Nous vous proposons pendant ce dernier temps fort avant votre

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Nous vous proposons pendant ce dernier temps fort avant votre
PARCOURS CONFIRMATION -
Diocèse de Coutances
Veillée change ton
cœur
DERNIER TEMPS FORT AVANT LA CONFIRMATION
SACREMENT DE RECONCILIATION – PARABOLE DU FILS PRODIGUE Luc 15,11-32 –
TABLEAU DE REMBRANDT 1668
Nous vous proposons pendant ce dernier temps fort avant votre confirmation de vous montrer,
comment un artiste, ici un peintre, a pu traduire cette parabole du fils prodigue. Il nous montre cette
réconciliation entre un Père et son fils, comment un Père peut pardonner à son fils, comment DIEU le
Père peut nous accueillir, nous offrir son pardon, et en extrapolant comment à notre époque, dans notre
société où il est parfois difficile de vivre, où tout est à portée de main, où parfois tout nous parait
facile, DIEU nous accueille toujours quoique nous ayons fait.
Tout d’abord un petit retour sur ce peintre : REMBRANDT qui est à la fois un peintre et un graveur. Il
s’est magnifiquement servi de cette notion du CLAIR-OBSCURE
Il est né aux PAYS-BAS à LEYDE en 1609 et il est mort en 1669 à AMSTERDAM. Il est commun de
distinguer 3 périodes dans sa vie de peintre :
-Jusqu’en 1630 : sa période d’apprentissage à LEYDE
-à partir de 1631 : sa période de succès, période pendant laquelle il se mariât avec
SASKA avec laquelle il eu un fils qui décéda en 1642
-puis après 1642 sa fortune périclita et il fut presque ruiné .C’est à cette époque
qu’il réalisa de nombreux tableaux ayant comme sujet soit l’AT ou le NT. Il décrit les pauvres gens, la
vie de tous les jours .Il représente la condition humaine de ce XVII ème siècle en y glissant de
nombreux autoportraits.
Ce tableau, qui a été achevé un an avant la mort de REMBRAND en 1668, est conservé au musée de
l’ERMITAGE à SAINT PETERSBOURG.
REMBRANDT à une soixantaine d’année quand il peint cette œuvre .C’est un homme usé par les
faillites et les deuils .C’est un homme sans fard, sans masque .Sa pâte picturale est à son image : brute,
épaisse, creusée et recreusée, sans chercher à la rendre lisse .Rembrandt sait bien que la vie d’un
homme n’est pas lisse, mais qu’elle a toutes les raisons d’être burinée au fil du temps. Cet homme qui
pleure encore son propre fils, TITUS, va mettre toute son intériorité à peindre ce père prodigue en
miséricorde.
Ici vous n’envoyez qu’une petite partie, car il présente en tout 6 personnages nous nous sommes
restreint à la partie représentant le PERE et le fils.L’espace de la toile est partagé en deux.
A gauche, les acteurs éclairés d’une forte lumière ; à droite les spectateurs
A gauche le père et le fils prodigue.
A droite, les serviteurs et peut-être le fils aîné, dans l’ombre.
La lumière éclaire la scène de la réconciliation.
Les retrouvailles entre les hommes sont toujours éclairées d’une lumière d’en haut.
C’est la fin de l’histoire. Le fils qui s’était aventuré par le vaste monde, qui avait dépensé toute sa
fortune, est là, enfin en paix, enfin chez lui.
Il est tout contre son Père, il ne bouge pas, c’est le calme après la tempête, c’est le bateau qui rentre au
port sous la protection de la digue.
Il a beaucoup bougé, il s’est dépensé, il a brûlé sa vie, il s’est défoulé, il s’est éclaté et il se sent
fatigué.
Là il est accueilli, il est reconnu comme un fils malgré ce qu’il a fait, il retrouve la paix de la maison.
Pourtant comme vous le voyez sur le tableau il n’a plus rien de son prestige de fils de famille :
-ses beaux habits : perdus
-ses bijoux : vendus pour vivre
-ses richesses (son héritage) : dépensé
Comment est-il ?
-il porte une vieille tunique, usée, rapiécée, trouée. Son corps est à peine couvert. On dirait un SDF, un
clochard, un paumé de la vie. Il a pourtant gardé sa dague, signe de son ancienne richesse. C’est ce qui
lui reste de sa dignité, c’est ce qui le distingue d’un esclave.
-sa tête est rasée comme un bagnard signe supplémentaire de sa déchéance, de son indignité.
-ses pieds sont : blessés par les cailloux
Ses chaussures sont usées : l’une est tombée, l’autre ne le protège plus.
Il voulait suivre un chemin de richesses, de facilités, de prestiges. Il n’a suivi qu’un chemin qui s’est
transformé en calvaire.
En résumé il porte sur lui les traces de celui qui a tout perdu et qui s’est perdu sur les chemins du
monde.
Et maintenant il repose calmement contre le ventre de son Père, dans sa chaleur, le visage dans
l’ombre comme s’il avait honte. C’est une attitude de totale confiance envers le Père.
Maintenant nous pouvons regarder ce fils différemment. Sa tête ce n’est plus celle d’un homme qui a
tout perdu, qui est déshonoré, mais c’est la tête d’un nouveau-né posé sur la poitrine de son Père, entre
ses bras ;
IL PEUT NAITRE À UNE NOUVELLE VIE.
Et voilà maintenant l’autre personnage central du tableau : le Père, ce PERE accueillant et aimant,
symbole de DIEU.
Au centre du tableau il y a les mains du Père. Ces mains qui se tendent pour bénir.
Ce geste signifie qui est DIEU : un Père qui, dès le début de la création a tendu ses bras dans un geste
de bénédiction, un DIEU qui ne s’impose jamais à qui que ce soit mais qui attend votre réponse, un
DIEU qui n’abaisse jamais les bras en signe de désespoir mais qui espère toujours en nous.
C’est ce geste de bénédiction qu’effectueront Monseigneur LALANNE et les prêtres qui vous
entoureront le jour de votre confirmation.
Maintenant regardez les mains du Père :
Sa main gauche : elle est forte, virile, c’est une main d’homme qui protège, plus besoin d’avoir
peur pour l’avenir.
Sa main droite est fine et légère, c’est une main de mère qui cajole, qui rassure, qui console.
Et maintenant voyez le visage du Père, les historiens pensent que c’est un auto-protrait de
REMBRAND, mais c’est aussi une représentation de DIEU. C’est le visage d’un Père qui a tend
souffert du départ de son fils, qui a tend pleuré jusqu’à buriner son visage de sillons.
Il n’a pas retenu son fils alors qu’il savait que celui-ci allait se perdre,qu’il allait vers l’échec.Mais
DIEU nous laisse notre entière liberté, il n’oblige personne.
Mais le fils est revenu alors c’est la joie qui déborde, c’est une lumière qui resplendit .Voyez cette
lumière qui donne vie, afin que le fils vienne se réchauffer au sein de cette lumière bienfaitrice.
Dans ce geste d’apaisement le Père redonne vie, une vie nouvelle est possible pour celui qui revient.
Ce tableau m’interroge. Peut-être vous aussi ? Qui suis-je ce soir ? Le père, prêt à accueillir comme un
père ou comme une mère, le repenti qui ne demande qu’à renouer relation avec moi ? Ou le fils, la fille
qui revient de bien loin pour se jeter aux pieds du père ? Peut-être suis-je, selon les circonstances, un
peu des deux ?
A moins que je ne fasse partie des spectateurs, pour les uns ravis de ces retrouvailles de famille, pour
les autres jaloux à l’instar du fils aîné ? La peinture ouvre un espace à ma liberté intérieure.
D’autant que derrière le père, je peux voir le prêtre : Rembrandt n’a-t-il pas revêtu le père des
vêtements liturgiques du grand prêtre de Jérusalem ?
La scène devient alors une confession, une réconciliation dont je peux moi-même aussi faire
l’expérience : moi aussi, je peux me mettre à genoux pour me réconcilier avec DIEU, avec les autres et
avec moi-même.Cette veillée y est propice.

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