richfield, Camerontown et, le seul qui a survécu la ruée, Barkerville. Les riches dépôts placériens de Barkerville sont exploités de 1864 jusque dans les années 1930. Près de la moitié de tout l’or extrait de la Colombie-Britannique provient de ces dépôts. L’une des dernières « grandes ruées vers l’or » a été celle du Klondike, dans le territoire du Yukon, de 1896 à 1899. C’est elle Lingots monétaires australiens qui rappellent de 7) Poseidon, trouvée en 1906; célèbres pépites : (7 8) Pride of Australia [fierté de l’Australie], trouvée en (8 9 ) Welcome Stranger [bienvenu l’étranger], 1981; (9 trouvée en 1869. ------------------------------------------------------------------------------------7) Poseidon, found Australian bullion coins that celebrate famous nuggets: (7 8) Pride of Australia, found in 1981; and (9 9) welcome Stranger, found in 1906; (8 in 1849. Septembre 2012 qui a été immortalisée par les romans de l’écrivain canadien Pierre Berton et l’auteur américain Jack London et aussi par Charlie Chaplin dans son film La Ruée vers l’or. C’est la découverte, le 16 août 1896, d’or alluvionnaire dans le ruisseau Rabbit (appelé plus tard Bonanza), un affluent de la rivière Klondike, par George Washington Carmack et ses beaux-frères amérindiens Skookum Jim et Tagish Charley, qui provoque la ruée. Les mineurs déjà au Yukon prennent possession de chaque ruisseau le long des rivières Klondike et Indian. Mais c’est à la mi-juillet 1897 que le monde apprend la découverte d’or au Yukon, lorsque des pionniers avec « une tonne d’or » rejoignent la côte ouest en b a t e a u à v a p e u r. Q u e l q u e 1 0 0 0 0 0 prospecteurs amateurs prennent le chemin du Nord au cours de l’automne e t d e l ’ h i v e r. L e s p l u s r i c h e s effectuent tout le voyage par voie d’eau. Les moins fortunés sont contraints de faire la route par les cols White et de Chilkoot, avant de descendre le cours du Yukon dans des embarcations de fortune. Les téméraires, enfin, choisissent l’itinéraire « entièrement canadien » par la Colombie-Britannique ou à partir d’Edmonton. Certains de ceux-ci prendront deux ans pour rejoindre le Klondike. Une collection reliée aux ruées Mais que devrait inclure une collection de monnaies reliées aux ruées vers l’or? Certes, il devrait y avoir des monnaies frappées de l’or extrait à ces époques. Notamment, les pièces américaines frappées dans les ateliers de Charlotte (fig. 1) et de Dahlonega; une pièce de 1 livre d’Adélaïde (Australie) (fig. 2); ou encore un souverain 1911 frappé au Canada (fig. 3), la première pièce canadienne frappée d’or canadien. N’oublions pas les jetons frappés par les nombreux ateliers suite à la page 208 – 305 T he following definitions are taken from Serge Pelletier’s The Canadian Dictionary of Numismatics or from the upcoming The Canadian Encyclopaedic Dictionary of Numismatics. The expressions in brackets [] are the translations in the other official language. Note that the use of capital letters indicates that they are always required. Note: When a term is followed by a double dagger (‡) in the text, this indicates that it was defined in a glossary published since the beginning of the year. L es définitions présentées dans le présent lexique sont issues du Dictionnaire canadien de numismatique de Serge Pelletier ou du Dictionnaire encyclopédique canadien de numismatique (en développement). Les expressions entre crochets [ ] sont les traductions du terme dans l’autre langue officielle. Notez que l’on emploie les majuscules que lorsque celles-ci sont toujours requises. Nota : Lorsqu’un terme est suivi d’une double croix (‡) dans un texte, ceci indique qu’il a été défini dans un glossaire publié depuis le début de l’année. © Serge Pelletier ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ cash [sapèque] A bronze or brass coin from China, Japan, Korea, and Viêt Nam with a square hole in the centre. They were known in China as banliang, ch’ien, or li. They were often strung together in groups of 1000, which were equivalent to a silver tael. countermark [contremarque] An official punch mark applied to an already struck piece. It can be political in nature (new sovereign, change in the government), or be economical in nature (restriction of circulation, reissue of a decried coinage, assimilation of a foreign coinage, modification of value). The terms countermark and counterstamp have been used interchangeably in North American numismatics for centuries. counterstamp [contremarque] A non-official punch mark applied to an already struck piece. hobo nickel [clochard] The name given to a Buffalo Nickel on which the likeness of the Indian or the buffalo has been modified to represent different designs. The buffalo often becomes a donkey or an elephant. The Indian often wears a hat and beard. Called so because the nickel was hand-carved by a homeless person, who would then trade it for a meal, a place to sleep, a ride, or other favours. The term hobo nickel is used for pieces modified prior to 1952. Pieces modified after that date are called neo-bos. Spanish-American dollar [piastre hispanoaméricaine] The name commonly given to a Spanish 8real piece struck in America (Mexico, Bolivia, Chile, Colombia, Guatemala, and Peru). 306 – clochard [hobo nickel] Nom donné à une pièce de 5 cents type bison dont le bison ou la tête d’Amérindien a été modifié pour représenter autre chose : le bison devient souvent un âne ou un éléphant tandis que l’Amérindien est coiffé d’un chapeau et/ou porte la barbe. Nommé ainsi parce que la pièce a été sculptée par un sans abri, qui la troquait contre un repas, une place pour dormir ou pour tout autre faveur. Le terme clochard est utilisé pour une pièce modifiée avant 1952. On appelle une pièce modifiée postérieurement néo-clochard. contremarque [countermark, counterstamp] Marque faite au moyen d’un poinçon sur une monnaie déjà frappée. Une marque officielle [countermark] est soit à caractère politique (nouveau souverain, changement de gouvernement), soit à caractère économique (restriction de circulation, remise en circulation de monnayage décrié, assimilation d’un monnayage étranger, modification de la valeur). Une marque non officielle [counterstamp] a des usages divers dont celui de confirmer qu’une pièce est selon les paramètres légaux. piastre hispano-américaine [Spanish-American dollar] Nom communément donné à une pièce espagnole de 8 réaux frappée en Amérique (Colombie; Guatemala; Lima, Pérou; Mexico, Mexique; Potosi, Bolivie et Santiago, Chili). sapèque [cash] Pièce ronde à trou central carré, de bronze ou laiton, émise par la Chine, le Japon, la Corée et le Viet Nâm. En Chine, on l’appelait banliang, ch’ien ou li. On l’enfilait en boudin de 1000 pièces, qui était l’équivalent de un tael d’argent. September 2012