l`acide hyaluronique en cosmetique
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l`acide hyaluronique en cosmetique
MASTER 2 BIOLOGIE GESTION MARKETING UNIVERSITE DE RENNES 1, UFR SVE MARS 2015 SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE EN BIOLOGIE ET BIOTECHNOLOGIE L’ACIDE HYALURONIQUE EN COSMETIQUE : APPLICATION A LA PREVENTION DU VIEILLISSEMENT DE LA PEAU AUTEUR : Julie MARCONNET TUTEUR : Professeur Josiane CILLARD Laboratoire de Biologie Cellulaire et Végétale UFR Pharmacie, Université Rennes 1 REMERCIEMENTS Je tiens à remercier le Professeur Josiane CILLARD, enseignante-chercheuse à la Faculté de Pharmacie pour m’avoir accordé sa confiance, pour son encadrement et ses précieux conseils. Note des responsables du diplôme : «Le tuteur chercheur a pour rôle de conseiller l'étudiant, l'orienter dans ses recherches bibliographiques, l'aider à comprendre les articles, en faire une synthèse de manière logique et rigoureuse. Il ne peut vérifier toutes les citations et interprétations de l'étudiant. Il ne peut donc s'engager vis à vis d'éventuelles erreurs ». L’acide hyaluronique en cosmétique : application à la prévention du vieillissement cutané 2 L’ACIDE HYALURONIQUE EN COSMETIQUE : APPLICATION A LA PREVENTION DU VIEILLISSEMENT DE LA PEAU Julie MARCONNET Etudiante Master 2 Biologie-Gestion, Université de Rennes 1 UFR/SVE 263 Avenue du Général Leclerc 35042 Rennes cedex, France Résumé Lutter contre les signes de l’âge est devenu la préoccupation de nombreuses femmes. Le vieillissement cutané est un processus inéluctable pouvant être aggravé par des facteurs extérieurs tels que la photo exposition. Un des principaux signes cliniques traduisant ce vieillissement est l’apparition de rides. L’acide hyaluronique, naturellement présent dans le corps humain est impliqué dans de nombreux mécanismes dont le maintien de l’hydratation de la peau et sa structure. Depuis qu’il peut être synthétisé par biotechnologie, il est très utilisé dans de nombreux domaines tels que la chirurgie esthétique et la cosmétique. Grâce à sa présence naturelle dans la peau, il est un actif biocompatible de choix. Sa forte capacité à retenir l’eau lui permet de diminuer la perte insensible en eau et donc prévenir le phénomène de déshydratation. Cette propriété ainsi que son implication dans d’autres phénomènes font de lui un bon allié dans la prévention du vieillissement cutané. Cependant son utilisation via ce mode d’application n’est en rien curative ; il faut alors l’employer sous forme injectable pour que la peau retrouve le volume et le rebond de sa jeunesse. Sommaire INTRODUCTION ....................................................................................................................... 4 I. LE VIEILLISSEMENT DE LA PEAU ...................................................................................... 6 II. L’ACIDE HYALURONIQUE .............................................................................................. 12 III. EFFET DE L’ACIDE HYALURONIQUE SUR LES RIDES ...................................................... 17 IV. REGLEMENTATION – MISE SUR LE MARCHE D’UN PRODUIT COSMETIQUE A BASE D’ACIDE HYALURONIQUE ...................................................................................................... 21 CONCLUSION ........................................................................................................................ 25 BIBLIOGRAPHIE ..................................................................................................................... 26 3 L’acide hyaluronique en cosmétique : application à la prévention du vieillissement cutané LISTE DES ABREVIATIONS ADN : Acide Désoxyribonucléique AH : Acide Hyaluronique ANSM : Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé AP-1 : Activator Protein 1 BDDE : Butanediol Diglycidyl Ether BPF : Bonnes Pratiques de Fabrication CD44 : Cluster de Différenciation 44 DGCCRF : Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes DIP : Dossier Information Produit GAG : Glycosaminoglycane HAS : Acide Hyaluronique Synthétase INCI : International Nomenclature of Cosmetic Ingredients JDE : Jonction Dermo-Epidermique MEC : Matrice Extracellulaire MMPS : Métalloprotéinase PAO : Péremption Après Ouverture PIE : Perte Insensible en Eau RHAMM : Hyaluronan-Mediated Mobility Receptor UV : Ultra-Violet L’acide hyaluronique en cosmétique : application à la prévention du vieillissement cutané 4 INTRODUCTION Depuis la mythologie grecque, les populations vouent un véritable culte à la jeunesse éternelle. Hébé, fille de Zeus et d’Héra la personnifie en incarnant la déesse de la jeunesse, la vitalité et la vigueur. Dans un contexte où l’espérance de vie ne cesse d’augmenter, la recherche de la jeunesse éternelle est incessante. En effet, depuis le milieu du XVIIIème siècle, l’espérance de vie a augmenté d’une façon extraordinaire. Elle est passée de 28 ans pour les femmes à 84,8 ans en 20101. Le vieillissement cutané est un phénomène touchant l’ensemble des individus. Il se traduit par l’apparition de signes de l’âge tels que la perte d’élasticité de la peau, la formation de rides ou de tâches pigmentaires. Cependant le vieillissement intrinsèque (ou chronologique) peut être aggravé par des facteurs extérieurs tels que l’exposition au soleil, portant le nom de vieillissement extrinsèque (Beylot, 2008). L’acide hyaluronique (AH) issu de la contraction du grec « hyalos » signifiant « vitreux » et de uronique pour sa composition, tire son nom de l’origine de sa découverte par Karl Meyer en 1934 dans l’humeur vitrée d’œil de bœuf. C’est un polymère naturellement présent dans l’organisme, il est impliqué dans de nombreux mécanismes physiologiques, dont le maintien de la structure et de l’hydratation de la peau (Nusgens, 2010). Ses propriétés particulières telles que sa forte capacité à retenir l’eau ont mené à de nombreuses applications. La plus célèbre d’entre elle est l’utilisation de l’AH dans la correction des signes de l’âge. L’acide hyaluronique est aujourd’hui le leader du marché des produits de comblement des rides devant le collagène (Pomarede, 2008). C’est dans cette tendance actuelle que s’inscrit le sujet de cette synthèse bibliographique : L’ACIDE HYALURONIQUE EN COSMETIQUE : APPLICATION A LA PREVENTION DES RIDES La première partie de cette synthèse traitera du vieillissement cutané avec les différents facteurs incriminés, son mécanisme ainsi que ses différentes manifestations cliniques. Une seconde partie sera destinée à l’acide hyaluronique avec sa description physico-chimique, son métabolisme, ses différentes formes et leurs fonctions, ses modes d’obtention ainsi que ses domaines d’application. Une troisième partie ciblera l’action préventive de l’acide hyaluronique sur les rides avec son application en cosmétique. Enfin, une dernière partie présentera les différentes démarches réglementaires nécessaires à la mise sur le marché d’un produit cosmétique anti-âge formulé à base de cet actif. 1 http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=T11F035 5 L’acide hyaluronique en cosmétique : application à la prévention du vieillissement cutané I. LE VIEILLISSEMENT DE LA PEAU 1. Rôle et structure de la peau § ROLE DE LA PEAU La peau est une limite entre notre organisme et l’extérieur. En véritable barrière, elle se retrouve en « première ligne » vis-à-vis des éventuelles agressions (produits chimiques, conditions météorologiques, UV, bactéries, etc.). Pour faire face à celles-ci, la peau possède différents mécanismes de protection (Dréno, 2009). La peau possède une fonction sensorielle grâce à la présence de nombreuses terminaisons nerveuses et d’un grand nombre de récepteurs. Elle est responsable du sens du toucher. Elle joue également un rôle important dans la thermorégulation grâce à la sécrétion de sueur. § COUPE HISTOLOGIQUE cornéocytes EPIDERME keratinocytes mélanocytes JDE fibroblastes cellules endothéliales DERME fibres collagène poil fibres élastine adipocytes HYPODERME Figure 1 : Coupe histologique de la peau (d'après Scharffetter-Kochanek et al., 2000 et Khayatti, 2009) L’acide hyaluronique en cosmétique : application à la prévention du vieillissement cutané 6 § L’EPIDERME L’épiderme est la couche la plus superficielle de la peau, elle est non vascularisée. Elle possède une structure stratifiée en 4 couches, de la plus profonde à la plus superficielle : la couche basale, la couche épineuse, la couche granuleuse et la couche cornée. L’épiderme est constitué à 80% de keratinocytes qui se différencient au fur et à mesure de leur ascension en cornéocytes, cellules anucléés et aplaties. Il est en perpétuel renouvellement cellulaire, ce turn-over épidermique ayant une durée moyenne de 21 jours. Dans la couche cornée, les cornéocytes se retrouvent soudés grâce à un ciment extracellulaire constitué de lipides tels que des céramides. Parmi les 20% d’autres cellules constituant l’épiderme, se trouvent : - Les mélanocytes qui sont des cellules dendritiques et qui ont pour fonction d’assurer la synthèses des mélanines : la phaemélanine et l’eumélanine. Ces molécules permettent de donner sa couleur à la peau. - Les cellules de Langerhans, principalement présentent dans la couche épineuse, ont pour fonction d’assurer la défense immunitaire de l’épiderme grâce à ses marqueurs spécifiques l’antigène CD1a. - Les cellules de Merkel qui sont des mécanorécepteurs sensibles à la pression, appelées cellules du tact (Dréno, 2009). Dans sa structure, la continuité de l’épiderme avec son renouvellement incessant ainsi que l’intégrité de la couche cornée permettent une bonne isolation vis-à-vis de l’extérieur. Un film hydrolipidique, composé de sébum, de sueur et de débris cellulaires assure également la protection de la peau et diminue sa déshydratation (Dréno, 2009). La cohésion des keratinocytes entre eux est assurée par des desmosomes. § LA JONCTION DERMO-EPIDERMIQUE (JDE) La JDE se situe à la limite entre l’épiderme et le derme. Elle est constituée entre autres d’hémidesmosomes qui assurent la cohésion des keratinocytes basaux à la matrice extracellulaire du derme. C’est un lieu d’échange entre ces deux couches. § LE DERME Le derme est la couche qui représente l’essentiel de l’épaisseur de la peau ; elle assure sa structure. Fortement vascularisée et innervée, elle a la structure d’un tissu conjonctif avec des cellules fixes telles que les fibroblastes et des cellules mobiles, les cellules sanguines. 7 L’acide hyaluronique en cosmétique : application à la prévention du vieillissement cutané Les fibroblastes sont les cellules responsables de la synthèse des macromolécules présentes dans la matrice extracellulaire (MEC) (Dréno, 2009). Cette matrice est composée d’un réseau de fibres de collagène, de réticuline ainsi que d’élastine, baignées dans une substance fondamentale amorphe qui assure sa cohésion. Cette substance contient principalement de l’acide hyaluronique (AH), un glycosaminoglycane (GAG) non sulfaté, ainsi que des GAGs sulfatés qui se fixent sur des axes protéiques pour former des protéoglycanes. Cet ensemble forme un gel compressible, retenant l’eau telle une éponge, grâce aux propriétés hygroscopiques de l’acide hyaluronique. L’eau contenue dans la MEC représente entre 20 et 40% de l’eau totale présente dans le corps. L’acide hyaluronique, permet donc, en gonflant les tissus d’eau, de maintenir le taux d’hydratation de la peau, lui donner sa tonicité ainsi que son élasticité (Masson, 2010). Le derme permet de soutenir l’épiderme, en véritable charpente de la peau, il lui confère ses propriétés compressibles et élastiques. Grâce à son réseau dense de fibres de collagène, il est doté d’une grande résistance, permettant de protéger et d’amortir des chocs ses constituants grâce à ses propriétés compressibles. C’est dans cette couche que sont présents les annexes cutanées tels que les glandes cutanées. § L’HYPODERME L’hypoderme est la couche la plus profonde de la peau. Elle est constituée de cellules adipeuses, les adipocytes séparés les uns des autres par le tissu conjonctif constitué d’une charpente de fibres de collagène issues du derme. Ces fibres ont pour rôle d’assurer la nutrition ainsi que la tenue de l’hypoderme (Dréno, 2009). Ce tissu adipeux sous-cutané a pour principales fonctions d’amortir des chocs, de protéger les cellules du froid ainsi que de maintenir l’homéostasie énergétique de l’organisme. 2. Le vieillissement cutané chronologique (ou intrinsèque) Le vieillissement cutané intrinsèque ou chronologique est un processus physiologique progressif et inéluctable. Il est génétiquement programmé et propre à chaque individu. § MECANISME DU VIEILLISSEMENT CHRONOLOGIQUE La notion d’horloge biologique est une des composantes majeures du vieillissement cutané chronologique. Chaque individu possède une constitution spécifique d’ADN ainsi qu’un niveau de réplication qui lui est propre. De plus, au cours de sa vie, l’ADN d’un individu peut subir des modifications à la suite d’anomalies de transcription, de mutation ou des dégénérescences liées à l’âge. L’acide hyaluronique en cosmétique : application à la prévention du vieillissement cutané 8 De ces modifications découlent des anomalies d’expression de certains gènes. Avec l’âge, on observe une diminution de l’expression des proto-oncogènes en charge de la prolifération cellulaire. Ainsi, le renouvellement des cellules épithéliales diminue de moitié entre l’âge de 20 et 70 ans. Le vieillissement cutané est également influencé par un déséquilibre entre la synthèse de macromolécules de la MEC, les protéinases responsables de leur dégradation et les inhibiteurs de ces enzymes. Appliqué aux fibroblastes, on observe une augmentation des protéinases dégradant les fibres d’élastine et de collagène présent dans le derme et une diminution de leurs inhibiteurs. La génération de radicaux libres par diverses réactions au sein de l’organisme ainsi que la glycosylation non enzymatique des protéines sont également responsables du vieillissement cutané intrinsèque (Boisnic et Branchet, 2005a). § CONSEQUENCES Les conséquences du vieillissement intrinsèque au niveau de l’épiderme sont nombreuses. La plus évidente est l’amincissement de l’épiderme (-7,2% d’épaisseur par décennie pour un homme et 5,7% pour une femme). Une autre caractéristique des peaux sénescentes est le phénomène de sécheresse cutanée ainsi que l’apparition de fines ridules dues à l’altération de la fonction barrière de la peau. Ces phénomènes sont dus à la fois à la modification de la composition de la couche cornée (diminution des céramides et des autres lipides en charge de l’hydratation), à l’altération de processus de différenciation des keratinocytes en phase terminale ainsi qu’à la diminution de la production de sébum. La pigmentation irrégulière de la peau est également un des signes du temps. Elle est induite par modification en taille et en nombre de la population mélanocytes (Boisnic et Branchet, 2005a). Au niveau dermique, il y a un amincissement et une fragilisation de la peau caractérisée par une diminution de la teneur en collagène. Cette diminution s’explique par un ralentissement de la synthèse des pro-collagènes de type I et III et à l’augmentation de l’activité des métalloprotéinases responsables de sa dégradation (Boisnic et Branchet, 2005a). La capacité des fibroblastes à se renouveler est diminuée. Le derme perd en élasticité et en hydratation en réponse à la modification des GAG tels que l’acide hyaluronique au fort pouvoir hygroscopique. Ainsi, les signes cliniques associés sont l’apparition de rides, la perte d’élasticité, une diminution de la capacité à cicatriser et une moins bonne résistance aux agressions (Al-Nuaimi et al., 2014). La vascularisation cutanée ainsi que la réponse immune diminuent avec l’âge. La modification de la vascularisation est susceptible d’induire l’apparition de verrues séborrhéiques ainsi que de tâches. L’hypoderme quant à lui s’atrophie au niveau du visage avec les années (Boisnic et Branchet, 2005a). 9 L’acide hyaluronique en cosmétique : application à la prévention du vieillissement cutané § FACTEUR HORMONAL : LA MENOPAUSE Chez les femmes, lors de la ménopause, on observe une carence en hormones oestrogéniques. Cette privation en oestradiol accélère le phénomène du vieillissement de la peau en diminuant son épaisseur ainsi que sa tonicité. Ceci s’explique par la présence de récepteurs des stéroïdes sexuels sur les fibroblastes cutanés. En se fixant sur ces récepteurs, les oestrogènes stimulent la synthèse du collagène, de l’élastine ainsi que des glycosaminoglycanes (GAGs) dans la matrice cellulaire. Le ralentissement de la production des GAGs entraîne une diminution de la teneur en eau du derme, se manifestant par une perte d’élasticité de la peau. La diminution du nombre de fibres de collagène et d’élastine synthétisées engendre un amincissement de la peau ainsi qu’une diminution de ses propriétés élastiques (Arrese et al., 2006). 3. Le vieillissement cutané extrinsèque Le vieillissement extrinsèque est dû à des facteurs extérieurs. Il est induit par le mode de vie de l’individu. Les principaux facteurs accélérant le vieillissement de la peau sont : le soleil, le tabac, la pollution et l’alimentation. § EXPOSITION AU SOLEIL : LE PHOTO VIEILLISSEMENT Le vieillissement photo-induit, ou héliodermique, est un vieillissement lié à l’action des rayons ultra-violets (UV) sur la structure de la peau. Il s’agit d’un processus lent et cumulatif. Les conséquences de ce type de vieillissement sont proches de ceux induits par le vieillissement chronologique (Branchet et Boisnic, 2005b). Les rayons UVA (320-400 nm) et UVB (280-320nm), lorsqu’ils atteignent la peau génèrent des stress oxydatifs intenses au sein des cellules de la peau aux effets délétères (ScharffetterKochanek et al., 2000). Le photo vieillissement de la peau peut être observé sur les zones principalement exposées au soleil soit le visage, le cou, les avant bras, le décolleté et le dos des mains. Tous les individus ne sont pas égaux face au photovieillissement. Ceux ayant un phototype de type I et II, soit les personnes à la peau claire, sont plus susceptible d’être touchés (Halachmi et al. 2005). Certains mécanismes de ce vieillissement sont semblables à ceux du vieillissement cutané chronologique. Le vieillissement du à la photo-exposition entraîne des lésions profondes en altérant l’ADN. Les radicaux libres induits engendrent des dégâts oxydatifs sur les membranes cellulaires et les protéines. Ces radicaux libres entraînent l’activation du facteur de transcription d’AP-1 qui engendre l’augmentation de la dégradation du collagène par augmentation des métalloprotéinases (MMPS) d’une part, et la diminution de sa synthèse d’autre part. Ces MMPS ont aussi la capacité de dégrader l’élastine, les protéoglycanes et la laminine. Les fibroblastes sont eux aussi touchés par ce phénomène, leur capacité à se diviser est diminuée. Enfin, L’acide hyaluronique en cosmétique : application à la prévention du vieillissement cutané 10 l’exposition au soleil peut entraîner une diminution de l’efficacité du système immunitaire de la peau, régit par les cellules de Langerhans, augmentant le risque de cancers (Beylot, 2008). Les principaux signes cliniques du photovieillissement sont la présence de rides plus ou moins profondes et de sillons. La peau parfois aminci, d’aspect jaunâtre perd son élasticité et devient flasque et distendue. Des pigmentations telles que des kératoses actiniques ou des lentigos solaires de couleur brune peuvent apparaitre. D’autres anomalies telles que des comédons, des micros kystes ou des adénomes sébacées peuvent être dues au vieillissement photo-induit (Beylot, 2008). § STRESS OXYDANT Le stress oxydant joue un rôle très important dans le processus du vieillissement cutané. Ce stress induit par oxydation entraîne la production de molécules hautement réactives, les radicaux libres. Ces radicaux libres vont s’attaquer aux protéines, lipides ainsi qu’à l’ADN et les dégrader. Ce processus entraîne une accélération du vieillissement cutané (Larroque-Cardoso, 2014). § TABAC Le tabac a été identifié comme un des facteurs environnementaux induisant le phénomène de vieillissement cutané. La nicotine présente dans le tabac possède un effet vasoconstricteur qui diminue l’oxygénation cutanée. Le tabac provoque le phénomène de télangiectasie. Il s’agit de dilatation de petits vaisseaux à la surface de la peau (Kennedy et al., 2003). Les principaux signes cliniques induit par ce facteur environnemental sont la présence de rides marquées et un teint jaunâtre à grisâtre (Boisnic et Branchet, 2005b). § POLLUANTS ATOMSPHERIQUES Tout comme le tabac, les polluants atmosphériques sont des facteurs environnementaux accélérant le processus de vieillissement de la peau. Les 4 principaux polluants de l’air sont les suivants : le dioxyde de carbone, le dioxyde de soufre, l’ozone et les particules fines. Ces polluants entraînent une diminution de l’hydratation cutanée par augmentation de la perte insensible en eau (PIE). Les lipides à la surface de la peau sont modifiés, la desquamation de la couche cornée augmente, la barrière cutanée est ainsi altérée. Une exposition répétée à ces agents polluants peut entraîner un processus inflammatoire pouvant à terme entraîner des réactions d’intolérance (Boisnic et Branchet, 2005b). § AUTRES D’autres facteurs telles que l’alimentation ou la prise de drogues peuvent influencer ce processus. 11 L’acide hyaluronique en cosmétique : application à la prévention du vieillissement cutané II. L’ACIDE HYALURONIQUE 1. Présentation L’acide hyaluronique (AH) ou hyaluronan est le polymère le plus simple de la famille des GAG. Sa particularité vient du fait qu’il n’est pas sulfaté. Découvert pour le première fois en 1934 par Karl Meyer par isolation dans l’humeur vitrée d’un œil de bœuf, cette molécule a depuis fait l’objet de nombreuses études (Meyer et Palmer, 1934). Cette molécule est présente dans tous les tissus des vertébrés (Nusgens, 2010). Chez l’homme, l’acide hyaluronique a été retrouvé dans de nombreux tissus tels que la peau, le cartilage, la paroi des vaisseaux ou le cordon ombilical ainsi que dans la majorité des liquides physiologiques. Sa concentration diffère selon sa localisation. La concentration la plus élevée a été retrouvée au sein du règne animal, dans la crête de coq (7500µg/mL) (Gall, 2010). § DESCRIPTION CHIMIQUE L’acide hyaluronique est un polysaccharide linéaire et ramifié composé d’un enchaînement d’acide D-glucuronique et de D-N-acétyl-glycosamine reliés entre eux par des liaisons glycosidiques β [1,3]. Ces unités sont associées entre elles par une liaison β[1,4] glycosidique formant un polymère pouvant atteindre une très grande taille avec une chaîne d’environ 2500 disaccharides soit un poids moléculaire proche de 103 kDa (Deleonibus, 2014). Figure 2 : Unité disaccharides d’acide D-glucuronique et de D-N-acétyl-glucosamine liées par liaisons β[1,4] et β[1,3] formant la molécule d’acide hyaluronique (d’après Pomarede, 2008) L’acide hyaluronique est une molécule amphiphile cationique, possèdant des extrémités hydrophiles ainsi que des extrémités hydrophobes. En milieu aqueux, l’acide hyaluronique se courbe par la formation de liaisons hydrogènes formant ainsi un réseau moléculaire flexible. En présence d’une grande quantité d’eau, la molécule adopte la configuration spatiale hélicoïdale (Nusgens, 2010). En effet, ce polymère possède comme principale propriété d’avoir un très fort pouvoir hygroscopique. L’acide hyaluronique en cosmétique : application à la prévention du vieillissement cutané 12 Un gramme d’acide hyaluronique peut retenir jusqu’à 6 litres d’eau. Cette capacité est corrélée avec la masse molaire de la molécule (Sutherland, 1998). L’acide hyaluronique peut exister à la fois sous forme d’acide et sous forme de sels, le hyaluronate de sodium. § METABOLISME et DESCRIPTION BIOCHIMIQUE L’acide hyaluronique est synthétisé chez l’homme par plusieurs types de cellules : les cellules musculaires lisses, les cellules synoviales, les cellules endothéliales et les fibroblastes (Pauloin, 2009). Contrairement aux autres GAG, l’acide hyaluronique n’est pas synthétisé au sein de l’appareil de Golgi mais à la surface de la membrane plasmique. Cette spécificité permet une croissance non limitée du polymère (Nusgens, 2010). La synthèse commence au sein du réticulum endoplasmique puis se poursuit à la membrane plasmique. Elle se déroule par polymérisation par le biais de protéines transmembranaires, les AH polymérases ou synthétases (HAS). On dénombre trois HAS différentes : HAS-1, HAS-2 et HAS3. Les iso-enzymes à l’origine de la synthèse d’AH de longue chaine de la MEC sont HAS-1. HAS-2 et HAS-3. Elles interviennent dans la production de fragments d’AH de courte chaine, présents en région péri-cellulaire (Gall, 2010). Au sein de l’organisme, il existe plusieurs récepteurs pour la molécule d’acide hyaluronique. Le plus connu d’entre eux est le récepteur CD44. Lorsque l’AH se fixe sur celui-ci, il y a activation de plusieurs cascades de signalisation induisant la régulation de la prolifération et de la migration cellulaire. De plus, la taille du polymère qu’il fixe influence la réponse cellulaire (Nusgens, 2010). Un autre récepteur majeur de l’acide hyaluronique est le RHAMM. Il est impliqué dans la mobilité des cellules et leur croissance. Cette régulation se fait via un réseau complexe de signaux de transduction et d’interactions entre les cytosquelettes des cellules (Stern et Maibach, 2008). Une fois la molécule liée, elle est vite dégradée par le système enzymatique intra-cellulaire présent dans les lysosomes (Pomarede, 2008). Ces enzymes sont des hyaluronidases. Il en existe 6 différentes, chacune d’entre elles agissant d’une façon spécifique sur la molécule. Le polymère est dans un premier temps dégradé en gros fragments, puis dépolymérisé en oligosaccharides (Gall, 2010). Le turnover de l’acide hyaluronique est très rapide du fait de sa demi-vie très courte, inférieure à 24h dans la peau (Pomarede, 2008). L’AH est réparti dans le corps humain. Il est présent dans les tissus conjonctifs, nerveux et cutanés. La peau est le réservoir le plus important d’acide hyaluronique. En effet 56% de l’AH total contenu dans l’organisme y est concentré. (Pomarede, 2008). 13 L’acide hyaluronique en cosmétique : application à la prévention du vieillissement cutané § DIFFERENTES FORMES & LEURS FONCTIONS BIOLOGIQUES L’acide hyaluronique est présent dans le corps humain sous différentes formes. En fonction de la longueur de la chaine de disaccharides, la molécule d’AH est entrainée dans des fonctions biologiques différentes (Pauloin, 2009). L’ACIDE HYALURONIQUE DE HAUT POIDS MOLECULAIRE (> 2500 polysaccharides) v Ñ Rôle dans la structure et l’hydratation de la MEC grâce à ses propriétés hygroscopiques Ñ Rôle dans la prolifération, la migration et le développement cellulaire Ñ Rôle dans la cicatrisation : production d’AH après la blessure qui vont se lier avec la fibrinogène du sang favorisant ainsi la formation de fibrine à l’origine de la coagulation Ñ Inhibition de la synthèse d’AH par fixation de leurs longues chaines sur les récepteur CD44 FRAGMENTS D’ACIDE HYALURONIQUE (entre 50 et 500 polysaccharides) v Ñ Rôle dans le processus d’inflammation : les fragments d’AH peuvent activer les cellules du système immunitaire. Ñ Rôle dans la prolifération cellulaire des fibroblastes et de la synthèse de collagène OLIGOSACCHARIDES D’ACIDE HYALURONIQUE (< 50 polysaccharides) v Ñ Activation de la synthèse d’AH de haut poids moléculaire Ñ Induction d’une stimulation de l’angiogenèse Ñ Rôle dans le processus d’inflammation : les cellules dendritiques au contact de ces molécules induisent une production de cytokines 2. Modes d’obtentions de l’acide hyaluronique § EXTRACTION DE CRETES DE COQ L’acide hyaluronique était historiquement extrait des crêtes de coqs du fait de sa très haute concentration. Cette extraction suit le mode opératoire suivant : broyage, traitement chimique et purification. L’AH ainsi obtenu est un acide hyaluronique de haut poids moléculaire. L’acide hyaluronique en cosmétique : application à la prévention du vieillissement cutané 14 Cependant, cette technique présentant certains inconvénients a été petit à petit remplacée par la synthèse biotechnologique. Les molécules obtenues via cette méthode possèdent des impuretés ainsi que le risque d’être contaminé par des virus du fait de son origine animale. De plus l’utilisation de cette technique ne fournit qu’un faible rendement (Pauloin, 2009). § BIOTECHNOLOGIE Le mode d’obtention le plus utilisé est celui de la fermentation bactérienne à partir de culture de bactéries modifiées. Les plus utilisées sont souvent Streptococcus equi (Ascher et al., 2004). Cette technique de synthèse est possible grâce à la présence d’un gène codant HAS chez ces bactéries (Nusgens, 2010). La fermentation a lieu dans un milieu aqueux contenant des substances nutritives (Pomarede, 2008). Une fois la fermentation réalisée, des étapes de dilution, filtration et précipitation sont réalisées pour obtenir l’acide hyaluronique brut. Cette technique permet d’obtenir un rendement plus élevé que la précédente. Les risques sont moins élevés et reposent sur la présence d’éventuelles toxines (Ascher et al., 2004). L’acide hyaluronique natif ayant une demi vie assez faible, des modifications chimiques telles que des réticulations ou des modifications par estérification sont réalisées. (John et Price, 2009). Les principaux agents réticulants utilisés sont les époxydes, les plus fréquents sont le BDDE (butanédiol diglycidyl éther), le vinyl sulfone et le formaldéhyde (Ascher et al., 2004). Outre l’allongement de sa durée de vie, via ces traitements, la molécule devient résistante face aux dégradations enzymatiques et devient plus biocompatible. L’acide hyaluronique est alors plus stable et plus efficace pour être utilisé dans ses différentes applications (John et Price, 2009). 3. Différents domaines d’utilisation Depuis sa découverte, l’acide hyaluronique a fait l’objet de nombreuses recherches. Grâce à ses propriétés et sa très haute biocompatibilité, cette molécule est aujourd’hui utilisée dans de nombreux domaines. Ce qui conditionne principalement le domaine d’application est la longueur de la chaine du polymère. § OPHTALMOLOGIE L’acide hyaluronique est utilisé pour ses propriétés viscoélastiques après les interventions chirurgicales de l’œil pour aider à la cicatrisation et à la régénération. Cette molécule est également utilisée pour traiter la sécheresse osculaire et pour faciliter les opérations de la cataracte (Price et al., 2007). 15 L’acide hyaluronique en cosmétique : application à la prévention du vieillissement cutané § PATHOLOGIES ARTICULAIRES L’AH est un des composant du cartilage articulaire indispensable au développement lors du stade embryonnaire ainsi qu’au bon fonctionnement de l’articulation durant la vie. Des injections d’acide hyaluronique sont utilisées pour diminuer les douleurs chez les personnes âgées souffrant d’arthrose articulaire (Price et al., 2007). § INGENIERIE TISSULAIRE L’AH est utilisé en ingénierie tissulaire pour la cicatrisation des plaies. Pour cela, un feuillet d’acide hyaluronique fortement estérifié est placé sur la peau, entrainant le transfert de keratinocytes de la culture cellulaire vers la plaie. Cette molécule est également utilisée pour traiter d’autres pathologies de l’épiderme ainsi que pour régénérer le derme (Price et al., 2007). § AGENT DE TRANSPORT PHARMACOLOGIQUE Des études ont mis en exergue que les polymères d’acide hyaluronique associés à d’autres molécules pourraient permettre, par leurs caractéristiques, de véhiculer certains principes actifs (Price et al., 2007). § ESTHETIQUE Parmi ses domaines d’application, le plus célèbre d’entre eux est celui du traitement anti-âge de la peau. L’acide hyaluronique est la molécule résorbable injectable la plus célèbre utilisée en chirurgie esthétique pour diminuer les signes de l’âge et repulper la peau (Brandt et Cazzaniga, 2008). L’AH est également très utilisé en cosmétique pour diminuer ou retarder les signes de l’âge et maintenir l’hydratation de la peau. L’acide hyaluronique en cosmétique : application à la prévention du vieillissement cutané 16 III. EFFET DE L’ACIDE HYALURONIQUE SUR LES RIDES 1. Modes d’action sur les rides § L’ACIDE HYALURONIQUE DANS LA PEAU L’acide hyaluronique est naturellement présent dans la peau au sein du derme et de l’épiderme. Il est l’un des composants majeurs de la MEC et il y constitue l’axe vertébral. Il sert de molécule d’adhérence aux autres molécules de soutien telles que les GAG et les protéoglycanes ainsi qu’aux fibres de collagène et d’élastine. D’une nature très hydrophile, l’AH peut attirer une grande quantité d’eau. Sa capacité à se déformer en milieu aqueux, prenant une forme d’hélice, induit un très gros encombrement stérique en comparaison à son poids moléculaire. L’AH crée ainsi du volume au sein du derme. Il joue donc un rôle important dans l’épaisseur de la peau. Doté d’un fort pouvoir viscoélastique, l’acide hyaluronique joue un rôle d’amortisseur et permet de protéger les couches plus profondes de la peau. Cette propriété lui confère également un rôle de lubrificateur (Pomarede, 2008). Au sein de l’épiderme, l’acide hyaluronique joue un rôle dans le turn-over épidermique. En effet, en plus d’assurer la cohésion des cellules, il influence la prolifération, la migration, la différentiation ainsi que la régulation des keratinocytes. Ces différentes fonctions sont assurées via les récepteurs CD44 et RAHMM présents sur les keratinocytes (Ascher et al., 2004). La durée de vie de cette molécule au sein de la peau est très faible, sa demi-vie avoisine 12 heures (Brandt et Cazzaniga, 2008). Au sein de l’épiderme, l’AH est plus présent dans les couches granuleuses et épineuses au sein des compartiments extracellulaire. C’est une molécule particulièrement importante puisqu’elle a un rôle pivot dans l’hydratation de la peau en retenant les molécules d’eau présente dans la MEC du derme. Grâce à ses propriétés, il fixe les molécules d’eau, qui sont retenues à la surface grâce au film hydrolipidique, limitant ainsi la PIE. Dans la couche basale, l’AH est présent en intracellulaire et en quantité plus faible. Il joue un rôle dans la régulation du cycle cellulaire (Masson, 2010). § ACIDE HYALURONIQUE ET VIEILLISSEMENT CUTANE L’acide hyaluronique joue donc un rôle central dans la structure, les propriétés viscoélastiques et l’hydratation de la peau. Le vieillissement cutané, qu’il soit intrinsèque ou extrinsèque diminue la capacité des fibroblastes à se renouveler. Or, ce sont les fibroblastes qui synthétisent l’acide hyaluronique au sein de la peau, le processus de vieillissement cutané aurait donc une influence sur la synthèse d’AH. L’acide hyaluronique au sein de la MEC assure la cohésion et la structure de la peau grâce à son enchevêtrement. Il confère également à la peau son élasticité grâce à ses propriétés viscoélastiques (AlNuaimi et al., 2014). 17 L’acide hyaluronique en cosmétique : application à la prévention du vieillissement cutané Ainsi, une diminution de sa concentration engendre une perte d’élasticité et un relâchement de la peau. Suite à des mouvements d’expression, la peau a de plus en plus de mal a retrouvé sa forme initiale après étirement, à terme des rides apparaissent. Ces rides peuvent être plus ou moins marquées. Les rides d’expression sont la résultante de contractions répétées des muscles du visage. L’exposition au soleil et la déshydratation sont des facteurs aggravants la profondeur des rides. Des études ont montré qu’avec l’âge, l’acide hyaluronique disparaissait complètement de l’épiderme, se traduisant par une diminution de l’épaisseur de la couche cornée (Meyer et Stern, 1994). Cependant, les raisons de cette disparition sont inconnues à ce jour. Contrairement aux idées véhiculées précédemment, de récentes études ont mis en exergue le fait que la concentration totale d’acide hyaluronique au sein du derme reste constante durant le vieillissement. Bien que ce niveau soit constant, l’acide hyaluronique subit des modifications au fil des années. La principale est une augmentation des forces d’interaction avec les tissus structurels, qui pourrait avoir comme conséquence une diminution de sa capacité à retenir l’eau. Ce qui entraînerait une diminution de l’hydratation de la peau et une diminution de son épaisseur (Stern et Maibach, 2008). Au sein de l’épiderme, l’acide hyaluronique joue un rôle important dans le turn-over épidermique, sa disparition va donc diminuer son efficacité, fragilisant ainsi la cohésion des différentes couches. Cette fragilisation diminue la fonction barrière de la peau, la rendant plus vulnérable face aux agressions ; agressions qui aggravent le phénomène de vieillissement (Masson, 2010). 2. Application cosmétique § DEFINITION D’UN PRODUIT COSMETIQUE On entend par produit cosmétique « toute substance ou tout mélange destiné à être mis en contact avec les parties superficielles du corps humain (épiderme, système pileux et capillaires, ongles, lèvres et organes génitaux externes) ou avec les dents et les muqueuses buccales en vue, exclusivement ou principalement de les nettoyer, de les parfumer, d’en modifier l’aspect, de les protéger, de les maintenir en bon état ou de corriger les odeurs corporelles » (REGLEMENT CE N°1223/2009, 2009) § PROPRIETES COSMETIQUE DE l’AH Ainsi, l’utilisation d’AH via ce mode d’administration permet seulement d’améliorer l’aspect de la peau, de la protéger et de la maintenir en bon état puisqu’il ne peut agir que sur les couches supérieures de la peau. L’incorporation d’acide hyaluronique en tant qu’actif cosmétique permet d’empêcher son asséchement, limitant ainsi les dégâts engendrés par le vieillissement cutané. L’acide hyaluronique en cosmétique : application à la prévention du vieillissement cutané 18 Au sein de la peau, l’eau est principalement présente dans le derme. Il s’agit du réservoir de la peau. Elle y forme un gel semi-fluide au sein de la MEC et elle n’est donc pas disponible ; il est impossible de modifier cette teneur. Cependant, il est possible d’agir sur l’équilibre de la diffusion et de l’évaporation de l’eau dans l’épiderme. L’épiderme joue un rôle central dans le maintien de l’hydratation grâce aux lipides épidermiques, synthétisés par les keratinocytes, assurant un ciment indispensable à la cohésion des cellules et à la fonction barrière de la peau. Parmi ces lipides, les plus présents sont les céramides qui assurent la cohésion de ce mélange lipidique. Ces lipides permettent de diminuer fortement la PIE, empêchant ainsi le phénomène de déshydratation. L’acide hyaluronique, grâce à son fort pouvoir hygroscopique retient les molécules d’eau issues du derme limitant ainsi son évaporation (Masson, 2010). Le maintien d’une bonne hydratation cutanée est indispensable pour prévenir les signes de l’âge. En effet la déshydratation est un facteur aggravant des rides. Il a été prouvé que l’utilisation d’acide hyaluronique fractionnée dans un produit cosmétique permet d’améliorer l’éclat de la peau et de diminuer la profondeur des rides. L’application d’AH fractionnée sur la peau stimule le récepteur CD44 (Cohen-Letessier, 2008). Selon les effets recherchés, les molécules d’acide hyaluronique utilisées seront différentes, pour une action hydratante, les molécules de bas poids moléculaire, ou fragmentées, seront privilégiées puisqu’elles pénétreront plus facilement. Pour une action de protection de la peau face aux agressions extérieures, se sont les molécules de haut poids moléculaires qui seront préférées, restant ainsi à la surface de la peau. Des études sur les souris ont montré que l’application d’acide hyaluronique de faible poids moléculaire stimule la multiplication des keratinocytes et augmente l’épaisseur de la peau. L’application d’AH de haut poids moléculaire, quant à lui, permet de restaurer la barrière cutanée, diminuant ainsi la PIE (Bourguignon et al., 2013) Grâce à ses propriétés rhéologiques, l’acide hyaluronique incorporé à des préparations cosmétiques permet d’améliorer la texture du produit. Dans ce cas, la concentration d’acide hyaluronique est en moyenne comprise entre 0,025 et 0,050% (Stern et Maibach, 2008). 19 L’acide hyaluronique en cosmétique : application à la prévention du vieillissement cutané 3. Etat des lieux du marché des cosmétiques anti-âge contenant de l’acide hyaluronique Ce tableau reprend une liste non exhaustive des produits anti-âge contenant de l’acide hyaluronique sur le marché. Marque Produit Actifs principaux Actions Galénique Prix ESTEE LAUDER ADVANCED NIGHT REPAIR Complexe de Réparation synchronisée II Contour des yeux Acide Hyaluronique Cocktail d’antioxydants Technologie ChronoluxCBTM Anti-Age Gel-Crème 58€ (15mL) ETAT PUR ACIDE HYALURONIQUE Perle de fermeté rides A06 Acide hyaluronique fragmenté Acide hyaluronique de haut poids moléculaire Rides Fermeté Lisse Gel Sérum 16,70€ (15mL) EUCERIN HYALURONFILLER Soin Précision Concentré Acide hyaluronique Saponine Antirides Emulsion Sérum 39€ 6 doses FILORGA TIME-FILLER Crème absolue correction rides Acide hyaluronique Peptide associé au NCTF® Tri-peptide Botox-life Correction rides Emulsion Crème 53,90€ (50mL) LANCÔME VISIONNAIRE Crème multicorrectrice fondamentale Acide Hyaluronique Molécule LR 2412 Rides Rebond Lumière Emulsion Crème 81,90€ (50mL) NIVEA NIVEA Q10 PLUS Sérum concentré Acide hyaluronique (technologie perle Q10) Créatine Antirides Fluide Sérum 15,40€ (40mL) PLANTER’S ACIDE HYALURONIQUE Masque Visage AntiÂge Acide hyaluronique Aloe Vera Vitamine E Panthenol Huile amande douce Hydratant Anti-Âge Tonifiant Patch 5,10€ l’unité REXALINE Hydra-Dose Crème Riche Jeunesse SurHydratante - Complexe Rexaline 5 fois plus concentré en Acide Hyaluronique - Complexe CellActive®-Hydro - Gelée royale, Ginseng et Centella asiatica Rides Densité Eclat Emulsion Crème 62,90€ (50mL) des L’acide hyaluronique en cosmétique : application à la prévention du vieillissement cutané 20 4. Les autres modes d’administration § INJECTION Outre l’application cutanée par le biais de produits cosmétiques, la méthode d’administration la plus connue et réputée de l’acide hyaluronique est l’injection. L’acide hyaluronique est aujourd’hui le leader du marché des produits de comblement des rides grâce à son caractère résorbable et sa forte biocompatibilité (Pomarede, 2008). En effet, cette molécule est mieux tolérée par la peau et possède une plus longue durée de vie que la molécule de collagène (Pauloin, 2009). L’acide hyaluronique en injection est utilisé principalement pour la correction des plis et rides modérées à sévères, il permet de redonner du volume à la peau instantanément (Brandt et Cazzaniga, 2008). Il est également utilisé pour restaurer les volumes des joues, arcades, pommettes et lèvres ainsi que pour réhydrater la peau. Selon la zone du visage à traiter et l’effet recherché, la concentration en AH ainsi que la taille de sa molécule varient. L’injection est réalisée par un médecin, préalablement formé, directement dans le derme. La durée de vie de la molécule, une fois injectée dans la peau est comprise entre 6 et 8 mois en moyenne (Pomarede, 2008). § COMPLEMENTS ALIMENTAIRES Face au succès rencontré par l’acide hyaluronique en cosmétique et avec les injections dans une démarche anti-âge, cet actif devenu incontournable est aujourd’hui développé sous forme de compléments alimentaires par de nombreux laboratoires. Cependant aucune preuve scientifique à ce jour ne permet d’établir avec certitude son efficacité via ce mode d’administration. 21 L’acide hyaluronique en cosmétique : application à la prévention du vieillissement cutané IV. REGLEMENTATION – MISE SUR LE MARCHE D’UN PRODUIT COSMETIQUE A BASE D’ACIDE HYALURONIQUE Contrairement aux produits pharmaceutiques, la mise sur le marché d’un produit cosmétique ne nécessite pas d’autorisation préalable de mise sur le marché. Cette démarche est cependant très rigoureuse et contrôlée. En premier lieu, l’entreprise voulant mettre un produit cosmétique sur le marché doit être enregistrée auprès de l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé). Le texte de référence de la réglementation cosmétique est le Règlement (CE) 1223/2009 depuis juillet 2013. La sécurité du consommateur est la préoccupation majeure de cette réglementation. § REGLEMENT (CE) 1223/2009 Ce règlement cosmétique encadre le développement d’un produit cosmétique, de la détermination de la personne responsable, à la composition exacte du produit cosmétique en intégrant le processus de fabrication. Il réglemente la composition du produit afin de garantir la sécurité du consommateur. Quelques substances font l’objet d’interdiction (ANNEXE II) et d’autres de restriction (ANNEXE III). Pour certaines substances telles que les colorants, les agents conservateurs et les filtres ultraviolets, les substances admises ainsi que les concentrations autorisées sont dictées par les annexes IV, V et VI. Le processus de fabrication d’un produit cosmétique doit répondre à la norme ISO 22716. Cette réglementation impose également la rédaction d’une Dossier d’Information Produit (DIP) pour chaque produit mis sur le marché. Ce dossier doit avoir un contenu très précis. Lorsque le produit cosmétique est mis sur le marché, son étiquette doit présenter un certain nombre de mentions obligatoires telles que la liste INCI, qui correspond à la liste des ingrédients présents dans la formule sous une nomenclature internationale spécifique avec la mise en avant des allergènes, le nom de la personne responsable et la péremption après ouverture (PAO). Lorsqu’un produit cosmétique est mis sur le marché, sa formule détaillée doit être déposée aux sites antipoison de Paris, Lyon et Marseille, dans le but de pouvoir réagir rapidement en cas d’effets indésirables. § NORME ISO 22 716 La norme ISO 22716 représente les Bonnes Pratiques de Fabrication à respecter pour fabriquer un produit cosmétique. Cette norme contient des lignes directrices à respecter par les entreprises cosmétiques dans le but de garantir la qualité des différentes étapes du processus de fabrication. L’acide hyaluronique en cosmétique : application à la prévention du vieillissement cutané 22 § FOCUS SUR LE DOSSIER D’INFORMATION PRODUIT (DIP) Lors de la mise sur le marché d’un nouveau produit cosmétique au sein de l’Union Européenne, la Personne Responsable a l’obligation de mettre à la disposition des autorités compétentes le Dossier d’Information Produit (DIP). Ce dossier doit être mis à jour dès lors que des modifications sont effectuées sur le produit, telles que des changements de formules. Ce dossier sous forme papier ou électronique doit être conservé pendant une période de 10 ans à compter de la date où le dernier lot de ce produit a été mis sur le marché. Les autorités sanitaires pouvant demander à examiner ce dossier à tout moment sont les suivantes : les inspecteurs de l’ANSM, les inspecteurs de la Direction Générale de la Santé ainsi que les inspecteurs de la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes). En cas de problème, le risque encouru est un retrait immédiat du produit du marché. Ce dossier contient toutes les informations relatives au produit. Il doit contenir les informations suivantes : - Une description du produit cosmétique qui doit permettre d’établir un lien entre le dossier et le produit cosmétique - Le rapport de sécurité du produit (ANNEXE 1) - La description des différentes étapes de fabrication et la déclaration de conformité aux BPF de la norme ISO 22716 - Les preuves du ou des effet(s) revendiqué(s) sur le produit, établies par des tests d’efficacité spécifiques aux différentes propriétés. Le rapport de sécurité du produit cosmétique se décompose en deux parties et doit contenir les informations suivantes : PARTIE A : Informations sur la sécurité du produit cosmétique - La formule qualitative et quantitative du produit (nom chimique, INCI, CAS et leurs fonctions). - Les caractéristiques physico-chimiques des substances et du produit - Le rapport de stabilité du produit - Les spécifications microbiologiques du produit ainsi que les résultats du challenge test. - Les impuretés, traces et caractéristique de l’emballage (pureté et stabilité) - La définition de l’utilisation normale et raisonnablement prévisible ainsi que l’exposition au produit qu’il engendre (site et zone d’application, quantité, durée et fréquence d’utilisation) - Exposition aux substances ainsi que leur profil toxicologique - Effets indésirables 23 L’acide hyaluronique en cosmétique : application à la prévention du vieillissement cutané PARTIE B : Evaluation de la sécurité du produit cosmétique - Conclusion de l’évaluation - Définition des informations de sécurité qui devront figurer sur l’étiquette - Raisonnement scientifique prouvant la sécurité du produit - Les références de la personne ayant réalisé l’évaluation et donné son approbation pour l’évaluation de la sécurité. § CAS D’UN PRODUIT COSMETIQUE ANTI-AGE CONTENANT DE L’ACIDE HYALURONIQUE L’acide hyaluronique est une molécule n’appartenant pas aux listes restrictives du règlement cosmétique. Pour mettre sur le marché un produit anti-âge à base d’acide hyaluronique, il faudra respecter scrupuleusement la démarche réglementaire ci-dessus. La spécificité de ce type de produit repose dans le choix des tests d’efficacité à réaliser en fonction des effets revendiqués désirés. Dans ce cas, ces effets peuvent êtres : - HYDRATATION avec par exemple un test de mesure de la PIE. - ANTI-AGE/ANTI-RIDES avec des examens tels que l’échographique haute résolution ou une mesure in vivo de la peau par projection de franges en lumière bleue (image 3D de la surface de la peau). - DERMO-PROTECTEUR avec une mesure du degré d’hydratation de la couche cornée. L’acide hyaluronique en cosmétique : application à la prévention du vieillissement cutané 24 CONCLUSION L’efficacité des injections d’acide hyaluronique dans le derme pour le comblement des rides n’est plus à démontrer. Elles permettent de redonner du volume à la peau, gommant ainsi le relief irrégulier lié à l’âge. L’acide hyaluronique, constituant majeur de la MEC joue un rôle de charpente en donnant à la peau sa structure, ses propriétés viscoélastiques et son hydratation naturelle au sein du derme. Egalement présent au sein de l ‘épiderme, il influence la prolifération des keratinocytes et est impliqué dans le rôle barrière de la couche cornée, en veillant à réduire la PIE. Le vieillissement cutané entrainant une perte d’élasticité et l’apparition de rides, c’est donc principalement dans le derme que se joue les mécanismes responsables de l’apparition de ces signes cliniques. En accord avec la définition d’un produit cosmétique, ils ne peuvent traiter que les couches superficielles de la peau, soit l’épiderme. L’utilisation d’acide hyaluronique en tant qu’actif cosmétique peut permettre de ralentir l’apparition des rides en maintenant l’eau au sein de l’épiderme, diminuant ainsi le phénomène de déshydratation induit par la PIE. Ainsi, l’utilisation de cosmétiques contenant ces actifs n’est pas curative et ne permet pas de diminuer significativement les signes cliniques liés à l’âge. Elle est seulement préventive. Bien que la démarche de mise sur le marché d’un produit cosmétique soit moins draconienne que pour un produit pharmaceutique, la démarche n’en est pas moins rigoureuse. Dans le but de garantir la sécurité des consommateurs, la mise sur le marché d’un produit cosmétique est régie par le Règlement (CE) 1223/2009. Dans le but de mieux comprendre les mécanismes du vieillissement cutané et de combattre au mieux les signes de l’âge, l’influence du vieillissement sur les modifications de l’acide hyaluronique dans la peau reste à éclaircir. En effet, précédemment, il était établi que la concentration d’acide hyaluronique dans le derme diminuait avec l’âge. Nonobstant, de nouvelles recherches semblent mettre en exergue que cette concentration est maintenue constante mais que ces molécules pourraient subir des modifications (Stern et Maibach, 2008). 25 L’acide hyaluronique en cosmétique : application à la prévention du vieillissement cutané BIBLIOGRAPHIE AL-NUAIMI Y., SHERRATT M. J., GRIFFITHS C., E.M. Skin health in older age – Maturitas, 2014, 79, 256-264 ARRESE J. E., GASPARD U., PIERARD G. E., PIERARD-FRANCHIMONT C., QUATRESOOZ P., THIRION L. La peau et le temps de la ménopause. Revue Médicale de Liège, 2006, 61, 3, 159-162 ASCHER B., CERCEAU M., BASPEYRAS M., ROSSI B. Soft tissue filling with hyaluronic acid. Annales de chirurgie plastique esthétique, 2004, 49, 465-485 BEYLOT C. Vieillissement cutané : aspects cliniques, histologiques et physiopathologiques. Annales de dermatologie et de vénéréologie, 2008, 135, S1, 57-61 BOISNIC S., BRANCHET M.-C. Cutaneous chronologic aging. 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