Design graphique: Service Local «La ville est un texte» dont les

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Design graphique: Service Local «La ville est un texte» dont les
Design graphique: Service Local
«La ville est un texte» dont les designers ne sont pas les seuls
rédacteurs, et heureusement. Tous les jours, de la lecture. Partout.
Chaque enseigne, chaque publicité, chaque graffiti est lu, déchiffré, décortiqué. Obsession. Un environnement visuel chargé de
signes dont les auteurs n’ont jamais établis de charte graphique.
Début de l’année 2013, à Crest, je découvre une collection d’affiches typographique, appartenant à une famille d’imprimeurs,
datant du début des années cinquante au début des années
quatre-vingt, racontent une époque passé. Au delà d’un témoignage historique local, cette collection présente un intérêt formel,
caractérisé par la cohérence de l’ensemble et l’utilisation habile
d’un éventail de caractères typographiques, décrivant presque
trente ans d’évolution de choix typo.
Ces formes évoquent donc des époques clés, la modernité, puis
les années soixante-dix et quatre-vingt. La typographie au plomb,
puis les composeuses mécaniques Linotype et Monotype vont
être mises à terre par l’arrivée de la photocomposition, nouvelle
révolution technique dans le secteur de l’imprimerie. Lentement
les imprimeurs, n’étant plus les seules à manipuler le texte,
sont écarter du processus de création. Est alors mis en cause
le statut de celui qui imprime, qui était celui qui met en forme,
celui qui manipule les caractères en bois, en plomb et compose ?
Le typographe! Peut-on parler d’un designer ?
Afin de ne pas sombrer dans un «fétichisme» du passé, il semble
alors intéressant d’observer l’actualité de ces productions, d’autant plus que depuis, d’autres révolutions techniques ont eu lieu.
Les machines offset ne servent plus qu’à produire des tirages
en très grandes quantités, et les caractères en plomb sont au
mieux, conservés dans leur casse en tant qu’objets de collection.
Les impressions sont devenues numériques car peu coûteuse,
et l’imprimeur se doit d’afficher la création PAO à la carte
ses prestations. Si nous reprenons l’exemple des affiches,
ces travaux de ville, aujourd’hui, qui les réalise ? Avec quels outils ?
Quelles formes sont-elles produites ?
Ces questionnements ne visent pas a remettre en cause la légitimité de non-experts à mettre en forme un contenu. Il s’agit plutôt
de documenter une période historique: de la fin du plomb
a l’arrivée de la PAO. Cette période où évolutions techniques et
usages ont forgé un nouveau visage au « graphisme du quotidien »,
cette quantité de commandes « pauvres » à forte visibilité dont
les designers graphiques semble être parfois loin aujourd’hui.
Ainsi il s’agit d’appréhender le statut même de ma pratique et son
évolution: Qui est le designer? Peut-on envisager le design comme
un service? à quel échelle? sur quels mode de fonctionnement?
Gautier Scerra, 09.2013
Références:
EN COURS
Robin Kinross, Karel Martens :
un travail en cours
Azimuts 37, pages 173-212
Alan Marshall, La micro-édition faitelle partie du métier typographique?
Communication et langages, 1989,
Numéro 82, pages 59-77
Véronique Vienne, Graphisme
d’aujourd’hui, patrimoine
de demain ?
Graphisme en france
http://www.graphismeenfrance.
fr/graphisme-d-aujourd-hui-patrimoine-de-demain/
Norman Potter, Qu’est-ce qu’un
designer? Objets. Lieux. Messages.
Marsha Emanuel,
À propos du graphisme
d’utilité publique
www.formes-vives.org/blog/index.
php?2009/05/25/299-propos-dugraphisme-d-utilit-publique