hommage à jacques godbout

Transcription

hommage à jacques godbout
HOMMAGE À JACQUES GODBOUT
L’Université du Québec à Montréal rend hommage aujourd’hui à Jacques Godbout en lui attribuant le titre de docteur honoris causa, par décision de son Conseil d’administration et sur recommandation de sa Faculté de communication. Par ce geste, l’Université veut reconnaître la carrière exceptionnelle de cet intellectuel, journaliste, écrivain
et cinéaste qui a participé aux grandes heures de la modernité littéraire et politique du Québec.
Journaliste dans l’âme, sociologue à sa manière, M. Godbout observe depuis plus de cinquante ans l’évolution de nos sociétés. Pressé de donner un sens au monde
qui l’entoure, profondément engagé envers les valeurs fondamentales de notre société, ses films, ses essais et ses romans abordent nombre de questions qui suscitent
des débats de fond. Reposant sur la métaphore, utilisant abondamment le mythe et la fable, regorgeant d’images-chocs et de propos percutants, son œuvre cherche autant
à informer qu’à divertir, à faire réfléchir qu’à susciter l’émerveillement, ce qui explique en partie son impact sur les mentalités.
Né à Montréal le 27 novembre 1933, Jacques Godbout a fait ses études classiques chez les Jésuites, au Collège Jean-de-Brébeuf. En 1954, année où il obtient une maîtrise
en lettres de l’Université de Montréal, il part enseigner le français pour trois ans à l’Université d’Addis-Abeba, en Éthiopie. Désormais l’Afrique constituera, avec
les États-Unis, le Canada anglais, les Antilles et, bien sûr le Québec, l’un des lieux privilégiés de ses pérégrinations de journaliste et d’écrivain.
C’est par la poésie qu’il arrive d’abord à l’écriture avec la publication des recueils Carton pâte en 1956 et Les Pavés secs en 1958. Issu de l’époque où, comme il le dit
lui-même, publier un livre était un geste « d’affirmation politique et sociale », il fait partie de la première génération d’écrivains québécois « modernes ».
Publié en 1967, récompensé par un Prix du Gouverneur général du Canada, son roman Salut Galarneau ! est rapidement devenu un classique de la littérature québécoise.
À l’Office national du film où il a fait ses débuts en 1961, il s’est attaché à décrire la société québécoise contemporaine à chaque étape de ses mutations, toujours
étonnantes, maintes fois contradictoires.
Du temps de Kid Sentiment et de IXE 13, Jean Basile le qualifiait déjà de « témoin de notre temps ». Près de cinq décennies plus tard, avec une cinquantaine de documentaires,
quatre long-métrages, dix romans, deux livres pour enfants, six recueils de poésie, six essais, Jacques Godbout est demeuré un infatigable touche-à-tout à qui tout réussit.
Polémiste combatif, Jacques Godbout est également un ardent défenseur de la laïcité comme il a cru bon de le rappeler dans le cadre du débat sur les accommodements
raisonnables. Dans son œuvre, on trouve bien sûr la quête d’identité, le thème de l’américanité et une fascination pour le monde des médias, mais également un amour
indéfectible pour ceux et celles qui, de Hubert Aquin à Luc Plamondon en passant par Paul-Émile Borduas et Anne Hébert, nous invitent à refaire le monde et dont il
s’est attaché à décrire le parcours.
Jacques Godbout a participé à la fondation de la revue Liberté en 1959 et à celle de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois en 1977. Décoré Chevalier
de l’Ordre du Québec en 1998, il a obtenu un doctorat honorifique de l’Université d’Ottawa en 2002. Son dernier ouvrage Autos biographie, dans lequel il s’amuse à
raconter sa vie en parlant des véhicules qui l’ont marqué, a été qualifié de « bijou » par la critique. Depuis plusieurs années, il tient une chronique dans le magazine
L’actualité et il fait partie du Conseil d’administration des éditions du Boréal.
Pour sa contribution au débat sur la place et l’avenir de la société québécoise, pour sa vision ancrée dans la réalité mais également axée sur l’imaginaire, pour sa réflexion
panoramique dans un monde de plus en plus porté aux sens uniques et à la spécialisation excessive, l’Université du Québec à Montréal veut honorer et saluer
Jacques Godbout, docteur honoris causa.

Documents pareils