Carotte de plein champ - Chambre d`Agriculture du Gard
Transcription
Carotte de plein champ - Chambre d`Agriculture du Gard
Fiche Technique Production Peu Développée en Languedoc-Roussillon Filière Maraichage Septembre 2008 Rédigée par : Carotte de plein champ Julien GARCIA Chambre Régionale d’Agriculture du Languedoc-Roussillon Potentiel des marchés Production Principaux pays producteurs Chine : plus gros producteur, forte consommation intérieure, peu d’exportations Etats-Unis: 2e producteur avec 1,9 millions de tonnes en 2006 Russie : production de 1,8 millions de tonnes Pologne : production de 800 000 tonnes, 1er producteur européen Japon : 660 000 tonnes Production en France La production française arrive au 9ème rang mondial et au 3ème à l’échelle européenne, derrière la Pologne et le Royaume-Uni avec 625 000 tonnes/ha. Elle s’organise autour de 3 bassins de productions : l’Ouest (Basse Normandie, Bretagne), le Sud-Ouest (Aquitaine, Midi-Pyrénées) et le Sud-Est (Corse, Languedoc-Roussillon, PACA, RhôneAlpes). En Languedoc-Roussillon, la production est concentrée dans le Gard avec 200 ha et une production de 7 930 tonnes. Organisation commerciale Les petits producteurs privilégient la vente sur les marchés ou la vente à des primeurs par l’intermédiaire de grossistes. Dans la région, les 2/3 de la production sont de la carotte de saison et de conservation, 1/3 de la carotte précoce. Prix De 0,08 à 0,14 en bord de champ. Débouchés Grandes et Moyennes surfaces Circuits courts (marchés) Opportunité possible : approvisionnement de l’entreprise agroalimentaire Crudi dans les Pyrénées-Orientales. Depuis 2005, Crudi transforme les carottes en sachets de bâtonnets de crudités pour les restaurants McDonald’s. Synthèse Dans un contexte de concurrence forte, et malgré une faible structuration commerciale en Languedoc-Roussillon, des opportunités peuvent se dégager, notamment à travers des réseaux commerciaux peu exploités. Production de carotte en frais pour les trois bassins français les plus productifs (mai 2007-avril 2008) Bassins de production Sud-Ouest Ouest Sud-Est Superficie (ha) 4 531 2 410 1 225 Production (t) 173 794 93 177 42 774 Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne » 1 Partie 2 : Fiche Carotte Impact environnemental Impact des intrants Les apports d’intrants sont assez fréquents pour la culture de la carotte. La carotte s’implante lentement, surtout en semis précoce et se trouve de ce fait rapidement concurrencée par les adventices. Pour concilier sélectivité et efficacité, le désherbage doit s'envisager à l’aide d'un programme de traitements. Indépendamment des précautions et méthodes culturales destinées à réduire l’enherbement, une 1ère intervention s’impose avant la levée des carottes en post-semis. Compte tenu du spectre d’efficacité restreint des herbicides utilisables, un à deux rattrapages de post-levée sont nécessaires. Pour en améliorer l’efficacité, il faut intervenir tôt (dès le stade 1 feuille vraie) et à petites doses. L’opération est à répéter 8 à 10 jours plus tard si besoin. En terme de fertilisation, la carotte n’a pas de besoins en azote très importants. Un amendement potassique doit être prévu avant tout semis. Impact sur la ressource en eau Les besoins en eau sont évalués à 200 mm/an pour une jeune carotte et à 350 mm/an par la suite. La couverture du sol par le feuillage marque le sommet de la consommation en eau de la carotte. L’irrigation est alors bien souvent indispensable. Impact sur les paysages Paysage caractéristique de cultures de plein champ qui contribue à maintenir l’espace ouvert. Contraintes techniques agronomiques et Type de sols Eléments favorables : Sol sableux et sablo-limoneux, bien drainé La profondeur du sol doit être de 30 cm minimum Le pH doit être supérieur à 5,5 l’optimum étant compris entre 6 et 7,5 Eléments défavorables : Sols à pente forte (perte rapide de l’eau) Les parcelles présentant des cailloux sont à exclure car elles posent des problèmes de conformation de racines, de peuplement et d’arrachage Les parcelles exposées au vent (prévoir haies brise-vent) : risque de séchage des fanes. Topographie En plaine mais éviter les bas fonds. Adaptation au climat Zones tempérées Implantation de la production La préparation de sol est capitale pour la réussite de la culture. La qualité du lit de semences doit permettre un bon contact sol-graine, propice à la germination et à un enracinement profond. L’objectif est d’obtenir un sol meuble sur 20–30 cm. Une texture fine, avec quelques mottes en surface pour éviter les croûtes de battance, est idéale. Impact sur la biodiversité Impact moyen par l’utilisation de phytosanitaires, peu de diversité faunistique possible hormis celle du sol. Il convient de travailler sur sol ressuyé afin de ne pas créer de lissages qui feraient obstacle à la croissance des racines. Synthèse Cette culture a un effet environnemental notable comme la majorité des cultures maraîchères dû à une perte en biodiversité et un impact fort sur la ressource en eau. La densité de peuplement idéale pour la carotte d’industrie est comprise entre 10 et 15 racines par mètre linéaire, soit 500 000 graines par hectare contre 1,2 millions/ha pour la consommation en frais. Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne » 2 Partie 2 : Fiche Carotte Plusieurs types de envisageables : Semis à plat Semis sur planches Semis sur buttes semis sont Conduite de la production Eléments de contrainte : Désherbage très régulier Récolte mécanisée sur de grandes superficies Surveillance phytosanitaire indispensable Irrigation indispensable Eléments de rendement : Dans la région, les rendements observés sont de l’ordre de 55 à 60 tonnes/ha pour la carotte d’industrie et 38 tonnes/ha pour le frais. Irrigation Besoins en eau : 350 mm/an. Le manque d’eau est particulièrement préjudiciable à deux périodes du cycle : Au cours de la levée où tout déficit hydrique réduit le pourcentage de germination et allonge la durée de levée Lors du développement végétatif où le stress hydrique peut stopper la croissance des feuilles et des racines Contrainte de main d’oeuvre La quasi-totalité de la production étant mécanisée, les besoins de main d’œuvre sont limités et estimés à 90 heures/ha. Calendrier de production Avril / Mai Semis Eté Traitements Irrigation Oct / Nov voire à Janv Récolte Dispositif réglementaire auquel la production est soumise Pas de dispositif particulier à l’heure actuelle mais la réforme de la PAC en cours pourrait modifier le dispositif. La mise sur le marché du produit doit satisfaire à des règles de qualité. Etat des références en LanguedocRoussillon Les références sont issues des références des grandes zones de production française que sont les Landes ou l’Ouest. Il existe peu de références en Languedoc-Roussillon. Contrainte foncière Préférer des parcelles à pente très faible. La taille des parcelles doit permettre le passage des engins (labour, semis, traitements, récolte). Mécanisation Pour le labour, les traitements, la récolte et le stockage. Sensibilité au précédent vigne Pas de référence dans ce domaine. Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne » 3 Partie 2 : Fiche Carotte Risque financier et intérêt économique pour l’exploitant Résultats économiques et facteurs de risque Charges d’exploitation : 5 040 €/ha Engrais, amendements : 348 €/ha Semences : 299 €/ha Produits phytosanitaires : 393 €/ha Irrigation : 4 000 €/ha Produits d’exploitation pour un rendement moyen de 55 tonnes/ha de carotte industrie et un prix de vente en bord de champ variant de 0,08 à 0,14 €/kg : de 4 400 à 7 700 €/ha. Marge brute : elle varie de -640 à 2 660 €/ha. Dans le cas d’une vente de marché, il faut prévoir aussi le coup de lavage du grossiste. La marge brute est sensible à la qualité de la récolte elle-même liée à la bonne préparation du sol. Un produit de bonne qualité et répondant aux normes standard de vente aura une plus value intéressante. Besoins de trésorerie Mise en production : dès la première année (4 à 6 mois selon le mode de conduite) A prévoir : achat de semences Risque financier lié aux investissements Achat de matériel spécifique mais pour de petites surfaces, les opérations manuelles sont possibles (type jardins familiaux), matériel classique, récolteuse éventuelle, chambre froide et système d’irrigation. Pour une mécanisation totale de la culture les investissements restent lourds. Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne » 4 Partie 2 : Fiche Carotte Personnes ressources Chambres d’Agriculture : Chambre d’Agriculture du Gard - Mas de l’Agriculture BP 80054 30023 Nîmes Cedex1 Instituts techniques : CTIFL Centre de Lanxade - Centre de Lanxade 24 130 PRIGONRIEUX Bibliographie Blondiaux M., Bodiou D., Seysen S., Simonin S., (2006). Technique et marché-La Carotte tente d’assurer son avenir in Culture Légumière. N°94 pp 13-25. Disponibilité : SUAMME, Chambre Régionale d’Agriculture du Languedoc-Roussillon Calvi C., (1990). La carotte de garde in Fruits et légumes N°76. pp 35-39. Disponibilité : SUAMME CERD, Chambres d’Agriculture de Bourgogne, (2005). Production et commercialisation de légumes. Document « Diversifier… ? » de Bourgogne. Disponibilité : Chambre Régionale d’Agriculture du Languedoc-Roussillon Ctifl, (1992). La carotte-guide pratique. Tome1. Sileban. 229 p Disponibilité : Chambre d’Agriculture de l’Hérault Mémo culture, La carotte de plein champ. Disponibilité : Chambre d’Agriculture de l’Hérault Villeneuve F., Luneau C., Bosc J.P., (1991). Carotte - La conservation en chambre froide in Infos-Ctifl N°77. pp 31-36. Disponibilité : SUAMME Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne » 5 Partie 2 : Fiche Carotte