LES MURETS DECORATIFS.

LES MURETS
DECORATIFS.
Travail sérieux, bien documenté et bien illustré. Assez complet sur les montages. On aurait
aimé plus de précisions sur les mortiers (sable, liants etc…).
Elévation d’un muret de
soutènement en pierres de
Limoges.
Création de jardinières.
Elévation des murets de
parement à l’aide de
Elévation de muret en
schistes ardoisiers.
Montage type pierres sèches
Chantiers réalisées par l’Entreprise ‘Actuel Paysage.
DOYEN Samuel
GRATON Aurélien
AP21
Nous tenons à remercier Messieurs Rousseau Christian et Dieuaide Christophe,
pour nous avoir accueilli au sein de leur entreprise « Actuel Paysage » et de
nous avoir apporté les éléments nécessaires à la réalisation de ce dossier. Cette
entreprise est située dans le département du Maine-et Loire, sur la commune de
Sainte Gemmes sur Loire. L’entreprise est spécialisée dans le domaine de la
maçonnerie paysagère. La réalisation de murs et murets représente 20% du
chiffre d’affaire.
Ce document présente : les rôles qu’ont les murets dans les jardins,, le
vocabulaire relatif aux murets, les types de murets et les matériaux et végétaux
que l’on utilise pour confectionner ces murets.
Dans tous les cas, ils doivent être intégrer le plus possible à l’ensemble du
jardin et les faire disparaître en partie dans les plantations.
I-Généralités :
Le muret a tout d’abord un rôle utilitaire :
- Muret de clôture.
- Muret de soutènement.
- Muret banquette.
- Jardinière.
Après ce rôle utilitaire, celui-ci doit être conçu de façon à amener un aspect décoratif au
jardin. Il est donc nécessaire de tenir compte de facteurs qui relèvent de l’esthétique :
- Dimensions (échelle, proportion).
- Unité par le choix des matériaux, le style du muret, l’appareillage.
- Harmonie dans les couleurs ;
- Intégration dans le jardin.
II- Les principaux types de murets :
2.1 Les murets de clôtures :
Les murets de clôtures aussi appelé murets de délimitation de zones spécifiques, sont utilisés
pour délimiter une propriété ou pour délimiter des zones spécifiques du jardin.
Lors de la construction de ce type de muret, il est important de tenir compte des proportions
de celui-ci.
De façon générale ils sont associés à des clôtures (grillage, lisse, grilles en fer forgé, …)
De plus il est aussi important de tenir compte de l’unité du lieu (le style de la maison, son
volume et l’aspect de ses matériaux doivent se retrouver dans le muret.
Une unité dans le choix des matériaux et le style environnent est donc judicieux.
2.2 Les murets de soutènements :
Ces murets ont pour but de retenir la terre lors de jardins à forts dénivelés, ou lorsque l’on
veut surélever des massifs.
Ils permettent aussi de créer des différences de niveau pour rompre la monotonie de certains
terrains plats.
Leurs dimensions seront plus ou moins importantes selon la topographie du terrain
Les petits murets doivent être travaillés avec précautions (appareillage, finition,…)
Les murets étant de petite taille il n’est pas nécessaire de les renforcer par de contreforts ou
des raidisseurs, seule une bonne fondation en béton armé et un ou plusieurs rangs de
parpaings permettront une assise suffisante pour la pose du muret.
2.3 Les murets banquettes :
Les murets banquettes ne diffèrent pas des autres murets au niveau de la conception, son rôle
est de permettre la position assise pour les usagers du lieu.
On trouve souvent ce type de murets en bordure des terrasses ou bordure des massifs car ils
permettent un repos aux usagers du jardin.
Lors de sa construction on veillera toujours à respecter le dimensionnement du muret afin de
répondre au confort de l’usager.
En effet un muret banquette ne doit pas dépasser 60 cm de hauteur et la largeur de son
couronnement ne doit pas être inférieur à 45 cm.
2.4 Les jardinières :
Une jardinière est un contenant pour substrat terreux et plantes.
Celles-ci permettent de végétaliser des endroits minéraux et surélevés
Ce type de muret combine les fonctions des murets de soutènement avec une seule face vue et
un enduit étanche à l’intérieur de la jardinière.
Les fondations sont soit linéaire dans quel cas il n’y a de fond ou alors c’est une dalle béton
dans quel cas on a milieu artificiel.
Dans ce cas il est donc indispensable de prévoir un dispositif d’évacuation des eaux. En
général c’est une petite canalisation traversant un des cotés et que l’on appelle barbacane.
III- Vocabulaire relatif aux murets :
L’étude des murets nécessite une connaissance de vocabulaire technique suivant :
1- La semelle ou les fondations : Leurs largeurs doivent dépasser l’épaisseur du muret, que
15 cm de GNT 0/31,5 renforcent leur efficacité.
2- Le drain : recueille les eaux pluviales accumulées derrière le muret et en accélère
l’expulsion.
3- Le corps du muret : sa composition, son style, son importance varieront suivant son rôle.
4- Les barbacanes ménagées de place en place dans toute l’épaisseur de l’ouvrage, évacuant
l’eau en rétention.
5- Le fruit est l’angle formé par l’oblique du mur et la verticale passant par la base de ce
même muret.
6- La goutte d’eau qui oblige l’eau à tomber directement au pied du muret légèrement plus
large que celui-ci et faiblement en pente.
7- le couronnement : partie supérieure du muret légèrement plus large que celui-ci et
faiblement en pente.
8- Les buses ou niches de plantations placées obliquement sur le muret et destinées à recevoir
les plantes.
9- Le parement : son choix sera fait suivant le style du muret.
IV- Les constructions des murets :
4.1- Les murets fleuris :
Ce muret se veut naturel, irrégulier et fleuri.
Il comporte des niches de plantations sur toute
l’épaisseur du mur, qui sont inclinées vers le bas. Il
faut réserver la place de la niche, au moment de la
construction et poser la barbacane en s’assurant du
contact avec la terre retenue par le muret.
Il faut éviter la répétition de tâches fleuris à
intervalles réguliers, qui dénoncent l’intervention de
l’homme.
Un drainage de bas de muret et sur toute la longueur
est nécessaire. En fond de niche il n’est pas
conseillé.
Lors de la plantation arroser copieusement.
La réussit d’un ensemble dépend des
volumes et des couleurs des plantes
utilisées.
4.2- Les murets en pierres sèches :
Ces constructions très décoratives s’inspirent de techniques traditionnelles largement
employées pendant des siècles par les agriculteurs. Ils ont permis l’établissement de cultures
dans les reliefs difficiles. Aujourd’hui, on utilise toujours des pierres naturelles, la pose est la
même, excepté que l’on intègre un liant tandis qu’autrefois, sur les murets de ce type, on en
n’utilisait pas. Toutefois, le mortier reste invisible et les joints sont creux.
M.Rousseau, nous conseille pour obtenir suffisamment de solidité :
- que le premier rang soit obligatoirement réalisé avec des pierres de grandes tailles, afin
d’assurer la stabilité du muret.
- de placer les pierres inclinées vers l’arrière.
- de décaler les joints.
- de veiller à l’aplomb du muret.
- d’utiliser un mortier riche (dosage 400kg/m3) car le poids des pierres est important.
- de ne pas bourrer le corps du muret, cela peut provoquer une poussée des pierres et le muret
n’est plus d’aplomb.
- de veiller à ne pas poser par temps humide.
Elévation d’un mur banquette à
l’aide de barrettes de luzerna.
Montage type pierres sèches.
Réalisation ‘Actuel Paysage’.
Dans un but d’esthétique M. Rousseau nous recommande de :
- veiller à bien couper les joints.
- laisser un minimum d’espaces entre les joints, d’ailleurs pour cela il faut conserver des petits
morceaux et des éclats, lors de la taille des pierres pour boucher les interstices entre les
pierres. Cela assure une finition parfaite.
- jouer sur les nuances de pierres.
- utiliser des pierres de différentes épaisseurs.
- lors de la pose, lorsque l’on scelle l’arrière de la pierre, il faut veiller à ce que le mortier
n’apparaisse pas par-devant. Le mortier doit rester invisible.
- ne pas poser par temps humide. La colle devient plus liquide et elle risque de dégouliner sur
le parement, salissant l’ouvrage et de pousser le muret.
Pour compléter le sommet du muret, il faut réaliser un couronnement. Celui-ci est plus large
que le muret et un peu en pente pour faciliter l’évacuation de l’eau.
4.3- Les murets maçonnés en pierres naturelles :
Souvent nombreux dans les jardins, ils n’en sont certainement les plus décoratifs.
Aujourd’hui, les murets en pierres sèches remplacent ces murets car ils sont plus esthétiques.
Le choix du matériau, l’appareillage et les dimensions du muret maçonné seront donc décidés
en fonction de la règle fondamentale suivante : recherche d’une harmonie et d’une intégration
dans le jardin.
On utilisera des moellons bruts, des moellons et des barrettes lors de la pose. La face la plus
jolie et la plus plate du moellon est choisie comme parement.
Pour les joints, ils sont soit :
- au niveau du mur (lissés).
- en creux (avec fer à joint) méthode effectuée le plus couramment en maçonnerie
paysagère.
M. Rousseau, nous conseille détendre le mortier sur la pierre inférieure sur une épaisseur
environ d’1 cm. Un retrait de 1 à 2 cm est effectué par rapport au parement de la pierre. Les
joints sont nettoyés à la fin de la journée
Et pour finir, durant le travail, si des coulures de mortier se produisent, nettoyer-les aussitôt à
l’eau claire. Arrêter le chantier s’il se met à pleuvoir.
La principale difficulté réside dans leur intégration au site naturel.
Le choix de la pierre et le soin apporté conditionnent grandement l’aspect final.
La forme des joints notamment, aura ici un rôle prépondérant.
4.4- Les murets préfabriqués :
Ce type de muret peut être posé contre une assise en parpaing ou directement sur une
semelle de fondation si la hauteur de terre à retenir n’excède pas 20 cm.
La forme des blocs en Z assure une pose facile et rapide par emboîtement. Il suffit de poser
les blocs les uns sur les autres sans laisser d’espace et de les lier en appliquant une fine
couche de ciment-colle sur la surface horizontale des blocs à l’aide d’une spatule dentelée.
Dans le cas d’un muret en contact avec la terre, on peu remplir les joints afin de les rendre
étanches. Le couronnement sera fixé à l’aide d’une fine couche de ciment-colle appliquée sur
le dernier rang des blocs.
Blocs Schistone constituant un
mur donnant un aspect naturel
Mr Rousseau nous conseille pour le jointement des blocs un nouveau produit de la marque
« Stradal : Stradfiller pour jointement de finition. »
Ce mortier prêt à l’emploi se pose à la main sur le bloc jusqu’à refus. La finition est nette et
esthétique, le bloc prend une légère patine et les nuances sont renforcées par les liants du
joint.
Deux coloris sont proposés gris et beige. L’avantage est que la réalisation des joints est 20
fois plus rapide que la méthode traditionnelle.
4.5- Les murets en bois :
Les murets en bois sont moins résistants mais plus économiques. La hauteur du muret est
variable en fonction des matériaux choisis (rondins, poutres, traverses). La hauteur doit resté
inférieur à 60 cm.
Le bois doit être traité (goudronné ou brûlé) sur toute sa partie sensible au pourrissement et la
construction doit permettre de limiter l’humidité, avec une épaisseur de 15 cm de gravier
drainant 8/15 dans le fond de la tranchée.
Les pièces de bois doivent être mises côte à côte dans la tranché sur le lit de gravier et la
profondeur enterrée doit être égale à la hauteur du muret.
De plus un feutre ou un papier goudronné doit être placé derrière le muret pour limiter le
contact bois / terre.
4.6- Les murets en briques :
Ce type de muret est posé contre une assise en parpaing.
La brique permet d’avoir un appareillage régulier avec une régularité dans les joints.
Les briques sont posées sur un mortier à 250 kgs avec un joint de 1 cm environ, creux soit
réalisé au mortier ou à l’enduit coloré.
Lors de la pose les briques doivent être trempées pour une meilleure adhésion au mortier.
Les principales marques de briques sont : - Pacema
- Vaugirard
Mr Rousseau nous conseille de badigeonner les briques d’huile de lin afin que lors de la
réalisation des joints le mortier ne blanchisse pas les briques.
IV- Quels matériaux choisir ?
- La pierre naturelle : Toute les régions possèdent des carrières de pierres naturelles ; On a
souvent intérêt à choisir une pierre de pays, d’autre part parce qu’il y a de fortes chances
q’elle s’harmonise bien avec la construction et le paysage et d’autre part on évitera les
transports souvent onéreux. Leur aspect, différent suivant leur origine géologique et leur
mode d’extraction, conditionne leur usage. Pour la réalisation des murets, on utilisera des
moellons et des barrettes.
- Le schiste ardoisier : Très utilisé dans l’Ouest de la France. D’origine sédimentaire,
elle est le plus souvent gris foncé.
Avantages : Façonnage facile, présentation en formes et dimensions très variées, des coloris
intéressants, une grande longévité dû à son imperméabilité, très bel aspect une fois posée.
Inconvénients : Prix élevé, l’ardoise est assez triste par sa couleur naturellement sombre, leur
adhérence est souvent aléatoire.
- Le granit : Roche magmatique constituée de quartz, feldspath et mica est très
utilisée en Bretagne.
Avantages : Très bel aspect esthétique, longévité maximum, insensible à l’humidité.
Inconvénients : Un façonnage difficile, un prix élevé et un poids très important.
- Le quartzite : Pierres composées de cristaux qui une fois polies leur confèrent une
texture raffinée.
Avantages : Très bel aspect décoratif, de magnifiques couleurs, un peu luxueux, pierre solide,
façonnage facile.
Inconvénients : Assez cher.
Autres pierres : la pierre de l’Yonne, le gneiss, la Luzerna…
- La pierre reconstituée : fabriqué avec de la poudre de calcaire mélangée à du ciment et
quelques additifs qui varient selon les marques, ce matériau est parfois plus vrai que nature.
Grâce à des techniques de moulage sophistiquées et souvent une finition manuelle, les
moellons ont fort belle facture. On les trouve dans des dimensions très variables d’une marque
à l’autre et plusieurs coloris. Les éléments sont à ajuster et à sceller les uns aux autres à
constituer un mur (Bradstone, Cévennes, Longa, Siliroc, Schistone).
Avantages : Assez esthétique du fait de leur aspect pierre, moins cher que la pierre naturelle,
facilité de pose, rapide à poser.
Inconvénients : veiller à la qualité des joints et notamment à colorer le mortier pour diminuer
l’impact des raccords.
- La brique : Matériau de construction constitué de terre argileuse cuite à haute température.
Avantages : la teinte inaltérable cuite dans la masse, l’aspect rustique et moderne à la fois,
choix des dimensions, formes et coloris.
Inconvénients : très sensibles au gel, se tachent facilement, prix de revient au m2 assez élevé.
- Le bois : on utilise surtout des traverses de chemin de fer posées verticalement les unes
contre les autres
Avantages : une esthétique indéniable, très décoratif, s’harmonise bien avec les végétaux,
longévité exceptionnelle, un prix intéressant.
Inconvénients : très glissant quand le bois est humide, pollution des sols dus au bitume qui
enduit la partie enterrée.
V- Quels végétaux choisir pour les murets fleuris :
Les fleurs les plus appréciées sont l’alysse, l’Aster des alpes, la campanule des Alpes,
l’Euphorbe (Euphorbia), le gypsophyle tapissant (Gypsophyla repens), le Phlox (Phlox
subulata), l’orpin (Sedum) et la joubarbe (sempervivum).
Parmi les arbustes, pensez aux clématites, aux dryas, à la santoline, ou à la spirée.
Le bergenia, le corydalis jaune (Corydalis lutea) et les variétés de saxifrages conviennent en
situation ombragée.
Autres exemples :
-Aptenia cordifolia
-Artotheca calendula
-Carpobrotus acinaciformis et edulis
-Helianthemum
-Lotus maculatus
-tous les Mezembryanthemum
(Campanule des murets)
-Othonnopsis cheirifolia
-La plupart de ces plantes sont des vivaces mediterranèennes du fait de leur acclimatation aux
sols secs et drainants que l’on retrouve dans les murets.
De plus on peut agrémenter le muret selon nos souhaits, de conifères rampant comme le
Juniperus squamata ‘Blue carpet’ et suivant le style du muret on peut rajouter des graminées
tel que carex ou stipa stenuifolia par exemple.
Les occasions sont très nombreuses dans un jardin pour réaliser des murs
et murets : parterres surélevés, soutènement… Ces éléments construits
apportent un caractère ou personnalisent bien le décor s’ils sont bien conçus ;
Dans tous les cas, leur présence doit être justifiée par une utilisation logique.
On ne bâti pas un muret, simplement pour faire joli.
Bibliographie :
- PHOTOS ACTUEL PAYSAGE.
- JARDINS CREATION-ENTRETIEN, J.C. PAMELARD.
- CONSTRUCTIONS DE JARDIN, HACHETTE.
- MURETS DE JARDIN, MON JARDIN MA MAISON.
- CATALOGUE BRADSTONE.
- CATALOGUE STRADAL.