Série de révision
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Série de révision
Cours d’Algèbre II Prof. E. Bayer Fluckiger Bachelor Semestre 4 10 juin 2011 Série de révision - Corrigé Exercice 1. Soient X un ensemble et (G, ·, e) un groupe. Soit f : X → G une bijection. Pour x, y ∈ X, on définit x ◦ y = f −1 (f (x)f (y)). D’abord, on montre que (X, ◦, f −1 (e)) est un groupe isomorphe à (G, ·, e). Soient x, y, z ∈ X. On a (x ◦ y) ◦ z = f −1 (f (x ◦ y)f (z)) = f −1 (f (f −1 (f (x)f (y)))f (z)) = f −1 ((f (x)f (y))f (z)) = f −1 (f (x)(f (y)f (z))) = f −1 (f (x)f (f −1 (f (y)f (z)))) = f −1 (f (x)f (y ◦ z)) = x ◦ (y ◦ z). Donc l’operation ◦ est associative. Puis, on a f −1 (e) ◦ x = f −1 (f (f −1 (e))f (x)) = f −1 (ef (x)) = f −1 (f (x)) = x. De même, on a x ◦ f −1 (e) = f −1 (f (x)f (f −1 (e))) = f −1 (f (x)e) = f −1 (f (x)) = x. Donc f −1 (e) est l’élément neutre pour l’operation ◦. Finalement, on a x ◦ f −1 (f (x)−1 ) = f −1 (f (x)f (f −1 (f (x)−1 ))) = f −1 (f (x)f (x)−1 ) = f −1 (e). De même, on a f −1 (f (x)−1 ) ◦ x = f −1 (f (f −1 (f (x)−1 ))f (x)) = f −1 (f (x)−1 f (x)) = f −1 (e). Donc f −1 (f (x)−1 ) est l’inverse de l’élément x. Par conséquent, (X, ◦, f −1 (x)) est un groupe. Par la définition de l’operation ◦, on a f (x ◦ y) = f (x)f (y), ce qui implique que (X, ◦, f −1 (e)) est isomorphe à (G, ·, e). Maintenant, montrons que (R \ { −1 }, ◦, 0) est un groupe isomorphe à (R∗ , ·, 1). On pose X = R \ { −1 } et G = R∗ . Soit f : X → G la function définie par f (x) = x + 1. On observe que f est une bijection et f −1 (1) = 0. De plus, x ◦ y = x + y + xy = (x + 1)(y + 1) − 1 = f −1 (f (x)f (y)). Le résultat suit. 1 2 Exercice 2. Soit P la famille de tous les p-sous-groupes de Sylow de G. Montrons d’abord que pour tout P ∈ P on a P = { gP g −1 | g ∈ G }. Si g ∈ G, alors |gP g −1 | = |P |, ce qui implique que gP g −1 ∈ P. Puis, le deuxième théorème de Sylow implique que tout p-sous-group de Sylow de G est de la forme gP g −1 . Donc P = { gP g −1 | g ∈ G }. Soit H l’intersection de tous les p-sous-groupes de Sylow de G. Montrons maintenant que le groupe H est stable pour la conjugaison. Si g0 ∈ G, alors \ \ g0 Hg0−1 = g0 ( gP g −1 )g0−1 = g0 (gP g −1 )g0−1 g∈G = \ g∈G −1 (g0 g)P (g0 g) g∈G = \ gP g −1 = H. g∈G L’égalité avant-dernière découle du fait que la multiplication à gauche par g0 est une permutation de G. Donc H est un sous-groupe normal de G. Exercice 3. √ √ a) Soient a + b 2, c + d 2 ∈ A avec a, b, c, d ∈ Z. On a √ √ √ (a + b 2) − (c + d 2) = (a − c) + (b − d) 2 ∈ A. parce que a √ − c, b − d ∈ Z. Donc A est un sous-groupe de R. Clairement 1 = 1 + 0 · 2 ∈ A. Montrons que A est stable pour la multiplication. On a √ √ √ (a + b 2) · (c + d 2) = (ac + 2bd) + (ad + bc) 2 ∈ A parce que ac + 2bd, ad + bc ∈ Z. Donc √ A est un sous-anneau de R. 2, c’est-à-dire l’application donnée b) Soit e : Z[X] → A l’évaluation en √ par e(f (X)) = f ( 2). On √ sait que e est un homomorphisme d’anneaux. Puisque e(a + bX) = a + b 2, on conclut que Im(e) = A. Montrons que ker(e) = (X 2 − 2). Clairement X 2 − 2 ∈ ker(e) et puisque ker(e) est un idéal, on a (X 2 − 2) ⊂ ker(e). Supposons maintenant que f (X) ∈ ker(e). Puisque X 2 − 2 est un polynôme unitaire, on peut utiliser la division euclidienne dans l’anneau Z[X] et écrire f (X) = (X 2 − 2)q(X) + r(X) avec r(X) = 0 ou deg r(X) ≤ 1. Si r(X) = a + bX 6= 0, alors √ √ 0 = e(f (X)) = e((X 2 − 2)q(X) + r(X)) = e(r(X)) = r( 2) = a + b 2, √ ce qui est une contradiction parce que 2 ∈ / Q. Donc f (X) ∈ (X 2 − 2). 2 D’où ker(e) = (X − 2). Par le premier théorème d’isomorphisme, on conclut que Z[X]/(X 2 − 2) est isomorphe à l’anneau A. L’anneau A, étant un sous-anneau de R, est intègre. Par conséquent Z[X]/(X 2 − 2) est aussi intègre et donc l’idéal (X 2 − 2) est un idéal premier. Pour montrer que (X 2 − 2) n’est pas un idéal maximal, il suffit √ de montrer que A n’est pas un corps. On montre que √ 2 n’est pas √ inversible dans A. Supposons √ par l’absurde que 2 ·√(a + b 2) = 1 pour des certains a, b ∈ Z. Alors, a 2 = 1 − 2b. Puisque 2 ∈ / Q, on a a = 0. 1 Donc b = 2 , ce qui est une contradiction parce que b ∈ Z. On conclut √ que 2 n’est pas inversible dans A et que A n’est pas un corps. 3 c) Soit I = (2, X 2 − 2) l’idéal engendré par les polynômes 2, X 2 − 2 ∈ Z[X]. Tout élément de I est de la forme 2f (X)+(X 2 −2)g(X). Par conséquent, √ { 0 } ( e(I) = 2A = { 2a + 2b 2 | a, b ∈ Z } ( A, ce qui implique que (X 2 − 2) ( I ( Z[X]. Exercice 4. a) L’application Ψ est l’homomorphisme d’évaluation en aX + b. Il suffit de montrer que Ψ est une bijection. On définit Φ : K[X] → K[X] par Φ(f (x)) = f (a−1 X − a−1 b). Autrement dit, Φ est l’homomorphisme d’évaluation en a−1 X − a−1 b. On a ΦΨ(f (X)) = Φ(Ψ(f (X))) = Φ(f (aX + b)) = f (Φ(aX + b)) = f (aΦ(X) + b) = f (a(a−1 X − a−1 b) + b) = f (X) et ΨΦ(f (X)) = Ψ(Φ(f (X))) = Ψ(f (a−1 X − a−1 b)) = f (Ψ(a−1 X − a−1 b)) = f (a−1 Ψ(X) − a−1 b) = f (a−1 (aX + b) − a−1 b) = f (X), ce qui implique que Ψ est une bijection. Donc c’est un automorphisme de K[X]. b) Soient Ψ : K[X] → K[X] un automorphisme de K[X] qui laisse K invariant et f (X) = a0 + a1 X + · · · + an X n ∈ K[X]. On a Ψ(f (X)) = Ψ(a0 + a1 X + · · · + an X n ) = a0 + a1 Ψ(X) + · · · + an Ψ(X)n = f (Ψ(X)). Donc Ψ est l’homomorphisme d’évaluation en Ψ(X). De plus, on conclut que deg Ψ(f (X)) = deg f (Ψ(X)) = deg f (X) · deg Ψ(X). Puisque Ψ est un automorphisme de K[X], il existe un polynôme f (X) tel que deg Ψ(f (X)) = 1, ce qui implique que deg Ψ(X) = 1. Par conséquent, Ψ(X) = aX + b avec a ∈ K ∗ et b ∈ K et Ψ(f (X)) = f (aX + b). Exercice 5. √ √ Supposons par l’absurde que les corps Q( p) et Q( q) sont isomorphes. Soit √ √ √ √ f : Q( p) → Q( q) un isomorphisme de corps. On pose f ( p) = a + b q où a, b ∈ Q. Alors √ √ √ √ p = f (p) = f (( p)2 ) = f ( p)2 = (a + b q)2 = (a2 + qb2 ) + 2ab q. √ D’où a = 0 ou b = 0 parce que q ∈ / Q. Si b = 0, alors p = a2 , ce qui est une √ contradiction parce que p ∈ / Q. Si a = 0, alors p = qb2 . On pose b = m n où m, n ∈ Z et PGCD(m, n) = 1. Alors on a pn2 = qm2 . Puisque p|qm2 et PGCD(p, q) = 1, on a p|m. Par conséquent, m = pk pour un certain k ∈ Z. Donc on a pn2 = qp2 k 2 , ce qui implique que p|n. C’est une contradiction parce que PGCD(m, n) = 1. On conclut qu’il n’existe aucun isomorphisme √ √ entre Q( p) et Q( q).