CONCEPT DE LA COLLECTION PERMANENTE
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CONCEPT DE LA COLLECTION PERMANENTE
CONCEPT DE LA COLLECTION PERMANENTE DECOUVRIR UN LOINTAIN PASSE A TRAVERS UNE EXPOSITION PASSIONNANTE Le Musée Gallo-romain rend le monde passionnant de notre plus ancien passé accessible à tous ceux qui manifestent un tant soit peu d’intérêt pour le sujet. A travers un concept grand public d’une grande clarté, les visiteurs découvriront l’évolution de la société humaine, d’il y a plus de 500.000 ans au haut Moyen Age. Ces temps reculés renaissent grâce à 2.200 pièces authentiques, présentées dans des salles spacieuses et en faisant appel à toutes sortes de supports médiatiques. Des textes explicatifs et des films éducatifs, mais aussi des animations et des présentations interactives pour les enfants, des maquettes et des personnages grandeur nature... Tout cela fait du musée Gallo-romain un endroit idéal pour faire un long voyage dans le temps. = N L’objectif : enrichir ses connaissances sur le passé de la civilisation occidentale La nouvelle collection permanente au musée Gallo-romain relate la vie de l’homme dans la région que nous appelons aujourd’hui le Limbourg, de la Préhistoire au haut Moyen Age. Le but est de permettre au visiteur d’enrichir ses connaissances sur la vie quotidienne dans un lointain passé. Nous voulons aussi démontrer qu’une société ne fonctionne pas telle qu’elle le fait par hasard. Il y a des raisons précises pour lesquelles une société évolue dans un certain sens à un moment donné de son histoire, et nous expliquons pourquoi les hommes font ce qu’ils font et qui nous sommes. Nous nous concentrons sur les relations de cause à effet. Ce n’est pas par hasard que nous avons choisi comme devise ‘Ce qui suit est toujours lié à ce qui précède’. Ces paroles de l’empereur et philosophe Marc Aurèle ont inspiré notre travail sur la présentation de la collection. Le point de départ : le récit scientifique Le musée raconte une histoire très complète sur l’évolution de la société de nos lointains ancêtres. Toutes sortes d’aspects sont passés en revue : changements politiques, économiques et socioculturels, mais aussi innovations technologiques et conditions climatiques. Nous avons aussi intégré les informations dont nous disposons sur la vie de nos ancêtres. Ce récit à plusieurs facettes a été écrit par l’équipe scientifique du musée sur base d’une volumineuse littérature spécialisée et avec l’aide de collègues archéologiques spécialistes d’une période ou d’une matière donnée. Les objets ne constituent donc pas la base de la conception de l’exposition. Nous considérons plutôt la collection comme l’outil majeur dont nous disposons pour raconter notre histoire. Les épisodes que nous ne pouvons pas illustrer avec des pièces de la collection ne sont dès lors pas laissés de côté. Nous informons alors le visiteur en faisant appel à des textes, des films, des dessins ou des maquettes. Nous présentons 2200 objets authentiques, près de 500 de plus que dans l’ancien musée. La plupart des pièces sont des objets d’usage courant dont nous nous servons pour illustrer un thème spécifique, sans négliger notre devoir de leur exposer avec respect et de les commenter. = O La pierre d’angle : la diversité du public Dans l’élaboration de la présentation muséale, nous ne sommes pas uniquement fiés à notre expérience, notre intuition et à celles des créateurs professionnels à qui nous avons fait appel. Nous nous sommes basés également sur des enquêtes d’opinion auprès du grand public. Nous voulions savoir ce qu’il venait apprendre ou découvrir et de quelle manière dans un musée archéologique comme le nôtre. Car apprendre est naturellement la motivation première de la plupart des visiteurs. L’étude que nous avons menée a clairement montré que les visiteurs avaient un certain nombre de préférences communes sur le type d’informations qu’ils recherchaient dans un musée, sur l’aménagement des salles et sur la manière dont ils voulaient voir les objets présenter. Nous avons pourtant aussi constaté des différences sensibles entre certains groupes de visiteurs potentiels, notamment en matière de médias. Le musée nourrit l’ambition de répondre dans un seul espace et dans un seul concept muséal aux aspirations et besoins de diverses catégories de visiteurs. Le but est qu’à la fin de leur visite, nos hôtes aient le sentiment d’avoir appris quelque chose de fondamental sur l’histoire de leurs lointains ancêtres de manière agréable et accessible. = P Une structure d’exposition en niveaux La structure de l’exposition tout comme les médias utilisés sont destinés à mettre une matière passionnante mais très complexe à la portée de divers types de visiteurs. Film d’introduction L’exposition commence avec un court-métrage. Les visiteurs savent ainsi d’emblée dans quel type de musée ils entrent, ce qu’ils peuvent attendre de l’exposition et comment elle est structurée. Ce film d’introduction est aussi conçu pour éveiller la curiosité des visiteurs et les inciter à partir à la découverte. La production donne en d’autres mots l’orientation dans l’espace et dans la thématique à celui qui pénètre dans les salles. = Q Niveau 1 – Le fil conducteur : les principaux événements – sentier et carrefours A commencer par les faits Avec notre devise en tête, nous avons choisi un parcours chronologique très clair. Les visiteurs ne peuvent manquer aucune étape de ce parcours et gardent le fil de l’histoire. Nous avons ainsi créé une sorte de sentier ponctués de faits : des événements cruciaux que nous présentons en quelques phrases sur des flèches verticales faciles à identifier. Ces textes ont toujours une indication de temps très claire. Les faits fournissent aux visiteurs un fil conducteur et des informations immédiates et précises. Les personnes ayant peu de temps ou de désirant pas passer des heures dans un musée seront donc elles aussi satisfaites de leur visite car elles auront glané des informations essentielles en un temps relativement court. Les faits servent en même temps de passerelle pour pénétrer dans le deuxième niveau d’informations. Quatre moments clés Effectuer des scissions dans une évolution chronologique est toujours un exercice artificiel. Nous avons pourtant sciemment choisi quatre moments clés dans notre récit car nous voulions que le visiteur passe littéralement par quatre phases fondamentales. Le premier grand moment se situe il y a quelque 500.000 ans. Il y a pour la première fois des hommes dans la région. Tout commence là, c’est donc le début évident de notre récit. Un deuxième tournant s’opère 5300 ans avant Jésus-Christ, avec l’établissement d’agriculteurs dans la région. La communauté de chasseurs-cueilleurs nomades, une société qui n’a pratiquement pas changé pendant des centaines de milliers d’années, devient une société d’agriculteurs. Nous avons choisi comme troisième moment clé 825 avant J-C : c’est la fin d’un type de société pratiquement égalitaire. Une élite domine maintenant le grand groupe d’agriculteurs. Il y a enfin 10 avant J-C. Les Romains fondent Atuatuca Tungrorum, la première ville dans la région. Presque tous les aspects de la vie changent et l’on voit apparaître une variante de la culture romaine. Chaque tournant est illustré par un objet authentique. La pièce raconte d‘une manière ou d’une autre un aspect de l’évolution sociale. Pour indiquer clairement qu’une nouvelle ère s’ouvre, le créateur Niek Kortekaas a choisir d’utiliser ces objets comme modèle agrandi des centaines de fois. Le visiteur ne peut pas manquer la couleur argentée des objets et surtout leur taille. = R Niveau 2 – Les îlots d’exposition avec des objets, des textes, des films … Les informations fournies par le niveau 1 sont approfondies au niveau 2. Les visiteurs peuvent se forger une image à la fois plus large et plus profonde de la période concernée et de la société humaine dans cette région. En combinant un concept ouvert, une structure chronologique de thèmes bien définis et une présentation claire avec un sentier des moments clés, l’exposition se ‘lit’ en un coup d’œil. Celui qui y regarde de plus près découvre un concept en niveaux s’appuyant sur une utilisation intense des médias. On a cherché partout à obtenir un bon équilibre entre teneur, forme, collection et supports médiatiques (texte, film, maquettes et personnages). L’idée est toujours de rendre le récit aussi accessible que possible. Une présentation sobre des objets En dépit de la grande quantité d’objets que nous présentons, les vitrines ne sont jamais engorgées. Nous avons choisi de ne pas présenter de grandes quantités d’un seul type d’objets, sauf si le sujet l’exige. Les objets ont donc suffisamment d’espace pour être mis en valeur. Les vitrines constituent surtout une symbiose avec la forme générale de l’exposition. Des pièces sont parfois présentées de manière différente, sans vitrine, comme les grands fragments architecturaux, les pierres funéraires ou les statues divines, qui sont ainsi plus attractifs. Même une série complète de poterie sur une planche intéresse le visiteur. Quel que soit le mode de présentation, la sélection des pièces s’effectue toujours en fonction du récit scientifique. Textes : clarté de la structure et du langage Ce récit est rendu aussi concret et aussi clair que possible. Les textes principaux ont ainsi toujours un titre et une introduction pour que le visiteur sache rapidement quelle est l’essence de la présentation. On a également choisi un langage simple, sans jargon professionnel. Il n’est d’ailleurs pas nécessaire que tout le monde lise tous les textes. Mais les plus curieux ne resteront pas sur leur faim. Les panneaux sont omniprésents mais montés avec discrétion. Et pour ceux qui préfèrent entrer dans le récit par le biais des objets, les vitrines comportent des textes explicatifs courts. Pour les autres langues, toutes les informations sont rassemblées dans un guide pratique. Dessins éducatifs Les dessins sont aussi omniprésents dans l’exposition. Dans les vitrines, ils servent à expliquer la fonction d’un objet. Sur les grands panneaux, ils illustrent le thème général de la présentation. Et les grands dessins muraux à l’extrémité d’une salle sont conçus pour créer une ambiance pédagogique. = S Pistes de réflexion : les frontières du savoir En dépit de la masse de textes et de dessins que nous offrons aux visiteurs, il y a des limites à l’exploration du passé. Beaucoup de questions restent sans réponse, même les spécialistes qui consacrent toute leur vie à la matière. Notre connaissance des temps reculés a en d’autres mots ses limites. C’est un message que nous voulons aussi faire passer au visiteur. La solution la plus facile est de présenter vaguement l’information et d’éviter soigneusement les thèmes pour lesquels on dispose de peu d’informations. C’est une option que nous avons sciemment rejetée. Le musée Gallo-romain a choisi de faire connaître au visiteur les ‘pistes de réflexion’ scientifiques, par le biais de panneaux concis et de courts-métrages. On voit ainsi que les archéologues du musée sont placés devant une ou plusieurs hypothèses autour du thème spécifique. Nous espérons montrer ainsi clairement qu’en dépit d’une présentation claire, il reste des zones d’ombre dans notre connaissance du passé. Archéologie: Comment savons-nous… ? Nous indiquons en même temps que les informations fournies reposent de solides base scientifiques. Nous levons çà et là le voile sur les méthodes de recherche archéologique : comment savons-nous ce que nous savons ? Pour le moment, ces informations figurent dans l’exposition, sous forme de textes. Mais ces textes seront prochainement remplacés par une production audiovisuelle interactive. Le visiteur aura ainsi sous forme visuelle une réponse à la question posée et un aperçu de la science archéologique. Animations et présentations interactives pour enfants Des animations et des présentations interactives simples sont spécialement conçues pour les enfants visitant le musée avec leurs parents. Plutôt que de les présenter dans une zone réservée aux enfants, nous avons choisi de les intégrer par thème dans l’exposition. Les animations et les présentations interactives sont développées selon le même ‘format’. Ces présentations à l’intention des plus jeunes sont identifiables par le style des dessins. Personnages grandeur nature Les salles du musée sont habitées de personnes réalistes en résine qui accrocheront le regard des enfants comme des adultes. Le musée Gallo-romain raconte une histoire globale de l’évolution sociale, mais lui donne aussi un visage humain. Les visiteurs, qui se sentent directement concernés par les personnages, s’intéressent ainsi davantage au thème traité. = T Films Nous faisons aussi largement appel aux présentations cinématographiques pour évoquer notre passé. Nous mettons minutieusement en scène des techniques comme la fabrication d’outils ou de pointes de flèches en silex, le coulage du bronze. Ces productions servent non seulement à créer une ambiance mais aussi à clarifier certaines activités humaines du passé. C’est également le cas de la présentation en trois dimensions de l’intérieur d’une riche maison citadine romaine, qui constitue une symbiose entre la recherche archéologique et les techniques audiovisuelles, avec à la clé un résultat d’un grand réalisme. Maquettes La maquette peut paraître à première vue un support quelque peu dépassé. Nous en faisons pourtant largement usage car il est difficile de montrer de manière plus esthétique et plus réaliste la forme d’une maison établie, d’un champ d’urnes cinéraires ou d’une villa romaine. Nous avons opté pour une présentation autonome des maquettes. La maquette de Tongres à l’époque romaine, vers 150 après J-C, est la pièce phare de ce mode de présentation. = U Niveau 3 – L’espace européen Le niveau d’information 3 dessine la grande zone culturelle dont faisait partie cette région à une période donnée, ce qui permet de montrer clairement si la région se trouvait plutôt en périphérie ou au centre de cette zone culturelle. La zone culturelle est indiquée sur une carte. Les influences extérieures comme la venue des premiers hommes sont présentées sous la forme de cartes animées. Les développements technologiques importés dans cette région, comme l’utilisation d’animaux de trait et de charrues, sont présentés de cette manière. Nous montrons aussi via ces cartes animées la splendeur et décadence de l’empire romain. Cette approche est dans l’esprit de notre devise : les événements dans cette région sont influencés en permanence par des facteurs externes, dont certains se produisent depuis des centaines d’années déjà. ”Ce qui suit est toujours lié à ce qui précède”. = V En bref : l’histoire et la forme 0 La salle du rez-de-chaussée évoque Ia vie des premiers hommes, dans la période incroyablement longue entre 500.000 et 5300 avant notre ère. En quête de silex et de nourriture, les hommes de Neandertal et plus tard nos ancêtres mènent une existence nomade dans un paysage encore vierge. Ils interrompent régulièrement leur périple, dressent un campement, puis repartent quelque temps plus tard. Ils ne peuvent survivre ici que par climat modéré. Les premiers hommes développent ainsi des méthodes de chasse élaborées et fabriquent des outils en silex efficaces. Chopping tools, bifaces, lames, burins et grattoirs sont présentés dans des vitrines intégrées dans des structures en zinc monumentales qui traversent la salle. Les volumes plutôt bas servent aussi de podium à des personnages grandeur nature en résine et des animaux naturalisés et de support à des panneaux de texte et des films. Une autre force de cette vaste salle est un dessin d’un campement occupant un mur entier. = NM 1 La salle du premier étage doit son caractère à une palissade de bois circulaire. Les principaux faits sont présentés sur des panneaux transparents, avec au centre quelques fragments monumentaux en résine de troncs de tilleuls. Les visiteurs naviguent entre les vitrines tables et s’attardent là où leur intérêt les porte naturellement. La première partie de la salle est consacrée à la communauté agricole qui s’est développée ici à partir de 5300 avant Jésus-Christ. Des hommes au mode de vie entièrement nouveau viennent du sud pour s’établir dans la région. Ce sont des agriculteurs qui interviennent activement sur leur environnement. Ils abattent des arbres pour faire de la place pour des champs et des fermes. Des chasseurscueilleurs mènent depuis des millénaires une existence nomade sur les terrains sablonneux du nord de la région. Leur mode de vie a à peine changé au fil du temps. La rencontre avec les agriculteurs a un impact énorme sur le mode de vie de ces hommes. Lentement mais sûrement, les chasseurs vont adopter le mode de vie des agriculteurs. Des objets caractéristiques d’une communauté agricole sont les poteries en terre cuite, les meules à grain, les haches polies pour abattre les arbres… D’autres aspects des communautés agricoles sont évoqués : l’extraction du silex, le rôle important du bétail, qui se traduit notamment par l’apparition de la maison étable et de nouvelles pratiques funéraires. A cette époque, tous les membres du groupe sont incinérés et enterrés dans un champ funéraire commun. Des centaines d’urnes cinéraires témoignent de cette période culturelle. L’utilisation des premiers objets en métal est un autre point d’attention, ainsi que le mystérieux phénomène des ‘dépôts’, des collections d’objets confiés par les hommes à la terre. Les visiteurs uniquement intéressés par les points principaux sont à l’extérieur du cercle. Ceux qui souhaitent avoir plus d’informations et examiner les objets à leur aise se rapprochent du centre, mais sont amenés à retourner toujours aux pourtours du cercle. Dans la deuxième partie du cercle, nous nous intéressons de plus près à une autre grande transition : l’apparition des élites. Deux nouveautés atteignent la région à partir de 825 avant Jésus-Christ : les objets usuels en métal venant d’Europe centrale et le sel de la côte hollandaise de la mer du Nord. Un commerce intense se met en place. Les excédents agricoles locaux sont échangés contre ces produits très convoîtés. Une poignée de chefs de famille ambitieux se disputent des positions clés dans les nouveaux réseaux d’échanges commerciaux. Les figures de l’élite parviennent à contrôler les transactions et décident qui possède quoi ; cela signifie progressivement la fin d’une société où tout le monde est plus ou moins sur un pied d’égalité. Au-dessus des simples agriculteurs, émerge un petit groupe de personnes en quête de pouvoir et qui se profile comme une élite. De prestigieux objets placés dans les tombes de l’élite témoignent des contacts étroits qu’a cette région avec le monde celte à partir de 425, comme les objets trouvés lors de fouilles à Wijshagen (Meeuwen-Gruitrode). A partir de 250 avant J-C, les hommes s’organisent sous le pouvoir de seigneurs de guerre en grandes communautés ou tribus. Cette région est située au cœur du territoire des Eburons. = NN Cette tribu est défaite par les Romains vers 52 av. J-C : le premier fait décrit dans l’histoire de cette région. La bataille entre les Eburons et les armées de César constitue donc la pièce maîtresse de la salle circulaire, comme l’indique la présentation. Tout comme au rez-de-chaussée, un grand dessin occupe tout un mur. Il illustre un épisode de cette bataille. A l’avant-plan, deux figures grandeur nature en résine, arborant leur impressionnant attirail de guerre: un guerrier gaulois et un centurion romain. Nous présentons ici deux des ensembles d’objets les plus illustratifs, un dépôt de torques en or et un ensemble monétaire des diverses tribus conquises par César. = NO 2 L’étage supérieur du musée est dédié au fil conducteur de la romanisation de cette région, où se développe une version régionale de la culture romaine. Atuatuca Tungrorum est la première ville jamais construite dans cette région. Ce n’est pas un hasard si elle est située dans une riche zone agricole et à un endroit stratégique de la route entre Boulogne-sur-Mer (France) et Cologne (Germanie). Les soldats romains aménagent vers 10 avant J-C le réseau de rues de cette ville et déblayent le terrain pour des constructions. L’élite locale y construit progressivement des maisons. Les Romains influencent pratiquement tous les aspects du mode de vie : les techniques de construction et les habitudes alimentaires, les soins corporels et la mode, la législation et le culte. L’élite est la plus ouverte à la culture romaine, qu’elle adopte en grande partie et fait connaître aux autres niveau s de la population. Le parcours chronologique fait progressivement place à une approche strictement thématique. Dans la première partie de la salle, nous nous concentrons sur Tongres, ville romaine. Au centre, une grande maquette reproduit Atuatuca Tungrorum en l’an 150 de notre ère. Les présentations sont disposées en cercles concentriques autour de cette maquette. Contrairement aux autres salles, cet espace baigne dans la lumière du jour. Nous y présentons la plus grande partie de notre collection : poteries et statuettes divines en bronze, bijoux et ustensiles de cuisine en poterie, verre et bronze. La pièce contient aussi une partie d’un hypocaustum, un sol de mosaïque et quantité de grandes pièces en pierre comme la colonne de Jupiter aux géants, des monuments funéraires ou des fragments de bâtiments monumentaux. Nous réduisons ici l’usage de supports médiatiques au profit des objets de collection, mais nous avons aussi prévu quelques productions interactives pour les enfants dans une évocation numérique en trois dimensions de l’intérieur d’une maison de ville romaine. La seconde partie de la salle porte sur les évolutions du monde rural. De grandes fermes sont aménagées dans le sud de la région. La culture céréalière se développe à grande échelle et est axée sur une économie de marché. Les riches fermiers sont enterrés sous des tumulus, qui marquent aujourd’hui encore le paysage de la région. Un cortège funéraire prend naturellement une place de choix dans cette salle d’exposition. Avec le temps, les objets et usages romains sont adoptés partout à la campagne, même sur les terres sablonneuses du nord de la région. Les hommes y préservent toutefois davantage leurs traditions ancestrales. Ils vivent encore sous un seul toit avec leurs bêtes, comme ils le font depuis des milliers d’années déjà. Cette partie de la salle contient aussi des maquettes, notamment celle d’un complexe de villas et d’une implantation. Nous renouons avec une approche chronologique dans la dernière partie de l’exposition. Les événements se succèdent à un rythme soutenu. Le nord de la Gaule est secoué par une grave crise économique et politique. Toutes sortes de groupes germaniques traversent la frontière rhénane à partir de 250 après J-C. Pour mieux défendre la ville, les Romains de Tongres construisent des remparts. La ville entre lentement mais sûrement dans une ère de déclin. En 406 après J-C, l’armée romaine quitte la région et la zone passe sous la coupe des Francs. Un dessin mural de grande taille illustre la fin de notre histoire. = NP