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Résumé du rapport mensuel Les violations de la liberté de la presse et de la culture LIBAN, SYRIE, JORDANIE, PALESTINE Décembre 2013 En Syrie, deux photojournalistes et neuf citoyens journalistes ont trouvé la mort, alors que 25 autres ont été victimes d’enlèvement et d’arrestation sommaire. En Cisjordanie et dans les Territoires de 1948, les forces israéliennes ont poursuivi leurs attaques contre les journalistes et photographes palestiniens à coups de grenades lacrymogènes et de balles en caoutchouc. Au Liban, deux photographes ont été blessés dans l’exercice de leur fonction et les manifestations contre les violations de la liberté de la presse se sont multipliées en Jordanie. Ci-dessous un compte-rendu détaillé des violations rapportées par le Centre SKeyes dans chacun des quatre pays concernés, en décembre 2013 : Page En Syrie, deux photojournalistes et neuf citoyens journalistes ont été tués, alors que 25 autres ont été victimes d’enlèvement et d’arrestation, en grande majorité aux mains de l’État Islamique en Irak et au Levant (EIIL). Le photographe de l’agence Reuters, Molhem Barakat (le 20/12), et les citoyens journalistes Mazen Jarkas (le 17/12) et Ahmad Hussein Al-Hajji (le 28/12) ont été tués lors du bombardement d’Alep, alors que les citoyens journalistes Charif Al-Tabaji (le 02/12), Ahmad AlNafouri (le 02/12) et Ahmad Ali Tohmé (le 28/12) ont trouvé la mort à Rif Dimashq. De plus, Mohammad Khalil Taha Al-Barnaoui (le 04/12) et Mohammad Al-Achmar (le 29/12) ont été tués lors de la couverture des combats à Rif Dimashq, et Mounzer Al-Zoabi lors de la couverture des combats dans la région d’Al-Quneitra (le 26/12). Le meurtre le plus atroce fut certes l’exécution du photographe irakien Yasser Al-Jumeili au nord de la Syrie (le 04/12) par des membres de l’EIIL. De plus, l’artiste syro-palestinien Hassan Hassan est mort sous la torture au bureau de la sécurité 1 Au Liban, le photographe du quotidien Al-Mustaqbal, Ibrahim Bikal, a été blessé alors qu’il couvrait la sortie du mufti Kabbani de la mosquée Khachokji (le 29/12), après l’enterrement du jeune Mohammad Al-Chaar, et le photographe de l’émission Bel Jerm al-Machhoud (En flagrant délit), Elie Chahwan, lors de la couverture de l’arrestation de trafiquants de drogue à Raouché (le 24/12). De plus, des personnes armées ont détenu des membres de l’équipe de la chaîne Al-Jadeed (New TV) à Tripoli, avant qu’ils n’arrivent à s’enfuir (le 05/12) et la journaliste May Chidiac a reçu des menaces écrites (le 27/12), un mois après avoir été prise à partie par un agent de sécurité de l’aéroport. Par ailleurs, le tribunal militaire a condamné le journaliste Rami Aysha à deux semaines de prison (le 09/12) pour trafic d’armes ; une peine qu’il n’appliquera pas étant donné qu’il a déjà passé 26 jours en prison suite à son arrestation l’été dernier. Enfin, des scènes du film « The Wolf of Wall Street », en salle au Liban, ont été coupées par le distributeur Eagle Films (le 30/12). militaire à Damas (le 15/12), et le citoyen journaliste syrien Mahmoud Habbo a été blessé lors de la couverture du bombardement de la région d’Al-Sakhour à Alep (le 15/12). D’autre part, des membres de l’EIIL ont enlevé plusieurs citoyens journalistes. Ils ont fait irruption dans le bureau de la chaîne Shada Al-Huriya dans le quartier de Kallaseh à Alep, et ont kidnappé sept citoyens journalistes, dont Maher Al-Hasroumi, Amine Abou Mohammad, Taym Al-Chami, Abou Younes et Sultan Al-Chami ; ils ont également ouvert le feu sur un huitième avant de l’abandonner au bord de la route (le 27/12). Par ailleurs, ils ont pris d’assaut le bureau de presse de Kafranbel et le bureau de la station Farsh dans la province d’Idlib, avant de voler les ordinateurs et de détruire les équipements. De plus, ils ont enlevé les citoyens journalistes Hammoud Al-Junaid, Abdullah Al-Salloum, Saad Al-Aabi, Salah Al-Jaar, Ahmad Mohammad Al-Hinak du bureau de presse, et les militants Abdullah Mouafak Al-Hamadi et Ahmad Hamdo Al-Bayouch du bureau de la station Farsh, avant de les relâcher cinq heures plus tard (le 28/12). Egalement, des membres de l’EIIL ont investi le bureau de Syria Mubasher à Lattaquié et ont kidnappé le journaliste Tarek Cheikho (le 29/12), et dans le bureau du quotidien Al-Gherbal à Idlib, avant de procéder à l’enlèvement du rédacteur en chef Mohammad Al-Salloum et de voler les équipements (le 30/12). Par ailleurs, des membres du même groupe armé ont brûlé des exemplaires du quotidien Tlo’na ‘al Hurriya au point de contrôle de Raqqa (le 24/12) et ont enlevé le journaliste Ahmad Al-Khodor près de Raqqa (le 03/12). De plus, des islamistes ont arrêté le citoyen journaliste Mohannad Al-Fayad pendant quelques heures à Raqqa (le 12/12), et le photographe turc Bunyamin Aygun a disparu au nord de la Syrie (le 17/12). Un groupe islamiste de l’opposition est fait irruption dans le Centre de documentation des violations contre les droits de l’homme à Douma, et a enlevé la militante des droits de l’homme, Razan Zaitouneh, et son équipe de travail, formée de son mari, le militant Wael Hamada, et de ses collègues Nazim Al-Hamadi et Samira Al-Khalil, l’épouse de l’écrivain Yasin Hajj Saleh (le 09/12). Page En Jordanie, les sit-in de protestation ont pris une ampleur considérable en décembre 2013, et ont finalement eu des conséquences positives : la Cour de sûreté de l’État a décidé de remettre en liberté le directeur du site Jafra News, Nidal Faraaneh, et son rédacteur en chef Amjad Maala, détenus depuis plus de cent jours (le 31/12). Cette décision a été prise à la suite d’une vaste campagne de soutien lancée par les défenseurs des libertés, et un sit-in de protestation ouvert organisé par l’association pour la défense des prisonniers d’opinion à l’intérieur du Syndicat de la presse jordanienne (le 24/12). De plus, les journalistes et les employés du quotidien Al-Dustour ont installé une tente de protestation devant les locaux du journal en question, pour revendiquer le paiement des salaires à temps, et la démission du conseil d’administration (le 01/12). Les écrivains 2 Les forces du régime ont procédé à l’arrestation du militant des droits de l’homme Abdul-Hadi AlCheikh Awad (le 08/12) et de l’artiste Leila Awad (le 17/12) à la frontière libano-syrienne, et du chef du bureau de presse du Comité de coordination, Mounzer Khaddam, à Tartous, avant de le relâcher quelques heures plus tard (le 21/12). jordaniens ont par ailleurs protesté contre la décision de l’administration de leur association de consulter les observations, critiques et suggestions avant leur publication sur les réseaux sociaux (le 31/12). Dans la Bande de Gaza, l’organe de sécurité intérieure du Hamas a interdit au Syndicat des journalistes palestiniens de se réunir avec des journalistes travaillant pour la chaîne Palestine TV et les agences Wafa et Al-Hayat Al-Jadidah, pour remédier au problème résultant de la décision du gouvernement palestinien à Ramallah de déduire les primes, les frais de transport et les augmentations de leurs salaires, sous prétexte qu’ils ne disposent pas d’un permis délivré par le bureau de presse du gouvernement (le 29/12). En Cisjordanie, les forces israéliennes ont poursuivi leurs violations à l’encontre des journalistes et photographes palestiniens au cours du mois de décembre : le photographe Mohammad Kaddoura a été atteint d’une grenade assourdissante à la tête (le 17/12), alors que le journaliste Moaz Machaal et le photographe Abbas Al-Moumni ont été atteints de quatre balles en caoutchouc leur occasionnant plusieurs blessures (le 27/12). De plus, le journaliste Moaz Machaal et le photographe Chadi Hatem ont été interpellés au point de contrôle de Zaatara (le 19/12). Sur le plan interne, le journaliste Hamdi Abou Duhair a été menacé avec une arme à feu par un responsable administratif du gouvernorat de Naplouse (le 26/12). Dans les Territoires de 1948, les forces israéliennes ont roué de coups le photojournaliste Ata Awaisat, avant de lui asperger les yeux de gaz, ce qui a entraîné une cécité temporaire (le 06/12). Les services de renseignement ont convoqué le journaliste Mohammad Khairi, l’accusant de coopérer avec des partis palestiniens et des mouvements de résistance (le 12/12), la police a interrogé l’artiste Wassim Kheir à deux reprises et le tribunal militaire a condamné le musicien Omar Saad à 20 jours de prison pour refus de servir dans l’armée israélienne (le 05/12). Le contenu de ce document relève de la seule responsabilité de la Fondation Samir Kassir et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l’Union Européenne. Page Pour plus d’information, prière de contacter le Centre SKeyes. Adresse : Fondation Samir Kassir, Immeuble Aref Saghieh 63 Rue Zahrani, Sioufi, Achrafieh Beyrouth, Liban Téléphone / Fax : +961.1.397331 et +961.1.397334 Email : [email protected] Site web : www.skeyesmedia.org 3 Le rapport mensuel détaillé du mois de décembre 2013 (en langue arabe) est publié sur le site internet du Centre SKeyes pour la liberté de la presse et de la culture.